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SAINT-LORMEL |
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La commune de Saint-Lormel ( Sant-Lohenvel) fait partie du canton de Plancoët. Saint-Lormel dépend de l'arrondissement de Dinan, du département des Côtes d'Armor (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-LORMEL
Saint-Lormel vient semble-t-il de saint Lunaire (encore appelé Leonor ou Lourmel). Saint Lunaire est le fils de Hoël Ier le Grand et de sainte Pompée. Sa naissance, en 509, a eu lieu outre-mer, car la famille royale de Bretagne avait été obligée de chercher un asile au Pays de Galles. A 5 ans, Lunaire est confiée à saint Iltud. A 15 ans, il est ordonné par saint Oubrice, et plus tard il devient évêque. Il s'embarque avec 73 disciples et accoste à 6 km de Saint-Malo. Il meurt à l'âge de 51 ans. La vieille église de la cité de Saint-Lunaire, en Ille-et-Vilaine, datant du XIème siècle, conserve son tombeau. A noter que la statue couchée de Lunaire date du XIVème siècle.
Saint-Lormel est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Pluduno. Léglise primitive de Saint-Lormel remonte certainement à lépoque gallo-romaine (source druidique). Le territoire aurait été christianisé par saint Lormel, que beaucoup identifient à saint Lunaire. Au XIIème siècle, une église est construite, semble-t-il, par les templiers.
Lormel est cité comme paroisse dès 1443 (archives de Craffault, n° 7) et appartient, sous l'Ancien Régime, au diocèse de Saint-Brieuc. Elle existe sans doute déjà vers 1330, époque à laquelle son église (Eccl. de S. Lormello) figure dans un compte des bénéfices du diocèse de Saint-Brieuc (voir les Pouillés de la Province de Tours de Longnon, p. 354). Elle y est seulement taxée de 20 sols, ce qui témoigne bien son peu d'importance. D'après de Courson "Le Cartulaire de Redon" (p. 567), Saint-Lormel était imposé 6 livres 10 sols en 1516. L'ancienne paroisse de Saint-Lormel avait pour subdélégation Lamballe et pour ressort Jugon. La cure était à l'alternative. Durant la Révolution, la paroisse de Saint-Lormel dépendait du doyenné de Plancoët.
La paroisse de Saint-Lormel devient commune en 1790 et se voit en 1792 rattachée pour le culte à celle de Plancoët, ne recouvrant son autonomie qu'en 1820 (ordonnance du 16 mars 1820).
Le chef-lieu de la commune, aujourd'hui à l'est du village de Dohéneuc, est situé au Vieux-Bourg jusqu'en 1865. C'est là que se trouve l'ancienne église, aujourd'hui simple chapelle. Le territoire de la commune de Saint-Lormel subit deux modifications au XIXème siècle :
par la loi du 18 mars 1841, elle cède à Plancoët, le village de la Gaterie et une extension récente du bourg de Plancoët ;
par la loi du 15 février 1864, elle reçoit de Pluduno toute la section du Val, contenant 27 villages ;
On rencontre les appellations suivantes : Eccl. de S. Lormello (vers 1330), Saint Lormel (en 1443, en 1505), Lourmel (en 1427), Sainct-Lourmel (en 1480), Sainct-L'Ormel (en 1514), Sainct-Lourmel (en 1536).
Note 1 : « Saint-Lourmel, paroisse de l'évêché de Saint-Brieuc sur la rive droite de l'Arguenon. Le bailliage de Saint-Lourmel relève de son A. S. (le duc de Penthièvre). Les habitants sont partie laboureurs et matelots et paient d'impositions 256 livres sur neuf feux troix quarts un huitième de feu » (Archives d'Ille-et-Vilaine : Etat particulier du duché de Penthièvre). Superficie. — Le territoire de Saint-Lormel a été plusieurs fois remanié durant le XIXème siècle. En 1851 : 408 hectares ; en 1889 : 1020 hectares. Population. — En 1774 : 5 baptêmes, 6 mariages, 11 décès (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1408). — En 1795 : 8 naissances, 4 mariages, 6 décès. — En 1790 : 417 habitants dont 96 hommes sur lesquels 61 citoyens actifs, la journée de travail estimée 10 sols. 112 femmes et filles, 121 personnes des deux sexes au-dessous de 18 ans, 8 domestiques. — L'an XII (1804), 345 habitants. — En 1838 : 426. — En 1853 : 372. — En 1862 : 376. — En 1870 : 820. — En 1880 : 932. — En 1889 : 816. — En 1922 : 692. Saint-Lormel est une des paroisses dinannaises que désole le plus la dépopulation. Impositions. — Pour les impôts payés avant 1789, se reporter au volume de MM. Sée et Lesort, Cahiers de doléances de la Sénéchaussée de Rennes, III, p. 670-672. En 1790 : vingtièmes : 512 livres 2sols 4 deniers ; capitation : 315 livres 10 sols ; fouages : 171 livres 13 sols. — L'an XIV (1806) : contributions foncières : 163 fr. 50 ; mobilières : 185 fr. 50. Administration civile. — Avant la Révolution, Saint-Lormel dépendait de la sénéchaussée de Rennes et de la subdélégation d'intendance de Lamballe. En 1790, cette paroisse fut rattachée au district de Dinan et fit partie d'abord du canton de Plancoët, puis en 1795 de la municipalité cantonale du même nom. Depuis la réorganisation administrative du 28 floréal an VIII, Saint-Lormel est compris dans l'arrondissement de Dinan et dépend du canton de Plancoët (abbé Auguste Lemasson).
Note 2 : La chapelle Notre-Dame de Belenray ou Bellanray, aujourd'hui située en Saint-Lormel, fait partie dès 1163 de Pluduno : elle est mentionnée en 1613 parmi les possessions de l'abbaye de Saint-Jacut.
