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Extrait des comptes de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon |
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1° Les Cloches.
Dans la tour, côté de l'Evangile, se trouvent deux petites cloches portant la date de 1612 et servant de timbres à l’horloge pour sonner les quarts d’heure. Les heures sont frappées sur la grosse cloche voisine, qui s’appelle le Jacques ; c’est la plus ancienne cloche de la Cathédrale, et porte l’inscription suivante :
JE. FVS. FAIT. PAR. MR. GVY. DE. KERGOET. CHANOINE. DE. LEON. FABRIQVE. LORS. ME. FIT. FAIRE. PAR. ARTVS. GVIMARCH. FONDEVR. POVR. SERVIR. LAN. MVcLXIII. EN. JACOBVS. SVM. NIVES. ET. FVLMINA. PELLENS. FVLGVRA. CONFRINGENS. VOX. DOMINI. SABAOT. ET. TVBA. QUE. CLANGENS. NOMEN. CELEBRARE. SVPERNI. ADMONEO. CVNCTOS. ANTE. NOMINABAR. HAMO.
Ce vocable Hamo, donné autrefois à cette cloche, rappelle le nom d’un ancien et célèbre évêque de Léon, Hamon, qui fut assassiné le 21 Janvier 1171 (1172), à la sortie de l’office, par son neveu Guyomarch du Fou.
Il est assez souvent question du Jacques dans les comptes de la fabrique.
En 1610 (G. 122), le comptable déclare « avoir payé au Vaillant, maréchal, pour accommoder l’oreille du battel du Jacques qui estoit rompu et l’attache du dit battail, 6 livres 2 sols ».
En 1730 (G. 121) on descend la charpente du Jacques.
Dans la tour Sud, côté de l'Epître, sont trois cloches, dont une assez petite fondue à Ploërmel en 1873. Les deux autres plus grosses ont été fondues à Morlaix, par Briens, en 1827, du temps de M. François Le Goff, curé de Saint-Pol ; l’une a pour parrain Arthur-Louis de Kermenguy, et pour marraine Hyacinthe Salomé Boscal de Réal ; l’autre a pour parrain Alfred-Marie-Michel baron de Kerhor, maire, et pour marraine Olympe-Emilie-Marie-Félicité de Poulpiquet de Coetelez, comtesse de Budes de Goesbriant.
Dans les inscriptions il est fait mention de Messieurs Yves Joseph Bohic et Primel Cabic, vicaires, et de Nicolas Desten et Nicolas-Hervé Combot, fabriques.
Les anciens comptes de la Cathédrale nous apprennent le nom de plusieurs autres cloches :
Le Nicolas (G. 122). — « A ceux qui aidèrent à mettre le Nicolas en place, le 5 Juillet 1661 …. 1 livre ».
Le Paul (Comptes, G. 256). — Le comptable parle des frais qu’il fit pour l’achat de cordes, « pour la cloche nommée le Paul », en 1661.
« Au fondeur (G. 122) en collation pour avoir donné ordre de faire branler plus aisément le Paul (1612) … 24 s ».
Le Guillaume (Ibid. Compte de 1612). — « Pour une pièce de bois pour faire le marbre de la cloche appelée le Guillaume … 4 livres 10 s ».
Jean-Louis (G. 121). — « Réfection de la charpente du Jean-Louis, en 1730 ». (Mgr. Jean-Louis de la Bourdonnaye (1701-1745), évêque de Léon, devait être le parrain de cette cloche).
En 1678, « à M. Paul Bourdon, pour avoir fondu la cloche de matines, le 1er Juillet 1678 … 66 livres ».
« A deux maréchaux, pour eux et leurs soufflets, pour avoir soufflé le charbon pour la fonte de la cloche … 4 livres 10 s ».
En 1730 (G. 121), la cloche le Jean-Louis fut refondue. Voici les dépenses portées au compte à cette occasion :
« Payé pour le pain, vin et beurre que j’ai donnés aux ouvriers et aux gents de la patrouille pour la nuit de la fonte de la cloche et après la fonte … 7 livres ».
