Retour page d'accueil        Retour "Saint-Malo et la traite négrière"   

Saint-Malo s'est tournée à partir du début du XVIIIème siècle et jusqu'en 1830 vers le commerce "triangulaire" (commerce d'échanges, qui du XVIème au XVIIIème siècles a été réalisé entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique et qui était basé sur la traite des Noirs) plus rentable que la pêche à Terre-Neuve. Une bonne vingtaine d'armateurs malouins ont alors profité de la traite négrière. Parmi eux, de vieilles familles de négociants.

Les plus grands armateurs négriers malouins connus du XVIIIème siècle sont les familles :

— Meslé de Grandclos : Pierre-Jacques Meslé de Grandclos, né le 4 mars 1728 à Saint-Malo et mort le 30 janvier 1806, [fils de Jacques Meslé, sieur de Grandclos (né le 8/11/1690 ou 1698 à Saint-Malo et décédé le 4/11/1762 à Saint-Malo), armateur et de Marie-Thomasse Fouasson mariée le 27/9/1724 à Saint-Malo], anobli en 1768, est l'un des plus riches négociants et armateurs de son époque à Saint-Malo, qui fit fortune grâce au commerce triangulaire avec l'Afrique et les Antilles. Sa fortune a été estimée à 2.5 millions de livres, au minimum, en 1793. Stanislas Meslé de Grandclos (1769-1844), fils du précédent et maire de Villers-Bocage de 1810 à 1830, sera associé avec son père de 1791 à 1793 dans la société « Granclos-Meslé et Fils ». Etienne Meslé de Grand-Clos, grand-père de Pierre-Jacques Meslé de Grandclos, a travaillé pour la famille Walsh. L'armateur armera à lui seul 36 bateaux négriers entre 1763 et 1792 ;

— Magon : François-Auguste Magon de la Lande (1679-1761) est un armateur et corsaire malouin sous Louis XIV. Directeur de la Compagnie des Indes orientales, il fut l'un des plus puissants armateurs de la ville de Saint-Malo. Il s'est marié le 3 décembre 1709 à sa cousine Marie-Gertrude Magon de L'Espinay (1691-1772). Son père Jean Magon de la Lande (1641-1709) était conseiller secrétaire du roi, négociant armateur au commerce et à la course à Saint-Malo. Jean Magon de la Lande (père de François-Auguste) est le fils aîné de Nicolas Magon de la Lande (1604-1661) et de Perrine Grout. Négociant à Saint-Malo de 1668 à sa mort, Jean Magon est anobli comme conseiller-secrétaire du roi entre 1675 et 1700. De son union en 1668 avec Laurence Eon de la Baronnie (1650-1728, fille de Nicolas Eon de la Baronnie et Hélène de Launay, dame de la Ville-David), il eut seize enfants survivants parmi lequel François-Auguste Magon de la Lande. L'armateur armera à lui seul 22 bateaux négriers entre 1738 et 1777 dont certains en association avec la famille Nouail de la Villegille ;

— Surcouf : Robert Surcouf, le grand-père du corsaire, et sa famille armeront à eux seuls 12 bateaux négriers entre 1747 et 1777. Robert Surcouf, négociant et armateur (né le 5 juin 1702 - décédé le 9 septembre 1756), grand-père du corsaire Robert-Charles-Bertrand Surcouf (né le 28/5/1733, décédé le 8/1/1789, marié à Reine Cécile Perrée du Coudray), est le fils de Robert Surcouf et de Bertranne Mallet. Robert Surcouf épouse Françoise Charlotte Marguerite Pitot de La Beaujardière le 6 novembre 1725 ;

— Beaugeard : Pierre (Marin) Beaugeard, né le 3 mars 1727 à Saint-Servan et décédé le 16 juin 1792, est sans doute le plus bel exemple d'enrichissement par la traite. Il est le fils de Pierre Beaugeard, sieur de la Pierre (1684-1751, marié le 6 février 1720) et de Nicole Rouxel, née le 15/11/1699, décédée le 27/12/1748. Il s'est marié le 28/4/1750 à Saint-Malo, avec Marguerite Joséphine Avice (née le 10/10/1722 et décédée le 1/2/1784). L'armateur armera à lui seul 12 bateaux entre 1763 et 1777 ;

