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SAINT-DOMINEUC

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La commune de Saint-Domineuc (bzh.gif (80 octets) Landoveneg) fait partie du canton de Tinténiac. Saint-Domineuc dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-DOMINEUC

Saint-Domineuc tire son nom de "Lan-Donnec" ou "Domnec", un moine breton.

Saint-Domineuc est un démembrement de la paroisse de Tinténiac. Dans la première moitié du VIème siècle, un moine breton nommé Domnec ou Domnech (disciple de saint Malo) et arrivé de Grande-Bretagne, fonde un petit monastère ou ermitage du nom de Lan-Dounec ou Lan-Donnec, grâce, semble-t-il, à la générosité d'un tiern nommé Méliau.

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

En l'an 1032, le duc de Bretagne Alain III donne à l'abbaye de Saint-Georges de Rennes la châtellenie de Tinténiac. Le Cartulaire de Saint-Georges renferme un grand nombre d'actes se rapportant à Saint-Domineuc. Ce n'était d'abord qu'un fief et une terre, « terra Sancti Domelli », dépendant au XIème siècle de l'abbaye de Saint-Georges ; mais au commencement du XIIIème siècle, Saint-Domineuc était érigée en paroisse. Cette érection, toutefois, devait être assez récente, car Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, confirmant en 1202 les religieuses de Saint-Georges dans la possession de l'église et d'une partie des dîmes de la paroisse, désigne cette église sous le nom de chapelle (« Capellam Sancti Domelli com medietate decime ipsius parrochie et duabus partibus tercie partis alterius medietatis et porcionibus oblacionum ipsius capelle » - Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 200). Cependant, l'année suivante, le même évêque approuva une transaction passée entre l'abbesse de Saint-Georges et Pierre de Bécherel, recteur de Tinténiac, d'une part, et Guillaume, recteur de Saint-Domineuc, d'autre part. Ce dernier avait, paraît-il, certains droits personnels sur la vicairie, c'est-à-dire la cure de Tinténiac, aussi l'abbesse et Pierre de Bécherel lui accordèrent-ils durant sa vie une rente de 5 quartiers de seigle, pris à sa volonté dans leurs meilleurs grains ; il fut, en outre, convenu que des dîmes de Saint-Domineuc, les deux tiers appartiendraient à l'abbaye de Saint-Georges, et l'autre tiers demeurerait au recteur ; enfin, Guillaume promit de laisser, tant qu'il tiendrait le bénéfice de Saint-Domineuc, la paroisse de Tinténiac recueillir ce qui lui appartenait dans l'église de Saint-Domineuc, comme cela se faisait du temps de ses prédécesseurs (« Concessit Guillelmus portiones quas parochia de Tinteniac in ecclesia Sancti Domelli solet percipere, quandiu ipse ecclesiam illam tenuerit, se pacifice redditurum sicut scire poterit antecessores suos antea reddidisse » - Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 204). Ceci nous prouve que la paroisse de Saint-Domineuc avait dû être distraite du territoire de Tinténiac et que Guillaume n'en était pas le premier recteur. En 1220, Raoul, évêque de Saint-Malo, déclara qu'il croyait qu'un seul prêtre suffisait à Saint-Domineuc, « ecclesiam de Sancto Domenoc sufficientem uni presbytero estimamus » (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 236). En 1665, les religieuses de Saint-Georges jouissaient encore du Grand bailliage de Saint-Domineuc et des deux tiers de la dîme de cette paroisse. Voici comment se partageait alors cette dîme entre l'abbaye et le recteur de Saint-Domineuc : « Le recteur fait trois lotties de la dixme de toutte la paroisse, et la dame abbesse en choisit une, puis ladite dame abbesse et couvent ou leurs fermiers esgallent les deux autres lotties restantes, et le recteur en choisit une, et la troisième dernière reste auxdites dames ou à leurs fermiers ». En 1790, les religieuses de Saint-Georges affermaient un peu plus de 2.000 livres leurs dîmes en Saint-Domineuc ; elles abandonnaient alors au recteur les dîmes novales et un trait de grosses dîmes, et lui payaient en plus 50 livres comme supplément de pension (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 336, 375, 466 et 668). Quoiqu'il soit question dans une charte de 1206 (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 207) du prieur de Saint-Domineuc, « priore Sancti Domelli », nous croyons qu'il n'y eut jamais en ce lieu de prieuré proprement dit ; il doit s'agir dans l'acte en question du recteur de la paroisse, appelé alors prieur parce qu'il dépendait de l'abbesse de Saint-Georges, qui le présentait à l'évêque (Pouillé de Rennes).

