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NOTRE-DAME D'ESPÉRANCE

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Le successeur du chanoine Prud'homme.

Dès le lendemain de la mort du pieux fondateur (l'abbé Prud'homme), Mgr. David écrivait aux Associés de l'Archiconfrérie : « La perte si douloureuse de M. le Doyen Prud'homme, ce grand serviteur de Marie, ne laissera pas péricliter l’association de Notre-Dame d'Espérance. Elle vivra dans le zèle de son excellent neveu et successeur. Vous vous attacherez avec plus d’ardeur, par l’épreuve même, à cette sainte union de prières qui fait monter de tous les points de la France vers le ciel nos plus chères espérances. Les hommes tombent ; les oeuvres restent ».

Ce nouveau Directeur de l'Archiconfrérie était depuis vingt ans le principal auxiliaire du fondateur. Né le 26 décembre 1836, Ludovic Guillo-Lohan appartenait à une des familles les plus estimées de la ville de Saint-Brieuc. Son père, docteur-médecin très apprécié, avait été pendant longtemps adjoint au maire de Saint-Brieuc. Sa mère, soeur du chanoine Prud'homme, était une femme d’un sens chrétien très élevé, qui avec plusieurs de ses amies, sollicita en 1849 et obtint de l’évêque de Saint-Brieuc la création d’un collège catholique [Note : Actuellement l'École Saint-Charles] dès que fut acquise la liberté d’enseignement. A la fin de ses études secondaires il eut une crise de santé qui, en inquiétant son entourage, le jeta lui-même dans une grande anxiété. Le sacerdoce l’attirait ; mais cette épreuve n’était-elle pas une indication négative de la Providence ? Dans son trouble, il s’adressa au saint Curé d'Ars, et M. Vianney lui fit répondre de suivre son attrait et d’avoir confiance en Dieu. Il entra donc au grand séminaire, puis vint au Séminaire Français de Rome, où il fut le condisciple et l’ami de Mgr. Turinaz, mort évêque de Nancy, et de Mgr. Fodéré, plus tard évêque de Saint-Jean de Maurienne. C’est à Rome même, à Saint-Jean de Latran, qu’il reçut l’ordination sacerdotale des mains du cardinal Patrizzi. « Puis, il revint en France. Saint-Brieuc le revit dans la fleur de son sacerdoce. Quelle sera dans son diocèse d’origine l’orientation de son ministère ? Lui, si modeste, caressait dans son coeur une ambition et il prend la liberté de la confier à son évêque. Il ne se juge pas digne de commencer son ministère par la ville épiscopale. Il a, dit-il, un goût prononcé pour l’apostolat près des gens de la campagne : il a même choisi sa paroisse. Vicaire à Saint-Gilles-Vieux-Marché, paroisse voisine de celle qu’habitait sa famille et dont il connaît la mentalité ; mais ces espérances furent déjouées, par la volonté de son évêque, qui l’associa à l'oeuvre de M. le chanoine Prud'homme. Il fut le modèle des neveux et l’exemplaire des auxiliaires, apportant « au chapelain-directeur » ce concours aussi généreux que discret, qui, laissant à qui de droit le premier plan, sait rester dans la pénombre sans pour cela marchander son dévouement. Pendant près de 50 ans, il mènera une vie cachée, mais féconde, à l’ombre de cette chapelle, se consacrant tout entier au service de Marie vénérée sous l’un de ses vocables les plus suaves » (Mgr. Morelle, Oraison funèbre).

L’autel-majeur de Notre-Dame d'Espérance était un autel provisoire en bois peint. La première oeuvre du nouveau Directeur, après l’érection du tombeau du fondateur, fut d’offrir à l'Hôte divin du Tabernacle une demeure plus digne de sa majesté. Grâce à des souscriptions recueillies parmi les associés dans toute la France, M. Guillo-Lohan eut la joie, le 24 juin 1886, d’inaugurer solennellement le magnifique autel en marbre avec son bas-relief en bronze doré que l’on admire dans la Basilique. « Une oeuvre charmante et finement exécutée de M. Jabouin, l’artiste si connu à Bordeaux, c’est un bas-relief, panneau central d’un autel à Notre-Dame d'Espérance de Saint-Brieuc, style du XIVème siècle. Au centre, la Vierge aux Sept Douleurs. Sur les genoux de la Vierge, l'Enfant Jésus tient une ancre, emblème d’espérance. A droite et à gauche du trône, des moines, des soldats, des paysans, des évêques, des mères avec leurs petits enfants ; c’est bien vraiment Notre-Dame d'Espérance, entourée de tous ceux pour qui la vie est dure et qui sou­pirent vers une autre patrie. Ce bas-relief est traité en un style très pur et avec un vif sentiment de l’art chrétien » (M. Estère, Revue catholique de Bordeaux).

