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Le presbytère de Saint-Gravé. |
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Le Presbytère était, d'après la tradition, un rendez-de chasse des seigneurs de Rieux ; ceux-ci, voyant un jour que la cure n'était pas convenable, promirent d'affecter cette propriété comme maison presbytérale, si l'évêque de Vannes voulait nommer recteur de Saint-Gravé un prêtre qu'ils protégeaient et qui venait de faire l'éducation de leur fils.
On lit sur une pierre renversée, placée sur le pignon, côté ouest du presbytère, les mots suivants « L'an 1683, J. Le Thorel, recteur, a fait faire cette fontaine ».
Cette pierre a dû y être mise, à la suite d'une réparation, et provenait sans doute de la fontaine de la petite Noë, dont elle donne la date de fondation.
En 1713, la partie du levant du Presbytère menaçait ruine ; les frais de construction furent supportés par les paroissiens, moyennant l'engagement du recteur, qui était alors M. Michelot, de donner une mission à ses frais. C'est la partie qui renferme maintenant la chambre du recteur et une petite chambre au nord-est. L'autre partie, allant jusqu'à la grange, fut refaite en 1770.
De 1792 à 1814, le presbytère ne fut pas occupé par les recteurs de la paroisse ; déclaré, comme tous les biens ecclésiastiques, domaine national, il fut affermé et le prix du fermage fut touché par les receveurs civils.
Le 7 mai 1793, Denis Moureaux, de Saint-Perreux, loue la cure et la chapellenie de Saint-Denis, au prix de 230 livres.
Le 4 prairial an VII, Hémery en devint locataire au prix de 120 fr.
Voici la copie de la ferme : « Du 4 prairial, an sept de la République, une et indivisible (25 avril 1798), aux dix heures du matin, en la salle de l'administration de la Roche-des-Trois (Rochefort) où étaient présents : le citoyen Le Clainche, président ; Després, Jégo et Blouet, agents le citoyen Busson, commissaire exécutif, présent ; le citoyen Girodoux, receveur de l'enregistrement et des domaines, a remontré qu'il avait fait procéder à des bannies et donné assignation à ce jour, lieu et heure, pour l'adjudication du bail à ferme des biens dépendant du presbytère de Saint-Gravé, y compris la chapellenie de Saint-Denis, et demande qu'il soit immédiatement procédé à ladite adjudication...... Suivent les conditions ».
Un premier feu fut allumé ; Jean Hémeri, du bourg de Saint-Gravé, mit 120 fr. ; un deuxième feu s'éteignit, et personne ne se présenta pour mettre d'enchère. Julien Pioger fut caution. L'acte fut fait.
Au moment de l'institution de la Légion d'honneur, un décret affecta la propriété du presbytère et de la chapellenie de Saint-Denis aux revenus qu'on fondait pour son entretien. La Légion d'honneur la passa ensuite à la caisse d'amortissement. Tout fut donc aliéné avant le Concordat passé avec le Souverain-Pontife.
Le 1er décembre 1806, lesdits presbytère et chapellenie furent vendus par une adjudication faite à Vannes ; trois habitants de Saint-Gravé les achetèrent ; Pierre Dugué, Guillaume Quiban et Gentien Hallier, alors maire, furent les acquéreurs, l'acte fut enregistré à Vannes le 23 décembre 1806.
Il est de notoriété publique que les deux premiers, au moins , avaient l'intention formelle, en faisant cette acquisition, de conserver les propriétés en question pour la fabrique, moyennant remboursement de leurs fonds, versés en 5 paiements du 19 mars 1807 au 10 mars 1811. Les quittances sont aux archives du presbytère.
Le 6 janvier 1807, Gentien Hallier revendit son tiers aux deux autres, qui jouirent de la propriété et des revenus de ces biens jusqu'en 1817.
Le 10 juillet 1817, Pierre Dugué, demeurant au village de Brehon, et Guillaume Quiban, demeurant à la Batardaye, vendirent à Julien Renaud, fabricien, opérant pour la fabrique de Saint-Gravé, le presbytère avec ses logements, cour, jardins, prés, prairies, bois et terres et la chambre neuve (chapellenie de Saint-Denis) avec ses logements, cours, jardins et dépendances. Le prix de vente fut de 4.597 fr. Cette somme fut fournie par une avance de 900 fr. faite par M. Jean Marie Gaillet, desservant, et 3.200 fr. par la fabrique de Saint-Gravé, et un don de 500 fr. de M. Le Thiec, curé, à sa mort, 397 fr. restant à payer.
En 1865, les chambres du recteur et du vicaire furent restaurées par les soins de M. Paul Audren de Kerdrel, du Brossais, avec la somme de 570 fr. léguée par M. Valléaux, recteur, et les fonds et matériaux qu'il fournit lui-même.
Le vicariat ne fut reconnu à Saint-Gravé par le gouvernement que le 10 novembre 1824, ainsi que l'atteste la lettre du préfet du Morbihan, en date dudit jour. Il fut payé par la fabrique jusqu'en janvier 1825 ; à partir du 1er janvier 1825, il fut payé par le gouvernement.
La chapellenie de Saint-Denis, ou chambre neuve, était affectée au logement du vicaire.
Le vicaire cessa d'être payé par la commune en 1885.
Une quête faite dans la commune, au mois de novembre, remplace cette allocation.
On a souvent parlé de la dîme, et quelques explications à ce sujet ne sont pas superflues.
D'après les aveux et actes des XVème, XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles, les recteurs dîmaient une gerbe de blé, froment et blé noir, sur 33 gerbes dans toute la paroisse ; les seigneurs de Cancouët, sur les terres relevant de leur seigneurie, avaient généralement les deux autres gerbes dépassant la trentaine.
On a souvent reproché au clergé et aux religieux, leur richesse ; il est assez curieux, à ce sujet, de reroduire ici l'inventaire dressé en 1734 des meubles et effets d'un prêtre de Saint-Gravé, Jean Penhouët (Archives du Brossais).
« Nous, François Le Moine, greffier ordinaire de la Juridiction du Brossais, en Saint-Gravé, certifions nous être transporté, le jour de lundi, 26 avril 1735, au dit bourg de Saint-Gravé, en la maison où est décédé depuis deux ou trois heures, vénérable et discret messire Jean Penhouët, .... et avons trouvé dans la chambre, une petite table, avec une tirette dessous, une couchette garnie de rideaux verts, avec sa couette de plume et deux draps de lit, une couverture verte, une armoire à deux battants, fermant à clef, une soutane, une méchante paire de culottes de velours, plusieurs livres, ce qu'il y a d'étain, plusieurs petites hardes, une chaise de bois, un prie-Dieu sans serrure, au haut duquel il y a un petit oratoire, et attendu que ce qu'il y a de linge qui est sale, à la réserve d'un linceul, consistant en six serviettes, deux linceuls, douze chemises, une aube que nous avons laissée à la servante pour blanchir, une petite couchette, dans l'enbas de la maison, garnie de rideaux gares, une couchette de balle, deux draps de lit, une méchante couverture verte, une petite table à tirette, deux chaises en bois et deux garnies de jonc, une armoire à deux battants, servant de garde-manger, un trois-pieds de fer, un petit bassin d'étain, un passe-purée d'airain, deux chandeliers de cuivre, une poële, un moule de terre à faire la chandelle de suif. Dans le grenier, de huit à dix demés de blé, seigle. De tout avons dressé procès-verbal... etc... ». (A. de Kerdrel).
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