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LES COLONNES INFERNALES DE TURREAU

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Les Chouans

Après le 9 thermidor, la mollesse des autorités, les tracasseries auxquelles furent soumis les patriotes exaltés dans un grand nombre de villes, ceux-là mêmes dont l’exaltation avait toujours été noble et généreuse ; la mise en liberté d’un très grand nombre de suspects et de royalistes avoués, donnèrent rapidement au parti contre-révolutionnaire une puissance et une énergie que la déroute de Savenay semblait avoir détruite. Instruite par l’exemple des Républicains, la chouannerie, qui commençait à s’organiser, comprit qu’elle devait employer la terreur pour arriver à son but. Faire peur, c’était s’opposer à l’approvisionnement des villes et donner naissance, dans les grands centres, à des émeutes populaires ; c’était aussi discréditer un pouvoir trop faible pour protéger ceux de ses partisans qui habitaient les campagnes ; c’était encore faciliter la désertion parmi les réquisitionnaires et le recrutement dans les rangs des chouans. 

Dans un court espace de temps, plus de six cents administrateurs et 1.200 patriotes furent égorgés dans les campagnes du département de la Loire-Inférieure. 

Celui-ci était arraché de son lit la nuit et on lui brûlait les pieds jusqu’à ce qu'il eût donné son dernier écu et tous les renseignements qui étaient à sa disposition. Un autre était assassiné à coups de baïonnette devant sa femme et ses enfants ; quelques-uns subissaient, avant de succomber, les mutilations les plus affreuses ; ailleurs un chef de chouans, jaloux de dépasser les égorgeurs de Nantes, hachait en morceaux, après l’avoir cruellement supplicié, un homme nul sous tous les rapports ; puis d’une main rouge de sang, il écrivait son nom sur la muraille.

Cachet des Chouans en Bretagne

Cachet des chouans de Bretagne

   

Général Turreau

La Convention, informée de cette situation, décide d'envoyer les ordres les plus sévères, et Turreau [Note : Louis Marie Turreau, dit « Turreau de Garambouville » ou encore « Turreau de Linières », né le 4 juillet 1756 à Evreux et mort le 10 décembre 1816 à Conches-en-Ouche, est un général français de la Révolution], au début de 1794, organise ces douze colonnes infernales, dont le souvenir sanglant pèse encore sur la Vendée, et dont les atrocités se racontent toujours dans les veillées d’hiver. Elles devaient marcher droit devant elles, couper la Vendée en douze tronçons isolés les uns des autres, tout détruire, tout brûler, tout massacrer, faire de la région un vrai désert.

L’ordre ne fut que trop bien exécuté. Rigueur inutile au lendemain de la victoire de Savenay !.

« L’ordre général a été donné, écrit d'Angers le conventionnel Francastel au général Grignon, d’incendier tous les fours et moulins, puis toutes les maisons isolées, les châteaux surtout, afin d’achever la transformation de ce pays en désert, après avoir soutiré les richesses qu’il renferme. Pas de mollesse, ni de grâce dans un pays qui mérite l’indignation et la vengeance nationales... Tu feras trembler en même temps les brigand,, auxquels il ne faut point faire de quartier. Des prisonniers dans la Vendée !... Point de quartier !... ».

A qui remonte la responsabilité des horreurs, qui vont être commises ?

Turreau avait écrit au ministre : « Mon intention est bien de tout incendier, de ne réserver que les points nécessaires à établir les cantonnements propres à l’anéantissement des rebelles. Mais cette grande mesure doit être prescrite par vous. Je suis l’agent passif du corps législatif que vous représentez en cette partie. Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et des enfants que je rencontrerai dans le pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette ma responsabilité à couvert ».

L’arrêté ne lui est pas fourni.

Cependant les instructions aux généraux commandant les colonnes sont très précises : 

« On emploiera tous les moyens de découvrir les rebelles ; tous seront passés au fil de la baïonnette ; les villages, métairies, bois, landes, genêts, et généralement tout ce qui peut être brûlé, seront livrés aux flammes...

Aucun village ou métairie ne pourra être brûlé qu’on n’en ait auparavant enlevé tous les grains battus ou en gerbes, et généralement, tous les objets de subsistance ; et, supposant que l’enlèvement des objets éprouvât quelque retard et empêchât qu’on ne brûlât sur-le-champ les villages et métairies qu’on doit incendier, les colonnes les épargneront pour ne pas différer leur marche ; mais, quelque chose qui arrive, les chefs de chaque colonne ne pourront se dispenser d’être rendus le 27 janvier dernier lieu qui leur est indiqué »  

Général Turreau

   

(d'après Guillemet, Au pays vendéen).

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