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Revenus du Chapitre de la cathédrale de Vannes

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REVENUS DU CHAPITRE

Les revenus du chapitre comprenaient, en suivant l'ordre chronologique de leur établissement, les censaux et questaux, les rentes féodales, les pensions, les dîmes, les rentes de capitaux et d'immeubles, et enfin les salines de Séné. Un mot d'explication sur chacun de ces revenus. 

CENSAUX et QUESTAUX. Toutes les églises paroissiales du diocèse étaient les filles de l'église cathédrale, et à ce titre elles payaient à leur mère un tribut annuel ou un cens, pour lui venir en aide. Voici quelle était, en 1387, la liste des paroisses, et quel était le cens que chacune payait au chapitre. Nous reproduisons l'orthographe ancienne des noms propres et leur ordre dans la liste.

Territoire de Vannes : Ploegomelen 12 sols monnaie. - Séné 12 sols. - Landevant 12. - Saint-Maiol 10. - Baden 15. - Aradon 15. - Landaul 10. – Saint-Goustan d'Auray 9. - Languidic 30. - Grandcharnp 45. - Arz 8. - Ploerin 10. - Surzur 25. - Ploeneret 16. Plaudren 30. - Sulnyac 21. - Saint-Pierre de Vannes 12. - Saint-Patern 40. – Saint-Salomon 6. – Notre-Dame 3. - Arzon 6. - Ploemergat 20. - Ploescob 8. - Sentevé 10. - Moncon 5. - Elven 30. - Theis 30. – Saint-Gilles de Henbont 10. - Trévleyan 10. Ploevigner 40.

Doyenné de Pontbels (ou Poubelz) : Brech 25 sols. – Saint-Gudual 12. - Erdeven 20. - Ploearnel 10. - Riantec 11. - Carnac 25. - Ploemel 16. - Kaer 16. - Crach 16. - Mendon 20. - Bels 12. - Trévalsur 11. - Kaervinyac 20. - Laustenc 10. - Ploezinec 25. - Prieuré d'Auray 24.

Doyenné de Kémenet-Héboy : Trégoumel 7 sols. - Guélégomarch 2. - Cazlan 2. - Berrené 6. - Lanvaudan 7. - Jestel et Bevoy 7. - Caudan 25. – Saint-Caradec de Henbont 5. - Guide! 35. - Lébin 10. - Ploemur 35. - Quetguen 10. - Mezlan 6. - Groye . 8. - Redené 10. - Beubri 10. - Yguinel 12. - Quistinic 7. - Cléguer 12. - Plouzai 25. - Eisinsac 16. - Arznou 10.

Doyenné de Kémenet-Guégan : Luignol 10. - Croesti 10. - Ploilau 10. -- Lesquoet 6. - Melguenac 20. - Plouray 7. - Beuzi 12. - Castelnoyec 6. - Penret 2. - Stival 5. - Ségléan 12. - Perzquen 8. - Merzer 4. - Locmalo 18 - Ploiredut 20. - Cléguérec 18. - Meillonec 7. - Guern 23. - Melrant 16. - Langoélan 4. - Prisiac 10. - Siliphiac 7.

Doyenné de Ploéaule : Musuillac 25 sols. - Arzal 10. - Ploéaulle 22. - Béler 3. - Berric 10. - Limerzel 13. - Caden 20. - Ambon 31. – Noyal-Musuillac 25. - Laré 12. - Malenczac 10. - Marsen 20. - Questelberz 35. - Ploeherlin 10. - Lanza 5.

Doyenné de Karantoer : Karantoer 45. - Ruffiac 25. - Tréal 10. - Rennac 10. - Saint-Just 10. - Micériac 7. - Siz 10. - Cornon 3. - Temple 5.

Doyenné de Porhoet : Camorz 8. - Moustoér-Billiou 12. - Croshavec 2. – Sainte-Croix 3. - Noyalguen 50. - Serent 50. - Baud 20. - Rohan 6. – Saint-Jehan 20. – Saint-Gobrice 2. - Ploemelec 22. - Quoetbugat 6. - Querzin 13. – Saint-Goneri 2. – Moustoér-Radenac 10. - Ploémelin 12. – Moustoér-Guéhénou 12. - Bignan 18. -- Guinin 10. - Radenac 8. – Saint-Aubin 2. - Moréac 22. - Ploémeliau 25. - Saint-Marcel 5. - Remungol 45. - Ploiec 16. - Réguini 8. - Creuguell 6. - Locmenech 10. – Saint-Arnoulf 10. - Pontivi 16. - Neizin 10. – Saint-Servan 12. - Briéres 1. - Guégon 24.

