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LA PAROISSE DE SULNIAC |
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Du territoire de Vannes et à collation libre, cette paroisse de Sulniac, qui passait pour une des plus mauvaises du diocèse au point de vue du temporel ou des fruits rectoriaux, possédait cependant un territoire assez étendu et une population de 1800 habitants, vers le milieu du siècle dernier [Note : Formes anciennes : Suluniac, hospitale, 1160 (D. Morice, I, 638). — Sulunyac, 1387 (chap. de Vannes). — Suillinizac, 1387 (Duché de Rohan-Chabot). — Sullunyac, 1445 (Ibid). — Susniac, 1423 (Ibid). — Suligna, 1608 (Inscription sur une cloche du Gorvello)]. Cet état d'infériorité provenait probablement de ce que les gros fruits du bénéfice paroissial n'appartenaient point au recteur, mais à l'évêque et au commandeur de Carentoir, comme on le verra plus bas.
De l'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Pierre-ès-Liens, nous n'avons rien à dire. Mais elle était loin d'être l'unique édifice religieux de Sulniac.
Cette paroisse renfermait deux trêves dans les chapelles desquelles s’accomplissaient toutes les fonctions curiales : le Gorvello et la Vraie-Croix, et chacune de ces localités possédait un établissement de chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et relevant de Carentoir.
D'après l'État de la commanderie de Carentoir, dressé vers 1644, dans la première « y a un temple appelé Saint-Jean-de-Gourvello [Note : Forme ancienne : Corvellou, eleemosina, 1160 (D. Monte, I, 638)], qui est une fort belle chapelle fondée de Monsieur Saint-Jan-Baptiste et l'Évangéliste, en laquelle il y a nombre de beaux ornements pour y célébrer le divin service, qui sont en la garde des frairiens ; ladite chapelle bien et deubment vittrée, y ayant deux cloches de moyenne grosseur, un tabernacle où repose le Saint-Sacrement, et fonds baptismaux ; et est une trêve où il y a charge d'asmes ». A ces renseignements un aveu de 1624 ajoute : « Le Temple du Gorvello, chapelle de Saint-Jean-Baptiste dans laquelle se font toutes fonctions, baptesmes, grandes messes, enterrages, croix, bannière. Autour du Temple sont trois tenues qui doivent (au Commandeur) rentes féodales et droits seigneuriaux, dîme à la 11ème ». Suivant un autre aveu de 1575, ce Commandeur jouissait du tiers des oblations et aumônes qui tombaient dans cette chapelle ; des deux autres tiers, l'un était perçu par le recteur de Sulniac et le dernier s'employait à l'entretien du bénéfice. Les fonctions ecclésiastiques y étaient remplies par un curé, nommé et rétribué par ce recteur.
Au village de la Vraie-Croix [Note : Autres noms de ce village : Bourg de l'Hôpital de Sulniac, 1522 (Chât. de Kerfily), — L'Hôpital, 1523 (Inscrip. d'une cloche, dans la 2ème chapelle de ce lieu, maintenant église paroissiale)], dit l'État cité plus haut, « distant dudit Govello demye lieue, est un autre temple appelé la Vraye-Croix, fondé de Saint-Sauveur et de Saint-Jan-Baptiste, en bonne et deub réparation. Autour de ladite église sont plusieurs tenues sur lesquelles sont deub (au Commandeur) quelques rentes avec un petit droit de dixme (à la 11ème) ; et n'y a aucun domaine ny habitation du propre de ladite commandrye ». Sur le même sujet, on lit dans l'aveu de 1624 : « Le Temple de la Vraie-Croix, où il y a croix, bannière et enterrage. Autour de ce temple est un grand village qui dépend presque en entier de la Commanderie, et les hommes sujets doivent rentes féodales et devoirs seigneuriaux, dixme à la onziesme. Les pleds généraux s'y tiennent le lendemain de la Sainte-Croix et l'on y fait venir les hommes et sujets du Temple du Gorvello et du Cour de Molac ». Les oblations et aumônes faites à cette chapelle se partageaient comme celles du Gorvello. Dans les temps reculés, il y avait là aussi un étang et un moulin qui dépendaient de Carentoir ; mais ils n'existaient plus au commencement du XVIIème siècle, époque à laquelle, « Monsieur de Vannes (l'évêque), s'estoit (déjà) saisy du droit de dixme ».