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

Saint-Domineuc considérait le seigneur de Tinténiac comme leur seigneur fondateur, la supériorité y étant seule retenue par l'abbesse de Saint-Georges de Rennes.

En 1393, des indulgences sont accordées par le Saint-Siège pour la chapelle Notre-Dame de Bouhourdaie (ou Bouhourdaye) en Saint-Domineuc : " Cupientes igitur ut capella Beate Marie de la Bouetardoye, Macloviensis diocesis, congruis honoribus frequentetur … Datum Avenione, IV idus octobris, anno quintodecimo. Traditum XI kalendas novembris (4-22 octobre 1393) " (Archives du Vatican).

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

Dépendant de la paroisse de Tinténiac, la trève de Saint-Domineuc est érigée en paroisse indépendante au début du XIIIème siècle et appartient alors à l'ancien évêché de Saint-Malo. Le bourg de Saint-Domineuc porte pendant la Révolution le nom de Domineuc.

On rencontre les appellations suivantes : Terra Sancti Domelli (en 1060), Sanctus Domenoch (au XIIème siècle), ecclesia Sancti Domelli (en 1203), ecclesia de Sancto Domenoc (en 1220).

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

Note 1 : sous l'épiscopat de Mgr de la Bastie (1739-1767) il n'y avait pas de maître d'école fondé, mais les prêtres y suppléaient en enseignant eux-mêmes les jeunes garçons. Quant aux filles, elles avaient droit d'aller gratuitement à l'école des Iffs (Pouillé de Rennes). En 1858, la congrégation de l’Immaculée-Conception de Saint-Méen-le-Grand fonde une école communale de filles avec trois religieuses, dont les salles de classe sont ultérieurement transformées en écurie.

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Domineuc : Guillaume (« Guillelmus persona ecclesie Sancti Domelli » ; en 1203). Michel (« Michael rector ecclesie Sancti Domelli » ; en 1312). Jacques Drouet (vers 1560). Pierre Mouennerye (il fut pourvu le 6 novembre 1560). Rolland Bernard (pourvu en cour de Rome, il prit possession en 1567 et résigna en faveur du suivant). Guillaume Couvert (pourvu en cour de Rome, il prit possession le 9 mars 1570). Jean Farnican (il résigna en faveur du suivant). Michel Chartier (pourvu en cour de Rome, il prit possession en 1571). Jean Chiron (en 1578 , il résigna en faveur du suivant). Jean de Brénoguen (il prit possession le 15 mai 1580 et résigna au suivant). Jean Le Boczec (pourvu le 8 mai 1581, il résigna à son tour). Jean de Brénoguen (pourvu de nouveau le 10 mai 1582, il résigna encore une fois). Jacques Houet (il fut pourvu le 1er mai 1586 et résigna au suivant). Bertrand Sarceaux (pourvu le 17 décembre 1588, il résigna en 1595 en faveur de Vincent Goures, puis révoqua sa résignation). Jean Gendrot (pourvu sur une nouvelle résignation du précédent, il prit possession le 13 septembre 1600 ; il résigna en faveur du suivant). Isaac Gaultier (il prit possession le 18 juin 1605 ; décédé vers 1620). Jean Gourhael (il fut pourvu le 3 avril 1620). Jean Desgranges (1625-1629). Dom Noël de Montalembert (ancien bénédictin de Saint-Melaine et prieur de Saint-Sauveur de Dinan ; en 1630 ; décédé le 25 novembre 1671 et inhumé le 26 à Saint-Jean de Rennes). Jacques de Montalembert (pourvu en 1672, il fit en 1698 enregistrer ses armoiries : palé d'or et d'azur de six pièces ; décédé le 16 mai 1719 et inhumé dans le choeur de son église). Gilles Le Sage (présenté par l'abbesse de Saint-Georges, il fut pourvu le 31 mai 1719 et se démit peu après). Michel-Pierre Leziart (présenté par l'abbesse de Saint-Georges, il fut pourvu le 18 septembre 1719 ; décédé âgé de cinquante-et-un ans, le 20 décembre 1726). François Delalande (originaire de Saint-Domineuc, il fut pourvu le 2 janvier 1727 ; décédé le 11 juin 1732). Toussaint-Joseph du Bouays (il fut pourvu le 2 juillet 1732 et résigna en 1749). Jean-Thomas Durand (natif de Trévérien, il fut pourvu le 14 janvier 1750 ; décédé âgé de trente-huit ans, le 23 avril 1758). Joseph Josse (il fut pourvu le 28 avril 1758 ; il ne figure plus dans les registres après 1774, mais il conserva néanmoins la cure jusqu'en 1781, époque où il mourut hors de la paroisse). Joseph Philaut (pourvu le 13 mars 1781, il gouverna jusqu'à la Révolution ; réinstallé en 1803, il mourut ou quitta l'année suivante). N... Orange (1804-1811). Pierre-François 0llivier (1812-1815). François-Julien Bébin (1815, décédé en 1827). Etienne-Mathurin Le Saulnier (1827-1845). Jean-Baptiste Derrien (1845, décédé en 1859). Louis Lemarchand (à partir de 1859), ....

