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L'EGLISE PAROISSIALE DE SAINT-NIC

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C'est une jolie église gothique du milieu du XVIème siècle. Placée parmi des tombes sans alignement, la plupart humbles et modestes, entourée de grands, arbres, ifs, ormes, frênes et cyprès, il faut la regarder de l'entrée du cimetière pour en saisir tout le pittoresque. C'est bien l'église de campagne, telle que la veulent les peintres et les poètes, belle sans éclat, vieille et moussue, mais coquette quand même.

Eglise paroissiale de Saint-Nic (Bretagne).

Le clocher, de type cornouaillais, à flèche octogonale effilée surplombant quatre fenêtres à gâble très aigu et à meneaux en Y que séparent l'une de l'autre quatre fléchettes, est de 1540.

Le portail latéral, aux moulures vigoureuses, très élégant avec son gâble à crossettes couronné d'un fleuron, est orné de quatre lions, deux de chaque côté, les gueules menaçantes. Ceux du bas tiennent entre leurs dents la chevelure d'une tête humaine qu'ils enserrent de leurs pattes de devant. A l'intérieur du porche, il y a douze niches qui furent faites, sans doute, pour recevoir les statues des douze Apôtres, mais qui sont toujours demeurées vides. Sous l'une d'entre elles, on lit la date 1620. La porte de l'église est dominée par trois statues en bois : au milieu, Saint Roch montrant son genou ; à ses pieds, un petit ange porte une boite ; à gauche, Sainte Catherine, appuyée sur sa roue ; à droite, Sainte Marie-Madeleine tenant un vase de parfums, de la forme d'un calice. Au-dessous de ces statues, la date: L: M: Vcc: LXI (1561). Les sablières sont décorées de gueules monstrueuses, de chimères et de quelques figures grotesques.

La date 1614 se lit sur un vieux cadran solaire, à l'extérieur du porche.

A gauche du porche existe un petit ossuaire à trois arcades pratiquées dans un pignon : au-dessus, dans le mur, il y a deux niches pour crânes, et au-dessus encore, une autre niche décorée d'une petite arcade, sans doute préparée pour servir à l'occasion de reliquaire au chef de quelque notable personnage.

A l'intérieur, il y a deux beaux vitraux du XVIème siècle, un à chaque extrémité du transept. Les fenêtres n'ont pas de meneaux de pierre, mais des armatures de fer. Le vitrail du côté Nord représente la Passion. Il possède sept panneaux :

1. Baiser de Judas. — Autour de Jésus, vu de face et auréolé d'un nimbe blanc et or, des soldats casqués se pressent. Des poings, des bâtons, des piques se lèvent au-dessus du Sauveur qui demeure impassible et a l'air infiniment doux. Tous les soldats, la figure méchante, semblent hurler.

2. Jésus devant Caïphe. — Jésus, les poignets liés, se tient debout devant le grand-prêtre qui le fixe obstinément et semble lui faire quelque démonstration subtile. Jésus soutient son regard avec indifférence. Derrière eux, les membres du Sanhédrin, puis des soldats armés. Les gestes de tous ces personnages sont curieux.

3. Jésus devant Pilate. — Celui-ci se lave les mains. Par un léger anachronisme, Notre Seigneur est déjà représenté couronné d'épines. Il a les bras et les mains liés. Un soldat casqué et cuirassé, à l'air féroce, le pousse devant Pilate. Derrière, d'autres soldats, et des mains levées. Un personnage, la tête renversée, regarde le ciel comme pour dire : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ». Un soldat hurle. Tous les visages sont singulièrement expressifs.

4. Flagellation. — Jésus nu est attaché à une colonne entre deux valets qui le frappent. Tous deux ont des traits grimaçants et haineux. Jésus a les yeux baissés, les cheveux en désordre, la figure souffrante.

5. Jésus outragé et couronné d'épines. — Jésus est assis, bras croisés, poignets et bras liés. La couronne est dorée. Deux valets brandissent des bâtons au6dessus de sa tête. Un troisième valet présente à Jésus un roseau vert en guise de sceptre. Il s'agenouille devant lui pour le saluer : « Salut roi des Juifs », tandis que de la main gauche il fait un geste d'une insolence extraordinaire. Les traits fortement dessinés, nez aplati, lèvres épaisses et sensuelles, ce valet semble particulièrement féroce, avec quelque chose de bestial dans le visage. Jésus, les yeux baissés, reste impassible.

Ce panneau et le panneau précédent ont été en partie refaits en 1929. Ce qui dépasse l'armature de fer ne date que de cette époque. Et cela montre, de façon saisissante, toute la distance qui sépare encore, dans l'art du vitrail, les conceptions modernes de la technique ancienne.

