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L'évêque de Saint-Malo et ses auxiliaires

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évêché de Saint-Malo

Division des biens de l'Eglise de Saint-Malo entre l'évêque et le Chapitre. — Regaires particuliers de l'évêque. — Manoirs épiscopaux de Saint-Malo-de-l'Ile et de Dinan. — Manoir et seigneurie de Château-Malo. — Manoir et baronnie de Saint-Malo-de-Beignon. — Manoir de Saint-Servan. — Revenus de l'évêché. — Rapports de l'évêque avec le Chapitre et avec le roi. — Ancienne entrée solennelle des évêques à Saint-Malo. — Réception de Mgr Cortois de Pressigny en 1786. — Vicaires généraux. — Chancellerie.

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évêché de Bretagne : évêché de Saint-Malo

 

L'EVEQUE DE SAINT-MALO et SES AUXILIAIRES

évêché de Saint-Malo

Avant l'existence de la ville de Saint-Malo, le rocher d'Aaron, qui lui sert de base, ne renfermait qu'un monastère et quelques cabanes de pêcheurs. Ce territoire encore solitaire appartenait féodalement aux évêques d'Aleth qui avaient succédé à saint Malo, fondateur, avec saint Aaron, du couvent dont nous parlons. Lorsque saint Jean-de-la-Grille transféra sur le rocher d'Aaron son siège épiscopal, la ville de Saint-Malo prit naissance ou acquit tout au moins un grand développement, vers 1152. Le pieux évêque ne put que favoriser ce mouvement, mais comme la nouvelle ville s'établissait sur un territoire appartenant à l'évêché, il en résulta nécessairement qu'elle eut pour seigneur temporel le prélat, son chef spirituel.

Toutefois, saint Jean-de-la-Grille, faisant sa cathédrale de l'église du rocher d'Aaron et y établissant un Chapitre nouveau composé de chanoines réguliers, voulut partager avec ces derniers la seigneurie de la ville naissante. Il abandonna donc à son Chapitre les deux tiers des revenus de sa cathédrale, et associa ses chanoines à la jouissance par indivis de sa seigneurie temporelle sur toute l'île d'Aaron, ne se réservant en propre que son manoir épiscopal. En 1219, l'évêque Raoul, plus généreux encore, laissa à perpétuité au Chapitre les trois quarts des revenus cathédraux, n'en conservant qu'un quart pour lui-même (nota : « Tous les debvoirs (de la ville de Saint-Malo) appartenaient anciennement aux évesques dudit Saint-Malo jusques au temps que saint Jean-de-la-Grille, l'un desdits évesques, environ l'an de grâce 1152, donna et concéda aux chanoines lors réguliers les deux tierces parties de toutes les rentes et revenus appartenant à l'Eglise de Saint-Malo ; mais l'évesque Raoul, son troisième successeur, leur accorda, par composition amiable, l'an 1219, jusqu'aux trois quarts, tant en ladite ville de Saint-Malo qu'aux fins et mettes d'icelle » - Déclaration de l'Evêché en 1682.) 

De là cette distinction très-importante à retenir pour comprendre ce qui va suivre : les regaires de l'évêque, les regaires du Chapitre, — et la seigneurie commune et indivise entre l'évêque et son Chapitre. 

L'évêque de Saint-Malo possédait personnellement deux regaires ou deux juridictions seigneuriales, outre celle de Saint-Malo-de-l'Ile dont il ne jouissait que dans certaines conditions, parce qu'elle faisait partie de la seigneurie commune. Ces deux juridictions particulières étaient celle de Château-Malo et celle de Saint-Malo-de-Beignon ; elles lui appartenaient complètement en propre et le Chapitre n'avait rien à y voir. 

Lorsque nous parlerons de la seigneurie commune, nous dirons en quoi consistait la juridiction épiscopale de Saint-Malo-de-l'Ile ; il nous suffit de signaler ici ce que l'évêque possédait en propre dans sa ville. 

C'était, dans l'enceinte même des murs de ville et près de la cathédrale, « le manoir épiscopal avec les appartenances et dépendances d'iceluy, chapelle, tour, gallerie, pavillons, auditoire, prisons, celliers, fanneries, greniers, escuries, jardins, garenne, colombier et cours au-devant et derrière dudit manoir ». Comme l'on voit, ce palais épiscopal avait une certaine importance : il occupait à peu près l'emplacement de l'Hôtel-de-Ville actuel, et les évêques avaient afféagé une partie des jardins touchant ceux du Chapitre, tant aux Bénédictins anglais qu'aux Ursulines et à divers particuliers ; c'est ainsi que leur colombier avoisinait l'enclos des Ursulines et leur garenne à lapins celui des Bénédictins. Les tenanciers dont nous parlons relevaient directement de la seule juridiction épiscopale et devaient tous ensemble environ 50 livres de rente à l'évêque au terme de Saint-Gilles (Déclaration de l'Evêché en 1682 — Le 23 janvier 1791, l'administration civile requit le manoir épiscopal pour en faire un Hôtel-de-Ville, et le 13 août 1792 la chapelle de ce manoir fut convertie en amphithéâtre de chirurgie. - Notes de l'abbé Manet).

