Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LES FONDATIONS DE LA CATHEDRALE DE TREGUIER

  Retour page d'accueil      Retour page Evêchés Bretons      Retour Cathédrale de Tréguier  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Paroisses de Tréguier

Il y avait trois paroisses à Tréguier : Minihy, paroisse actuelle du même nom ; la Rive ou Saint-Sébastien à l'est de la cathédrale jusqu'à la mer ; l'Hôpital ou Saint-Vincent, comprenant le territoire de l'hôpital, le séminaire et la rue Colvestre. Il y avait aussi trois cimetières : celui du Minihy, celui de Coatcolvézou et celui de Saint-Fiacre, qui est le cimetière actuel, voisin de Coatcolvézou. Une autre église, Notre-Dame de Coatcolvézou jouissait du droit de fournir les tentures funèbres aux enterrements et services, qui se faisaient dans la cathédrale, et en percevait seule la totalité des profits. Cette prérogative donna lieu à un procès entre le Chapitre et la communauté de ville, sous l'épiscopat de Mgr de Rogère, de 1767 à 1779. (P. Chardin, Cathédrale de Tréguier, p. 6o.) 

Les trois recteurs avaient part aux obits et fondations de la cathédrale ; ils étaient chargés de la grand'messe ; après leur mort ils étaient revêtus de l'habit de choeur ou de l'aumusse, et l'on récitait pour eux le bréviaire du choeur. 

Le recteur du Minihy était à la portion congrue depuis 1686, c'est-à-dire à 300 livres qui lui sont payées par les gros décimateurs savoir : l'évêque, le trésorier et les onze prébendes. De plus, les paroissiens donnent 100 livres par an pour son logement, et les Paulines une rente censive de 7 livres sur l'hypothèque de l'ancienne cure de Minihy. 

Le recteur de la Rive n'avait d'assuré en propre que 12 livres de rente sur la Fabrique, et une petite maison dans la rue Trens, dépendant de la chapellenie Le Galloudec. Le recteur de Saint-Vincent ou de l'Hôpital n'avait de fixe que ce qu'il touchait du miseur, qui se monte à 60 livres suivant l'arrêt du conseil de 1681. Le gouverneur de l'hôtel-Dieu lui verse annuellement la somme de 84 livres pour chauffage, éclairage, messe du Dimanche, catéchisme breton à Saint-Fiacre pendant le carême. Enfin, pour chaque enterrement des pauvres décédés à l'hôpital, il perçoit du gouverneur 2 livres sur lesquelles il donne 5 sols pour la fosse. 

Un acte du 21 mai 1578 indique que la cathédrale comptait six vicaires, dont les uns avec cure, les autres sans cure. Ils étaient tenus de résider actuellement et d'assister personnellement aux offices divins, de chanter, psalmodier et célébrer la grand'messe à leur rang. A la date du 4 juin 1417 nous trouvons un acte portant en effet « fondation, érection et institution faite par le seigneur évêque Chrestien de Hauteripve d'un 4e vicaire sans cure pour le soulagement des trois vicaires curés de l'église cathédrale, en la célébration de la grand' messe et des anniversaires, avec deux offices de diacre et sous-diacre pour assister ledit vicaire en la semaine qu'il desservira ». Le fondateur se réserve durant sa vie la nomination et présentation à cette charge ; et après sa mort elles appartiendront aux chantre, chanoines et Chapitre ; l'évêque en aura la collation et institution. La dotation de ce titre est de 30 livres monnaie de rente, à être acquises par la somme de 420 livres par lui baillées à cette fin au procureur de la Fabrice. 

D'après Albert Le Grand, l'évêque de Tréguier était en 1417 Chrestien de Kermarec, de la paroisse de Buhulien. 

L'abbé Tresvaux désigne, avec nous, l'évêque Chrestien de Hauteripve comme auteur de cette fondation ; ce qui semble admissible, l'acte en question étant authentique, d'après la copie garantie trouvée dans les archives. 

 

Fondation du Séminaire et de l'Hôpital

Avant de parler des chapellenies, mentionnons à part la fondation du Séminaire, par M. Thépault de Rumelin, d'abord recteur de Pleumeur-Bodou et de Plougasnou, puis chanoine de Tréguier et pénitencier du diocèse, et sa soeur Mme de Trézel. Les armes des Thépault sont : De gueules, à la croix alésée d'or, et une mâcle de même en franc canton, avec la devise : Dieu en tout, ou Dieu sur le tout

C'est sous l'épiscopat de Mgr Grangier, le 16 mars 1654 que « messire Michel Thépault de Rumelin donne au Révérend Père Vincent de Paul un hôtel, des cours, jardins et clos, puis une autre maison, deux autres clos et des rentes éparses dans tout le pays, et la somme de sept mille sept cents livres, pour être construit sur ledit emplacement un séminaire dont les prêtres de la mission auront la conduite ». (Archives départementales citées par M.. le chanoine Daniel dans le Discours prononcé à Tréguier, lors de la translation des restes de messire Thépault de Rumelin, p. 17). L'évêque vise le contrat de donation le 23 mai 1654. que saint Vincent de Paul accepte à son tour, et ratifie le 25 juillet suivant (Ibid.). 

Les Lazaristes y étaient venus au nombre de quatre. M Brisacier, titulaire du prieuré de Saint-Jean, de la Roche-Derrien, demanda à Mgr de Saillant, successeur de l'évêque Grangier, de le résigner en faveur du Séminaire, tout en conservant, sa vie durante, tous les fruits de son prieuré dont l'évêque était collateur. Le 17 avril 1681 cette proposition fut acceptée, et l'acte confirmé par lettres patentes du mois de juillet suivant. M. Brisacier, en demandant son entrée au Séminaire, voulait affecter ses revenus spécialement aux retraites et en avoir la direction. Il y avait deux retraites pour les laïques pendant la quinzaine de Pâques, l'une commençait le samedi des Rameaux, l'autre le Samedi-Saint. Une autre se donnait ordinairement la semaine de la Quinquagésime. L'assistant du supérieur se chargeait d'habitude de présider ces exercices et de prêcher. 

Outre ces revenus, le Séminaire possédait à l'angle de la rue des Perdrix et de la rue Saint-François, ou rue de Plouguiel, le vieil hôtel de Kermorvan acheté par Mgr Grangier et par lui légué aux prêtres de la Mission et Séminaire de Tréguier (Archives départementales ; Discours de M. Daniel) ; — plus des rentes données par le chanoine Jean Soufflour ; — plus Pont Rouzault, qu'on prétend avoir été une léproserie, en Minihy ; — enfin la propriété de Kerbeulven, en Penvénan. 

