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LA PAROISSE DE SENS-DE-BRETAGNE

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Ecclesia de Sens (1092).

Altitude : 91 mètres. — Superficie : 3.081 hectares.
Population : en 1793, 1.378 habitants ; en 1902, 1.783 ; en 1911, 1.834.
Impositions anciennes (1789) : Capitation en 1783 (314 articles, environ 60 pauvres), 1.966 livres ; capitation en 1789, 1.750 livres ; vingtièmes (393 articles) 2.018 livres ; fouages ordinaires (27 feux 1/30), (?) ; fouages extraordinaires, 518 livres.
Corvée. Elle se fit en 1738 sur la route de Rennes à Fougères, au tertre et rocher de Gosné, à 2 lieues du bourg ; elle mesurait 412 toises, et comprenait 340 corvoyeurs. — En 1788, elle se fit sur la route de Rennes à Avranches, sur une longueur de 1732 toises, à 2 lieues du clocher.

La paroisse de Sens (aujourd'hui Sens-de-Bretagne), qui n'est pas comprise dans l'arrondissement actuel de Fougères, appartint, pendant assez longtemps, à la baronnie de Fougères, elle fit partie de la dot d'Innoguen de Fougères. Entrée (avec Vieuxvy) dans le partage des de Montbourcher (descendants de Tristan de Vitré et d'Innoguen), la paroisse de Sens revint, comme Vieuxvy, en 1291, au seigneur de Fougères, à la suite d'une difficulté surgie entre les de Montbourcher et le seigneur de Fougères, qui possédait une créance hypothécaire sur les terres des de Montbourcher (LE BOUTEILLER, II, 108, et III, 28-29).

Au début du XIVème siècle, Yolande de Lusignan donna la paroisse de Sens, ou plutôt la seigneurie de Sens, qui comprenait toute la paroisse et une partie de celles de Vieuxvy et de Romazy (GUILLOTIN DE CORSON, Grandes Seigneuries, 2ème série, p. 361), à Foulques de Malmains, qui la tint de Yolande à foi et hommage.

Vers 1350, à la mort de Jeanne de Malmains, mère du connétable du Guesclin, la terre de Sens revint, par droit de bail, au duc d'Alençon, seigneur de Fougères, qui la restitua au connétable (MAUPILLÉ, Soc. arch., XIII, 245). Mais elle continua de relever de Fougères.

Au point de vue ecclésiastique, la paroisse dépendait du doyenné de Fougères.

Au point de vue judiciaire, elle était comprise dans le ressort du siège de justice de Bazouges.

Et au point de vue administratif, elle entra, au XVIIème siècle, dans la composition de la subdélégation d'Antrain.

Pendant la Révolution, Sens fut le siège d'un canton du District de Dol.

En 1092, Raoul Ier de Fougères donna l'église de Sens à la chapelle Sainte-Marie du château. Lorsque cette chapelle devint le titre d'un prieuré de Rillé, l'église de Sens forma elle-même un autre prieuré de la même abbaye. Le prieuré de Sens tomba en commende ; mais les religieux de Rillé parvinrent à le faire rentrer en règle au XVIIème siècle ; et depuis lors, jusqu'à la Révolution, les chanoines réguliers de Rillé desservirent la paroisse de Sens. En 1790, le prieuré valait 1.800 livres de revenus (1.865 livres, net, dit M. Delarue). Le pourpris fut vendu, le 4 mai 1791, pour 13.100 livres ; les biens de fondation, le 17 août 1791 : 3.910 livres ; et ceux de la Fabrique, le 8 mars 1796 : 493.700 livres. (Delarue).

A Sens, il y avait d'ordinaire 3 prêtres, le prieur-recteur et deux curés ou vicaires ; mais, lors de la Révolution, il y en avait quatre, l'un des vicaires, vieillard infirme, originaire de la paroisse, M. Gilles Lodin, se faisant seconder par un autre prêtre originaire de Sens, M. Mathurin Guy.

Ce dernier seul prêta le serment (avril 1791).

Dom J.-B. Jolly, originaire de Chalons-sur-Marne, âgé de 49 ans, chanoine régulier de l'abbaye de Rillé et prieur-recteur de Sens, obéit à l'arrêté d'internement du 15 avril 1792. Il déclara son domicile à Rennes le 9 mai 1792, fut enfermé à Saint-Melaine le 14 août suivant, conduit le 8 septembre 1792 à Saint-Malo, et embarqué pour Jersey le 10.

Le vieux vicaire, M. Lodin, se rendit également à Rennes ; il descendit à la Fleur-de-Lys le 30 mai 1792 ; on ne le trouve pas aux signatures de présence ; il dut se cacher, fut arrêté et enfermé le 7 novembre 1792 à la Trinité d'où il alla au Mont Saint-Michel le 16 octobre 1793. Je ne sais ce qu'il devint ensuite.