Territoire de Rieux : Glennac 5. - Fougeray 5. – Saint-Vincent 10. - Reux 20.  - Aler 24. - Peillac 10. - Ploégadoc 10. – Saint-Congar 8. - Moullac 10. – Saint-Jacut 10. - Béganne 18. - Malestroit 7. - Bohal 1,5. – Saint-Gravé 5. - Saint-Martin 10.

Territoire de Roton (aujourd'hui Redon) : Roton 15. - Bain 15. - Langon 10. - Breyn 7. (Chapitre G. - Parch.).

C'était un total de 116 livres monnaie, qui n'a presque pas varié dans la suite des siècles. Seulement la valeur relative a bien changé : en 1275 la livre valait 113 francs de notre monnaie en 1900, en 1325 elle valait 82 francs, en 1375 elle valait seulement 55 francs, en 1425 elle ne valait plus que 40 francs, en 1475 seulement 35. Sa puissance a constamment diminué jusqu'à nos jours. Avec ces données, il est facile de calculer la valeur du sol lui-même aux différentes époques, puisqu'il était le 20ème de la livre. (La Borderie. H. III).

Les cens ou censaux dus au chapitre, se payaient ordinairement au synode diocésain ; quelquefois cependant ils étaient recueillis à domicile, comme une quête : d'où leur vint le deuxième nom de questaux

PENSIONS. Outre les censaux, imposés à toutes les paroisses du diocèse, il y avait des pensions ou taxes, mises par l'évêque sur certaines paroisses au profit du chapitre. Ce n'était plus un impôt général, mais une charge particulière à certains bénéfices. Quels motifs ont pu déterminer le choix des paroisses à imposer ? - On l'ignore aujourd'hui. D'ailleurs ces paroisses n'ont pas été taxées à la fois, mais successivement, suivant les circonstances et les besoins du moment. Ces taxes étaient fixes ; elles étaient en grain ou en argent ; mais les taxes en grain furent de bonne heure converties en argent.

Voici la liste des pensions au XIIIème siècle : Saint-Patern payait 40 livres, monnaie de Bretagne, Plaudren 40, Guégon 25, Lantillac 1, Saint-Salomon 1,10, Brech 20, Erdeven 18, Merlevenez 15, Plouhinec 20, Riantec 10, Languidic 40, Saint-Maiol 14, Noyal-Muzillac 50, et Saint-Avé 15.

C'était un total de 309 livres 10 sous monnaie, valant 371 livres 8 sous tournois. Ces pensions se maintinrent presque toutes jusqu'à la Révolution, mais elles perdirent peu à peu leur valeur primitive par la dépréciation graduelle de l'argent. Dans le tableau ci-dessus ne figurent pas une pension de 22 livres monnaie, payée par Moréac, parce qu'elle était affectée à la fabrique et non au chapitre, ni les pensions des archiprêtres sur Guidel et Noyal-Muzillac. 

DIMES. La plus ancienne dîme attribuée au chapitre parait avoir été celle de Saint-Patern de Vannes. L'évêque Maengui avait donné, vers 1080, la moitié de cette paroisse au chapitre, et en 1177 l'évêque Rotald lui avait cédé l'autre moitié. Devenu ainsi recteur primitif, il eut naturellement les dîmes de la paroisse. Il est possible qu'une partie des dîmes ait été remplacée par la pension de 40 livres, mentionnée ci-dessus ; l'autre partie se percevait en nature sur les villages de Hercal, le Versa et autres. En 1790 ce reste de dîme ne donnait plus que 4 perrées et demie de froment, valant 121 1ives 10 sols.

Le revenu des prébendes canoniales de Vannes a été constamment assez faible. En 1218, l'évêque Guéhénoc régla, d'accord avec le chapitre, que les chanoines jouiraient de leurs prébendes un an après leur mort, pour payer leurs dettes et faire des aumônes.

En 1233, l'archevêque de Tours fixait à 20 livres par an le revenu de chaque chanoine à Saint-Brieuc ; il est à présumer qu'à Vannes la situation était sensiblement la même.

En 1287, les revenus de la mense capitulaire étaient tellement réduits que les chanoines et les choristes commençaient à quitter là cathédrale, pour aller vivre ailleurs. Pour les retenir à Vannes, l'évêque Henri Tors unit au chapitre la grande paroisse de Ploemeur, en attribuant aux chanoines les dîmes et les prémices et en laissant le reste au recteur ou vicaire pour sa portion : ce qui fut confirmé par l'archevêque de Tours en 1319. Le partage des dîmes subit ensuite plusieurs modifications. Le chapitre en retirait 170 livres monnaie en 1495, puis 320 l. en 1549, ensuite 2,400 l. en 1723 ; en 1790 il y recueillait 488 minots de grain, valant environ 2,928 livres.

