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LES CONFRERIES, INDULGENCES ET PRIVILEGES DE TREGUIER

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Confréries de Tréguier

Parlons maintenant des Confréries établies dans la cathédrale de Tréguier, non pour en faire l'historique, mais pour indiquer les revenus qui y étaient affectés. 

 

Saint Tugdual.

C'était la Confrérie des tisserands et filotiers. Elle percevait une livre de cire de tous les apprentis, de tous les compagnons et maîtres tisserands, et des marchands de fil, lorsqu'ils tiennent boutique au marché de Tréguier. L'ancien usage est d'apprécier à 12 sols chaque livre de cire, d'après une décharge de comptes de 1665, signé : L'hostis. 

Dans un compte rendu devant le seigneur Evêque, ayant pour adjoint le greffier de l'officialité, Robert, le 11 septembre 1659, sont marquées les rentes suivantes : 

Sur liorz parc an moullec, par François Le Guen. .... 1 livre. 

Sur mez-an-guin, Minihy, par les mineurs de Mme de Kerousy. ...... 6 livres. 

Sur la maison de M. de Beauchesne, après, de M . de Kéridreux. ...... 12 livres. 

Sur liorz an orson, en Trédarzec. ........    4 livres. 

Sur une maison, rue Poissonnerie, héritage de P. Lourec. ...... 7 sols. 

Sur une maison et parcelle de terre rue Poul Raoul. ........ 2 livres 8 sols. 

Sur une autre maison, même rue, Y. Johannet. ........... 3 livres. 

Sur la maison Marguerite Guiniou, grand'rue. ........... 7 sols. 

Pour la réception dans la confrérie, chaque membre payait ............ 3 livres 4 sols. 

Il se disait une messe tous les dimanches et mercredis sur l'autel de la Confrérie. 

 

Confrérie Saint-Yves.

Elle avait autrefois pour gouverneur des prêtres, des nobles ou des bourgeois. Elle n'a jamais eu de revenus ; son fonds était les aumônes qu'on ordonnait en justice pour les adjudications, les dissolutions de mariages, et les réceptions des confrères. Et s'il y a eu des rentes autrefois, tous les titres sont perdus. A quelle époque remonte cette confrérie ? On ne saurait le dire ; au moins à la même époque où fut érigée à Rome une confrérie de Saint-Yves. A la prière de la reine Anne de Bretagne, femme de Louis XII, et du cardinal Guibé, Léon X « accorda l'érection d'une confrérie considérable à Saint-Yves, de Rome, pour les personnes de l'un et l'autre sexe, le 8 avril, avec des grâces et des privilèges considérables » (Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, p. 832.) Il s'établit des confréries de ce nom à Lannion, à Guingamp où elle existe encore au début du XXème siècle. 

 

Confrérie de Notre–Dame de Pitié. (C'est la confrérie des apprentis et maîtres tailleurs) 

Elle avait comme revenu annuel : 

1° Sur la maison Pierre Barac'h, rue Saint-François. ....... 12 sols .  

2° Sur la maison des demoiselles Meunier, rue des Poissonniers. .......... 3 sols. 

3° Sur une maison, rue des Perdrix. .......... 1 livre. 

4° Sur un petit jardin, près la demeure d'Henri Le Gueult. ..........  1 livre. 

5° Les garçons tailleurs, à leur entrée en apprentissage paient. ..... 12 sols. 

6° Après l'établissement, pour droit d'ouvrir boutique. ......... 1 livre 4 sols. 

7° Les maîtres tailleurs, suivant un ancien usage, paient, à Pâques. ............ 1 sol.

 

Confrérie du Saint-Rosaire.

Les actes capitulaires portent l'érection et fondation du Saint-Rosaire en l'église cathédrale, par noble et discret messire Michel Thépault, chanoine, et l'approbation des évêque et Chapitre. « Il veut qu'une messe basse soit célébrée en la chapelle du Rosaire, en l'honneur de la glorieuse Vierge, à toutes les fêtes d'icelle et à chaque premier dimanche du mois, par un chapelain que le Chapitre, après le décès du fondateur, nommera et instituera. A la fin de la messe, se dira le De profundis sur la tombe qui lui est concédée par le Chapitre dans la dite chapellenie ». Cette confrérie est dotée de trois sommes de froment payables par le procureur de la fabrique, ainsi qu'il est rapporté par l'acte de donation, daté de l'an 1635, signé par Noel Deslandes, évêque, et M. Thépault. 