Dans l'archidiaconé de Dinan (nota : Le diocèse de Saint-Malo était divisé en deux grandes sections : l'archidiaconé de Dinan et l'archidiaconé de Porhoët) se trouvaient deux autres manoirs épiscopaux, celui de Dinan et celui de Château-Malo. Le premier fut aliéné dès 1241 par l'évêque de Saint-Malo, qui le vendit aux religieux du Tronchet, chargés par Olivier, sire de Coëtquen, d'en faire cadeau aux Jacobins de Dinan ; mais l'évêque reconstruisit plus tard en cette ville un nouveau manoir auprès de l'ancien. Celui-ci fut aliéné à son tour par Mgr Bohier, en 1565, pour payer la taxe requise par le gouvernement d'alors. Il fut vendu avec « faculté de rachapt » à Julien du Breil, seigneur de Pontbriant, et en 1634 Mgr de Harlay fit appeler au grand conseil du roi René du Breil, seigneur de Pontbriant, pour l'obliger à le remettre en possession de ce manoir épiscopal ; mais cette démarche n'eut pas de suites, et les évêques ne rentrèrent point dans la propriété de cet hôtel. C'était, nous dit la Déclaration de 1682, « en la ville même de Dinan, un emplacement de maison et manoir, chapelle, jardins, prisons, étables, cours et déports, estant entre les fins et mettes de la juridiction ducale de ladite ville, joignant d'une part au couvent des Pères Jacobins d'icelle, d'autre à la rue de la Cordonnerie, et d'autre à la rue qui conduit à l'église Saint-Sauveur »

Quant au manoir de Château-Malo, chef-lieu de la juridiction particulière de ce nom, il se trouvait dans la paroisse de Saint-Servan, à environ deux lieues de la ville épiscopale. C'était dans l'origine un petit château-fort que les ligueurs démantelèrent en 1590 ; les évêques de Saint-Malo le restaurèrent ensuite, et Mgr de Neufville y fit placer deux écussons existant encore, surmontés d'une crosse et d'une couronne de comte, et portant ses armes : d'azur au chevron d'or accompagné de trois croisettes ancrées de même. Château-Malo devint alors une agréable maison de campagne, fort convenablement tenue, comme le prouve la description suivante : « Confesse l'évesque de Saint-Malo tenir en franc regaire et fief amorty du seigneur roi et duc une autre maison et manoir épiscopal nommé Chasteau-Malo, avec ses appartenances et dépendances, chapelle, pavillon, tour, colombier, jardins, viviers, bois de décoration, allées plantées de charmiers, parc, rabines, garennes, moulins à vent, bois taillif, prés, prairies, et deux mestairies à présent jointes et mises ensemble, au devant ladite maison, l'une appelée de Chasteau-Malo, au dedans dudit parc, et l'autre de Bellestre (note : La métairie de Bellestre fut donnée par Mgr Denis Briçonnet, en 1531, au Chapitre, pour la fondation de deux messes en la cathédrale ; le Chapitre la rétrocéda en 1537 à Mgr Bohier, moyennant 30 livres de rente), contenant le tout par fonds cent jours de terre ou environ, qui peuvent valoir de rente, commun an, 800 livres ou environ »

Mais quand vint la Révolution, ce château n'était plus habité par les évêques, qui se contentaient d'en entretenir la toiture. Il fut vendu nationalement le 17 avril 1791. Aujourd'hui il n'en reste pas pierre sur pierre ; les seuls murs du parc existent encore, et renferment toujours la métairie qui s'y trouvait déjà en 1682. En face du portail de l'entrée s'élève maintenant la nouvelle église paroissiale de Château-Malo.

A côté du manoir et de sa chapelle se trouvait une autre chapelle dédiée à saint Barthélemy ; à la fête patronale « appartenait à l'évêque de Saint-Malo un droit de foire, tous les ans, au bourg et village dudit Chasteau-Malo ». Cette foire (qui existe encore à la fin du XIXème siècle) était importante : les merciers y devaient tous ensemble « un chef-d'oeuvre au choix dudit évesque », et si ce chef-d'oeuvre manquait, ils devaient le remplacer par « une paire de gants ou une paire de cousteaux ou autre piece de mercerie à l'option dudit évesque ou de son recepveur jusques à la somme de 10 sols monnoie ». Quant aux « taverniers tenant vin en vente », ils devaient à l'évêque « la valeur d'un pot de vin par pipe ». Au reste, les droits de coutume dus à l'occasion de cette foire n'étaient pas énormes, car ils ne montaient qu'à la somme totale de 18 livres environ. 

Le lendemain de la foire de Saint-Barthélemy, l'évêque de Saint-Malo « faisait exercer sa juridiction par ses officiers au bourg ou village de Chasteau-Malo pour l'esligement de ses debvoirs, pour information sommaire de ses droits et pour punir les délinquants et ayant forfait en icelle foire où il y a cep et collier » (Déclaration de l'Evêché en 1682). 

L'évêque de Saint-Malo possédait encore aux environs : le bailliage de Château-Malo, valant 20 mines 5 boisseaux 9 godets de froment, 1 mine 3 boisseaux d'avoine, 2 chapons, 2 poules, 18 oeufs et 6 livres monnaie ; — le bailliage de Lambesly, également en Saint-Servan, valant 18 sols monnaie, 2 mines 6 boisseaux de froment et 3 mines 5 boisseaux d'avoine (nota : de ce bailliage dépendait un moulin à vent appartenant jadis à l'évêque, mais aliéné en 1682)  —  le bailliage de Saint-Jouan-des-Guérets, en la paroisse de même nom, valant 61 sols monnaie, 3 mines 4 boisseaux de froment, et 9 mines 5 boisseaux d'avoine, 8 chapons et 2 poules ; — le grand et le petit bailliage de Paramé (« A raison duquel grand bailliage de Paramé ledit évesque est seigneur supérieur en l'église de ladite paroisse de Paramé »), valant ensemble 12 sols 4 deniers monnaie, 15 mines 5 boisseaux de froment, 3 mines d'avoine et 2 chapons. De ces bailliages relevaient les maisons nobles du Vausalmon et de la Havardière ; — le bailliage de Saint-Méloir-des-Ondes, en la paroisse de ce nom, valant 34 sols 3 deniers, 2 mines 6 boisseaux de froment, 6 mines d'avoine et 6 chapons. De ce bailliage dépendait le prieuré de Saint-Méloir. Le bailliage de Pleurtuit et le bailliage de Caulnes, dans les paroisses de mêmes noms, mais de peu d'importance. « Tous lesquels fiefs et bailliages cy-dessus déclarés ledit évesque tient en franc regaire, avec droit de haute, basse et moyenne justice, à quatre piliers, ceps et collier, plantés et establis notamment audit village ou bourg de Chasteau-Malo, et avec institution de juges et officiers pour l'exécution de ladite justice, dont les appellations pour le civil et crimes ressortent directement audit Parlement de cette province de Bretagne » (Déclaration de l'Evêché en 1682). 

