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LA PAROISSE DU MENE

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Du territoire de Vannes et formant un des faubourgs de la cité épiscopale, cette petite paroisse du Mené porte, dans les anciens documents, le nom de parochia Beatæ Mariæ de Monte, que l'on a traduit, en français, par paroisse de Notre-Dame du Mené, ce dernier mot étant breton et pour Menez, montagne. Ce quartier lui-même ne fut connu, pendant longtemps, que sous l'appellation de Bourg Maria. L'église paroissiale avait, dès le XIIème siècle, pour titulaire la sainte Vierge, sous le vocable de l'Assomption.

Les conditions primitives de ce bénéfice nous sont parfaitement inconnues, et il est impossible de dire s'il était à collation libre ou un vicariat perpétuel relevant du chapître, comme les trois autres paroisses de la ville. Mais on sait que son ancien état se vit modifier au XVème siècle. Yves Le Crom, sous-chantre de la cathédrale, se plaignit àu Saint-Siège de l'insuffisance des revenus attachés à son office ; il alla même jusqu'à insinuer, dans sa supplique, que son sort pouvait être amélioré, sans inconvénient, par l'annexion de cette paroisse à son dit office. Ses vœux furent exaucés. Par une bulle du 28 novembre 1458, le Souverain Pontife Pie II permit, en effet, à l'official de Vannes de profiter de la première vacance du rectorat pour procéder à cette union. Or, cette vacance ne se fit pas longtemps attendre, soit qu'elle vint de la mort ou de la résignation du titulaire, puisque Le Crom prit, en cette année même, possession de la paroisse. A partir de cette époque jusqu'à la nouvelle transformation que nous verrons bientôt, le chapître, qui nommait le sous-chantre, comme on l'a dit plus haut, présentait, par cela même, le titulaire de cette paroisse. Mais ce corps pouvant destituer son sous-chantre, ainsi que cela arriva en 1655, il en résulte que le vicaire du Mené n'était point perpétuel.

Depuis vingt et quelques années, le grand séminaire de Vannes venait de se fonder dans la maison noble de Coëssial et ses dépendances, situées auprès de l'église de Notre-Dame du Mené et vendues au clergé du diocèse, le 30 octobre 1665, pour 6.000 livres, par Julien Gibon, seigneur du Grisso, en Grand-Champ, et Anne Kerboutier, son épouse. Par décret épiscopal du 17 janvier 1701, les prêtres de la Congrégation de la Mission, enfants de Saint-Vincent-de-Paul et connus sous le nom de Lazaristes, venaient d'être appelés à la direction de cet établissement, dont l'organisation matérielle laissait encore beaucoup à désirer. Pour se procurer une église assez vaste et augmenter les revenus du séminaire, ces nouveaux directeurs songèrent à l'annexion de la paroisse à leur établissement. Aucun projet ne pouvait, en effet, être plus propre à les tirer d'embarras. Pour en faciliter la réalisation, le sous-chantre résigna, le 9 juillet 1706, et son office et son bénéfice, et, de son côté, par délibération capitulaire du 23 du même mois, les chanoines, qui voyaient avec peine le sous-chantre fréquemment détourné de sa charge par ses fonctions curiales, proposèrent à l'évêque de consentir cette union, à la double condition, toutefois, que ce prélat leur assurât une rente annuelle de 400 livres pour payer deux sous-chantres et leur abandonnât la présentation de la paroisse de Plaudren dont ils étaient déjà gros décimateurs. Les choses ainsi préparées, les Lazaristes adressèrent, le 31, à l'évêque une supplique dans ce sens. Ce dernier émit, le même jour, une ordonnance conforme aux désirs de tous les intéressés. Dans cette même ordonnance, il est dit que les Lazaristes, au nombre de quatre jusque-là, auront, au séminaire, un cinquième prêtre pour desservir la paroisse du Mené, si mieux ils n'aiment payer un curé pour cette fonction. Pendant la vie de Monseigneur d'Argouges, qui opéra cette annexion, le séminaire fournit annuellement 200 livres pour le premier sous-chantre [Note : Il était alors facile au séminaire de trouver cette somme, puisque Monseigneur d'Argouges abandonnait à cet établissement les revenus de son prieuré de Saint-Symphorien, pour faire le traitement de ce sous-chantre], et l'évêque 200 autres livres pour le second sous-chantre, dont l'office fut créé à cette occasion. Il n'en fut pas de même après sa mort : une vingtaine d'années plus tard, le supérieur du séminaire, devenu, par le fait de cette annexion, recteur ou vicaire perpétuel-né de la paroisse du Mené, avait, depuis longtemps, refusé de payer ces 200 livres, lorsque, le 24 avril 1736, il fut condamné par le présidial à verser au chapître une somme de 2.000 livres pour les arrérages, leurs intérêts et les frais.