 

Confrérie du Saint–Sacrement.

Les renseignements se réduisent à quelques lignes concernant les rentes affectées à cette confrérie. 

Mlle du Portal doit une rente de ........... 6 livres. 

Jean Ménard, sur une maison dans la grand'rue. ....... 2 livres 6 sols. 

Sébastien Le Gueult, sur une maison rue St-André. ........  1 livre 4 sols. 

Yves Le Béver, sur Parc-ar-forn, Minihy. ......... 7 livres 10 sols. 

Sur Loguel ar Pezron, en Penvénan, il est dû. ........  3 livres. 

Les Paulines doivent .........  16 sols. 

Mlle Mercier, sur une maison, rue du Collège ............ 3 sols. 

Sur une maison, rue des Perdrix, Catherine L'hoguillard doit ......... 1 livre 10 sols. 

Sur maez ar men, en Langoat, la veuve Trémel doit ....... 1 boisseau froment. 

Le gouverneur de la fabrique recevait ces revenus et devait faire dire une messe à note le jour de la fête de Saint-Jacques, 1er jour de mai, devant l'autel du Saint-Sacrement. 

En 1651, M. et Mme Gravé, enterrés à l'entrée du choeur du Duc, avaient donné 50 livres de rente à la confrérie du Saint-Sacrement. L'acte de fondation stipulait « que deux du choeur porteraient le petit dais quand on communie les malades à domicile, et toucheraient chaque fois 18 sols. Les deux porte-flambeaux, qui étaient en surplis, comme à la procession du Sacre, avaient chacun deux liards ; les flambeaux étaient de cire blanche. Depuis la vente des biens de la famille Gravé, cette rente est perdue, comme beaucoup d'autres ».

D'après M. Chardin, une famille de ce nom, du ressort de Saint-Malo, portait : d'azur au chevron d'or, accompagné de 3 losanges de même (Bulletin monumental).

 

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Il nous reste à parler des Indulgences et faveur accordées par les Papes, les ducs de Bretagne et les rois de France au chapitre et à la cathédrale de Tréguier « par dévotion à saint Tugdual et saint Yves »

Les originaux ont disparu, sauf la Bulle de canonisation de saint Yves, qui est aux Archives. Elle a été transcrite par M. l'abbé Daniel, curé-archiprêtre de Dinan. Ce que je donne ici n'est en quelque sorte qu'un inventaire, mais garanti toutefois, des pièces importantes dont la perte est déplorable.

 

Indulgences et Privilèges

1° Il y avait trois bulles de Notre-Saint-Père le Pape Clément VI touchant la canonisation et translation du glorieux saint Yves, et concession d'indulgences, à perpétuité, à tous les fidèles qui visiteront l'église, chapelle et tombeau dudit Saint, tant aux deux fêtes principales que durant les octaves. Les bulles sont données à Avignon les années six et septième du Pontificat, c'est-à-dire 1348 et 1349. 

En effet saint Yves fut canonisé le 19 mai 1347 ; et quelques mois après, le 29 octobre, on releva de terre ses ossements sacrés qui reposaient dans la cathédrale. Depuis cette époque, la fête de saint Yves, au 19 mai, et celle dite d'hiver, au 29 octobre, sont célébrées fidèlement par tous les vrais chrétiens du pays de Tréguier. 

2° En 1472, 1e Pape Sixte IV porta sentence d'interdit et excommunication majeure « sur tous pirates, corsaires, pillards et larrons tant par mer que par terre, d'Angleterre et autres provinces, troublant et inquiétant les pèlerins et personnes dévotes qui visitaient l'église cathédrale de Tréguier, pour gagner les indulgences y concédées ». L'exécution de la. dite bulle est renvoyée au cardinal Allain, de Sainte-Praxède, aux abbés de Sainte-Croix et de Beauport, et fut donnée à Rome, l'an de l'Incarnation de Notre-Seigneur 1472. Signé sur le pli : J. de Luca, et scellé avec un fil de soie jaune. 

3° Trois lettres missives, l'une de la congrégation Saint-Louis, à Rome, et les autres du sieur Bocon, chanoine de Léon, touchant la demande et la réception des reliques du glorieux saint Yves, envoyées aux prêtres de cette congrégation, en la dite ville de Rome, par les sieurs chanoines et chapitre de Tréguier, par ministère du sieur Bocon. Les lettres sont datées de l'an 1637. 