« Donné à la fin de l’ouvrage de la charpente à tous les ouvriers pour fest ar maout … 6 livres ».
« Payé à la Branche, aubergiste des Trois-Pigeons, pour 15 pots de vin à 22 sols le pot, savoir 12 pour les fondeurs, par ordre du Chapitre, et 3 que j’ai donnés aux gens qui vinrent aider à monter les cloches … 16 livres 10 sols ».
Les cloches se fondaient d’ordinaire sur place, et les extraits des comptes pour l’année 1612 nous montrent comment on procéda à la fonte du René et du Rolland (G. 122).
Pour le René. — « Frais faits par Messire François Messager, chanoine et fabrique de la Cathédrale en 1612, pour faire fondre la cloche qui s’appelle du depuis le René :
En des clous pour faire le moulle … 2 sols.
Pour 4 charretées de terre et de pierres pour faire le moulle et fournaise .. 1 livre 4 sols.
Pour 3 livres de suiff et 1 livre de gresse .. 15 sols.
Pour une charretée de bois sec … 3 livres 4 sols.
Pour une charge de charbon … 2 livres.
A 4 personnes qui descendirent la cloche, en collation et pour leurs peines et vacations … 3 livres 7 sols.
Pour 4 livres de bourre .. 6 sols.
Pour 4 barres de fer pesantes 53 livres 1/2 … 5 livres 5 sols.
Pour faire casser la cloche, pour faire porter le metaill chez Dagorne et le rapporter et faire peser … 16 sols.
Pour faire la fosse de la cloche … 8 sols.
A Hamon Guiader, pour avoir été à Landerneau quérir le metael avec son cheval … 1 livre 16 sols.
Pour 15 livres de chanvre … 15 sols.
Pour les despens du fondeur le jour que la cloche fut fondue … 4 livres 10 sols.
Pour une piece de bois de chesne d’avecq le Miller pour faire le marbre du René et la faire apporter au cimetière .... 1 livre 10 sols.
Pour 3 pots de vin qui furent beus comme l’on fondait la cloche et après la bénédiction d’icelle … 1 livre 2 sols.
Pour les dépens de M. Pierre Migarel et ses gentz lorsque la cloche fut montée et accommodée en sa place … 3 livres 6 sols.
Pour les dépens et vacations de ceux qui changèrent de place à la cloche qui estoit vis à vis du René et l’accommodèrent … 2 livres 6 sols.
Somme des frais pour faire fondre le René … 40 livres 10 sols ».
Frais faits pour fondre le Rolland et faire le timbre (1612) :
« En collation au fondeur lorsque le comptable accorda avec luy pour le timbre … 16 sols.
Pour rendre au cimetière pour faire les moulles 4 charretées de terre … 20 sols.
A un potier pour 500 tuiles plates pour faire les fournaises et fortifier les moules … 10 livres 10 sols.
A 0llivier le Ceveur, pour 46 livres de fer neuf pour faire tous les instruments et outils à faire la cloche et accommoder le Nicolas pour servir d’horloge .. 7 livres 5 sols.
Pour 16 faix de charbon au prix de 16 sols le faix, et en 6 charges de charbon au prix de 2 livres la charge … 17 livres 12 sols.
Pour 6 charretées de bois pour fondre le Rolland et le timbre.
Pour faire l’écriture des cloches et un sac à passer la terre … 2 livres 11 sols.
Pour 38 livres de bourre … 2 livres.
Pour le dîner de ceux qui descendirent le Rolland le quatrième Juillet 1612 … 4 livres 18 sols.
Pour avoir rendu 7 charretées de terre au cimetière, 4 de pierres et avoir esté à Rosgoff querir la hausse ou cable pour descendre le dit Rolland … 1 livre 5 sols.
Avoir payé aux paroissiens de Plouemorn pour 52 livres de metaill .. 36 livres, et à l’homme qui le vint rendre avec un cheval, en collation pour sa peine … 15 sols.
A Anne le Jeune pour peser 2.845 livres de metail … 24 sols.
A un caquin pour 12 cercles de bois pour relier le manteau du Rolland.
