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L'EGLISE SAINT-BRANDAN DE TREGROM |
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L'église Saint-Brandan est en forme de croix latine, elle comprend une nef, avec clocher-mur et bas-cotés de six travées, et un choeur. Au droit de la dernière travée, deux chapelles en ailes forment les bras de la croix peu accentués.
L’édifice actuel conserve des restes importants des XVème et XVIème siècles, mais a été reconstruit en grande partie à la fin du XIXème siècle.
La partie basse du pignon occidental date du XVème siècle, ainsi que les ailes, qui ont conservé leurs enfeux anciens ; la sacristie date du XVIème siècle ; la nef fut restaurée en 1709 ; enfin le choeur, le haut du pignon ouest et la nef, commencés à reconstruire en 1895, furent terminés en 1896. Les travaux débutèrent sur les plans de M. Yves-Marie Morvan, dit Morvan bihan, du Vieux-Marché, qui décéda pendant, leur exécution, et furent terminés par M. Joseph Morvan, architecte à Saint-Brieuc, et parent du précédent.
A l'intérieur, dans le transept Sud, on distingue l'enfeu des seigneurs de Coëtleguer qui furent, dit-on, les fondateurs de l'église. On peut remarquer des retables du XVIIème siècle, la statue de Saint-Brandan, un bénitiers du XVème siècle (classé), sans oublier le dallage en granit ainsi qu'une croix en shiste.
Deux retables du XVIIème siècle.
Retable de l'aile droite :
Retable de l'aile gauche :
Statues anciennes de la sainte Trinité, sainte Vierge, saint Brandan, saint Tugdual, saint Yves, saint Jean-Baptiste, saint Nicolas.
Vitraux.
Chemin de croix.
Divers.
Dans le cimetière, cercueil monolithe appelé le tombeau de saint Brandan.
Ce sarcophage monolithique est daté de l'époque carolingienne (IX-Xème siècle) ou romane. S'agit-il d'un reposoir, servant de sépulture temporaire durant la cérémonie funéraire ?. La légende dit aussi que ce cercueil était l'embarcation utilisée par le moine irlandais, navigateur réputé pour venir évangéliser le Trégor.
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PROCÈS VERBAL DE 1604 SUR LES PRÉÉMINENCES EN L'ÉGLISE DE TRÉGROM.
Au XVIème siècle, la famille de ROSMAR de KERDANIEL, comme héritière de celle de COATLEVEN, et celle de KERSAUZON, comme héritière de celle de COATLEGUER, se disputent la prééminence en l’église de Trégrom. Charles de KERSAUSON aurait, dans la nuit du 9 décembre 1603, envoyé des domestiques effacer, dans l'église, les écussons peints représentant les armes de Coatléven.
A la demande de Pierre de ROSMAR de KERDANIEL (1), suite à sa plainte contre des actes de malveillance au préjudice de ses droits de prééminence en l'église de Trégrom, Jan du TRÉVOU, conseiller du roi et son alloué en Tréguier (2), se rend à Trégrom le 9 février 1604, pour dresser l’état des prééminences en l’église paroissiale. Pierre de ROSMAR est présent mais la famille de KERSAUZON n'est pas représentée.
Sont également présents pour donner des renseignements sur les armoiries messires Guillaume Pluzunet curé, Mathieu le Goaz, Yvon le Boudec et François Tilly prêtres ainsi que les nobles Roland le Nas sieur de Kernasquiriec, Claude Hemery sieur du Gouer et Pierre Beresay sieur de Coat ar Rivet.
Le procès-verbal décrit un certain nombre d’écussons, tant en bosse de pierre (sculpture) qu’en peinture. Il note que les peintures ont été rafraîchies récemment.
A l’extérieur on trouve des écussons en bosse de pierre :
- au
pignon du porche un lion rampant, écusson de COATLEVEN, et un
écusson en alliance dudit lion rampant avec deux chevrons brisés et le lambeau
au dessus, l’alliance étant celle de COATLEVEN avec PLOESQUELLEC et BRUILLAC.
- Au midi, au dessus d’une vitre, un lion rampant.
- Au pignon du reliquaire,
un lion rampant.
Dans
l’entrée du porche :
- au pied d’une image, un écusson
en bosse, trois molettes en lambeau et trois molettes au champ, armes de
KERNAMAN.
- au dessus de l’image, deux écussons en bosse d’argent et lion de
gueules rampant (COATLEVEN), une lisière et, plus haut, un lion en alliance de
gueules un croissant et cinq coquilles d’argent (alliance de COATLEVEN et
TRAUPONT).
- écussons en alliance de COATLEVEN avec BOISEON, BRUILLAC,
KERGRIST et KERBUZIC.
- écusson d’azur à trois molettes et un chevron d’argent
(ROSMAR) (le chevron devrait être brisé).
- écusson de la demoiselle compagne
du sieur de KERDANIEL (Françoise de LARMOR, dame de Tréveznou), argent semé de
macles de gueules et d’hermines de sable et d’une fasce de gueules au milieu de
laquelle il y a une coquille d’argent.
A l’intérieur, dans l'aile du coté de l'évangile, se trouve la chapelle privative du sieur de KERDANIEL qui mesure 22 pieds de long sur 8 à 9 de large. Elle contient de nombreux écussons, des escabeaux, et on note la présence de lisières.
La maîtresse vitre (vitrail principal) de l’église présente des écussons du lion rampant et de ses alliances et, au milieu et en haut de gueules à sept annelets d’or (TONQUEDEC), en dessous l’écusson de COATLEVEN et en bas celui de KERNAMAN.
Dans l’ensemble de
l’église, outre celui de COATLEVEN, de nombreux écussons sont visibles, certains
en plusieurs exemplaires :
- en alliance de COATLEVEN avec BRUILLAC, KERNAMAN
et TRAUPONT.
- d’azur à trois molettes et un chevron d’argent (KERDANIEL),
seul ou en alliance avec sa compagne.
- de gueules à sept annelets d’argent
(TONQUEDEC).
- au chef d’or à trois molettes d’azur et champ d’azur à trois
molettes d’or (KERNAMAN).
- d’azur à trois châteaux d’argent (COATLEGUER).
-
de sable et une frette d’or et un annelet d’argent (KERBUZIC).
- d’or à six
tourteaux et un croissant de sable (KERGRIST).
- d’argent à trois chevrons de
gueules brisés (BRUILLAC et PLOESQUELEC).
- d’azur à trois rencontres de
léopard d’or et un chevron d’argent (BOISEON).
- des écussons effacés.
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(1) Pierre de ROSMAR (1570, 1625) est fils de Prigent
de ROSMAR et de Marie de COATLEVEN.
(2) Jan du TRÉVOU, écuyer seigneur du
Baloré, sénéchal de Lannion (Généanet, généalogie Hamet). Alloué : le second des
juges, le premier étant le sénéchal. En 1604, Jan du TRÉVOU n’était pas encore
sénéchal.
(Source : AD22-1E3494ns et Claude Gautier).
Nota : les photos réalisées par Roger Frey sont la propriété du site infobretagne.com.
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