Outre cette seigneurie de Château-Malo, l'évêque de Saint-Malo possédait en propre de temps immémorial (nota : Selon d'Argentré et le P. Le Large, la seigneurie de Beignon fut donnée aux évêques de Saint-Malo par les premiers sires de Gaël, ancêtres des seigneurs de Montfort ; mais d'autres font remonter cette donation au roi de Bretagne saint Salomon et à l'année 866) la baronnie de Beignon, située dans l'archidiaconé de Porhoët, et dont Mgr du Guémadeuc rendit aveu en les termes suivants : « Confesse d'abord ledit évesque tenir en franc regaire et fief amorty .et estre seul seigneur, patron, fondateur et supérieur des églises et paroisses de Saint-Malo et Saint-Pierre de Beignon sittuées entre les fins et mettes de la juridiction royale de Ploërmel, sans y estre aucunement subject, ni ses hommes et vassaux d'icelles paroisses, desquelles tous les manants et habitants sont universellement ses hommes tenanciers et subjects avec obéissance à sa cour et juridiction »

Ce franc regaire de Saint-Malo-de-Beignon se composait : « De la ville et paroisse de Saint-Malo de Beignon en entier (nota : aujourd'hui pauvre bourgade du Morbihan ruinée par la Révolution qui a chassé ses évêques, Saint-Malo-de-Beignon n'offre plus d'intéressant que sa vieille église romane, renfermant plusieurs tombes de prélats, et son ancien château épiscopal, vendu nationalement le 27 avril 1791) avec patronage et supériorité d'église, avec quelques rentes en deniers et à devoir de faner et charroyer les foins des prairies de la seigneurie ; — du bourg et de la paroisse de Saint-Pierre de Beignon en leur entier et sans aucune exception, n'y ayant pas un pouce de fief d'autre seigneurie, avec également patronage et supériorité d'église, à devoir de rentes en deniers et avoines, comme minée, gallenée, crublée, devoir de fumage, charrois généraux et sepminaux, quintaine ou bouhours, dîmes à la douziesme et droit de sergentise, etc. » ; — du bailliage de Saint-Léry, en la paroisse de ce nom, valant 18 sols de rente ; — du bailliage de Guipry, paroisse de même nom, valant 60 sols 6 deniers de rente ; — du bailliage de Mernel, et, dans cette même paroisse, du droit de supériorité et fondation d'église, de la mouvance noble de la Châteigneraye, prévôtée féodée de l'évêque [nota : « Est le sieur de la Chasteigneraye tenu et obligé de recueillir et percevoir les rentes du bailliage de Mernel (26 sols 7 deniers par argent et 13 buces 1/2 d'avoine), en qualité de prévost féodé dudit évesque, pour les lui payer et délivrer ou à ses recepveurs, en leur déduisant et rabattant la septiesme partie qu'il a droit de retenir pour son droit de recepte desdites rentes et amendes » (Déclaration de 1682)], de la Guisnebergère, du Pont-Rouault, du Corrouët, de la Perrière, de la Pacaudaye, de la Vieuville, etc., et enfin de l'étang et moulin de la Piaire ; — du bailliage de Maure, valant 14 sols un denier obole de rente, et dans cette paroisse d'un droit de sergentise, de vieilles masures et jardin vulgairement appelés « les greniers de l'évesque de Saint-Malo », et de la mouvance noble des manoirs du Bois-Basset, la Lambardaye, Pellan, la Billiaye, etc. ; — d'une rente de 2 sols 6 deniers et 10 boisseaux d'avoine due par le seigneur de Bréal ; — d'une rue en la ville de Guer appelée « la rue de l'Evesque », et de maisons et rentes en Mauron et en Lohéac (Déclaration de 1682 – Archives départementales, 4 G, 62). 

De ce regaire dépendaient aussi les maladreries, dont il est curieux de constater l'existence en plein XVIIème siècle : « Déclare ledit évesque de Saint-Malo tenir dudit seigneur roi la totale juridiction sur certaine nation et secte de pauvres gens vulgairement appelés caquins et sur leurs villages qu'on appelle maladryes estant en plusieurs endroits et paroisses de sondit évesché, particulièrement ès paroisses de Ploërmel, Guer, Campénéac, Caro, Mohon, Guilliers, Mauron, Guignen, Ploubalay, Plélan et autres » (Déclaration de 1682). 

Enfin, comme nous l'avons dit, Beignon formait une baronnie : « Pour raison et cause desdits bailliages et fiefs amortys en franc regaire cy-dessus mentionés et déclarés confesse ledit évesque avoir droit de baronnie, juridiction haute, basse et moyenne qui s'administre et s'exerce par ses juges et officiers » (nota : l'évêque de Saint-Malo devait, en 1294, fournir à l'armée du duc de Bretagne « trente archers ô arcs et sujettes », à cause de cette seigneurie de Beignon (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1112). 