Au fondeur et aux mariniers de Penpoul et aux ouvriers qui assistèrent le dit fondeur pour fondre le Rolland et le monter … 21 livres 11 sols.
Au serviteur de Cadoudal, fondeur, pour 54 livres de metail … 27 livres.
Au fondeur pour aller à cheval chercher du metaill en Cornouaille et à Brest, pour ses dépens et peines … 20 livres.
Item tant pour le louage d’un cheval et ses peines pour aller au Relecq trouver Mgr. de Sourdeac pour accorder pour le metaill du fondeur … 8 livres.
Pour un habit de toille au garçon que le dit fondeur print pour lui porter les étoffes et garder ses moulles … 38 sols.
A M. Pierre et à Yvon Messager, son neveu (du comptable), qui allèrent au Relec pour devoir délivrer 300 livres pour le metail à Mgr. de Sourdéac et ne l’y ayant trouvé furent contraints de le suivre jusqu’à Rostrenen … 5 livres 16 sols.
A Henry le Seveur pour le battail du Rolland, pesant 65 livres, et sa façon … 18 livres.
A ceux qui assistèrent le fondeur le soir et la nuit pendant qu’il fondit l’horologe, le déjeuner après la fonte, et la chandelle de suiff … 3 livres 12 sols.
Pour 2 pots de vin et 2s de pain à ceux qui tirèrent la dite horologe de sa fosse, la nettoyèrent et la portèrent en l’église.... 20 livres ».
Sonneries extraordinaires des cloches.
On les sonnait :
1° toute la nuit du 1er au 2 Novembre, et le compte de 1610 (G. 122) marque : « Payé pour une pinte de vin aux sonneurs de cloche la veille des Trépassés, 18 sols 6 deniers ».
2° Pour les prédications de l'Avent et du Carême : « Payé à Michel Lezmap pour avoir sonné les prédications de l'Avent en 1610, 1611 et 1612, à raison de 20 sols par an, 3 livres ; au même, pour sonner la prédication en Careme, 1 livre 10 sols par an ».
3° Mais c’est surtout à l’occasion du tonnerre que les cloches de la Cathédrale étaient mises en branle et occasionnaient quelque dépense au comptable :
« A ceux qui sonnèrent les cloches lors du tonnerre, le quatrième de Juillet 1611, 1 livre. Deux pots de vin et un pain aux sonneurs des cloches, lors du tonnerre du quatorzième Août 1611, 13 sols. En 1630, Marc le Brodeur a fourni pain et vin, cinq fois dans l’année, à l’occasion du tonnerre, à raison de 13 sols chaque fois ».
2°
Travaux à la Cathédrale.
1610. — « A Maître Jean Bourriquen le vieil et à Pierre Léon pour couvrir la tente du Crucifix, essuyé les images du Crucifix et de N.-D. et de Mr St Paul, et teinct une partie des dites images, 3 livres 4 sols ».
« A Hervé Bourriquen pour ayder à payer le tableau de la chapelle de Toussaints, et au choeur pour avoir raccommoder l’instrument des tenebres, dit tarrabara, et au peintre qui peignit le portail de l’église et l’image de N.-D., 13 livres 14 sols ».
« A Jean Bourriquen le père et à ceux qui l’assistèrent le jour de Mr St André 1612, lors du grand vent, pour amasser les vitres et empecher qu’elles ne fussent chassées, 18 sols ».
« A Jean Bourriquen le jeune pour avoir réparé les vitres et l’église de Mr St Paul après la tourmente de la St André 1612, 15 livres ».
1629. — « Réparations à la porte de la tour dite St Laurent ».
1633. — « Payé par ordre de Mr. de Feunteunspeur à M. François le Pen pour le retable du Saint-Sacrement sur l’autel du Saint-Esprit, 700 livres ».
1634. — « Pour avoir fait oster les tentes des chaises du choeur et les tapis de Turquie estant sur le haut du grand autel, le tout recoudre, raccommoder, battre et éventer, puis le tout remettre en place comme aussi le grand rideau de la grande porte du choeur, 1 livre 10 sols ».
