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La commune de Tréguier ( Landreger) est chef lieu de canton. Tréguier dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de TREGUIER
Tréguier ("Lan treguer", en breton) par référence aux trois rivières (« guer ») passant à Tréguier.
Tréguier est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploulandreguer qui englobait aussi outre le territoire de Tréguier, celui de Le Minihy-Tréguier. La ville de Tréguier a pris naissance autour dun monastère qui aurait été fondé par Tugdual vers 535. C'est vers le début du VIème siècle, qu'Alma Pompa (Sainte Pompée) épouse de Hoël 1er, huitième roi dArmorique, donna jour au futur Tugdual, qui habitait alors la Grande-Bretagne.
Tugdual est connu sous le nom de Pabu (évêque). Ce monastère aurait été érigé en siège épiscopal vers 848. Sans doute le monastère de Tréguier releva-t-il jusque là du diocèse de Cornouaille. Un certain Urvoet qualifié " d'abbé de Saint Tutgual " est mentionné dans un acte entre 884 et 913 au nombre des " nobilissimes " de Cornouaille. Le premier évêque de Tréguier apparaît en 859. La ville épiscopale de Tréguier, dont l'évêché embrassait jadis cent neuf paroisses, comptait sous la dépendance de son seigneur trente une trèves ou succursales, deux abbayes (Bégard et Sainte-Croix de Guingamp), deux collégiales (Notre-Dame du Mur à Morlaix et Tonquédec près de Lannion), douze couvents d'hommes, treize couvents de filles, deux hôpitaux et un hôtel-Dieu. Lévêché de Tréguier fut supprimé le 12 juillet 1790 et rattaché en 1801 à celui de Saint-Brieuc.
Lantreguer a le titre de ville dès 1412 (lettres de Jean V, n° 1141). La paroisse de Tréguier « parrochia Trecorensis » est citée dès 1330, dans l'enquête du procès de canonisation de Saint-Yves. En effet, à cette époque, " Discrète personne, maître Hervé de Coatréven, sacriste de l'église de Tréguier, âgé de 55 ans et plus, à ce qu'il dit, et d'après son apparence physique, présenté comme témoin sur la vie et les moeurs de dom Yves Hélory, assermenté et soigneusement interrogé " (témoin n° 2), " Alain Soyan, clerc de la ville de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 6), " Pierre Arnou, prêtre, vicaire de l'église de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 7), " Hamon Nicolay, clerc de la ville de Tréguier, 50 ans et plus " (témoin n° 8), " Yves Rachael, prêtre originaire de la ville de Tréguier, vicaire de l'église de Tréguier, âgé de 40 ans " (témoin n° 9), " Yves Bidal, de la ville de Tréguier, âgé de 50 ans " (témoin n° 15), " Guillaume Pierre, vicaire perpétuel dans l'église de Tréguier, âgé de 50 ans " (témoin n° 18), " Geoffroy Arnaud, âgé de 63 ans ... chantre de l'église de Tréguier " (témoin n° 21), " Olivier Floc'h, gardien des reliques de l'église de Tréguier et vicaire perpétuel dans cette église, âgé de 40 ans " (témoin n° 24), " Denys Jameray, citoyen de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 32), " Yves Haloic, de la ville de Tréguier, âgé de 50 ans " (témoin n° 37), " Noble homme seigneur Alain de Keramnos, chevalier, du diocèse de Tréguier, âgé de 62 ans " (témoin n° 39), " Constance, épouse d'Etienne Ymbert, de la ville de Tréguier, âgée de 55 ans " (témoin n° 45), " Amon Lobero, de la ville de Tréguier, âgé de 60/70 ans " (témoin n° 51 et n° 90), " Floride, épouse de Geoffroy L'Ecrivain, de la cité de Tréguier, âgée de 30 ans et plus " (témoin n° 82), " Hervé Yves Avenant, de la cité de Tréguier, âgé de 25 ans ou environ " (témoin n° 105), " Yves Bidal, de la cité de Tréguier, âgé de 50 ans ou environ " (témoin n° 108), " Laurent Le Saint, de la cité de Tréguier, âgé de 40 ans " (témoin n° 120), " Alain Le Gagon, de la cité de Tréguier " (témoin n° 121), " Jean de Trévou, clerc, diocèse de Dol, demeurant à Tréguier, âgé de 50 ans et plus " (témoin n° 122), " Catherine, veuve du fils Kelen, de la cité de Tréguier, âgée de 80 ans " (témoin n° 124), " Blezvenna Gasqueder, de la cité de Tréguier, âgée de 60 ans et plus " (témoin n° 130 et n° 134), " Yves Ponteur, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 131), " Morvan Bescond, de la paroisse de Tréguier, âgé de 60 ans ou environ " (témoin n° 132), " Yves Agoedour, de la paroisse de Tréguier, âgé de 40 ans " (témoin n° 133), " Olivier Tanac, paroissien de l'église de Tréguier, âgé de 40 ans ou environ " (témoin n° 136), " Etienne, dit Liroitz, marin, de la cité de Tréguier, âgé de 40 ans " (témoin n° 140), " Alain Le Gagou, de la cité de Tréguier, âgé de 40 ans " (témoin n° 141), " Alain Le Cervesier, de la cité de Tréguier, âgé de 55 ans " (témoin n° 145), " Olivier Lannuic, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 150), " Derien de Togrum, prêtre, du diocèse de Tréguier, vicaire de l'église de Tréguier, âgé de 50 ans et plus " (témoin n° 154), " Maurice Galle, prêtre, vicaire perpétuel dans l'église de Tréguier, âgé de 40 ans ou environ " (témoin n° 155), " Olivier Lannuc, de la cité de Tréguier, sonneur de cloches dans l'église de Tréguier, jusqu'à il y a deux ans, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 156), " Pétronille Alain Fabre, âgée de 41 ans ou environ, citoyenne de Tréguier " (témoin n° 157), " Dayen Rachel, citoyenne de Tréguier, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 158), " Jean Raoul, citoyen de Tréguier, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 159), " Hervé Glovie, paroissien de Tréguier, âgé de 50 ans et plus " (témoin n° 160), " Hervé Golien, paroissien de l'église de Tréguier, originaire de la paroisse de Plounez, âgé de 50 ans et plus " (témoin n° 162), " Urou Lenperele, citoyen de Tréguier, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 163), " Hervé de Qoytrevan, sacriste de l'église de Tréguier, âgé de 50 ans ou environ " (témoin n° 166), " Floria, épouse de J. de Grenou, de la cité de Tréguier, âgée de 50 ans et plus " (témoin n° 169), " Alain Soyme, clerc, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 172), " Pierre Annou, prêtre, vicaire de l'église de Tréguier, âgé de 40 ans " (témoin n° 173), " Pathanoda, veuve d'Olivier Pinteclou, de la cité de Tréguier, âgée de 60 ans et plus " (témoin n° 175), " Urou Benparola, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 176), " Pétronille, veuve d'Alain Fabre, citoyen de Tréguier, âgée de 50 ans ou environ " (témoin n° 177), " Jean Raoul, citoyen de Tréguier, âgé de 40 ans ou environ " (témoin n° 178), " Darian Rachel, citoyen de Tréguier, âgé de 60 ans " (témoin n° 179), " Hadou, veuve de Ruillin Cadou, de la cité de Tréguier, âgée de 60 ans et plus " (témoin n° 186), " Elyas, fils de Ruillin Caden, de la cité de Tréguier, âgé de 30 ans et plus " (témoin n° 187), " Catherine, fille de Rivallon Godin, épouse de Guidomar Fulon, de la cité de Tréguier, âgé de 30 ans ou environ " (témoin n° 196), " Rival Riboul, de la cité de Tréguier, âgé de 40 ans et plus " (témoin n° 197), " Derien de Gorbigen, de la cité de Tréguier, âgé de 35 ans " (témoin n° 198), " Olivier Lavina, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 199), " Théophanie, veuve de Guillaume de Gloroyet, âgée de 40 ans et plus, de la cité de Tréguier " (témoin n° 211), " Uron Lenperole, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans et plus " (témoin n° 212), " Blezvenna, épouse de Thomas Cade, de la cité de Tréguier, âgée de 50 ans et plus " (témoin n° 213), " Bevenna, épouse d'Alain Marescalle, de la cité de Tréguier, âgée de 35 ans " (témoin n° 214), " Geoffroy Hylaire, âgée de 70 ans, citoyen de Tréguier " (témoin n° 215), " Rolland Paoulore, citoyen de Tréguier, âgé de 30 ans ou environ " (témoin n° 218), " Margilia, veuve de Prigent Rodic, de la cité de Tréguier, âgée de 30 ans " (témoin n° 219), " Jean Raoul de la cité de Tréguier, âgé de 40 ans et plus " (témoin n° 220), " Ledit Laurent Saint, de la cité de Tréguier, âgé de 40 ans et plus " (témoin n° 221) déposent lors de l'enquête sur la vie de Saint Yves.
Sur le plan judiciaire, il y avait un sénéchal ducal en Trégor dès 1219 et à Tréguier de 1260 à 1467. A partir de l'édit de Châteaubriant (octobre 1565) et jusqu'en 1576, Tréguier devint le siège de la sénéchaussée royale de Lannion. Revenue à Lannion en 1576, cette juridiction gardera jusqu'à la fin de l'Ancien Régime le nom de " sénéchaussée royale de Tréguier au siège de Lannion ". L'évêque de Tréguier porta le titre de comte de Tréguier dès 1627 et jusqu'en 1790 : il avait pouvoir de basse et haute justice et les sentences, prononcées en Cour des Régaires, relevaient directement du parlement de Bretagne sans passer par aucune juridiction intermédiaire. Le siège de Tréguier a été souvent occupé par des prélats, appartenant aux familles les plus illustres, tels que : le cardinal de Bourbon, les de Bruc, Tournemine, Malestroit, de Ploeuc, du Chastel, d'Est, Juvénal des Ursins, d'Amboise, etc... Le chapitre de la cathédrale était composé de 5 dignitaires, le grand chantre, les archidiacres de Plougastel et de Tréguier, le trésorier et le scholastique, et de 14 chanoines.
La ville de Landreguer était divisée au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle en deux paroisses : la paroisse Saint-Sébastien de la Rive (parochia Sancti-Sebastiani aliter de Ripa) à l'est de la cathédrale (citée et pourvue d'un recteur dès 1628) et la paroisse de Saint-Vincent de L'Hôpital (Saint-Vincent à partir de 1640, pourvu d'un recteur vers 1652) à l'ouest de la cathédrale. Une partie rurale, au sud, le Minihy appartenait au fief de l'évêque de Tréguier et formera par la suite la paroisse du Minihy-Tréguier. Les paroisses de Saint-Sébastien, de Saint-Vincent et du Minihy-Tréguier étaient jadis toutes les trois desservies dans la cathédrale (et ne possédaient donc pas d'église). Trois cimetières dépendaient de ces paroisses, celui du Minihy toujours situé au même endroit, celui de Saint-Fiacre qui est le cimetière actuel de Tréguier et celui de Coatcolvézou. Par ordonnance du 15 février 1836, la commune de Tréguier sest accrue dune partie de Minihy-Tréguier (maisons des Buttes et faubourg de Kerfant avec la chapelle Saint-Michel).
Pendant les guerres de la Ligue, la ville de Tréguier fut assaillie en 1589 et en 1590 par les paysans des alentours, poussés par le duc de Mercoeur, et les Espagnols la pillèrent au mois d'août 1592. Tous les habitants purent se réfugier dans la cathédrale et dans l'évêché. Dans la ville mise à sac et incendiée " environ sept vingts " maisons " ou plus " brûlèrent selon François de Kerguézec, témoin oculaire du pillage. Ce chiffre a été mal interprété par quelques auteurs qui sont allés répétant, bien que "sept vingts " ne fassent que 140, que 720 maisons avaient alors été détruites. Or selon le témoin précité, la plupart des habitations, dont les plus belles, avaient été la proie des flammes [Note : B. Jollivet (XIII), Abbé Omfroy-Kermoalquin (XXIII). Il aurait suffi de se rappeler ces vers de François Villon (Testament) : "Item, je lègue aux Quinze vingts, - Qu'autant vaudrait nommer Trois cents ...."].