Dans le Souvenir de 1878, le pieux fondateur de l'Archiconfrérie, écrivait déjà : « Lorsque nous serons en possession d’un autel-majeur, pour l’achat duquel nous sollicitons le concours de ceux de nos associés que Dieu a favorisés des dons de la fortune, nous vous convoquerons pour la consécration solennelle de l’église, berceau et centre de la première Archiconfrérie de Notre-Dame d'Espérance ». Comme nous l’avons dit, la Providence lui refusa cette consolation ; mais son neveu et successeur, d’accord avec Mgr. Fallières, organisa pour les noces d’or de l'Archiconfrérie une splendide manifestation religieuse, dont la consécration de la Basilique fut la partie principale (31 mai 1898). Huit prélats consacrèrent ensemble les autels du sanctuaire et présidèrent le lendemain une interminable procession qui groupa trente mille pèlerins.  

 

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Érection du sanctuaire en Basilique.

Quatre ans plus tard l’infatigable Directeur se rendait à Rome et, muni d’une chaleureuse recommandation de Mgr. Fallières, il déposait entre les mains du Pape la supplique suivante :

ÉVÊCHÉ de ST-BRIEUC ET TRÉGUIER. Saint-Brieuc, le 2 octobre 1902. Très Saint-Père, dans la ville de Saint-Brieuc, dès l’an 1710, existait sous le titre de l'Immaculée-Conception une pieuse Congrégation qui, après l’érection d’un nouvel oratoire, reçut du pape Benoît XIII, par une bulle du 14 août 1724, la concession de plusieurs indulgences. Quand la paix fut rendue à l'Église, au commencement du XIXème siècle, la même Congrégation reprit ses exercices spirituels. La Bienheureuse Vierge Marie daigna manifester combien ces hommages des pieux fidèles lui étaient agréables. Dès les premiers jours de l’année 1848, à la suite de la guérison d’un enfant qui était à la dernière extrémité, l’image de la très sainte Vierge Marie, qui se trouvait dans cette chapelle, prit le nom de Notre-Dame d'Espérance. Sous le même titre, une nouvelle association fut canoniquement érigée le 25 mars par l'évêque de Saint-Brieuc. Par Bref du 8 août de la même année, Sa Sainteté Pie IX lui accorda les honneurs et les privilèges d’une archiconfrérie avec le pouvoir de s’agréger d’autres confréries du même nom et du même but.

Grâce au nombre sans cesse croissant des associés et des fidèles qui affluaient vers ce sanctuaire, une église plus belle et qui mérite d’être visitée s’éleva bientôt. La statue de la bienheureuse Vierge Marie, appelée Notre-Dame d'Espérance, y fut placée avec plus de gloire et fut couronnée solennellement le 30 juillet 1865. Pour satisfaire aux voeux du clergé et des fidèles, Mgr. David, évêque de Saint-Brieuc, obtint de la Sacrée Congrégation des Rites, le 13 mai 1880, un Indult en vertu duquel une fête de Notre-Dame d'Espérance devait être célébrée dans toute l’étendue du diocèse, avec office et messe propres, le 31 mai de chaque année, jour où la statue de Notre-Dame d'Espérance est solennellement portée à travers les places et les rues de la ville de Saint-Brieuc au milieu d’un grand concours de prêtres et de fidèles de tout le pays.

Déjà illustre entre beaucoup d’autres, tant par les grâces spirituelles que par les faveurs temporelles que la très sainte Vierge Marie y accorde, cette église et ses huit autels ont reçu les honneurs de la consécration de la main de plusieurs évêques et prélats. Désirant accroître la gloire de ce pieux sanctuaire, en même temps que la dévotion des fidèles, moi, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, je demande humblement et instamment à Votre Sainteté de vouloir bien décerner le titre de Basilique Mineure, avec les privilèges ordinaires, à l'église de Notre-Dame d'Espérance. De Votre Sainteté, le très dévoué et très humble serviteur, t PIERRE-MARIE, Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier.

Mgr. Carmené, archevêque d'Hiérapolis ; Mgr. Dubourg, évêque de Moulins ; Mgr. Chapon, évêque de Nice ; Mgr. Le Roy, évêque d'Alinda ; Mgr. Potron, évêque de Jéricho, et le Révérendissime Père Abbé de Thymadeuc avaient bien voulu appuyer cette supplique de leur haute recommandation.

Le Souverain Pontife répondit par le Bref suivant :