Le chef-lieu de cette baronnie, résidence habituelle d'un grand nombre d'évêques, était le manoir épiscopal de Saint-Malo-de-Beignon, que Mgr du Guémadeuc reconstruisit en partie ; mais, en 1743, Mgr de la Bastie le fit complètement raser et bâtit un nouveau château à peu près tel qu'il se présente encore aujourd'hui. C'était, en 1682, « une maison de franchises et immunités, avec ses appartenances et dépendances, droits, prééminences et libertés, chapelle, auditoire, prison, parc, estang, canaux, fontaines, jardins, colombiers et garennes ; près laquelle maison et aux environs il y a cinq moulins, deux à vent et trois à eau, y compris le moulin à foulons, rabines et bois de fustaye, une métairie noble appelée la Ruaudaye, un four à ban, etc. ». N'oublions pas le droit d'usage concédé aux évêques par les seigneurs de Montfort à une époque reculée, dans leur forêt de Brécilien (aujourd'hui forêt de Paimpont), confirmé en 1260 par Guillaume de Lohéac, seigneur de Montfort, et consistant, en 1759, en cinquante cordes de bois de chauffage et huit charretées de bois d'oeuvre. Rappelons enfin qu'Henri IV avait permis à Mgr du Bec, en 1599, d'établir à Saint-Malo-de-Beignon « deux marchés les mardy et jeudy de chaque sepmaine et deux foires, l'une au jour Saint-Vincent, l'autre au jour Saint-Malo », et au bourg de Beignon « deux foires, l'une au jour Saint-Pierre et Saint-Pol et l'autre à la feste de l'Exaltation de la Croix » (nota : En 1790, ces foires se tenaient à Saint-Malo-de-Beignon les 22 janvier et 14 novembre, et à Beignon le 28 juin et le 14 septembre). 

Telle était la baronnie de Beignon, belle et importante seigneurie, comme l'on voit, affermée en bloc 31.500 livres en 1790. 

L'évêque de Saint-Malo possédait aussi quelques dîmes en propre outre celles qu'il partageait avec son Chapitre. Les dîmes particulières se levaient : en l'archidiaconé de Dinan, dans les paroisses de Saint-Servan, Paramé, Langrolay, Ploubalay, Saint-Jouan-de-l'Isle, Plouasne et Sévignac ; en l'archidiaconé de Porhoët, dans les paroisses de Maure, Mernel, Campel, Lieuron, Bréal, Saint-Thurial, Goven, Guichen, Montauban, Iffendic, Saint-Jean de Montfort et Bois-Gervilly. 

Nous achèverons cette énumération des regaires épiscopaux en mentionnant la closerie de Saint-Malo, en la paroisse de Saint-Barthélemy, près d'Angers ; — le moulin à vent de Lambesly, en Saint-Servan, que les évêques de Saint-Malo avaient aliéné avant 1682, — et enfin une rente de 30 mines de froment due par le Chapitre de Saint-Malo et payée jusqu'à la Révolution. 

Nous devons signaler aussi une maison de campagne construite au XVIIIème siècle par nos prélats près de leur Petit-Séminaire (caserne de la Concorde, à la fin du XIXème siècle), en Saint-Servan. C'est de cette maison que partit pour l'exil, en 1790, le dernier évêque de Saint-Malo. 

A cause de la part qu'ils avaient dans la seigneurie de la ville épiscopale, les évêques malouins prenaient le titre de seigneurs, et dans les derniers siècles de comtes de Saint-Malo, et ils ajoutaient à cette qualification celle de barons de Beignon. 

Pour savoir à quelle somme montait le revenu de l'évêque de Saint-Malo, il faut ajouter aux biens dont nous venons de parler la part de la seigneurie commune revenant à ce prélat. En 1631, tout le temporel de l'évêché fut affermé 21.000 livres de rente. Au XVIIIème siècle dernier, l'évêque de Saint-Malo était taxé en Cour de Rome à 1.000 florins, parce qu'on lui supposait de 25 à 30.000 livres de rente. Le 23 janvier 1730, Mgr des Maretz déclara posséder, « tant en qualité d'évesque que comme chanoine de Saint-Malo », 24.419 livres 9 sols 4 deniers de rente, avec 4.450 livres de charges, ce qui réduisait tout son revenu à la somme de 19.969 livres 9 sols 4 deniers (Archives départementales, 4 G, 55). 

Mais la Déclaration faite par Mgr de Pressigny, le 24 février 1790, portait la somme de 54.763 livres 2 sols 4 deniers de revenu, avec 21.805 livres 12 sols 2 deniers de charges, partant, de revenu net, 32.957 livres 10 sols 2 deniers, comme le prouve le tableau suivant :

évêché de Saint-Malo

évêché de Saint-Malo

Les rapports de l'évêque de Saint-Malo avec son Chapitre avaient un caractère tout particulier, non-seulement parce qu'il jouissait par indivis avec lui de la seigneurie commune dont nous parlerons longuement plus loin, mais encore parce qu'il était chanoine lui-même, comme l'était l'évêque de Dol. Nous avons précédemment décrit la situation d'un évêque-chanoine, et nous n'y reviendrons pas. Egalement comme le prélat de Dol, celui de Saint-Malo voulait aussi avoir près de lui deux chanoines-commensaux jouissant des émoluments de leurs prébendes sans en remplir les charges. Le Chapitre de Saint-Malo s'opposa en vain à ce désir de l'évêque : un arrêt du Conseil d'Etat, en date du 5 août 1720, autorisa Mgr des Maretz à garder près de lui deux chanoines, qui furent alors René Oresve et N... de l'Isle, dont il fit son vicaire général et son secrétaire  (Archives départementales). De cet état de choses naissaient des tiraillements qui nous expliquent les nombreux et longs procès que certains évêques de Saint-Malo eurent avec leur Chapitre. 