Autrefois, la ville de Tréguier avait une subdélégation, une maréchaussée, une communauté de ville ayant droit de députer aux états. Il s'y exerçait les juridictions suivantes : les Regaires (haute justice), la Prévôté (moyenne justice, à l'évêque), Plouguiel et Plougrescant (hautes justices, au chapitre de la cathédrale), Troguendy (haute justice, au duc de Richelieu), Bois-Riou (haute justice, à M. Le Borgne de Coëtivy), Ville-Basse (haute justice, à M. de Lizé), Kerouarn, le Carpont, Coatallec et Troguery (moyennes justices, à M. Le Gonidec), le Donnant (moyenne justice, à M. de Carné), Kersalio-Lezernant (à M. de Kersalio), Kermorvan, Kermouster et la Prévôté (moyennes justices, à M. de Kermorvan), Kerfiel et Kerdeval (moyennes justices, à Mme de Carné), Kermartin (moyenne justice, à M. de la Rivière), Kerouézec (moyenne justice, à M. de Kersauson), Kerhir (moyenne justice à M. de la Villeneuve-Cillart), Kerprigent (basse justice, à M. de Kerannio), Launay-Botloy (moyenne justice, à M. de Caradeuc), le Hildry (moyenne justice, à Mme de Carné), le Verger-Lézérec (moyenne et basse justice, à Mme de Rays), Languerneau (basse justice, à M. de Châteaugiron), Lahore (basse justice, à Mme du Rumen), Pouldouran (haute justice, à M. de Sarsfield), Troplong (basse justice, à M. du Haloi).
On rencontre les appellations suivantes : monasterium S. Tutuali Pabut (vers 1050), S. Pabu-Tual (en 1086), Saint Pabu (vers la fin du XIIème siècle), Seintpabu (en 1230), Lantreguer (en 1267), Lantriguier (en 1296), Landreguer (en 1330), Landriguier (en 1376), Lantreguier, Tréguier (en 1394), Lantreguer (en 1441, en 1468), Ploelantreguer (en 1437, en 1486), Ploelantreguier (en 1543), Ploulan-Treguier (en 1663).
Voir "L'origine de Tréguier".
Voir "Tréguier : de Saint-Tudual aux invasions normande, anglaise et espagnole".
Voir "Tréguier et saint Yves".
Voir "La fonction religieuse de Tréguier (Lantreguer) dans le passé".
Voir "Le vieux Tréguier".
Voir "Les anciens peintres-verriers de Tréguier".
Voir "Les premiers imprimeurs et libraires de Tréguier et de Morlaix".
Voir "L'imprimerie à Tréguier jadis".
Voir "Les Etats de Bretagne à Tréguier en 1607".
Note 1 : Vers 535, Tutgual (saint Tugdual) fonde à Tréguier son monastère du Val Trecor. Vers 880, les Normands, commandés par Hastings, pillent et brûlent la cathédrale Saint-André et les maisons de Tréguier. Vers 970, est commencée la construction de la cathédrale Saint-Tugdual devant remplacer la cathédrale Saint-André. Le 23 juin 1330 s'ouvre à Tréguier l'enquête pour la canonisation de saint Yves Haelori. En 1346, la ville de Tréguier est pillée par les Anglais. Le 27 octobre 1347, a lieu la translation du corps de saint Yves dans la cathédrale de Tréguier. En avril 1364, le Comte de Cambridge et le duc Jean IV, lieutenant du roi d'Angleterre, prennent Tréguier sans combat. Le 17 juillet 1450, est inhumé dans la chapelle ducale de la cathédrale de Tréguier, le corps du duc de Bretagne, Jean V (décédé le 29 août 1442). En juin 1488, le duc de Rohan, commandant pour le roi de France, fait occuper Tréguier par les troupes françaises, chassées par les habitants avant 1489. Vers septembre 1505, la duchesse Anne de Bretagne et reine de France vient en pèlerinage au tombeau de saint Yves à Tréguier. Le 17 novembre 1589, Tréguier est attaqué par douze à quinze milliers d'hommes des paroisses voisines. En mai 1591 et le 17 août 1592, Tréguier est pillé par les Ligueurs (pillé et incendié par les troupes espagnoles en 1592). Les Etats de Bretagne régulièrement convoqués par lettre patente du Roi en date du 4 septembre 1607 se réunirent à Tréguier dans la cathédrale et y tinrent séance les 7, 8, 9, 10, 12, 13 et 14 novembre de la même année. En décembre 1752, par crainte d'une disette, les habitants de Tréguier empêchent le chargement des grains achetés pour Brest. Le 14 septembre 1789, l'évêque de Tréguier, Augustin le Mintier, publie un mandement hostile aux idées nouvelles. Plusieurs épidémies sévissent à Tréguier : en mars, avril et mai 1623 et le choléra de 1630 à 1632. Les religieuses Ursulines (venant de Dinan) arrivent à Tréguier le 20 janvier 1625. Les religieuses Hospitalières de la Miséricorde de Jésus (venant de Quimper) arrivent à Tréguier le 28 septembre 1654. Les deux premières filles de la Croix (communauté fondée à Paris par Marie de Villeneuve le 4 août 1641) arrivent à Tréguier le 29 mars 1667 : bénéficiant des largesses de Mme du Parc de Brélidy, elles s'installent le 3 octobre 1674 dans la maison de Rome. En 1699 est fondée à Tréguier la communauté des Filles de Saint-Paul dites Paulines.
Les évêques de l'évêché de Tréguier sont, dans l'ordre : Tugdual ou Pabutal, premier évêque de Tréguier (décédé en 564), Rivelin ou Ruelin (?), Perbogat ou Pergat (?), Leothère (?), Félix (?), Martin (?), Denys (?), Gosennan (?), Gratien (?), Paul (?), Soffrus (?), Guillaume (mentionné en 1032), Martin, (décédé en 1047), Hugues (mentionné en 1086), Raoul (mentionné en 1110), Hugues (décédé en 1150), Guillaume (mentionné en 1151, décédé en 1175), Yves surnommé Hougnon (en 1175, décédé en 1179), Geoffroi Loiz (en 1179 et mentionné en 1210), Etienne (mentionné en 1224 et 1237), Pierre (mentionné en 1138), Hamon (en 1255 et mentionné en 1262), Alain de Leshardieu (mentionné en 1266 et en 1271), Alain de Bruc (mentionné en 1284, décédé en 1285), Geoffroi Tournemine (en 1286, décédé en 1305), Jean Rigaud (en 1317), Pierre de L'Isle (entre 1324 et 1325), Yves de Boisboessel (entre 1327 et 1330, décédé en 1349), Alain Helouri, (en 1330, décédé en 1338), Richard du Poirier (en 1339 et mentionné en 1348), Robert Painel (mentionné en 1354), Hugues de Montrelais (entre 1355 et 1358, décédé en 1390), François Alain (en 1358, décédé en 1362), Even ou Yves Begaignon (entre 1362 et 1371, décédé en 1378), Jean Brun (en 1371, décédé en 1378), Thibaud de Malestroit (entre 1378 et 1383, décédé en 1408), Hugues de Keroulai (en 1383, décédé en 1384), Pierre Morel (en 1385, décédé en 1401), Yves Hirgouet (en 1401, décédé en 1403), Hugues Lestoquer (entre 1403 et 1404, décédé en 1408), Bernard Du Parron (en 1405 et mentionné en 1411), Christophe de Hauterive (en 1408, décédé en 1417), Mathieu Rocdere (en 1417, décédé en 1422), Jean de Bruc (entre 1422 et 1430, décédé en 1437), Pierre Piedru ou Predou (entre 1431 et 1435), Raoul Rolland (en 1435, décédé en 1441), Jean de Plouec (en 1442, décédé en 1453), Jean de Coetquis (en 1454), Christophe du Chastel (en 1466, décédé en 1479), Robert Guibé (entre 1483 et 1501, décédé en 1513), Jean Calloët (en 1501, décédé en 1505), Antoine de Grignaux (en 1505, décédé en 1537), Louis de Bourbon (entre 1538 et 1543, décédé en 1557), Hippolythe d'Est (entre 1543 et 1544, décédé en 1572), Jean de Rieux, ne fut jamais sacré évêque, François de Mauny (en 1545), Jean Juvénal ou Jouivenel des Ursins (en 1548, décédé en 1566), Claude de Kernevenoy (entre 1556 et 1572), Jean Baptiste Le Gras (en 1572, décédé en 1583), François de La Tour (décédé en 1593), Guillaume du Halgoet (en 1593, décédé en 1602), Georges Louet (décédé en 1608 avant d'avoir été sacré), Adrien d'Amboise (en 1604, décédé en 1616), Pierre Cornulier (entre 1616 et 1620, décédé en 1639), Guy Champion de La Chaise (en 1620, décédé en 1635), Noel Deslandes (en 1635, décédé en 1645), Balthazar Grangier (en 1646, décédé en 1679), François Ignace de Baglion de saillant (entre 1679 et 1686, décédé en 1698), Eustache Le Sénechal de Carcado (en 1686, décédé en 1694), Olivier Jegou de Quervilio (en 1694, décédé en 1731), François Hyacinthe de La Fruglaie de Kerver (en 1732, décédé en 1745), Charles Guy Le Borgne de kermorvan (en 1746, décédé en 1761), Joseph Dominique de Cheylus (entre 1762 et 1766, décédé en 1797), Jean Marc de Royère (entre 1766 et 1773, décédé en 1802), Jean Augustin de Frétat de Sarra (entre 1774 et 1775, décédé en 1783), Jean Baptiste Joseph de Lubersac (entre 1775 et 1780, décédé en 1822), Augustin René Louis le Mintier (entre 1780 et 1791, décédé en 1801).
Note 2 : Quelques droits de l'Evêque de Tréguier au XVIIème siècle. « DÉCLARATION DES PRIVILÉGES, COUSTUMES, DROICTS ET DEBVOIRS DICTES MENUES COUSTUMES DEBUES AU SEIGNEUR EVESQUE DE TRÉGUIER EN LA VILLE DE LANTRÉGUIER ET PAR LES FOIRES ET MARCHÉS D'ICELLE PAR CHACUN AN, ET AUSSY LES FOIRES DE LANGOAT ET CHEF DU PONT PROCHE LA ROCHE DERRIEN ET LE JOUR DE SAINCT BARTHÉLEMY AU MOIS D'AOUST PAR CHACUN AN, (5 JUIN 1602).
ET PREMIER
Tous poissonniers et autres qui auront prins aucun marcouin ou autre grand poisson accoustume d'entre appelé poisson Royal, doit apporter au dit seigneur en son manoir Episcopal aud. Lantreguier la teste ou hure dud. poisson a paine de lamande. Aussy tous poissonniers qui viennent vendre du poisson en ladite Ville sont tenus avant d'exposer leur poisson en vante de venir audit manoir épiscopal scavoir s'il plaist au Seigneur Evesque en faire prendre et achepter, ou ils feront faute doivent lamande pour ce aussy que led. Seigneur Evesque leur doit aussy donner une pièce de pain et du beure pour dejuner.
Il est aussy deub audit seigneur Evesque six macraux de chacune batillée quy viennent descharger au quay dudit Tréguier.
Et pour chacune charge de cheval de macraux qui viennent aussy vendre en lad. Ville, il est aussy deub aud. seigneur deux macraux.
Aussy est deub audit seigneur Evesque deux sols un denier monnoye faisant deux sols six deniers tournois pour chacun thonneau de bled froman qui se vend par le menu et détail aulx greniers de lad. Ville pour ce que le fermier des menus dud. seigneur est tenu de fournir le bouexeau et assister pour faire la mesure.
Durant les foires et marchés de lad. Ville de Tréguier, pour chacune foire du grand pardon dud. Lantreguier, tous ceux qui acheteront de la marchandise avec des crocqs seront tenus venir au manoir épiscopal pour ajuster et allivrer leurs crocqs à celuy dud. Seigneur Evesque et le faire marquer des armes dud. Seigneur. Et pour ce doivent par chacun dix deniers monnoye et pour ce … 1 sol 1 denier.
Et tous marchands qui vendent le marchandises (sic) à l'aulne sont tenus de venir au manoir Episcopal pour ajuster et faire marquer leur aulne ou prendre celle dud. Seigneur, et pour ce dix deniers monnoye … 1 sol 1 denier.
Pour chaque pannerée de fouasses et eschaudes par chacun jour de foire et de marché en lad. ville, il est deub audit Seigneur dix deniers monnoye ou une fouasse et eschaude à l'obtion du fermier dudit Seigneur cy …. 1 sol.
Pour chacun cheval ou jument qui se vendront auxdits foires que marchés vingt deniers monnoye et pour ce …. 2 sols.
Pour chacun boeuf ou vache vingt deniers monnoie et pour ce …. 2 sols.
Pour chacque génisse ou toreau cincq deniers monnoie, cy …. 6 deniers.
Pour chacune chevre cincq deniers monnoie, et pour ce …. 6 deniers.
Pour chaque pourceau ou Truye cincq deniers monnoie, et pour ce …. 6 deniers.
Pour chacque douzaine de moutons ou brebis vingt deniers monnoie cy … 2 sols.
Pour chaque charrette ferree deux sols un denier monnoie cy …2 sols 6 deniers.
Pour chaque charrette non ferree dix deniers monnoie cy … 1 sol.
Pour chacque charrue dix deniers monnoie …. 1 sol.