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

Note 3 : liste non exhaustive des maires de Saint-Domineuc : Joseph Roquet (1793-1795), Pierre Amice (1795-1797), François Busuel (1797), Pierre Landais (1797-1799), Joseph Roquet (1799-1815), Denis-Joseph Leblanc (1815-1817), Louis Bertault (1817-1830), Jean François Joubert (1830-1845), Joseph Hervoche (1845-1859), Julien Rouillier (1859), Pierre-Louis Landais (1859-1874), Pierre-Marie Lebreton  (1874-1877), Henri Joubert (1877-1908), Adolphe Lévêque (1908), Joseph Robert (1908), Roger Nogues (1977-1989), Thérèse Nogues (1989-1995), Pierre Saget (1995-2001), Michel Fraboulet (2001-2014), Benoît Sohier (2014-...), etc ...

Voir   Ville de Saint-Domineuc (Bretagne) " Le cahier de doléances de Saint-Domineuc en 1789".

Voir   Ville de Saint-Domineuc (Bretagne) " Les origines paroissiales de Plerguer, Miniac-Morvan et Saint-Domineuc".

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

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PATRIMOINE de SAINT-DOMINEUC

l'église Saint-Docmaël (XIIIème siècle), remaniée au XVIème siècle. Dédiée au XVIIIème siècle à saint Docmaël, évêque breton, cette église présente dans sa nef quelques vestiges d'architecture romane : ce sont deux meurtrières ouvertes l'une au Nord, l'autre au Sud. Mais le pignon occidental de cette nef, relevé depuis, portait naguère le millésime de 1515 ; devant s'élève aujourd'hui une petite tour bâtie en 1864. L'édifice forme d'ailleurs une simple croix, et le chœur à pans coupés ne date que d'environ 1830. Les confréries du Rosaire et du Saint-Esprit étaient érigées en cette église vers 1760. A cette même époque, l'abbesse de Saint-Georges et le seigneur de Montmuran étaient considérés comme seigneurs supérieurs de Saint-Domineuc, mais le seigneur de la Fosse-aux-Loups, en Trévérien, y prétendait au droit de fondation et à quelques prééminences. On voyait, du reste, alors dans le cimetière « un pilier de pierres » avec deux rangs d'écussons, portant au haut les armes de France et de Navarre, et au-dessous plusieurs blasons, parmi lesquels était celui de la famille du Buat : d'argent à trois fasces de gueules. Les du Buat possédaient la Fosse-aux-Loups en 1445 et 1513 (Pouillé de Rennes). Enfin, dans ce même XVIIIème siècle se trouvait en l'église de Saint-Domineuc « une voûte ogivale », c'est-à-dire probablement un tombeau-arcade, « ayant au fond cet écusson : un sautoir cantonné de quatre merlettes » (Terrier ms. de Châteauneuf). Le portail date du XVIème siècle. Le retable date du XIXème siècle. On voit dans l'église plusieurs anciennes pierres tombales ;

Eglise de Saint-Domineuc (Bretagne).