 

Fondation de l'Hôpital Général

Une note du « Mémoire » mentionne la fondation de l'Hôpital Général de Tréguier par messire Henry, trésorier, Duval, théologal, et Soufflour, chanoine (acte du 7 juillet 1660). C'est à la même époque que le seigneur Pierre de Loz (Note : De Loz, de gueules à trois éperviers d'argent, becqués, membrés et grilletés d'or, brisé d'un franc canton, chargé d'un lion), de Kergouanton, et sa fille Mme de Coëtmeur offrirent une grande partie de leur fortune, pour la même destination, à l'illustre évêque de Tréguier. Au début du XXème siècle encore il y a deux maisons qui n'en font qu'une pour la direction : l'hôpital des malades, et celui des vieillards et infirmes, toujours appelé l'Hôpital Général, en souvenir de la fondation faite par les chanoines. Ils y avaient affecté une maison « avec ses appartenances et dépendances ». Le revenu, non compris cette maison, se monte à la somme de 1391 livres 6 sols 4 deniers. Les charges sont les suivantes : 

1° pour Messes .....................................        191 liv. 10 sols. 

2° pour réparations de maisons ........    300 liv. 

3° pour rentes foncières ........                84 liv. 

4° pour gages des domestiques. ......      100 liv.

TOTAL                                             675 liv. 10 sols. 

Il reste donc 715 liv. 16 sols 5 deniers pour fournir le pain, le vin, le luminaire, entretenir la chapelle, blanchir, nourrir les pauvres et payer les journaliers. 

 

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

Nous allons traiter maintenant des fondations faites à la cathédrale et à Saint-Yves du Minihy.

Les Notes du chanoine Burlot mentionnent les actes de fondations, les chapellenies, les revenus, les charges, et souvent les noms des chapelains, des présentateurs et collateurs des bénéfices, depuis 1283 jusqu'à 1759 environ. Il ne m'a pas été toujours possible de rétablir l'état primitif de ces donations, ni de leur fixer une époque précise. De plus, les chapelles de la cathédrale ayant plusieurs fois changé de vocables, il est difficile de déterminer les autels où se desservaient certaines fondations. J'ai eu recours pour me guider, à La Monographie de la cathédrale de Tréguier, par M. Pol de Courcy, et au Bulletin monumental : Cathédrale de Tréguier, par M Paul Chardin, 6e série, t. II. J'ai essayé de suivre encore l'ordre chronologique, m'arrêtant plus particulièrement sur les fondations qui concernent saint Yves. 

Notons, une fois pour toutes, que la plupart du temps, les fondateurs se réservaient à eux et à leurs héritiers la présentation et nomination des chapelains, donnaient à l'évêque, et plus souvent au Chapitre, le droit de provision et de collation des bénéfices. 

 

Chapellenie Saint-Nicolas, aujourd'hui Mont-Carmel

La première fondation en date, relatée dans « le Mémoire » que j'ai eu entre les mains, est celle de Rév. messire Alain de Bruc (Note : D’argent à la rose de gueules percée d’or), évêque de Tréguier, au temps de saint Yves. L'acte est de 1283, deux ans avant la mort du Pontife. Il établit une chapellenie de trois messes par semaine, en l'honneur de saint Nicolas. Son revenu consiste partie en froment, partie en argent, et sera payé tant sur le grenier de l'évêque que sur les terres et héritages à lui appartenant dans la paroisse de Lanmérin et celle de Trézény au fief de Kermorvan et en la juridiction de Goasven-Quinan. Le chapelain est nommé et pourvu par l'évêque de Tréguier, et doit assister aux trois heures principales au choeur. 

Par acte du 18 mai 1441, dame Catherine de Troguindy, dame du Parc, seigneur de la Roche-Jagu, fonda trois messes eu l'honneur de saint Nicolas, et à son autel. Le revenu consistait en sept pipes de froment, à prendre sur les dîmes appartenant aux fondateurs dans les paroisses de Penvénan, Plouguiel et Plougrescant. 

Raoul Guiton, chapelain, fit priser ces dîmes et obtint du duc Jean V lettres de prince à les posséder en droit amorti. Du consentement des chanoines d'une part, et d'autre part des héritiers et exécuteurs testamentaires des seigneurs du Parc de la Roche-Jagu, ce revenu estimé 50 livres, fut annexé à la Psalette nouvellement fondée à la cathédrale, par l'évêque Jean de Plouec (acte du 18 janvier 1443). 

 

Chapellenie Saint–Jacques

Messire Yves Garnier, chantre de la cathédrale, fonda une chapellenie de six messes par semaine à être célébrées sur l'autel Saint-Jacques, en la nef. Il y avait pour la desservir deux chapelains portant l'habit au choeur, et soumis à assister aux trois heures principales. Le fondateur s'était réservé la nomination, durant sa vie ; après son décès elle appartenait au chantre et au Chapitre. Le revenu était de 24 livres monnaie sur l'hypothèque de l'héritage du fondateur. L'acte d'acceptation par le Chapitre est du 21 juillet 1419, signé O. De Haya. 

 

Fondation du duc Jean V

« Le duc Jean V, dit M. Ropartz (Vie de saint Yves, p. 287) doit être compté parmi les plus dévots à saint Yves. Ce prince, petit-fils de Jean de Montfort, consacra sa vie à réparer les maux que l'interminable guerre de succession avait faits au pays. Son règne ne fut troublé que par l'attentat des Penthièvre, petits-fils de Charles de Blois ». On sait qu'il alla donner dans le piège odieux qui lui était tendu, le 13 février 1409, qu'il fut traîné de prison en prison, ses ennemis lui tenant toujours la dague sur la gorge. Il demanda et obtint sa délivrance par l'intercession de saint Yves, à qui il promit son pesant d'argent. Après avoir recouvré la liberté, Jean V entreprit la construction de la chapelle qui devait abriter ses restes à côté des reliques du thaumaturge breton ; on commença en même temps le tombeau du saint. Le voeu de Jean V représentait un poids d'argent de 380 marcs, sept onces, ce qui valait 20 360 livres 18 sols 6 deniers. 

La piété du bon duc ne se contenta pas de l'érection de ce riche mausolée. « Par acte du 7 octobre 1420, Jean, duc de Bretagne, comte de Montfort et de Richemont, pour la dévotion qu'il avait à saint Yves, choisit sa sépulture en l'église de Tréguier, et fit une fondation de services, messes et anniversaires à perpétuité comme il suit : 1° une messe quotidienne à note devant la tombe de saint Yves, célébrée par un chanoine, avec diacre et sous-diacre, et tout le bas choeur qui viendront en procession à la chapelle du saint, en chantant l'antienne et l'oraison de saint Yves, et l'oraison pour le duo, en sa vie et après sa mort ; 2° douze anniversaires solennels à chaque premier jour du mois non empêché. Il ordonne la distribution des honoraires, et la part qui revient à l'évêque célébrant, chantre, dignitaires et suppôts du choeur. Ni le prélat ni aucun membre du Chapitre ne peuvent se dispenser d'assister à tout le service, à moins qu'ils ne fassent valoir leurs raisons. Avant d'être reçu dans le Chapitre, il fallait prêter serment d'observer les présentes volontés du Duc ». (Voir M. Ropartz, p. 291, et Albert Le Grand, 2ème édit. p. 79, 180). 