L'autre vicaire, M. Jérôme de Collibeaux, également originaire de Sens, se rendit à Rennes le 3 mai 1792 ; il signa le registre de présence ; mais on ne le retrouve pas à Saint-Melaine ; il avait dû émigrer clandestinement à Jersey où M. de l'Estourbeillon signale sa présence. Ses biens furent vendus nationalement en 1794. Il mourut recteur de Saint-Rémy-du-Plain, le 27 juin 1821, à 70 ans.

Ce fut un prêtre originaire de Pontorson, curé de Saint-Méloir-des-Bois, M. Jacques-Noël-Gabriel du Cognet, âgé de 40 ans, qui fut élu à Dol, le 29 mai 1791, pour la cure de Sens. Il abdiqua le 3 mars 1794 et épousa, le 26 avril 1794, une femme de 51 ans. Cela ne l'empêcha pas d'être enfermé à la prison de Dol (fin juillet 1794). Il semble être resté dans cette ville après sa libération.

En 1796, du Cognet fut remplacé, comme curé de Sens, par un ancien Augustin de Rennes, devenu curé constitutionnel de St-Didier, M. Paulin-Marie Trébault. Ce prêtre prit part au synode schismatique de 1799. Il mourut recteur de Romazy en 1828.

L'ancien vicaire auxiliaire, M. Guy, resta vicaire constitutionnel à Sens jusqu'en 1794. Il abdiqua le 3 mars et se maria le mois suivant. Il mourut dans la paroisse en 1811.

Un autre prêtre schismatique, Georges Couppé, ex-curé de Noyal-sous-Bazouges vint habiter Sens après sa renonciation au sacerdoce. Lui aussi se maria, le lendemain même du mariage de du Cognet qui lui servit de témoin. Il mourut en Sens le 9 août 1734.

Enfin, le recteur concordataire fut aussi un assermenté. M. Julien Pelé, ex-vicaire, jureur, de Saint-Georges-de-Reintembault, devenu curé constitutionnel du Ferré, puis de St-Georges-de-Reintembault. C'est en cette dernière qualité qu'il adhéra au synode schismatique de 1799.

On voit combien cette malheureuse paroisse fut éprouvée et combien les scandales y furent nombreux.

En compensation, elle compte parmi ses enfants un Confesseur de la Foi, M. Pierre Bernard. Un autre de ses enfants, M. Michel Heuzé souffrit la persécution et fut enfermé au Mont St-Michel. Il mourut recteur de Brecé en 1812. En 1795, le culte avait été repris à Sens par un prêtre fidèle, du nom de Jolif ou Joly. Il ne semble pas qu'il s'agisse du prieur-recteur Jolly, mais plutôt de M. Julien Jolif, originaire de Gahard, ancien vicaire de Combourtillé, qu'on retrouve en 1797 à Saint-Médard.

Le culte orthodoxe ne fut pas exercé publiquement à Sens en 1797, l'église étant alors occupée par l'intrus Thébault, qui y resta jusqu'en 1803.

L'Administration Cantonale de Sens, grâce au zèle du Commissaire Rimasson, se montra particulièrement sectaire.

Il s'était plaint également, le 8 juin 1798, des processions faites dans les cimetières, autour des églises, alors que la loi du 7 vendémiaire an IV spécifiait que toutes cérémonies du culte étaient interdites en dehors du temple.

Répondant le 24 novembre 1798 à un reproche du Département, Rimasson avouait que les fêtes décadaires étaient négligées, et qu'il lui paraissait impossible d'empêcher de « garder le Dimanche ». On n'y pourrait réussir, selon lui, que par « l'attrait du plaisir » les jours de Décade, « la danse surtout y attirerait les femmes... ». Il lança alors, dans les communes de son canton, une circulaire aussi odieuse que ridicule : Après avoir déploré « le hideux fanatisme et la superstition », il ajoutait : « Il faut que ces monstres disparaissent ..... sous les coups de la philosophie ..... que la raison l'emporte sur les préjugés... affreux, qui depuis tant de siècles, font le malheur du monde..... ».

Et s'adressant aux agents communaux (qui alors remplaçaient les maires), il écrivait : « Tâchez de faire sentir... que le Maître de Lumière se plaît à être adoré de mille manières... qu'une messe entendue... le Décadi vaut bien celle du Dimanche ; que ce jour..., proscrit par les lois, ne doit plus être gardé... que la décade seule est le moment du repos... ». Il traitait de « ridicules » les anciennes fêtes, etc...

Les prêtres schismatiques eux-mêmes ne tardèrent pas à se moquer du Commissaire qui, après les avoir traités de hideux fanatiques, d'infâmes superstitieux, devait, en présence des événements changer de langage... ! (Delarue, I).

L'église de Sens, de construction récente, est sous le patronage de saint Sulpice, évêque de Bourges. Dans l'ancienne église se trouvait un vitrail où, selon la tradition, on voyait le portrait du connétable Du Guesclin. La mère du grand connétable avait désigné Sens comme lieu de sa sépulture. Les prééminences étaient disputées entre les seigneurs de Sens et de Bouessay.

CHAPELLES.

1° Notre-Dame, dans le bourg (détruite).

2° Saint-Gravé, au manoir de ce nom.

3° A BOUESSAY (démolie en 1852).

(Emile Pautrel).

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