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INFORMATIONS DIVERSES SUR LA VILLE DE TREGUIER |
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L'adjectif qui sert à désigner les habitants de Tréguier est trécorois, mot employé par Hervé-Julien Le Sage (+ 1832. Cf. Laveille, Jean-Marie de La Mennais, I, 1903, p. 375). On l'écrit plutôt aujourd'hui trécorrois (J O, 24 mai 1908), en breton Lantregeriad, pluriel -riz (Vallée, Gr. dict. fr.-br., 1931, p. 755).
Il ne faut pas confondre cet adjectif avec celui qui s'applique aux habitants du Trégor (ancien diocèse de Tréguier). Cet adjectif est trégorrois (J O, 8 mai 1974), en latin trecorensis (dès 1123. Morice, Preuves, I, col. 546) [Note : On trouve la forme trigaricensis en 1086 (Morice, Preuves, I, col. 460)], en breton tregeriad, pluriel -riz.
Les deux adjectifs trécorrois et trégorrois viennent du même mot latin. Le premier en est un calque de formation savante. Le second est dû à une évolution phonétique normale.
Les armes de la ville de Tréguier étaient : d'azur d un navire d'argent aux voiles éployées du même [Note : Guy Le Borgne (1667) attribue à Lantréguier des armes d'azur à trois fleurs de lis d'or, formées d'épis de blé. C'est peut-être une erreur provenant d'une confusion avec Lamballe, qui portait d'azur à trois gerbes d'or et appartenait au même seigneur pendant le haut Moyen Age] (Armorial d'Hozier, état du 2 janvier 1698 - Armorial des évêchés de France, 1727 : Bibl. nat., dép. des estampes, ms. 6094). Par délibération du 16 mars 1809, le conseil municipal de Tréguier demanda à l'Empereur la concession de ses anciennes armoiries : "un vaisseau avec tels attributs qu'il plaira à Sa Majesté d'y ajouter" (Arch. des C-du-N, 4 K 6, fol. 107). Les armoiries au navire (sans autre attribut) furent peintes en 1885 dans la salle du Conseil général de l'ancienne préfecture. On y ajoute aujourd'hui un écusson de France au canton dextre et un écusson de Bretagne au canton senestre (La Haye, p. 75 et 421).
La ville a pris naissance, au confluent du Jaudy et du Guindy, autour du monastère qui aurait été fondé par Tutgual vers 535 (La Borderie : Mém. de la Soc. archéol. des C-du-N, 2e s. t. 1885-1886). Ce monastère aurait été érigé en siège épiscopal, ou du moins confirmé comme tel, en 848, date traditionnelle fournie par la Chronique de Nantes. L'évêché de Tréguier fut supprimé par la loi civile le 12 juillet 1790 (Constitution civile du clergé) et par la loi canonique le 29 novembre 1801 (bulle publiée au Bull. des lois, 3e s., t. VI, p. 774). Cependant le nom de Tréguier a été ajouté à la titulature de l'évêque de Saint-Brieuc par décret du 13 septembre 1852.
Lantreguer a le titre de ville dès 1412 (Lettres de Jean V, n° 1141). Elle envoyait des députés aux Etats de Bretagne dès 1451 ; elle était exempte de fouage dès 1464 (Planiol, III, p. 183 et 313). Elle avait une communauté de ville dès 1538 (La Haye, p. 154). Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, Tréguier figura parmi les huit villes du territoire occupé depuis par le département des Côtes-du-Nord qui députaient aux Etats de la province.
La paroisse de Tréguier, parrochia Trecorensis, citée dès 1330 dans l'enquête du procès de canonisation de saint Yves (Mon. orig., p. 12, 199, 200, 203, etc.) semble avoir compris alors :
1) une partie urbaine, la ville de Landreguer, elle-même divisée au XVIIème et au XVIIIème siècles en deux paroisses urbaines :
a) la paroisse Saint-Sébastien de la Rive (parochia Sancti-Sebastiani aliter de Ripa), à l'est, citée et pourvue d'un recteur dès 1628 ;
b) la paroisse Saint-Vincent de l'Hôpital, à l'ouest, connue sous le nom de paroisse de St-Vincent à partir de 1640 et n'ayant sûrement un recteur que depuis 1652 ;
2) une partie rurale, au sud, le minihy, appartenant aussi au fief de l'évêque de Tréguier et ayant formé ensuite la paroisse rurale du Minihy-Tréguier (voir la notice de Minihy-Tréguier).