Pour l'entretien de ce service, Jean V donne à la cathédrale 500 livres monnaie de rente annuelle à prendre sur les port et hâvre de la Roche-Derrien. « Il sera fait assiette desdites 500 livres le plus tôt possible, de façon que, les terres étant amorties, on ne soit plus tenu à faire hommage, rachat ou autre redevance quelconque ». Et par acte du 19 décembre 1423, le duc donna aux chanoines, pour assiette de la dite fondation, la seigneurie de Plouguiel et de Plougrescant estimée 180 livres de, rente ; les 320 autres livres étaient dues sur les port et havre de la Roche-Derrien. 

Les terres de Plouguiel et Plougrescant furent confisquées sur Olivier de Blois, naguère comte de Penthièvre, par Jean V qui les donna à Henri du Parc (Note : Du Parc, d'argent à la fasce de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules), seigneur de la Roche-Jagu, son premier chambellan. Ce chevalier avait poursuivi à main armée la délivrance du duc de Bretagne, et en obtint cette récompense « pour lui et ses héritiers mâles issus de loyal mariage ; et en cas de décès sans hoirs, ce don, consistant en terres, rentes, domaines, moulins, distraits, héritages, droits et devoirs seigneuriaux, passera à son frère Alain du Parc, lequel du Parc et ses vassaux, dit le Duc, voulons qu'ils obéissent à notre barre de la Roche-Derrien, quoique Olivier de Blois obéit en chef à notre barre de Rennes ». Ledit acte fait par le duc Jean V à Nantes, le 13 juillet 1420, ratifié à Rennes au Parlement général le 14 octobre 1420. Le Chapitre percevait déjà sur les dîmes de Plougrescant cinq pipes de blé de rente pour entretenir « les lampes devant le Saint-Sacrement, au grand autel, et pour un anniversaire par an, pour une dame de la Roche-Derrien qui avait fait cette fondation »

Dans son acte de donation aux du Parc, le duc Jean obligeait les seigneurs de la Roche-Jagu à continuer cette rente aux chanoines. Henri du Parc étant mort sans enfants, son frère Alain entra en possession de son héritage ; mais il ne voulut pas accepter cette clause, et, lorsqu'il mourut ne laissant pas d'héritier, le duc, par lettres datées de Dinan, 25 mars 1439, donna ces terres de Plouguiel et Plougrescant au Chapitre « pour en jouir sans aucune charge en retour, comme en jouissait feu Alain du Parc »

Nous trouvons en effet un aveu fourni pour Plouguiel en 1572, où il est dit « qu'appartient au Chapitre droit et émolument de fief es terres étant sur les trois prévostés, et leur est dû foy et rentes, le cas s'offrant sans devoir de chambellenage que 2 deniers monnaie seulement, et sans aucun devoir de rachapt ; il y est dit que nous est dû sur les port et hâvre de la Roche-Derrien 320 livres monnaie pour fondation ducale, et pour autre 40 sols ; — il y est dit qu'on a vendu au seigneur de Lanvénau le moulin .de Haréré en Plougrescant, avec son distrait et obéissance sous les hommes au proche fief des paroisses de Plouguiel et Plougrescant, plus au mezo les devoirs d'arrérages dus audit Chapitre sur les maisons estant esdites prévostés, qui étaient deux sols six deniers monnaie chacun an sur chacune desdites maisons, lorsqu'il y avait veuf ou veuve »

Revenons à la fondation ducale. Il y avait dans les archives du Chapitre un acte du 13 mai 1441, signé par le duc François, fils aîné de Jean V, et ses frères Pierre et Gilles, par lequel ils attribuent la délivrance de leur père à l'intercession de saint Yves, approuvent l'accomplissement de sa fondation, et promettent de faire porter son corps en l'église de Tréguier, près du tombeau, soit qu'il meure en Bretagne ou hors de la Bretagne.

Le bon duc mourut au manoir de la Touche, le 28 août 1442. Le Chapitre de Nantes refusa de donner le corps aux dignitaires que les chanoines de Tréguier avaient députés pour prendre ces restes vénérés. Malgré les lettres et le testament de Jean V, malgré l'acte souscrit par le duc François, à la date du 8 septembre 1442, renouvelant la promesse de transporter à Tréguier son père, dont le corps avait été déposé dans la cathédrale de Nantes, à cause des grandes chaleurs, le Chapitre de Tréguier et l'évêque ne purent obtenir ses dépouilles qu'après un long et curieux procès que Jean de Lantillac (Note : Lantillac, d’argent à la fasce de sable frettée d’or, accompagnée de trois roses de gueules), archidiacre de Plougastel, soutint contre les Nantais, avec une rare énergie. 

En 1451, les ossements du prince furent délivrés aux commissaires du Chapitre de Tréguier. qui les apportèrent jusqu'à l'église de Runan, insigne chapelle dédiée à Notre-Dame. Jean de Plouec, évêque de Tréguier, assisté des chanoines et du Chapitre de la cathédrale, des chapelains et prêtres des villes et paroisses circonvoisines, alla au-devant du Duc, l'emporta en sa chapelle, et l'inhuma un peu plus bas que le tombeau de saint Yves (Ropartz). 

cathédrale ou église de Tréguier

Un aveu du Chapitre, 6 mars 1514, à la duchesse Anne et au Roi-Duc, les reconnaît eux et leurs prédécesseurs, pour les donateurs et bienfaiteurs de la cathédrale, où tous les jours se célèbrent les offices divins à leur intention et pour leur prospérité. 

 

Fondation de Kermartin

Tout le monde sait que saint Yves fonda, à Kermartin, « au bout des robines de la maison paternelle », une dévote chapelle en l'honneur de Notre-Dame et de saint Tugdual. La fondation fut acceptée et ratifiée par l'évêque Alain de Bruc qui pourvut de ce bénéfice le saint fondateur lui-même. 

L'exemple de saint Yves fut suivi, sans doute, tôt après sa mort ; nous avons lieu de croire que les messes en son honneur, et les revenus attachés, par des personnes pieuses, à la chapellenie de Kermartin et à celle de saint Yves de Tréguier, remontent à l'époque de sa canonisation. 