Pour chaque tumbereau cincq deniers monnoie cy …. 6 deniers.
Pour chaque braye pour brayer six deniers cy …. 6 deniers.
Pour chaque douzaine de fleaux pour battre du bled un fleau ou cincq deniers mounoye cy … 1 sol.
Pour chacque May a paste cincq deniers monnoye cy … 6 deniers.
Pour chacque charge de cheval de potz de terre dix deniers monnoie cy …. 1 sol.
Pour chacque charge de cheval de lin ou fil vingt deniers monnoie cy …. 2 sols.
Par chacun coffre ou huge dix deniers monnoie cy …. 1 sol.
Pour chacque toque de cuir à poils deux sols un deniers monnoie cy …. 2 sols 6 deniers.
Pour chaque bouexeau de bled qui se vend sur la place de la Ville est deub un denier monnaie cy … 2 deniers.
A l'instar de laquelle déclaration et panquarte sous tous marchandz et autres condemnes pour les devoirs aux receveurs et fermiers dud. Seigneur Evesque et prohibition et deffence faite aud. receveur et fermier de prendre et exiger de plus grands devoirs. Enregistré … le 23 de Février 1683 » (Archives du Bois de la Villerabel).
Note 3 : la commune de Tréguier est formée des villages : Kerfant, Maison-Cousin, Keroudot, etc.... Une enquête de l'an 1507 constate le privilège acquis aux "bourgeois, manans et habitants de Lantréguer", de faire entrer dans leur port, les blés, denrées, marchandises et objets de toute sorte leur appartenant, et de les faire sortir du port en même franchise. Ce privilège, d'après l'enquête, c'était le duc de Bretagne, Jean V, pendant qu'il était prisonnier des Penthièvre (février à juillet 1420) qui l'avait accordé aux Trégorois, sans doute à cause de la dévotion particulier de ce prince au grand patron de Tréguier, saint Yves. A signaler que l'assemblée municipale de Tréguier (Tréguer) du 22 avril 1539 était présidée par le procureur des bourgeois, le successeur de Robert Michel, qui s'appelait François Le Gac. le nombre de notables présents ce jour-là était de seize. En 1538, une imposition extraordinaire de 1200 livres tournois est mise sur la ville de Tréguier par le roi François Ier pour subvenir à l'entretien de 50 hommes d'armes : le roi avait ordonner de verser 300 livres par mois à partir de mai 1558. A noter aussi, que sous l'influence de ses deux évêques, François de la Tour et Guillaume du Halegoët, Tréguier fut l'une des rares villes de Bretagne qui, pendant toutes les guerres de la Ligue, gardèrent à la cause royaliste une fidélité inébranlable. Aussi fut-elle très maltraitée, cruellement pillée et ravagée par les ligueurs et par leurs alliés les Espagnols, en 1589, 1590, 1591, 1592. Guillaume du Halegoët, succédant à François de la Tour sur le siège de Tréguier en 1593, demanda au roi de protéger sa ville épiscopale : on éleva quelques ouvrages en terre autour de la cathédrale et de l'évêché et on arma ces ouvrages d'artilleries. Le 3 mai 1600, sur ordre d'Henri IV et de Sully (grand-maître de l'artillerie), Jean de Maignan, sieur de la Gardelle, lieutenant du grand-maître de l'artillerie, vint à Tréguier et dressa l'inventaire des pièces et munitions existant dans cette ville : neuf pièces d'artillerie (dont un gros canon, deux coulevrines, une bâtarde ou serpentine et trois moyennes, tous situés dans la cour du manoir épiscopal, ainsi que deux gros canons situés sur la grève, devant le port de Tréguier), 506 boulets du calibre de France, 1 105 boulets du calibre d'Angleterre, 3 pipes et 32 barriques contenant plus de 17 000 livres de poudre, etc .....
Note 4 : Liste non exhaustive des recteurs de TREGUIER : 1) Paroisse de l'Hôpital : Pierre Ferioc, décédé en 1715. - Gilles Lallès (1715-1732), curé à Plougonver. - Noble Jean-Baptiste le Rouge (1732-1735), du diocèse de Léon. - Jean Adam (1735-1742), vicaire de la cathédrale. - Marc Henry (1742-1743), chanoine de Tonquédec. - Joseph-Jacques Pitot (1743-1745). - Olivier Grenard (1745-1749), sous-sacriste de la cathédrale. - Charles le Mercher (1749-1753), principal du collège de Tréguier. - Jean le Troadec (1753-1764), curé à Pleumeur-Gautier. - Guillaume le Marellec (1764-1779). - Charles Malet (1779-1781), curé au Minihy. - Jean-Marie Jannic (1781-1788). - Louis-Marc le Guern jusqu’en 1788, curé à Trégastel. - Yves-René Duédal (1788-1790), etc ... 2) Paroisse de la Rive : Guillaume le Page, décédé en 1698. - Jacques le Calvez (1698-1732), docteur en théologie. - Pierre Lasbleiz (1732-1745), directeur des Paulines de Tréguier. - Joseph-Jacques Pitot (1745-1764), recteur de la paroisse de l'Hôpital. - Jean le Troadec, décédé en 1764, recteur de la paroisse de l'Hôpital. - Joseph le Barazer (1764-1780), curé à Lannion. - Charles Malet (1780-1790), recteur de la paroisse de l'Hôpital, etc ..
Note 5 : la ville de Tréguier possédait jadis d'habiles peintres sur verres (peintres verriers des ateliers de Tréguier) dès le XIV-XVème siècle : Olivier Lecoq et Jean le Levenan (de 1468 à 1494), Jehan Macé et Jean Raoul (de 1505 à 1516), Jean Le Bornic (en 1523), Guillaume Michel (de 1532 à 1590), Hervé Bourriguen et Yves Le Berre (de 1619 à 1620), Jean Lagot (de 1625 à 1631), Alain Hervé (de 1633 à 1634), Yvon Derrien, sieur de Ponthis (en 1638), Quelen (en 1638), Maquet et Robin (en 1648), Robin (de 1652 à 1654), Traon (en 1658), Ponthis et Traon (en 1662), Ponthis (en 1664), Jean Charles (de 1665 à 1666), Jegot (en 1673), Pierre David de Lannion (en 1681), François Robin (en 1702), Maurice Robin (de 1714 à 1715), Pierre Béhic (de 1756 à 1770).
Note 6 : Tréguier comptait 2.891 habitants en 1778. En l'an XII, il n'y avait dans la ville que 2.762 habitants. Il y aura 3.178 habitants en 1831, 3.370 en 1841, 3.384 en 1843, 3.008 en 1865, 3.611 en 1876, 3.125 en 1881, 3.193 en 1886, 2.763 en 1891, 3.051 en 1896, 3.297 en 1901, 3.028 en 1906, 2.973 en 1911, 3.040 en 1921, 3.019 en 1926, 3.013 en 1931, 3.090 en 1936, 2.992 en 1945, ... [Note : A. M. de Tréguier : Registre des délibérations de la Communauté de 1777 à 1790 et A. D. Côtes-du-Nord : Recueil des cahiers des paroisses de l'évêché de Tréguier].
Voir "Tréguier durant la Révolution".
Voir "La municipalité de Tréguier durant la Révolution".
Voir "Les faits mémorables à Tréguier durant l'épiscopat des évêques".
Voir " Le doyenné de Tréguier durant la période révolutionnaire".
Voir "Le régaire de l'évêché de Tréguier".
Voir "Notice sur le port et la ville de Tréguier".
Voir "Franchise des habitants et du port de Tréguier".
Voir "Organisation municipale de Tréguier au XVIème siècle".
Voir "Election d'un député aux Etats de Bretagne en 1617".
Voir "Comptabilité et Police municipale de Tréguier au XVIIème siècle".
Voir "L'artillerie de Tréguier en 1600".
Voir "Les rues et places de Tréguier".
PATRIMOINE de TREGUIER
la cathédrale Saint-Tugdual, fondée au VIème siècle par le moine gallois Tugdual. L'édifice, primitivement dédié à saint André Apôtre, est rebâti vers 970 par un dénommé Gratianus ou Gratias (après le saccage des Normands) puis de nouveau au XIIème siècle (époque dont il subsiste la tour appelée fort improprement "Tour d'Hasting", à l'extrémité du croisillon nord). Le chantier de la cathédrale gothique est entrepris en 1296 en remplacement de la cathédrale romane. D'autres historiens affirment que c'est en l'année 1339 seulement que l'évêque Richard du Poirier ou du Perrier (Richardus de Piru) entreprit d'élever une nouvelle cathédrale. Si on en croit les chroniques, l'édifice est détruit ou tout au moins gravement endommagé par les Anglais en 1345. La construction inachevée est reprise vers le milieu de la seconde moitié du XIVème siècle par les évêques Yves Begaignon et Pierre Morelli, et poursuivit jusque vers 1425 (de cette époque datent notamment le choeur et le transept). Le porche méridional est terminé par l'évêque Pierre Pédru, vers 1432. L'évêque Jean de Ploeuc orne la cathédrale de fresques et de vitraux, et, en 1450, ce dernier fait commencer le cloître, qui est achevé en 1468. A signaler qu'en 1794, le riche mobilier de la cathédrale est dévasté par les soldats du bataillon d'Etampes. La cathédrale de Tréguier (qui mesure 75 mètres de longueur et 17m35 de largeur, avec une hauteur des voûtes sous clef de 18 mètres) comprend aujourd'hui une nef de sept travées, avec collatéraux, un transept saillant, et un choeur formé de trois travées droites avec collatéraux et d'un rond-point polygonal entouré de son déambulatoire. La chapelle au Duc s'ouvre au nord des trois dernières travées orientales du bas-côté nord de la nef. Onze autres chapelle s'ouvrent sur le déambulatoire, et trois d'entre elles, entourant l'abside, sont de plan polygonal. Trois porches donnent accès dans l'édifice : le porche de la façade occidentale, le porche du Peuple (qui s'ouvre sur la cinquième travée du collatéral sud et qui se compose d'une travée voûtée sur croisée d'ogives) et le porche des Cloches à l'extrémité sud du transept (il est divisé en deux arcs brisés trilobés surmontés d'un tympan). La façade occidentale est précédée d'un porche voûté sur croisée d'ogives et qui s'ouvre sous un arc en plein cintre subdivisée en deux arcs brisés trilobés séparés par une colonne. Dans le mur de la façade ouest, au dessus du portail, on peut voir une vaste baie en tiers-point, subdivisée en deux arcatures au sommet desquelles s'inscrivent deux rosaces, et que surmonte une autre rosace plus grande. Un cloître avait été construit au nord du choeur, et un palais épiscopal (incendié par les Ligueurs en 1594 et saccagé en 1794 par le bataillon d'Etampes), se trouvait au nord de l'édifice. Les fondements des transepts et du choeur actuels ont été jetés en 1339 et leur achèvement a été fort lent : "Les parties basses des trois premières travées de la nef et de ses bas-côtés doivent être attribuées à la première campagne de construction du XIVème siècle, c'est-à-dire à celle entreprise par Richard du Poirier en 1339 et interrompue en 1345 lors du saccage de la ville par les Anglais. Les quatre autres travées se rapportent à une campagne postérieure, dans la seconde moitié du XIVème siècle, quand l'évêque Yves Begaignon (1362-1371) reprit les travaux " (Pierre Barbier). De 1420 à 1432, on a modifié les dernières travées du collatéral nord pour élever la chapelle du Duc, et on a aussi bâti la tour centrale, la tour méridionale et la flèche de plomb (remplacée en 1785 par la flèche actuelle). L'édifice comporte trois clochers : la tour Hasting (1200) dépoque romane et située à l'extrémité du bras nord du transept (elle est percée sur chaque face d'une baie en plein cintre et à sa partie supérieure de deux baies en plein cintre, elles mêmes subdivisées chacune par une colonnette en deux ouvertures très allongées), la tour gothique du Sanctus située à la croisée du transept (ouverte sur chaque face d'une baie à sa partie supérieure et surmontée d'un clocheton) et la flèche ou tour Neuve située sur la dernière travée méridionale du transept (elle est ajoutée au XVIIIème siècle (1772-1785) sous l'épiscopat d'Augustin Le Mintier et édifiée à partir des plans de François Anfray, ingénieur des Ponts-et-Chaussées). Le choeur se compose de trois travées droites avec collatéraux et d'une travée à trois pans qu'entoure le déambulatoire : "en élévation, il comprend les grandes arcades en arc brisé, le triforium formé d'une série d'arcatures trilobées au bas desquelles est une galerie décorée de quatrefeuilles, et des fenêtres hautes à la base desquelles court entre les piles un passage orné d'une rangée de quatrefeuilles dans les travées droites et de petites arcatures trilobées dans la travée polygonale" (Pierre Barbier). Trois baies en arc brisé s'ouvrent sur les chapelles latérales des trois travées droites du choeur et chacune d'elles est subdivisée en quatre arcatures au dessus desquelles s'inscrit une rosace. A signaler le bas de la nef (1339), les voûtes du chur (fin du XIVème siècle), les chapelles du chur (1425), les porches (le porche des ladres date de 1356 et le porche des cloches date du XVème siècle) et son clocher (1430-1432), la chapelle ducale (1442). La chapelle ducale (ou du Duc ou de Saint-Yves) a été fondée par Jean V (duc de Bretagne), le 7 octobre 1420 en exécution d'un voeu qu'il avait fait à saint