Ces trois paroisses avaient la particularité exceptionnelle de n'avoir pas d'église propre ; elles étaient desservies dans la cathédrale.
Sur le plan judiciaire, il y avait un sénéchal royal à Tréguier en 1267 (Morice, Preuves, col. 1007) et de 1405 à 1425 au moins (Lettres de Jean V, n° 62 et 1612). Cependant la sénéchaussée de Tréguier n'est plus mentionnée dans l'édit de création des sièges présidiaux (mars 1551). A partir de l'édit de Châteaubriant (oct. 1565) et jusqu'en 1576, Tréguier devint le siège de la sénéchaussée royale de Lannion. Revenue à Lannion en 1576, cette juridiction garda jusqu'à la fin de l'Ancien Régime le nom de "sénéchaussée royale de Tréguier au siège de Lannion". L'évêque, seigneur de la ville, porta le titre de comte de Tréguier dès 1627 (Arch. des C-du-N, 1 G, év. de Tréguier, carton 71) et jusqu'en 1790.
Les deux paroisses urbaines élirent en commun, selon la loi, une municipalité le 5 février 1790 (La Haye, p. 315). Par ordonnance du 15 février 1836, la commune s'est accrue de deux fractions du territoire de Minihy-Tréguier :
1) une fraction contenant la maison des Buttes ;
2) le faubourg de Kerfant, avec la chapelle Saint-Michel.
La ville de Tréguier contient plusieurs monuments historiques classés :
1) la cathédrale Saint-Tugdual, où il faut signaler la tour Hasting au nord (1200 env.), le bas de la nef (1339), les voûtes du choeur (fin XIVème s.), les chapelles du choeur (vers 1425), le porche méridional et son clocher (vers 1432), la chapelle ducale (vers 1442), les contreforts et arcs-boutants du choeur (1515) et enfin la flèche du clocher principal (1772-1785). Cet édifice a été considéré comme monument historique par décision ministérielle du 16 juillet 1841 (Arch. des C-du-N, V 3540) ;
2) le cloître de la cathédrale (1450-1468), figurant sur les listes des monuments historiques dès 1852 ;
3) la chapelle Saint-Michel, dont on a conservé le clocher (1474) pour servir d'amer. Ce clocher a été classé le 25 juin 1930 ; le reste de la chapelle a été détruit en 1841. Elle avait appartenu à la commune de Minihy-Tréguier jusqu'en 1836 ;
4) la maison natale d'Ernest Renan (fin XVIème s.), classée le 20 avril 1944. Donnée à l'Etat par les petites-filles de l'écrivain, elle abrite le musée Renan ;
5) une maison à pans de bois, située quai du Jaudy et rue Ernest Renan (côté sud) (XVIème s.), classée le 2 février 1948 ;
6) l'hôtel Le Borgne de la Tour, 20 rue des Perderies, où se voit la porte de l'ancien évêché (1438), classée le 23 décembre 1924 ;
7) l'ancien évêché (début du XVIIème s.), occupé par l'hôtel de ville, le presbytère et l'hôtel Central, classé les 12 avril 1954 et 31 mai 1956, la décoration de l'ancienne salle capitulaire (aujourd'hui salle des délibérations du conseil municipal) étant inscrite depuis le 23 février 1925.
D'autres édifices ont seulement été inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques :
8) l'hôtel Dieu, 30 rue de la Chalotais, dont la chapelle (XVème et XVIIème s.) et le parloir (XIIIème s.) ont été inscrits le 5 mai 1931 ;
9) l'ancien évêché (1432), dont les façades et les toitures ont été inscrites le 22 mars 1973. Il ne faut pas confondre cet ancien évêché, situé rue des Perderies, avec le dernier palais épiscopal, mentionné plus haut et classé ;
10) les maisons de la rue de la Chalotais, n° 2 et 14 (XVIème s.), dont les façades et toitures ont été inscrites le 10 mars 1964 ;
11) des maisons de la rue Colvestre, n° 11 et 22 (XVIème s.), dont les façades et toitures ont été inscrites le 17 décembre 1926 ;
12) d'autres maisons de la rue Colvestre, n° 12, 14 et 20 (XVème-XVIème s.), dont les façades et toitures ont été inscrites le 10 mars 1964 ;
13) les maisons des n° 10, 12 et 18, place Notre-Dame de Coatcolvezou (XVème-XVIème s.), dont les façades et toitures ont été inscrites le 10 mars 1964 ;
14) la maison du 31 rue Renan (XVIème s.), inscrite le 12 juin 1946 ;
15) les maisons des 22, 56, 63 et 65 rue Renan (XVIème s.), dont les façades et toitures ont été inscrites le 10 mars 1964 ;
16) la ferme de Kernabat (XVIème s.), dont le portail a été inscrit le 17 avril 1931.
