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Dans la paroisse de Vieux-Marché, ancienne trêve de Plouaret, sur un large plateau dominant tout l'horizon Lannionnais s'élève la chapelle des Sept-Saints. Ce sanctuaire reconstruit en 1702 a la forme d'une croix latine ; offre cette particularité que le sol de ses transepts est élevé de 2 mètres 50c. au-dessus de celui de la nef avec lequel il est relié par des escaliers ; la raison en est que sous le transept méridional se trouve un superbe dolmen qu'on a conservé en le sanctifiant,

De ce monument primitif on reconnaît quatre pierres larges de plus d'un mètre chacune formant supports, et deux autres pierres aussi considérables, juxtaposées, constituant le plafond ; une septième pierre occupant vraisemblablement le fond du dolmen est cachée par un autel et son retable. La grotte a intérieurement un peu moins de deux mètres d'élévation. Son entrée est à l'Occident et dans le cimetière, car ce petit sanctuaire ne communique pas avec la chapelle supérieure. Sur l'autel de cette grotte antique sont placées huit statues vermoulues et bien antérieures l'an 1702 ; aussi sommes-nous persuadé que la chapelle actuelle des Sept-Saints en a remplacé une beaucoup plus ancienne. Ces statues en bois polychromé sont celles de la sainte Vierge et des sept frères Martyrs d'Ephèse, dont on lit les noms au pied de chaque figure : Maximilien, Marc, Martinien, Denis, Jean, Séraphin et Constantin. Un chant breton fort répandu dans le pays sous le nom de Gwerz des Sept-Saints reproduit la légende des Martyrs d'Ephèse popularisée par la Légende dorée ; il ajoute que la chapelle souterraine décrite ci-dessus date de la création du monde et n'est pas faite de main d'homme :

« La chapelle n'est formée que de six pierres : quatre rochers servent de murailles et deux autres de toiture. Qui ne comprendrait que seul le Dieu tout puissant a pu la bâtir ? Vous me demanderez peut-être quand et comment elle fut bâtie ? Et moi je réponds que je crois que quand furent créés le monde, le ciel, la mer, la terre, elle fut aussi bâtie » [Note : Mélusine, I. 203].

Tout autour du cimetière environnant la chapelle règne une longue suite de bancs de granit, c'est là que s'asseyent les pèlerins venus au pardon des Sept-Saints. Ce pardon a un certain éclat ; non seulement les habitants de Plouaret et de Vieux-Marché s'y rendent en grand nombre, mais il était de tradition naguères que la paroisse de Pluzunet y vint processionnellement pour accomplir un vœu et rehausser la solennité.

Au-dessous de la chapelle coule doucement une petite fontaine dans un massif de verdure : le Gwerz des Sept-Saints, n'a eu garde de l'oublier : « Outre la sainte chapelle il y a encore dans le voisinage une belle fontaine dédiée aux Sept Saints et qui a sept sources. Ce sont sept canaux par lesquels Dieu répand ses grâces et fait constamment grand nombre de miracles » [Note : Mélusine, I. 203].

(Abbé Guillotin de Corson, 1902).

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