1660. — « Aux massons qui rassurerent la forme d’une vitre du choeur que l’orage pensa renverser, les fêtes de Noël 1660, 4 livres 16 sols ».
1661. — « Pour le balustre de N.-D. de Cahel, à Jean Tanguy, charpentier, 61 livres ».
1662. — « Pour le retable et dorure de l’autel St Paul, 300 livres ».
« Pour la porte qui donne sur la rue du petit cloitre et clot la grande sacristie, 16 livres ».
1675. — « Le 30 Juillet, payé à Guillaume Burel pour attacher dans le choeur le day et cordage et pour ceux qui l’y assistèrent, quand Mgr le Duc de Chaulne assista à la messe du choeur, 1 livre 10 sols ».
1676. — « Pour patefiches pour soutenir les planches du jubé, pour soutenir les images des apôtres qui sont au dehors du choeur, 16 sols ».
« Pour garnir le dedans du jubé afin de garantir les images des apôtres, 10 sols ».
« A Hemery, serrurier, pour avoir fait quatre chandeliers de fer pour le jubé pour y mettre des cierges le Carême pour les Stabat, 2 livres ».
1678. — (G. 122) « Au Mioceq, tailleur, pour avoir accommodé une vieille tapisserie pour abriter la porte du bas choeur et une dizaine de boucles de cuivre pour attacher le rideau de la porte, 1 livre 16 deniers ».
1678. — « Au sr. Sparfel, peintre, pour avoir peint et etoffé les images de la Ste Vierge, de St Cabriel, et raffraichi celle de St Paul dans le choeur, 36 livres ».
1679. — « Payé au sr. Kergonvel Sparfel pour avoir peint et étoffé le crucifix, les images de la Ste Vierge, de St Jean, de la Magdeleine, les anges et auréoles, 144 livres ».
1679. — « A Kervoaz et à son fils pour avoir aidé à planter le pilastre qui soutient le St Sacrement, doré par le dit Sparfel, mis et clouté le tapis et remué le days qui donne sur le grand autel, 1 livre 10 sols ».
« Pour accommoder le tapis derrière le grand autel, 1 livre 18 sols ».
1679. — « A Cam, charpentier, pour accommoder le pupitre qui soutient le grand breviaire du choeur, 2 sols 6 deniers ».
« Au Sr. Sparfel pour avoir peint de neuf les images de St Laurent et St Barthelemy et renouvelé l’autel et l’image de St Paul dans la nef, en Août 1679, 45 livres ».
« Chassis pour vitrer l’image de St Laurent, 1 livre 10 sols ».
« Verges de fer pour les rideaux de l’image de St Paul, 6 livres ».
« De la serge de Can rouge pour les rideaux sur l’autel St Paul, 16 livres ».
1679. — « A un sculpteur nommé Jan Larchantec, de Tréguier, pour avoir travaillé l’image de St Guévroc, 15 livres ».
1681. — « Au Mioceq, tailleur, pour avoir fait au grand autel un ornement blanc de damas avec des rideaux et couvre-tabernacle, voile et gradins, 471 livres ».
« Pour avoir accommodé le grand voile qui couvre le Crucifix devant le choeur, 3 livres 10 sols ».
1701. — (G. 121) « Payé au sr. de Villenisan, suivant son mémoire, pour réparation de la muraille du reliquaire joignant la muraille de l’officialité, 58 sols ».
1709. — « Pour une demi aulne d’étamine blanche pour allonger les rideaux de damas blanc du grand autel faits de neuf ».
En 1743 (G. 121), de grandes réparations étaient entreprises pour « la réfection des autels du chœur » et notamment de maître-autel ; une souscription fut ouverte pour couvrir la dépense, voici les noms des principaux souscripteurs figurant au compte de 1743 :
Mgr. de la Bourdonnaye souscrivait pour .. 500 livres.
M. l’abbé de Lannidy, archidiacre … 50 livres.
M. Charles le Borgne de Kermorvan, chanoine et comptable pour cette année, qui venait d’être nommé à l’évêché de Tréguier … 100 livres.