Par arrêté du 9 août 1966 le quartier ancien de Tréguier forme un secteur sauvegardé. Enfin un classement de site et deux inscriptions de site sont intervenues :
1) le bois de l'Evêché (A 266, 272, 273 p) a été classé le 12 juillet 1948. Il est appelé aussi le bois du Poète, les cendres d'Anatole Le Braz y ayant été inhumées sous un monument dû à Armel Beaufils ;
2) l'ensemble urbain formé par les parties de la rue Renan bordées de maisons anciennes a été inscrit le 19 avril 1943. Cet ensemble comprend deux parties : au bas de la rue, il s'étend de la maison de Larnage jusqu'au quai ;
3) en haut de la rue Renan, il va de la cathédrale jusqu'à la rue Stanco ;
4) l'ensemble urbain de la place Renan, depuis la cathédrale jusqu'à la rue Renan, a également été inscrit le 7 juillet 1943. Cette inscription, comme la précédente, s'applique au sol de la voie publique ainsi qu'aux façades, élévations et toitures des immeubles bâtis.
La ville de Tréguier a un passé riche d'événements qui sont rappelés ici, par ordre chronologique :
1) vers 535, Tutgual (saint Tugdual) fonda à Tréguier son monastère du Val Trecor ;
2) vers 880 les Normands, commandés par Hastings, pillèrent et brûlèrent la cathédrale Saint-André et les maisons de Tréguier ;
3) vers 970 fut commencée la construction de la cathédrale Saint-Tugdual, devant remplacer la cathédrale Saint-André, détruite par les Normands ;
4) le 23 juin 1330 s'ouvrit à Tréguier l'enquête pour la canonisation de saint Yves Haelori, conformément à la bulle du 26 février 1330. L'enquête fut terminée le 4 août 1330 (1) ;
5) en 1346, la ville de Tréguier fut prise et pillée par les Anglais, qui se retranchèrent dans le chantier de la cathédrale ;
6) le 27 octobre 1347, eut lieu la "translation" du corps de saint Yves : conformément à la bulle de canonisation du 19 mai 1347, ses restes furent levés de terre pour être placés le 29 dans un autre tombeau dans la cathédrale de Tréguier. Depuis cette époque le principal pardon de saint Yves est célébré à Tréguier le 19 mai de chaque année et le pardon secondaire le 29 octobre ;
7) au mois d'avril 1364, le duc de Bretagne Charles de Blois vint en pélerinage au tombeau de saint Yves. Il accorda des privilèges aux habitants par lettres du 26 avril ;
(1) Le procès-verbal de l'enquête a été publié en 1887 dans l'ouvrage Monuments originaux de l'histoire de saint Yves d'après un manuscrit du XIVème siècle,acheté en 1860 par la Bibliothèque de Saint-Brieuc (Bibl. mun. de S-B, ms. 10) ;
8) quelque temps après le 17 juillet 1450 (Lobineau, Preuves, col. 1122), le corps du duc de Bretagne Jean V (mort au château de la Touche à Nantes le 29 août 1442) fut inhumé dans la chapelle ducale de la cathédrale de Tréguier ;
9) le 17 mai 1485 fut imprimée à Tréguier une Coutume de Bretagne. Cet incunable est le plus ancien qui ait été imprimé dans une localité des Côtes-du-Nord. La dernière partie est du 4 juin suivant ;
10) en juin 1488, le duc de Rohan, commandant pour le roi de France, fit occuper Tréguier par les troupes françaises. Celles-ci en furent chassées par les habitants avant le 9 mars 1489, à la nouvelle du débarquement d'un corps de troupe anglais ;
11) le 5 novembre 1499 a été imprimé à Tréguier par Jean Calvez le Catholicon (...) breton, fanczoys et latin de Jean Lagadeuc, Auffret Quoatquéveran et Yves Ropers. C'est le seul incunable contenant du breton. L'imprimerie a continué de fonctionner à Tréguier jusqu'en 1512 [Note : G. Le Menn, A la recherche des anciens ouvrages en breton (Soc. d'émul. des C-du-N, t. CVII, 1979, p. 129). Les incunables bretons proviennent aussi de Bréhant-Loudéac (déc. 1484-1485), Rennes (26 mars 1485), Lantenac (1487-1491) et Nantes (15 avril 1493). Dans les Côtes-du-Nord, on n'a donc imprimé au XVème siècle qu'à Tréguier et à Lantenac (commune de la Ferrière, arr. de Saint-Brieuc)] ;