 

Eglise de Saint-Domineuc (Bretagne). Eglise de Saint-Domineuc (Bretagne).

la chapelle Sainte-Anne (1865), édifiée par la famille Guézille et restaurée au XXème siècle. Sainte-Anne de la Suzenais est un petit oratoire moderne construit dans le village de ce nom vers 1865 et desservi par les prêtres de la paroisse ;

la croix rouge (XIXème siècle) ;

le manoir de La Ramée ou de la Rannée (XVIIème siècle), situé route de la Chapelle-aux-Filtzméens et propriété en 1629 de Jean de L'Estang. Le manoir possédait jadis une chapelle privée, fondée de messes et aujourd'hui disparue ;

l'ancien manoir de la Buzardière, situé route de Trimer. Il conserve une tourelle avec une petite meurtrière. Propriété de la famille Louaisel au XVème siècle (Jehan Louaisel en 1480) ;

l'ancienne minoterie (XIXème siècle), située sentier du Halage ;

le moulin à eau de la Hautière, de la Ramée ;

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

A signaler aussi :

le menhir situé au lieu-dit La Crochais (époque néolithique) ;

la découverte de médailles gauloises et de haches celtiques en pierre et en bronze ;

le cimetière possédait vers 1760 un pilier portant les armes de France et de Navarre avec celles de la famille Buat seigneurs de la Fosse-aux-Loups en Trévérien, en 1445 et en 1513, et plusieurs autres ;

l'ancien manoir de la Bouhourdaie ou de la Bouhourdière, situé route de Tinténiac. Vers le commencement du XIIIème siècle, les Chevaliers-Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem reçurent de Guillaume de Tinténiac, avec l'agrément d'Olivier de Tinténiac et de l'abbesse de Saint-Georges, l'hébergement ou manoir de la Bouhourdaie ou Bouhourdière, situé en Saint-Domineuc, « herbergamentum de Buhurdeia cum omnibus pertinenciis suis ». Les Chevaliers y construisirent un oratoire pour la célébration de la sainte messe et les besoins spirituels de ceux d'entre eux qui demeuraient en ce lieu (« Oratorium ad celebrationem missarum tantummodo ad opus fratrum in eodem loco manentium » - Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 211) ; mais ils s'engagèrent à ne faire aucun tort aux religieuses de Saint-Georges et aux recteurs de Tinténiac et de Saint-Domineuc, reconnaissant leurs droits sur les oblations, les sépultures et les dîmes anciennes et novales. Ils promirent aussi de ne point recevoir à demeure à la Bouhourdaie les vassaux de l'abbesse de Saint-Georges sans son assentiment. Geffroy, grand-maître des Hospitaliers en France, reconnut solennellement en 1213 tous ces droits de Saint-Georges à la Bouhourdaie et admit les religieuses de ce monastère à la participation des bonnes oeuvres de son Ordre (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 212). Depuis plusieurs siècles cette chapelle n'existe plus, ayant disparu en même temps que l'établissement des Chevaliers-Hospitaliers, mais le village de la Bouhourdaie subsiste encore en Saint-Domineuc (abbé Guillotin de Corson) ;

Ville de Saint-Domineuc (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-DOMINEUC

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 5 nobles de Saint-Domineuc :

Geoffroy BACHELIER (40 livres de revenu) : défaillant ;

Benest BONNIER : défaillant ;

Alain DE LESTANG (2 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan LOUAISEL de Busardière, anobli en 1463 (20 livres de revenu), remplacé par Olivier : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Estienne LOUAISEL (20 livres de revenu) : défaillant ;

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