6. Crucifiement. — Jésus est attaché à la croix, entre les deux larrons. Ceux-ci sont liés par des cordes, sur des croix en T, au lieu d'être cloués comme Jésus. Dans le nimbe doré qui entoure la tête du Christ, il y a trois fleurs de lis à peine visibles à l'oeil nu. Au pied de la croix, on voit la Sainte Vierge debout, mais inclinée et soutenue par Saint Jean. Marie-Madeleine, longs cheveux blonds en désordre, est accroupie au pied de la croix qu'elle tient embrassée. De chaque côté, dans les petits panneaux, il y a un ange à genoux, adorant le Christ.

7. Descente au tombeau. — Deux saintes femmes pleurent. Les physionomies de tous les personnages sont très douloureuses.

Le vitrail Sud représente le Jugement dernier : anges sonnant de la trompette, trépassés ressuscitant, démons d'un réalisme tout moyen âgeux. Parmi ces sujets assez brouillés, quelques scènes de martyre. Au milieu du vitrail, un prêtre ou un prélat à genoux, assisté d'un ange, lit dans un livre. C'est peut-être le portrait du donateur. A côté de lui, il y a un écusson illisible.

La grande fenêtre du chevet est fort belle, avec son tympan flamboyant. Mais le vitrail est sans valeur.

Quelques débris de verre peint, subsistant dans les tympans d'autres fenêtres, indiquent que toutes eurent autrefois des vitraux de couleur.

Au-dessus des arcades de la nef et du transept, court une frise faite de motifs de même genre que celle du porche. Elle est aussi parsemée de têtes grimaçantes. Entre deux arcades de la nef, du côté de l'Evangile, on lit : M : PARLAT : FA : 1566.

De chaque côté du maître-autel sont deux statues en bois, l'une de la Sainte Vierge, portant l'Enfant-Jésus, l'autre de Saint Nicaise, patron de l'église. On raconte qu'un jour, un prêtre des environs fut appelé pour prononcer le sermon de circonstance le jour du pardon (2ème dimanche d'Octobre). Or, au lieu d'entamer le panégyrique du Saint, il fit un sermon quelconque. Quand il descendit de chaire et rentra au chœur, la crosse du Saint se détacha et vint lui tomber sur le dos, juste punition et vengeance de Saint Nicaise, mécontent de n'avoir pas même été nommé du haut de la chaire, le jour de son pardon !... Quelques paroissiens, encore en vie, assurent avoir été témoins du fait !....

A l'autel latéral Nord, on voit Sainte Marguerite foulant aux pieds le dragon, et une jolie Sainte Barbe appuyée sur sa tour. Entre les deux, un beau groupe de granit du XVIIème siècle de la Mise au Tombeau, à figures expressives et douloureuses : Saint Jean, la Sainte Vierge portant Jésus mort sur ses genoux, une autre sainte femme, et Marie-Madeleine avec son vase de parfums.

A l'autel latéral Sud, statue de l'Ange Gardien montrant le ciel à un petit enfant. Une statue d'Apôtre lui fait pendant. Entre les deux, se trouve un retable Renaissance du Rosaire. Autour des statues, les quinze médaillons des mystères.

Sur la chaire, sont sculptés en relief les bustes des quatre Evangélistes.

A la sortie, près du porche, il y a un beau bénitier de marbre qui provient de l'ancienne chapelle du manoir du Leuré, qu'habitaient autrefois la famille de Kerleguy de Poulpatré, puis la famille de Tréanna.

Dans le cimetière, une croix monumentale avec statuettes adossées sur la console. Ce calvaire appartient à un type créé en Bretagne à la fin du XVème siècle ou au commencement du XVIème siècle et reproduit, dans les deux siècles qui suivirent, à des centaines et des centaines d'exemplaires.

Dans le trésor se trouve un joli reliquaire en argent en forme de chapelle gothique avec clocher. Il provient de la chapelle de Saint-Côme et date de 1578. Longueur : 0 m. 18, hauteur totale avec le clocher : 0 m. 36.. Poinçon C. B. Sur le toit est cette inscription :
VN : PARTIE : DE LA CORO DE NOTR SIGNVR : VN : PARTI DE : SA ROBA : VN : PARTIE : DE : RELIQVES : DE : SAIN COM : ET DOMIEN : VN : PAR : DE : RELIQVE DE : SAINT :. PIERE VN : PARTIE DE RELIQVES : DE : SAINT : MEN : VN : PARTIE : DE : RELIQVES DE MARIA : MADELEINE : ET : VN PARTIE : DE : SA : ROBA : ITEM : DES : AVTRES : RELIQVES.

Au-dessous, il y a cette inscription :
LE : SENESAL : RECTEVR. .. .

Un second reliquaire, plus petit, en forme de châsse, style Louis XIII, mesurant 0 m. 15 de longueur et autant de hauteur. Sous le fond : MESSIRE : CLAVDE : DE : TREANNA : GRAN : ARCHIDIACRE DE : QVIMPER : ET : RECTEVR : DE : ST NIC.

Il y a une fontaine gothique à une centaine de mètres plus bas que l'église.

(Abbé Corentin Parcheminou).

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