12) vers septembre 1505, Anne, duchesse de Bretagne et reine de France, vint en pélerinage au tombeau de saint Yves à Tréguier ;
13) le 15 janvier 1579 un ouragan abattit le clocher de la cathédrale ;
14) vers Pâques 1589 les habitants de Tréguier repoussèrent plusieurs attaques des Ligueurs ;
15) le 17 novembre 1589 Tréguier, attaqué par douze à quinze milliers d'hommes des paroisses voisines, capitula et fut occupé jusqu'au 22 novembre ;
16) le 8 août 1590, la ville de Tréguier fut investie par la garnison de Guingamp, qui y causa d'importants dégâts ;
17) en mai 1591 de nouveaux dégâts furent causés à Tréguier par les Ligueurs de la garnison de Corlay ;
18) le 17 août 1592, Tréguier fut pillé par les Ligueurs ;
19) du 7 au 14 novembre 1607 les Etats de Bretagne siégèrent à Tréguier dans la cathédrale. Ce fut la seule session des Etats tenue dans cette ville ;
20) en mars, avril et mai 1623, une épidémie venue de Saint-Malo fit des ravages dans un des faubourgs de Tréguier (La Haye, p. 198) ;
21) le 20 janvier 1625 arrivèrent les religieuses Ursulines qui créèrent un établissement d'éducation pour les jeunes filles ;
22) de 1630 à 1632, la contagion du choléra sévit à Tréguier ;
23) le 6 septembre 1632, un incendie se déclara dans la sacristie de la cathédrale de Tréguier et détruisit une partie du trésor d'argenterie et des archives qui y était conservés (Mém. de la Soc. archéol. des C-du-N, 2e s. t. II, 1886, p. 29-45) ;
24) le 16 mars 1654 fut donné à saint Vincent de Paul la maison dans laquelle fut fondé le séminaire des prêtres de la Mission (fondation confirmée par lettres patentes de septembre 1654, enregistrées au Parlement le 2 mars 1655) ;
25) le 28 septembre 1654 arrivèrent à Tréguier les religieuses hospitalières de la Miséricorde de Jésus, de l'ordre de saint Augustin ;
26) en 1656, le P. Maunoir précha à Tréguier ;
27) à la fin de mars 1666 arrivèrent à Tréguier les Filles de la Croix, qui fondèrent un établissement d'enseignement pour les jeunes filles ;
28) en 1675, lors de la révolte du Papier timbré, l'évêque Balthasar Grangier fut pris à partie dans les rues de Tréguier. Le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, s'arrêta dans cette ville le 29 septembre ;
29) le 18 janvier 1678 se produisit à l'hôpital général une multiplication des pains qui fut considérée par l'évêque comme un miracle ;
30) en 1699 fut fondée la communauté des Filles de Saint-Paul dites Paulines pour l'instruction des jeunes filles pauvres et la visite des familles dans le besoin ;
31) le 9 septembre 1789 eurent lieu à Tréguier des émeutes causées par l'abondance des grains et leur prix trop bas. Tréguier dut loger un contingent militaire chargé de veiller à la libre circulation des grains ;
32) le 14 septembre 1789 l'évêque de Tréguier, Augustin le Mintier, publia un mandement hostile aux idées nouvelles ;
33) le 14 février 1791, Augustin le Mintier, évêque de Tréguier, sous le coup d'une arrestation, quitta sa ville épiscopale pour émigrer à Jersey ;
34) le 9 septembre 1792, une émeute eut lieu sur la place du Martray et dans son voisinage puis dans l'église de Coatcolvézou, où se faisait le tirage au sort pour le recrutement. La cocarde nationale fut foulée aux pieds. Il n'y eut pas d'arrestation mais la ville fut ensuite occupée pendant plusieurs jours par des gardes nationaux du district ;
35) le 24 janvier 1794, arriva à Tréguier un bataillon du régiment d'Etampes. Les soldats firent beaucoup de dégâts dans leur cantonnement des Ursulines (dès le 11 février), à la cathédrale (dès le 16) et à l'évêché (dès le 3 mars) ;
