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VISITE DU CHÂTEAU DE LA CONNINAIS A TADEN (1932) |
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L'antique manoir ou château de la Conninais où nous arrivons en descendant la route de Dinard au sortir de la ville, se cache au milieu d'une magnifique et riche frondaison de vieux arbres. Nous prenons le chemin de l'entrée. Nous franchissons un pont rustique, qui enjambe le ruisseau d'Argantel, dont les eaux coulent lentement dans le bas du vallon. Il y a là aussi la fontaine d'Argantel à laquelle jadis on attribuait un renom et des vertus particulières ; elle n'avait pas comme sa voisine « La fontaine des eaux » où nous passerons bientôt en rentrant à Dinan, une réputation de guérisseuse. On disait « Que plusieurs femmes avaient là retrouvé leur jeunesse ».
Qui ne tenterait l'expérience, on n'en saurait rien, la fontaine est muette !!. Nous avons cherché la Vierge rustique de la grotte des Sources et ne l'avons pas trouvée.
Nous longeons ensuite une pièce d'eau, sorte d'étang, aux eaux mortes où se reflètent les grands arbres qui l'entourent et les constructions d'une partie du château. Mais bientôt nous avons devant nous l'entrée du manoir et à gauche nous apercevons la façade de la chapelle ombragée sous de grands arbres.
La façade de cette chapelle a un certain intérêt.... Une niche du XVIIème siècle avec une Vierge.... les armoiries des du Chastel. La porte clôturée d'une grille curieuse que l'on nous dit provenir de l'hôtel du Vieux-Gouvernement à Dinan. Nous avons l'impression de visiter un musée d'antiquités, car dès en arrivant dans cette chapelle du XIXème siècle une collection de vieilles pierres et vieilles choses. Il en sera de même dans le manoir dont une certaine partie architecturale provient de régions éloignées.
Nous pénétrons dans la cour d'honneur on nous sommes fort aimablement reçus en 1932 par le propriétaire actuel, M. Nafylian de Buyer. C'est à ce moment que M. du Guerny donne un aperçu de la vie de ce château, et nous fait suivre les différentes familles qui y vécurent.
Alain Mucet, au début du XVème siècle est le premier seigneur de la Conninais dont on ait trouvé trace. Il est fort probable que ce fut lui qui éleva cette vieille tour, que la légende nomme « tour d'amour ou tour du péché ».
Une petite fille d'Alain Mucet et héritière de la Conninais, épousa, vers 1500, N.-H. Olivier Melas. Ils habitaient Dinan, vers 1513. Ils rendirent aveu de la Conninaye en 1539.
La fille d'Olivier Melas et d'Estasse Mucet, épousa vers 1530 Jacques Vallée, de la Maison du Val.
Le manoir de la Conninais devait rester dans cette famille jusqu'au 17 janvier 1743, date du mariage de Françoise de la Vallée avec Louis-Jean du Chastel, seigneur de la Rouaudais, né à Dinan, en 1717.
Le 27 juillet 1785, Louis-Jean du Chastel mourait à la Conninais. Son fils, Louis-François Tanguy, dit le comte du Chastel, y habita jusqu'en 1791. La Révolution arrive, le comte émigra à Saint-Domingue, il mourut à Philadelphie le 5 juillet 1798.
En 1794, les biens du comte sont confisqués. Le 30 avril de cette année, le citoyen Gilles Broussais-Lagrée en devint acquéreur pour la somme de 30.000 livres. Le manoir est ensuite exproprié et de nouveau adjugé à Jean Deshais, demeurant à Saint-Malo. Ce dernier le revendit en 1820 à sir John Surtess. Possesseur du manoir, M. Surtess maria sa fille, Sarah, avec le vicomte du Chastel, fils de l'ancien propriétaire du château. Devenue veuve, Sarah Surtess épousa à Taden, Louis de Quérangal de Villeguries. Elle mourut à Dinard en 1892. Sa fille Marie du Chastel épousa en 1852 Louis-Marie Rouxel de Villeferon. A sa mort, en 1902, la propriété de la Conninais fut acquise par le comte de Gasquet-James.
Après l'historique de ce manoir, M. Nafylian de Buyer nous fait visiter le château. C'est d'abord la tour de l'abbé du Chastel, la plus vieille, accostée de sa tourelle ou s'enroule l'escalier. Le corps principal du château est composé de deux bâtiments inégaux. L'étage de l'un d'eux est surmonté de mansardes.
Les modillons soutiennent les toitures. L'autre se termine par deux tours. Voici la porte d'honneur en style Renaissance. Deux cariatides soutenues par des pilastres et surmontées d'un chapiteau que cintre un mascaron, soutiennent l'entablement. Il est surmonté d'un écusson avec deux lions en soutiens. Le marteau révolutionnaire est passé là, il a nivelé les signes héraldiques.
Nous entrons dans une vaste salle avec poutres apparentes. Elle est meublée avec un goût parfait, nous y reconnaissons des meubles de la région de Saint-Malo. Ce qu'il faut remarquer dans chacune des salles où nous passons ensuite, ce sont les cheminées monumentales, au-devant une colonne centrale.
Au premier étage, où l'on monte par un escalier à vis, nous rencontrons des salles garnies de boiseries Louis XV et Louis XVI dont une toute décorée de peinture aux chinoiseries de composition parfaite formant un ensemble du meilleur goût. Les autres parties du château sont de restauration récente (1904). Nous ressortons par le jardin, où nous pouvons apercevoir le colombier. C'est un monument véritable, il contient mille boulins !! Ce qui permet d'abriter autant de couvées de pigeons, mais aujourd'hui le logis est vide dans ses multiples alvéoles.
(M. du Guerny, 1932).
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