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LA CHAPELLE DES SEPT SAINTS

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UNE CHAPELLE DANS UN DOLMEN. LES SEPT-SAINTS EN VIEUX-MARCHÉ.

La Bretagne est essentiellement la terre des monuments primitifs appelés par les archéologues naguère monuments celtiques ou druidiques et aujourd'hui monuments mégalithiques. Ce sont toujours d'énormes blocs de pierre qui forment ces monuments, pierres dressées debout qu'on nomme menhirs, pierres posées les unes sur les autres en façon de tables ou de grottes qu'on désigne sous le nom de dolmens.

Il n'est pas rare chez nous de voir s'élever une chapelle sur les landes parsemées de ces gigantesques et grossiers monuments. La tradition atteste, en effet, que ces pierres furent à une époque reculée l'objet d'un culte réprouvé ; lorsque nos saints nationaux firent de la terre celtique et païenne la terre bretonne et catholique que nous habitons, ils ne purent détruire tous ces monuments entachés des œuvres du paganisme, mais ils cherchèrent du moins à en faire les témoins de la victoire du christianisme ; ils construisirent donc des temples au vrai Dieu, à ses Anges et à ses Saints, au milieu même de ces pierres qu'avait souillées l'idolâtrie, et ils entraînèrent ainsi les populations à rendre à Jésus-Christ le culte qu'elles avaient jusqu'alors rendu à la matière et aux faux-dieux. C'est pour célébrer cette victoire de la Vérité sur l'Erreur que les premiers chrétiens bretons consacrèrent les chapelles construites au milieu des monuments druidiques aux saints Anges et surtout à leur chef l'Archange saint Michel, vainqueur du dragon infernal.

Toutefois s'il arrive fréquemment de rencontrer sur les hauteurs incultes et rocheuses de notre Bretagne des chapelles entourées de menhirs el autres pierres plantées debout, il est moins commun de voir une grotte mégalithique, un véritable dolmen, convertie en sanctuaire. Nous n'en connaissons même qu'un exemple en Bretagne, c'est la chapelle des Sept-Saints, dans la paroisse de Vieux-Marché, dont nous allons entretenir nos lecteurs.

Quand on suit la magnifique vallée du Léguer qui conduit de Plouaret à Lannion, on rencontre à petite distance de Plouaret le bourg de Vieux-Marché ; c'était jadis le rendez-vous de toutes les transactions du pays, au temps des Romains et durant le moyen-âge, comme l'attestent son nom et les nombreuses voies antiques qui y aboutissent. Vieux-Marché devint plus tard une trève de Plouaret, mais son ancienne chapelle datée de 1512 et dédiée à Notre-Dame de Consolation vient d'être érigée en église paroissiale et remplacée par un bel édifice neuf, bien placé au fond d'un charmant paysage.

En quittant le bourg de Vieux-Marché — où se tiennent encore maintenant les foires et les marchés hebdomadaires de Plouaret — on traverse un ravin assez profond qu'arrose un ruisseau rejoignant le Léguer, et l'on commence à gravir un coteau d'où l'œil suit parfaitement tous les méandres de la belle rivière de Lannion.

« A mi-côte sont les ruines d'une chapelle du XIVème siècle dédiée à saint Isidore. On ne peut que regretter, dit M. l'abbé France, qu'il ne se soit pas rencontré une main pieuse pour relever cette chapelle, au milieu d'une population agricole dont saint Isidore est le patron.

Au haut de la pente s'étend un large plateau, d'où la vue domine tout l'horizon Lannionnais, là s'élève la chapelle des Sept-Saints. C'est un édifice assez imposant du XVIIIème siècle, bâti sur le granit et construit en gros blocs de cette belle pierre, le marbre de la Bretagne » (Bull. de l'Assoc. Bret. Classe d'Archéologie, 1884, p. 7).

Ce sanctuaire, reconstruit en 1702, a la forme d'une croix latine ; il offre cette particularité que le sol des transepts est élevé de 2 mètres 50 c. au-dessus de celui de la nef, avec lequel il est relié par des escaliers de six marches chacun. C'est que le transept du midi est érigé sur un superbe dolmen qu'on a voulu conserver en le sanctifiant.

