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LE COLLÈGE DE SAINT-POL-DE-LÉON.

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« Collège de Léon » peut désigner l’assemblée des chanoines de la cathédrale. On le trouve encore appliqué à une fondation instituée, à Paris, en faveur des écoliers du diocèse de Léon.

D. Morice, t. I, p. 236, écrit à ce sujet : « Even de Kerebert, ou de Kerembert, archidiacre de Léon, qui avait déjà participé, en qualité d’exécuteur testamentaire de Guillaume de Coetmohan (Chantre de Tréguier, et secrétaire de Philippe Le Bel), à la fondation, à Paris, vers 1325, d’un collège pour huit écoliers du diocèse de Tréguier, aurait également fondé lui-même, par la suite, un collège de Léon, autrement nommé de Kérembert (Voir Albert Le Grand). Mais en 1577, les écoliers du dit collège ayant mangé leurs fonds et vendu jusqu’aux tuiles, pierres et charpente de leur maison, le seigneur Laurens de Kergroadez, qui en était patron, le fit unir, par arrêt du Parlement, au collège de Tréguier, réserve faite toutefois en sa faveur, de la nomination de deux boursiers » [Note : Signalons ici, pour mémoire, ce qui se lit dans le n° 336 du Fonds breton, de la Bibliothèque de Brest, p. 192 : « Morlaix envoyait, en 1574, deux de ses enfants fonder à Paris le collège de Léon ». Quant aux élèves de Tréguier, ils n’étaient guère plus rangés que ceux de Léon, car les biens de leur collège furent en grande partie dissipés et vendus par deux d’entre eux, Camus et Bodeneau. C’est pourquoi, à partir de 1682, les Principaux devaient jurer de ne plus recevoir d’étudiants de ce nom (Notions historiques, par Habasque)].

Ici, sous ce titre de « Collège de Léon », nous n’entendons parler ni du corps des chanoines, ni de la fondation d'Even de Kerebert, à Paris. Il s’agit uniquement de rassembler quelques notes sur l’établissement scolaire institué à Saint-Pol même, au début du XVIIème siècle.

A vrai dire, on peut se demander si, même antérieurement, il n’y avait pas quelque chose qui en ait tenu lieu. Ainsi, Albert Le Grand écrit : « Les parents du Bienheureux Yves Mahyeuc, marchands riches et moyennés de Plouvorn, l’envoyèrent à l’école à Saint-Paul de Léon, où il étudia en humanité et philosophie. Pendant qu’il était écolier, il fréquentait les églises et se délectait merveilleusement à entendre le divin service en la cathédrale et au monastère des Carmes. Il fuyait les compagnies des jeunes écoliers débauchés » [Note : Albert Le Grand, Edition des Chanoines, p. 393. Le 6 Décembre 1638, les Etats de Bretagne tentèrent près du Pape, pour obtenir la canonisation d'Yves Mahyeuc, des démarches restées sans résultats (Id., p. 401). D’après M. de L'Estourbeillon, La Noblesse de Bretagne, p. 253, les Etats de 1736 auraient renouvelé cette demande, ainsi que pour le Vénérable Père Quintin].

Il faut en venir, en tous cas, aux débuts du XVIIème siècle, pour voir apparaître un établissement plus largement ou plus régulièrement institué.

Le scolastique Picart, qui écrivait en 1763, nous a laissé un Projet d’une Histoire ou Note exacte du Collège et de tout ce qui parait le concerner.

En 1895, ont simultanément paru sur le collège de Léon, deux études dues à deux professeurs, successivement titulaires de la chaire d'Histoire à Saint-Pol [Note : Le Collège de Léon, par Y. Picard (Le Goaziou, Morlaix) ; Histoire d’un Collège breton, par Césaire Le Grand (Prud’homme, Saint-Brieuc)].

Enfin, M. le chanoine Peyron a aussi publié quelques pièces relatives au même sujet, dans sa biographie de Mgr. de Rieux (L'Evêché de Léon).