En effet, il est fait mention dans le manuscrit du chanoine Burlot, d'une bulle du Pape Callixte III, de 1455, où « est énoncé que la Chapellenie de Kermartin est à la pleine disposition de l'évêque, et sera unie au premier canonicat ou dignité qui vaquerait ». Ce qui laisse entendre qu'il y avait eu déjà des contestations à ce sujet, puisqu'on recourait à l'arbitrage du Pape. 

Au bout de la chapelle, il y avait un hôpital ou hôtellerie « pour les pauvres qui venaient en dévotion à Kermartin ». Le nom du fondateur est inconnu. Rien d'étonnant qu'un personnage riche, évêque, clerc ou laïque ait songé à ces amis préférés du glorieux avocat des pauvres, et que, par humilité, il ait caché son nom. Cet établissement fût exempté par Jean V d'impôt et de billots du temps. 

Le chapelain résidait dans une maison que saint Yves avait construite de ses ressources personnelles, et qui était adjacente à la chapelle. « Une avenue de hautes futaies faisait communiquer cette chapelle avec le manoir de Kermartin, et la maison contiguë a été remplacée au XVIème siècle par la belle construction qui n'en est séparée que par le chemin, et qu'on appelle toujours : ti ar Chapelan » (Etude sur la vie de saint Yves, par M. France, archiprêtre de Lannion). Le chapelain recevait, en 1418, pendant trois ans, « outre les 12 livres accoutumées, 29 livres par an, parce qu'il sera tenu de visiter tous les jours les ouvriers qui travaillent à la chapelle, de leur demander de s'occuper assidûment de leur ouvrage ; de plus, pendant ces trois ans, il devra tenir en état et réparer la maison et le jardin adjacent à la dite chapelle »

Par transaction datée de 1443, la quatrième partie des offrandes fut accordée, pendant sa vie, au chapelain, parce qu'il avait rebâti a fundamentis la maison de la chapellenie. Présents en Chapitre : les chantre, trésorier, archidiacre de Plougastel et scolastique. 

Le seigneur de Kerhir-Trolong avait donné une maison « sise au pignon du sanctuaire, et terres en dépendantes pour fournir le vin des messes qui y seraient célébrées »

Impossible de fixer l'époque de la plupart des autres fondations que nous allons citer, et qui ont été établies par diverses personnes, d'après les revenus considérables qui y sont affectés et qui sont situés dans différentes paroisses des environs de Tréguier et de Minihy. 

1° La métairie près de la chapelle, affermée. .......          250 livres.  

2° Une pièce de terre, en Pommerit-Jaudy. ........             66 livres. 

3° En la paroisse de Plouec, une rente de .............            20 sols. 

4° Sur les offrandes de la chapelle, une rente de .......    12 livres. 

5° Sur une pièce de terre, en Troguéry, une rente convenancière de 9 boisseaux froment et 2 sols. 

Il existe une déclaration des vassaux de la chapellenie de 1682 prouvant que les rentes étaient payées régulièrement. Les titres de fondations ne portent aucun service religieux, mais l'usage a été toujours de célébrer une messe tous les dimanches, à Kermartin. 

Le Chapitre de Tréguier, protecteur né de cette fondation, soutint plusieurs procédures contre le seigneur de Kermartin, qui prétendait aux droits de fondateur de la chapellenie de Saint-Yves et des Agonisants, de la cathédrale, sous prétexte qu'il avait acheté la terre de Kermartin, en 1601. Il voulut mettre ses armes dans la chapelle ; opposition fut formée contre cette innovation, en 1678, parce que dans l'acte d'acquêt il n'est parlé ni du droit de patronage ni du droit de présentation. La famille de la Rivière à cette époque, propriétaire de Kermartin, était alliée aux de Quélen. — « En 1790, mademoiselle de la Rivière, marquise de la Fayette, vendit Kermartin à monsieur de Quélen, de la Ville Chevalier, père de l'archevêque de Paris » (M. Tresvaux). 

En 1663 Mgr de Saillant, évêque de Tréguier, maintient qu'il est collateur de ce bénéfice (Kermartin) contre M. de la Rivière qui prétend avoir le droit de présentation. Il y eut, à ce sujet, sentence du présidial, qui ne jugeait pas la question, elle appointait seulement. Au décès de Mgr de Saillant, Mgr de Kervilio conféra à M. Le Gonidec de Toulborzo le titre de chapelain. Celui-ci en demeura paisible possesseur, par péremption d'instance au présidial, sans qu'il y ait de jugement au fonds. Lors de la vacance de ce bénéfice en 1732, le Roi conféra en régale é l'abbé de Trécesson ; M. de la Rivière nomma M. de Catuélan, qui eut des provisions du Roi sur cette nomination ; ils ont eu un procès, mais qui n'a pas été jugé. M. de Catuélan se désista, et M. de Trécesson jouit en 1752. 

M. de Kergolleau avait fondé, à Saint-Yves de Kermartin, deux messes par semaine ; le revenu consistait en un cours de dîmes, en Pléhédel, évêché de Saint-Brieuc. La présentation en appartenait à M. de Goasfroment, qui depuis la mort de M. Cavorzo, prêtre de Pléhédel, arrivée en 1731, n’a point présenté de chapelain. 

Anne du Parc, dame de Léshildry, en Plouguiel, avait fondé une messe par semaine, à dire tous les vendredis, à Saint-Yves de Kermartin. La présentation du chapelain appartenait à M. de Lezervot. Le revenu était de 12 boisseaux froment, 4 livres 6 sol, un mouton gras et quatre chapons, sur la métairie du Castel, en Plougrescant. 

 

Fondations en l'honneur de saint Yves dans la cathédrale de Tréguier

Marguerite de Kermel (Note : De Kermel porte de gueules à la fasce d'argent, accompagnée de 2 léopards d'or), dame du Pénity, fonda deux messes par semaine qui se disaient sur l'autel de Saint-Yves, dans la cathédrale, et dont le chapelain était à la nomination de M. de Moustérou, par représentation de ladite fondatrice. Le revenu était de 45 livres, savoir : 30 livres de rente foncière sur le lieu du Cosquer, en Langoat, et 15 livres de rente constituée sur une maison, rue Saint-François, qui appartient aux héritiers de mademoiselle de Coatdon, en Plouguiel. Titulaire ; M. le Saulx, eu 1752. 