Quant aux devoirs de l'évêque de Saint-Malo envers les souverains temporels, leurs Déclarations les résument en ces termes : « Recognoist ledit évesque estre tenu et obligé de prester serment de fidélité, comme a cy-devant fait, à son souverain seigneur Roy et Duc, de faire prières et oraisons pour la santé et prospérité de Sa Majesté et pour le repos des âmes de ses prédécesseurs Rois et Ducs, et d'assister en ses conseils, quand il y sera mandé, et aux Estats de la province de Bretagne, comme membre d'iceux, lorsqu'il plaira audit seigneur Roy et Duc et à ses successeurs l'y convoquer »

On voit par là que ces devoirs n'avaient rien de très-particulier, quoique l'évêque fût, avec son Chapitre, seigneur de Saint-Malo. 

Il nous reste à parler de l'entrée solennelle des évêques de Saint-Malo dans leur ville épiscopale. 

Nous avons peu de détails sur le cérémonial suivi au moyen-âge en cette circonstance ; nous savons seulement que l'évêque faisait à cheval sa première entrée à Saint-Malo, accompagné du seigneur de Lorgeril, qui devait agir comme nous allons voir : « Ledit seigneur de Lorgeril doit en personne comparoir et se présenter à pied au devant de la Grande-Porte de la ville de Saint-Malo, et, à l'arrivée du seigneur évesque doit prendre avec une ceinture ou las de soie les rênes de la bride de la haquenée d'iceluy évesque et ensuite le mener et conduire à pied, tenant en main ladite ceinture ou las de soie jusques au lieu où assiètent (sont assis) les doyen, chanoines et Chapitre dudit Saint-Malo pour recevoir ledit évesque ; auquel lieu ledit seigneur de Lorgeril aide audit évesque à descendre et recueille ladite haquenée pour sa récompense » (Déclaration de l'Evêché). 

En prenant possession de son évêché, le nouvel évêque s'obligeait en même temps envers son Chapitre à acquitter les droits accoutumés, savoir : « Payer audit Chapitre 6 livres à cause de sa dignité épiscopale et 22 livres 15 sols à cause de son canonicat et prébende ; — donner du vin d'Espagne : à chaque dignité du Chapitre 16 pots, à chaque chanoine 8 pots, à chaque officier 4 pots ; — payer 18 livres aux choristes ; — fournir pour le choeur de l'église cathédrale une chapelle garnie de 2 parements d'autels tant haut que bas, de chasubles, armoises et chapes pareilles ; payer en plus 4 autres chapes, dans la seconde année de son épiscopat ; — s'engager enfin à officier pontificalement aux grandes et principales festes de l'année et à donner à dîner à discrétion à chacune de ces festes » (Prise de possession de Mgr des Maretz en 1702). 

En 1611, le marquis de la Moussaye, seigneur de Lorgeril, conduisit encore Mgr Le Gouverneur avec le cérémonial ordinaire lorsque ce prélat fit son entrée solennelle ; mais l'on ne voit plus cet usage en vigueur durant le XVIIIème siècle. Nous allons, du reste, analyser ici la réception qui fut faite au dernier évêque de Saint-Malo, Mgr Cortois de Pressigny, le jeudi 8 juin 1786. 

Ce prélat était descendu la veille au Séminaire de Saint-Servan, et le jour de son entrée solennelle deux chanoines vinrent l'y saluer au nom du Chapitre. « Vers dix heures et demie, le 8 juin, mondit seigneur arriva à Saint-Malo, venant du Séminaire à pied, en soutane et manteau long, accompagné des deux députés du Chapitre ; lorsqu'il approcha de la ville, les canons des tours de la Grande-Porte tirèrent neuf coups et ceux des tours du château de même ; aussitôt toutes les cloches de la ville furent mises en branle. A l'entrée de la porte de Dinan, Monseigneur fut reçu par la Maison de Ville en corps et complimenté par M. Sebire, maire, qui l'accompagnèrent jusqu'au palais épiscopal, Monseigneur ayant à sa droite les deux députés du Chapitre et à sa gauche le maire et autres notables habitants, marchant au milieu d'un détachement de la milice bourgeoise qui était sous les armes, les officiers à la tête ; les autres compagnies bordaient la haye des deux côtés des rues depuis la porte de la ville jusqu'à l'évêché, les drapeaux à la tête et les fifres et tambours battant aux champs »

Aussitôt que l'évêque fut entré dans la grande salle de son palais épiscopal, MM. du Chapitre se présentèrent « en manteau long et bonnet quarré, précédés de deux massiers  » ; ils saluèrent tous le prélat, que complimenta le doyen au nom de la Compagnie, puis le secrétaire offrit à Sa Grandeur les présents ordinaires du Chapitre, savoir 12 pains, 12 bouteilles de vin d'Espagne et 12 bouteilles de vin de Gascogne ». Après cela, « les religieux, les juges des juridictions de Saint-Malo, l'Amirauté et autres corps, M. le chevalier des Dorides, lieutenant du Roi et commandant de la place, à la tête de tous les corps militaires, vinrent saluer Monseigneur et le complimentèrent »

