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L'OEUVRE DE VAUBAN

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Vauban n'a rien publié de son vivant. — L'illustre ingénieur a toujours refusé d'enseigner. Il a fermé d'autres ingénieurs, mais uniquement par la pratique.

Néanmoins son oeuvre est immense : il a laissé tout d'abord, une énorme quantité de projets et de mémoires concernant toutes les places qu'il a créées ou remaniées ; puis toute une série de traités, non destinés à la publication, mais rédigés pour son usage personnel, et qu'il appelait ses « Oisivetés » ; il y a abordé une infinité de sujets, tant civils que militaires.

Sébastien Le Prestre de Vauban

VAUBAN MILITAIRE.

LES PLACES DE GUERRE.

Comme fortificateur, Vauban est surtout connu par ce qu'on est convenu d'appeler ses trois systèmes.

Le premier système, en réalité n’est pas propre à Vauban. Il lui a été attribué parce que la plupart des places qu’il a créées ou améliorées l’ont été d’après ce type, tout au moins jusqu’à 1687. C’est, en fait, le système bastionné, antérieur, du comte de Pagan (1604-1665), remanié et mis au point.

Dans le deuxième système, les bastions sont détachés du corps, de place, et celui-ci est flanqué par des organes spéciaux dits « tours bastionnées ». L’ensemble des bastions détachés (ou contregardés) et des tenailles forme une première enceinte autour du corps de place. L'ennemi qui aurait réussi à prendre pied dans les bastions détachés se trouve exposé au feu des tours bastionnées.

Le troisième système est, une modification du deuxième : les tours bastionnées ont des dimensions plus fortes, la courtine au lieu d'être rectiligne a elle-même un tracé bastionné, permettant d'augmenter le nombre de pièces affectées au flanquement ; la demi-lune possède un réduit ; enfin les escarpes ne sont maçonnées que jusqu'à mi-hauteur, le dessus de l'escarpe étant couronné d'une haie vive. Cette dernière modification rend les maçonneries moins vulnérables au canon. Vauban n'a créé qu'une place du troisième système : Neuf Brisach.

En réalité, Vauban s'est toujours défendu d'être un « faiseur de systèmes ». Il a toujours cherché à s'adapter au terrain.

Vauban a écrit un traité de fortification de campagne, dans lequel il préconise l'organisation du terrain. Il y étudie, en particulier, la question des camps retranchés dans les places. Il appelle ainsi de véritables « places du moment » créées au moment du besoin, et destinées à être occupées par un corps de troupe, complètement indépendant de la garnison de la place. Il estime que la présence d'un camp retranché : ou bien empêchera l'investissement, parce que l'armée de siège devra être très nombreuse ; ou bien, si l'ennemi s'y décide, affaiblira d'autant l'armée de campagne.

Vauban a écrit un « traité de l'Attaque » (dédié au Duc de Bourgogne en 1705) et un « traité de la Défense des Places » qui ont été imprimés après sa mort. Le premier expose la méthode célèbre qui a fait dire « Place assiégée, par Vauban, Place prise ». En réalité cette méthode n'est pas rigoureusement de son invention, de même que son premier système ; c'est une mise au point des procédés déjà employés avant lui et notamment par les Turcs au siège de Candie.

Vauban a étudié avec le même soin la défense des places. C'est dans l' « Avertissement » de ce dernier ouvrage que se trouve la phrase bien connue : «  … Les places de guerre n'ont de vertu … ni d'autre action que celle qui leur est donnée par les hommes employés à leur défense ».

Traité de la conduite des Sièges par Vauban

LA DÉFENSE DU ROYAUME.

Le premier, Vauban paraît avoir conçu la notion essentiellement moderne de « Région fortifiée ». Le premier aussi, il a eu l'idée de manoeuvre des armées en liaison avec les forteresses. Ces conceptions sont concrétisées dans un court mémoire de trois pages « Mémoire des places frontières de Flandre » composé après la paix de Nimègue, en novembre 1678.

Dans ce mémoire, Vauban expose que la fortification de la nouvelle frontière doit se réduire à deux lignes de treize forteresses chacune précédées par des lignes d'eau. Au moment du besoin, les intervalles des forteresses seraient garnis de « redoutes » c'est-à-dire d'organisations du moment.