Il serait, par suite, difficile d’apporter de grands faits nouveaux : tout au plus quelques retouches ou compléments.

2 Juin 1580. — En exécution de l’article IX des Ordonnances royales d'Orléans, Janvier 1560 [Note : Le dit article IX porte que « en chaque église cathédrale ou collégiale, une prébende sera destinée pour l'entretenement d’un précepteur, lequel sera élu par l'Evêque du lieu, appelés les chanoines dudit lieu, et les maire, échevins, conseillers de la ville, et destituables par le dit Evêque, par l’avis des susdits ». Ces dernières clauses, que les chanoines de Léon interpréteront à leur manière, seront en 1784, cause de conflit entre eux et l'Evêque, lorsque le prélat songera à modifier le régime jusque-là suivi pour le collège et la nomination des scolastiques (Archives de l'évêché de Quimper). Mais déjà, précédemment, les habitants avaient intenté un procès à l'Evêque (Mgr. de Vaudurand), parce que Sa Grandeur ne se rendait pas à la séance de la maison de ville, lorsque l’occasion se présentait de nommer le scolastique (Abbé Picart, Projet d’une Histoire, et De Courcy, Notice sur Saint-Pol)] ; de Blois, Mai 1579 (et le collège de Léon, institué à Paris, venant, comme il a été dit, de disparaître), les chanoines de Léon décident, sur la requête des manants de la ville et du Minihy, en vue d’avoir les fruits d’une prébende [Note : Les prébendes de chanoines, écrit le scolastique Picart, sont taxées sur le pied de 800 livres. Certaines années, elles peuvent atteindre 1.200 livres. Mais le scolastique n’a point part aux annates, ni aux distributions manuelles], pour un maître d’école, que les fruits d’une prébende seront réservés pour deux.

27 Septembre 1580. — Nouvelle réunion. Les trois Etats sont représentés. Avec les chanoines, siègent, pour la noblesse : MM. de Kergozian, Kernegouez, Guénaf, Kersaliou, Kergoff, Kertanguy, Pratcuic, Keriven, Yves Kerguz, et pour le Tiers : Yves Larvor, André Le Jeune, et le sieur de Kersaouté, auxquels M. le vicaire a remontré que Monseigneur de Léon voulait bailler les fruits d’une prébende scolastique à missire Jehan Prigent, qui, appelé, a accepté, avec la condition qu’avec les fruits de sa prébende, il prendra « minervalia » (c’est-à-dire un sol par mois de chaque écolier). Il lui sera adjoint missire François Le Noir, qui sera payé de ce qui restera desdits fruits après avoir acquitté les devoirs décimes (dus ?) depuis que Monseigneur de Léon a fait l’octroi.

Jeudi 24 Avril 1586. — « Assistants : Monseigneur de Léon, Ch. Barbier, Prigent Le Moine, Hervé Kéranguen, François Coatelez, Hervé et Guillaume Kerlech, Guillaume Calvez, Guillaume Trousson, Alain Kerbic, Jehan Prigent, mon dit Seigneur a proposé que M. le Scolastique étant pourvu d’autre prébende, ne peut tenir les deux, et que MM. (chanoines) ensemble avec les procureurs de la ville aient à aviser comme et à qui bailler les fruits de la prébende scolastique, qu’il a entendu qu’il y a un nommé missire Olivier Donnart qu’on dit être capable, digne ; et après avoir fait venir les dits procureurs, savoir : les sieurs Measanltouez, Lesquelenec, André Le Jeune, Jehan du Tertre et Grégoire Le Millour, on a arrêté de constituer et mettre ledit Donnart en la place et lieu de précepteur régent et scolastique, avec la condition de lui bailler les fruits d’une prébende, et qu’il ne prenne rien des enfants de la ville, sinon ce qu’ils offriront, savoir un sol par mois ».

Quant à l’institution d’un véritable collège, il est vraisemblable que ce fut seulement dans les débuts du pontificat de Mgr. de Rieux que la question fut agitée et que fut envisagé l’établissement des Pères Jésuites à Saint-Pol.