Deux chapelles s'élevaient dans le village de la Vraie-Croix. Il est facile de les confondre dans les documents qui les concernent. Celle dont il vient d'être question et qui relevait de Carentoir a porté plusieurs noms : église de Saint-Sauveur, chapelle du Temple. Reconstruite au XVème siècle et presque entièrement restaurée au XVIIème siècle, elle affectait la forme d'une croix à double croisillon, sur le modèle du reliquaire dont on va parler bientôt. C'est elle qui, placée maintenant sous le vocable de Saint Isidore, est devenue église paroissiale. L'autre, qui est proprement la chapelle de la Vraie-Croix édifice du XIIIème siècle, presque totalement rebâti au XVIIème siècle, se trouve en partie au-dessus d'une voûte sous laquelle passe le chemin de Larré. C'est dans celle-ci qu'est le curieux reliquaire renfermant une parcelle de la Vraie-Croix, dont la légende est trop connue pour qu'il y ait lieu de la reproduire ici.
Sur le territoire de Sulniac même, c'est-à-dire en dehors des deux trèves, s'élevait d'autres chapelles : celle de Sainte-Marguerite, au village de ce nom encore appelé Lesnué au XVIIIème siècle ; celle de Saint-Just, également au village de même nom ; enfin une troisième, à vocable inconnu, au hameau de Kergoh, aujourd'hui Kergo.
Revenons maintenant aux revenus du bénéfice paroissial. Nous avons déjà vu le Commandeur de Carentoir en possession de la dîme à la 11ème gerbe sur les terres du Gorvello et de la Vraie-Croix, comme aussi du tiers des oblations et aumônes faites aux deux chapelles de ces localités. Un de ces tiers seulement tournait au profit du recteur, qui, pour le reste, ne recevait qu'une portion congrue fournie par l'évêque, gros décimateur à la 33ème gerbe sur toute l'étendue de la paroisse. Le recteur se plaignait de cet état de choses et demandait en vain que les navales lui fussent abandonnées et qu'on voulût bien fournir les pensions de ses deux curés.
Sur cette paroisse, il ne s'était probablement fondé qu'un seul bénéfice secondaire, en dehors des deux établissements déjà mentionnés. Nous ne connaissons, en effet, que la chapellenie de la Vraie-Croix, présentée par le seigneur des Ferrières et desservie de deux messes par semaine, le mercredi et le vendredi, dans la chapelle de la Vraie-Croix sur la voûte.
Recteurs de Sulniac.
...1456.... Jean Nobile, d'Arzon et bachelier in utroque jure, était
encore recteur de Silfiac en 1475, date de sa mort.
1501. R. Jean des Fontaines aussi vicaire perpétuel de Saint-Gilles-Hennebont,
résigna en Cour de Rome.
1516-1532. Jean ou Yves Nobile.
1532-1545. R. Olivier Loillicart, recteur
aussi de Croixanvec et chanoine de Vannes, résigna au commencement de l'année
1545, en faveur du suivant, et peu de temps avant de mourir.
1545-1552.
Pierre Le Mauff, neveu du précédent et vicaire perpétuel de
Saint-Gilles-Hennebont, eut à se défendre contre Gabriel de Quifistre. Il mourut
le 8 août 1552, et eut, peut-être, pour successeur le chanoine Guillaume du
Quirizec, qui, à sa mort, prit la ferme des annates de Sulniac.
....-1579. Pierre Hervio.
1579-1597. Jean Hervio. Peut-être ne disparut-il pas
avant 1610 et eut-il pour successeur immédiat Guillaume Hervio ?.
1605-1611.
R. Gilles Siné résigne entre les mains du Pape, le 13 juillet 1611, en faveur de
Pierre Le Mouen, avec réserve d'une pension de 120 livres.