Note 3 : Liste non exhaustive des recteurs de Saint-Lormel : Laurent Gicquel (1660-1715), Vincent Guillaume (1715-1743), Guillaume Courbé (1743-1756), Marcel Samson (1756-1772), Mathurin Fouré (1772-1779), René Simon Trobert (1780 jusqu'à la Révolution, vers 1794), ... Julien Oleron (1821), Jacques Rhedon (1822), Jean Botrel (en 1831), ... Mathurin Burgaud, Joseph Le Moal (1883-1886), Salmon (1900), etc ... René Trobert prêta serment à la constitution civile du clergé le 6 février 1791 et contracta à l'âge de 67 ans mariage à Saint-Lormel avec Louise Gaudin, âgée de 32 ans, le 16 thermidor de l'an II (8 août 1794) [Note : le divorce est prononcé le 27 mars 1795]. Liste non exhaustive des maires de Saint-Lormel : François Lucas (1790), Jean Courbé (1792), François Jégu (1797), René Rouillé (1805-1816), Jean Lemaire (1816-1855), Marie-Ange Constant de l'Argentaye (1856), Frédéric Rioust de l'Argentaye, Edmond du Breil de Pontbiand (1887), Frédéric Rioust de l'Argentaye (1888), etc... .
Note 4 : la commune de Saint-Lormel est formée des villages : la Hautière, la Ville-Hue, l'Etang-Quihouas, la Ville-Moussard, la Métrie, les Cotières, le Geunebosq, les Poissonnais, la Gaterie, etc ...
Voir " Le cahier de doléances de Saint-Lormel en 1789 ".
PATRIMOINE de SAINT-LORMEL
l'église Saint-Lunaire (1864), située dans le nouveau bourg et bâtie sur un terrain donné par la famille Rioust de Largentaye. En forme de croix latine, elle comprend une tour extérieure, une nef avec bas côtés de quatre travées, un transept et un choeur profond, avec chevet polygonal, et cantonné de deux chapelles ouvrant également sur le transept. Dû aux plans de M. Maignan et de style XIIIème siècle, cet édifice eut sa première pierre bénite le 10 juillet 1864 et fut consacré le 8 octobre 1866. Les cloches se nomment : Jeanne-Marie-Charlotte (602 kg), Caroline (426 kg) et Colette (306 kg). Parmi les statues modernes : saint Yves et saint Lunaire ;
Nota 1 : Renseignements ecclésiastiques. Un compte de fabrique de 1729 que nous possédons, nous apprend qu'alors existait à Saint-Lormel une confrérie du Rosaire qui possédait quelques revenus. Du reste, les rentes en grains dues à l'église de Saint-Lormel étaient si nombreuses que nous devons renoncer à les énumérer toutes. Citons cependant quatre godets de froment dus par le seigneur de l'Argentaye, un boisseau dû sur la métairie de la Mettrie, un autre dû sur le clos de la Noë-à-Madame, 6 godets dus sur le courtil de la Ville-Gaultier, plus 27 autres débiteurs. Les tenanciers de rentes en argent étaient au nombre de 17. Parmi eux, le seigneur de Largentaye pour sa chapelle domestique « fondée », devait payer 20 sols annuellement et 2 deniers de rente ordinaire et ancienne. Somme faite, les rentes en argent avaient produit l'an 1729, 22 livres 15 sols et les rentes en grains à raison de 4 livres le boisseau : 64 livres. Quant aux dépenses, nous n'en citerons que quelques-unes : 64 livres employées en huile, cierges et ornements d'église ; 1 livre 12 sols pour le droit de visite de l'évêque, 4 livres pour le dîner de ses officiers et 2 livres pour le dîner des trésoriers. Tenant compte que l'église avait en fonds 405 livres 17 sols, il lui restait encore à la fin de la prédite année, toutes dépenses soldées, 310 livres 16 sols 9 deniers. D'après l'énumération des fondations de l'église de Saint-Lormel en 1731, elles étaient assez nombreuses : une messe annuelle fondée par Marguerite Josse, valant 12 livres par an ; une autre fondée par Jean Trottel de même valeur ; deux messes annuelles fondées par Louise Leduc, dame de Kerbusso, valant 13 livres ; une autre fondée par Maître Pierre Lecerf et Jeanne de Bedée, son épouse ; deux messes fondées par messire Guy Josse ; une autre fondée par Jean Bleu ; une fondation d'Olive Girard valant 20 livres (Archives des Côtes-d'Armor, série G). De plus un champ nommé La Forrière par acte du 5 mai 1772, était arrenté de 3 godets de froment, mesure de Plancoët (soit environ 10 kilogs), au profit de la fabrique de Saint-Lormel. Cette même fabrique possédait aussi un certain nombre de pièces de terre. Voici celles qui figurent au sommier de la Vente des biens nationaux conservé aux Archives des Côtes-d'Armor, sous la cote : Q1 (Elles étaient louées 100 livres par an à la date du 6 décembre 1750) : La pièce sous le Pré mesurant trois quarts de journal, le trait du Verger contenant un quart de journal, le marais de Saint-Lormel même grandeur, fondations de Saint-Lormel, furent acquises pour 1.725 livres par François-Marie Hannelais de Plancoët le 6 mars 1792. A la même date, Guillaume Courbé, de Saint-Lormel, petit-neveu d'un ancien recteur de cette paroisse, achetait au terroir de Quihouce, près de l'étang de ce nom, 3 pièces de terre en lande, contenant 2 journaux pour la somme de 435 livres. Le 6 mai 1793, le même individu se procurait pour 750 livres le petit clos de la Ville-Huslin contenant un journal, fondation de Saint-Lormel. Le 21 