En 1307, l'évêque Henri Tors, continuant son oeuvre de relèvement, annexa au chapitré la belle paroisse de Languidic, qui payait déjà une pension de 40 livres. Mais, cette fois, le recteur s'opposa formellement, et le décret d'annexion ne fut pas exécuté. Cette tentative d'union fut encore renouvelée en 1370 par le chapitre, et en 1687 par les Jésuites du collège, mais toujours sans succès. Le plus clair résultat, c'est que le chapitre y perdit sa pension de 40 livres.

La situation empirant toujours ; le pape Jean XXII, en 1332, nomma des commissaires pour annexer des bénéfices au chapitre, jusqu'à la valeur de 200 livres par an. Le scolastique de Saint-Brieuc, délégué pontifical, se borna à prononcer l'union de la paroisse de Saint-Avé, et fixa, le 24 janvier 1339 (N. S.), à 60 perrées de seigle la part annuelle du chapitre dans les dîmes. Un siècle après, en 1432, cette rente fut convertie en une pension de 15 livres monnaie ou 18 livres tournois, qui persista jusqu'à la Révolution. Cette union était loin d'avoir réalisé la rente de 200 livres autorisée par le pape. C'est pourquoi l'évêque Yves de Pontsal et le chapitre s'adressèrent de nouveau au Saint-Siège et représentèrent que chaque chanoine recevait à peine 65 livres tournois par an. Le pape Nicolas V, par une bulle du 23 septembre 1451, autorisa l'évêque à unir six paroisses au chapitre. Exécutant sa commission, l'évêque, par acte du 22 janvier 1453 (N. S.), unit à la mense capitulaire les paroisses de Plaudren, Séné, Pluherlin, Béganne, Crach et Brech, de façon que les deux tiers des revenus appartiendraient au chapitre, et l'autre tiers au recteur ou vicaire de la paroisse.

Cette fois l'appoint était considérable.

Les dîmes de Plaudren et de ses deux trêves, Monterblanc et Locqueltas, étaient affermées 140 livres en 1496, et 220 livres en 1531. En 1790 elles donnaient au chapitre 145 perrées de seigle, mesure de Vannes, valant environ 2,445 livres.

Les dîmes de Séné, appartenant au chapitre, étaient affermées en 1521 pour 80 perrées de froment. En 1790, elles rapportaient 47 perrées de froment et 30 perrées de seigle, qui valaient alors environ 1,779 livres.

A Pluherlin, le chapitre eut d'abord les deux tiers des dîmes, mais déjà en 1582 il n'en avait plus que la moitié, par suite sans doute d'un accord particulier. Cette moitié était affermée 108 livres en 1582, 200 livres en 1648, et 300 livres en 1790.

A Béganne, il avait également les deux tiers des dîmes sur toute la paroisse ; mais dans la suite il perdit ses droits sur divers quartiers, en sorte qu'en 1790 il ne dîmait plus aux deux tiers que dans quelques villages.

A Crach, le chapitre, après avoir joui des deux tiers des dîmes, perdit tous ses droits, on ne sait ni quand ni comment. Ce qu'il y a de certain c'est que, dès 1615, le recteur percevait seul la dîme à la 33ème gerbe.

A Brech, le chapitre avait déjà une pension de 20 livres monnaie quand il reçut les deux tiers des dîmes. Mais le tout lui fut bientôt contesté par les recteurs, en sorte que, de ce côté, il ne put tirer aucun profit. A la suite de ces unions de l'an 1453, Mgr de Pontsal annexa les revenus de la paroisse de Treffléan, non au chapitre directement, mais à la psallette : ce qui fut confirmé en vertu d'une bulle de Pie II, du 14 décembre 1459. Peu après, en 1462, il unit à la psallette également la petite paroisse de Noyalo.

Les dîmes de Treffléan, avec la petite métairie du Bézit, rapportaient 500 livres en 1642 , et environ 1367 livres en 1790.

Les dîmes de Noyalo étaient affermées 525 livres en 1638 ; elles valaient en 1790, en froment et seigle, environ 2,030 livres.

Une autre paroisse, celle de Guern, avait été donnée depuis longtemps aux archiprêtres ; dans le principe le recteur avait le tiers des dîmes, mais en 1768 il y renonça pour un traitement fixe pour lui et ses vicaires ; en 1790 il restait à peine 1200 livres, quittes de charges, à partager entre les archiprêtres.

Le 27 février 1496 (N. S.), Louis des Alemans, vicaire général du cardinal Cibo, et fondé de pouvoir, unit la paroisse de Plougoumelen au chapitre, et donna aux chanoines le droit de percevoir toutes les dîmes, à la charge de fournir au vicaire 50 perrées de seigle et 10 d'avoine. Ces dîmes, en 1790, donnaient 27 perrées et demie de froment et 87 perrées de seigle, valant environ 2,221 livres.