1610-1621.
Guillaume Hervio, de Sulniac, tonsuré à Rennes le 5 juin 1610, se trouve dès la
même année avec le titre de recteur de sa paroisse natale. Il eut de très
nombreux compétiteurs. Accusé d'adultère, il fut condamné à mort, le 13 mai
1621, par le Présidial de Vannes, et résigna, le 6 juillet suivant, entre les
mains du Pape. Fut-il réellement exécuté ? Peut-être en effigie ? Après sa
condamnation, de nombreuses provisions furent délivrées par dévolut sur lui ;
mais qui lui succéda ?
1626-1636. Gabriel de Quifistre porte pendant 10 ans le
titre de recteur de Sulniac ; mais le fut-il véritablement ? Il devint ensuite
recteur de Plouay.
....1639... Noël Jagu.
1643-1614. Jean Thibault, pourvu le
14 juillet 1643, disparaît en 1664 et ne dut pas mourir ici.
1664-1675.
Jean Jollivet, de Sulniac, décédé à Vannes, le 15 janvier 1675, fut inhumé, le
16, dans l'église de sa paroisse.
1675-1682. Jean Hulbert, prêtre à Sulniac
avant d'en être recteur, fut enterré dans son église, le 21 février 1682.
1682-1684. François Le Fresne.
1685-1699. Pierre Massé, mort le 18 avril
1699, fut inhumé, le 19, dans le cimetière, auprès de la porte de Sainte-Anne.
1699-1707. Olivier Baniel, curé de l'Ile-aux-Moines, pourvu par l'évêque le 9
mai 1699, prit possession le 15. C'était un des missionnaires du diocèse. Décédé
subitement, à l'âge de 50 ans, le 7 décembre 1707, il fut enterré dans le
cimetière, auprès du reliquaire.
1708-1722. R. Pierre Morice, prêtre du
diocèse, pourvu par l'évêque, le 26 janvier 1708, prit possession le 10 février.
Déjà recteur de Saint-Nolff, il résigna entre les mains de l'évêque, en janvier
1722.
1722-1723. Louis Le Boëdec, prêtre du diocèse de Cornouaille, pourvu
par l'Ordinaire le 11 janvier 1722, prit possession le 15. Il ne mourut pas à
Sulniac.
1723-1738. R. Pierre Le Portz, prêtre du diocèse, pourvu par
l'évêque le 15 mars 1723, prit possession le 18. Devenu recteur de Saint-Nolff,
il résigna entre les mains de l'Ordinaire, en janvier 1738.
1738-1746. Jean Le Jeune, recteur de Saint-Allouestre et Buléon pourvu par
l'évêque, le 18 janvier 1738, prit possession le 28.
1746-1748. R. Yves
Morgan, de Séglien, pourvu en cour de Rome, le 28 mars 1746, sur résultats
favorables du concours du 17 février précédent, prit possession le 19 mai. Il
donna procuration, le 24 avril 1748, pour résigner à Rome en faveur du suivant
et devenir recteur de Plouray.
1748-1772. Jean Le Pichon, originaire et
sacriste de Saint-Patern, pourvu par le Pape, le 16 mai 1748, prit possession le
10 juillet. Décédé, à l'âge de 72 ans, le 31 décembre 1772, il fut inhumé dans
le cimetière, le 1er janvier 1773,
1773-1782. R. Jean-Pierre Le Digabel, de
Theix et curé de Sulniac, pourvu par l'évêque, le 18 février 1773, prit
possession le 7 mars. Pour devenir recteur de Saint-Nolff, il résigna à Vannes
en août 1782.
1782-1793. Jean Le Bourhis, de Cléguérec et curé de Berric,
pourvu par l'évêque, le 20 août 1782, prit possession le 3 septembre. Ayant
refusé de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du Clergé, il
dut se déporter. Avec son curé Marie-Louis Lauzer, il prit, en septembre 1792, à
Sulniac, un passe-port pour l'Espagne, où il mourut l'année suivante.
(Abbé Luco).
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