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Vie de Saint-Jacut et Fondation de l'abbaye de Landouart

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NOTES CHRONOLOGIQUES SUR LA VIE DE SAINT JACUT (JAGUT ou JAGU)

C’est chose constante selon les manuscrits de Saint Guennolé de Landévennec, que Saint Jagu était anglois de nation et qu’il vint en la petite Bretagne avec son père Fragan et sa mère Blanche (Guen en breton) (qui sont resclamez saincts en toute la Bretagne), son frère Saint Guethenoc et sa soeur Creirvie et ce, environ l’an trois cent quarante et cinq [Note : Les recherches de la critique moderne ont modifié sur ce point les assertions de Dom Noël Mars. La Borderie place vers l’an 460 le passage de Fracan en Armorique et vers 482 l’instant où S. Gwennolé, alors âgé de 22 ans, se sépara de son maître Budoc pour aller fonder Landevennec. C’est aussi à peu près vers cette époque qu’il faut fixer l’établissement de S. Jacut dans la presqu’île de Landoac, appelée depuis lors Saint-Jacut-de-l’Isle], lorsque la peste, la famine, la guerre civile et étrangère estoient en l'Isle. Ils abordèrent au pont de Bréhat [Note : Brahecus : Bréhat. Dom Noël Mars traduit mal le mot Brahecus. On identifie actuellement ce lieu avec la rivière de Brahec, cours d’eau de minime importance, qui se jette sous le bourg de Langueux], près de Saint-Brieuc, puis s’en allèrent se placer proche de là, où après quelques années, ils demandèrent à Notre Seigneur un troisième fils qu’ils nommèrent Guennolé (c’est-à-dire tout blanc) et à raison d’une nouvelle mamelle qui survint à sa mère, elle fut surnommée trimammis ou termammis (qui a trois mamelles).

Environ l’an trois cens soixante [Note : Même observation que précédemment sur la chronologie de Noël Mars], saint Jacut se rendit religieux avec son frère Guethenoc en un monastère qui estoit en l'isle Laurier [Note : On identifie maintenant l'île Laurier « insula Laurea » avec l'île Lavré, située dans le même parage, et dans laquelle on trouve encore des traces du monastère que saint Budoc y avait établi au Vème siècle], que l’on appelle maintenant l'isle Verte, proche le port de Bréhat, où il y a à présent des religieux de Saint François, auquel lieu saint Jagut fit les premiers miracles que j’ai dit dans sa vie. Pour ce qui est de la vision de saint Patrice, la mesure fut faicte aussi à Saint Guennolé (comme j’ai dit en sa vie) [Note : Cette vie de saint Jacut, écrite par Dom Noël Mars, est celle qui se trouve dans la troisième édition de la Vie des Saints de Bretagne, d'Albert Le Grand. Mais elle est un peu amplifiée dans ce recueil. Elle existe à l’état manuscrit avec la vie de S. Gwennolé à la Bibliothèque Nationale, sous la côte 12780]. 

Or de vous dire maintenant quand saint Jacut et saint Guethenoc [Note : Il est fort probable que saint Jacut et saint Guethenoc n’ont jamais fait cette première étape qu’on leur prête à l’instar de celle qu’accomplit leur frère Gwennolé dans l'île de Tebidy] sortirent de dessous leur maistre Budoc, ny où ils allèrent premièrement, c’est ce que je n’ay trouvé en aucun endroict. Une chose est certaine à scavoir que saint Guethenoc, frère de saint Jagu, luy fit fidelle compagnie et qu’ils vinrent tous deux à Landouart [Note : Les plus anciennes relations de la vie de saint Jacut n’écrivent point Landouart, mais Landoac ; en 1574 on écrivait Landoal] (qui signifie lieu de terre), où ils vesquirent quelque temps ensemble ; mais enfin ayant esté esleu pères de plusieurs moines, ils se séparèrent, car saint Jagu demeura en l'isle de Landouart ; auquel lieu il seroit impossible de dire, avec combien d’austérité et de pénitence il y vesquit. Ce qui se peut assez colliger de la façon de vivre de saint Gwennolé, car ayant esté instruicts ensemble, ils prirent une mesme forme de vie. Voilà comment en parlent les manuscrits de Landévennec : « son manger estoit de pain d’orge avec de la cendre, son brevage de l’eau clère, son vestir de peaux de bestes, et son coucher sur des escorces d’arbres avec une pierre pour son chevet », telle estoit la façon de vivre de saint Jagu.

 

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FONDATION DE L’ABBAYE DE LANDOUART, AUTREMENT DIT SAINT-JACUT DE L’ISLE DE LA MER.