En 1501 , Jean de Gallis, autre vicaire général du cardinal Cibo, et muni également de pouvoir, annexa la paroisse de Guéhenno à la mense capitulaire, lui accordant toutes les dîmes, et réservant au vicaire 30 mines de seigle, 3 de froment et 2 d'avoine : ce qui fut confirmé par bulle d'Alexandre VI, du 16 octobre 1501. Les dîmes, affermées 510 livres en 1692 , rapportaient 1,116 ivres en 1790.

Enfin, sous l'épiscopat du cardinal Laurent Pucci, une bulle de Clément VII, du 23 mai 1524, unit à la mense capitulaire la paroisse de Buléon-Saint-Allouestre, en laissant au chapitre le soin de nommer et de rétribuer le prêtre desservant. Ces dimes rapportaient 300 livres en 1615, et 1,040 livres en 1790.

Voilà pour les dîmes.

 

RENTES. Les nombreuses fondations d'anniversaires, de chapellenies et de services religieux firent affluer à la cathédrale d'importants capitaux dans le cours des siècles. Le chapitre était chargé de les administrer et surtout de les placer, afin d'appliquer le revenu à l'acquit des charges imposées.

Aux XIIIème et XIVème siècles, presque toutes les fondations consistaient en rentes fixes sur des maisons ou des terres : il n'y avait qu'à recevoir les paiements, et à acquitter les services ; quand par exception on versait un capital, on le plaçait sur des particuliers, qui payaient une rente en grains ou en argent. Il y a encore aux Archives du Chapitre une intéressante liste des fondations de la cathédrale, dressée en 1387.

Aux XVème et XVIème siècles, les fondations étaient presque toutes en argent ; on plaçait les capitaux chez des particuliers, souvent chez des commerçants et des nobles, qui s'engageaient à en servir les intérêts : c'est ce qu'on appelait alors des morgages. Il reste encore plusieurs listes de ces placements.

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, continuation du même système ; seulement les morgages prirent le nom de constituts. Les placements, d'abord très fréquents sur des particuliers, se multiplièrent ensuite sur des établissements publics, tels que communautés religieuses, Etats de Bretagne, ville de Paris, etc...

Malgré les plus grandes précautions, certains capitaux se perdaient, soit par l'insolvabilité des débiteurs, soit par d'autres causes ; de là venait forcément la réduction ou même la suppression des fondations correspondantes. Pour parer, autant que possible, à ces inconvénients, le chapitre résolut de placer sur des terres une partie de ses fondations et quelques économies faites par lui. C'est pourquoi, le 27 novembre 1673, il acquit dans la succession bénéficiaire de Fr. Le Sénéchal de Bonnepart, les domaines de Quéral et de Coetergarf, avec leurs dépendances, situés en Grandchamp et Vannes. On en peut voir le détail ci-dessus à l'article VII.

Ce domaine lui rapportait, en 1730, la somme de 1,540 livres, 10 sous ; en y ajoutant 1,300 livres pour le fief de Plouvara, et 1,335 pour celui de Saint-Salomon, avec le four et le moulin, on arrivait au total de 4,225 livres 10 sols de rente foncière et féodale, qui offrait toute garantie pour les fondations.

D'un autre côté, le chapitre ayant obtenu du roi, en 1721, la concession des vases et terrains vagues de la côte orientale de Séné, y commença, en 1725, l'établissement de nombreux marais salants et y enfouit des capitaux considérables, qui lui furent alors remboursés par le clergé du diocèse.

Ces salines, établies à K.erbiscon, Bindre, Dolan, Falguérec, Broel, Michot et Keradin, furent ensuite partagées entre les quatorze chanoines, en réservant 491 oeillets pour la mense capitulaire et 54 pour la dime du recteur de Séné. La part de la mense fut affermée en 1740, pour neuf ans, à raison de 4,173 livres 10 sols par an. C'était, comme on le voit, un joli denier.

Ces marais ayant pris de nouveaux développements, on procéda, le 26 février 1762, en assemblée capitulaire, à un partage définitif, qui fut approuvé par l'évêque, et sanctionné par lettres patentes du roi. Dans ce partage, sur 2,511 oeillets, 1679 furent attribués aux chanoines et partagés entre eux, et 832 furent réservés à la mense capitulaire, pour payer ses charges. Le tout avait une valeur brute de 21,408 livres par an ; mais en déduisant les bénéfices des paludiers et la dîme du recteur, il ne restait plus que 15,556 livres, dont 12,308 livres 10 sols pour les chanoines et 3,247 livres 10 sols pour la mense. (Chapitre G. Passim.).

 

Voici l'état des revenus du chapitre en 1790.

1° Censaux et questaux, en tournois.... 141 livres 9 sols 5 deniers.