C'est ce mémoire qui a fait dire à Napoléon : « Il (Vauban) n'a jamais prétendu que les forteresses seules puissent fermer la frontière : il a voulu que cette frontière ainsi fortifiée offrit protection à une armée inférieure contre une armée supérieure ; qu'elle lui donnât un champ d'opération plus favorable pour se maintenir et empêcher l'ennemi d'avancer, et des occasions de l'attaquer avec avantage ; enfin les moyens de gagner du temps, pour permettre à des secours d'arriver ».

Dans la même catégorie d'études rentre le mémoire où Vauban étudie la fortification de Paris « De l'importance dont Paris est à la France et du soin que l'on doit prendre de sa conservation ». A noter également son « Projet d'ordre et des précautions... contre l'effet des bombes... » qui paraît avoir prévu les bombardements massifs, bien que lui-même ait toujours combattu les « bombarderies » dirigées contre les bâtiments non militaires.

Enfin, il faut signaler un important mémoire concernant « les Places dont le Roi pourrait se défaire » dont l'intérêt, à tout le moins, est de démontrer que Vauban ne poussait pas à la dépense, comme on le lui a reproché et ne fortifiait pas pour le plaisir de fortifier.

 

LE POINT DE VUE TECHNIQUE.

Pour compléter cet aperçu, il faut signaler encore son ouvrage « le Directeur des fortifications » composé vers 1675, véritable manuel du « Service » du Génie dans lequel on trouve nombre de règles encore valables aujourd'hui, notamment en ce qui concerne les adjudications et un mémoire intitulé « Plusieurs maximes bonnes à observer par tous ceux qui font bastir » qui, sans avoir un caractère particulièrement militaire, montre que Vauban connaissait à fond les plus minces détails du métier de constructeur.

Fortifications de Vauban.                      Fortifications de Vauban.  
   

L'ARMEMENT. Vauban a introduit dans l'armement deux inventions capitales : le fusil, remplaçant le mousquet [Note : Le mousquet était une arme fort lourde qu'on ne pouvait tirer qu'en l'appuyant sur une fourchette plantée en terre ; il fonctionnait au moyen d'une mèche que le soldat devait s'efforcer de tenir constamment allumée. — Le fusil, beaucoup plus léger, fonctionnait grâce à une étincelle obtenue par le choc d'un chien, garni de silex, sur une platine d'acier] et la baïonnette à douille en remplacement de la pique. Il en est résulté dans la tactique des modifications profondes : en particulier la réduction de l'épaisseur des formations (de six rangs on passe à quatre puis à trois).

Vauban a fait aussi de nombreuses expériences sur le tir des mortiers ; il a inventé le tir à ricochet des canons ; il a fait construire des affûts plus simples, plus légers, plus mobiles que ceux en usage avant lui. Mais surtout, il a préparé et fait expérimenter l'emploi du fer pour remplacer le bronze dans la construction des canons. Ces derniers essais eurent lieu en 1705. Ils furent vraisemblablement interrompus par sa prise de commandement dans les Flandres et non repris de son vivant.

 

LA RÉORGANISATION DE L'ARMÉE.

Vauban a écrit toute une série de traités sur la réorganisation de l'armée.

A l'époque de Vauban, l'armée comprenait les régiments et la milice. Les régiments — théoriquement — se recrutaient par engagements volontaires. La milice qui n'était pas permanente, se recrutait par tirage au sort. En réalité les régiments étaient formés d'hommes « racolés » et leur qualité était très variable. Les désertions étaient très fréquentes. Vauban propose de remplacer les dispositions en vigueur par la conscription avec service de trois ans, et possibilité de remplacement.

Il a fréquemment réclamé la formation de compagnies de sapeurs pour les sièges, mais il ne devait pas en voir la création. Il a aussi étudié l'organisation du corps des Invalides, l'avancement et mille autres questions.

 

VAUBAN ET LA MARINE. Vauban a exercé par deux fois des commandements à la mer. Il s'est occupé de constructions navales, de tactique et de stratégie navales, y compris l'attaque et la défense des côtes. Enfin il a fait une étude très appréciée sur la guerre de course qu'on appelait « la câprerie ».

 

VAUBAN CIVIL.