Le théologal, les chanoines Alain et Kerjégu, chacun … 50 livres.
Les chanoines de Launay et le Grand, chacun …. 100 livres.
L’abbé de la Fosse, chanoine … 25 livres.
3° Travaux d’Orfèvrerie.
1610. — « A Jan Derrien, orfèvre, pour avoir rabillé la croix du Chapitre en la présence de M. le Trésorier de eux député avec moy pour accorder du prix avec le dit Derrien, 8 livres 9 sols ».
1629. — « Payé à l’orfèvre pour le bras d’argent qui enchasse la relique de Mr St Paul, 72 livres ».
« Payé pour l’autre bras d’argent, 72 livres, et pour deux étuis de cuir pour les dites reliques, 10 livres ».
1633. — « Au Sr Goueletanvez, m. orphévre, pour raccommoder un des calices et la cloche de Mr St Paul, 7 livres 4 sols ».
1634. — Envoi à Paris de 557 livres pour la croix d’argent, pesant 14 marcs 3 onces, le bâton de la croix a coûté 274 livres.
1667. — « En demi aulne de velours pour garnir les masses des bedeaux, 11 livres 10 sols ».
« A l’orphèvre pour garnir les dits bâtons, 53 livres ».
1668. — « Le 26 Février, donné outre 500 livres que j’avais envoyées à Paris par lettre d’eschange de Mr du Runiou Oriot au sujet du reliquaire de Mr St Goulven, pour port, transit foraine, garniture de satin, 103 livres ».
« Pour une presse et garniture pour les reliques de St Goulven, 15 livres 18 sols ».
1680. — « Au sr Kerider, orphèvre, pour avoir accommodé le ciboire où repose le St Sacrement au choeur et y avoir ajouté de l’argent, 5 livres ».
1682. — « Au sr de Kerider Marrec, orphèvre, pour la façon des encensoirs et le raccommodage de la croix d’argent du choeur, 43 livres 10 sols ».
4° Dépenses de la Sacristie.
1610 (G. 122). — « A Michel Lezmap et à Lossouarn pour leurs gages pour avoir balié l’église et apporté de l’eau aux benestier d’icelle en l’année 1610, 7 livres 4 sols ».
« A Gilette Picart, femme du Corre, pour avoir blanchi le linge de la Cathédrale, de la St Michel 1610 au 28 Juin 1613, 16 livres 4 sols ».
« A Bernard Dagorn pour avoir rhabillé les chaines des encensouers d’argent, 41 sols ».
« Pour la ficelle et des grands clous pour faire un fouet à chasser les chiens hors de l’église, 5 sols ».
« Pour deux quarts d’arobe d’huile pour la lampe, 3 livres ».
« Pour cinq pots de graisse de poisson pour la lampe, 2 livres 10 sols ».
« Pour 5 fr. d’encens non sophistiqué, 5 livres 10 sols ».
« Pour un fer de pain à chanter achepté à l’encan de feu Mgr. de Léon et pour le compas pour arrondir le pain, 4 livres ».
1632. — « Acheté à Rennes un fer à faire le pain de consécration, 25 livres ».
Dans le compte de 1678 figure un article qui dénote la traditionnelle antipathie du Léon pour la Cornouaille ; le chanoine comptable y marque sans sourciller : « Donné au sacriste Picart pour avoir payé et nourri deux Cornouaillais pour curer les privés d’auprès de la sacristie, 3 livres ».
5° Collations à l’occasion des marchés et services extraordinaires.
En 1610. — « A Marc le Liorzou, charpentier, pour la peine d’être venu en cette ville à la priere du comptable pour s’accorder avec luy pour faire la réparation du boisage des deux tours, tant pour son déjeuner que en vin pour s’en retourner, 1 livre 17 sols ».
« A ceux qui chanterent la passion le Vendredi-Saint 1611, un pot de vin, 8 sols ».
« A ceux qui en 1612 chanterent la passion le jour des Rameaux et le Vendredi-Saint, lavèrent les autels et les pieds des apôtres le Jeudi Saint, 4 livres 11 sols ».
