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DOSLET

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Doslet, petit village au sud du Clos-Poulet, remonte à la plus haute antiquité et a dû jouer un rôle important dans l'histoire de cette région. L'étymologie du nom démontre à la fois son antiquité et son rôle. Doslet est une forme moderne. Autrefois on prononçait et écrivait Dorlet. La localité est appelée Dorletum dans un manuscrit du XIIème siècle. Dorlet vient du breton dor (porte) et représente Dor-Alet : « la Porte, le Passage d'Aleth ». Doslet se trouve en effet sur l'ancienne voie romaine, sur les vieilles routes de Rennes-Saint-Malo et Dinan-Dol, et ouvre le passage, l'entrée, la « porte » du Clos-Poulet.

L'importance géographique du « passage » nous fait penser à l'existence d'un château pour le défendre. Une carte en relief du Clos-Poulet montre bien que Dorlet commandait l'entrée de cette région, l'est du village étant marécageux jusqu'à la mer. L'existence évidente de cette forteresse est affirmée par le Roman d'Aquin. Dans cette chanson, écrite au XIIème siècle mais relatant des faits du VIIIème, il est question à plusieurs reprises du donjon, du chastel de Dorlet. Au vers 795 (on en compte 3.000 !), l'auteur précise l'importance de Dorlet, si bien gardé « qu'il n'y passast Chrestien sans lour congé ». C'est-à-dire sans le congé, la permission des défenseurs du château. L'histoire ne nous apprend rien de plus. Les hauts faits des garnisons bretonnes abritées par le donjon de Dorlet nous restent inconnus.

Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, s'était parfois à Doslet que les sires de Châteauneuf exerçaient la Justice patibulaire, comme nous l'apprennent les procès-verbaux d'exécutions tel que celui du malfaiteur « du Creux, conduit mené, pieds nus, la corde au col, au pied de la potence, demande pardon à Dieu, puis pris, pendu et estranglez ».

Les Chevaliers-Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem établis à Dol possédaient un fief à Doslet. Ils y tenaient même un hôpital ou tout au moins « un établissement charitable de ce genre » au XVème siècle.

Les premières maisons à l'entrée du hameau, à droite de la route l'Escure-Doslet, portaient récemment le nom de Rangée de l'Hôpital. Dans l'une d'elles, on voyait encore en 1931 un petit lavabo en pierre qui fut placé au pied du calvaire en 1956.

Les Chevaliers-Hospitaliers avaient construit au XVème siècle une chapelle dédiée à Saint Gilles. Vers ce sanctuaire « dépourvu d'architecture » mais surmonté d'un clocher roman et doté d'un vitrail aux armoiries des seigneurs de Châteauneuf, les pèlerins affluaient de toute la région le jour de la fête patronale. A cette occasion, on « évangélisait les enfants amenés en viaige pour les guérir de la peur ».

Bien qu'en dehors de sa paroisse, cette chapelle dépendait du recteur de Châteauneuf. De ce fait, il avait droit à une partie des oblations déposées par les pèlerins ; d'où certains différends avec le recteur du lieu. Le 1er janvier 1685, lors de sa visite pastorale, le recteur de Châteauneuf expliqua « aux habitans congrégez en la chapelle » que les réparations de ce sanctuaire leur incombaient. Sur leur refus, il intenta un procès. Vers 1695, « Guy Caniou, procureur de la Confrayrie de Sainct Gilles à Dolet et les habitans dudit village (furent) condamnés par l'officialité de Saint-Malo aux réparations et aux frais du procès ».

En 1670, Gillette Leroux épousa dans la chapelle de Doslet Léon Jamet, sieur de La Saudrais. Le 14 février 1695, Margueritte Cheville de Pleudihen, arrière-petite-nièce de Jean de Taillefer, archidiacre de Dinan et seigneur du Vaudoré, s'y maria avec noble homme Frédéric de Gournay. Là furent célébrés aussi le mariage de Jeanne Brehel avec Julien Gaudin, et, en 1754, celui de maître Rabasse avec Renée Trépot.

Jusque la Révolution, on célébrait la messe dans la chapelle Saint-Gilles de Doslet « tous les dimanches et festes à l'intention des frères et soeurs de la Confrayrie de Sainct-Gilles, érigée de temps immémorial en ce sanctuaire ». Le dernier chapelain fut M. Ebrard, ancien professeur, ancien recteur de Saint-Omer, décédé à Doslet le 4 janvier 1780, âgé de quatre-vingt-six ans.

Pillée pendant la Révolution et vendue comme bien national avec le champ et la « maison du Vicaire » (au sud-est de la route de Dinan, au lieu dit la Haute-Ville), cette chapelle fut ensuite rendue au clergé. Vu son délabrement et le manque de chapelain, l'évêque en autorisa la vente en 1813. Elle fut alors transformée en maison d'habitation (maison Gilles Flaud). La statue de Saint Gilles fut emmenée à Saint-Suliac d'abord, puis à l'église de Châteauneuf. Il serait convenable d'ériger une statue de Saint-Gilles au pignon de cette vieille chapelle.

Il existe aussi à Doslet une gentilhommière, dite « maison des Gilles », dont le linteau porte cette inscription : 1727 M. GILLES QVINART M'A F. FAIRE ET NOME BEAVLIEV ET BONE MAISON.

Peut-être remplace-t-elle un vieux manoir ? Etait-ce G. Quinart qui avait droit de mouture au moulin de Lavalle ? Ce moulin en effet dépendait de Doslet depuis la disparition des sieurs de l'Escure.

Jusqu'à la guerre de 1914 se tenait à Doslet, le premier dimanche de septembre, « l'assemblée de la Saint-Gilles ». C'était un jour important : on gageait ses domestiques, on louait ses terres, et l'on buvait une bonne bolée.

On permettait aux enfants qui avaient bien glané pendant le mois d'août de s'y rendre, après les vêpres bien entendu. Riches de deux sous, ils achetaient une pipe en sucre pour un sou, une petite bouteille de dragées pour un sou, et ils revenaient garder les vaches le soir, ruinés mais heureux !

(Abbé Auffret).

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