Dimanche 2 Juin 1619. — Dans la séance de ce jour, en effet, tenue par les habitants au Creisker, le sieur Bernard Dagorne fait offre de bailler cent écus pour aider à faire construire le collège des Jésuites en cette ville, moyennant que les 6 deniers d’impôt par pot de vin ne soient pas levés sur les taverniers et hôteliers. (Treize d’entre eux s’associent à cette déclaration).

Dans leur délibération, les habitants déclarent être d’avis « que les dits Pères Jésuites soient reçus en la ville, moyennant toutefois que les 6 deniers ne soient levés sur les taverniers à cause du soulagement du pauvre peuple, mais consentent qu’il soit levé 4 écus sur chaque tonneau qui se déchargera dans le Minihy » (Archives Départementales, H. 225).

3 Août 1620. — Suivant l’usage, les Trois Ordres délibèrent à part au Creisker : le clergé à la sacristie, la noblesse dans le choeur, le tiers dans la nef.

Le clergé, pour éviter toute innovation, ne veut point faire appel aux Jésuites.

La noblesse, au contraire, les demande, et est d’avis qu’on députe les sieurs de Coatjestin et de Chef du Bois à Rennes, pour prier le Supérieur général qui s’y trouve de venir jusqu’à Saint-Paul étudier les moyens d’établir un collège.

A ce sentiment se range aussi le Tiers, par la voix du syndic, le sieur Isaac Planchon (Archives Départementales, E. 1522).

1er Mai 1621. — L’affaire semble, à cette date, des mieux engagées pour les Pères Jésuites, puisque les habitants décident qu’on continuera d’affecter 400 livres par an à la poursuite de l’établissement de leur collège (Archives Départementales, H. 224). Malgré tout, des années se passeront encore en pourparlers et fluctuations interminables.

En 1629, l’affaire est sur le point d’aboutir. Le Père Jésuite, Etienne Bauny (1564-1649), qui avait déjà prêché le précédent Avent, est de nouveau appelé pour le Carême par l'Evêque de Saint-Paul [Note : A défaut d’autres raisons expliquant la bienveillance des mieux marquées que lui témoigne le Prélat, il suffirait qu’ils se fussent trouvés, ainsi que les Carmes, combattant ensemble le cardinal de Bérulle, dans la fameuse affaire des Carmélites si persévéramment soutenues par Monseigneur de Léon (cf. Biographie de Mgr. de Rieux, par M. le chanoine Peyron). Un factum, destiné à défendre les Carmes contre le Cardinal, avait paru en 1623, sous le titre : Response à la demande de M. de Marillac, conseiller du Roy en ses conseils d'Etat et privé, par un très docte Père et professeur en théologie de la Compagnie de Jésus. Ce très docte Père ne serait autre que Etienne Bauny lui-même. Ce qui est certain, c’est que Mgr. De Rieux avait jugé à propos de s’appuyer sur ce factum (Abbé Houssaye, Le Cardinal de Bérulle, t. II, p. 440, et t. III, p. 73 et seq.).

Son crédit près dudit Evêque lui permettait d’escompter le prompt établissement du collège. A cette date, de fait, Mgr. de Rieux prend visiblement la chose très à coeur (cf. Biographie de Mgr. de Rieux, par M. le chanoine Peyron).

Mais un revirement des habitants dérange toutes les combinaisons. Revenant sur un consentement précédemment donné à la venue des Pères Jésuites, et afin que les ressources du futur collège tournassent exclusivement au profit de la ville, ils entreprennent de le mettre d’eux-mêmes sur pied, en utilisant les revenus de la confrérie des Trépassés.

Quoique très mécontent, l'Evêque, de guerre lasse, se résigne à laisser les choses suivre leur cours, et le scolastique de Léon continuer, comme par devant, à tenir ses classes. Le scolastique enseignait alors à Pratcuic, dans la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle ; et en dépit des difficultés suscitées en 1640 (Délibération de la Maison de ville), les classes y demeurent jusqu’au 6 Mai 1681.