1629. — « Deux pots de vin pour ceux qui ont travaillé au trône de Mr de Léon pour la solennité de Noël ».
1632. — « Pour le souper des musiciens le jour de la dédicace, 7 livres 7 sols ».
1660. — « Pour le diner des experts convenus pour le renable ( acceptation) de l’orgue et assistants, 12 livres ».
1675. — « Pour 4 sols de pain et 4 pots de vin au bas-choeur pour avoir été à Santec en procession et retourné le 27 Juin 1675, 3 livres 4 sols ».
1677. — « A Mr Louis 0llivier, prêtre, pour avoir dit les sept psaulmes de la pénitence durant le Carême, 3 livres ».
6° Les Prédicateurs.
Une prébende dite « du théologal » avait été fondée à la Cathédrale pour enseigner le peuple du Minihy. Ce poste réclamait nécessairement un prêtre connaissant bien la langue bretonne, et avant de pourvoir à cette prébende, une sorte de concours avait lieu à la Cathédrale, où les candidats devaient à tour de rôle se faire entendre ; c’est ce que nous apprend la délibération capitulaire du 26 Avril 1663 (R. G. 294) où il est dit :
« M. Cren ( un des chanoines) est député pour donner son rang pour prêcher en breton en cette église, à fin de l’obtention de la chanoinie théologale vacante par le décès du Sr Penhoadic ».
Le concours était encore ouvert en Juin de la même année, car par délibération du 7 de ce mois, « le Sr Cren est prié d’écrire à M. Le Guern, prêtre de Ploudaniel, étant à Bordeaux, pour lui donner avis de la vacance de la prébende théologale, et que s’il y prétend il ait à se rendre à St Paul sous trois mois ».
A cette époque, le siège épiscopal se trouvait vacant par la translation de Mgr. Laval de Boisdauphin à la Rochelle, et la vacance s’était prolongée de 1661 jusqu’en 1665 ; or, le pouvoir royal s’étant arrogé le droit de nommer en régale aux bénéfices qui étaient à la nomination de l'Evêque défunt, en conséquence de cette prétention, le 6 Septembre 1663, « François Le Traon, sous-curé de Carantec, présenta au Chapitre, au nom de Claude de Tréanna, prêtre, des lettres de provision de la Reine mère pour la prébende de théologal vacante par la mort de Claude de Penhoadic ». Mais les chanoines se refusèrent à l’admettre, « parce que la collation de cette prébende n’étant pas purement épiscopale, ne doit pas être faite en régale ».
Du reste, Claude de Tréanna, prêtre de Cornouaille, fut le premier à se désister, et le Chapitre de Léon, le 1er Mars 1664, nomma théologal Guillaume Corre, prêtre de Léon, bachelier en théologie, qui en remplit les fonctions jusqu’à sa mort, en 1684.
En 1684 et 1685, pendant la vacance de la théologale, la dominicale fut prêchée par les Capucins de Roscoff.
A la fin de 1685, Corre fut remplacé par un sieur de la Tour, qui sans doute n’avait pas fait ses preuves comme orateur breton devant le Chapitre, car par délibération du 14 Février 1686, « la Compagnie, sur ce que le sieur de la Tour a, contre l’ancienne coutume, prêché en français, par deux diverses fois, la dominicale en cette église, au lieu que de tout temps on l’a prêchée en idiome breton pour l’éducation du peuple, dont la plupart de cette ville et la totalité de la campagne aux environs d’icelle n’entend la langue française, pour éviter un désordre que cette novalité pourrait causer, a sommé le dit sieur la Tour de prêcher en l’avenir en breton ou de déclarer qu’il ne le peut faire, pour être pourvu de la Compagnie d’un prédicateur breton à la manière accoutumée ». Le sieur La Tour dut se mettre en mesure de donner satisfaction au Chapitre, car il était encore théologal en 1688.
En dehors des prédications du théologal, qui devait tous les dimanches parler au peuple en breton, l'Evêque désignait un prédicateur extraordinaire pour l'Avent et le Carême ; ce prédicateur devait se faire entendre en français et en breton, et s’il ne savait que le français c’était à lui de se procurer un suppléant pour le breton.
