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LE MANOIR DE BIENASSIS A TREDANIEL

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Dans le petit bourg de Trédaniel près de Moncontour-de-Bretagne, on voit encore au voisinage immédiat de l'église, le manoir de Bienassis. C'était autrefois la principale résidence de la famille Gouyquet, d'ancienne noblesse de la région, devenue protestante au XVIème siècle [Note : René Tostivint : La famille Gouyquet et le protestantisme. — étude publiée dans « Le Lien » bulletin de l'Eglise Réformée de Saint-Brieuc. N°s 82, 83, 84, etc. Hors commerce. Peuvent être consultés aux Archives départementales]. Ils avaient aussi d'autres domaines.

Au manoir du Vaupatry, en Plémy, on peut remarquer le blason des Gouyquet « d'azur à la croix engreslée d'argent contournée de quatre roses de même ». Ce blason a eu la chance de n'avoir pas été comme tant d'autres, martelé sous la Révolution.

A peu de distance, un hameau nommé la Ville-Pierre, conserve, hélas bien délabré, l'ancien temple protestant construit en 1558. La toiture s'effondre et, les piliers de la façade menacent de s'écrouler. Une restauration urgente s'impose pour sauver un témoin unique sans doute en Bretagne, d'une époque peu connue de notre histoire. En face, une maison d'époque, ayant gardé sa porte cintrée, et maintenue en parfait état par son actuel propriétaire, est l'ancien presbytère protestant.

Toujours en Plémy, et dans la paroisse qui portait ce nom au temps des Gouyquet, se trouve, au voisinage immédiat de Moncontour, le Vauclerc.

Ici était une maison forte. On voit encore nettement les restes des rainures des anciens vantaux extérieurs, puis on passe sous la grande arcade intacte d'une porte charretière, et l'on aperçoit la porte sculptée, de style gothique flamboyant d'un bâtiment communément appelé l'ancienne chapelle du XVème siècle. Des sculptures remarquables se détachent avec un relief rarement aussi important. Le fermier a l'amabilité de montrer aux visiteurs une magnifique cheminée d'époque située à l'étage de ce même bâtiment.

A Trédaniel même, au lieu de constructions devenues fermes, est une maison d'habitation soigneusement entretenue. C'est le manoir de Bienassis qui fut la principale résidence des Gouyquet, et voisine l'église de Trédaniel.

Il y eut des conflits entre l'église catholique et les possesseurs de Bienassis, lorsque ces derniers devinrent protestants tout en gardant leurs prééminences seigneuriales. Un cas analogue se produisit à Quintin lors de l'acquisition du comté par Amaury III, marquis de la Moussaye, époux d'Henriette de la Tour d'Auvergne, soeur du célèbre Turenne [Note : René Tostivint : La famille Gouyon de la Moussaye et le protestantisme dans le Comté de Quintin. Bulletin de l'Association Bretonne n° 81, 1972].

Le regretté R.-P. Berthelot du Chesnay m'a indiqué l'existence à la bibliothèque municipale de Rennes du manuscrit 2759. pièce 68, qui est un factum de neuf pages des chanoines de la cathédrale de Rennes contre « escuyer Jean Gouicquet, sieur de Trédaniel ». L'orthographe « Gouicquet » est moins communément employée que celle « Gouyquet ».

Sur la façade de Bienassis est encastrée une pierre avec l'inscription Gouyquet 1813. Mais l'édifice est bien antérieur, et cette pierre rappelle seulement le séjour que fit ici Joseph Gouyquet de Bienassis qui mourut à Rennes en 1831 [Note : Berthelot Du Chesnay (grand-père du P. Berthelot du Chesnay) : Trédaniel notice historique et géographique : dans Mémoires de la Sté d'Emulation n° 34, 1896].

Le premier Gouyquet que nous trouvons — d'après Kerviler : les familles bretonnes — est Alain Gouyquet de Pleineville, en la paroisse St-Michel de Saint-Brieuc, il vivait au XIVème siècle et mourut au siècle suivant en 1444.

Ses descendants comparaissent à des « Réformations de la noblesse ».

L'un d'eux, Roland Gouyquet dit « le capitaine Gouyquet » fut gouverneur de Guingamp [Note : Sa vie a été étudiée par Sigismond ROPARTZ : Histoire de Guingamp. HABASQUE : Recherches historiques sur les Côtes-du-Nord].

Une branche de cette famille qui avait reçu par mariage la seigneurie de Bocozel, en Corlay, resta catholique, alors que les Gouyquet de Trédaniel devenaient protestants.

En 1555, Jacques Gouyquet du Vaupatry rend hommage au duc d'Etampes. De son mariage avec Françoise de Visdeloup, il eut 7 enfants, parmi lesquels trois garçons : Abel, Isaac, et Gilles, et quatre filles : Prigente, Madeleine, Marie et Esther. Il meurt en 1602.

Ainsi que le fait remarquer Kerviler, l'apparition de plusieurs prénoms bibliques montre qu'il avait embrassé le protestantisme, soit en style d'époque la R.P.R. — religion prétendue réformée. — C'est lui qui fit construire le temple de la Ville-Pierre en 1558.

Son fils Abel Gouyquet, sieur du Vaupatry, joua un rôle important, sous le nom de « capitaine Trédaniel » comme adversaire en Bretagne du duc de Mercoeur, chef de la Ligue Catholique [Note : Abbé Raison Du Cleuziou : Un capitaine protestant des Guerres de la Ligue : Abel Gouyquet sieur du Vaupatry. Mémoires de la Sté d’Emulation t. 79, 1949-1950].

Louis XIV signe en 1685 (18 octobre), la Révocation de l'Edit de Nantes. En date du 9 novembre 1685 il ordonne une enquête sur les biens des protestants. Nous avons les notes et la correspondance du Marquis de la Coste, lieutenant pour le Roi en Basse-Bretagne et l'un des commissaires départis (c.a.d. désignés) pour assurer l'exécution du plan formé par Louis XIV contre les protestants.

Le texte des lettres adressées par les Gouyquet M. de la Coste donne des précisions sur leur famille, et l'ambiance d'inquiétude dans laquelle ils vivaient.

Je laisse volontairement de côté dans ces notes succinctes, la suite de l'histoire protestante de la famille Gouyquet.

(René Tostivint).

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