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SAINT-OUEN-DE-LA-ROUERIE.
Ecclesia in honorem B. Audoëni archiepiscopi Rotomagensis quam... de Revocariâ vocant, XIème siècle (D. Mor., P., t. 1. col. 429) ; de Roveriâ, de Ravoreiâ, Sainctouan de Roëria, XVIème siècle.
Histoire. — Vers l'an 1065, Rivallon de Combour donna l'église de Saint-Ouen, qui lui appartenait, avec toutes ses dépendances, à l'abbaye de Marmoutier, pour être annexée au prieuré de Combour, qu'il venait de fonder. Depuis lors, les abbés de Marmoutier ont toujours été en possession du droit de présenter à la cure de cette paroisse.
Recteurs de Saint-Ouen.
1703, M. Jacques Le Pelletier. — 1737, M. Pirotais. — 1756, M. Siméon Coullon. — 1760, M. François Thomas. — 1772, M. Jouanne.
Dans le partage des dîmes, le recteur avait le sixième boisseau des grains provenant des grosses dîmes et le tiers des menues dîmes.
Archéologie. — L'église actuelle de Saint-Ouen a été construite en 1661, comme nous l'apprend une date placée au pignon du transept sud, au lieu et place d'une ancienne église, dont on n'a conservé que la côtière nord. Trois haies romanes sans aucune ornementation, qui se dessinent dans le plein de la muraille, témoignent de sa haute antiquité.
Le vaisseau de l'église se compose d'une nef et de deux transepts, qui communiquent avec elle par deux arcades à plein cintre. L’intertransept est surmonté d'une voûte surbaissée dont les arêtes sont formées par des pierres plates en granit, sans arcs doubleaux. C'est sur cette voûte qu'est assis le clocher.
Le retable du grand autel, qui est en bois, est remarquable par son tabernacle, qui doit être une œuvre du XVIème siècle. Il est à cinq pans, et chacun d'eux est orné d'une petite statuette. Sur la face antérieure et sur la porte du tabernacle est N.-S. Jésus-Christ tenant un globe dans la main et semblant évangéliser. A droite et à gauche, l'apôtre saint Jean et un autre apôtre qui n'est pas bien caractérisé. Enfin, sur les deux côtés, les apôtres saint Pierre et saint Paul.
L'église de Saint-Ouen possède un calice du XVIème siècle ; sa hauteur est de 30 cent. La tige est ornée de colonnettes dans le genre renaissance, et de huit médaillons. La coupe est octogone. Le pied est relevé par divers ornements, dont les uns affectent la forme de flammes, les autres la forme de langues, symbolisant sans doute la double manifestation de l'esprit de Dieu par la charité et la prière.
Il y avait autrefois, d'après Dupaz, page 515, dans le cimetière de cette paroisse, une chapelle fondée sous l’invocation de sainte Magdelaine, et dans laquelle un autel avait été également érigé en l'honneur de saint Nicolas.
L'image de ce saint, suivant le même auteur, était en grande vénération dans le pays sous le nom de Saint-Nicolas-de-la-Rouërie, en raison de la vertu qu'on lui attribuait de guérir la goutte.
Cette chapelle appartenait au prieur de Combour, qui avait droit de haute, moyenne et basse justice dans une grande étendue de la paroisse.
Histoire féodale. — Vers la fin du XIème siècle, Rivalon de Combour, en mariant sa fille Raenteline à Roger de la Rouërie, lui donna, pour elle et ses héritiers, un certain nombre de maisons, terres et héritages qu'ils avaient dans la paroisse de Saint-Ouen, et un fief avec une juridiction assez étendue, tant dans le bourg même que dans les environs.
Roger de la Rouërie et Raenteline laissèrent un fils, Henry, qui mourut sans postérité, et une fille, Berthe, qui, en 1147. épousa Robert Tuffin et lui porta le riche patrimoine qu'elle tenait de ses père et mère.
Depuis lors, jusqu'à l'époque de la Révolution, la terre et seigneurie de la Rouërie a toujours appartenu à leurs descendants, qui n'ont pas cessé de jouir des droits et privilèges attachés à sa possession, tels que droits de haute, moyenne et basse justice, droit de prééminence dans l’église, d’enfeu prohibitif dans le chanceau, droit d'armoiries et d’écussons à la principale vitre, de lisière, etc. (Dupaz. P. 515) [Note : L'origine des seigneurs de la Rouërie, telle que je la donne ici, est extraite de l’Histoire des seigneurs de Combour, par le P. Dupaz, dont l’opinion a été reproduite par la plupart des auteurs qui ont écrit sur les familles de notre province, par M. Pol de Courcy entr’autres. J'avoue qu’il ne m’a fallu rien moins que de pareilles autorités pour me décider à lui donner place dans cette notice, tant je la crois dénuée de fondement. L’acte, en effet, de la fondation du prieuré et plusieurs autres de Combour donnent les noms de tous les enfants de Rivallon, et nulle par nous ne voyons celui de Raenteline. Je pourrais dire la même chose de Roger de la Rouërie et de Robert Tuffin, dont les noms sont entièrement inconnus aux premiers siècle de notre histoire].
La paroisse de Saint-Ouen-de-la-Rouërie, bien qu'enclavée dans la terre de Fougères, n'appartenait pas à cette baronnie, mais bien à celle de Combour. Elle devait néanmoins à la Cour de Fougères une rente de soixante sous par an, payable au receveur de ladite Cour, dans la châtellenie d'Antrain. On donnait le nom de garde à cette rente ainsi qu'à une autre rente de quarante sous que devait la même paroisse au seigneur de Pacey, pour le devoir de la garde et sauf conduit que de tout temps devait le seigneur de Pacey tant des personnes de ceux et celles de ladite paroisse de Saint-Ouen que de la conservation de leurs ornements, allant une fois l'année en procession au Mont-Saint-Michel. (Rentier de 1605).
Il est à présumer que c’était aussi pour la garde de la paraisse, c'est-à-dire pour la défendre contre les incursions des Normands, que la rente due à la baronnie de Fougères avait été instituée dans le principe.
L. Maupillé.
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