Voici les noms de quelques-uns de ces prédicateurs :
En 1617, pour le Carême c’est le Père Jean-Baptiste, capucin, qui entretient le Chapitre du projet d’établissement des Capucins à Roscoff (R. G. 298).
Le 18 Novembre 1621, le Chapitre « ordonne que M. le théologal prêchera les Avents et Carême à même condition que les autres prédicateurs, à faute que Monsieur de Léon n’a pourvu de prédicateur ».
Le 10 Février 1627, le Chapitre semble un peu piqué d’un manque de déférence de l'Evêque à son endroit : « Acte a été donné, dit-il, à Frère Nathanaël et Frère Joseph de St Louis, recollets, d’avoir présenté une demande pour le Carême prochain à la Cathédrale, pour Frère Paschase. Les dits sieurs capitulants déclarent unanimement n’empêcher le dit Frère Paschal de prescher pour ceste fois le Carême à la Cathédrale, declarant que le Sgr. Evêque de Léon, de tout temps immémorial, était coutumier avant les Advents, entrer au Chapitre pour, avec l’advis des gents d’iceluy, faire élection d’un prédicateur breton pour prêcher en Avent et Carême au peuple qui est né et originaire breton, pour quelle occasion les dits capitulants donnent avis au Père Pascal qu’il ait à amener o lui si bon lui semble un predicateur breton pour l’instruction du menu peuple ignorant en langue française, sauf à eux et tous autres prédicateurs de se pourvoir pour la nourriture et salaire vers le Sgr. Evêque ou Mr. son Grand Vicaire » (R. G. 473).
Le 2 Décembre 1628, le Chapitre donne acte « au R. P. Banny, jésuite, qui a reçu mandement de prêcher l'Avent de M. Guillerm, docteur en théologie, vicaire général de Léon ».
Le 5 Mars 1631, le Chapitre constatant « qu’aucun prédicateur ne s’était présenté avec mandement, M. du Louet, chantre, M. de Poulpiquet, chanoine, et M. Tréguier, théologal, sont priés de prêcher la parole de Dieu en cette église de Léon ».
En 1654, ce furent les Pères Gilles Espivent et Philippe de Crechquérault, recollets de Cuburien, qui prêchèrent les Avents et Carême à Saint-Paul (D. 48).
En 1700, les Pères Jacques, de Saint-Brieuc, et Yves, de Landerneau, capucins, prêchent le Carême, le premier en français, le second en breton (R. G. 289).
Le 26 Novembre 1761, le R. P. Claude Grimon, dominicain de Morlaix, et Yves Le Corre, curé de Sibiril, nommés par Monseigneur pour prêcher en français et en breton pendant l'Avent prochain, à la Cathédrale, sont agréés du Chapitre.
Le 27 Mai 1762, le Chapitre nomme, sans l’agrément de l'Evêque, le Père Coret, jésuite, pour prêcher l’octave du sacre (Papiers de Pont-Croix). Ce Père Coret était oncle de la Tour d'Auvergne.
Les prédicateurs de l'Avent et du Carême étaient conduits solennellement en chaire par deux massiers auxquels une rétribution était allouée pour ce service spécial.
Le compte de 1726 porte (G. 121) : « Payé aux bâtonniers pour la conduite du prédicateur pour l'Avent et le Carême, 3 livres ».
7° Les Processions.
Les processions ont toujours été et sont demeurées, particulièrement en Bretagne, la forme la plus populaire de la dévotion et de la prière. Les anciens comptes et les délibérations du Chapitre de Léon nous en fournissent des preuves nombreuses.
C’est d’abord Le Folgoët qui réclame à ses fêtes le concours des fidèles de Saint-Paul, et les comptes de 1613, 1630, 1631 mentionnent la somme de 32 sous, allouée au sacristain Lesmap pour avoir porté la croix et la châsse à la procession du Folgoët (G. 122).