4° Reconnaissance de Messire Jean-Baptiste de Kerguezay, seigneur du Keruel, « d'avoir été saisi d'une boîte d'argent par les seigneurs Evêque et chapitre de Tréguier dans laquelle étaient enfermées et cachetées des reliques du glorieux saint Yves, pour être présentées à Sa Majesté Louis XIII ». Acte du 7 avril 1639. Signé J. B. de Kerguezay de Keruel. 

5° Requête présentée par les PP. provincial et définiteur et autres supérieurs du tiers ordre de Saint-François, de la province de Saint-Yves, en France, pour obtenir des Evêque et Chapitre de Tréguier une parcelle des reliques du glorieux saint Yves, à eux donné pour Patron, pour être exposées en leur couvent de Nazareth, à Paris. La dite requête signée F. Drontius, magister provincialis, frères Hyerosme de Lisieux, et fr. Anth. de Sens, définiteurs provinciaux. 

 

Privilèges pour le Chapitre

1° Sous ce titre, le mémoire du chanoine Burlot mentionne tout d'abord les « Lettres du roi Charles, duc de Bretagne et Vicomte de Limoges, et Jeanne, Duchesse, dame et héritière desdits lieux, par lesquelles en considération de la dévotion qu'ils avaient aux reliques du glorieux saint Yves, dont le corps repose en la cathédrale de Tréguier, et pour avoir eu des reliques dudit Saint pour envoyer à leur cousin le Roi de Cypre, délivré d'un grand péril, par l'intercession dudit Saint, les Evêque, Chantre et Chapitre et gens de l'église cathédrale sont déclarés exempts de tous impôts, gabelles, aides, subsides et redevances quelconques qu'on pourrait prétendre et lever sur les vins, blés, chairs et autres choses nécessaires pour leur vie, ou sur les fruits provenant de leurs bénéfices, à les pouvoir vendre, changer, charger et décharger à l'avenir et à perpétuité, en tous les ports et hâvres du dit évêché… Ces lettres concédées par le duc de Bretagne, Charles, visitant le tombeau de Saint Yves, en l'église de Tréguier, le 26 avril 1364 (Nota : 1635, d’après Albert Le Grand), et par ladite duchesse, à Nantes, le jour de la nativité de saint Jean-Baptiste, an suivant, signées et scellées »

2° Lettres de sauvegarde du Roi concédées par Bertrand du Guesclin, duc de Molines, connétable de France, à l'évêque de Tréguier et à son Chapitre, « à pouvoir jouir de leurs franchises, privilèges et libertés de charger et décharger leurs denrées et marchandises, sans empêchement de Nully ». Ces lettres sont du 11 juillet 1373, signées par M. le connétable, — Régnault. 

3° Lettres du « duc Jean de Bretagne, comte de Montfort, portant confirmation des privilèges susdits en faveur des évêque et chanoines de Tréguier ». Données à Nantes, le 23 janvier 1388, signées par le Duc. — de Margne — et scellées. 

4° Lettres du duc de Bretagne portant exemption à l'évêque de Tréguier, Pierre Piédou, et au collège de sa cathédrale, de tous devoirs d'entrée et sortie aux hâvres de Lantréguier et de la Roche-Derrien, — du 15 mai 1394. — paraphées Olivarius Ernaudy.

5° Lettres « du duc de Bretagne portant défense d'appeler les Evêque, Chantre et Chapitre et collège de Tréguier hors de la province de Bretagne, pour quelque cas et matière que ce soit, s'il n'est privilégié et s'il n'y a pas mandement spécial ». Publiées es plaids généraux du conseil privé du Duc, le 7 de décembre 1408. 

6° Lettres patentes du roi Charles VI, par lesquelles « par l'avis des princes du sang, ducs et pairs de France et autres de son conseil, il veut et ordonne que les fruits des évêchés et autres bénéfices ecclésiastiques, durant la vacance d'iceux, demeurent employés à l'entretien, décoration et réparation des temples et églises dont ils dépendent sans pouvoir être convertis en usage profane ». Ces lettres patentes, en latin, enregistrées à la diligence de Pierre des Essarts, maître d'hôtel du Roi et prévôt de Paris, le 27 mars 1410, — signées et scellées. 

