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CHAPELLE NOTRE-DAME-DU-CRANN |
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Nichée au coeur des Montagnes Noires, dans un cadre verdoyant, la chapelle Notre Dame du Crann (ou Krann) attire chaque année de nombreux visiteurs, venus découvrir ses vitraux, ses retables et son pardon.
Son nom, qui sonne étrangement aux oreilles, est un vieux vocable celtique signifiant « bois, broussailles ». D’après la légende, Notre-Dame-du-Crann aurait été bâtie à la limite de trois bois.
Son calvaire porte sur son socle la date de 1781 et à son pied une statue de saint Antoine. Ce calvaire a été restauré en 1908.
Bulle papale daté du 1er août 1681. Le pape Innocent XI accorde " Plenière indulgence & remission de tous leurs pechez, à tous Fideles de l'un et l'autre sexe : qui vrayement penitens, confessez & communiez, visiteront dévotement la Chapelle de Nostre Dame de Crann ". |
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Historique.
La légende raconte qu’au XIIIème siècle, Bernard du Chastel, seigneur du Cranhuel, compagnon de saint Louis, contracta la peste lors d’une croisade. Il fit alors le voeu de construire un oratoire dédié à la Vierge sur ses terres, s’il guérissait de cette maladie. Son voeu fut exaucé et il fit bâtir (au pied d’une ancienne motte castrale) un modeste oratoire en remerciement de sa guérison.
La chapelle est réédifiée en 1535 comme en témoigne l’inscription de fondation sur une pierre du contrefort nord-ouest : " CHAPELLE FUT FOUNDEE LMVCXXXV A LONEUR DE NOT DAME DU CRAN METRE H BOUET VICERE ET I LESCOAT P FA BIEFITURS ".
Au-dessus de la porte se trouve le blason des Vieux-Châtel, seigneurs du Cranhuel. Toute la construction date du XVIème siècle, exceptés la sacristie construite en 1653 [Note : sur une petite meurtrière de la sacristie, on peut lire : " Y. GUEN COAT FRAVAL FA 1653 "], et le clocher aux lanternons datant du XVIIème. A signaler un autre blason sur le haut du pignon extérieur du choeur : il présente les armes des Kerlec'h du Chastel. Il n’est pas impossible que des éléments du premier oratoire aient été réutilisés (les remplages des fenêtres).
A mentionner quelques crossettes dont la Vierge de l'Annonciation agenouillée à son pupitre et l'ange Gabriel portant un phylactère avec l'inscription " Ave gratia plena ".
Description.
En forme de croix latine, la chapelle s’étend sur 20 mètres de long. Sa nef, large de 14 mètres, a conservé ses arcades ogivales, que l’on retrouve également le long du transept. Ces arcades pénètrent directement dans les six piliers octogonaux sans l’intermédiaire de chapiteaux.
Les murs de la chapelle sont en schiste, rehaussé de granit pour les contreforts, les encadrements des fenêtres et des portes, les crossettes et les angles des pignons.
Si aujourd’hui la voûte est recouverte de lambris et les murs tapissés de chaux, ce ne fut pas toujours le cas. Jusqu’en 1912, des peintures ornaient la voûte et des fresques animaient les murs de la chapelle. Selon les archives paroissiales, on y voyait " saint Pierre pleurant son péché, les pères de l'église latine, sainte Madeleine et Ambroise et Augustines, des têtes d'anges, ....".
Les vitraux.
Quand on entre dans la chapelle, on est immédiatement frappé par l’intensité et la bonne conservation des vitraux.
La chapelle abrite un ensemble de huit vitraux, dont sept entiers, considéré comme l’un des plus anciens et des plus beaux de Bretagne. Ces vitraux racontent, à travers 340 visages, la vie de Jésus, de la Vierge et de quelques saints. Ils ont été montés entre 1546 et 1550, par différents ateliers bretons. Ils furent, pour nos ancêtres qui ne savaient pas lire, un véritable catéchisme en images.
Ils ont été restaurés plusieurs fois au cours du XVIIème, XVIIIème, en 1914, 1918 et 2001. Ces véritables oeuvres d’art ont été classées par les Monuments Historiques en 1902.
Regardons-les de plus près :
VITRAIL DE LA NATIVITE (1546) (Bras Nord).
Attribué à un atelier quimpérois, ce vitrail retrace à travers deux scènes la naissance de Jésus : L’adoration des bergers (en haut). L’adoration des mages (en bas). En haut dans le réseau, Marie et Joseph lèvent les yeux vers Dieu le Père.
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VITRAIL DE SAINT LAURENT (1548) (Bras Nord).
Ce vitrail évoque le martyre du jeune diacre de l'Eglise de Rome, Laurent, condamné à brûler vif sur un gril au IIIème siècle. On y trouve la date de 1548 et l'inscription " CHARLES CAMPION FABRIQUE ".
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VITRAIL DE LA PASSION DU CHRIST (Dans le Choeur).
D'influence rhénane et italienne, ce vitrail retrace les douze tableaux de la Passion du Christ (de l’entrée de Jésus à Jérusalem à la Résurrection). A savoir : le jour des rameaux, le jardin des oliviers, le baiser de Judas, la Cène, Jésus devant Caïphe, la flagellation, le couronnement d'épines, l'Ecce Homo, Ponce Pilate se lave les mains, la montée au calvaire, la crucifixion, la résurrection. Dans le tympan, des scènes du Jugement dernier. Ce vitrail a été restauré en 2001, grâce au prix du concours du Pèlerin Magazine remporté par l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Spézetois.
