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LA GUERRE DE 1870 ET LES GUERRES MONDIALES |
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GUERRE DE 1870 ET CAMP DE CONLIE.
« Vivez heureux, vivez longtemps... » Napoléon ne sut point réaliser ces voeux reçus à Doslet. La guerre qu'il déclara imprudemment aux Prussiens et aux Allemands, ajoutée à ses autres erreurs, occasionna la chute de l'Empire le 4 septembre 1870.
L'armée de Bretagne, composée de 80.000 hommes accourus à l'appel de leur compatriote Keratry, miséra dans le Camp de Conlie, baptisé Ker-Fank (Ville de la Fange) par les bretonnants. Le Mercier D'Erm a décrit « l'infinie détresse physique et morale de ces mobilisés, parqués pendant les plus sombres mois d'un cruel hiver, sans armes, sans abris qui vaillent, parfois sans pain, mal vêtus et en sabots dans le cloaque de Conlie,... immense troupeau de réprouvés, en proie aux pires calamités, voués à crever dans la boue d'un camp de concentration, en attendant la boucherie du Mans qui devait les livrer meurtris, fourbus, variolés, gelés et désarmés au coup de grâce du canon prussien ».
Le responsable, Gambetta, sacrifia cette armée, parce qu'il redoutait un sursaut du patriotisme breton en faveur de l'indépendance nationale !
Dans les communes, on voulut aussi préparer les appelés. C'est ainsi qu'on les vit, dit-on, « manœuvrer avec yeux bâtons autour de la Priauté ! ». Et combien de nos paroissiens miséraient à Ker-Fank ?
Pendant la guerre, les paroissiens se montrèrent généreux pour les blessés. M. le Recteur et M. le Maire recueillirent 130 kilos de linge, 186 chemises, 18 draps, 12 serviettes, 163 francs. Ces secours furent portés à Saint-Malo.
Le 9 octobre, on fit « un Pardon extraordinaire, avec mêmes exercices qu'aux Quarante-Heures », pour implorer la miséricorde divine et la fin des hostilités.
Voyant la Bretagne menacée de l'invasion et des horreurs de la guerre, on ouvrit une neuvaine à la Vierge le 8 septembre. Marie écouta la prière de ses enfants. Les Prussiens, bien que vainqueurs en France, n'entrèrent pas dans notre pays. La Vierge Etoilée vint les arrêter le 17 janvier 1871 devant la frontière bretonne, apparaissant à des enfants, dont deux du diocèse de Rennes, dans ce petit village « du Pont-Main » dépendant jadis du diocèse de Dol.
LES GUERRES MONDIALES.
Etroitement assujettie depuis 1789 aux vicissitudes politiques de la France, la Bretagne ne put échapper ni à ses lois impies, ni à ses guerres sanglantes.
Les sacrilèges de la Révolution, la Constitution civile du Clergé, la Séparation de l'Eglise et de l'Etat, les spoliations, les lois contre les Congrégations, les lois contre l'Enseignement religieux,... la Bretagne a tout subi, et elle meurt sous les coups de ce laïcisme assassin. Et comment lutter ? Nous sommes envahis par l'enseignement, le cinéma, la radio, et surtout la presse laïque, athée, pornographique ! Profondément religieux, les Bretons ont d'abord réagi. Mais ils ont subi l'influence néfaste, d'autant plus rapidement qu'ils sont portés à considérer comme parfait tout ce qui est demandé et surtout rétribué par le Gouvernement. Et le mal gagne du terrain. Il suffit de regarder ce qu'était la paroisse au siècle dernier et ce qu'elle est à présent pour s'en convaincre. Lors de la fondation de la paroisse, deux hommes seulement ne pratiquaient pas !
On ne lutte pas impunément contre Dieu. Et si Dieu attend très souvent l'autre vie pour punir les fautes des individus, Il châtie toujours sur le coup les péchés des gouvernements. Que de sang versé depuis 1790 !
Nous n'avons pu trouver les noms des gens des Villages des Sablons qui s'enrôlèrent dans la Chouannerie. Mais nous savons que les campagnes meurtrières du Premier Empire coûtèrent la vie à un bon nombre de nos marins.
Puis ce fut la guerre de 1870 et le trop célèbre camp de Conlie, sans compter les guerres coloniales qui durent toujours.
Quand sonna le tocsin de la mobilisation en 1914, les nôtres prouvèrent sur terre et sur mer qu'ils n'avaient rien perdu des vertus ancestrales. Ils se montrèrent dignes fils des vieux héros de la race. Mais le monument élevé le 6 mars 1921 à la mémoire des glorieux combattants porte les noms de trente victimes !
En 1939, le tocsin sonna à nouveau. Cette guerre éclair ajouta trois noms à la liste précédente. Puis, pendant quatre ans, ce fut l'occupation, à partir du début de juillet 1940, avec tous les ennuis inhérents à une telle situation : privations, tracasseries, craintes, divisions...
En 1944 vint alors la Libération, commençant par les bombardements du Pont-Saint-Hubert par les Alliés le 8 juin avec neuf avions, le 11 avec huit et le 12 avec vingt-neuf. Grâce à Dieu, il n'y eut pas de victimes au Port-Saint-Jean. La plupart des maisons furent endommagées et une détruite.
Enfin, le 4 août suivant, arrivée des Américains stoppés à Doslet par l'adversaire. De Saint-Suliac, les Allemands engagèrent un tir de harcèlement. Un obus tua deux personnes réfugiées au Vaudoré : Ernest Levoyer, de la Baguais, et un homme de Châteauneuf.
Le lendemain, nouvelle attaque à Doslet où les balles traçantes incendièrent sept maisons. Selon leur habitude, les Américains tirèrent sur le clocher et endommagèrent l'église. Après avoir pris Doslet, ils engagèrent à nouveau des combats aux Mottes, ainsi qu'entre le bourg et les Prières. Quatre soldats furent tués et deux civils : Maurice Legrand, par une balle, aux Villes-Angers ; un homme de Saint-Père, par une rafale de mitraillette allemande, à la Motte-Bily, où un enfant fut également blessé.
Pendant cette période, plusieurs terre-neuviers originaires de la paroisse disparurent aussi, l'un prisonnier des Anglais, l'autre à leur service, d'autres torpillés...
Et combien dont les jours furent abrégés par les gaz de la première guerre ou par la captivité de la seconde !
(Abbé Auffret).
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