De ce monument primitif on reconnaît quatre pierres larges de plus d'un mètre chacune, formant supports, et deux autres pierres aussi considérables, juxtaposées, constituant le plafond ; une septième pierre occupant vraisemblablement le fond du dolmen est cachée par l'autel ; la grotte a un peu moins de deux mètres d'élévation intérieure. Son entrée est à l'occident et dans le cimetière, car ce petit sanctuaire ne communique pas avec la chapelle supérieure. Sur l'autel de celle grotte antique sont pincées huit statuettes vermoulues et bien antérieures à l'an 1702 ; aussi sommes-nous persuadés que la chapelle actuelle des Sept-Saints en a remplacé une beaucoup plus ancienne. Ces statues en bois polychromé sont celles de la Sainte Vierge et des sept frères Martyrs d'Ephèse, dont on lit les noms au pied de chaque figure : Maximilien, Marc, Martinien, Denis, Jean, Séraphin et Constantin. Ces saints sont représentés de taille et d'âge différents ; quoiqu'assez grossières leurs statues ne manquent pas d'expression.

Après avoir prié dans ce pieux souterrain, éclairé seulement par la porte d'entrée, nous montâmes dans la chapelle supérieure. Le chevet droit y est occupé par un autel où l'on retrouve les statues des sept saints. Ils sont là, de chaque côté de Notre-Dame, régulièrement alignés et uniformément vêtus d'une riche tunique couverte d'une espèce de manteau à manches, s'ouvrant par devant et serré par une ceinture fleurdelisée ; leurs jambes sont nues et leurs pieds chaussés de brodequins. Leurs noms, qui sont les mêmes que dans la chapelle inférieure, sont également écrits au-dessous d'eux. Il n'est donc pas possible de regarder le sanctuaire des Sept-Saints comme une construction élevée en l'honneur des Sept Saints de Bretagne qui sont les fondateurs de nos anciens évêchés bretons : saint Brieuc, saint Pol, saint Corentin, saint Tugdual, saint Malo, saint Samson et saint Patern.

Terminons cetle description de la chapelle principale en signalant l'aspect singulier que présentent de chaque côte de la nef les gradins de pierre conduisant aux transepts et en mentionnant les statues des archanges saint Michel et saint Gabriel placées au-dessus des autels latéraux ; c'est en effet, une vieille coutume, signalée par nous en commençant, d'honorer toujours les anges dans les chapelles bâties près des monuments celtiques.

Faisons maintenant connaître à ceux qui l'ignorent la charmante et fort ancienne légende des Sept Saints ou Sept Dormants auxquels est consacrée notre chapelle.

Voici comment s'exprime dans toute sa naïveté la Légende Dorée imprimée en 1514 :

« Les Sept Dormans furent néz en la cité d'Ephèse ; et quand Dacien empereur vint en Ephèse pour la persécution des crestiens, il commença à édifier des temples (aux faux dieux) et fist querre (rechercher) tous les crestiens. Et lors en icelle cité furent trouvés sept crestiens Maximien, Malch, Marcien, Denis, Jehan, Sérapion et Constantin. ». Mais ceux-ci « s'en allèrent en la montagne de Célion et là se ordonnèrent à estre plus secrètement et ainsi se tapirent longuement ; ils s'endormirent, comme Dieu voulut, et ne purent estre trouvés. Dacien fut moult dolent que il avoit perdu tels jouvenceaulx » mais ayant découvert à la fin leur retraite, « il les fist enclore en la caverne où ils habitoient afin qu'ils mourussent là de faim et de malaise. Et quand Dacien fut mort, en l'an trentiesme de Théodosien empereur que l'hérésie de ceux qui renioient la résurrection des morts commença à croistre, un bourgeois en Ephèse fist en cette montagne estable de pastours. Et advint que d'adventure les maçons ouvrirent cette caverne et les Saints ressuscitèrent adonc et s'entre saluèrent et cuidoient (pensaient) avoir dormi une nuit tout seulement ». Mais après avoir prouvé à l'empereur chrétien Théodose qu'ils vivaient encore, ayant « dormi cent quatre-vingt-treize ans, ils inclinèrent leurs chefs en terre et rendirent leurs esprits au commandement de Dieu ».

Si l'on nous demande comment il se fait que le culte des Sept Dormants ait été introduit dans le singulier sanctuaire de Vieux-Marché, voici notre réponse :

Il est généralement admis aujourd'hui par les archéologues que tous les dolmens furent originairement des sépultures. Avec le culte des ancêtres si profondément enraciné dans les mœurs du peuple breton, il est facile de comprendre la vénération, allant jusqu'à la superstition, qu'on témoigna, à une époque éloignée de nous, pour ce dolmen ; c'était le tombeau d'anciens chefs dont on ignore actuellement le nom, mais dont les grandes actions étaient, peut-être, alors consacrées par la tradition. Ce culte poussé à l'extrême semblant dangereux au clergé, celui-ci consacra au vrai Dieu le monument funéraire trop vénéré et proposa tout naturellement d'honorer en ce lieu les Sept Saints Dormants dont la légendaire caverne rappelle si bien la grotte souterraine où reposent les vieux chefs d'Armorique.

