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PASSAGE DE NAPOLÉON III A DOSLET EN LA VILLE-ES-NONAIS.

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Le 18 août 1858, on se rendit à Doslet avec croix et bannière. Les gens du village avaient élevé un arc de triomphe portant l'inscription : « Vive l'Empereur ! Vive l'Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! — Département d'Ille-et-Vilaine. — Ville-ès-Nonais ».

D'un côté se tenaient M. le Recteur, M. le Maire et un petit garçon, René Legaignoux, tenant un joli bateau portant inscrit sur une plaque de cuivre : « Les marins de la Ville-ès-Nonais au Prince Impérial », et contenant une pétition en faveur des marins.

De l'autre côté se tenaient M. le Vicaire et deux jeunes filles, Marie-Louise Contin et Virginie Bodiguet, l'une portant une corbeille de fruits et l'autre des fleurs.

Les Médaillés de Sainte-Hélène et les Marins de Crimée, dont Guillaume Brulé portait le drapeau, s'étaient groupés les premiers ; puis les conseillers, les enfants et enfin les grandes personnes.

A quatre heures, se rendant de Saint-Brieuc à Saint-Malo, la famille impériale arriva sur les lieux, au milieu des acclamations : la Bretagne espérait beaucoup de Napoléon, qui à Quimper prononça son discours en breton ; et la Ville-ès-Nonais lui devait en plus d'être commune. M. le Recteur lut alors son discours :

« Sire. — Heureux d'être les premiers à saluer et acclamer votre entrée dans un département qui vous désire avec tant d'ardeur et qui apprécie l'honneur que Votre Majesté lui accorde, permettez, Sire, que je sois ici l'interprète des habitans de la Ville-ès-Nonais, qui vous doivent leur existence comme commune, et que je dépose à vos pieds leurs voeux et leurs suppliques. Soyez heureux, Sire, ainsi que votre illustre Compagne et le Prince Impérial. Que Dieu qui naguère a si visiblement protégé Votre Majesté, continue de le faire, qu'Il écarte toujours de votre auguste personne toute main ennemie ; et, en retour, Sire, continuez de protéger la Religion, appui et base des Empires. Vivez heureux, Sire, vivez longtemps, oui, longtemps pour le bonheur et la prospérité de votre peuple. Vive... ».

M. le Recteur remit le petit bateau à Sa Majesté qui lui donna 200 francs pour les pêcheurs et 300 francs pour les pauvres, puis salua les médaillés et les marins.

Pendant ce temps, M. le Vicaire faisait présenter les fruits et les fleurs à l'Impératrice. « Elle les accueillit avec bonté, et comme elle se disposait à donner aux jeunes filles des boucles d'oreille en or, M. le Vicaire lui fit observer que nos jeunes personnes n'avaient pas les oreilles percées, ce qui la fit beaucoup rire et changer les boucles en montres, ajoutant qu'elles sauraient bien monter une montre ».

Tout le monde fut enchanté. Pour 55 francs, on offrit à René Legaignoux une montre avec cette inscription : « Donnée par l'Empereur ». Le dimanche 5 septembre, le reste de l'argent fut distribué, partie aux pêcheurs par M. le Maire après la grand-messe, partie aux pauvres par M. le Recteur après les vêpres.

(Abbé Auffret).

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