2° Pensions, encore payées 381 livres 12 sols.

3° Dîmes, en grain et en argent, environ... 17,785 livres.

4° Rentes diverses en argent 1,267 livres 4 sols.

5° Fief de Saint-Salomon. 677 livres 14 sols 4 deniers.

6° Fief et terre de Plouvara, environ 3,754 livres.

7° Moulin de Rohan et terres diverses 3,133 livres 17 sols 4 deniers.

8° Maisons prébendales et autres. 5,163 livres.

9° Coetergarf, Kéral et dépendances, environ 4,297 livres 14 sols.

10° Salines de Séné, environ 15,556 livres.

11° Nouveautés : moyenne annuelle 780 livres 17 sols 9 deniers.

 Total : 52,938 livres 8 sols 10 deniers. 

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CHARGES DU CHAPITRE

Les revenus de la mense capitulaire servaient à payer les chanoines et les employés de l'église, à entretenir le culte et les fondations, à réparer les immeubles, etc...

Quelques mots sur ces diverses sources de dépenses. 

CHANOINES. Régulièrement les chanoines ont deux revenus, l'un fixe, attaché à leur titre, et appelé prébende, l'autre variable, dépendant de leur fidélité au choeur, et consistant en distributions manuelles. La prébende peut être basée sur une maison, sur une terre, sur une saline, etc., mais le plus souvent elle consiste en une rente en argent ou en grains. Les distributions se font toujours en argent ou en grains, quelquefois en pains.

Les charges de la mense capitulaire à l'égard des chanoines du moyen âge sont peu connues. On sait seulement qu'en 1287 les chanoines et les choristes, trop peu rétribués, commençaient à déserter l'église. On sait encore qu'en 1332 chaque prébende canoniale ne valait que 7 livres tournois par an, c'est-à-dire environ 478 francs de notre monnaie en 1900 ; en y ajoutant pareille somme pour les distributions, on aurait en 1900 environ 956 francs : ce qui est insuffisant pour vivre. On sait enfin qu'au siècle suivant, en 1451, chaque chanoine recevait en tout à peine 65 livres tournois, c'est-à-dire environ 1,900 francs de notre monnaie en 1900 ; mais la mense avait d'autres charges qui demandaient des annexions de dîmes.

Les statuts de 1496 montrent que les chanoines de Vannes avaient alors le pain du chapitre trois fois par semaine et environ 50 livres monnaie par an ; ils avaient de plus leur assistance aux enterrements et anniversaires, et leurs honoraires de messes ; quelques-uns étaient en même temps recteurs de paroisses. Sur ces entrefaites les distributions furent légèrement augmentées, et en 1507, la mense payait aux chanoines, pour une année, 676 livres de distributions et 244 livres d'anniversaires.

En 1636, le voyageur Dubuisson-Aubenay, qui séjournait alors à Vannes, nous dit que chaque prébende canoniale valait à ce moment 600 livres seulement, mais que la plupart des chanoines étaient en outre pourvus de paroisses.

Une déclaration fournie par le chapitre de Vannes à l'assemblée générale du clergé de France , en 1730, porte que les gros fruits de chaque chanoine, pour un an, sont d'un tonneau de froment et de quatre tonneaux de seigle, estimés 330 livres : ce qui fait, pour 14 chanoines, 14 tonneaux de froment et 56 tonneaux de seigle, estimés en tout 4,620 livrés. Il faut y ajouter les distributions quotidiennes, divers casuels, et les salines de Séné , qui déjà rapportaient 3485 livres.

Enfin, un état des biens et des charges du chapitre, fourni à l'administration civile en 1790, donne des détails très précis. En ce qui concerne les chanoines, il y avait trois sources de revenus.

A. Les gros fruits comprenaient les salines de Séné. La part réservée aux chanoines était de 1662 oeillets ; elle donnait 12,308 livres en 1765, mais en 1790, par suite de la concurrence étrangère, elle produisait à peine 10,000 livres en tout. 

B. Les distributions manuelles consistaient en grains, délivrés par trimestre ou par semestre aux chanoines, à raison de leur assistance au choeur. Il y avait à distribuer 214 perrées de froment et 540 perrées de seigle qui, à 27 livres la perrée de froment et à 17 livres la perrée de seigle, valaient 14,958 livres.

C. Le casuel comprenait les amendes et droits de mutation en Saint-Salomon, les nouveautés ou renouvellements de fermes et la vente des bois taillis. En y ajoutant une indemnité de logement aux dix plus anciens chanoines, on arrivait pour ce chapitre à 2,631 livres.