Vauban a été tour à tour ingénieur, économiste, politique, colonisateur.

Portrait de Vauban.                                            Portrait de Vauban.  
   

INGÉNIEUR.

Il s'est plus spécialement occupé des voies navigables. Après Riquet, il a été le vrai réalisateur du canal du Midi. Il a composé à ce sujet un important mémoire dans lequel il étudie la possibilité d'aménager cette voie d'eau pour donner passage à des bateaux de mer de 200 à 250 tonnes. Il a étudié également les rivières de France susceptibles d'être utilisées pour la navigation, tout au moins d'embarcations légères, en les doublant, au besoin, par un canal latéral.

Un autre objet de ses recherches est intitulé « les arrosements de rivière » c'est-à-dire l'emploi de dérivations des cours d'eau pour fertiliser les régions incultes.

Enfin il a examiné les « jonctions de rivières par canaux » et a dressé des planches d'ouvrages d'art pour ceux-ci.

 

ECONOMISTE.

Vauban s'est occupé d'une part de la vie rurale et d'autre part des recherches statistiques.

En ce qui concerne la vie rurale, nous nous bornerons à citer ses traités « de la Culture des forêts » et de « la Cochonnerie » (Oisivetés, tome IV). Le traité de la culture des forêts est un véritable manuel de sylviculture pour une période de 100 années. Quant au curieux traité de la « Cochonnerie » qui étudie le produit de l'élevage des porcs, il a été surtout rédigé en vue d'améliorer l'alimentation des campagnes qui, à l'époque de Vauban, était des plus défectueuses.

Oisivetés de M.de Vauban

Mais c'est tout particulièrement comme statisticien que Vauban s'est montré un précurseur. Il a rédigé des « formulaires de dénombrements » qui sont de véritables modèles. On peut dire qu'il a fait de la statistique une science exacte et qu'il l'a introduite à la base de l'économie politique. Il en a posé les prin­cipes et les a appliqués lui-même dans une « Description géographique de l'élection de Vézelay » véritable document impartial et précis qui en dit long sur la vie des campagnes à l'époque.

Portrait de Vauban.

POLITIQUE.

Il s'est occupé de politique extérieure et de politique intérieure.

En ce qui concerne la politique extérieure, il faut citer un curieux projet de paix qu'il adressa à Chamillart en 1706 et où il proposait que la France se désintéressât de la succession d'Espagne, et un mémoire sur « les Ennemis de la France » encore intéressant aujourd'hui, parce qu'il y traite de l'utilité de la propagande à l'étranger.

En politique intérieure, il faut citer son Mémoire sur le Rappel des Huguenots et ses traités de la capitation et de la Dîme Royale.

Dans ce dernier ouvrage, qui est l'oeuvre capitale de Vauban en dehors de ses travaux militaires, le grand ingénieur a surtout eu en vue de soulager l'immense misère du peuple par une répartition plus équitable et une meilleure perception de l'impôt. Il expose que tous les sujets sont égaux devant l'impôt et que « tout privilège qui tend à l'exemption de cette contribution est injuste, et abusif, et ne peut ni ne doit prévaloir au préjudice du public ». En réalité il ne propose pas l'établissement d'un impôt unique du dixième. Il envisage :

- une dîme sur le produit des biens fonds,

- un impôt sur les rentes, sur les traitements, et sur les revenus de la propriété bâtie,

- une taxe sur le sel (mais très réduite),

- des contributions indirectes (douanes — aux frontières seulement — café, vins, tabac, épices, etc...).

Il entre dans de nombreux détails sur les recherches statistiques à faire au préalable pour établir l'assiette de l'impôt. Enfin il propose la suppression des fermiers généraux.

On conçoit que des propositions aussi contraires aux usages alors établis devaient soulever une violente opposition à ses idées. D'où la saisie de son ouvrage.

Dîme de Vauban.

 COLONISATEUR.

Enfin, Vauban a étudié les moyens de remettre en valeur nos colonies d'Amérique et tout spécialement le Canada. Le procédé qu'il propose est celui d'une colonisation militaire, avec relève des troupes d'occupation tous les cinq ans, une large publicité, des avantages aux colons militaires qui, se fixant dans le pays, amèneraient rapidement le peuplement des territoires occupés.

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