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SAINT CLAIR. |
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Saint Clair est invoqué pour le beau temps, mais surtout comme oculiste, contre l'ophtalmie et la cécité ; cette dévotion remonte au moins au XVIème siècle ; une hymne figurant dans trois bréviaires nantais de 1400, 1470 et 1518, commence ainsi :
Sanctus Clarus
appellatur
Sacris dictaminibus.
Claritas per quem, donatur
Lumine
carentibus.
« Célébrons par de pieux cantiques saint Clair qui donne aux aveugles la clarté ».
Saint Clair, envoyé de Rome par l'un des premiers successeurs de saint Pierre, est honoré sous le titre d'évêque de Nantes, bien qu'il fut épiscopus regionarius des Namnètes, des Venètes et des Rhedones ; c'est dans l'une de ses tournées épiscopales qu'il mourut en territoire venète, à Réguiny, où se trouve une dalle de pierre qu'une religieuse, mais inexacte tradition affirme être son tombeau ; l'apôtre se serait endormi dans le Seigneur à un kilomètre de là, au lieu dit Kerbelek (maison ou village du prêtre).
Le crâne de saint Clair est conservé à Réguiny, où il est exposé à la vénération des fidèles ; jusqu'en 1890 on plongeait deux fois par an la précieuse relique dans l'eau d'un bassin, et les personnes malades de la vue se servaient de cette eau pour se laver les yeux.
Le culte de saint Clair pour la guérison de l'ophtalmie est relaté dans des ouvrages français du XVIème siècle : « Ceux, dit Henri Estienne, qui ont pourveu sainct Clair ou saincte Clair de l'office de guarir les yeux, ont eu esgard de l'étymologie de leur nom ; car on ne scaurait mieux guarir les yeux que de les faire voir clair ». Le même auteur fait remarquer que la similitude entre le nom de la grâce à obtenir et celui du saint à invoquer est souvent le motif de cette invocation : « A quelques saincts on a assigné des offices selon leurs noms ; comme quand aux saincts médecins on a avisé que le sainct guarirait la maladie qui avait un nom approchant du sien ». Ce rapport phonétique existe même chez les Bretons bretonnants ; ainsi dans la coqueluche, en dialecte cornouaillais an dréo, ils s'adressent à sant Andréo, saint André.
(André Viaud-Grand-Marais).
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