Si l'on additionne ces trois chiffres, on arrive à un total de 27,583 livres , et si on le partage également entre les 14 chanoines, on obtient une moyenne de 1,970 livres 13 sols. Mais cette moyenne n'existait pas en fait, parce que certains lots de salines étaient mieux soignés et plus productifs que d'autres, parce que, d'autre part, les distributions étaient souvent écornées par les absences, et parce qu'enfin les quatre plus jeunes chanoines ne recevaient pas immédiatement d'indemnité de logement. D'ailleurs la quantité de grains à distribuer n'était pas fixe : elle dépendait chaque année de l'abondance ou de la faiblesse des dîmes. 

EMPLOYES. Pour le bas-choeur, on ne possède que des fragments de comptes. On voit le receveur du chapitre payer aux choristes, pour des anniversaires, 108 livres en 1484 et 237 livres en 1507. Les distributions montent à 767 livres en 1570, à 2,530 livres en 1636, à 2,299 livres en 1665.

Les comptes de 1730 et 1756 entrent dans plus de détails ; mais les plus intéressants sont ceux de 1790, dont voici le relevé.

Chacun des archiprêtres recevait pour sa part des revenus communs de Guern, de Guidel, de Noyal-Muzillac et des terres de la Madeleine, toutes charges prélevées, 367 livres 13 sols 7 deniers : - pour le loyer de sa maison semi-prébendale, 250 ou au moins 240 livres ; - pour rétributions manuelles, en ne supposant pas d'absence, 107 livres 18 sols 5 deniers : - pour gratification annuelle 50 livres. Total pour chacun 775 livres 12 sols ; pour deux 1,551 livres 4 ; pour quatre 3,102 livres 8.

En 1790, le chapitre étant à court de ressources et de personnes, n'avait plus que deux archiprêtres, et remplaçait les deux autres par le sacristain et le diacre, auxquels il donnait un supplément de 219 livres 12 sols ; de cette façon la mense ne payait plus que 1,770 livres 16 sols, et bénéficiait du reste, c'est-à-dire de 1,311 livres 12 sols.

Quant aux deux chantres, le premier recevait 200 livres du séminaire, 200 livres du chapitre, 100 1ivres du loyer d'une maison au chevet de la chapelle de Saint-Vincent, 107 livres 18 sols 5 deniers pour les rétributions manuelles, et 12 livres sur Baden, pour le chant du Venite ; - le second avait 200 livres des héritiers de Mgr d'Argouges, 200 livres du chapitre, 100 livres pour indemnité de logement, 107 livres 18 sols 5 deniers pour ses rétributions et 12 1ivres sur Baden pour le Venite. Total pour chacun : 619 livres 18 sols 5 deniers ; pour les deux 1,239 livres 16 sols 10 deniers.

Le diacre d'office avait 30 livres par mois, ou 360 livres par an, comme traitement, la jouissance d'une maison au bas de la rue des Chanoines, affermée 100 livres, la jouissance d'une autre maison à l'angle de la rue Saint-Guénael et de la rue des Duchesses, affermée 72 livres, le revenu de la tenue Pédron à Larré, estimé 36 livres, et enfin les distributions du choeur, pouvant monter à 107 livres 18 sols  5 deniers - Total 675 livres 18 sols 5 deniers.

Le sous-diacre d'office avait 25 livres par mois, ou 300 livres par an, la jouissance d'une maison rue des Vierges, affermée 100 livres et les distributions du choeur, pouvant monter à 107 livres 18 sols 5 deniers. — Total : 507 livres 18 sols 5 deniers — Ses messes en plus, comme les autres prêtres.

Les deux serpents recevaient chacun 400 livres de traitement fixe et 107 livres 18 sols 5 deniers de rétributions manuelles. Total pour chacun 507 livres 18 sols 5 deniers, et pour les deux 1,015 livres 16 sols 10 deniers.

Les trois musiciens gagistes recevaient, le premier 400 livres, le second 307 livres, le troisième 252 livres, et de plus chacun 107 livres 18 sols 5 deniers pour rétributions manuelles. Total pour les trois 1,282 livres 15 sols 3 deniers.

Aux violons et à la clarinette, pour les jours de grande musique, on donnait 120 livres par an.

La psallette coûtait, comme on l'a déjà vu, 2,000 livres pour la pension du maître de musique et des enfants, 500 livres pour le vestiaire et 447 livres pour frais divers. Total 2,947 livres.

L'organiste recevait 450 livres par an, et le souffleur 40 livres.

Le sacristain recevait 483 livres en argent, 3 perrées de froment et 10 perrées de seigle, valant environ 251 livres, et de plus 52 livres pour l'entretien de la lampe et le nettoyage des burettes. Total 786 livres. Il avait en outre son logement et ses messes.

Les massiers ou bedeaux avaient 15 livres par an pour leurs robes, et se partageaient la location des chaises pour leurs gages. Les chaises n'étaient pas alors aussi communes qu'aujourd'hui.