7° Lettres concédées par le duc Jean à Alain Le Torz, criminel réfugié en la ville de Lantréguier, comme en lieu de sauvegarde, pour jouir du privilège du minihy de Saint-Tugdual, par lesquelles lettres le dit privilège est renouvelé et confirmé en faveur des criminels, en payant cinq sols au prévôt de la ville, et ce, pour la singulière affection et dévotion dudit Prince aux saints Patrons de ladite Eglise. — Données à Vannes, le 26 novembre 1412. 

8° Lettres du duc Jean par laquelle « mû de piété et de dévotion au glorieux saint Yves, l'un des Patrons de l'église cathédrale de Tréguier, et aussi pour le soin qu'avaient eu l'évêque et chanoines dudit lieu de procurer la délivrance dudit prince, ledit évêque ayant été ambassade pour en traiter, ils sont déclarés francs, quittes et exempts de tous devoirs, impôts et subsides pour la charge et décharge des blés de leurs bénéfices, vins et autres denrées, eux et leurs successeurs ». Les dites lettres données à Vannes, le 4 octobre 1420, signées et scellées. 

9° lettres patentes « contenant les accords, traités, conventions, amitié et alliance jurées et promises entre le roi de France Louis XI et le duc François, comte de Montfort, Richemont, d'Estampes, de Vertus, etc., tant à. Caen qu'à Amiens, publiées et acceptées par l'évêque de Tréguier, Christophe du Chatel, et les Chantre et Chapitre de ladite église, et par l'abbé de Sainte-Croix près Guingamp, avec clause expresse "pourvu que rien ne soit préjudicié ni dérogé aux droits, libertés, privilèges, exemptions et immunités de l'église de Saint-Tugdual et son minihy et leurs suppots , et qu'ils de­meurent en même état que par le passé" ». Signées : Christophe, évêque de Tréguier, — Jean Symon, notaire du Chapitre, — Bertrand, abbé de Sainte-Croix, avec même prœvision. Les dites lettres sont datées du 15ème jour de mai 1740, et scellées de deux sceaux. 

10° Lettres du seigneur de la Trémouille (ou Trémoille), lieutenaut-général du Royaume, au pays et duché de Bretagne, « connaissant avoir reçu le serment et hommage rendus au roi, en sa personne, à Guingamp, par les gens d'Eglise et bourgeois de Lantrégnier, par quoi sont pris en la sauvegarde du roi avec les habitants de ladite ville et du Minihy, et même des paroisses de Plouguiel et Plougrescant, avec défense à tous gens de guerre et aux autres sujets du roi de loger, fourrager, piller ni rien prendre desdits habitants ou de leurs terres, lieux ou métairies, sans payer, sur peine de la hart ». — Données à Guingamp, le 8ème jour de juin 1491. — Signées de la Trémouille, J. Chauchy, — et scellées. 

11° Lettres patentes du roi Charles IX « portant défense aux personnes de la religion protestante ou prétendue réformée de faire prêcher, administrer, sacrementer, prières ni autre ministère de religion en la ville de Lantréguier, ni autres villes, bourgs, ni bourgades du diocèse, sans le consentement des évêques, recteurs, curés, vicaires ou marguilliers des lieux ». Données à Paris, le 11ème de mai 1562, signées par le Roi. — Arnoul, maître des Requêtes, — et scellées. 

Remarquons en passant que cette même année, par l'édit de Nantes, Catherine de Médicis accorda aux protestants la liberté de leur culte, avec la liberté de conscience, Tréguier eut donc un privilège d'autant plus insigne. Jean Juvénal des Ursins occupait alors le siège de Saint-Tugdual. 

12° Lettres « de garde gardienne du roi, Henri III, en faveur des chanoines et Chapitre de Tréguier, par laquelle est commise et attribuée la juridiction et connaissance du premier chef de toutes causes, matières, procès et différends entre les seigneurs du chapitre et les sujets du Roi en ledit évêché, tant au demandant qu'au défendant aux Juges de la Cour royale de Tréguier ». — Le 8 avril 1571. — Signées : P. Le Bleiz. Lesdites lettres lues et publiées ès bans et ressorts du Gouello, Guingamp, Morlaix et Lannion, vérifiées ès parlement (abbé Allain).

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