Vraisemblablement, le scolastique n’enseignait pas seul. Une pièce, écrite vers 1784, s’exprime d’ailleurs ainsi : « Tôt après le premier établissement du collège, le concours des jeunes gens a demandé que le précepteur eût des adjoints. Il s’est [alors] établi quatre classes, et le précepteur, connu sous le nom de " scolastique ", a été obligé de salariser trois professeurs » (Archives de l'Evêché, le collège scolaire de Léon).

En 1681, les habitants affectèrent au collège un édifice plus central et moins mal approprié, dont ils firent la censive. C’était une grande vieille maison derrière le Creisker, entre rue Verderel et rue Fouennoc, sur laquelle était due une redevance de 24 livres, au Creisker (Rentier du Creisker, 1640, Archives Départementales, 8 G. 20).

Il y eut aussi, probablement, une rente affectée au collège sur une pièce de terre voisine appelée « Parc Doceatis » [Note : Le nom même de « Doceatis » semble avoir servi pour désigner le collège lui-même. Jusque de nos jours, pour réduire certains enfants indociles, on les menace, à Saint-Pol, de les conduire à « Doceatis ». Ce serait une preuve que le régime du collège aurait été assez rigide. On pourra voir, dans la Biographie déjà citée de Mgr. de Rieux, le souci de cet évêque, principalement pour ce qui concernait la partie religieuse dans l’éducation. Les enfants assistaient chaque jour à la messe au Creisker, à 10 heures, après la classe du matin (Archives de l'Evêché)].

Il n’entre pas dans notre intention de poursuivre plus loin l’historique du collège. Bornons-nous à dire qu’il eut ses périodes de grande prospérité et compta, à un moment donné, jusqu’à 400 enfants [Note : D’après le scolastique Picart. En 1776, fut fondé le Petit Séminaire. (A duré concurremment avec le collège jusqu’en 1911). Huit ans après, en 1784, Mgr. de la Marche, en vue du nouvel établissement qu’il veut bâtir, achète au R. P. Jean-Baptiste Berthelemot, supérieur du couvent des Minimes de Saint-Pol, une maison que les religieux possèdent rue Verderel (Archives Départementales, H. 314). En 1810, le collège se trouve réfugié au château de Kérouzéré. En 1812 et 1813, une partie tout au moins des élèves reçoit asile au château de Penmarch, en Saint-Frégant. Il reste de cette époque des pièces concernant des dispenses de conscription et signées : « Jean-Marie Poulzot, prêtre, chef de l’institution de Penmarch »].

LES SCOLASTIQUES. Nous citons ceux que nous trouvons indiqués comme tels. Mais n’en est-il pas, parmi eux, qui n’aient été que de simples « régents » ?

Missires :

Jehan Prigent, 1580.

Olivier Donnart, 1586.

Christophe Grall (Archives Départementales. Minimes, H. 314), 1606.

François Paugam (Chanoine Peyron : La Cathédrale de Saint-Pol, p. 53), 1633.

L'Amynot (Vie de Amice Picart, par le Vénérable Père Maunoir), 1640.

Guillaume Le Page, décédé en Mars 1649 (Délibération de la Communauté), 1640-1649.

Christophe Grall, vicaire de Toussaints (Archives Départementales. Minimes, H. 314), 1651.

Guy de Kerscau (Délibération de la Communauté), 1656.

Guillaume Monfort, décédé en Août 1662, 1662.

Yves Labbé (Délibération de la Communauté), 1662.

Guillaume Corre (Délibération de la Communauté), 1664.

Jean de Runervot (Délibération de la Communauté), 1668.

(Archives de l'Evêché).

Ville de Saint-Pol de Léon - Bretagne Voir Jean Péron et le collège de Léon

Ville de Saint-Pol de Léon - Bretagne Voir Création du nouveau collège de Léon en 1788

Ville de Saint-Pol de Léon - Bretagne Voir Le collège de Saint-Pol-de-Léon de 1806 à la Restauration

 

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