|
Bienvenue ! |
LA PAROISSE DE SAINT-RÉMY-DU-PLAIN |
Retour page d'accueil Retour page "Ville de Saint-Rémy-du-Plain"
Sancti Remigii de Plano (XVIème SIÈCLE).
Altitude : 100 mètres. — Superficie : 1.487 hectares.
Population : en 1792,
730 habitants ; en 1801, 729 ; en 1841, 815 ; en 1902, 780 ; en 1911, 724 ; en
1921, 668.
Cette paroisse est des plus anciennes : au VIème siècle, elle était
déjà constituée ; elle fut donnée à saint Samson, évêque de Dol, par le roi
Childebert, vers 550.
En conséquence de cette donation,
Saint-Rémy fit partie, jusqu'à la Révolution, du diocèse de Dol, bien qu'enclavé
dans celui de Rennes. La paroisse de Saint-Rémy constituait (depuis au moins le
début du XIIIème siècle) l'un des Prieurés-Cures de l'Abbaye de Rillé.
Le Prieur levait toutes les dîmes, dont il versait une partie (35 boisseaux de grains à Rillé). Il jouissait, en outre, d'un bois de 10 journaux, d'un champ de 15 journaux, et de deux autres petits champs.
Mais, depuis la fin du XVIème siècle, l'abbaye de Rillé n'avait pu fournir constamment un religieux, pour la cure de Saint-Rémy, qui, depuis, fut occupée tantôt par un prêtre séculier, tantôt par un chanoine régulier de l'abbaye du Val (diocèse de Bayeux), tantôt enfin par un chanoine de Rillé. Il y eut même, à cette occasion, des compétitions (voir Pouillé, VI, 240).
Il devait intervenir, sans doute, des arrangements entre l'abbaye de Rillé et les recteurs qui lui étaient étrangers. En 1790, le recteur, M. Hervé, prêtre séculier, déclara jouir d'un revenu de 1.539 livres, et, en plus, d'un trait de dîmes estimé 500 livres (Delarue, I, 231). Il n'exploitait donc pas toutes les dîmes ; la plupart étaient affermées (en 1768 tout au moins). (Notes manuscrites de M. Delarue). Dans un procès-verbal du Général de St-Rémy, du 2 décembre 1781, on lit : « Le prieur-recteur a demandé de .... faire assoler et détruire les maisons du château du Bois, dépendant du dit prieuré, les regardant comme inutiles... ».
S'agit-il du bois de 10 journaux mentionné plus haut, — et que pouvait être ce château ? Quoi qu'il en soit, le Général ayant consulté « 3 avocats », ceux-ci demandèrent d'abord à savoir « si les logements et bâtiments du château du Bois font partie du presbytère, ou si c'est simplement une dépendance de la cure ?... ». A quoi le Général répondit, le 20 janvier 1782, qu'ils dépendait « du prieuré et non de la cure », ce qui indique que ces biens étaient distincts [Note : La métairie du Bourg, dépendance de la Cure (Delarue, I, 231) fut vendue nationalement le 4 mai 1791 pour 5025 livres].
Le Général expliquait que le prieuré-cure de Saint-Rémy « était autrefois possédé par des chanoines réguliers, et est, depuis près de quatre ans, possédé par Missire Jacques Leroy, prêtre séculier, auquel ce bénéfice a été présenté par Mgr l'Evêque de Dol... » [Note : M. Guillotin de Corson (VI, 240) dit que M. Leroy fut présenté le 20 décembre 1776 par l'abbé de Rillé. Ce M. Leroy aurait obtenu dispense de Rome et aurait pris possession le 12 juin 1777. Cela ne concorde pas avec les déclarations du général de Saint-Rémy]. Et il ajoutait : « Il est impossible au Prieur-Recteur (seul décimateur de la paroisse), jouissant par ses mains, de ramasser et loger les dîmes dépendant de son Bénéfice, à défaut de ces logements, dont les 3/4 sont occupés à ramasser les dîmes et les revenus du Pourpris ».
Le Recteur, qui demandait l'autorisation d'abattre les bâtiments était un séculier ; il est probable qu'il ne levait pas directement toutes les dîmes, mais qu'il en affermait, et que, par suite, il aurait pu s'en passer personnellement. Il est probable aussi que son arrangement, avec l'abbaye de Rillé, lui mettait à charge l'entretien de ces bâtiments, ce dont il se serait volontiers passé. Mais le Général, qui représentait la paroisse, ne voulait pas laisser disparaître le bien paroissial ; il voulait que le recteur restât à même d'exploiter ses dîmes ; et il prévoyait aussi, peut-être, le cas où un religieux de Rillé, ayant repris la cure, demanderait compte de la disparition du château du Bois.
Le recteur, M. Julien Hervé, et son vicaire, M. Jean Poussin, refusèrent le serment constitutionnel. Ils se retirèrent ensemble à Rennes, à la veille de l'arrivée d'un intrus, et descendirent à la Fleur-de-Lys le 2 juillet 1792. Enfermés à Saint-Melaine, le 14 août 1792, ils ne tardèrent pas à être déportés à Jersey (convoi du 8 septembre 1792).
Trois prêtres assermentés élus pour la cure de Saint-Rémy, refusèrent successivement. Enfin, le 6 juillet 1792, M. Jean Roullier, de Saint-Marc-le-Blanc, alors vicaire constitutionnel de Saint-Etienne, vint à Saint-Rémy comme curé provisoire et fut confirmé dans ses fonctions. Après la cessation du culte, il se retira à Saint-Marc-le-Blanc, où on le retrouve, le 2 mai 1794, dans une fâcheuse situation : aux trois-quarts imbécile, et dans une grande misère, dit un procès-verbal. On le retrouve encore à Saint-Marc en 1797 et 1799. Il mourut fou, dit l'abbé Louët, p. 272. M. Roullier eut comme vicaire M. Pierre Juin, originaire de Montjoie, ordonné par l'évêque constitutionnel de la Manche en 1792. Juin abdiqua le 25 février 1794, ce qui ne l'empêcha pas d'être arrêté le 3 avril 1794 et envoyé au Mont Saint-Michel le 11, sans qu'on sache pourquoi ; lorsqu'il fut libéré, il se retira à Saint-James (20 septembre 1794), puis à Avranches (22 décembre 1794). MM. Roullier et Juin furent remplacés à Saint-Rémy, quand le culte reprit, par Thomas Grangé, ex-curé de Chancé, qui tint également une école. Grangé refusa, le 29 avril 1798, les fonctions d'adjoint municipal, et se retira à Saint-Christophe-de-Valains, où cette fois il accepta d'être adjoint (24 mai 1800).
Le 11 octobre 1801, Le Coz nomma, comme curé de Saint-Rémy, M. Mathurin Galbois, qui devint, en 1806, recteur de Boistrudan.
Le recteur concordataire fut M. François-Jean Galles, ancien curé constitutionnel de Tremblay, qui s'était rétracté en 1795 et qui avait rétracté sa rétractation en 1796. Il se rétracta à nouveau en 1804.
L'église, dédiée à saint Rémy, évêque de Reims, vient d'être reconstruite. On y conserve un calice et une croix processionnelle du XVIème siècle (classés). Elle renferme une ancienne statue de la Vierge, assez remarquable. C'est au seigneur du Laurier qu'étaient dues les prééminences. Il y avait une chapelle au Laurier (détruite).
(Emile Pautrel).
© Copyright - Tous droits réservés.