36) le 4 mai 1794 le mobilier de la cathédrale, les statues et les sculptures, y compris les tombeaux de Jean V et de saint Yves, furent détruits par les soldats du régiment d'Etampes. Le bataillon quitta Tréguier le 25 mai ;
37) le 10 mai 1794, la chapelle de Coatcolvézou fut érigée en temple de la Raison, la cathédrale n'étant pas en état d'accueillir ce culte ;
38) le 30 avril 1794 furent arrêtés, place de la Liberté (du Martray), Ursule Tierrier, femme de Pierre Taupin, ancien valet de chambre de l'évêque, ainsi que deux prêtres réfractaires cachés dans sa maison. Tous trois furent condamnés à mort le 3 mai par le tribunal criminel des Côtes-du-Nord, séant à Lannion. Ursule Tierrier fut exécutée à Tréguier, au bas du Martray, le même jour "contente de mourir pour son roi et sa religion" ;
39) le 28 avril 1801 furent exhumées les reliques des saints Yves, Tugdual et Maudez, enterrées en 1793 dans la cathédrale (P-V publ. dans : A. Guillou, Essai hist. sur Tréguier, 1913, p. 64-65) ;
40) par décret du 9 avril 1806, les Ursulines furent autorisées à ouvrir un nouveau pensionnat en ville ;
41) le 8 mai 1822, l'évêque de Saint-Brieuc acheta les anciens bâtiments du séminaire de Tréguier, pour y fonder une école ecclésiastique, dite "petit séminaire". L'acquisition fut approuvée par ordonnance royale du 10 juillet 1822 (Arch. des C-du-N, V 801) ;
42) par arrêté du 8 juillet 1835 les travaux du pont suspendu construit sur le Jaudy, entre Tréguier et Trédarzec, furent définitivement reçus. Ce pont, établi sur le passage dit du Canada, remplaçait les bacs du Canada et de Saint-Sul ;
43) le 26 février 1848, un ouragan a causé d'importants dommages à la cathédrale. La grande croisée a été brisée (Arch. des C-du-N, V 3540 a) ;
44) le 8 juillet 1867, les restes d'Augustin le Mintier, le dernier évêque de Tréguier (mort à Londres le 21 avril 1801) furent inhumés dans l'ancienne cathédrale ;
45) le 9 septembre 1890 fut solennellement inauguré le nouveau tombeau de saint Yves, oeuvre d'Yves Hernot, destiné à remplacé celui qui avait été détruit pendant la Révolution ;
46) le 13 septembre 1903 fut inaugurée par le président du Conseil Emile Combes la statue d'Ernest Renan, sculptée par Jean Boucher ;
47) le 19 mai 1904 fut élevé le calvaire dit de réparation ou de protestation, oeuvre du sculpteur Yves Hernot. Cette manifestation était la réponse des catholiques à celle du 13 septembre précédent ;
48) en 1913 a été publié l'Essai historique sur Tréguier par un Trécorrois d'Adolphe Guillou ;
49) le 2 juillet 1922 fut inauguré le monument aux morts de Tréguier, dû au sculpteur Francis Renaud ;
50) le 2 septembre 1923 l'hôtel de ville de Tréguier a été inauguré par Raymond Poincaré, président du Conseil ;
51) le 12 février 1944 sept personnes de Tréguier furent arrêtées par les Allemands ;
52) le 6 août 1944 quatre bombes tombèrent sur Tréguier. Il y eut sept victimes ;
53) le 12 août 1944, Tréguier fut occupée par les F F I, qui se replièrent le 13 et y rentrèrent, avec l'appui des engins blindés américains, le 14. Le 15 une contre-attaque allemande échoua (Cf. La Presse d'Armor, 26 févr. 1977, p. 7) ;
54) en 1947 a été publié le livre de M. Marcel Gautier, Tréguier, étude de géographie urbaine ;
55) le 19 mai 1947, le cardinal Roncalli, nonce apostolique (futur pape Jean XXIII) a participé au pardon de saint Yves ;
56) le 25 juillet 1954 fut inauguré le nouveau pont Canada, sur le Jaudy, joignant Tréguier à Trédarzec, en aval du vieux pont ;
57) au 3ème trimestre de 1977 est parue l'Histoire de Tréguier, ville épiscopale de M. Pierre de la Haye, qui décrit le passé de cette ville jusqu'en 1802.