mars 1792, René-Jacques Bernard de Ponthoi propriétaire à Quincoubre en Pleudihen, achetait le clos du Pater contenant 60 cordes pour 640 livres. Le même jour, Guillaume Nicolas, homme de loi à Plancoët, se faisait adjuger des masures et autres biens au Tertre-Cado, contenant un demi-journal pour 560 livres, une pièce de trois quarts de journal dans la champagne de la Ville-Huslin pour 380 livres et le clos de la Ruelle contenant trois quarts de journal pour 495 livres. Les frères François et Julien Lucas acquirent la pièce de la Ville-Hue contenant un journal un quart pour 650 livres. Enfin, le même René-Jacques Bernard, que nous avons vu plus haut, acheta aussi le 21 mars 1792 pour 3 575 livres des masures et 4 journaux de terre près du Jeune Bosq, ainsi que le clos Houart contenant un journal. La spoliation des biens meubles suivit celle des immeubles : Une première vente des ornements de cette église produisit 24 livres le 6 juillet 1794 ; une seconde rapporta 32 livres le 3 août de cette même année. Le 24 de ce même mois, on inventoria à Dinan avant de l'expédier à la Monnaie un pied de calice, tous les morceaux de la garniture d'un bras de saint Lunaire et d'autres petits morceaux, pesant ensemble deux marcs, un once, un gros d'argent blanc ; un calice et sa patène pesant un marc, six onces, six gros d'argent doré ainsi qu'une croix pesant six marcs, cinq onces, six gros et demi d'argent doré, une coupe de calice et sa patène pesant sept onces d'argent doré. Quant au presbytère, il fut loué 60 livres, par an le 29 septembre 1794 au curé marié Trobert. Ainsi que nous l'avons vu à l'article Plancoët, la paroisse de Saint-Lormel fut réunie pour le culte à celle de Plancoët le 6 avril 1792 jusqu'à 1820. D'après feu l'abbé René Dubois, le clergé plancoetin devait se rendre processionnellement à l'église de Saint-Lormel le mardi des Rogations et y célébrer la messe ; y célébrer encore la messe le jour de la fête de saint Lunaire et le jour de la foire fondée en avril 1570 par Marc de Rosmadec ; enfin y chanter la messe et les vêpres le dimanche le plus proche de la fête saint Lunaire qui tombe le 1er juillet. Le 21 avril 1813, le directeur de l'Enregistrement des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), voulut faire mettre en vente l'église, le cimetière et le presbytère de Saint-Lormel. Les habitants protestèrent. Enfin satisfaction leur fut donnée par lettre du Ministre des Finances du 18 août 1814 qui déclara que ces immeubles n'étaient pas « vacants », mais appartenaient à la fabrique de Plancoët (abbé Auguste Lemasson).
Nota 2 : Clergé. — RENÉ-SIMON TROBERT, recteur, naquit à Moncontour le 28 octobre 1727, du mariage de Louis et de Renée Veillet. Il fut pourvu de la cure de Saint-Lormel vers 1780. Il prêta serment en cette qualité, « le calice encore sur l'autel et revêtu de ses habits sacerdotaux », le dimanche avant le 10 février 1791 (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 9), et conserva de la sorte ses fonctions curiales. Sa paroisse ayant été unie à celle de Plancoët le 6 avril 1792 (Archives des Côtes-d'Armor, reg. L, 161, f° 44) ; il administra dès lors les deux localités avec 1.800 livres de traitement annuel, et dans sa hâte de s'installer à Plancoët, il fit jeter dans la rue, raconte le registre de cette paroisse, le mobilier du prédécesseur qu'il évinçait, trouvant que celui-ci ne déménageait pas assez vite. Après l'inauguration du culte de la Raison, Trobert abdiqua son état et fonctions le 1er mars 1794, à l'âge de 66 ans. Malgré cet acte de soumission, on l'incarcéra à Dinan le 14 mars suivant par ordre de Ruamps daté de ce même jour. Pour sortir de prison, il signa le 27 juin de cette année la promesse de « former des nœuds, qui, suivant le texte de l'arrêté de Le Carpentier du 13 juin précédent, seraient garants de son attachement à l'ordre social ». En conséquence, le 16 thermidor an II (8 août 1794), à l'âge de 66 ans, il contracta mariage à Saint-Lormel, par devant René Rouillé, officier public, avec sa propre nièce Louise Gaudin, veuve Louis Moizan de Moncontour, qui consentit à se dévouer en la circonstance, mais non pas gratuitement. Car, lorsque l'année suivante, la Terreur étant passée, Trobert fit rompre par le divorce le 7 thermidor an III (25 juillet 1795), l'union que la frayeur lui avait fait contracter, sa pseudo-épouse l'obligea de lui verser la dot qu'il lui avait consentie par contrat de mariage en date du 13 thermidor an II, c'est-à-dire 250 livres d'argent, une douzaine de chemises de toile et un habit complet. Trobert après son abdication avait loué pour 60 livres par an le presbytère de Saint-Lormel à la date du 22 septembre 1794, mais une lettre du Département en date du 9 brumaire suivant (29 octobre) ayant attribué la jouissance des presbytères aux municipalités, il se contenta d'affermer le jardin de cette demeurance pour 25 francs par an le 1er septembre 1797. Trobert vivait encore à Plancoët lors des