|
Bienvenue ! |
TRANSFORMATION DE LA CHAPELLE DE LA VILLE-ÈS-NONAIS EN ÉGLISE |
Retour page d'accueil Retour Ville de La Ville-ès-Nonais
Dès sa nomination, M. l'abbé Bodin se mit au travail en attendant les ordonnances pour l'érection en paroisse. Le 28 décembre 1846, on reprit l'extraction de la pierre sur le Bec-de-la-Roche, au Port-Saint-Jean, avec un chef carrier accompagné chaque jour de quatre volontaires. La pierre de taille fut prise à Lanhélin.
Il fallait aussi du bois. Soixante-treize chênes, vingt ormes et deux frênes furent donnés. « Tous ces arbres furent abattus gratis par les gens de l'endroit et voiturés de même sans accident. Seulement il faillit en avoir un : Germain Vilala ayant monté dans un arbre à moitié déraciné, pour rattacher une corde, tomba avec l'arbre et fut plusieurs heures sans connaissance et mis en extrême-onction. Heureusement soigné à temps, sa chute n'eut pas de suite ».
Le 15 juillet 1847, tous les bateaux faisant l'eau par la sécheresse, Olivier Legaignoux proposa son chaland de quatre-vingt-quatre milles. Quinze hommes le montèrent et s'en allèrent à Chevret. On déposa le sable au bas du chemin du Caze. Le 19, tout le sable fut monté : quelques chevaux et soixante-dix ânes (ce devait faire un beau concert !). C'était une fête, « des cavalcades superbes, des musiques magnifiques, des coursiers couverts de fleurs ».
Dès janvier 1847, on avait déblayé au bout de la vieille chapelle. Le 26 juillet on creusa les fondations. Il y avait plus de deux cents personnes. Il y eut cependant quelques difficultés avec le propriétaire du terrain.
On mit la première pierre le 10 août. On arrêta le 10 novembre pour reprendre le 27 mai. « Le 15 juin 1848, on démolit les cotalles de la vieille chapelle sur quinze pieds de longueur ». Puis on rejoignit la partie construite en 1846. Le 4 juillet « le maçonnail fut terminé ». Il y avait eu 428 journées d'hommes volontaires et 99 journées d'enfants.
Le 14 juillet, on commença « la levaille de la charpente », pour terminer le 18. Après la levaille, la cérémonie des bouquets et le dîner. Puis « les ouvriers, chacun avec un instrument orné de fleurs par les filles et les femmes, firent une espèce de promenade militaire avec deux tambours ». Ils furent donner une sérénade dans chaque village, « et pas un n'était dérangé », bien que la joie fut grande.
Restaient la couverture, quelques travaux de maçonnerie et de déblaiement. Tout fut terminé le 23 novembre. Le 26, M. le Recteur bénit provisoirement la nouvelle église.
Il restait encore bien des travaux qui furent faits peu à peu. Le clocher fut construit de 1853 à 1855. La grande porte, sa rosace en granit et son vitrail furent placés en 1860. Ils furent offerts par le préfet, M. Féart : 539 fr. 90. Le dallage fut effectué partie en 1861, partie en 1864. Les stalles furent faites en 1862. La rosace du clocher fut placée en 1863.
M. Féart donna 400 francs. Elle coûta un peu plus. M. Abel Guibert offrait le médaillon de Sainte Anne, placé au centre de la rosace. Les autels et les tableaux furent mis en 1869.
Cette nouvelle église est « un édifice en forme de croix qui offre peu d'intérêt ». Cette appréciation de Guillotin de Corson est assez juste. D'un aspect extérieur cependant agréable, cette construction dépourvue de style est d'un intérieur banal. Il serait peut-être possible de l'embellir en y apportant d'assez importantes modifications. Mais se permettre d'y toucher maintenant... ! C'est une autre question.
Loin de nous d'adresser le moindre soupçon de reproche à nos aïeux ! Trouverions-nous les mêmes dévouements et les mêmes générosités à présent ?... De plus, lors de la construction de la première partie, il n'était question ni d'église ni de paroisse ; lors de la construction de la seconde partie, il fallut bien l'adapter à la première.
La vieille chapelle des moniales disparut donc complètement. La table d'autel s'en fut remplacer la pierre du foyer dans la cuisine de Mlle Giron ! Les seuls souvenirs sont conservés dans l'église : deux bénitiers carrés plus que simples ; la statue de Sainte Marie des Sablons, la statue et le tableau de Sainte Anne, d'une réelle valeur ; et le superbe crucifix en bois placé sur le maître-autel, don de M. l'abbé du Hautcilly. Lors de.. réparations en 1956, on inséra dans le pied de ce crucifix des reliques de la Vraie Croix.
BÉNÉDICTION DE L'ÉGLISE ET JUBILÉ.
Les travaux n'empêchaient point les cérémonies. Pendant la construction du clocher, le 11 mai 1854, Mgr Godefroy Saint-Marc vint donner la Confirmation. Il coucha au presbytère, et le lendemain il bénit solennellement la nouvelle église. Pendant les deux jours de sa présence, « des coups de fusils furent fréquemment tirés en signe de réjouissance ».
En fin de la même année fut donné « un Jubilé extraordinaire à l'occasion des troubles qui sévissaient dans l'Europe, pour la cessation du choléra, et principalement pour obtenir les lumières nécessaires pour prononcer sur la Conception (immaculée) de la Sainte Vierge ».
(Abbé Auffret).
© Copyright - Tous droits réservés.