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VITRAIL DE SAINT JACQUES LE MAJEUR (1548) (Bras Sud).
Ce vitrail évoque la fondation de Saint-Jacques-de-Compostelle (lieu célèbre de pèlerinage). Après sa mort, les disciples de saint Jacques placent son corps dans une barque qui échoue en Galice, dans le royaume de la reine Louve. On y trouve la date de 1548 et l'inscription " CHARLES QUAPION FABRIQUE " [Note : il s'agit du fabricien Campion].
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VITRAIL DE LA VIERGE (Bras Sud).
Incontestablement, ce vitrail est l’un des plus beaux et des plus mystérieux de cet ensemble. D’inspiration italienne et allemande, les deux scènes nous décrivent la mort ou dormition de Marie, en présence des apôtres (registre inférieur) et le couronnement de la Vierge (registre supérieur). On remarquera, au centre, dans le médaillon, la « transition » entre ces deux registres : Jésus porte l’âme de la Vierge.
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VITRAIL DE SAINT-ELOI (Bas-côté Sud).
Ce petit chef d'oeuvre, daté de 1550 et signé V.D. [Note : il s'agit semble-t-il des initiales du peintre-verrier Vincent Desportes de Châteauneuf-du-Faou], se rapporte à la légende de saint Eloi, évêque de Noyon, mais également patron des orfèvres et des maréchaux ferrants. Vous pouvez remarquer que Saint Eloi coupe le pied d’un cheval pour le ferrer plus aisément.
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VITRAIL DU CHRIST RESSUSCITE.
Occulus, au-dessus de la porte ouest.
VITRAIL DU BAPTEME DE JESUS (Bas-côté Nord).
Cette oeuvre d’un maître verrier quimpérois décrit le baptême de Jésus par Jean-Baptiste. |
AUTRE VITRAIL.
Cette oeuvre du bas-côté nord date du début du XXème siècle. Elle comporte des motifs floraux.
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Les retables.
Ses vitraux ont fait la renommée de la chapelle Notre-Dame-du-Crann. Mais elle possède également deux beaux retables, du XVIème siècle, en bois polychrome, de chaque côté du maître autel. Ces deux retables dédiés à Notre-Dame et à la Trinité illustrent, à travers 230 visages, quelques scènes de la Bible, de l'Ancien et du Nouveau Testament. Ils connaissent une nouvelle vie depuis leur restauration en 2001.
Retable de la Vierge.
Sur l’aile gauche (côté de l’évangile), le retable de la Vierge accueille, dans la niche, une statue de Vierge à l'Enfant, entourée d'anges musiciens. Cette statue est descendue chaque année de sa niche pour être parée de son manteau et portée en procession par des femmes lors du pardon. A ses pieds sont placés deux prophètes et les quatre évangélistes. Sur les panneaux des volets, six scènes sculptées décrivent six grands moments de la vie de la Vierge. Au-dessus, Dieu le Père est entouré de deux personnages non identifiés.
Détails des volets du retable de Notre-Dame :
La visitation. |
L'Annonciation. |
Le mariage de Marie et Joseph. |
La présentation de Marie au temple. |
La naissance de Marie. |
Les fiançailles d'Anne et Joachim, parents de Marie. |
Retable de la Trinité.
Sur la cathèdre, Dieu le Père, coiffé d’une tiare, tient le Christ ressuscité. La colombe, qui symbolisait le Saint Esprit, a aujourd’hui disparu.
Autour et devant sont suspendus des anges musiciens (une partie de ces anges ont été volés). Sur les montants, des petites niches à dais accueillent les statuettes des douze apôtres.
Dans la loggia, le Christ ressuscité est entouré de soldats assoupis.
Au-dessus, le Christ en gloire, entouré d’anges, porte les instruments de la Passion.
Détails des volets du retable de la Trinité :
L'adoration des bergers. |
L'adoration des mages. |
La circoncision. |
La fuite en Egypte. |
Jésus parmi les hommes de loi. |
La dormition de la Vierge. |
La prédelle de l’autel.
Achevée au début du XVIIème siècle, la prédelle orne le dessus de l’autel et comporte huit panneaux sculptés : à gauche, sur l’aile, la prédication de Jean-Baptiste et à droite le martyre de saint Jean l’évangéliste plongé dans une cuve d’eau bouillante.
Prédication de Jean-Baptiste. |
Deux femmes tenant un chapelet. |
Le martyre de saint Jean l'Evangéliste. |
Deux hommes tenant un chapelet. |
Retable de Saint-Laurent.
La statue représente saint Laurent en tenue de diacre tenant dans la main gauche un livre ouvert. Les volets représentent quatre épisodes de la vie de saint Laurent.
Laurent est tenu sur les fonts baptismaux. |
Laurent comparaît devant l'empereur Valérien. |
Le pape Sixte II exorcise un démon caché dans l'arbre. |
Laurent est battu. |
Autres statues et divers.
Le Christ Sauveur. |
La Vierge à l'Enfant. |
Saint inconnu. |
Saint Jacques le Majeur. |
Boîtes à crânes.
L'une des boîtes porte la date de 1806 et l'inscription "Tête de Jean Boudehen, l'autre de Marie Isabel Roi, mari et femme".
Le pardon.
Il se tient le premier dimanche après la Pentecôte, jour de la Trinité. Chaque année, lors du pardon de Notre Dame du Crann, une motte de beurre sculptée est offerte à la Vierge. Une procession des statues et des bannières est également organisée de la chapelle à l’église Saint-Pierre. Tous les Spézetois se rassemblent pour perpétuer cette tradition ancestrale.
Nota : les photos réalisées par Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.
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