enquêtes préfectorales de l'an X. Elles le donnent comme âgé de 74 ans, « infirme et incapable d'exercer le ministère ». A la restauration du culte, il s'en alla mourir dans son pays natal, le 9 frimaire an XI (30 novembre 1802). Au Concordat, la paroisse de Saint-Lormel continua d'être unie pour le culte à celle de Plancoët auquelle elle était déjà jointe depuis 1792 pour le service constitutionnel. L'abbé Jean Mathurin, de Cancale, devint à cette époque vicaire résidant à Saint-Lormel. Cette localité dut attendre pour se voir ériger en succursale le 26 février 1820. Son premier recteur, qui n'avait pas vécu comme prêtre les mauvais jours de la Révolution, fut M. Pierre Oléron, nommé le 1er janvier 1821. On le remplaça le 29 juillet 1823 par M. TOUSSAINT-JACQUES RHEDON, né à Trégueux, le 8 octobre 1759 de René et d'Anne Jaffrain, lequel reçut un dimissoire pour la prêtrise le 17 octobre 1783 et devint vicaire de Plédéliac en 1786. Cet ecclésiastique refusa de s'assermenter et signa avec son recteur l'Exposition des Principes. Après la loi du 26 août 1792, M. Rhedon s'exila d'abord en Espagne où il séjourna à Santander, puis au couvent de Saint-François, à Segovie. De là, il passa à Winchester en Angleterre, puis à Reading où il vivait en mai 1796. M. Rhedon revint en France peu avant le 18 fructidor an V (septembre 1797), et se fixa à Plédéliac où le commandant de la place de Lamballe lui accorda une carte de sûreté. « On le dit pieux et désintéressé », consigne-t-on l'an IX, sur une pièce officielle qui lui accordait l'usage de la chapelle du Saint-Esprit, en réponse à une pétition des habitants en date du 4 pluviôse de cette année (24 janvier 1801). L'enquête de Boullé indique ce prêtre comme revenu depuis cinq ans à Plédéliac et y faisant fonctions de desservant. Mgr Caffarelli maintint définitivement l'abbé Rhedon à ce poste le 16 janvier 1804. Transféré an rectorat de Saint-Lormel le 29 juillet 1822, M. Rhedon y mourut en fonctions le 1er juillet 1825 âgé de 66 ans. Vers 1926, trois prêtres vivants dans le diocèse de Saint-Brieuc étaient originaires de Saint-Lormel : y avait vu le jour en 1790, le R. P. JEAN-MARIE TROTTEL, né dans cette paroisse le 20 octobre 1730 du mariage d'Olivier et de Jeanne Gaultier. Après avoir fait profession chez les dominicains de Nazareth en Corseul le 10 octobre 1751, nous le trouvons en 1776, prieur du couvent de Dinan. Lors de la Révolution, le P. Trottel résidait à Nantes en qualité de vicaire et de commissaire général de l'ordre des Frères Prêcheurs en Bretagne. Comme tel, il déclara le 30 décembre 1790, « vouloir continuer la vie commune qu'il avait embrassée n'en connaissant pas d'autres ». Comme insermenté, ce religieux dut prendre un passeport à Nantes pour s'exiler à Bilbao le 12 septembre 1792 et s'embarqua pour cette destination sur le N.-D.-de-Pitié. Suivant le P. Chapotin, le R. P. Trottel mourut en Espagne à Eijo, près de Santander. BIBLIOGRAPHIE. — Lallié : Le Diocèse de Nantes durant la Révolution, t. II. — P. Chapotin Souvenirs dominicains dans le Diocèse de Saint-Brieuc, in Revue Historique de l'Ouest, Xème année, p. 152. — Archives Loire-Inférieure, L, 800. Fit du ministère caché à Saint-Lormel durant la Révolution et dans plusieurs autres paroisses voisines, JEAN BONENFANT, en religion le P. Ange-Marie de Saint-Brieuc, des Frères Mineurs capucins, né le 9 novembre 1751 dans une localité de la région de Matignon que nous n'avons pu retrouver. Le P. Bonenfant se fit religieux en 1779 et prononça ses voeux le 8 septembre 1781. Il était en 1790 vicaire du couvent de Saint-Brieuc et déclarait comme tel vouloir mener la vie commune. C'est du reste ce qu'il fit à Saint-Brieuc jusqu'au mois de septembre 1792, époque de la fermeture de la maison des Capucins de cette ville. Ce religieux ne s'expatria cependant que le 10 décembre suivant, date à laquelle, sur l'injonction du Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), signée du 1er décembre 1792, il dut prendre un passeport et s'embarquer à Binic. Voici le signalement du P. Bonenfant tel que nous le relevons sur cette pièce délivrée pour Lisbonne par Binic ou tout autre port : « 5 pieds 2 pouces, nez plat, cheveux, sourcils et barbe chatains, la lèvre supérieure élevée, bouche grande, figure riante et colorée » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 32). Nous trouvons ce religieux revenu en 1796 dans la région de Matignon, où il fit beaucoup de ministère caché. L'enquête de Boullé l'indique comme résidant ouvertement à Matignon depuis deux ans et le note comme « estimé, mais infirme ». Nous ne savons ce que devint ensuite le P. Bonenfant et c'est vainement que nous avons recherché son décès dans les paroisses de Saint-Pôtan, de Matignon, de Créhen et de Saint-Lormel. On conservait encore en 1898, dans la famille Leclerc, au Clos Gorget en Saint-Pôtan, le calice en plomb ou en étain dont se servait le P. Bonenfant au cours des mauvais jours (abbé Auguste Lemasson).