Tout autour du cimetière environnant la chapelle règne une longue suite de bancs de granit : c'est là que s'asseyent les pèlerins venus au pardon des Sept-Saints. Ce pardon a, paraît-il, un certain éclat : non seulement les habitants de Plouaret et de Vieux-Marché s'y rendent en grand nombre, mais il était de tradition naguères que la paroisse de Pluzunet y devait venir processionnellement pour accomplir un vœu et rehausser la solennité ; nous ignorons si cet usage persiste encore. Nous quittons les Sept-Saints en visitant la petite fontaine qui coule doucement dans un massif de verdure au-dessous de cette intéressante chapelle, et nous emportons de notre pèlerinage un doux et frais souvenir (abbé Guillotin de Corson).

 

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En vous présentant devant son porche vous pourrez lire la date de l'érection de cette chapelle : 22 juillet 1703.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

Au-dessus vous aurez plus de mal à déchiffrer l'inscription. La voici : " Je suis bâtie des aumônes et par les soins de Yves Denmat depuis 1703 jusqu'en 1714 " (Den mat est un mot breton qui signifie : homme bon).

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

En forme de croix latine, la chapelle des Sept Saints fut construite de 1703 à 1714. Les ailes du transept sont surélevées de six marches, et l'on peut remarquer que celle du Sud, érigée sur le dolmen du Stivel, sert de crypte. Ce dolmen, classé monument historique (1875-1887), est orienté Est-Ouest. Formé de quatre piliers de murailles et de deux tables de couverture, il mesure 4,40 mètres de long et environ 2 mètres de large.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

Le mobilier de la chapelle est riche en anciennes statues.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

 

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

Les Sept Saints placés au-dessus de l'autel, Notre-Dame de Miséricorde au milieu, ont fière allure. Un beau crucifix est placé sur la poutre maîtresse.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

 

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

   

 

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Maximilien)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Martinien)

   

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Denis)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Saint Jean)

   

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Seraphin)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Marc)

   

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Constantin)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Notre-Dame de Miséricorde)

   

Sur le dolmen trône saint Isidore, patron des laboureurs, de chaque côté du saint un ange avec chacun une houe et saint Michel terrassant le dragon.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (saint Isidore)

 

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (saint Michel)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

   

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

   

Au transept Nord Notre Dame de Bon Secours et une très ancienne Piéta Notre-Dame de Pitié. A remarquer une statue de saint Joseph.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Notre-Dame de Bon-Secours)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (Notre-Dame de Pitié)

   

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (saint Joseph)

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

   

Depuis plusieurs siècles, on y vénère les Sept Saints Dormants Martyrs. Ces sept jeunes gens d'Ephèse (aujourd'hui Selçuk en Turquie), Maximilien, Marc, Martinien, Denis, Jean, Séraphin et Constantin, furent emmurés vivants dans une caverne près du tombeau de Madeleine au cours du IIIème siècle, pour avoir refusé de renier le nom de Jésus. Ils ressuscitèrent après une " dormition " de près de deux cents ans.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints (crypte)

Ces martyrs de la Foi sont vénérés par les Chrétiens et les Musulmans. La sourate 18 du Coron " Ahl al Kahl " ( " les gens de la caverne " ) lue chaque vendredi dans les mosquées, relate cette histoire. Ce culte a pu parvenir ici par l'intermédiaire des commerçants orientaux qui suivaient la route de l'étain. Sous l'impulsion de Louis Massignon, orientaliste, professeur au Collège de France, un pèlerinage islamo-chrétien est venu se greffer, depuis 1954, sur le pardon traditionnel qui se déroule chaque année le quatrième dimanche de Juillet.

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

Vieux-Marché : la chapelle des Sept Saints

   

La fontaine des Sept Saint se trouve à 250 mètres environ dans la direction du Vieux-Marché. Elle est faite à l'image de toutes celles qui sont liées au culte des Sept Saints. Ici comme à Guidjel en Algérie, l'eau jaillit par sept orifices ; l'un au centre, les six autres en couronne tout autour.

Nota : les photos réalisées par Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.

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