L'ancienne église paroissiale du Mené renfermait deux chapelles sous les vocables des saints Crépin et Eloi. A l'autel de cette dernière se desservait la confrérie de Saint-Eloi, gouvernée par un abbé élu chaque année. Celle de ces chapelles qui se trouvait du côté de l'évangile, contiguë au chœur et au chancel, avait été bâtie, en 1496, par les ordres et aux frais de Jean Gibon, seigneur du Grisso ; elle fut toujours prohibitive à la famille de son fondateur et en porta les armes à ses deux principales vitres. Comme propriétaire de la maison noble de Coëssial, cette famille jouissait des droits honorifiques et des prééminences dans l'église paroissiale elle-même. En vendant cette maison au clergé, elle se réserva ces privilèges et les attacha à la terre et au manoir du Grisso.

En 1716, cette église tombait de vétusté. Comme la paroisse renfermait le palais épiscopal de La Motte, Monseigneur d'Argouges, le premier paroissien, proposa de la faire réédifier. La mort vint l'enlever avant la réalisation de son projet ; mais il ne l'oublia pas dans son testament : il légua 10.000 livres pour cette reconstruction. On voulut cependant encore différer l'entreprise et consolider le bâtiment. C'est pourquoi, en mai 1717, une muraille fut élevée au milieu de l'église. Cette précaution fut inutile. L'année suivante, le porche tomba ; le chœur et les chapelles menaçaient de subir le même sort ; on redoutait la perte du beau rétable avec quatres colonnes de marbre qui surmontait le maître-autel [Note : Les armes du seigneur du Grisso se trouvaient sur les deux niches de ce rétable dû, en partie, à sa générosité]. Pour obvier à ces dangers, en décembre 1718, on résolut d'abattre le tout. Le 24 juin de l'année suivante, comme premier prééminencier, Olivier Gibon donna son consentement à la démolition et les travaux furent commencés. Les armes de ce seigneur furent mises au haut du pignon du chœur, du vivant même de Monseigneur Fagon, et, après la mort de ce prélat, au plus bel endroit du portique, non point parce qu'il avait contribué de sa bourse à cette reconstruction, mais par reconnaissance pour l'ancien rétable et à cause de ses droits honorifiques et de ses prééminences [Note : D'après M. Lallemand, Annuaire de 1868, page 290, le clocher de cette nouvelle église, commencé en 1762, seulement, resta à la hauteur du toit et n'a jamais été achevé].

La paroisse du Mené ayant été supprimée en vertu du décret du 12 juillet 1790, l'église fut fermée, le 30 avril de l'année suivante, et, après avoir servi à différents usages, mise, par un arrêté de l'administration centrale du 16 octobre 1795, à la disposition de l'inspecteur aux vivres « pour loger les bestiaux de la république ». La paroisse n'ayant point été rétablie, à l'époque du concordat, cette église devint exclusivement chapelle du séminaire jusqu'à l'échange de cet établissement avec les Dames de la Retraite.

La maison et le jardin de l'ancien presbytère du Mené étaient contigus au séminaire qui les engloba à partir de 1706. La paroisse eut aussi son cimetière particulier jusqu'au décret par lequel, le 16 août 1783, l'évêque réunit en un seul les quatre cimetières de la ville de Vannes.

Trois chapellenies s'étaient fondées dans l'église paroissiale. Sous le vocable de Saint-Simon, la première le fut, antérieurement à 1479, par Simon Maydo, qui la chargea de trois messes basses par semaine, célébrées au maître-autel aux jours choisis par le chapelain, et qu'il dota d'une rente annuelle de 7 livres assises sur une grande maison de la rue Saint-Salomon.

Par son testament du 29 août 1533, Jean du Magouéro, recteur de Séné, y fonda celle de la Conception et de Saint-Jean-Baptiste, pour être desservie, à l'autel dont elle portait le nom, d'une messe basse chaque samedi et de deux messes chantées par an, le 24 juin et le 8 décembre. Si la collation en fut attribuée à l'Ordinaire, la présentation du titulaire fut réservée au seigneur de Keral, en Grand-Champ, terre noble qui devint, plus tard, la propriété du chapître. Son temporel se composait d'une maison située auprès de l'église paroissiale, d'un jardin en face de la chapelle de Saint-Yves, de deux pièces de terre auprès de la Magdeleine, et enfin de 10 sols de rente annuelle sur un jardin sis en ville. Par ordonnance du 30 juin 1765, l'évêque annexa ce temporel à la Sacristie de la Cathédrale, et y transféra le service.