la chapelle Saint-Lunaire ou église Saint-Lormel (XII-XVIII-XIX-XXème siècle), qui fut église paroissiale avant le transfert du bourg. Il semble que l'édifice actuel soit bâti sur un temple celtique, et sur des ruines gallo-romaines. De plan rectangulaire, elle a conservé son portail ouest du XIIème siècle. L'église est restaurée entre le XVIIIème et le XXème siècle. Le portail roman date du XIIème siècle. La porte sud, de la fin du XVème, est décorée d'un lion et d’une chimère. Le pignon date de 1495. La longère sud date de 1753. La longère nord date de 1788 et la façade ouest de 1839. Les fonts baptismaux datent du XVIème siècle. L'église comprend, dans un enclos muré, un calvaire et des bénitiers creusés dans des colonnes romaines. Un puits dans la nef fournit une eau censée guérir les maux d'yeux (ancienne source druidique, semble-t-il). Un écusson templier, retrouvé lors des restaurations, a été placé dans un mur au haut de la nef. L'église abrite une statue en bois polychrome de la Vierge à l'Enfant (XVIème siècle) et un bénitier godronné du XVIème siècle. On voyait jadis dans l'église le tombeau de Perrette de Largentaye, dame de Montbran et épouse de Hervé de Malestroit vivant en 1420. A signaler qu'une bulle du pape Alexandre VII, donnée le 14 novembre 1665, concédait l'indulgence plénière "à tous fidèles Chrétiens qui visiteront dévotement tous les ans au premier jour de juillet, l'église paroissiale de Saint-Lormel ...." ;
Nota 3 : Saint-Lormel, paroisse de l'ancien évêché de Saint-Brieuc, dépendait de l'archidiaconé de Penthièvre. Nous avons vu qu'elle était placée sous le patronage du vieux saint breton saint Lunaire, dont la forme ancienne « Luner » écrit J. Loth à la p. 83 de Les noms des saints bretons, remonte au britonique Lounario-s ou Lounorio-s. L'ancienne église de Saint-Lormel, aujourd'hui transformée en chapelle, a conservé trois portes élégantes du XIIème siècle, écrit G. du Mottay à la p. 466 de son Répertoire Archéologique des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). M. le chanoine Mathurin qui l'a vue postérieurement à cet auteur assure à la p. 73 de son Saint-Lunaire que seul le portail central est en style roman « assez richement sculpté » tandis qu'une porte latérale « est en style du XVIème siècle, à crochets et feuillages » ; à l'intérieur ajoute cet auteur, ou remarque « un vaste bénitier godroné » et plusieurs statues anciennes dont celles de saint Lunaire, de sainte Anne et de saint Vincent-Ferrier. A noter aussi un puits situé dans l'église même du côté de l'épître, dédié à saint Lunaire. D'après des archives conservées au château de l'Argentaye, qu'a compulsées M. A. de Barthélemy, Mélanges historiques et archéologiques sur la Bretagne, p. 63, lors d'une enquête faite du 3 au 6 octobre 1520, on voyait alors dans la grande vitre de l'église de Saint-Lormel les armes des Malestroit, et celle des d'Argentaye ancien ; dans une grande chapelle latérale, se trouvait une tombe élevée sur laquelle était la représentation d'un homme d'armes sculptée en ronde bosse, et dans le chanceau la statue de Perrette de l'Argentaye, dame de Montbran, épouse de Hervé de Malestroit, laquelle vivait en 1420. On a transporté cette statue de l'église dans le château actuel de l'Argentaye. Signalons aussi dans l'ancien cimetière un calvaire avec christ en croix qui parait remonter au XVIème siècle. Le pignon Est de la vieille église de Saint-Lormel fut reconstruit en 1495 par les paroissiens. Cet édifice fut aussi remanié en 1733 et 1788, le clocher actuel date de 1839. Un état du 10 novembre 1796 donne 40 pieds de long à ce vénérable sanctuaire, où, par suite du déplacement du centre de la paroisse, on ne célèbre plus la messe que quelques fois chaque année. La cure de Saint-Lormel était à l'alternative, c'est-à-dire que la nomination du recteur appartenait au pape ou à l'évêque, chacun en leurs mois. Depuis la seconde moitié du XVIIIème siècle, lorsque la cure devenait vacante un des mois papaux, la désignation du futur recteur était mise au concours. Le seigneur de l'Argentaye était seigneur fondateur de l'église et gros décimateur dans la paroisse, autrement dit, c'était à ce personnage que les cultivateurs devaient payer la dîme au lieu et place de leur recteur. Pour assurer la subsistance de celui-ci, M. de l'Argentaye lui en abandonnait le tiers pour sa portion congrue. A celle-ci, le recteur, ajoutait le tiers des rentes de la fabrique, lesquelles étaient de 7 boisseaux de grains et de 8 livres 4 sols d'argent (Archives des Côtes-d'Armor, série G., non cotée). En 1706, le recteur de Saint-Lormel déclarait payer sur son modeste revenu 50 livres de décimes et 10 livres de capitation, 6 livres 4 sols de droits synodaux et 3 livres 15 sols pour droit de visite de l'archidiacre. En 1788, les décimes dues par le recteur s'élevaient à 12 livres seulement (abbé Auguste Lemasson).