Total des dépenses pour les employés, 10,851 livres 19 sols 9 deniers.

En réservant à la fabrique les frais du culte et autres accessoires, il faut examiner les autres charges de la mense capitulaire. 

 

FONDATIONS. Toutes les fondations faites à la cathédrale n'étaient pas hypothéquées sur le chapitre. Voici celles dont il répondait en 1790.

Chapellenie de Saint-Vincent martyr, 15 livres. — Chapellenie de Saint-Fiacre, 12 livres. — Chapellenie de Saint-Etienne, 10 livres 10 sols. — Chapellenie de Saint-André, 7 livres 10 sols. — Chapellenie de Saint-Guillaume, 6 livres. — Chapellenie de Magouéro, 38 livres 10 sols. Cinquante-six messes de Saint-Yves à 12 sols, 33 livres 12 sols. — Messe quotidienne de la duchesse Jeanne de France, 336 livres. — Messe quotidienne de la duchesse Isabeau d'Ecosse, 366 livres. — Cent dix messes de onze heures, pour les dimanches et fêtes, 220 livres. — Quatorze messes de pointe à 12 sols, 8 livres 8 sols.

Fondation de 36 livres par an, pour mettre un enfant en métier.

Fondation de 15 livres par an, pour une mission à Houat et à Hoedic.

Total 1,134 livres 10 sols. 

PORTIONS CONGRUES. Les recteurs, des paroisses dont les dîmes avaient été unies au chapitre, avaient généralement pour leur part un tiers des revenus. C'était plus que suffisant dans les grandes paroisses, mais un peu maigre dans les petites. A partir de 1571, les recteurs portionnaires eurent la faculté de choisir une pension fixe en argent, en abandonnant leur part de dîmes à l'établissement privilégié. Cette portion congrue fut fixée par Charles IX, en 1571, à 120 livres ; par Louis XIII, en 1629, à 200 livres pour le recteur et 100 livres pour le curé ; par Louis XIV, en 1686, à 300 livres pour le recteur et 150 livres pour le curé ; par Louis XV, en 1768, à 500 livres pour le recteur et à 200 livres pour le vicaire ; enfin par Louis XVI, en 178.., à 700 livres pour le premier et à 350 livres pour le second.

On peut suivre dans ce tableau la dépréciation graduelle de l'argent, pendant que la quantité des dîmes restait sensiblement la même. Dans le diocèse de Vannes, les recteurs gardèrent généralement leur part de dîmes jusqu'à l'édit de 1686 ; ce n'est qu'après cette date qu'ils optèrent pour la pension en argent.

Voici ce que payait le chapitre en 1790 pour les portions congrues : Au recteur de Guern 700 livres ; au curé du bourg 350 livres ; à celui de Saint-Michel 200 livres. — Au recteur de Séné 350 livres et la dîme du sel ; au curé 350 livres. — Au recteur de Treffléan 700 livres ; au curé de Bizol 350 livres. — Au recteur de Noyalo 700 livres. — Au recteur de Plougoumelen 700 livres ; au curé 350 livres. — Au recteur de Guéhenno 700 livres ; au curé des Brières 350 livres. — Au recteur de Saint-Allouestre 700 livres ; au curé de Buléon 350 livres. — Total : 6,950 livres.

En compensation, le chapitre avait la totalité des dîmes de ces paroisses. Les recteurs de Ploemeur, de Plaudren et de Pluherlin avaient refusé la pension, pour conserver leurs dîmes. 

FRAIS DIVERS.

Pour loyer d'un grenier à grains, 300 livres.

Au receveur du chapitre, en argent et en grains, 712 livres.

Plus pour gratification, à chaque reddition de compte, 50 livres.

Au receveur des dîmes de Ploemeur, 60 livres.

Frais de procès, par estimation, 1,000 livres.

Pour les décimes du chapitre, 1,228 livres 8 sols.

Pour les décimes du bas-choeur, 137 livres 14 sols.

Rente au domaine, pour l'affeagement des salines, 30 livres.

Rentes sur Coetergarff et quelques maisons. 8 livres 19 sols 6 deniers.

Prébende préceptoriale au collège, 240 livres.

Aux quatre chapelains et au sacriste de Saint-Yves de Bubry, 460 livres.

Rente viagère au F. Florentin, facteur d'orgues, 150 livres.

Pension viagère à M. Le Mené, ancien sacristain, 200 livres.

Total : 4,577 livres 1 sol 6 deniers. 

 

EMPRUNTS. Le chapitre, en vue de la reconstruction du choeur de la cathédrale, avait fait plusieurs emprunts. Voici ceux qui étaient encore à payer en 1790, avec les dates des contrats, et les chiffres des capitaux et des intérêts.