Le soir, vers cinq heures, « immédiatement après complies, le Chapitre, accompagné du clergé de la paroisse, des RR. PP. Bénédictins, Récollets et Capucins, lesquels furent tous invités de la part du Chapitre, allèrent processionnellement, sans chanter, chercher Monseigneur au palais épiscopal, où il se trouvait dans la grande salle, revêtu de ses habits pontificaux de couleur blanche, à genoux sur un prie-Dieu ». Le Chapitre et tout le clergé séculier étaient revêtus de chapes ; M. l'archidiacre de Porhoët (Etienne Croupier de Keraudran), présidant à cause des infirmités de M. le doyen et de l'absence de M. l'archidiacre de Dinan, fit les fonctions de prêtre assistant, en chape et étole blanche ; il portait en main la Vraie Croix (nota : cette Vraie Croix, très-vénérée à Saint-Malo, fut donnée en 1769 par le cardinal de Bernis, ambassadeur à Rome, sur la demande de M. Soldini, chanoine de Saint-Malo, et de Mme la duchesse de Villars ; Mgr des Laurents et son Chapitre placèrent cette relique dans une croix de vermeil). Venaient ensuite les deux plus anciens chanoines, faisant fonction d'archidiacres, revêtus de dalmatiques blanches et accompagnés des diacre et sous-diacre d'office aussi en dalmatiques ; enfin, le chantre, assisté de deux anciens chanoines, portait le bâton cantoral (nota : ce bâton, chef-d'oeuvre d'orfèvrerie, dit-on, avait été donné par François Hélyas, chantre de 1596 à 1612). Le Chapitre seul entra dans la grande salle de l'évêché, Monseigneur baisa la Vraie Croix qu'on lui présenta, puis la conserva en main ; la procession se mit alors en marche vers la cathédrale, au son de toutes les cloches, pendant que le choeur chantait en faux-bourdon l'antienne Sacerdos et Pontifex.

Mgr de Pressigny étant entré dans sa cathédrale, s'arrêta sous les orgues, et tout le clergé demeura dans la nef. « Alors le président du Chapitre présenta au prélat l'aspersoir avec l'eau bénite ; Monseigneur en prit et aspergea les assistants, après quoi il bénit l'encens et fut encensé de trois coups par le président, qui lui présenta ensuite le livre des Evangiles ouvert, sur lequel il lui fit mettre la main, et il lui fit les demandes suivantes : Reverende pater, est-ne ingressus tuus pacificus? — Monseigneur répondit : Est. — Le président continua : Reverende pater, est-ne ingresssus tuus canonicus? — R. Est. — Reverende pater, est-ne ingressus tuus legitimus et fidelis? — R. Est. — Reverende pater, vis rectam fidem sanctamque doctrinam tenere et docere atque justitiam exercere? — R. Volo. 

Alors commencèrent les serments en ces termes : Reverende pater, jura, ad Sancta Evangelia, Capitulo Macloviensi et nobis hic astantibus loco et vice capituli, quod tu jura, libertates, immunitates, consuetudines, usus et statuta Ecclesiœ et Capiluli Macloviensis probabis et curabis observari pro posse? — R. Juro. Reverende pater, jura quod nihil de bonis prœdictœ Ecclesiœ indebite alienabis, vel procurabis alienari, et quod alienata revocabis et procurabis revocari pro posse? — R. Juro. — Reverende pater, jura iterum quod tibi nunc specificata et designata observabis et observanda curabis ; et si sint quœdam alia ex usu et consuetudine Ecclesiœ et Capituli Macloviensis, quœ tibi designata et specificata modo non fuerint, illa tamen jurare tenearis, et observare si et quando per Macloviensem Capitulum fueris légitime requisitus? — R. Ita juro, salvo tamen in omnibus jure dignitatis meœ Episcopalis »

Le président du Chapitre ayant reçu les serments du nouvel évêque, le complimenta sur sa promotion et lui dit en finissant : Ingredere ergo benedictus qui venis in nomine Domini. Le président entonna ensuite le Te Deum, qui lui fut annoncé par le chantre et continué en plain-chant par le choeur, alternativement avec l'orgue. Monseigneur vint alors s'agenouiller au pied du maître-autel, pendant que le président chantait les oraisons prescrites par la liturgie, puis il alla prendre place sur le trône pontifical ; s'y étant assis, il reçut, mitre en tête, l'hommage de tous les chanoines, qui lui baisèrent la main ; il se rendit à l'autel après cela et y chanta une oraison en l'honneur de saint Malo. 

L'antique prieuré de Saint-Thomas reçut ensuite la visite du nouveau prélat. Monseigneur, agenouillé au pied du maître-autel, entonna, en effet, le Veni Creator, et l'on sortit processionnellement « pour se rendre de la cathédrale à la chapelle de Saint-Thomas, par les Halles, la Croix du Fief, le canal de Merbonne, où l'on tourna par la rue Saint-Thomas, celle de l'Image Notre-Dame et la rue du Buhern ; les deux archidiacres élevaient chacun de leur côté la chape de Monseigneur, qui marchait la mitre en tête et la crosse à la main, et bénissait le peuple à droite et à gauche pendant toute la procession ». Arrivés à la chapelle, la musique chanta un motet, et Monseigneur y dit une oraison, puis l'on se remit en marche pour retourner solennellement à la cathédrale « par les rues de l'ancienne Beurrerie, la Grand'Rue et le Pilori ». Lorsque le cortège fut de retour dans cette église, l'évêque prit place au trône, le clergé séculier se rangea dans le choeur et les religieux restèrent dans la nef ; après un nouveau motet exécuté par « la musique et symphonie placées derrière le choeur, sur une estrade élevée à cet effet », Monseigneur retourna chanter l'oraison au pied de l'autel, puis il monta sur les degrés et donna sa bénédiction pontificale, avec une indulgence de quarante jours qu'annonça le prêtre assistant ; et ainsi se termina la cérémonie (Registre capitulaire de Saint-Malo – Archives départementales). 