Nota 4 : Le culte de saint Lunaire, patron de la paroisse de Saint-Lormel existe depuis une haute antiquité et l'église de Saint-Lormel dès avant la Révolution possédait une relique considérable. Voici constatant l'ampleur du culte de ce saint dans cette localité au XVIIème siècle une bulle du pape Alexandre VII dont feu M. Joseph Dubois, ancien notaire à Plancoët, nous avait permis en 1911 de prendre copie sur l'exemplaire qu'il en possédait et qui consistait en une feuille grand in-folio, imprimée en entier sur le recto et portant trois gravures au sommet : Au centre le Christ en croix, à gauche les armes d'Alexandre VII et à droite celle de Mgr Denis de la Barde, évêque de Saint-Brieuc. Ce document est ainsi conçu : INDULGENCE PLENIERE. Concédée par nostre saint Père le Pape, à tous fidèles Chrestiens qui visiteront devotement tous les ans, au premier jour de Juillet, l'Eglise paroissiale de Saint-Lormel, Diocèse de Saint-Brieuc. ALEXANDRE PAPE VII. A tous fidèles Chrestiens qui ces presentes lettres verront, salut et bénédiction apostolique. Estand portez d'une pieuse charité pour augmenter la devotion des Fidèles et le salut des ames, par le moyen des celestes trésors de l'Eglise. Nous concedons misericordieusement en nôtre Seigneur, à tous fidèles Chrestiens, de l'un et l'autre sexe, qui estans vrayement penitens confessez et repens de la sacrée Communion, visiteront devotement tous les ans l'Eglise paroissiale de Saint-Lormel, Diocèse de Saint-Brieuc ; pourvû qu'elle ne soit point à des Reguliers, (à laquelle Eglise, Chapelle et Autel d'icelle, il ne se retrouve point d'autre Indulgence concédée à ceux qui les visiteroient, ou tous ensemble, ou chacun en particulier), au premier jour de Juillet, depuis les premieres Vespres jusqu'au Soleil couchant dudit jour ; Et là feront prieres pour l'union et concorde des Princes Chrestiens, extirpations des heresies, et exaltation de Nostre Mere la sainte Eglise, pleniere Indulgence et remission de tous leurs pechez : Les présentes ayant valeur seulement pour Sept ans. Or nous voulons que si pour autre cause, pour quelque jour de l'année, que ce soit, on a donné quelqu'autre Indulgence perpétuelle, ou seulement pour un temps non encore expiré à ceux qui visiteroient ladite Eglise, Chapelle ou Autels d'icelle, ou que l'on prendroit quelque chose pour peu que ce puisse estre, mesme offert volontairement, pour l'impetration, admission ou publication des presentes, elles soient des lors de nulle valeur. Donné à Rome, à sainte Marie Maieure, sous l'Anneau du Pescheur, le quatorzième de novembre mil six cens soixante-cinq, et de nostre Pontificat l'an onzième. Gratis pour Dieu, mesme l'ecriture. Ainsi signé : S. UGOLINUS. Veu le Bref cy dessus, permis de l'imprimer et publier en la maniere accoutumée. A Saint-Brieuc, quatrieme Juin mil six cens soixante-six. DENIS DE LA BARDE, E. de S. Brieuc. En 1793, lors de la livraison du reliquaire de saint Lunaire, Jean Courbé, maire à l'époque, René Rouillé et Jean Barbu, tous trois propriétaires à Saint-Lormel, en retirèrent la relique. Le maire emporta celle-ci chez lui, puis la remit à Pierre Rouillé son successeur, lequel la confia en 1805 à l'abbé Mathurin alors vicaire résidant dans cette commune. M. de la Borderie a consacré tout un opuscule à saint Lunaire en 1881 dans les Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, avec tirage à part encore en vente chez Philon et Hommais à Rennes. Pour une étude critique, cf. Duine : Memento des Sources Hagiographiques de l'Histoire de Bretagne, in-8°, Rennes, 1918, p. 96, n° 81. Un érudit bien connu par ses études de toponomastique bretonne, M. René Largillière, docteur es lettres et avocat à Beauvais, a eu l'obligeance de nous adresser quelques savantes remarques sur Saint-Lormel, ou Saint-Lourmel, dont J. Loth se contente de dire « ce nom doit être déformé ». « Ce nom n'a rien de commun avec celui de saint Lunaire ; la présence de reliques de saint Lunaire en l'église de Saint-Lormel a amené à croire que saint Lormel était un autre nom de saint Lunaire, ce qui est faux. Ce saint est complètement inconnu ; son nom n'est attesté par aucun autre nom de lieu. Il s'agirait d'un personnage qui n'a laissé de souvenir qu'en ce point, une chapelle aura été bâtie à l'emplacement de son ermitage, chapelle qui est devenue église paroissiale lorsque ce canton fut distrait de Pluduno et érigé en paroisse. Saint-Lormel apparaît en effet très nettement comme un démembrement de Pluduno. Le nom de Lormel, porté par des laïcs, a subsisté dans plusieurs noms de lieu : fontaine du Bois de Lourmel, en Guer ; Lourmel en Carentoir ; Lourmel, en Saint-Jacut (Morbihan, Rosenzweig, Dictionnaire topographique du Morbihan), cf. le nom du général de Le Normant de Lourmel, né à Pontivy, mort à Sébastopol en 1854 ». La carte E.-M. indique le village de Leumel, et celui de Leumelon en Saint-Lormel et bien qu'il puisse n'y avoir là qu'un simple hasard, Leumel représente un ancien Lohemel (cf. J. Loth) (abbé Auguste Lemasson).
la chapelle Notre-Dame de Belenray ou Bellanray (XIV-XVIII-XIXème siècle), située à la Ferté-Fromentel (jadis en Pluduno) et restaurée au XVIIIème siècle et au XIXème siècle. Il s'agit d'une ancienne possession de l'abbaye de Saint-Jacut, mentionnée dès 1613. Elle présente une fenêtre du XIVème siècle. Au XVIIème siècle, on y baptisait les enfants de la Ville-Méneuc et de la Ville-Robert. Cette chapelle servait aussi de sépulture (Jeanne Salmon, en 1662 ; François de Lesquen, en 1662 ; Robert de la Fruglays, en 1665 ; Alain de Lesquen, en 1665 ; Robert Tristin, chapelain de la Ville-Meneuc, en 1680) ;
Nota 5 : La chapelle de N.-D. de Belenray aujourd'hui sise dans le territoire de Saint-Lormel, était comprise en 1789 sur celui de Pluduno. Dès l'an 1163, le pape Alexandre III reconnaissait aux religieux de Saint-Jacut la possession de l'église de Belenray, « ecclesiam Sancte Marie de Belenre » (Cf. Anciens Evêchés de Bretagne, IV, p. 276). M. le chanoine Tréguy dans son volume sur le Guildo (p. 48), incline à croire que cette chapelle, « qui, dit-il, fut desservie jusqu'à la Révolution », aurait été primitivement la desserte du château de la Ferté-Fromentel, dont seul le nom nous a conservé le souvenir. D'après cet érudit, M. Quérot, racontait qu'étant vicaire, il avait prêché tout un carême dans ce modeste sanctuaire, aujourd'hui transformé en maison d'habitation. Aux environs de cette chapelle, les religieux de Saint-Jacut possédaient une dîme louée 210 livres le 29 mai 1734 (abbé Auguste Lemasson).