 

Saint Yves le pauvre

Cette chapellenie a été fondée en l'honneur de saint Yves le pauvre (Note : c'est la seule fois que cette qualification se rencontre dans les archives du Chapitre), par René Clec'h, recteur de Langoat. Le revenu était de 18 livres, plus une maison située rue des Perdrix, sur laquelle est dû 4 sols monnaie de recette. Par testament du 10 avril 1634, le fondateur veut qu'une messe par semaine soit dite, le samedi, en l'honneur de saint Yves. Il nomme chapelain M. Lucas, et, après sa mort, il donne le droit de nomination au Chapitre. « Cette messe hebdomadaire doit se dire dans la chapelle de Saint-Jean l'Evangéliste, dite à présent de Saint-Joseph »

Nous trouvons un acte du 28 mai 1648, concédant à Nicolas Dragon, architecte, à Jacques Le Gorre et Guillaume Garlot, maîtres menuisiers, et à François Le Guen, maître charpentier, l'autorisation « de clore et décorer la chapelle de Saint-Jean l'Evangéliste, et y mettre l'image de Saint-Joseph, sans pouvoir néanmoins y prétendre aucun droit prohibitif, la disposition étant entièrement réservée au Chapitre d'accepter les dessins des décorations qui se feront à ladite chapelle, avant de les apposer par lesdits menuisiers et charpentiers ». Le Chapitre était représentée par M. Pierre Favois, scolastique et Yves Guymarc'h, chanoine. 

Autres fondations à la cathédrale, à Saint-Yves. Un sieur Bodiou, une messe matinale tous les mardis. Mme de Mezlan, une messe tous les mercredis. Mlle Symon, une messe tous les mardis. Mlle de Kerozec, une messe tous les dimanches à 6 heures. Le manuscrit n'indique ni les revenus du Chapitre ou des Chapelains, ni la date des fondations. 

 

Notre-Dame de Pitié et la Madeleine

Jouhan Le Maillot, bourgeois de Tréguier, fonda deux messes hebdomadaires, « l'une à être dite en la chapelle de Sainte-Madeleine, à l'Hôpital ; — l'autre, tous les vendredis, sur l'autel de N.-D. de Pitié, donnant du bout à l'autel Saint-Vincent, près duquel il choisit sa sépulture, à côté de la tombe de Jean de Lantillac, archidiacre de Plougastel »

Le fondateur se réserve la nomination et présentation des chapelains ; le Chapitre aura la présentation et la provision. Ceux qui jouiront de ce bénéfice seront sujets aux trois heures principales du choeur. Cette altaristie est dotée de maisons, héritages et rentes situées en la rue Poul-Raoul. L'acte de fondation est datée du 28 janvier 1462, signé Jean de Ploec, épisc. — Barbuti, trésorier. et Guillaume Tourance, Scholast. — Nous voyons que des présentations sont faites en 1486, 1535, 1554, par Jean Le Maillot, Raoul et Marguerite Le Maillot, héritiers habitant la paroisse de Plouguiel.

 

Chapellenie Saint-Louis

Cette fondation fut établie par Jean Gargan, de Camlez, qui donna à Mre Jean Quélennec, chapelain, une rente de 3 livres 6 sols monnaie sur ses héritages. — Signé : Christophe du Chatel, évêque ; de Ploesquellec et du Tertre, chanoines. L'acte est de 1471. 

 

Saint–Fiacre et Saint–Sébastien

Messire Guillaume Touronce (Note : Touronce : de gueules au Chef endenché d'or, chargé de 3 étoiles de sable) fonda deux messes par semaine, l'une à l'autel de Saint-Fiacre, l'autre à l'autel de Saint-Sébastien. En 1599, le Chapitre conféra le titre de chapelain à Maurice Simon, organiste de la cathédrale, sur la présentation de noble Vincent du Chatel, sieur de Châteaugal. Plus tard M. de Keroulas présenta toujours quelqu'un du choeur, et l'évêque conférait le titre. 

Le revenu consistait en ce qui suit : 1° 69 livres sur convenant Touronce, en Plougrescant, tenu par Jean Perrot, subrogé de Mme Dufrêne de Kerprigent, dame du Touraut, en Plougrescant ; 2°, 21 livres sur une pièce de terre en Langoat, dues par les héritiers de M. Praden, prêtre, de cette paroisse. L'acte de fondation est de 1477. 

 

Chapellenie Saint-Jean-Baptiste

Cette chapellenie est fondée par M. Yves Le Tachennec, recteur de Perros et chapelain de la cathédrale. « Il sera dit une messe par semaine sur l'autel Saint-Jean-Baptiste, au côté du choeur, vers le midi, par un chapelain portant l'habit au choeur ». La fondation est dotée de cent sols de rente, savoir : 40 sols acquis sur P. Even, de Hengoat, et 60 sols sur nobles gens Olivier de Kerguézec (Note : De Kerguézec porte écartelé au 1 et 4 d'argent, à un arbre d'azur, contre-écartelé d'azur plein) et Marguerite Kerderrien sa femme (Note : De Kerderrien porte d'azur au grillon d'or écartelé d'Hélory). En outre, le fondateur donne aux futurs chapelains la maison où il demeure et le jardin y attenant, rue Stanco, près de la maison du vicariat de M. Hervé Thomas, voulant qu'après son décès, la présentation appartienne au Chapitre. L'acte daté du 10 mars 1480, approuvé par le seigneur évêque Calloet et le Chapitre, le 5 septembre 1502. 

Une autre messe à note se célébrait chaque vendredi, en la même chapelle, et était répondue par les enfants de la psalette. Cette fondation est de Roland Kerderrien et Barbe de Kermel, seigneur et dame de Coatguiallen, suivant acte inventorié à l'article : Psalette. La stipendie était de 21 livres de rente sur la maison des Bleys ou Blois, en la Grand'Rue. 

Tous les mercredis, une autre messe était dite à la même chapelle pour ceux que le Chapitre recevait comme porte-croix de leur cathédrale. Cette fondation est due à messire Philippe Le Huérou, porte-croix ; elle est dotée d'une maison avec ses jardins et appartenances, située au bout de la rue de Plouguiel, dont disposeront à l'avenir les chapelains remplissant la fonction par ladite fondation. Acte collationné à l'original, du 15 juillet 1558, signé : Du Rufflay (Note : Du Rufflay porte d'argent au chevron de gueules, accompagné de 3 roses de même), Le Forestier et I. Prigent. 

Le fondateur eut toujours la dévotion de porter la croix dans les cérémonies. Il s'était réservé à lui et à ses successeurs le droit de présentation, et avait donné à MM. du Chapitre l'institution et la collation. De plus, la présentation devait appartenir à celui de ses héritiers ou ayant cause qui demeurera dans la maison de Roland Le Huérou, père du fondateur. Suivent les noms des chapelains présentés depuis 1616 jusqu'au 7 février 1695, par les Le Huérou, de Coatascorn. 