VICAIRES GENERAUX

Les vicaires généraux de Saint-Malo étaient, d'après les Statuts diocésains, « reputés mesme personne avec l'évesque, car mesme estait le tribunal de l'un et de l'autre ». Aussi, en l'absence de l'évêque, présidaient-ils le synode. 

VICAIRES GENERAUX DE SAINT–MALO 

Jean, prieur du Chapitre (1312), vicaire général de Mgr Rousselet. 

— Jean de la Bouère, abbé de Saint-Jean-des-Prés (1460), vicaire général de Mgr L'Espervier. 

— François de Champgirault, doyen du Chapitre, décédé en 1538 (vicaire général de Mgr Bohier). 

— Robert Le Charpentier, chanoine, nommé en 1542 (vicaire général de Mgr Bohier). 

— Jean Gasnier, chantre, décédé en 1550 (vicaire général de Mgr Bohier). 

— Gabriel Feydeau, chantre (1554) (vicaire général de Mgr Bohier). 

— Jean Des Champs, chantre, décédé en 1556 (vicaire général de Mgr Bohier). 

— Léonard Durand, archidiacre de Porhoët (1556) (vicaire général de Mgr Bohier). 

— Servan May, doyen du Chapitre, vicaire général de Mgrs Bohier (8 juin 1562), Thomé (11 juin 1574) et de Bourgneuf, décédé en 1592. 

— Jean Trotereau, archidiacre de Porhoët, grand-vicaire de Mgrs Bohier (4 août 1563) et Thomé (3 novembre 1581). 

— Charles Feydeau, chantre (1586) (vicaire général de Mgr de Bourgneuf). 

— Jean Peschant, archidiacre de Porhoët (1590) (vicaire général de Mgr de Bourgneuf). 

— François Thomé, évêque démissionnaire de Saint-Malo (1587) (vicaire général de Mgr de Bourgneuf). 

— Guillaume Gaultier, recteur de Bourseul, nommé le 25 juin 1595 (vicaire général de Mgr de Bourgneuf). 

— Julien Charretier, archidiacre de Porhoët vicaires généraux (1597) (vicaire général de Mgr du Bec). 

— Jean Le Marié, chanoine, nommé le 20 août 1604 (vicaire général de Mgr du Bec). 

— Guillaume Blanchart, doyen du Chapitre, nommé le 7 mai 1611 (vicaire général de Mgr Le Gouverneur). 

— Claude Durand, chanoine-pénitencier (1611) (vicaire général de Mgr Le Gouverneur). 

— Guillaume de Gifford (frère Gabriel de Sainte-Marie), Bénédictin anglais (1612) (vicaire général de Mgr Le Gouverneur). 

— Jacques Doremet, chanoine et recteur de Miniac, vicaire général de Mgr Le Gouverneur (1612) et de Harlay (1632). 

— Louis de Morainvilliers d'Orgeville, archidiacre de Dinan, nommé le 5 juin 1632 par Mgr de Harlay et plus tard par Mgr de Neufville. 

— Charles Treton du Ruau, prêtre de l'Oratoire, licencié ès droit et conseiller du roi, nommé le 22 octobre 1637 par Mgr de Harlay. 

— Jean Coupperie, sieur des Jonchers, chanoine-pénitencier, nommé le 3 mai 1650 (vicaire général de Mgr de Neufville). 

— Pierre Berthault, chanoine-pénitencier, nommé le 29 septembre 1654 (vicaire général de Mgr de Neufville). 

— François Hallier, archidiacre de Dinan (vicaire général de Mgr de Neufville). 

— Jacques Symon, archidiacre de Dinan, nommé le 31 décembre 1659, vicaire général de Mgr de Villemontée. 

— Gilles Le Glaunec, archidiacre de Porhoët (1683) (vicaire général de Mgr du Guémadeuc). 

— Jean Gaultier, archidiacre de Porhoët (3 novembre 1698) (vicaire général de Mgr du Guémadeuc). 

— Jean-Louis Meslet de Mivois, archidiacre de Porhoët, nommé le 17 octobre 1702 pour cet archidiaconé (vicaire général de Mgr des Maretz).

— Pierre Eon de la Mettrie, archidiacre de Dinan, nommé le 17 octobre 1702 pour cet archidiaconé (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— René Oresve, chanoine-pénitencier, nommé le 16 août 1703 (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— Louis Clinet, sieur de la Chasteigneraye, docteur en Sorbonne, chanoine, nommé le 16 juin 1704 (vicaire général de Mgr des Maretz).

— Jean-Baptiste Magon, docteur en Sorbonne et chanoine, nommé le 14 avril 1705 (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— Pierre-Vital Perrée , docteur en théologie, nommé le 20 novembre 1720 (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— Jean Chottard, licencié en droit, chanoine et précepteur, nommé le 2 octobre 1726, décédé le 31 mars 1738 (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— Alain Le Large, docteur en théologie, nommé le 6 février 1733 (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— Henry-Marie du Breil de Pontbriand, fils du comte de Pontbriand et de Marie-Angélique de La Garaye, docteur en théologie, chanoine, etc., nommé le 18 septembre 1736, décédé à Montréal, évêque de Québec, le 29 juin 1760 (vicaire général de Mgr des Maretz). 

— Henry Nouail, chantre, fut vicaire général de Mgr des Maretz (17 mai 1738), de La Bastie (28 février 1741) et des Laurents (17 octobre 1767). 