LÉON XIII PAPE, POUR PERPÉTUELLE MÉMOIRE. Parmi les sanctuaires anciens dédiés à Dieu en l’honneur de la vierge Mère et développant son culte en France, on doit compter à juste titre un remarquable monument de style gothique qui, fondé à Saint-Brieuc au XIVème siècle, prit, en l’an 1848, le nom de Notre-Dame d'Espérance et entièrement réédifié sur un plan plus vaste et avec une plus grande magnificence, fut consacré en 1898. Vers cette église affluent en grand nombre de pieux pèlerins surtout de Bretagne ; ils y viennent honorer une vénérable statue de la vierge Mère de Dieu, illustre par ses prodiges et ornée de la couronne d’or au nom du Souverain Pontife en l’an 1865 ; pour la plupart, ils donnent leur nom à l'Archiconfrérie canoniquement érigée en ce lieu en 1848, sou les auspices et le vocable de Notre-Dame d'Espérance. Rappelant toutes ces choses et exprimant les voeux de son clergé et de son peuple, notre vénérable Frère, Pierre-Marie Fallières, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, à qui se sont joints NN. SS. les évêques d'Hiérapolis, de Moulins, de Nice et d'Alinda, Nous a instamment prié d’élever ladite église de Notre-Dame d'Espérance à la dignité de Basilique Mineure. Après avoir sérieusement et attentivement pesé la valeur de cette demande, Nous avons cru devoir l’agréer avec bienveillance. C’est pourquoi, à raison de cette faveur, Nous absolvons et Nous regardons comme devant être absous de toute excommunication, interdit, autres sentences, censures et peines ecclésiastiques qu’ils auraient pu encourir, tous et chacun de ceux qui bénéficient des présentes lettres, et en vertu de notre autorité apostolique et par les présentes lettres Nous élevons l’église existant à Saint-Brieuc sous le titre de la bienheureuse Vierge Marie, Notre-Dame d'Espérance, à la dignité de Basilique Mineure et Nous lui accordons tous les privilèges et honneurs concédés de droit aux Basiliques Mineures de la ville de Rome. Nous déclarons que les présentes Lettres sont fermes, valides et efficaces et devront être considérées comme telles ; elles auront leur plein et entier effet ; elles profiteront absolument en tout et pour tout à ceux qu’elles concernent et qu’elles concerneront, en quelque temps que ce soit ; elles doivent être publiées et communiquées telles que Nous venons de les formuler, quelle que soit la voie ordinaire ou déléguée par laquelle elles parviendront. Tout ce qui sera entrepris sciemment ou par ignorance contre les présentes, par quelque autorité que ce soit, sera nul et sans portée. Nonobstant toute décision contraire. Donné à Rome, près de Saint-Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le vingtième jour de décembre de l’année 1902, la 25ème de notre Pontificat. ALOYSLUS, cardinal MACCHI.

Saint-Brieuc : église de Notre-Dame d'Espérance

Ce fut le 31 mai 1903, qu’eut lieu l’érection canonique du sanctuaire de Notre-Dame d'Espérance à la dignité de Basilique. Comme la consécration, cette grandiose cérémonie attira un grand nombre de pèlerins.

Pour préparer toutes ces fêtes, et surtout pour établir un lien plus étroit entre les associés de l'Archiconfrérie, le chanoine Guillo-Lohan créa en mars 1897 une revue mensuelle intitulée : Le Messager de Notre-Dame d'Espérance [Note : Prix de l'abonnement : 5 fr. pour la France ; 6 fr. pour l'étranger]. Son zèle le porta aussi à favoriser de tout son pouvoir les pèlerinages à la Grotte de Massabielle. Trente fois il conduisit à Lourdes la députation du diocèse de Saint-Brieuc, et c’est à lui que revient l’initiative d’avoir érigé le Calvaire Breton en face de la Basilique du Rosaire, comme témoignage de reconnaissance et de fidélité de la Bretagne envers la Vierge Immaculée.

Sa vie était une vie dévorée. Dès le commencement de son sacerdoce, il avait écrit : « Je demande d’avoir une vie très occupée ». Il fut exaucé. Innombrables sont les œuvres auxquelles il toucha. Sa maison, toujours hospitalière, était sans cesse assiégée ; mais à force de se donner, il avait donné son âme, sa santé, sa vie. En 1909, une secousse grave vint ébranler sa constitution physique. Il fut évident pour ses amis que ses jours étaient comptés. Il survécut cependant deux années, mais en décembre 1911, ce fut le fléchissement précurseur d’une fin prochaine. Les sacrements de l'Église vinrent le fortifier. Il regarda la mort en face, habitué qu’il était à son visage. Il disait à son frère : « Je n’ai jamais senti tant de joie et tant de paix dans mon âme ». Puis la nuit se fit jusqu’au moment où il retrouva toute la lucidité de son esprit pour sourire à la Vierge qui vint le prendre par la main. Ses dernières paroles furent : « Notre-Dame d'Espérance ! Notre-Dame de Lourdes ! » (Mgr. Morelle, Éloge funèbre). Il mourut le 15 décembre 1911, jour octave de l'Immaculée Conception. On déposa sa dépouille mortelle dans le tombeau de son oncle, derrière le trône de la très sainte Vierge. « Tous deux furent aimables dans leur vie, disait Mgr. Morelle, beaux du zèle sacerdotal dont leur âme était remplie : amabiles et decori in vita sua ; ils ne seront pas divisés dans la mort : in morte quoque non sunt divisi ; ils se sont aimés pendant la vie : in vita sua dilexerunt se, ils ne seront pas séparés dans la mort : in morte quoque non sunt separati. Ils dormiront là leur dernier sommeil, et ce sommeil sera troublé — ou plutôt non — bercé par le murmure de la prière et les chants de la Basilique. Leurs cendres tressailliront sous la dalle au bruit des pas des pèlerins du 31 mai et de ceux qui reviennent de Lourdes. Ils se diront : " Il y a des oeuvres que la mort respecte, parce qu’elles sont protégées et gardées par l’immortelle espérance ; celle à laquelle nous avons voué notre vie est de ce nombre. Spes illius immortalitate plena est " ». (J. Cadiou).

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