Saint Jagu vivant de la sorte que je viens dire dans la précédente subsection, le Roy Grallon second faisant un tour par la Bretagne, il entendit la renommée de saint Jagu. De quoy il fut si vivement touché qu’il donna au saint de quoy bastir une belle abbaye et ce environ, l'an trois cens quatre-vingt-dix, comme il appert par une pierre qui est à l’entrée de l’église de ce monastère, sur laquelle sont escrits ces mots : « En l’an trois cens quatre vingt dix, Grallon, second roy chrestien de Bretagne, fonda l’abbaye de ceans » [Note : Ce point est fortement contesté par La Borderie et paraît très douteux. Voici ce qu’écrit Dom Plaine au sujet des donations de Grallon : « Si son autorité en tant que souverain ne dépassait guère les limites de la Cornouaille, ainsi que parait l’affirmer Wrdisten, sous d’autres rapports, probablement à titre de chef militaire, Grallon avait, sous ses ordres tous les Bretons d'Armorique (Nous croyons que D. Plaine fait erreur en cela). L’état de ses donations permet d’affirmer que Grallon aurait donné des lois, non seulement à la Cornouaille, mais aussi au Léon et par conséquent à une partie de la Domnonée Armoricaine. Celle-ci avait cependant à sa tête le comte Riwal qui passe pour le fondateur même de cette principauté et qui paraît avoir régné de 460 à 520. Riwal et Grallon furent l’un et l’autre des protecteurs signalés des parents de S. Gwennolé. Ceux-ci, lors de leur passage sur le continent armoricain, vinrent se fixer tout proche de la ville actuelle de Saint-Brieuc pour s’y trouver sous l’abri tutélaire de Riwal qui faisait son séjour dans ces parages. Plus tard ils abandonnèrent le lieu où ils habitaient, et allèrent se fixer dans le Léon ; sans doute pour se trouver moins éloignés de leur fils. Or, ce fut cette fois Grallon en personne qui leur concéda des terres en toute propriété pour les transmettre à leurs héritiers. On en déduira naturellement que les relations les plus amicales devaient exister entre Grallon et Riwal, ce qui nous expliquerait pourquoi l’abbaye de Saint-Jacut, fondée en plein pays domnonéen, a pu néanmoins se réclamer de la protection de Grallon et lui décerner par reconnaissance le titre de fondateur ». Nous devons ajouter que M. Robert Latouche, dans ses Mélanges d'Histoire de Cornouaille, qu'il a publié chez Champion, assure que les actes du cartulaire Landevennec, attribués à Grallon, ont été fabriqués au XIème siècle. Selon ce critique, Grallon serait un personnage mythique et rien plus. L’existence de cette inscription nous est aussi attestée par Dom Le Gallois, au tome XLI de la collection des Blancs Manteaux. « En 390, Grallon, IIème roy chrétien de Bretagne, fonda l’abbaye de céans ». Ces paroles, gravées en pierre, au bas de l’église, au dehors, sur un pilier du portail, n’ont guère que deux cents ans d’écriture].

Cette escriture porte plus de quatre cens ans ; en laquelle il semble qu’il y ait trois cens quatre vingt un : ce qui ne se peut dire, à raison que selon tous les historiens de Bretagne que ce Graslon n’a pris les resnes que l’an trois cens quatre-vingt huict. Ce Roi est aussi fondateur de Saint Gildas de Rhuis, et de Saint Guennolé de Landévennec, où il est enterré dans une petite chapelle, comme j’ai dit, dans l’histoire de ce monastère.

Mais pour revenir à saint Jagu, après que le Roy Grallon eut donné plusieurs biens pour fonder une abbaye, les seigneurs de Bretaigne en firent de mesme ; ce qui occasionna plusieurs particuliers de se rendre en son monastère où ils vescurent avec beaucoup de perfection, entre autres saint Cadreuc, saint Jaguel, saint Caast  [Note : L’existence de ces saints à l’abbaye de Saint-Jacut du temps de son fondateur est très problématique.. Il est probable que Jacut et Jaguel ne sont que le même personnage ; quant à saint Cast, il n’a jamais été, sinon dans la légende, disciple de saint Jacut, écrit La Borderie qui l’identifie avec saint Cado. M. Loth, dans son ouvrage sur les Noms des Saints Bretons, n’admet pas cette opinion et fait de saint Cast un personnage distinct de saint Cado. La légende locale fait de saint Cast un disciple de saint Jacut. Quant à saint Cadreuc, les avis sont aussi partagés] et autres grands serviteurs de Dieu que saint Jagu conduisit comme père et pasteur. Enfin chargé d’ans et de mérites, il mourut environ l’an quatre cens quarante. Son corps fut enterré en l’église de ce monastère qui estoit dédiée en l’honneur de Notre Dame, quoiqu’à raison des miracles que saint Jagu y a opérez, elle ait esté appellée de son nom. Je ne puis asseurer l’endroict, si ce n’est à costé de Nostre Dame, sous une grande arcade [Note : Dom Le Gallois confirme ici ce que dit Noël Mars, du pouvoir de saint Jacut pour la folie. « On vient à S. Jagu en pèlerinage pour la folie et on fait une eau bénite exprès pour les fous ». Mais il ne partage pas son opinion sur le lieu de la sépulture de saint Jacut. « Le P. Noël Mars, écrit-il, a cru, mais sans aucune autorité, que saint Jagu était enterré dans une grande arcade proche Notre-Dame où on faisait cy-devant l’eau béniste des fous » (Recueil des Blancs Manteaux, tome 41ème, Mss L. 22325] que l’on voit encor à présent, où l’on fesoit le temps passé de l’eau forte pour guérir les démoniaques et fois qui venaient en ce monastère pour estre soulagez en leurs misères. Cette eau se faisoit de la sorte : Le grand prêtre après avoir célébré la sainte Messe pour le patient, venoit accompagné de treze autres à l'endroit susdit, où ils faisoient cette eau béniste. La façon pour faire ceste eau est gardée dans ce monastère et a plus de cent ans d'escriture.

Le corps de Saint Jagu fut en ce lieu jusque à la descente des Normands en Bretagne, qui fut l’an 860 et dix huict, auquel temps il fut transféré en France avec les autres reliques des S.S. de Bretagne, encor bien que l’on ne sache au vray le lieu où il fut transféré (M. Lemasson).

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