Le 2 Juin 1617, le Chapitre ordonne « que se fera des prières publiques à l’intention du seigneur Evesque de Léon, à ce qu’il plaise à Dieu favoriser ses desseins, et à cette fin la procession sera assignée à N.-D. de Lambader » (R. G. 298).
En 1619, le Chapitre commande une procession « à la chapelle Ste-Barbe, nouvellement édifiée les le bourg de Roscoff, pour au dit moyen de l’intercession de la dite Sainte, supplier la Divine Bonté de conserver le peuple tant du Minihy que de toute la chrétienté, des incursions des pirates et autres ennemis de l’Eglise » (R. G. 298).
Le 27 Mai 1627, « les sieurs capitulants ont arrêté de continuer les processions extraordinaires qu’ils font par trois jours la semaine aux églises accoutumées, et qu’il se fera une procession générale, le jour de St Barnabé, à la chapelle de N. D. de Lambader » (R. G. 473).
Le 23 Juin 1628, « MM. les Capitulants ont arrêté d’aller demain en procession à la chapelle de St Jean Tregarec, demain en huit jours à St-Adrien, et le jeudi en suivant, fête de Mr St Tunjean, à N.-D. de Croatbath, afin de prier Dieu pour les nécessités de l'Eglise ».
Le 17 Novembre 1628, une procession générale, pour le dimanche suivant, à l’issue des vêpres, est ordonnée « afin de remercier Dieu des victoires qu’il lui a plu donner à notre Roi très chrétien sur ses ennemys, rebelles, notamment pour la prise et réduction de la ville de la Rochelle ».
Le 6 Juillet 1630, une procession générale est assignée à Notre-Dame du Folgoet, le dimanche 14, « pour prier Dieu pour les nécessités publiques et le service des armes de Sa Majesté » (R. G. 473).
Au mois de Septembre 1629, c’est pour être « exempté de la contagion » que l’on se rend en procession à St Sébastien.
Le 5 Octobre 1652, pour le même motif, le Chapitre prend la délibération suivante : « Le mal est trop public pour douter que Dieu ne soit irrité contre son peuple, et comme le péril est pour tous, aussi est-il raisonnable que tous se mettent en devoir de fléchir sa justice et détourner ce fléau qui fait à nos yeux de si grands ravages dans cette contrée. Il y aura donc procession dimanche, après la grand'messe, à la chapelle St Roch, lundi, aux églises de St Pierre et des Minimes, mercredy, au Creisquer et aux Carmes, samedy, à N.-D. de Bonne Nouvelle, et ainsi chaque semaine jusqu’à la fin du fléau ».
La maladie contagieuse semble avoir affligé le Léon pendant toute cette dernière partie du XVIIème siècle. Le 26 Janvier 1664, « attendu les maladies et autres nécessités publiques, les chanoines ont advisé d’aller mercredi prochain en procession à la chapelle de St Roch, et les samedi et lundi suivant à celles de N.-D. de Bonne Nouvelle et de St François de Paule (les Minimes), où seront invités tous les fidèles du Minihy par affiches aux portes et au choeur ».
Le 17 Octobre 1669, procession à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, « pour réclamer la cessation des maladies dont le peuple de ce diocèse est présentement affligé » (R. G. 294).
Le 24 Septembre 1671, c’est l'Evêque nommé de Léon, M. de Montigny, qui est mourant à Vitré avant d’avoir pu prendre possession de son diocèse, et le Chapitre décide que pour sa guérison « on ira processionnellement chanter la messe aux Minimes, et d’ici la Toussaint on ira tous les samedis en procession à N.-D. de Bonne Nouvelle ».
Le 26 Septembre, deux jours après cette délibération, le jeune Evêque de Léon expirait à Vitré.
Outre ces processions extraordinaires, il y en avait de périodiques tous les ans à Santec et à Roscoff. « Suivant l’ancienne dévotion, est-il dit dans une délibération du Chapitre du 31 Mai 1663, la procession ira à St Adrien, à Santec ; dimanche en huit, et le dimanche ensuivant à N.-D. de Croazbaz, à Roscoff » (R.G. 291). (P. Peyron).
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