 

Saint-Sébastien

Par testament du 21 avril 1450, Olivier de Kernec'hriou dota l'église cathédrale de 18 seillées de froment, mesure de Lantréguier, levables sur ses biens et héritages situés en Pleudaniel. De plus son fils Roland annexa à la Psalette une maison située Rue-Neuve. Un chapelain devait dire deux messes par semaine, en l'honneur de saint Sébastien sur l'autel « qui était du côté gauche de la principale entrée du choeur, devant une tombe où est l'effigie d'un homme armé ». En 1535, présentation fut faite au seigneur évêque Grigneaux, de messire François de Kernec'hriou, comme chapelain de ladite chapellenie, vacante par le décès de messire Yves Le Merdy. 

Une sentence des requêtes, du Palais, 5 janvier 1622, maintient le seigneur du Cosquer au droit de patronage de cette chapellenie, et au droit d'entrée au choeur, botté, éperonné, faucon sur le poing, avec faculté d'assister, tant que bon lui semble, au service religieux qui y est célébré, sans qu'il puisse y être troublé ni empêché. Cependant une autre sentence postérieure de quelques mois, ordonne que le seigneur du Cosquer usera modérément de ce droit. 

 

Chapellenie Saint-Michel et Saint-Fiacre

Par testament du 14 janvier 1482, messire Yves Le Galloudec, un des trois vicaires curés, fonde trois chapellenies, l'une de deux messes par semaine, en la cathédrale, sur l'autel de Saint-Michel, savoir : le lundi pour les défunts, le mercredi en l'honneur de saint-Yves ; — la seconde en la chapelle de Saint-Fiacre, de deux messes, le mercredi et le vendredi en l'honneur de saint Tugdual et de la Croix ; — la troisième, en l'église paroissiale de Plouguiel, à chaque samedi. Le chapelain est obligé aux trois heures principales du choeur. Pour dotation, le fondateur donne des rentes et maisons mentionnées dans ladite fondation, et entre autres, deux maisons, savoir : celle de sa demeure en la rue Treus, près de la maison des deux autres vicaires sans cures, avec son jardin et dépendances ; — et l'autre près du cimetière Saint-Fiacre, sur la rue qui conduit de Notre-Dame à la rue des Poissonniers. 

Ledit testament dûment solemnisé devant l'official de l'évêque, au mois de septembre 1484, garanti et signé : Fabri et Bozec. Il est confirmé par un codicille du 19 juillet 1484 dans lequel le même Yves Le Galloudec donne summam centum solidorum pro aedificatione conventus Fratrum minorum de observantia, in quodam loco seu insula de Kerdeauzer vulgariter nuncupato, in parochia de Plouguiel

Les fondateurs de ce couvent sont Jean de Kerousy (Note : Kerousy porte d'or au lion morné de sable) et Jeanne de Barac'h, sa femme, qui donnèrent aux Pères Cordeliers un lieu au pied du bois de leur manoir, sur le bord de la rivière du Guindy, en la paroisse de Plouguiel, en 1483. 

De ce monastère toujours appelé Saint-François, ou simplement le Couvent, il ne reste, au début du XXème siècle, que quelques cellules, une grande cuisine, une salle spacieuse, un escalier en pierres. Les jardins aux murs très élevés, d'une contenance d'environ cinq hectares, laissent voir l'emplacement de la chapelle et du cimetière ; il existe encore un bénitier dans une des murailles, et à plusieurs reprises on a trouvé des ossements humains. Les bois de hautes futaies qui abritaient le couvent ont disparu, il y a environ quarante ans. Près des jardins, les traces des caves et bûchers ; et au-dessous de la maison, le petit chemin qui conduisait au passage à gué dont se servaient les moines pour aller à Tréguier, à marée basse. 

 

Chapellenie Saint-Tugdual

« Par le testament de feu de bonne mémoire Christophe du Chatel (Note : Du Châtel porte fascé d'or et de gueules de six pièces), en son vivant évêque de Tréguier (mort en 1479), il fut fondé dans la cathédrale de Tréguier une messe hebdomadale à être célébrée en la chapelle de Saint-Tugdual où ledit seigneur évêque est inhumé ; laquelle messe il dote de cent sols monnaie de rente, et veut la nomination et présentation appartenir au Chapitre ; — le chapelain devant porter l'habit au choeur ». Ce testament a été inventorié au 6° feuillet parmi les fondations. 

2° Par testament du 9 janvier 1500, noble Roland de Launay et Guillaume Le Cam donnent à messire Olivier Le Bolloc'h, prêtre, chapelain de ladite chapellenie, et à ses successeurs, dix boisseaux froment, mesure de Tréguier, sur tous leurs héritages. Copie collationnée, signée : de Kernec'h. 

3° Messire Guillaume Corre, chanoine et sacriste de Tréguier, fonda une rente de 19 seillées de froment qui seront dues sur ses terres et héritages situés en la paroisse de Trédarzec, pour une autre chapellenie en l'honneur de saint Tugdual. 

 

Bonne-Nouvelle

Cette fondation est faite par Roland de Rostrenen, chevalier, seigneur de Brélidy et Troguéry. Elle est de dix messes à être dites chaque semaine, le dimanche excepté, en la chapelle du côté du choeur, vers le cloître, en la vitre de laquelle sont les écussons et armes de Trézéguidy (Note : De Trézéguidy porte d'or à 3 pommes de pin de gueules). La dotation est de 30 livres monnaie de rente, outre pareille somme donnée par le fondateur pour les anniversaires. La présentation demeure aux futurs seigneurs de Brélidy, qui nomment un chapelain portant l'habit au choeur. Roland de Rostrenen est enterré dans cette chapelle, aujourd'hui, je crois, dédiée à sainte Anne. — Fait au jardin de Brélidy, le dernier jour de mai 1502, signé : Hallégoet et Kernec'h ; — ratifié en Chapitre le 5 septembre 1502, le seigneur Calloet, alors évêque. 

En 1697, cette chapellenie est à la nomination de François du Parc (Note : Du Parc de Locmaria porte d'argent à 3 jumelles de gueules), seigneur de Locmaria, Brélidy, Lesverzault, etc. ; la collation et la provision au Chapitre. Les messes étaient réduites à trois par semaines. Le revenu consiste : — 1° dans le convenant Brélidy, en Trédarzec, tenu par les Guézennec, suivant déclaration rendue par leur père (acte du 22 février 1696), au rapport de Messires Le Mener et de Trogoff, notaires des Regaires, pour en payer par an 14 jattes de froment, valant 84 livres ; — 2° dans une rente censive sur l'hypothèque du fonds et de la maison et jardin des Paulines (aujourd'hui les Ursulines), suivant acte du 17 octobre 1697, au rapport du notaire royal, laquelle rente est de 36 livres ; — 3° dans une pièce de terre nommée Parc-ar-c'hlandy, au Minihy, près de la ville, tenue en ferme pour 30 livres ; — 4° dans une pièce de terre au Minihy, tenue en ferme par Jean Le Goff, pour payer 15 livres ; — 5° dans une autre pièce de terre Maëz-an-dachen, près le Pont-Losquet, tenue en ferme par Le Moigne pour 12 livres ; sur quoi est due comme charge une jatte de froment à Mme du Bourg, une chef-rente d'un vaëz avoine à monseigneur l'Evêque, estimée, année commune, 10 livres ; une chef-rente de 5 sols et une demi-poule, qui est trois sols, à la seigneurie de Troguindy. 

