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Saint Maudet, Maudez ou Modé, anachorète du VIème siècle, guérit les enflures du genou, le droug sant Vodé (Vodé pour Modé par permutation euphonique). Il est invoqué contre les vers intestinaux et contre les serpents; on lit dans la Vie des saints de la Bretagne-Armorique du bon frère Albert le Grand : « Je ne veux obmestre icy le miracle continuel que Dieu opère en vertu de ce grand saint encore à présent : c'est que la terre de cette isle (ile de Saint-Maudez) sert d'antidote et remède très souverain contre les morsures ou piqueures de serpens et toutes sortes de bestes venimeuses ; l'usage en est qu'on en verse quelque peu en la boisson qu'on veut boire ». Lorsque saint Maudet pénétra dans son île, c'était un repaire de dangereux reptiles ; mais avec l'aide de Dieu, il l'en purgea pour toujours.

Afin de guérir des vers, on fait avaler aux enfants de la terre de l'île de Saint-Maudez délayée avec de l'eau, du sucre et du miel.

A la Croix-Helléan, où s'élève une chapelle en son honneur, saint Maudet était considéré jadis comme un saint tupédu, décidant du sort d'un malade dans un sens ou dans l'autre ; sous le maître-autel de la chapelle existait une fontaine, depuis comblée par ordre de l'autorité diocésaine, dans laquelle les paysans plongeaient sept fois de suite leurs enfants nés chétifs en répétant à chaque fois, à la vie, à la mort. Maudet, au moment de sa naissance, avait, avec ses six frères jumeaux, été jeté à l'eau sur l'ordre d'une mère indigne qui voulait s'en débarrasser comme d'une portée de petits chiens.

Quand on va en pèlerinage à cette chapelle, il est bon, pour se rendre le saint favorable, de balayer l'édifice avec un balai neuf qu'on laisse en offrande.

(André Viaud-Grand-Marais).