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LE CLOCHER ET LES CLOCHES DE L'ÉGLISE DE LA VILLE-ES-NONAIS

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LE CLOCHER.

En avril 1852, le Conseil de Fabrique décida la construction d'une tour. On choisit comme architecte M. Hawke, de Saint-Malo ; comme entrepreneur, M. Postel, de Pleudihen. Le devis s'élevait à 9.762 fr. 97. Il dut coûter près de 3.000 francs de plus.

La Fabrique s'imposa pour 660 francs. Une souscription rapporta 4.502 francs. M. Mathurin Guibert donna dix mètres cubes de bois de chêne estimés 487 fr. 90. Comme toujours, charrois gratis. Le sable fut assuré par les marins. Mais pour obtenir le terrain, ce fut « une vraie comédie »..., pour ne pas dire un drame.

Le 3 octobre 1853, on creusa les fondations. Il y avait plus de monde qu'il n'en fallait. Le lendemain ce fut la pose de la première pierre par M. Guibert, suivie d'un dîner avec les notables.

On travaillait l'été à la construction des murs. L'hiver on amenait les matériaux et l'on montait le sable à dessaler.

« Le 23 mai 1854, on monta la grosse pierre qui soutient le contrefort sur l'escalier. On n'eut pas d'accident, mais les trois palans furent endommagés. On estime cette pierre au poids de trois bariques ».

Le 12 juin 1855, après avoir chanté la grand-messe, on fit les préparatifs pour la levaille de la charpente. Elle fut montée les 13 et 14, sans accident.

Les clochetons, qui mesurent quatre mètres de haut, n'étaient pas compris dans le marché. On trouva pour les construire trois hommes capables. « On les payait trois francs par jour et un coup de cidre le matin et l'après-midi. ».

La croix, haute de deux mètres, fut placée le 26 septembre. Le 12 octobre 1855, tout fut terminé.

« Et à chaque clôture d'ouvrage il y avait toujours des bouquets ! ».

En 1857, on éleva les murs de clôture. Coût : 427 fr. 40. Puis on nivela le terrain autour de l'église. Il y avait une dénivellation de quatre mètres. L'exhaussement du terrain obligea à changer la porte d'entrée du presbytère.

 

LES CLOCHES.

Le matin du 7 juin 1859, Mgr Huchet, curé de Saint-Malo, bénit les trois cloches. A cinq heures le soir, elles sonnaient.

La grosse pèse 3.040 livres. Elle porte l'inscription : « Je m'appelle Euphémie-Marie-Jeanne de la Ville-ès-Nonais. Parrain, Monsieur Bodin, Recteur. Marraine, Demoiselle Euphémie Moras, Dame Guibert de Saint-Servan. Bénite par Monseigneur Huchet, Vicaire Général, Curé de Saint-Malo, assisté de Monsieur Bodin et Monsieur Lemarchand, Vicaire. Etienne Brulé, Maire. Suliac Contin, Président de la Fabrique. Louis Lecœur, Pierre Harang, Jean Brindejonc, Joseph Legaignoux, Fabriciens. 1859 ».

La seconde pèse 1.527 livres. « Je m'appelle Marie-Joseph-Guillemette de la Ville-ès-Nonais. Parrain, Monsieur Guillaume Adam, Capitaine au long cours. Marraine, Demoiselle Marie-Joseph Contin. Bénite par Monsieur le Curé de Saint-Malo. Monsieur Bodin, Recteur. 1859 ».

La petite pèse 212 livres. « Je m'appelle Anne-Marie-Joseph de la Ville-ès-Nonais, en souvenir de la chapelle, Paroisse en 1847, Commune en 1850. Parrain, Monsieur Lemarchand, Vicaire. Marraine, Demoiselle Anne Contin. Bénite par Monsieur Huchet, Curé de Saint-Malo. Monsieur Bodin, Recteur. 1859 ».

Cette dernière provient de la refonte de deux petites cloches, dont celle de l'ancienne chapelle : « Anne-Jeanne de la Ville-ès-Nonnains, fondue aux frais des habitans. Parrain, Thomas Gautier, sieur de la Renaudais ; et marraine Demoiselle de la Ville-Josselin. Sous le règne de Madame d'Aubeterre Abbesse de Saint-Sulpice. Chapelain Nicolas Hameline. Anno Domini 1746 ».

Les trois cloches comprennent 78 % de cuivre rouge et 22 % d'étain fin anglais. Elles ont coûté 9.504 fr. 34. La vente des places de bancs et les dons spontanés donnèrent 6.423 fr. 06.

La charpente pour les cloches fut construite par François Radoux, Malo Durand, Malo Le Courtois et Malo Bodiguet. La main-d'oeuvre coûta 100 francs.

Les premières circonstances pour lesquelles les cloches sonnèrent furent remarquées et... même commentées.

Une naissance est toujours bien accueillie. La première que les cloches annoncèrent fut celle des jumeaux Guitton, Méloir et Eugène, le 25 juillet.

Le mariage est parfois plein de promesses, mais pas toujours. Le premier que les cloches sonnèrent, le 27 juillet, fut celui de Jeanne Raulo avec Alain Langevin, âgés respectivement de quarante-cinq et soixante-dix ans.

Un décès jette souvent la consternation. Le premier glas que les cloches tintèrent, un mois jour pour jour après leur bénédiction, fut celui de Marie Brion, âgée de sept ans et six mois, fille unique de Jacques Brion et de Marie Laisné. Cette mère avait refusé de donner pour les cloches.

Pour ces cérémonies, la grosse cloche n'avait pas sonné au vol. Elle réservait ses premiers honneurs pour « une excellente personne, très charitable pour les pauvres, bienfaitrice de la Paroisse, morte à l'âge de soixante-neuf ans avec les regrets de tous les habitants », Suzanne Legentil, veuve d'Etienne Brulé, et dont le fils était maire de la commune.

(Abbé Auffret).

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