la chapelle de la Ville-Robert (XVIIIème siècle), dédiée à saint Roch. Cette chapelle privée est de forme rectangulaire avec chevet à pans coupés. Elle est construite à l'initiative de la famille de Saint-Méloirg. Guillaume Denis en était le chapelain en 1788 ;
la chapelle Saint-Pierre ou de la Ville-Pierre (XIVème siècle), édifiée, semble-t-il, pour desservir le hameau de Saint-Pierre qui est rattaché en 1864 à Saint-Lormel. Edifice de plan rectangulaire reconstruit au XIXème siècle avec restes de fenestrage du XIVème siècle réemployés au chevet. La chapelle abrite les statues en pierre de Saint-Pierre (vers le XIVème siècle) et de la Vierge à l'Enfant (XIVème siècle) ;
la chapelle de Largentaye, dédiée à saint René. Edifice rectangulaire terminé par une abside circulaire. Le portail est flanqué de deux tours rondes encastrées. De style XIIIème siècle, elle a été construite en 1854 sur les plans de M. Pellefresne, architecte, et a remplacé un édifice construit par M. de Lesquen et bénit en 1673. Cinq des onze verrières sont l'oeuvre de la manufacture Didron-Aîné de Paris, sur les cartons de Steinhel. Parmi les statues modernes dûes à Pierre-Marie Ogé : saint Lormel et saint Yves (R. Couffon) ;
la croix de Saint-Pierre (XVIème siècle) ;
les deux croix du Vieux-Bourg (XVIIème siècle) ;
la croix du cimetière (1886) de la nouvelle église, oeuvre du sculpteur Yves Henriot de Lannion ;
le château de Largentaye ou L'Argentaye (1835-1851), édifié par l'architecte Pierre Louis Hamon (de Saint-Servan, né à Saint-Malo) pour Marie-Ange Constant de Largentaye ou L'Argentaye ou L'Argentaie (né le 30 juin 1757 et fils de Frédéric-Auguste Rioust qui avait épousé en 1796 Agathe de Lesquen de l'Argentaye et fut anobli en 1818 en récompense de la conduite de son père Jacques Rioust des Villes-Audrains contre les Anglais en 1758). La famille de l'Argentaie (ou Largentaye) est très ancienne. En 1294, Roland de l'Argentaie, dans la baillie de Penthièvre, doit un chevalier et demi à l'ost (armée) du duc de Bretagne. En 1379, Pierre de l'Argentaie s'associe avec Charles de Dinan, sieur de Montafilant, Pierre de Tournemine, sire de la Hunaudaie, et une foule de chevaliers et écuyers bretons, "pour empêcher l'invasion de la Bretagne et prendre la défense du duché". Le 28 avril 1381, Pierre de l'Argentaie ratifie, à Lamballe, le traité de Guérande, et figure, à Térouane, à la montre de Jean de Tournemine pour les guerres de Picardie et de Flandre. En 1466, la capitainerie de Hennebont est donnée à un sieur de l'Argentaie. De l'ancien château (ou manoir) ne subsistent que la porte du domaine (XVIIème siècle) et les murailles d'un ancien pigeonnier (XVIème siècle). La chapelle privée, due à l'architecte Alfred Frangeul, date de 1854. A noter que le château de l'Argentaye a de tout temps possédé une chapelle domestique : en 1673, M. de Lesquen, son propriétaire, priait l'évêque de Saint-Brieuc de bien vouloir désigner quelqu'un pour faire bénir la chapelle qu'il venait de faire reconstruire sur l'une des tourelles de son manoir (abbé Auguste Lemasson). Propriété successive des familles de l'Argentaye, Lesquen (au XVIIème siècle) et Rioust de L'Argentaye (au XIXème siècle) ;
le manoir de la Villemeneue ou Ville-Meneuc ou Ville-Méleuc (XIXème siècle), situé autrefois en Pluduno. Ce manoir est édifié sur le site d'un ancien château ayant appartenu à la famille des Lesquen. Propriété de Jean et Richard de Lesquen en 1514, d'Olivier de Lesquen en 1536 et de Jean de Lesquen en 1569. Ce manoir appartient en 1660 à J. de Lesquen, chevalier, seigneur de la Ville-Meneuc. Au XVIIème siècle, est mentionné le réfugié John Lynch, prêtre et historien, à la Ville-Meneuc. Au moment de la Révolution, cette terre possédait un droit de haute justice qui s'exerçait à Plancoët et à Pluduno. Le portail date du XVI-XVIIème siècle : il est garni d'une grille en fer forgé datant des années 1900 ;
le manoir de la Ville-Robert (XVIIIème siècle), situé autrefois en Pluduno. Il succède à un ancien édifice mentionné vers 1260 et propriété de Jean de la Ville-Robert. A partir du XV-XVIème siècle, propriété successive des familles Guitton, Saint-Méloir, Toussaint du Breil de Pontbriant (en 1803-1805). En 1421, le 1er août, Olivier de la Ville-Robert est un des 26 écuyers du banneret de la Hunaudaie ou Hunaudaye qui figurent à la montre de Châteaugontier. La Ville-Robert appartenait à Jean de la Ville-Robert en 1260, à Alain de Saint-Méloir, sieur de la Ville-Robert, en 1440. Le fils de ce dernier, Jean, épousa Anne Goyon de Matignon, en 1515. Propriété de la famille Mouchon puis de Marc Guyton ou Guiton en 1514. Au moment de la Révolution, cette terre avait moyenne justice et appartenait à M. de Saint-Méloir (Marie Joseph Constant Frustin de Saint-Méloir, qui émigra avec son épouse à Jersey, et dont la propriété fut saisie et vendue en 1799). Prises sur l'émigré Frustin de Saint-Méloir, le domaine de la Ville-Robert fut acheté en l'an VII par René François Moucet de Plancoët, puis revendu en 1803 au colonel Toussaint du Breil de Pontbriant (colonel des Chouans et de l'Armée royale, fils de Joseph Victor), décédé à la Ville-Robert le 20 janvier 1844 ;
le moulin à marée (XVIIIème siècle) de Bellenray, ancienne possession de l'abbaye de Saint-Jacut, mentionné dans un aveu de Louis de Saint-Méloir, abbé de Saint-Jacut, dès 1574 ;
A signaler aussi :
la borne militaire (époque gallo-romaine), recensée dans la parc de L'Argentaye en 1852 ;
les trois auges de Saint-Loyal ;
les anciennes fermes des Villes-Joies et de Saint-Loyal, situées non loin du château de la Ville-Meneuc. La terre des Villes-Joies, propriété de la famille La Vache (Raoul La Vache), est mentionnée dès 1350 lors d'un procès avec l'abbé de Saint-Jacut. Les La Vache étaient propriétaires du fief et de la Chatellenie de la Touche, en Créhen. A noter que Guillaume La Vache, prit part, en 1248, à la sixième croisade, avec Pierre Mauclerc. Les La Vache avaient pour armoiries : " un écusson en pointe chargé de trois rencontres de Vaches, un casque et pour cimier : une comète à 7 rayons et poursupports : deux espèces d'hydres à une tête ailée ".