Yves pendant que les Penthièvre le retenaient prisonnier à Châteauceaux : c'est dans cette chapelle qu'il fut inhumé en 1451 à côté du tombeau de saint Yves qu'il avait fait édifier. Au bas de cette chapelle, se trouve le mausolée élevé en 1868 à la mémoire du dernier évêque de Tréguier, Mgr Le Mintier qui émigra pendant la Révolution et mourut à Londres le 21 mai 1801 : ses restes qui reposaient depuis 66 ans dans le cimetière Saint-Pancrace à Londres furent inhumés le 3 mai 1867 et leur translation dans ce mausolée eut lieu le 7 juillet 1868. A la seconde travée du collatéral nord, en sortant de la chapelle du Duc, nous trouvons l'enfeu de Jean de Lantillac, archidiacre de Plougastel et chanoine de Tréguier en 1461 : il est représenté couché, les pieds appuyés sur un lion accroupi. Le chevet date, semble-t-il, des années 1400. Le retable du maître-autel, en bois sculpté du XVème siècle, représente les scènes de la Passion. La chaire date du XVIIIème siècle. Les 46 stalles du choeur datent de 1508-1511 (remaniées en 1648) et sont l'oeuvre de Gérard Dru et Tugdual Kergus. Les fonts-baptismaux datent du XIVème siècle. Le pavage dans l'axe de la nef centrale se compose en grande partie de pierres tombales : ont été inhumés, semble-t-il, dans le choeur les évêques Jean de Ploeuc (en 1453), Jean de Coetquis (en 1464), Hugues de Coatredrez (en 1468), Jean Calloët (en 1504), Adrien d'Amboise (en 1616), Champion de Cicé (en 1635), Balthazar Grangier (en 1659), Jegou de Kerlivio (en 1731), François de la Fruglaye (en 1745) et Le Borgne de Kermorvan (en 1761). La statue de la Vierge de Pitié, en pierre polychrome, date du XVème siècle. Les orgues, qui proviennent de l'ancienne abbaye cistercienne de Bégard, datent du XVIIème siècle. A signaler que la présence d'orgues est attestée dès le XVème siècle et elles se trouvaient dans le transept nord jusqu'en 1665. En 1794, les orgues sont détruites par le bataillon d'Etampes et ce n'est qu'en 1831, que le grand orgue actuel trouve sa place définitive [Note : La paroisse de Tréguier achète pour la somme de 3.850 francs l'ancien orgue de l'abbaye de Bégard, instrument de Pierre Tuau. Après de nombreuses péripéties, l'orgue est démonté en 1982 puis restauré par la Maison Duant de Villeurbanne selon les directives du cahier des charges établi, car le buffet d'orgue du XVIIème siècle est classé monument historique depuis 1972. En févier 2003, un relevage partiel a été effectué avec restauration des soufflets et maçonnage de la niche qui les abrite]. Le retable du transept nord, en bois polychrome, date du XVIIème siècle : divisé en trois partie, il est occupé au centre par une Vierge à l'Enfant, tandis que les travées latérales sont occupées par les douze sybilles. La statue de la Vierge à l'Enfant, située dans le bras nord et oeuvre de l'atelier Le Déan, date du début du XVIIIème siècle. La copie du tombeau de saint Yves, oeuvre de l'architecte Denez (ou Devrez), a été construit de 1886 à 1889 : il est inauguré en septembre 1890 et remplace un monument élevé à Saint Yves de 1420 à 1430 par Jean V, duc de Bretagne. Le statuaire est l'oeuvre de Jean Marie Valentin et Yves Hernot. Le gisant du duc Jean V est l'oeuvre d'Armel Beaufils. Le vitrail de la chapelle du duc Jean V date de 1934-1937. Le clocher de la cathédrale est abattu par un ouragan le 15 janvier 1579. Le 6 septembre 1632, un incendie se déclare dans la sacristie et détruit une partie du trésor d'argenterie et des archives. Le 26 février 1848, un ouragan cause d'importants dommages à la cathédrale. Le crâne de Saint-Yves (situé dans la salle du Trésor) date de 1303. La salle du Trésor abrite les statues de saint Tugdual (en bois polychrome), de la Vierge douloureuse (XVIème siècle), de saint Fiacre (XVI-XVIIème siècle), un chasublier (1650) et une bannière de Saint Yves (XIXème siècle) (voir des photos du trésor de la cathédrale de Tréguier) ;
Légendes 1-
Chapelle Saint-Yves ou Choeur du Duc |
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Nota 1 : Gouéder, architecte de la cathédrale de Tréguier au Xème siècle. Une légende de saint Tugdual, rédigée vers le milieu du XIème siècle et transcrite au vol. XXXVIII de la collection des Blancs-Manteaux, après avoir rapporté la mort de l'illustre fondateur de l'évêché de Tréguer et l'élection de son successeur saint Ruelin, contient le passage dont voici la traduction : « Par la suite des temps, une foule de barbares païens (ce sont les Normands), sortis des îles lointaines de la mer, se mirent à exercer la piraterie sous un chef nommé Hasting. Arrivés en Armorique, ces païens y massacrèrent un grand nombre d'habitants, en emmenèrent en esclavage une multitude innombrable, et ayant forcé les autres de fuir chez les nations étrangères, réduisirent le pays en solitude... Longues années après, un de ces émigrés bretons, appelé Grandis, homme de noble race, instruit aux lettres sacrées, résolut de quitter la Grande-Bretagne, où il s'était réfugié, et de rentrer dans la Petite, sa patrie. S'étant donc mis en mer avec un certain nombre de ses compagnons d'exil, il s'en vint aborder au val de Tréguer (en breton Traoun-Trecor), où il trouva les débris du grand monastère de saint-Tugdual, devenus la tanière des sangliers. Quelques pans de murailles, tout couverts de lierre, demeuraient encore debout ; le reste, couché par terre, avait disparu sous une forêt de ronces et de buissons. Après avoir nettoyé la place, Grandis commença à reconstruire l'église. On éleva d'abord des murs d'une merveilleuse grandeur, puis on les recouvrit d'une charpente de bois. Or un Jour que Gouéder, auteur de cet ouvrage, était monté sur les poutres déjà posées, pour veiller à l'assemblage des pièces du plafond, il fit un faux pas qui, le lançant dans l'espace, devait infailliblement causer sa mort. Mais voici tous les assistants de s'écrier : « O bon père saint Tugdual, s'il vous plaît voir achever l'oeuvre que nous avons entreprise, ayez pitié de Gouéder et soutenez-le dans sa chûte ! ». Aussitôt, ô merveille, le corps de ce malheureux, qui était précipité dans le vide la tête en bas, se redresse ; puis il continue de descendre, mais doucement et comme soutenu d'une paire d'ailes ; enfin il touche le sol sans blessure. Gouéder, ayant rendu grâce à Dieu, retourne à sa besogne, et des gens qui l'ont connu affirment qu'il vécut encore longtemps après cet évènement ». On sait que les Bretons, chassés de leur péninsule par l'invasion normande, ne commencèrent d'y rentrer qu'en 937 sous la conduite d'Alain Barbetorte, et que la lutte contre les bandes de pirates, cantonnées çà et là sur notre sol, dura jusque vers 950 ; c'est donc vers le milieu du le siècle qu'il convient de placer la reconstruction de la cathédrale de Tréguer, où travailla Gouéder. (A. L. B.).
Nota 2 : " Au chœur Bonne Nouvelle, du côté de l'évangile, au premier jour, se voyait un écusson à trois fasces de gueules, en alliance avec des fusées de gueules, à fond d'azur [Note : cette écusson semble mal blasonné], le même écusson se trouvait sur une tombe plate. En la dite cathédrale on n'avait pas à cette époque (1er août 1749) connaissance des armes dépendant de la dite terre de Brélidy [Note : Au commencement du XVIème siècle, les Arrel de Kermarquer soutiennent plusieurs procès contre les du Parc : Les Du Parc prétendaient alors avoir les mêmes armoiries que celle des Arrel : écartelées d'argent et d'azur ; mais, ces derniers devaient briser d'une petite croix de gueules sur l'argent. Il s'agissait des droits et prééminences, sur une chapelle de la cathédrale de Tréguier. Comme les du Parc portaient des armoiries toutes différentes, il est évident qu'ils voulaient se substituer aux droits d'une famille représentée par eux. Il y eût donc enquête, dans laquelle de nombreux témoins affirmèrent que la chapelle en litige appartenait aux Arrel. Ils s'accordaient aussi à reconnaître qu'au bas de la vitre étaient représentés : Jean Arrel, ses deux fils, et Jeanne de Ploeuc, sa femme. Quant à la petite croix de gueules qui n'était, peut-être, qu'une brisure, quelques témoins en firent connaître l'origine vraie ou légendaire : Ils disent qu'un Arrel était allé à la suite du comte d'Albret combattre les infidèles et que ce baron lui avait permis d'ajouter à ses armes une croix de gueules, pour l'exaltation des victoires qu'ils avaient eues ensemble. A la suite de cette querelle on fit intervenir le premier héraut d'armes de la Reine Anne qui fût accepté comme arbitre. Devant lui et quelques chevaliers, les du Parc se désistèrent de leurs prétentions, reconnurent que c'était sans droit qu'ils avaient fait briser les vitres au blason des Arrel, croyant à tort qu'il devait y avoir des écus portant d'azur et d'argent à un lion de l'un en l'autre. La famille d'Arrel, seigneurs de Kermarquer, avait ses armoiries dans l'église des Jacobins de Guingamp et dans celle de Brélidy] " (A. B.).
Nota 3 : les vitraux, oeuvres de Raphaël Larmande (maître-verrier parsien) et qui dominent le tombeau du duc Jean V, ont été offerts en 1937 par les barreaux de Bruxelles et de France. Ces vitraux se trouvent à côté du vitrail offert en 1936 par les juristes américains et du vitrail offert en 1934 par les avocats bretons, représentant saint Yves célébrant la sainte messe. Le 19 mai 1936, M. Beckley remet à Mgr Serrand, évêque de Saint-Brieuc et de Tréguier, le vitrail représentant saint Yves rendant la justice. Le 19 mai 1937, M. Braun, bâtonnier de Bruxelles, et ses compatriotes offrent le vitrail représentant saint Yves, homme de charité, accueillant les pauvres dans son manoir de Kermartin. A la même date, le vitrail français (situé plein ouest) est offert par M. Carpentier, bâtonnier de Paris, montrant saint Yves dans la gloire des bienheureux, au ciel, et vénéré par le duc de Bretagne, Jean V, au côté de la duchesse Anne de Bretagne. Ce dernier vitrail est restauré en 1995 par les ateliers Sainte-Marie à Quintin (voir des photos de la cathédrale de Tréguier) ;
Voir Les reliques de saint Tugdual.
Voir La châsse et le chef de saint Tugdual.
Voir Le chef de Saint-Yves et sa conservation.
Voir Le pardon de Saint Yves.
Voir aussi " Le pardon de Tréguier et Minihy-Tréguier "
le cloître de la cathédrale (1450-1468), restauré en 1507. En sortant de la cathédrale par la porte Saint-Jean près de la sacristie, on pénètre dans le cloître situé au nord de la basilique entre le transept et le choeur. D'après les comptes de la fabrique et du chapitre, ce cloître aurait été construit en 1461 et béni en 1468 par l'évêque de Synople de passage à Tréguier. Le cloître est de forme quadrilatérale et se compose sur trois de ses côtés d'un soubassement continu supportant une arcature ogivale offrant pour chaque ogive un faisceau de quatre colonnettes encadrées dans une moulure rectangulaire : chaque arc principal est, en outre, divisé par une colonnette seule. De trois en trois arcades, des contreforts élégants s'élèvent dans le préau et se relient par un petit arc-boutant à l'arcature principale recouverte par un toit en appentis. Ces trois côtés renferment 42 arcades, c'est-à-dire 14 sur chaque face : le quatrième côté est fermé par les chapelles du pourtour de la cathédrale. On accède dans le cloître par une porte ouvrant dans le croisillon nord du transept, près de la sacristie. Une autre porte, extérieure à la cathédrale, s'ouvre dans la galerie méridionale du cloître. Ces portes s'ouvrent sous des arcs en accolade décorés de crochets. De temps immémorial, chaque année, pendant la durée de la foire de Tréguier, le cloître était loué aux marchands par les fabriciens qui trouvaient dans cette location le meilleur revenu de leur pauvre église. Des pierres tombales provenant des églises abbatiales de Beaulieu, Bégard, Bonrepos et de la chapelle Saint-Pierre de Matignon, ainsi que le calvaire de Keralio (précédemment situé près de la chapelle du château de Kéralio, en Plouguiel) ont été transporté en 1938 au centre du cloître (voir des photos du cloître de Tréguier) ;
Nota : Voir la liste et description des chapelles, autels et enfeux de la cathédrale de Tréguier en 1931.
