Retour page d'accueil       Retour page "Organisation ecclésiastique du diocèse de Vannes"  

La fonction du scolastique, dit aussi écolâtre, mentionnée aux conciles de Tolède de 531 et 633, étain d'instruire les enfants destinés au service de l'église et vivant en commun sous les yeux de l'Évêque. Jouissant en France d'une grande considération, cet officier, aux Xème et XIème siècles, n'enseignait plus lui-même, mais présidait à l'instruction et nommait les maîtres de grammaire. C'est ce qui donna lieu à l'établissement des précepteure. Ses attributions s'étendirent d'un autre côté ; il fut chargé, jusqu'à la forme stable des offices, de composer ou de choisir les hymnes, les antiennes et les répons qui se chantaient au chœur, d'examiner les jeunes gens que le Chapitre présentait à l'ordination, de faire jusqu'à l'établissement des théologaux, des leçons de théologie aux chanoines et des sermons au peuple. Le pape Innocent III l'éleva au rang de dignitaire. Aux derniers siècles, il n'était tenu qu'à faire quelques discours latins devant le Chapitre à matines aux veilles des plus grandes fêtes, et à s'assurer que les employés inscrits par lui au tableau de la semaine étaient en état de bien lire aux offices du chœur les parties qui leur incombaient. Aux offices à bâton cantoral, il portait ce bâton en l'absence du grand chantre et percevait les émoluments de cette fonction ; mais les chanoines lui contestèrent fréquemment cet avantage. Au chœur, il siégeait à la droite du trésorier, du côté de l'évangile. Ses revenus étaient nuls à la fin du XVIIIème siècle ; aussi avait-il, depuis longtemps et malgré les réclamations de l'Évêque et du Chapitre, cessé de faire ses discours. Il était arrivé à n'avoir plus ici que ses distributions manuelles pour sa présence aux offices fondés ; on lui refusait celles des heures canoniales, s'il n'était chanoine. Quoique réduite ainsi, cette dignité eut parfois des titulaires importants, en particulier Jean Juhel, élu par le Chapitre et que les troubles de la Ligue empêchèrent d'être préconisé comme successeur de Georges d'Arradon, en 1596.

Scolastiques.

[Note : Dans ces catalagues la lettre R indique une résignation du bénéfice, le signe † marque la mort du titulaire à la date qui le précède, et la lettre P signifie provisions à la date qui la suit].

1280. Derian, chanoine.
1315-1379. Olivier Le Sénéchal, chanoine.
1379. Guillaume Maurice.
1388-1398. Guillaume Huguet, chanoine.
1417-1420. Richard de Penmorvan, chanoine.
1487-1524. Yves du Quirissec, chanoine de Nantes et de Vannes.
1524 vers 1530. R. Bertrand de Quifistre, seigneur de Kerleau, chanoine de Nantes et de Vannes, suecède en 1524 à Yves du Quirissec et résigne vers 1530 en faveur du suivan, son frère.
1530-1537. † Guy de Quifistre, chanoine de Vannes, de la cathédrale et de la collégiale de Nantes, pourvu vers 1530, meurt en décembre 1537.
1537-1555. † Guillaume Drouillart, du château de Kerlin, en la presqu'île de Rhuys, chanoine de Vannes et de la collégiale de Nantes, pourvu par l'Évêque en décembre 1537, mourut en 1555.
1555-1557. † François Camsquel, chanoine, mort en août ou octobre 1557.
1557-1558. R. Guillaume Sarde, chanoine, pourvu par le Pape sur la fin de 1557, résigne à Rome le 10 juillet 1558.
1558. R. Arthur Picaudon, pourvu par le Pape le 10 Juillet 1558, résigna peu après.
1559-1570. R. Jean de La Landelle, chanoine et successeur immédiat de Picaudon, résigne en 1570.
1570-1580. † Jean de Keralbault, fils de Guillaume et de Catherine de Cardelan, sieur et dame de Keralhault, en Plœren, chanoine mineur, pourvu en 1570, mourut en mars 1580.
1580-1593. † Georges Trebiet, aussi chanoine mineur, pourvu par le Souverain Pontife en 1580, mourut en 1593.
1593-1596. R. Jean Juhel, fils d'Hervé et de Louise Allain, de la paroisse du Mené, prêtre, licencié en l'un et l'autre droit, chanoine, conseiller du roi au présidial de Vannes et déjà protonotaire apostolique, prit possession le 2 juillet 1593 et résigna en 1596 en faveur du suivant pour devenir archidiacre.
1596-1607. R. Jean Rihel, sieur de Labourdetay et prêtre du diocèse de Rennes, prit possession le 28 mai 1599 et résigna à Rome, le 1er mars 1607, en faveur de Nicolazo.
1607-1616. R. Sébastien Nicolazo, prêtre du diocèse et chanoine, pourvu par le Pape le 1er mars 1607, prit possession le 18 mai et donna le 13 juillet 1616 procuration pour résigner à Rome en faveur du suivant.
1616-1649. R. François Cousturet, sieur de Bellébat, en la commune de Vannes, fils de ………… et de Françoise Poulain, du diocèse, licencié en droit canonique, chanoine de Vannes et recteur de Saint-Patern, pourvu par le Pape le 13 août 1616, prit possession, malgré le chapitre, le 10 février 1617 [Note : Il dut adresser à Rome une seconde supplique et se faire délivrer de nouvelles provisions, le 13 septembrè 1617, parce qu'il avait, la première fois, gardé le silence sur le bénéfice de Saint-Patern, dont il était déjà titulaire], l'emporta sur Yves du Bahuno qui lui contestait cette dignité, eut des procès avec le chapitre et des démêlés avec l'Évêque pour ses leçons qu'il refusait de faire, et résigna en 1649.
1649-1674. † Olivier de France, chanoine, remplace Cousturet et meurt le 3 avril 1674.
1674-1677. R. Raymond Le Doulx, fils de Jean et de Jeanne du Rancau de Bordeaux, licencié in utroque jure et docteur en théologie de Sorbonne, chanoine et recteur de Saint-Patern, pourvu par l'Ordinaire en avril 1674, résigne en 1677.
1677-1682. † Laurent Nepveu, fils de Guy et de Marguerite de Belleville, de la paroisse de Saint-Patern, sieur de La Chapelle et chanoine, pourvu en 1677, mourut le 15 août 1682.
1682-1743. R. François Chapelet, sieur des Cormiers et chanoine, succède à Nepveu sur des provisions de l'Ordinaire et résigne en 1684.
1685-1743. R. Antoine Verdoye, chanoine, résigne à Rome le 4 avril 1743, après avoir occupé la place pendant près de 60 ans.
1743-1775. † Marie-Claude-Augustin Bossard, sr. du Clos, prêtre de Rennes et chanoine de Vannes, pourvu par le Souverain Pontife le 4 août 1743 visé à Vannes le 12 juin, prit possession le 14 et mourut le 27 avril 1775.
1775-1778. R. Jean-François Donat de Mogé, de Pramont, prêtre, parvint au scolasticat sur brevet royal à cause de la vacance du siège épiscopal, et résigna entre les mains del’Évêque le 29 décembre 1778.
1779-1790. Joseph-Marie de Livois, sr; de Keralvé, prêtre du diocèse et recteur d'Inzizac qu'il résigna cette année, reçut ses provisions de l'Évêque le 10 mars 1779, prit possession le 12 et subit le sort commun en 1790.

(abbé Luco).