En 1732, M. de Locmaria ayant présenté comme chapelain M. du Parc, recteur de Plounévez, en remplacement de M. du Parc, chanoine de Mûr, décédé, les provisions lui furent refusées par le Chapitre, sede vacante, parce qu'il n'était pas du choeur. Son prédécesseur avait été reçu à l'habit du choeur avant de prendre possession de cette chapellenie. Lorsque M. de Kergariou, successeur de M. Le Chaix, l'archidiacre de Plougastel, reçut de l'évêque les provisions de chapelain, il est marqué expressément dans ses lettres : tibi conferimus et donamus, quia admissus fuisti ad deferendum habitum clericalem in choro trecorensi.

 

Chapellenie Sainte-Catherine

Cette fondation, de Pierre de Trolong, est du 20 septembre 1521. Il sera dit, à l'autel Sainte-Catherine, « devant la porte du choeur, du côté du midi », une messe tous les samedis et les jours suivants : Purification, Annonciation, Visitation, Assomption, Nativité, Présentation, et Conception:de la sainte Vierge. 

Le revenu consistait : 1° en une maison et jardin près des Paulines, où demeure le chapelain ; 2° en trois pièces de terre dans le Minihy, affermées 87 livres ; 3° en une rente de six livres cinq sols dus sur une maison, rue Treus ; 4° en une rente de 13 livres 10 sols sur un convenant, en Quempewen ; 5° en une rente de 5 boisseaux froment sur le convenant Kersalio, en Kermaria-Sulard. En tout 224 livres 5 sols, sur lesquels il fallait payer aux anniversaires 1 livre 4 sols tournois. 

« Je veux, dit le testateur, dans l'acte écrit en latin, que les chapelains desservent cette chapellenie par eux-mêmes et non par d'autres, à moins d'empêchement pour raison d'infirmité ; et qu'on n'accorde ce bénéfice qu'à un chapelain élevé en sacerdoce. Je réserve au seigneur de Trolong, pro tempore, le droit de patronat, pourvu cependant qu'il présente le chapelain d'après avis, conseil et examen du gardien du couvent de Saint-François et du procureur de la fabrice de la cathédrale. Si, pour donner cette charge, mes héritiers recevaient de l'argent ou des présents, avant ou après, ouvertement ou secrètement, par eux ou par d'autres, je leur en­lève le droit de patronat et le transfère au procureur de la cathédrale, qui prendra l'avis du gardien de Saint-François ; l'évêque aura la collation et la provision »

En 1745, M. de Hallay, à qui appartient la terre de Trolong, présenta M. Freslon, curé dans le diocèse de Rennes. Le Grand-Vicaire, en l'absence de l'évêque, refusa de lui conférer le titre de chapelain, parce qu'il n'était pas dans les conditions requises par le testament. M. Freslon ne poursuivit pas ; il remit sa présentation à M. de Hallay, et M. Le Merchec eut le titre. Ce dernier mourut recteur de l'Hôpital en 1753. 

 

Saint-Mathieu

Olivier Lesné fonda deux messes par semaine, à être dites le lundi et le vendredi, à l'autel Saint-Mathieu, en la cathédrale. Il avait comme héritiers les seigneurs et dame de Kermen du Tertre. L'évêque des Ursins (Note : Des Ursins porte bandé d'argent et de gueules de six pièces, au chef de gueules, chargée d'une quintefeuille d'argent, le chef cousu d'or), accorda provision de cette chapellenie à M. Roland Ropers, sur la présentation des seigneur et dame de Kermen, avec l'acte de prise de possession, daté du mois de mars 1559, garanti. Ledit Kermen avait le droit de présentation comme représentant du fondateur O. Lesné. L'abbé du Tertre était cha­pelain en 1759. 

 

Sainte-Marguerite

Cette fondation fut faite par Alain Berthou, et dotée de 9 livres 6 deniers 4 sols de rente sur les héritages spécifiés dans l'acte de donation, plus une maison rue Stancou, plus un champ près de Saint-Michel affermé 51 livres. Nous trouvons collation, pleno jure, donnée par le Chapitre à Giles Le Joliff, en 1591. A présent, la présentation appartient aux héritiers des Bleys, et la collation à l'évêque. M. Chapelle est titulaire en 1659. 

Du 16 avril 1620, contrat de reconnaissance faite par noble Charles de Trogoff et Jeanne Le Halguay, sa femme, de 1 livre 10 sols monnaie de rente due à ladite chapellenie sur une maison située en la rue Neuve ; signé : Le Chevoir, garde-notes, et P. Le Bleys. 

 

Notre-Dame de Laurette

La famille de la Villeneufve (ou Villeneuve) constitue en revenu une maison, jardin avec ses appartenances près des Buttes, pour faire dire une messe par semaine à Notre-Dame de Laurette, en la cathédrale. Autrefois la présentation en appartenait au Procureur de la Fabrice, qui était tenu de présenter au Chapitre collateur un suppôt du choeur, ainsi qu'il paraît par une copie non signée d'une présentation de Barthélémy Le Carzer, par Amaury Botloy, procureur de fabrice. A présent c'est le Chapitre qui confère pleno jure. Chapelain : M. de la Chapelle. D'après un acte du 16 mars 1728 la susdite maison est affermée à Yves Thomas, 57 livres. 

 

Sainte-Anne

Une fondation d'une messe à note, à chaque samedi de l'année, fut faite par Messire Nicolas de Trogoff, chanoine de Tréguier (Note : De Trogoff porte d’argent à 3 fasces de gueules). Acte du 11 octobre 1596. La dotation est de six vingt écus sol pour être employés en rente, et trente écus à la fabrique pour l'arcade où est enterré ledit de Trogoff, entre les deux derniers piliers du choeur, du Côté de l'Evangile, près de la chapelle Sainte-Anne. — La pièce est au rapport de P. Le Clerc et F. Cozober. 

 

Saint-Adrien

Par transact passé entre Messires Le Normand et Herbin notaires du Châtelet, à Paris, entre le sieur Poulin, Chanoine, député du Chapitre de Tréguier, et entre le sieur d'Emery d'Amboise, le dit Poulin reconnaît avoir touché la somme de 300 livres pour faire l'acquêt de 50 livres de rente, pour la stipendie de deux messes par semaine. Ces messes étaient fondées par le Seigneur Adrien d'Amboise, et devaient se dire en la chapelle Saint-Adrien, où repose le coeur dudit Evêque. Le Chapitre a la nomination du chapelain, qui recevra son salaire par les mains du procureur de la Fabrique, ainsi qu'il est marqué dans le contrat obtenu sur la dame de Kerdaniel qui paie cette rente. 