Au commencement du XVIème siècle, les Arrel de Kermarquer soutinrent plusieurs procès contre les du Parc et les Acigné de la Rochejagu. Les du Parc prétendaient alors avoir les mêmes armoiries que celles des Arrel, écartelées d'argent et d'azur ; mais que ces derniers devaient briser d'une petite croix de gueules sur l'argent. Il s'agissait de droits de prééminence sur une chapelle de la cathédrale de Tréguier. Comme les du Parc portaient des armoiries toutes différentes, il est évident qu'ils voulaient se substituer aux droits d'une famille représentée alors par eux. Il y eut donc une enquête, dans laquelle de nombreux témoins affirmèrent que la chapelle en litige appartenait aux Arrel ; ils s'accordèrent aussi à reconnaître qu'au bas de la vitre étaient représentés Jean Arrel, ses deux fils et Jeanne de Plœuc, sa femme ; quant à la petite croix de gueules, qui n'était peut-être qu'une brisure, quelques témoins en firent connaître l'origine vraie ou légendaire. Ils dirent qu'un Arrel était allé, à la suite du comte d'Albret, combattre les infidèles, et que ce baron lui avait permis d'ajouter à ses armes une croix de gueules pour « l'exaltation des victoires qu'ils avaient eues ensembles ». Ce gentilhomme aurait porté le nom de Olivier le Valeureux, et, au château de Kermarquer, on conservait en 1504, deux coupes d'argent qui lui avaient appartenu, et sur lesquelles étaient gravées les armes de la famille avec la petite croix dans un canton. Les seigneurs de Kermarquer, du reste, avaient aussi leurs armoiries sur les vitraux, aux Cordeliers de Tréguier, aux églises de Saint–Laurent en Plouguiel, de Trédazec, de Sainte–Marguerite en la même paroisse, de Pleumeur-Gauthier, de Saint-Nicolas, de Brélidy, de Cortascoan et des Jacobins de Guingamp. A la suite de cette querelle, on fit intervenir le premier héraut d'armes de la reine Anne, qui fut accepté comme arbitre. Devant lui et quelques chevaliers, les du Parc se désistèrent de leurs prétentions, reconnurent que c'était sans droit qu'ils avaient fait briser les vitres au blason des Arrel, croyant à tort qu'il devait y avoir des écus portant d'azur et d'argent à un lion de l'un en l'autre. Peu après, François Arrel, seigneur de Kermarquer, avait un nouveau procès au sujet d'armoiries qu'il avait fait placer dans la verrière du réfectoire de l'abbaye de Beauport ; cette partie du monastère n'étant pas consacrée au culte, il semble qu'il ne dut pas y avoir là véritablement de prééminence. Averti de cette innovation. Jean d'Acigné, sire de la Rochejagu, comme seigneur de Botloy-Lézardrieux, fit valoir ses droits de premier fondateur, intenta un procès, dans lequel il obtint gain de cause, et fit enlever les armes des Arrel par un peintre de Lannion pour y substituer les siennes (Anatole de Barthelemy, 1878).
Nota : Voir le Catalogue des Evêques de Tréguier, rédigé au XVème siècle.
Nota : Voir la Liste des Evêques de Tréguier depuis la fin du XVIème siècle jusqu'à la suppression du siège épiscopal en 1801.
l'ancienne église Notre-Dame de Coatcolvezou (ou Coatcolvezon ou Quoitcolvezou ou Quoitcolvezon), aujourd'hui disparue. " Détruite au début du XIXème siècle. Elle était fort ancienne, puisque, lors de sa reconstruction en 1702, elle est dite avoir neuf siècles d'existence et remonter ainsi à la fin du VIIème siècle ou au début du VIIIème siècle. Peut-être était-ce là la mater ecclesia mentionnée dans la Chronique du continuateur de Richard Lescot ? Elle servait de siège au moyen âge à la Communauté de la Ville. Les halles furent construites sur son emplacement en 1821 " (R. Couffon). Cette église, qui datait du VIIIème siècle, fut démolie et reconstruite en 1702 aux frais de la communauté de ville et des habitants. Elle était le siège d'une vieille et importante confrérie qui comptait parmi ses membres à peu près tous les marchands et maîtres de navires de Tréguier. Vers 1539-1540, ces navires appartenant aux membres de Notre-Dame de Quoitcolvezon portaient pratiquement tous des noms de saints, ou plutôt de saintes : c'étaient par exemple la Marie, la Magdeleine, la Margarette, la Katherine, l'Isabeau, la Martine, la Jehanne, l'Olive, etc. Chose singulière : un seul portait le nom d'un saint breton, le Maudez, et aucun n'est sous le patronage de saint Yves. En 1541-1542, on dénombre quarante huit "frères et soeurs", reçus et de nouveau venus en ladite fraerie pour ledit an". Dans ce nombre, vingt quatre femmes, six prêtres, dont deux chanoines de Tréguier, le maître de la psalette, le recteur de Squiffiec, et le reste bourgeois et marchands, tous de noms bretons (Prigent, Saliou, Sqinidan, Le Gac, Galven, Pezron, Kerderien, etc ...) sauf un, "Berthelemi Venturini, de Ferrare". En 1539, la confrérie avait reçu comme nouveaux membres cinq maîtres de navires et vingt et un compagnons. En 1541-1542, la confrérie s'agrégeait à titre de nouveaux membres, neuf maîtres de navire et dix sept compagnons. La principale dépense avait pour objet l'entretien du culte dans l'église de Quoitcolvezon : "on y disait la messe tous les jours pour les confrères, deux messes même le vendredi ; le dimanche, grand-messe avec chant des choristes au lutrin sous la direction d'un maître de psalette, et avec musique d'orgue". C'était surtout pour la célébration de l'Assomption, ou Notre-Dame de la mi-août, que les confrères se mettaient "en frais de diacre, sous-diacre, chantres et organiste ; le Magnificat était chanté avec une pompe toute spéciale ; aussi était-ce la fête patronale de la confrérie" (Compte de François Le Bleiz et de Henri Donné). Les membres de la confrérie affligés de pauvreté étaient généreusement assistés par elle, surtout dans leurs maladies : en 1541-1542, Charles Olivier "frère pouvre" reçut "par le temps de six sepmaines, une chopine de vin par jour, pour aider à nourrir et entretenir ledit pouvre frère à l'hospital" et lorsqu'il y mourut la confrérie prit soin de payer sa châsse et de lui faire des obsèques très convenables. Pour faire creuser sa fosse, "elle bailla au fossoyeur deux quartes (deux pots) de vin, et de même deux quartes de vin et deux pains aux prestres queulx furent chanter Ne recorderis, et conduire le corps à la tombe". "Abbé, procureur et receveur de la fraerie de Nostre-Dame de Qoitgolvezon", tel était le titre du chef et administrateur de cette confrérie : il était élu chaque année par les confrères le jour de la mi-août et recevait une indemnité annuelle en 1542 des plus modestes qui se montait à 50 sols. Le frère nouveau reçu devait "jurer sur Sainctes Evangiles" d'observer les usages et statuts de la confrérie et de défendre ses intérêts de tout son pouvoir. Il payait ensuite, en 1542, un droit d'entrée de 26 sols 8 deniers, après quoi il était admis à jouir de tous les droits et privilèges des confrères. L'assemblée des bourgeois de Tréguer (Tréguier) ou de la communauté de ville, ce qui était la même chose, se tenait "dans le cloistre de l'église de Nostre-Dame de Quoitcolvezon". Jusqu'au XVIIème siècle, les évêques de Tréguier se rendaient à Notre-Dame de Coatcolvezou avant de faire leur entrée solennelle à la cathédrale et y revêtaient leurs habits pontificaux. Cette église était l'église paroissiale du Minihy avant que la chapelle du Minihy ne fut elle-même érigée en église paroissiale. Notre-Dame de Coatcolvezou avec le Cloître qui attenait et le cimetière qui en dépendait, furent vendus le 3 février 1799 (15 pluviôse an VII) à un nommé Le Saux, de la Roche-Derrien, rétrocédés par l'acquéreur en 1820 à La Fabrique, puis à la ville, et ensuite démolis et rasés. C'est avec les matériaux provenant de cette démolition et de celle de la chapelle Saint-Fiacre qu'en 1821 la ville fait édifier les halles actuelles ;
Voir "La confrérie de Notre-Dame de Coatcolvezon à Tréguier".
la chapelle Saint-Michel, avec son clocher, construite en 1474 par l'évêque Christophe du Chastel. La chapelle qui avait appartenu à la commune de Minihy-Tréguier jusqu'en 1836 a été détruite en 1841. De la chapelle rectangulaire à chevet plat, il ne subsiste que la tour surmontée de sa flèche ajourée en granit, datant de la fin du XVème siècle. A sa base occidentale, s'ouvre une porte en arc brisé surmontée d'une accolade ornée de crochets. A la base du clocher, sont sculptés 17 écussons ;
la chapelle Sainte Marie-Madeleine, ou de l'Hôpital, accessible dans la Maison Saint Augustin, datée de 1654-1672. Elle n’était pas achevée de construire en 1457, et l'évêque Jean de Coetquis obtint du pape des indulgences pour son achèvement le 19 octobre de cette dernière année. Restaurée et en grande partie reconstruite lors de l'arrivée des Hospitalières en 1654, elle comprend une nef unique avec aile perpendiculaire formant le chœur des religieuses. Celui-ci renferme de très belles stalles en chêne dont le bois fut donné en 1662 par Pierre de Loz, sr. de Kergouanton et bienfaiteur de l'Hôpital, qui, donna en outre en cette même année 2.760 livres pour orner l'intérieur de la chapelle. Elle abrite des statues anciennes de la sainte Vierge, de sainte Madeleine et de saint Augustin ; parmi les modernes, saint Tugdual et saint Yves (R. Couffon) ;
la chapelle des Filles de la Croix. Edifice moderne de plan rectangulaire avec autel au centre séparant la partie publique et la Clôture. Dans la première, petite chapelle à l'est. Il s'agit d'une chapelle privée datée de 1666. Les religieuses des Soeurs de la Croix, ont été demandées par Mgr Grangier, évêque de Tréguier à leur fondateur, M. Chauvel, grand vicaire de Saint-Flour, pour instruire les petites filles. Elles arrivèrent à Tréguier en mars 1666 ;
la chapelle des Ursulines. La bénédiction en eut lieu le 18 mai 1873 ; le maître-autel est dû à Le Merer. Les Ursulines s’établirent à Tréguier en 1682 ;