— Pottier de La Houssaye : Joseph Marie Potier de la Houssaye est un capitaine de vaisseau corsaire français, né à Saint-Malo le 5 mai 1768, et mort à Saint-Malo le 19 novembre 1830. Joseph Marie Potier de la Houssaye est le fils de Thomas Marie de la Houssaye (1732-1806) et de Bertranne Surcouf (1746-1823), fille de Robert Surcouf (1702-1756), seigneur de Maisonneuve, grand-père de Robert-Charles-Bertrand Surcouf. L'armateur armera à lui seul 8 bateaux négriers ;

— Chateaubriand : René Auguste de Chateaubriand, armateur (né le 23/9/1718 à Guitté, décédé le 6/9/1786 à Combourg, fils de François de Chateaubriand, seigneur des Touches et Perronelle Claude Lamour de Lanjégu, époux d'Apolline Jeanne Suzanne de Chateaubriand), père de l'écrivain François-René de Chateaubriand (1768-1848). En 1753, l'année de son mariage, il se fait immatriculer au port de Nantes et pratique le commerce " triangulaire " vers la Guinée pour la traite. En 1755, il s'installe à Saint-Malo comme armateur. Il armera à lui seul 6 bateaux négriers entre 1763 et 1777 ;

— Breton de Blessin et Dessaudrais Sébire : Ils armeront à eux seuls 8 bateaux négriers entre 1763 et 1777 ;

— Marion : Louis-Marie Marion de la Brillantais dit Marion-Brillantais, né le 2 mai 1743 à Saint-Malo (Saint-Servan-sur-Mer) et mort à une date inconnue [fils de Michel Marion (1696-1761) et de Servanne Gandy], marié le 3 mai 1779 à Saint-Malo avec Catherine Louvel née en 1761, est un négociant français. Il est un des plus importants négociants de Saint-Malo au XVIIIème siècle, à la fois propriétaire forestier et portuaire, négociant en bois ce qui lui permettait d'être l'un des premiers fournisseurs de bois de construction pour la marine royale. Dans les années 1770, il devint aussi constructeur naval, armateur et pilier de la traite négrière. L'armateur armera à lui seul 5 bateaux négriers entre 1781 et 1792 ;

— Leyritz : François Guillaume Leyritz (né vers 1730, décédé le 23/9/1787 à Saint-Malo, marié le 18/1/1757 à Saint-Malo, avec Anne Radegonde Lossieux, née le 18/6/1737 à Saint-Malo, fille d'Hugues Lossieux et d'Anne Lesne) était négociant armateur. François Guillaume Leyritz était le fils de François Leyritz (né le 28/11/1707 ? à Saint-Malo, décédé le 25/10/1762) et de Servanne André née vers 1710. En 1757, le navire la Villegenie, armé par MM. Petel et Leyritz, était en partance pour Saint-Domingue. L'armateur armera à lui seul 5 bateaux négriers entre 1747 et 1777 ;

— Briand des Huperies : François Briand des Huperies (né le 19/7/1692 à Saint-Malo, décédé le 6/10/1756 à Saint-Malo, marié le 30/6/1729 à Saint-Malo avec Françoise Pélagie Goret, fille d'Etienne Goret de la Corbonnais, né en 1651, décédé en 1723, et de Marie Sauvage, née en 1658) était le fils de Julien Briand des Hupières (né le 24/3/1647 à Saint-Malo, décédé le 22/7/1708 à Saint-Malo, marié le 15/7/1687 à Jeanne Le Fer, née le 22/8/1669 à Saint-Malo et décédée le 27/6/1746 à Saint-Malo. L'armateur armera à lui seul 5 bateaux négriers entre 1738 et 1744 ;

— les familles La Fontaine et Le Bonhomme : Jean Baptiste Le Bonhomme, sieur de la Fontaine (né le 20/7/1689 à Saint-Malo, décédé le 24/6/1739 à Saint-Malo, fils de Jean-Baptiste Le Bonhomme de la Fontaine (1657-?) et d'Yvonne Simon (1654-1719), marié le 4/7/1719 à Françoise Datour (1699-1762), était négociant armateur. Il avait deux enfants : Jean-Baptiste Hippolyte Le Bonhomme de la Fontaine (né en 1723, décédé en 1789, marié le 21/9/1745 avec Magdeleine Le Gentil de la Rivière, née en 1721 et décédée en 1781) et Pauline Félicité Le Bonhomme de la Fontaine née en 1731. Pierre Jacques Meslé de Grandclos (1728-1806) épouse en 1753 Pauline Félicité Le Bonhomme (née le 21/2/1731 à Saint-Malo), fille de Jean-Baptiste Le Bonhomme, sieur de la Fontaine. Ces familles armeront 6 bateaux négriers entre 1747 et 1777.

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