L'évêque Adrien d'Amboise était de Paris, docteur en théologie, grand maître du collège de Navarre. Il augmenta le revenu du collège et de la ville de Tréguier ; et construisit le palais épiscopal actuel, au commencement du XVIIème siècle, pour remplacer la demeure des Evêques détruite pendant la guerre de la Ligue 1592, 1593 et 1594. Il mourut en 1616, et fut enterré dans le choeur de la cathédrale ; son écu décorait la chapelle de Saint-Adrien, son patron, ses armes portent : d'azur au lion d'or, au chef pallé d'or et de gueules, de six pièces, le premier pal brisé d'un dauphin d'azur

 

Chapelle du Saint-Sacrement et chapelle des Agonisants 

Par son testament du 20 mai 1697, Mme Boisriou de Penmarch (Note : De Boisriou porte d'argent à 3 fasces de sable accompagnées de 10 merlettes de méme 4, 3, 2, 1) fonde deux messes par semaines, l'une à être dite à 6 heures du matin, le dimanche, à l'autel des Agonisants ; et l'autre, le jeudi à l'autel du Saint-Sacrement. Elle donne 60 livres pour le chapelain ; de plus 30 livres, dont 3 pour six messes basses à l'autel privilégié, au jour anniversaire de sa mort, et 27 livres à la Fabrique pour le luminaire : le tout 90 livres, à prendre sur le lieu de Four-neuf, en Gouénou, évêché de Léon. 

Le 1er mars 1720, M. de Penmarc'h remboursa cette rente dont le sort principal se montait à 1620 livres, et passa une transaction avec le Chapitre, au rapport de M. Le Saulx, notaire, par laquelle le Chapitre lui accorde, à lui et à ses héritiers en ligne directe, la nomination du chapelain. La somme fut placée au denier 24 sur M. de Léon, par contrat du 7 mars 1720 ; elle fut remboursée le 30 août même année, et placée sur le clergé du diocèse, avec plusieurs sommes importantes, le 25 octobre 1720, pour produire 32 livres 8 sols de rente, au denier 50. Sur cette somme le procureur de la Fabrique payera 22 livres au Chapelain, et retiendra le reste pour la Fabrique. « Nonobstant les clauses de la susdite transaction, dit le chanoine Burlot, il nous fallait payer l'amortissement que M. de Penmarch s'était d'abord engagé à payer, lors du premier contrat, ce qu'il refuse maintenant. Nous versâmes, en 1725, 270 livres au sieur Leveau, et le service a cessé depuis ce temps jusqu'en 1736, afin de dédommager la fabrique qui avait fait cette avance »

 

Chapellenie Pont-Plancoet

Cette chapellenie est conférée pleno jure par l'évêque et est chargée d'une messe tous les mercredis, au petit autel devant le choeur, du côté de l'Evangile. Le revenu consiste en trois pièces de terre se joignant ensemble sur le bord de la mer, dans la coudée de la ville, tenues à titre de censive par René Le Troadec, à charge de payer par an un tonneau froment et 3 livres en argent ; le tout rente foncière, ainsi qu'il est porté dans le titre recognitif du 14 novembre 1722. Les abbés de Trécesson, de Tréméreuc et de La Marche ont été les derniers chapelains. 

 

Saint-Maudez

Il est noté, sous le titre « chapellenie du Tertre ou de Kerderrien » qu'il devait se dire une messe par semaine devant Saint-Maudez, en la cathédrale. Cette fondation était soldée par 16 boisseaux froment, en Langoat. Titulaire : l'abbé de la Bédoyère, — collateur : monseigneur l'Evêque — présentateur : monsieur de Coatdon.

 

Saint-Fiacre

Par acte du 13 juillet 1731, Mgr Olivier Jégou de Kervilio (Note : De Kervilio porte d'argent au huchet de sable, accompagné de trois bannières d'azur, chargées chacune d'une croisette prommelée d'or), décédé cette même année évêque de Tréguier, a fondé une messe quotidienne à voix basse, dans la chapelle de Saint-Fiacre appartenant privativement au dit seigneur, par la cession que lui en avaient faite M. M. du Chapitre et rétablie par lui à ses frais. Cette messe sera dite par le chapelain immédiatement après la messe du Duc. S'il ne peut célébrer par lui-même, pour quelque empêchement légitime, en certains jours, il sera tenu de la faire dire et de donner l'honoraire au prorata de la somme à lui léguée. Au cas d'inexécution des charges susdites, il sera remplacé par un autre chapelain portant l'habit au choeur, dont la nomination appartiendra à l'Evêque successeur et au Chapitre. 

Le revenu de cette fondation consiste en la rente convenancière de 300 livres par an, due sur le lieu noble de Guenolet, en Troguéry, au fief des Regaires, tenu à titre de convenant par Yves Le Dantec sans obligation de faire aucune corvée, le dit Seigneur les lui ayant remises. Il sera payé au chapelain 220 livres pour stipendie de la messe quotidienne, et les 80 livres restant seront employées à la réparation et décoration de la chapelle de Saint-Fiacre. A cette fin la dite somme de 80 livres sera remise aux mains du gouverneur qui sera nommé pour trois ans, par l'évêque ou son grand vicaire, devant lesquels il prêtera serment et rendra compte de sa gestion. Veut le fondateur que les titres concernant la propriété du lieu de Guenolet et les quittances d'amortissement soient déposés aux archives du Chapitre. 

Le premier chapelain fut M. Philibert Le Gendre chanoine, et le premier gouverneur M. Joseph de Parthenay. Cet acte est au rapport de Coz, notaire royal registrateur. 

 

Chapellenies de la cathédrale qui ont été réunies au Séminaire lors de son érection ou après

1° Sainte-Anne, chargée de 3 messes par semaine à la chapelle de Sainte-Anne (en 1660). Son revenu est de 5 tonneaux froment à prendre sur le total des rentes de l'évêché, ou même dans le grenier de l'évêque. 

2° Saint-Michel, chargée d'une messe tous les dimanches, à Saint-Michel (en 1660). Son revenu est une part des dîmes de Plougrescant, affermée 90 livres et plusieurs autres rentes valant 90 livres : total 180 livres. 

3° Sainte-Anne encore, une autre messe par semaine (en 1672) . Son revenu est un tonneau froment, sur les rentes de l'évêché, 40 jattes froment sur le convenant Kerantrec'h, en Trédarzec (abbé Allain).

 © Copyright - Tous droits réservés.