les anciennes chapelles aujourd'hui disparues : — la chapelle Saint-Ruelin, près de la Psalette. Elle existait encore au XVIIème siècle ; — la chapelle Saint-André, détruite au XIXème siècle. Une statue du saint subsiste dans le mur de la propriété voisine ; — la chapelle Saint-Louis, reconstruite en 1859 et fermée par ministère d'huissier le 24 septembre 1905. — Il y aurait une lacune dans ce travail, si nous ne disions un mot, avant de finir, de la Chapelle de Saint Yves de Vérité, et du culte superstitieux, dit-on, qu’on y rendait au bon saint. En face de la principale rue de Tréguier, de l’autre côté de son port où le bac passait autrefois les voyageurs pour la presqu’île, s’élevait du temps de saint Yves probablement, une modeste chapelle dédiée à saint Sul, qui peut bien être le même que saint Suliac ou saint Suliau, abbé du VIème siècle, honoré dans plusieurs églises de Bretagne, et principalement à Saint-Suliac près de Saint-Malo, où l’on voit son tombeau. Cette chapelle dépendait du château du Verger et attirait beaucoup de pèlerins. Les seigneurs du Verger, de la famille de Clisson, érigèrent à côté, au XVIIème siècle, un bel ossuaire, sur des colonnes de granit, pour y être enterrés. La chapelle tomba en ruines ; ses pierres furent employées à bâtir des maisons tout à côté ; le calvaire de granit disparut à son tour, à l’exception d’une base à huit pans qu’on y voit encore. Seul, l’ossuaire resta debout et l’on y entassa, sans beaucoup d’ordre, les statues de la chapelle de saint Sul, Notre-Dame de Pitié, saint Sul. Notre-Dame de Bon-Secours, saint Loup, saint Antoine, saint Etienne, saint Claude et deux statues de saint Yves, dont l’une très ancienne. L’autel de la chapelle y fut aussi transporté, mais jamais on n’y a dit la messe. A gauche de l’autel, dans une petite cassette vitrée, l’on voyait un crâne et quelques ossements. C’étaient, dit-on, les restes du dernier des Clisson, mort cordelier au couvent de Saint-François, en Plouguiel. Au-dessous était une espèce de monument avec un écusson de neuf pièces peint de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, sans aucune connaissance de l’art héraldique, par le premier venu. Cet étrange écusson est soutenu par deux lions, et aux deux extrémités de la pierre tumulaire, se voient la Sainte-Vierge et l’Enfant-Jésus, puis saint Yves en mosette avec son aumônière ;
l'ancien évêché (fin du XVIIème siècle ou début du XVIIIème siècle) qui sert aujourdhui d'Hôtel de Ville. La porte (1438) de l'ancien évêché se voit à l'hôtel Le Borgne de la Tour, 20 rue des Perderies. Cette hôtel dit de " la tour " est édifié sur les dépendances de l'ancien palais épiscopal. Lors de la Révolution, l'hôtel est vendu le 19 juin 1795 au sieur Le Bouder. L'hôtel appartient plus tard au comte Gustave de la Tour, député sous le Second Empire, puis maire de Tréguier ;
un autre ancien évêché (1432) situé rue des Perderies. Cet édifice est encore appelé Maison Keroffret ou Maison Théologale. C'est à cet endroit que se trouvait jadis le palais épiscopal construit par l'évêque Pierre Piedru en 1432 et détruit en 1592 pendant les guerres de la Ligue lors de l'invasion espagnole ;
la maison natale d'Ernest Renan (1623), située au n° 31 rue Ernest Renan. C'est dans cette maison que naquit le 27 septembre 1823 M. Ernest Renan, de l'Académie Française, administrateur du collège de France et décédé en 1892. Il faut distinguer en Renan deux hommes : le philosophe et l'écrivain ;
l'hôtel Le Borgne de la Tour situé 20 rue des Perderies et élevé, semble-t-il, sur les dépendances de l'ancien palais épiscopal. L'emplacement de cet hôtel et l'ancien évêché avec leurs dépendances ne formaient lors de la Révolution qu'une seule propriété dite la Théologale, d'une contenance de 22 ares 54, laquelle fut vendue le 19 juin 1795 à un sieur Le Bouder, moyennant 6.000 fr. Cet hôtel était habitait par le comte Gustave de la Tour, député sous le second Empire et maire de Tréguier ;
l'hôtel de Tournemine (XII-XIV-XVIème siècle). La porte date du XII-XVème siècle. C'est dans cette demeure que débute le procès de canonisation d'Yves Hélory en 1330 ;
une maison à pans de bois (XVIème siècle) située quai du Jaudy ;
l'hôtel Dieu (XV-XVII-XVIIIème siècle), situé rue Chalotais. Sa vocation hospitalière prend racine dès 1280 quand Yves Héloury y accueillait les plus démunis. L'histoire des Augustines commence dès 1650 quand Mgr Balthazar Grangier, évêque de Tréguier, rencontre M. de Kergoanton, fondateur de la communauté des soeurs augustines de Quimper. L'établissement était en décadence lorsqu'il est repris en 1654 par des augustines (d'abord 4 augustines) venues de Quimper le 28 septembre 1654. Après neuf années de travaux, l'hôtel Dieu est inauguré. La chapelle dédiée à sainte Marie-Madeleine, reconstruite au milieu du XVème siècle, date du XVème et XVIIème siècles. La chapelle était formée d'une nef unique et d'une aile perpendiculaire, et possédée des stalles en bois datant de 1662. Les augustines restaurent la chapelle au XVIIème siècle (en 1654) et édifient au-dessus du parloir (XIIIème siècle), le choeur des religieuses, et en 1662-1663, le grand corps du logis du couvent des Dames hospitalières. Ce dernier abritait le réfectoire, les salles de communauté, le noviciat et le dortoir. En 1667 on bâtit l'infirmerie, la pharmacie et les cuisines. En 1672 est construite une salle pour les hommes et une chapelle, puis en 1695, une salle pour les femmes. En 1823, une aile perpendiculaire à la précédente est édifiée pour servir de pensionnat de jeunes filles. De 1666 à 1669, un nouvel hôpital est construit vers l'ouest dans le prolongement de la chapelle ; démoli en 1852, il est alors remplacé par les bâtiments actuels (convertis en hospice en 1990, car la réforme hospitalière en 1970 signe l'arrêt progressif des activités de l'hôpital du boulevard Gambetta). L'édifice est équipé d'éclairage électrique en 1922. De gros travaux sont entrepris en 1932. La radiologie et le chauffage central sont installés en 1935. L'hospice devient officiellement un hôpital en 1936, partiellement transformé en hôpital militaire durant la Seconde Guerre mondiale. Il connaît un second souffle de 1945 à 1960 avec une clinique, maternité... En 1967, une maison de retraite est ouverte. Les huit dernières soeurs hospitalières quittent Tréguier en novembre 1995. La chapelle du cimetière est restaurée en 1817. Le retable du maître-autel, en bois doré, date de la seconde moitié du XVIIème siècle. Les stalles du choeur datent des années 1662-1670. La statue de Saint Michel terrassant le dragon date du XV-XVIème siècle ;
les maisons n° 2 et n° 14 du XVIème siècle, situées rue Chalotais, maisons n° 12 (de la fin du XVème siècle) et n° 22 (vers 1420, avec chapelle intérieure) situées rue Colvestre, les maisons n° 10, 12 et 18, situées place Notre-Dame de Coatcolvezou (XV-XVIème siècle), la maison en pan-de-bois n° 20 située rue Ernest Renan (1623), les maisons n° 22, 56, 63 et 65 situées rue Ernest Renan (XVIème siècle) ;
les maisons situées aux n° 7 et n° 8 rue du Port. Ces maisons font l'angle de la rue Ernest Renan et comprennent chacune un gros pavillon en pierre sur lequel s'adosse un corps en pan-de-bois ;
la ferme de Kernabat (XVIème siècle). Le portail date du XVIème siècle. En 1504, il est fait mention de Kernabat ou Kermabat (ou manoir de l'abbé) ;
le
théâtre de l'Arche, reconstruit en 1894. Son histoire remonte
au 16 mars 1654, lorsque Michel Thépaut du Rumelin, chanoine, et sa nièce
Mme de Trézel font donation d'un hôtel particulier à la fondation
Saint-Vincent-de-Paul. L'acte de donation, visé le 23 mai 1654 par Mgr
Grangier, alors évêque de Tréguier, est définitivement accepté et
ratifié par Saint Vincent de Paul le 25 juillet suivant (Arch. Départ.). Lors
de la Révolution, les gardes nationaux s'emparent du séminaire de
Tréguier le 24 août 1792. Le grand séminaire et ses dépendances qui ne contiennent alors que 1
hectare et 20 ares sont vendus le 17 juillet 1799 à Pierre Caro et
Elizabeth Le Lay son épouse. Suivant procès-verbal du 8 août 1799, l'aile
droite de l'édifice est distraite de la vente pour être affectée à la
gendarmerie comme caserne. En 1819, l'administration diocésaine rachète
cet immeuble, y installe son collège ecclésiastique et met à sa tête M.
l'abbé Auffret comme supérieur. L'école ecclésiastique est
créée le 24 janvier 1816. Cette école est d'abord installée dans
l'auberge "au lion d'or", puis dans l'ancien collège diocésain.
L'école ecclésiastique (avec 10 professeurs et 232 élèves)
s'installe dans les bâtiments du séminaire, en octobre 1820. Cet hôtel devient d'abord un grand séminaire,
puis un petit séminaire le 18 mai 1822. On y trouve une chapelle
reconstruite en 1892 : " Bel édifice de style roman, désaffecté
et servant d'école supérieure de garçons (vers 1940). Dû au plan de M.
Meslay, la bénédiction en avait eu lieu le 27 octobre 1896 et la consécration
le 21 juin 1899 " (R. Couffon). Ce collège a donné à l'épiscopat français nombre
de prélats : Mgr Carmené (archevêque d'Hiéropolis), Mgr Laouenan
(archevêque de Pondichéry), Mgr Mando (évêque d'Angoulême), Mgr Dubourg
(archevêque de Rennes), etc.... Ernest Renan y fait ses études
entre 1832 et 1838. Suite à la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat
(votée en décembre 1905), les enseignants sont expulsés le 19 janvier
1907. Reconstruite en 1894 et bénie en 1896, la chapelle, édifiée par
Jean-Marie de Lamennais, va connaître plusieurs mutations. Elle sert de
dépôt de munitions durant les guerres, de grenier communal, de salle de
sports,... La chapelle devient le théâtre de l'Arche inauguré le 28
septembre 1992 ;
Nota
: Saint-Vincent de Paul
vient à Tréguier en 1648, pour lancer les séminaires chez les Filles de
la Croix. En 1706, la communauté compte près de 45 soeurs.
En 1702, les soeurs sont dispersées avant de revenir en 1810 et de
rejoindre Guingamp en 1821, puis de revenir à nouveau le 15 octobre 1833.
Le coeur de soeur Vorez, décédée le 12 janvier 1712 à Saint-Brieuc, est
conservé dans un reliquaire dans l'ancienne chapelle du monastère. Suite
au concile Vatican 2 en 1965, les congrégations fondées au XVIIème
siècle s'associent en 1969 en " une fédération des soeurs du
Christ ".
A signaler aussi :
les mégalithes de Tossen Keller (rue du Port) comprenant un total de 58 blocs de pierre (2500 ans avant Jésus-Christ) ;
le crâne de Saint-Yves (1303).
La translation des reliques de Saint-Yves eu lieu le 19 mai 1347 après sa
canonisation. Le premier reliquaire en argent doré,
soutenu par quatre lionceaux de même métal et entouré d'une étole d'or
et pierres précieuses, est détruit en 1793 par les révolutionnaires du
bataillon d'Etampes. Les reliques sont sauvées,
car cachées dans une boîte en plomb, sous une dalle de la cathédrale, par
Pierre Poulet et Yves Le Gueut. Ces
reliques sont ressorties le 28 avril 1801. Elles avaient déjà échappé
aux guerres civiles du XVème siècle, de la Ligue et à l'incendie qui
détruisit la sacristie en 1632. Le Chef de Saint Yves est placé dans un
reliquaire en bois doré, jusqu'au 24 novembre 1820 pour être replacé dans
un troisième reliquaire en bronze doré. En 1921, Mgr de Quélen, archevêque de Paris, offre le reliquaire actuel, de vermeil, porté en
procession, chaque année du mois de mai, lors du pardon de Saint-Yves ;
Nota
: Particularité
anatomique du chef de Saint-Yves : "les deux régions
temporo-sphénoïdales ne sont pas symétriques (celle de gauche est plus
volumineuse). Un fait anatomique qui concore avec le témoignage de
l'histoire, attribuant à saint Yves une éloquence véritable, soutenue et
puissante".