l'ancien château de la Motte (XVIème siècle), aujourd'hui disparu. Il a d'abord appartenu à la famille de ce nom, puis à la famille Boschier, qui possédait ce château dès l'année 1500. En 1270, Pierre de la Motte est un des 108 témoins entendus sur les plaintes de Galeran, évêque de Nantes, contre Pierre Mauclerc, duc de Bretagne. En 1378, le roi de France voulant confisquer la Bretagne, charge six commissaires, dont Geoffroi de la Motte fait partie, de soutenir ses droits. En 1313, Jean Boschier est le premier des quatre commissaires chargés d'estimer les terres que le duc Jean assigne à la douairière Iolande ou Yolande et à ses enfants. En 1415, Pierre Boschier est un des dix-huit capitaines de l'armée ducale contre les Anglais. En 1398, Jean Boschier est abbé de Beauport. Soupçonné d'être pour les Penthièvre, il est incarcéré, mais la commission chargée de la juger le déclare innocent. Il abdique en 1442 et meurt le 11 mai 1443, après avoir comblé de biens son monastère ;
Voir " Informations diverses sur la ville de Saint-Lormel ".
ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-LORMEL
La commune de Saint-Lormel est dabord le fief de la famille de l'Argentaye, puis passe entre les mains des familles de Malestroit, Rosmadec (vers 1570), Clisson et Lesquen (en 1662), seigneurs de la Villemeneuc (Ville-Meneuc) dès le XVème siècle [Note : Les de Lesquen, seigneurs de l'Argentaye portaient comme armoiries : de gueules à l'épervier d'argent, la tête contournée, membré et becqué d'or, accompagné en chef d'un croissant renversé entre deux molettes, et en pointe une autre molette, le tout d'or, et possédaient dans la seconde moitié du XVIIème siècle plusieurs demeures : la Ménardais en Créhen, le Bouillon en Trégon, la Ville-Meneuc en Pluduno et l'Argentaye à Saint-Lormel]. La famille de l'Argentaye est mentionnée dans les chartes de l'abbaye de Saint-Aubin dès le XIIIème siècle. Guy Ier de l'Argentaye, époux de Marguerite de Dinan, intervient dans une charte de 1220. De cette union naîtra Guy II de l'Argentaye. Au décès de Guy Ier, Marguerite de Dinan, épouse Juhel de Montfort, de qui elle aura deux enfants : Geoffroy et Olivier de Montfort. Pierre de l'Argentaye fait partie des chevaliers qui ratifièrent le 28 avril 1381, le traité de Guérande. Au début du XVème siècle, Perrette de l'Argentaye, fille de Jean de l'Argentaye et d'Isabeau de Monboucher, devient l'épouse d'Hervé de Malestroit.
Lors de la réformation du 30 décembre 1427, sont mentionnés plusieurs nobles de Saint-Lormel : la dame de Largentaye (ou L'Argentaye) et Jehan du Chalonge. On y trouve aussi le nom d'un métayer : Jouhan Salmon, métayer de Largentaye.
Lors de la "revue et monstre généralle des nobles, ennobliz,
exemptz et aultres tenantz fiefs nobles et subjects aux armes de l’Evesché de
Saint-Brieuc, tenue à Moncontour par haut et puissant Messire Tristan du
Perrier, Comte de Quintin ; noble et puissant Messire Guyon de la Motte,
Chevalier, sieur de l’Orfeuil et de Vauclerc ; Messire Amaury de la Moussaye,
Chevalier, sieur du dict lieu de la Moussaye, commissaires commis et députez par
mandement patent du Duc nostre souverain seigneur, quant à ce, les viije, ixe et
xe jours de janvier l’an mil iiiie lxix ", on mentionne, en janvier 1469, pour
Saint-Lourmel (Saint-Lormel) :
– Thomas Lesquen.
– Dom Rolland Chauvel.
Lors de la réformation du 8 janvier 1514, sont mentionnés plusieurs nobles de Saint-Lormel : Thomas Lesquen et son épouse Jeanne de Bréhant, ainsi que Marie Rouxel, veuve d'Olivier Le Blanc. En 1514, Largentaye appartient à Louis de Malestroit, les Salles appartient à Jacques Le Felle (sieur de Guébriant) et une maison noble du bourg appartient à Guillaume Bochier ou Boschier (sieur d'Oursigné en Meslin) à cause de Marguerite du Chalonge, sa mère.
Lors de la réformation du 4 mars 1536, sont mentionnées plusieurs maisons nobles de Saint-Lormel : Largentaye (au sieur du Plessix-Bordage), les Courtillons (à Amaury Sauvaget), la Salle (au sieur du Guébriant), la Motte (à Jacques Boschier), une maison (à Thomas Requyer).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc de 1480, on comptabilise la présence de 2 nobles de Saint-Lormel :
Roland CHAUVET (20 livres de revenu) : défaillant ;
Thomas LESQUEN (20 livres de revenu) : défaillant ;
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