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PERSONNEL ÉPISCOPALE DU DIOCÈSE DE VANNES : LE PRÉCEPTEUR

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Avant de quitter la ville épiscopale et de nous lancer à travers les paroisses qui se partageaient le territoire du diocèse, arrêtons-nous encore un instant à un personnage et à un office qui nous sont signalés par les vieux titres ; je veux parler du précepteur ou régent de Vannes et de sa prébende préceptoriale déjà nommés en passant. Toujours l'Église s'est préoccupée de l'instruction de la jeunesse et l'a favorisée de toutes manières, surtout dans les temps où les collèges étaient rares et où les séminaires n'étaient pas encore établis. Ainsi, les écolâtres ou scolastiques ayant abandonné l'enseignement, le concile de Latran, tenu en 1179, ordonna d'établir un maître d'école dans chaque église cathédrale pour enseigner la grammaire aux enfants, et de lui assigner, pour cet effet, les revenus de quelque bénéfice convenable. Un autre concile, réuni au même lieu en 1215, revint sur la même prescription, qu'il étendit aux collégiales, et décréta que, pour chaque cathédrale, ce maître d'école serait nommé par l'Évêque et le Chapitre, et que les jeunes gens recevraient de lui gratuitement l'instruction. Enfin, le concile de Trente encore renouvela toutes ces ordonnances et entra dans des détails très circonstanciés sur les moyens à employer pour en assurer l'exécution. Il voulait « un maître choisi par l'Évêque avec l'avis du Chapitre pour enseigner gratuitement la grammaire aux clercs et aux pauvres écoliers, afin de les mettre en état de passer ensuite à l'étude des Saintes-Lettres, si Dieu les y appelait .... et qu'on prît quelque moyen convenable pour empêcher que, sous quelque prétexte que ce fût, un établissement si saint, si utile et si profitable ne fût négligé et ne demeurât sans exécution » (Sess. V, chap. 1, de Reformatione).

A la même époque, le roi Charles IX, par son ordonnance d'Orléans, enjoignit d'établir dans chaque ville épiscopale du royaume un maître d'école, régent ou précepteur, qui serait élu par l'Évêque, le Chapitre et la communauté de ville, et révocable par eux, et qui enseignerait la grammaire gratuitement et indistinctement à tous les enfants, clercs et laïques, qui voudraient bien assister à ses leçons. Pas n'est besoin, sans doute, de rappeler qu'à cette époque l'enseignement de la grammaire comprenait, non-seulement ce que nous appelons instruction primaire, mais encore l'instruction secondaire, les humanités.

Si l'église de Vannes ne se rendit pas aux premières de ces prescriptions, elle n'attendit pas non plus les dernières sommations. Comme il l'a déjà été dit, cette utile institution fut établie à Vannes, dès les premières années du XIVème siècle, avec annexion d'une prébende canoniale ; mais les revenus de cette prébende devenue préceptoriale ne suffisant point encore à l'entretien du régent, « pour augmenter les appointements du chanoine chargé d'enseigner la jeunesse de Vennes en la langue latine », l'évêque Jean Le Parisi assura au Chapitre, le 24 janvier 1328, une rente annuelle de 60 perrées de seigle sur les dîmes de la paroisse de Saint-Avé. Cependant le précepteur de Vannes ne devant pas nécessairement toujours être chanoine, si tant est qu'il le fût au commencement, le Chapitre convint avec lui d'un traitement fixe de 200 livres par an, et se réserva la perception des revenus de la prébende préceptoriale et de la pension sur Saint-Avé. Conformément à l'ordonnance précitée de Charles IX, le précepteur d'ici était élu par l'assemblée de la communauté de ville à laquelle prenaient part les délégués de l'Évêque et ceux du Chapitre. Les choses se passèrent ainsi jusqu'à l'érection du collége Saint-Yves, en 1579. Peu après mourut le précepteur, et l'élection de son successeur fut orageuse. L'Évêque voulait la faire tomber sur un ecclésiastique et refusait de conférer cette prébende canoniale à un laïque, tandis que l'assemblée des nobles, bourgeois et manants de la ville et les députés du Chapitre donnaient leurs suffrages au principal du collége, quoiqu'il eût femme et enfants. Le prélat présenta requête à la cour du Parlement où elle ne reçut point un accueil favorable. Comme, d'ailleurs, en érigeant le collège Saint-Yves, Louis de La Haye, alors évêque de Vannes, lui avait, du consentement apostolique justement présumé, annexé la paroisse de Saint-Avé, on coupa court à toute difficulté en unissant aussi, en 1604, la prébende préceptoriale à ce même collége et en statuant que le principal en serait toujours titulaire et percevrait du Chapitre une rente annuelle pour les revenus de la prébende primitive qu'il s'était réservés. Il en fut ainsi depuis lors, avant, pendant et après la direction de cet établissement par les Jésuites, jusqu'à l'époque de la Révolution.

(abbé Luco).

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