le nouveau tombeau de Saint-Yves, inauguré en septembre 1890. Ce tombeau, construit de 1886 à 1889, reproduit dans son plan général le monument élevé à saint Yves de 1420 à 1430 par Jean V, duc de Bretagne. Le cénotaphe comprend deux parties distinctes, le sarcophage et l'édicule qui l'entoure et le surmonte. Sur la table supérieure du sarcophage en granit poli est couché la statue de saint Yves soutenue par deux anges. Quatorze statues décorent les quatre faces latérales de ce sarcophage et représentent, en allant de gauche à droite : sur la face sud, Catel Autret (une miraculeuse de saint Yves), Guiomar Morel (l'un de ses meilleurs amis), Charles de Blois (au centre, couvert d'une armure et d'un manteau ducal), Maurice (archidiacre de Rennes qui fit de saint Yves son official), Catherine Heloury (soeur de saint Yves, mariée à Yves Alain). Sur la face nord, Heloury (seigneur de Kermartin, père de saint Yves), Azou (sa mère), Alain de Bruc (au centre, qui lui conféra le sacrement de la prêtrise et en fit son official), Pathovada ou Cathovada et Riwalon, le jongleur (qui dans la plus grande détresse furent recueillis par saint Yves avec leurs 4 enfants). Enfin sur la face ouest, Mgr Bouché, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier (1882-1888) auquel est dû le rétablissement du tombeau, et Jean V, duc de Bretagne (qui édifia le premier tombeau détruit lors de la Révolution). Les quatorze personnages figurés par les statues placées au droit des pilastres qui soutiennent les arcades de l'édicule représentent les fondateurs des neuf anciens évêchés de Bretagne (Saint-Samson, Saint-Pol, Saint-Corentin, Saint-Tudual, Saint-Clair, Saint-Melaine, Saint-Patern, Saint-Malo et Saint-Brieuc), les deux rois de Bretagne (Judicaël et Salomon), les deux protomartyrs de la péninsule armoricaine (Saint-Donatien et Saint-Rogatien) et enfin Saint-Gildas, le plus ancien historien breton. Le nouveau tombeau de Saint Yves a été dressé par M. Désiré Devres (architecte du Gouvernement, chargé des travaux de Notre-Dame de Paris). La statue de saint Yves (qui obtint une mention honorable au salon de 1888) et celle des deux anges en marbre blanc ainsi que les sept statuettes qui garnissent les faces ouest et nord du sarcophage sont dues au ciseau du sculpteur breton Valentin. Les autres statues et statuettes sont l'oeuvre de M. Hiolin (professeur de sculpture aux Ecoles municipales de Paris). La sculpture d'ornement eut pour entrepreneur et directeur M. Tournier (directeur de la sculpture d'ornement de l'église du Sacré-Coeur de Paris) et pour exécutants, MM. Tachet et Lahaye. M. Yves Hernot, sculpteur de Lannion, a exécuté les degrés en granit du monument, le socle et la table supérieure du sarcophage en granit poli. Pour le reste de la maçonnerie, les entrepreneurs ont été MM. Mozet et Delalande et les exécutants, MM. Rouyère et Frétaud ;
la maison de madame Taupin (1605), située au n° 24 Place du Martray. Pendant la Révolution, Madame Taupin, femme du maître d'hôtel de Mgr Le Mintier, monta sur l'échafaud, à Tréguier même, pour avoir donné asile à deux prêtres non assermentés (les abbés Lajeat et Le Gall) ;
le monument aux morts, situé au nord de la cathédrale. Il s'agit d'une oeuvre de Francis Renaud qui connut le succès au Salon de 1921 sous le titre "La Douleur" ;
la tourelle descaliers (XVII-XVIIIème siècle), située rue Gambetta ;
l'hôtel de Ville (début du XVIIème siècle) ;
l'ancien Hôpital Général de Tréguier. Cet hôpital qu’il ne faut pas confondre avec l’Hôtel-Dieu, avait été fondé le 7 juillet 1660 par trois chanoines de la Cathédrale, qui firent don pour l’établir de la propre maison qu’ils occupaient. Le Bureau d’administration — nous dirions aujourd’hui la Commission administrative — qui le dirigeait, comprenait l'Evêque, deux députés du Chapitre, trois recteurs de la ville, deux députés de la noblesse, le maire, le syndic, les ex-trésoriers et le greffier. La déclaration faite à Mgr l'Intendant par le directeur de l'Hôpital général le 25 octobre 1749 (document qui est une réponse à l’une des nombreuses enquêtes faites au XVIIIème siècle par les Intendants sur l’injonction du Gouvernement royal) mentionne comme membres du Bureau à cette époque l’évêque de Tréguier, Charles-Guy (Le Borgne de Kermorvan) ; le chanoine Legendre ; Lasbleiz, recteur du Minihy ; J.-Jacques Pilot, recteur de la Rive de Belleville ; Le Merzer, recteur de Saint-Vincent ; le maréchal du Portal ; l’ancien maire de Partenay. Le revenu de l'Hôpital général s’élève à 1391 livres tournois, 6 sols, 4 deniers ; il se compose en partie de rentes foncières, en partie de rentes constituées. La ville ne lui fournit aucun octroi. Une quête mensuelle produit 120 livres tournois. Les dépenses consistent : 1° dans l’entretien de 40 pensionnaires des deux sexes, vieillards et enfants depuis quatre ans jusqu’à quinze. 2° dans les gages des domestiques : 150 livres. 3° dans le montant annuel des réparations : 300 livres. 4° dans les rentes foncières dues par l'Hôpital : 105 litres. 5° dans les messes quotidiennes dites à la Chapelle : 200 livres. 6° dans les messes dites tous les premiers dimanches du mois, le jour de la fête et de l'Octale de Saint-Jean-Baptiste : 60 livres. L'Hôpital général de Tréguier n’a pas de dettes. Les garçons hospitalisés font de la toile, les filles filent le lin et l’étoupe. Rappelons pour finir que cet Hôpital était desservi par les religieuses Paulines fondées à Tréguier même par Mme du Parc de Lezerdo, amie de Mme de Maintenon ;
les " Vieilles Paulines ", aujourd'hui disparues. Il s'agit de l'ancien couvent des filles de Saint-Paul fondé par madame du Parc de Kerverzault (ou Lezerdo), amie de madame de Maintenon. Ces filles étaient appelées Paulines parce que tous les articles de leur constitution commençaient par un verset des épîtres de saint Paul. Cet ordre pris naissance à Tréguier en 1699 et s'y éteignit en 1792. Le but de leur constitution était de visiter les malades, d'instruire les petites filles pauvres et de tenir des bureaux de charité. La chapelle des Paulines était un édifice de plan rectangulaire datant de 1760 et signalé comme désaffecté et servant d'école supérieure des filles vers 1940. Le mobilier avait été mis en pièces par le bataillon d'Etampes en 1794. La propriété fut vendue en trois lots le 21 avril 1795 (les deux premiers lots, comprenant notamment les bâtiments claustraux, à Julien Louis Maufray moyennant 5.950 fr. et le 3ème lot à une veuve Le Bourdonnec, née Catherine Blaise, moyennant 8.550 fr.) ;
les anciens halles qui dépendaient de l'évêché ont été vendues le 7 avril 1792 et rachetées par la municipalité le 13 décembre 1824 pour être démolies et agrandir ainsi la place publique ;
l'ancienne fontaine monumentale située jadis sur la place publique. Dans cette fontaine se déversait une eau captée sur la commune de Plouguiel eu lieu-dit Crewen, dans les premières années du XVIIème siècle. On voyait jadis à Saint-Marc sur le Guindy un vieil aqueduc construit à cette époque pour l'adduction de ces eaux à Tréguier ;
l'ancien hôtel de Kermorvan ou Vieille Mission, situé jadis rue des Perderies. Cet hôtel appartenait, avant la désaffectation du Grand Séminaire, aux Lazaristes dirigeant cet établissement et leur avait été légué par l'évêque de Tréguier, Mgr Grangier ;
l'ancien couvent Saint-François, aujourd'hui disparu et situé jadis au bas de la rue Saint-François. Les disciples de Saint-François ou Cordeliers vinrent s'y établir en 1483 grâce à la générosité du seigneur de Kerdeozer, Jean de Kerousy et son épouse Jeanne de Barc'h ou Barkle ;
l'ancienne chapelle Saint-Fiacre, située jadis dans le cimetière. Construite en 1472, elle fut détruite pendant la Révolution. Les matériaux servirent en cette dernière année à construire les murs du cimetière. Sa tour aurait été démolie en 1816 (d'après un manuscrit rédigé en 1839) ;
l'ancien collège ou l'ancienne Institution de Notre-Dame. Le collège de Tréguier, qui n'existait pas au temps de saint Yves, doit remonter aux premières années du XIVème siècle. Sa fondation à Paris en 1319 (ou 1325) est l'oeuvre de Guillaume de Coatmohan, grand chantre de la cathédrale de Tréguier. Ce collège de Tréguier à Paris, enrichi par l'évêque de Tréguier, Christian de Hauterive (1408-1417) fut plus tard annexé au collège de Léon fondé en 1577 par les seigneurs de Kergroadès et ensuite à celui dit "de Cambray" et c'est sur son emplacement que se trouve actuellement le collège de France. Le collège situé à Tréguier existait dès 1365 car, au cours d'une visite qu'y fit cette année Jean IV, duc de Bretagne, ce prince, par acte authentique, exempta le collège de toute contribution. L'écusson que l'on voyait à la porte d'entrée (d'azur fretté de gueules) était celui des Begaignon : l'établissement du collège sur l'emplacement duquel se trouvait l'Institution Notre-Dame est dû à Mgr Even de Begaignon, évêque de Tréguier à cette époque (1362-1371). En 1626, le principal du collège était un prêtre normand appelé Guillaume Fouchart, qui donnait aux habitants peu de satisfaction : "le mauvais debvoir que rendoit en sa charge missire Guillaume Fouchart, le peu ou point de profit que les escoliers qui suivoient son collège faisoient en ses leçons". En 1771, les bâtiments tombant en ruines, l'administration diocésaine s'entendit avec les soeurs Paulines, pour transférer provisoirement le collège dans l'établissement qu'elles venaient de faire élever rue Poul-Raoul (sur la route de Lannion). En 1782, la reconstruction des bâtiments étant achevée, le collège revint à son ancien emplacement et y resta jusqu'à sa dissolution (vers 1791) ;
Voir "Le collège de Tréguier en 1626".
l'ancienne chantrerie, située rue de la Chantrerie. Il s'agit de l'ancienne demeure du grand chantre de la cathédrale, le premier dignitaire du chapitre. Elle a été vendue le 7 avril 1792 à un nommé Pillas. En haut de la rue de la Chantrerie se trouvait jadis l'hôtel de Trogoff qui a été vendu comme bien d'émigré le 27 décembre 1794 ;
l'ancien couvent de la communauté des Ursulines (la première installée à Tréguier), aujourd'hui disparu. Ces religieuses, mandées par l'évêque Guy Champion, arrivèrent à Tréguier le 20 janvier 1625 et conservèrent leur établissement jusqu'à la nationalisation des biens ecclésiastiques. " Le couvent de Tréguier est un des plus anciens de Bretagne, puisque c'est le 3 décembre 1624 que Guillaume de Trogoff, agissant comme procureur des Ursulines de la Congrégation de Bordeaux, établies à Laval, reçut de Renée du Mousteru, dame de Kerroch, une maison dans les faubourgs de la ville afin d'y établir quelques soeurs. Celles-ci arrivent le 20 janvier 1625 et s'installent près de la chapelle Saint-André, sous la direction de Louise Gays. Ce couvent de Tréguier allait vite devenir l'un des plus importants et des plus féconds de Bretagne puisque c'est de lui qu'allaient sortir les maisons de Vannes, Saint-Pol-de-Léon, Morlaix, Quimperlé, Hédé, Quintin, Guingamp et Lannion " (G. Minois). Leurs biens (chapelle, cimetière, nombreux édifices, ..) proviennent en grande partie de donations faites par M. Lhostis, trésorier du chapitre et Bertrand de Begaignon, seigneur de Rumeri. D'après une déclaration du 12 décembre 1689, " le couvent de Tréguier se trouve sur un emplacement de 518 cordes (environ 3 ha 15 a), comprenant bâtiments, cours et jardins, et évalué à 850 livres de rente. Ce terrain a été acquis peu à peu : en 1627 une petite maison (6 livres de loyer), une maison avec jardin (valeur 240 livres), un jardin de 6 cordes, trois vieilles maisons et une pièce de terre ; en 1628 deux maisons avec jardins ; en 1636 un jardin ; en 1637 une maison et 6 livres de rente sur une autre. Et il a fallu se racheter pour 2.400 livres d'une rente de 72 livres 15 sols qui était due à l'Hôpital pour ces emplacements. Les soeurs ne possèdent rien d'autre dans la prévôté de Tréguier, et les bâtiments de leur couvent ne sont même pas encore achevés 65 ans après leur arrivée " (G. Minois). Quelques remarques de la supérieure nous renseigne sur l'état financier du couvent en 1689 : cette dernière se plaint : " de la demeure qu'elles font dans une ville qui n'est point de commerce et où la plupart des habitants sont hors d'état de pouvoir doter leurs filles ; ce qui a ésté cause que leur bâtiment est imparfait et qu'elles ont consommé les dots de leurs religieuses qui sont encore aujourd'hui au nombre de quarante et quatre, desquelles il y a plusieurs qui n'ont point de pensions, et d'autres qui pour toute dot n'ont que de petites rentes constituées, hypothéquées et volantes, sans tradition de fonds et affranchissables à la volonté des héritiers des dittes religieuses " (déclaration du 12 décembre 1689). Un état de 1727, nous renseigne sur la composition de ses revenus : " 8.734 livres viennent des pensions des soeurs, 2.600 livres des pensions des pensionnaires, 5.755 livres de l'instruction des jeunes filles de la ville ; 374 livres de rentes perpétuelles, 80 livres d'une rente provenant d'un capital de 4.000 livres placé au denier 50 sur les Etats de Bretagne, 24 livres de rentes foncières. Les soeurs vendent en outre une partie de leurs menus travaux textiles. L'ensemble représente environ 18.000 livres, mais le chiffre des dépenses nous est inconnu. Ce qui est certain par contre c'est qu'en 1729 la commission des securs faisait état de 9.038 livres de recettes pour 10.660 livres de dépenses, et 2.000 livres de dettes " (G. Minois). Les différentes supérieures du couvent des Ursulines de Tréguier sont : Marie Guays (1625-1627 et 1630-1637), Anne Aubry (1637-1640), Jeanne Bignon de la Croix (1640-1643), Elisabeth Martin (1643-1646 et 1656-1660), Claude de Kerouarz (1646-1649), Marguerite Bégaignon (1649-1656 et 1660-1662), Scolastique Martin (1662-1665), Anne le Vicomte (1665-1668), Françoise-Thérèse de Bégaignon (1668-1680), Marie-Thérèse de Leshildry (1680-1692), François Coant (1692-1695, 1713-1716, 1718-1724), Mauricette Calloët (1695-1697), Marie-Fiacrine du Moustier (1702-1707), Marie du Louet (1708), Angèle de Tronmelin (1716-1718), Louise Coupé (1725-1731, 1737-1743, 1751-1755, 1760-1764), Françoise-Jeanne Hingant (1733-1736), Thérèse Buisson (1743-1751, 1755-1759), Marguerite Urvoy (1766-1772), Marguerite-Jeanne Coupé (1772-1782), Alexis Salliou (1786-1789), Scolastique Urvoy (1790-1792). " La première supérieure, Louise Gays, professe de Laval fut une des personnalités marquantes de la diffusion de l'ordre des Ursulines en Bretagne : après avoir aidé à la fondation du couvent de Dinan (1621-1625) elle est à Tréguier de 1625 à 1627, puis à Vannes (1627-1629), à Saint-Pol-de-Léon (1630-1637) de nouveau à Tréguier de 1638 à 1642, puis supérieure à Morlaix " (G. Minois). A Tréguier en 1650 et 1660 entrent Renée, Gabrielle et Marie Julienne de Clisson, filles d'Olivier de Clisson, seigneur de Keralio en Plouguiel ; en 1656, Isabeau et Gilette Chrestien, filles de Jean Crestien, chevalier, seigneur de Pommoriou, vicomte de Tréveneuc. Le 3 février 1799 (15 pluviôse an VIII), ce couvent avec ses dépendances fut vendu à Louis Marie Cabanac et démoli ;
l'ancienne Psalette de Tréguier, située jadis rue Neuve et fondée en 1443 par l'évêque Jean de Ploeuc, à l'aide des revenus de la chapellenie Saint-Nicolas, provenant de la famille de Troguindy. En 1444, l'évêque y annexa un canonicat et plaça l'institution sous la direction du chapitre. Les papes Eugène IV, Nicolas V et Calixte III confirmèrent et augmentèrent ses privilèges. La propriété de la Psalette a été vendue le 18 juin 1791 à Marc Victor Boissin ;
l'ancien hôtel du Lion d'Or. C'est dans cette hôtel que se réfugia le collège ecclésiastique ou petit séminaire, obligé de quitter la maison des vieilles Paulines, avant sa réinstallation en 1816, dans son ancien local de la rue Charles Le Gac ;
Voir "Les destinées du port historique de Tréguier et le marché local".