Les noms de certains personnages célèbres ou notables sont liés à l'histoire de cette ville :
1) saint Tutgual, dit aujourd'hui Tugdual, né dans l'île de Bretagne, en Domnonée, à la fin du Vème siècle ; il passa chez les Irlandais et il émigra avec eux en Armorique. Là il fonda un monastère à Ploumagoar, puis un autre à Tréguier. Au cours d'un voyage à Paris, il obtint la protection de Childebert, roi des Francs, et fut sacré évêque. Il mourut à Tréguier le 30 novembre 553 ou 559 (A. de la Borderie dans : Mém. de la Soc. archéol. des C-du-N, 2e s., t. II, 1885-1886, p. 77-122, 284-365) ;
2) saint Yves Haelori, né en 1253 à Kermartin en Minihy-Tréguier, mort au même lieu le 19 mai 1303, inhumé dans la cathédrale, fut official de Tréguier en 1284. Sa biographie a été donnée ci-dessus, dans la notice consacrée à Minihy-Tréguier ;
3) Hugues de Montrelais, cardinal (dit le cardinal de Bretagne), mort en 1384, fut évêque de Tréguier, pourvu le 19 novembre 1354 et transféré au siège de Saint-Brieuc le 21 août 1357 (voir sa biographie dans la notice de Saint-Brieuc) ;
4) Robert Guybé, archidiacre de Dinan, chapelain du Pape, pourvu de l'évêché de Tréguier par bulle du 16 mai 1483, arrivé à Tréguier seulement le 6 septembre 1492, transféré au siège de Rennes le 24 mars 1502, cardinal le 1er janvier 1505, évêque de Nantes le 22 janvier 1507, mort à Rome le 9 septembre 1513, inhumé à Saint-Yves-des-Bretons ;
5) Jean Calvez, imprimeur à Tréguier dès 1496 et jusqu'en 1512 au moins. Il succéda au premier imprimeur de cette ville, nommé Ja.. P.., et dont on ne connaît pas le nom complet, lequel imprima dès 1485. Jean Calvez imprima notamment le Catholicon en 1499 (G. Lepreux, Gallia typographica, IV) ;
6) Yves Corlay, architecte et sculpteur, né à Tréguier le 17 juin 1700, fils d'Yves Corlay le Jeune, sculpteur, il sculpta notamment la chaire de Saint-Michel de Saint-Brieuc et la fontaine dite la Pompe de Guingamp. Il mourut à Châtelaudren le 24 mars 1776 (R. Couffon dans : Soc. d'émuL. des C-du-N, Bull. et mém., t. lxxii, 211-213). Yves Corlay est la plus célèbre d'une famille qui a compté plusieurs artistes ;
7) Emmanuel-Joseph Sieyès (pron. comme Siesse), né à Fréjus (Var) en 1748, fut attiré à Tréguier par l'évêque J-B-J. de Lubersac et installé par lui comme vice-gérant de l'officialité le 20 août 1776. Il quitta le diocèse en même temps que son évêque, transféré à l'évêché de Chartres le 15 janvier 1780. Plus tard, il fut successivement député à la Convention (1792), un des cinq Directeurs (1799), un des trois Consuls (1799), sénateur (1800), membre de l'Académie française (1803), comte de l'Empire (1809), pair (1815). Proscrit de 1816 à 1830, il mourut à Paris en 1836 ;
8) François-Louis-Barthélémy Cadiou de la Boissière, né à Tréguier (par. de l'Hôpital), bapt. le 24 août 1749, avocat et sénéchal. Il fut le principal instigateur de l'émeute des blés à Lannion (17 oct. 1789) et par suite, inculpé puis acquitté. Il fut élu président du tribunal de district de Lannion et député suppléant à l'Assemblée législative, puis administrateur du district, dont il devint procureur syndic. Condamné par le tribunal révolutionnaire de Brest et emprisonné pendant la Terreur, il fut libéré le 17 juin 1795 et mourut à Lannion le 12 mai 1796 ;
9) Dominique Clément de Ris, écuyer, seigneur de Bouret et Kerviziau, né à Paris le 1er février 1750, avocat au Parlement de Paris, habitant Brest, venu habiter Tréguier à la suite de son mariage, le 9 février 1777 (par. de la Rive), avec Catherine-Marie-Olive Chevreux du Ménil ; puis il quitta cette ville en 1787 lorsqu'il devint maître d'hôtel de la Reine. Sénateur (1800), il fut victime d'un mystérieux enlèvement, dont les mobiles ne furent jamais découverts. Cette histoire a fourni à Balzac le thème de son roman Une ténébreuse affaire (1839). Il fut fait comte de l'Empire (1808) et pair de France (1815 et 1819) et mourut à Thilouze (I-et-L) le 21 octobre 1827 ;