La chapellenie de Saint-Jacques eut, pour fondateur, le 5 novembre 1539, un seigneur de Treduday, en Theix, qui en réserva la présentation aux propriétaires successifs de cette terre noble. Ses charges sont ignorées. Pour dotation, elle avait la maison de la Bouvry et ses dépendances, situées à Haute-Folie, maintenant Bellevue, sous le fief de Saint-Guen.

Outre celle du palais épiscopal, il ne s'éleva probablement sur la paroisse que la chapelle du Monastère de Nazareth où les Carmélites s'installèrent en 1529.

Le territoire du Mené était compris dans les Régaires de l'évêché, dont le siège, au XIVème siècle, se trouvait à la maison de la Coutume, plus tard maison Kerviler, dans la rue de la Coutume, précédemment appelée rue du Bourg-Maria et maintenant rue de l'Amitié. Cette juridiction n'était pas seule, aux temps anciens, à s'exercer dans ce territoire ; celle du prieuré de Saint-Martin de Josselin avait aussi son siège dans la rue Saint-Martin, maintenant rue du Moulin. Encore en 1486, le juge tenant l'audience des plaids généraux de cette juridiction était assis sur une pierre auprès du puits situé à l'entrée de cette rue. Pour 40 livres de rente annuelle, le prieur de Saint-Martin vendit, en 1516, ce fief aux Carmélites qui en avaient besoin pour l'emplacement de leur monastère.

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Recteurs du Mené.

...1419... Yves Simon mourut avant 1453.
1458. Yvon Le Crom. Ce fut lui qui, sous-chantre de la cathédrale, sollicita et obtint du saint-Siège l’annexion de cette paroisse à son office.
1484-1498. Olivier Boscher, recteur aussi de Lantillac
1499-1544. Étienne Rouxel. Il fut inhumé dans la nef de la cathédrale
1544-1551. R. Pierre Vaunoise, recteur aussi de Plumelec et de Saint-Goustan d'Auray, mourut, le 24 mai 1562, et fut enterré, dans la cathédrale, sous une tombe verte, vis à vis l'autel de Saint-Jacques.
1551-1584. R. Jean Rio, recteur aussi d’Inguiniel, devint archiprêtre, après sa résignation.
1585-1586. Jean Boutin fut agréé par le chapître, le 11 octobre 1585, pour succéder à Rio qui venait de mourir et dont la résignation ne profita point à Francois Descombres, prête du diocèse de Périgueux, pourvu alors et débouté par Boutin
1587-1590. Hervé Coroller, recteur aussi de Plescop, débouta Jean Le Bottey qui lui succéda.
1591-1631. Jean Le Bottey.
1638-1646. Louis Beaumont.
1652. Jean Bonnet, prêtre du diocèse, présenté par le chapître, reçut de l'évêque des provisions datées du 25 mai 1652 et prit possession le même jour. Dès le mois de novembre suivant, il fut remplacé.
1652-1655. Olivier Forgeais, présenté par le chapître, le 22 novembre 1652, fut destitué par ce corps, le 20 octobre 1655.
1664-1669. Jean Liegeard mourut, le 28 septembre 1669, et fut enterré, le 29, dans la cathédrale.
1675-1706. R. Étienne Foyneau, prêtre du diocèse d'Angers, résigna en faveur de l'union de cette paroisse au séminaire et devint alors recteur de Séné.
1707-1741. Pierre Rhodes, supérieur du Séminaire, prit possession de la paroisse du Mené, le 11 janvier 1707.
1742-1749. N.... Journaulx, supérieur du séminaire comme tous ses successeurs.
1749-1762. N.... Le Bail.
1763-1776. N.... Le Pourvandier.
1777-1782. N.... Le Bail, redevenu supérieur du séminaire.
1783-1790. Mathurin Le Gal. Après avoir rétracté son serment, erreur momentanée qu'il racheta largement, il se déporta en Espagne, laissant la conduite de son troupeau à Pierre-René Rogue, originaire de Vannes et membre aussi de la Congrégation de la Mission, qui se tint caché pendant plusieurs années, fit beaucoup de bien dans la ville, mais fut enfin arrêté et périt sur l'échafaud, le 3 mars 1796. Dans leur reconnaissance, les habitants de Vannes lui ont élevé un monument dans le cimetière. Quant à Mathurin Le Gal, il fut, à son retour d'Espagne, chargé de nouveau de la direction du séminaire jusqu'à sa mort arrivée en 1831.

(Abbé Luco).

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