Description détaillée de la Cathédrale de Tréguier ******** Trois parties d'époques différentes : - ce qui reste de l'ancienne cathédrale romane : la Tour Hasting, - la nef et le choeur gothiques, - en style gothique flamboyante, la Tour des cloches, la Chapelle au Duc, le Cloître. A- LA TOUR HASTING (XIème et XIIème siècles) : A signaler le matériau employé (la pierre de Caen), le fort pilier central soutenant deux arcs en plein cintre très surhaussés, les chapiteaux et les socles de colonnes décorés de motifs celtiques : entrelacs, fleurs stylisées, chevrons emboités. B- LA NEF ET LE CHOEUR GOTHIQUES (XIVème siècle) Souvent arrêtée par la Guerre de Cent ans et la Guerre de Succession de Bretagne, la construction de la nef et du choeur se fit par étapes, de 1339 à 1400. A remarquer : - la variété des piliers : ceux du fond sont ronds, d'autres sont de forme octogonale, les piliers du choeur sont des faisceaux de colonnettes ; - les travées sont de longueur inégale (3m...5,70 m ) ; - le triforium de la nef (la galerie au-dessus des arcades) est moins ouvragé que celui du choeur : dans le choeur, il porte une balustrade à quatre feuilles. Sous le triforium de la nef court une frise sculptée ; - au haut des piliers se trouvent des cariatides curieuses : par exemple, un homme borgne avec 2 bouches. C- LA CHAPELLE AU DUC ET LE TOMBEAU DE SAINT-YVES : Le Duc Jean V fit construire cette chapelle pour y être enterré à côté de saint Yves : une dalle indique l'endroit de sa sépulture. Remarquer trois statues anciennes de saint Yves (XVIème et XVIIème siècles). Le tombeau de saint Yves est élevé à l'endroit ou saint Yves fut inhumé en 1303. Le monument actuel date de 1890. Il a remplacé, le tombeau construit par le Duc Jean V, qui fut détruit à la Révolution. Les sculptures du tombeau représentent les saint bretons et les familiers de saint Yves. D- LES BAS-COTES : Le Bas-Côté Nord : l'enfeu de Jean de Lantillac, une belle statue du "Christ aux outrages" (XVIème siècle) et une statue de Tobie conduit par l'Ange (XVIIème siècle); Le Bas-côté Sud : trois enfeux. Les chevaliers sont revêtus de l'armure du XVème siècle. E- LES PORCHES : Le Porche Occidental dit "porche des Ladres" ou "des lépreux" avec ouverture en plein cintre. Une fine colonnette soutient deux arcs trilobés qui soutiennent eux-mêmes la rose centrale. Le Porche du Peuple : arc brisé et rosace fait de quatre roses. Le Porche des Cloches : simple arc brisé saillant devant l'entrée. A signaler les 40 statuettes et la dentelle de pierre. La Chaire est de la fin du XVIIème siècle. A son sommet se tient l'Ange du jugement dernier avec sa balance. Les Vitraux d'origine ont tous été détruits à la Révolution. Les vitraux actuels sont dus à M. de Sainte-Marie (Quintin). Les vitraux du Bas-côté Nord représentent des scènes de l'Ancien Testament; ceux du Bas-côté Sud, des scènes du Nouveau Testament et ceux du Chevet, des scènes de la vie des Saints. F- LE TRANSEPT SUD : Un bas relief : une vision de Saint-Jean rapportée dans l'Apocalypse (XVIIème siècle) ; Une statue populaire représentant saint Yves entre le riche et le pauvre ; La grande verrière à motif allégorique : comme la vigne donne ses raisins, l'église donne des saints. DANS LES CHAPELLES DU CHEVET : Un tableau "l'Adoration des bergers", copie d'une oeuvre de Rubens ; Une piéta du début du XVIème siècle : la Vierge soulève son voile d'un geste gracieux ; Un Christ qui provient de l'église de Trémel (XIIIème siècle) ; Dans la chapelle de la Vierge : une Vierge dorée dans une niche gothique (XVIIème siècle) ; un rétable à trois panneaux où la Sybille est représentée annonçant Jésus-Christ. |
Voir " Informations diverses sur la ville de Tréguier ".
ANCIENNE NOBLESSE de TREGUIER
La Prévôté de Tréguier possédait jadis un droit de moyenne et basse justice et appartenait à l'évêque de Tréguier. Cette juridiction s'étendait aux paroisses de Saint-Sébastien et de Saint-Vincent constituant la ville de Tréguier, et à celle de Minihy.
La juridiction des Régaires, qui est à l'évêque de Tréguier, était une haute justice (avec patibulaire à quatre piliers) et s'étendait sur de nombreuses paroisses (Tréguier, Langoat, Mantallot, Berhet, Lanvézéac, Lanmérin, Trézény, Trédarzec, Pouldouran, Troguéry, etc..).
En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur touttes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier " (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnées à Tréguier la seigneurie des régaires de l'évêché de Tréguier (540 livres), la juridiction de la provosté de Tréguier (50 livres), la seigneurie dépendante de la cathédrale de Tréguier (120 livres), la seigneurie chastellenie de Tnonguindy aux enfants de monsieur le duc de Richelieu (120 livres), la seigneurie de Crechriou à monsieur Le Pelletier (30 livres), la seigneurie de Kerdozer au dit Le Pelletier (30 livres), la seigneurie de Pouldouran à monsieur de Sullé de Bégaignon (30 livres), la seigneurie de Kerouzic au sieur de Kerouzy (50 livres), la seigneurie de Kerjainlly au dit sieur de Kerouzy (50 livres), la seigneurie de Tourot au sieur et dame de Querprigent (30 livres) [Note : Cette seigneurie de Plougrescant pour laquelle on ne connaît aucune juridiction attestée a appartenu à Jean de Launay en 1517, puis en 1595 à Pierre de Launay, sieur de Tourault (Références : B 1671 (A.D? 44)], la seigneurie de Quermouster à la dame de Coëtcanton-Laisné (30 livres), la seigneurie de Troguery Carpont au sieur de Querlorec (30 livres), la seigneurie de Coathallec, Kerhouarn et Traoumeur (30 livres) (Y. Botrel).
Lors de la Réformation des fouages de 1426, les nobles suivants sont mentionnés à Tréguier (Ploelantreguer) : Alain Troguindy, Yvon Estienne, Alain Estienne, Jehan Baellec, Gieffroy Elias. On y mentionne aussi le manoir de Tnou Guindy (appartenant à Péan sire de la Rochejagu, exploité par Selvestre Romer), Ker Marztin (appartenant au chapelain M. Saint Yves, exploité par Jehan Riou), Ker Martin (appartenant au seigneur de Kermartin, exploité par Olivier le Toullec), Kerrivallen (appartenant à Henry de Quelen, exploité par Yvon Ballion), Ker Abat (appartenant à Jehan David, exploité par Jehan Lohogat), Sainctenou (appartenant à Rolland Goupil, exploité par Jehan Lannou), Ker Rouzault (appartenant à Alain Estienne, exploité par Alain L’Archier), Ker an Moel (appartenant à Briant de Cheffduboys, exploité par Yvon le Poullen), Ker Connen (appartenant à Thomas de Cheffduboys, exploité par Alain Flazou), Penity (appartenant à Gieffroy de Kerguezec, exploité par Jehan le Borgne), Knech an Goez (appartenant à Jehan le Goaradur, exploité par Daniel Blayes), Chastel (appartenant à Jehan de Kernechriou, exploité par Jehan Quéré), Messou Bran (appartenant à Alain de Troguindy, exploité par Yvon Bretell), Quezrou (appartenant au chapelain de Saint Quezrou, exploité par Jehan Rivallen).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble. On suppose que ces nobles se trouvent comptabilisés parmi les 42 nobles de Minihy-Tréguier.
Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), plusieurs nobles de Lantreguier (Tréguier) sont mentionnés :
- Maistre Ollivier Begaignon comparu à pied en robe "et luy est inioinct fournir et comparoir au prochain mandement à cheval à estat d’homme d’armes et avoir garnie de quatre chevaulx harnois et autres habillements".
- Jean de Kergrist comparu en homme à pied "et luy est inioinct fournir et comparoir au 1er mandement archer monté et armé de brigandines manches faldes sallade espée bannierre arc et trousse".
- Charles Le Goales comparu par Jean son fils à cheval en brigandines manches faudes sallade gorgeline espée et javeline "et luy est inioinct dedans le 1er mandement avoir arc et trousse".
- Prigent Droniou comparu à cheval en brigandines manches faldes sallade gorgeline espée arc et trousse.
- Jean Dronou et Jean Lotz par Yvon Lotz comparus à cheval en brigandines manches faldes sallade bannierre espée arc et trousse.
- Prigent Le Britz pour ses enfans a deffailly.
- Maistre Guillaume Le Carzer pour ses enfans comparu par Jean Hillaes (Hellyas ou Elias) à pied "auquel est inioinct dedans le 1er mandement fournir de cheval brigandine sallade bannierre espée arc et trousse".
- Charles du Boiseon a deffailly.
- Yvon Estienne comparu à cheval en brigandines manches faldes sallade gorgeline espée et javeline "et luy est inioinct dedans le 1er mandement fournir d’arc et trousse".
- Pierre Lagadec comparu à cheval en brigandines manches faldes sallade gorgeline espée arc et trousse.
- Guillaume Henriot comparu a deux chevaulx en brigandines sallade et javeline "et luy est inioinct dedans le 1er mandement fournir d’arc et trousse".
- Maistre Silvestre Pouences comparu en robe "et luy est inioinct dedans le 1er mandement comparoir et fournir en estat d’archer en brigandines manches faldes sallade gorgeline espée arc et trousse".
- Guillaume du Cozker comparu en robe à pied espée à son costé "lequel a remonstré estre …………… à Kermaugrets quel est à la mer à la deffance du pais et son harnois et habillement .. de tout quoy a esté presentement informé partant a esté excusé et inionction luy faicte d’aller audict Portzmoguer".
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