Contrat du 9 mars 1745, de 600 livres de capital, au denier 20, rente de 30 livres au chapelain de la citadelle de Belle-Ile.

Contrat du 10 septembre 1756, de 6,300 livres, au denier 25, rente 252 livres aux Hospitalières de Saint-Nicolas de Vannes.

Contrat du 11 septembre 1757, de 2,000 livres, au denier 25, rente 80 livres, aux Demoiselles de la Retraite de Vannes.

Contrat du 24 mai 1767, de 4,000 livres, au denier 25, rente 160 livres, aux Religieuses Ursulines de Pontivy.

Contrat du 3 juillet 1767 , de 5,600 livres, au denier 25, rente 224 livres, aux Hospitalières de Saint-Nicolas de Vannes.

Contrat du même jour 1767, de 4,000 livres, au denier 25, rente 160 livres, aux mêmes religieuses Hospitalières.

Contrat du 3 juillet 1767, de 6,000 livres, au denier 25, rente 240 livres aux religieuses Ursulines de Redon.

Contrat du 15 septembre 1774, de 3,000 livres, au denier 22, rente 136 livres 7 sols 3 deniers, aux demoiselles Thérèse et Angélique Blanchard.

Contrat du 15 décembre 1775, de 1,000 livres, au denier 25, rente 40 livres à M. Racouet, recteur de Saint-Salomon.

Contrat du même jour ; de  1,000 livres, au denier 25, rente 40 livres à Mademoiselle Racouet, de Saint-Salomon.

Contrat du 24 mars 1777, de 5,000 livres, au denier 25, rente 200 livres aux Soeurs grises de la Garenne.

Contrat du 5 février 1779, de 5,500 livres, au denier 25, rente 220 livres à Mademoiselle de Langle de Kerdréan.

Total des capitaux : 44,000 livres ; des intérêts : 1,782 livres 7 sols 3 deniers.

 

REPARATIONS. Jusqu'ici les dépenses étaient fixes. mais le chapitre des réparations offrait une certaine élasticité. Les réparations ordinaires étaient faciles à prévoir, mais les réparations extraordinaires, provenant d'un ouragan, d'un incendie ou de tout autre accident, étaient plus difficiles à calculer. Pour parer à tout événement, on réservait ordinairement un quart du revenu de chaque immeuble et on attendait l'avenir avec sécurité. Voici à cet égard le budget de 1790.

Réparations à l'église cathédrale, à la maison du sacriste, à la chapelle Saint-Jean, à la maison de la psallette, environ 2,000 livres.

Réparations aux choeurs ou cancels des paroisses, dont le chapitre est décimateur, y compris l'église de Guern, dont la reconstruction n'est pas achevée, environ 1,000 livres.

Réparations aux dix maisons prébendales ; elles sont affermées 3,050 livres ; les réparations estimées au quart se montent à 762 livres 10 sols.

Réparations aux autres maisons, tant en ville que hors ville ; les fermes réunies montant à 2,107 livres, le quart pour les réparations est de 526 livres 15 sols.

Réparations aux maisons de Quéral et de Coetergarff et des sept métairies qui en dépendent, estimées au quart des revenus, c'est-à-dire environ 578 livres 15 sols.

Réparations, aux moulins de Rohan et de Bodéan, estimées au tiers des revenus par exception, montent à 918 livres 7 sols, en réduisant le grain en argent.

Réparations aux pavés, des rues devant les maisons appartenant au chapitre, par estimation 100 livres.

Réparations des bris de mer et des fossés des salines, rayage des vasières, fourniture de conduits, environ 1,200 livres.

Total des réparations : 7,086 livres 7 sols. 

En récapitulant les divers chapitres de dépenses pour 1790, on arrive à former le tableau suivant :

1° Traitement de quatorze chanoines : 27,583 livres.

2° Traitement des employés de l'église : 10,851 livres 19 sols 9 deniers.

3° Fondations à la charge du chapitre : 1,134 livres 10 sols.

4° Portions congrues des recteurs et curés : 6,950 livres.

5° Frais divers, impôts, etc. : 4,577 livres 1 sol 6 deniers.

6° Intérêts des contrats d'emprunts : 1,782 livres 7 sols 3 deniers.

7° Réparations aux immeubles : 7,086 livres 7 sols.

Total 59,965 livres 5 sols 6 deniers. 

Si l'on compare ce total avec le chiffre du revenu, on a :

Dépenses : 59,965 livres 5 sols 6 deniers.

Recettes : 52,938 livres 8 sols 10 deniers.

Déficit 7,026 livres 16 sols 8 deniers.

Pour combler ce déficit, les chanoines étaient obligés de faire des réductions sur leurs traitements et sur les réparations des immeubles, les autres chapitres étant irréductibles ; le remboursement des emprunts était forcément remis à plus tard (abbé Le Mené).

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