10) Athanase-Louis-Marie comte Clément de Ris, fils du précédent, né à Tréguier (par. de la Rive) le 29 juin 1782, chevalier de Saint-Louis, colonel (1814), pair de France par hérédité (1827), mort à Paris le 28 octobre 1837 ;
11) Gustave Le Borgne de la Tour, né à Quintin le 1er février 1814, député des Côtes-du-Nord (1852-1870), maire de Tréguier (1888-1892), mort à Tréguier le 15 octobre 1893 ;
12) Joseph-Ernest Renan, né à Tréguier le 28 février 1823, élève à l'école ecclésiastique (petit séminaire) de Tréguier de 1832 à 1838, puis au petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, au séminaire d'Issy (1841) et à Saint-Sulpice (1843). Agrégé de philosophie (1847), prix Volney (1848), en mission en Italie (1849-1850), chargé du classement des manuscrits syriaques à la Bibliothèque nationale, docteur ès lettres (1852), membre de l'Académie des inscriptions, en mission en Syrie (1860-1861), il écrivit pendant ce voyage en Syrie la Vie de Jésus et le premier volume de l'Histoire des origines du christianisme. Professeur d'hébreu au Collège de France (1862), il ne donna que le premier cours, ayant créé un scandale en appelant le Christ "un homme incomparable". La Vie de Jésus parut en 1863. En 1864, il voyagea en Egypte et en Grèce. De nouveau professeur (vers 1872) puis administrateur (1883) au Collège de France, il écrivit à cette époque l'Histoire du peuple d'Israël. Il entra à l'Académie française en 1878. Il mourut au Collège de France (Paris 5ème) le 2 octobre 1892. Ses principaux ouvrages sont : Histoire des origines du christianisme, 7 vol., 1863-1881 ; Histoire du peuple d'Israël, 5 vol., 1887-1893 ; Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883 ; Feuilles détachées, 1892.
Après avoir passé sa jeunesse à Tréguier, jusqu'au 4 septembre 1838, il y revint plusieurs fois, notamment peu après la mort de sa mère, en septembre 1868, et pour le Diner celtique qu'il présida le 2 août 1884. Le nom d'Ernest Renan a été donné à une rue de la ville par délibération du 12 février 1898 et décret du 19 septembre. Dans cette rue se trouve la maison natale de l'écrivain, aujourd'hui classée monument historique [Note : Une plaque commémorative a été apposée sur cette maison et inaugurée le 24 septembre 1896]. M. Paul Hamon a montré, dès 1958, que le nom primitif de sa familles était Fricquet et a remonté sa filiation masculine jusqu'à Maury Fricquet dit Renan, vivant en 1615 à Plounez (Soc. d'émul. des C-du-N, t. lxxxvii, p. 68-73) ;
13) Gustave de Kerguézec, né à Tréguier le 18 mai 1869, conseiller général (1881), député (1906), sénateur (1921-1939), président du Conseil général (1920-1930), mort à Tréguier le 27 mars 1955 ;
14) Marie Perrot, née à Tréguier le 2 octobre 1884, institutrice publique, déléguée du Front national pour le secteur de Tréguier au moment de la Libération de cette ville (14 août 1944). Elle a laissé sur cette période les rapports journaliers qu'elle envoyait au commandant départemental des F F I. Elle a aussi contribué à l'organisation des Journées renaniennes, avec Mme Henriette Psichari qui a parlé d'elle dans Des jours et des hommes (1962). Elle est morte à Tréguier le 16 janvier 1975.
Le nom de Tréguier fut attaché au collège de Tréguier, fondé à Paris par le testament de Guillaume de Coëtmohan, chantre de la cathédrale de Tréguier, en date du 11 avril 1325, et qui devint ensuite le collège de France.
(Bulletin d'informations des maires).
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