— Antoine-Vincent de Nogues, abbé de Saint-Sever de Rustan, était vicaire général de Mgr de La Bastie en 1742. 

— Joseph-Alexandre Goret de Villepepin, doyen du Chapitre, fut vicaire général de Mgr de La Bastie (28 février 1741), des Laurents (17 octobre 1767), et, selon l'abbé Manet, de Mgrs des Maretz et de Pressigny.

— Antoine-Joseph des Laurents, abbé de Coatmaloen, nommé vicaire général de Mgr de La Bastie (3 décembre 1748), lui succéda sur le siège de Saint-Malo en 1767. 

— Julien Le Bourgeois, chanoine théologal, nommé le 17 octobre 1767 (vicaire général de Mgr des Laurents). 

— Claude-Joseph Babin, chanoine, nommé le même jour (vicaire général de Mgr des Laurents). 

— René du Breil de la Caulnaye de Pontbriand, docteur en théologie, abbé commendataire de Thulay (17 février 1770) (vicaire général de Mgr des Laurents). 

— Jean Jacob, chanoine-pénitencier, nommé le même jour, décédé en 1783 (vicaire général de Mgr des Laurents). 

— Placide Soldini, chanoine (1771) (vicaire général de Mgr des Laurents). 

— Charles-Anne-Félix de La Goublaye (6 janvier 1774) (vicaire général de Mgr des Laurents).  

— N... des Laurents de Beaujeu, grand-chantre et chanoine de l'église métropolitaine d'Arles (1775) (vicaire général de Mgr des Laurents).

— René-Anne-Hippolyte de Brillac, abbé de Saint-Jean-des-Prés, commandeur des Ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel (13 décembre 1778) (vicaire général de Mgr des Laurents). 

— René de Rouillac, prieur de Saint-Solain, supérieur du séminaire de Dinan, nommé en 1782 vicaire général de Mgr des Laurents, décédé le 13 juillet 1785. 

— François-Thomas du Fresne des Saudrais, docteur en théologie, grand-curé et chanoine, fut nommé par Mgr des Laurents le 6 janvier 1774 et par Mgr de Pressigny le 2 février 1786. 

— Jean-Hyacinthe Collin de la Biochaye, archidiacre de Porhoët, nommé par Mgr des Laurents le 13 novembre 1774 et par Mgr de Pressigny le 2 février 1786. 

— Alexandre-Basile Rozy, chanoine-pénitencier, nommé par Mgr des Laurents le 16 octobre 1779 et par Mgr de Pressigny le 2 février 1786. 

— Nicolas Durand de la Furonnière, chanoine, nommé par Mgr des Laurents le 4 mai 1782 et par Mgr de Pressigny le 2 février 1786 ; décédé chanoine honoraire de Rennes en 1811. 

— N... de Gouzillon de Kermeno, trésorier de Saint-Pol-de-Léon, vicaire général de Mgrs des Laurents (1784) et de Pressigny (1787). 

— Jacques-Julien Meslé de Grandclos, archidiacre de Dinan, nommé par Mgr des Laurents en 1779 et par Mgr de Pressigny le 2 février 1786. 

— François-Blaise de Malafosse, prêtre du diocèse de Mende (2 février 1786) (vicaire général de Mgr de Pressigny). 

— Louis de Poulle, prévôt de l'Eglise d'Orange (20 juillet 1786) (vicaire général de Mgr de Pressigny). 

— René-Jacques de Percy, prêtre du diocèse de Coutances (28 février 1787) (vicaire général de Mgr de Pressigny). 

— Laurent-Jean-Baptiste Damar de l'Etang (vicaire général de Mgr de Pressigny).

 

OFFICIALITES

Il paraît que l'évêque de Saint-Malo n'avait pas d'officiaux avant le XIIIème siècle, car Geoffroy, ce prélat victime des persécutions du duc Pierre Mauclerc et exilé hors de Bretagne, demanda au pape Grégoire IX la permission de confier à des juges ecclésiastiques de ce genre la connaissance de certaines causes. Il se fondait dans sa requête sur la vaste étendue de son diocèse, dont plusieurs localités étaient exposées aux inondations maritimes, ce qui rendait difficile à beaucoup, surtout aux pauvres, l'accès de l'évêque en personne. Le Souverain-Pontife répondit, en 1239, à Geoffroy qu'il acquiesçait à sa demande d'autant plus facilement que son autorisation pontificale n'était pas indispensable pour la création de tribunaux de ce genre, et qu'il lui permettait d'avoir un ou plusieurs officiaux, résidant en lieux convenables et connaissant les causes de ses diocésains (Gallia christiana, XIV, instrumenta 239). 

En conséquence de ces lettres de Grégoire IX, Geoffroy créa une double officialité diocésaine composée d'un official résidant à Saint-Malo-de-l'Isle et ayant dans son ressort tout l'archidiaconé de Dinan, et d'un official résidant à Saint-Malo-de-Beignon et connaissant les causes de tout l'archidiaconé de Porhoët. Chacun de ces deux tribunaux ecclésiastiques avait un official, un vice-gérant, un promoteur, des assesseurs, auditeurs, etc., tout le personnel, en un mot, d'une officialité complète. 

 

CHANCELLERIE

Nous n'avons qu'un mot à dire de la chancellerie de l'évêque de Saint-Malo et de ses secrétaires. Ceux-ci scellaient les actes épiscopaux avec les sceaux particuliers des prélats. Mais l'évêché de Saint-Malo avait ses armes propres, qui étaient en 1727 : d'argent à la croix d'azur chargée en coeur d'une mitre d'or  (Bulletin de l'Association bretonne, IV, 249).

(extrait du Pouillé de Rennes)

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