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LE PRIEURÉ DE SAINTE-MARIE-DES-SABLONS EN LA VILLE-ES-NONAIS |
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En 1161, le pape Alexandre III confirma l'abbaye du Nid-de-Merle dans sa possession de Sainte-Marie-des-Sablons, au diocèse de Saint-Malo. On ignore la date exacte de la fondation de ce prieuré. On ignore aussi les fondateurs. Quelque seigneur du lieu avait sans doute offert des terres à l'abbesse, l'invitant à y fonder un prieuré.
A quelque trois cents mètres de la limite des Sablons, en bordure du chemin menant de Port-Stablon à Doslet, les Frères Condonats bâtirent leur monastère ou moinerie. Ce nom de Moinerie est d'ailleurs le seul souvenir qui nous reste de ces pieux Bénédictins disparus assez tôt des Sablons. Le dernier témoignage de leur présence en ces lieux est une charte, datée de 1295, dans laquelle il est dit que « le Prior de la Ville-es-Nonneins y apposa son scel ».
Les moniales élevèrent leur couvent à proximité du Vaudoré. Il comprenait plusieurs bâtiments assez importants. La autant l'assistance corporelle. Elles cherchaient toujours à soulager l'indigence. Les pauvres, les veuves, les orphelins, les pèlerins, les mendiants, les infirmes, les guerriers même ne frappaient jamais en vain à la porte du prieuré. Elles voyaient et servaient Notre-Seigneur dans les déshérités de ce monde.
L'austérité de vie et la pratique de la charité des moniales les avaient rendues très populaires. Le peuple les vénérait et les aimait. Il cherchait aussi à se grouper près d'elles. Dès les premières années, un hameau s'étendit de la Moinerie à Sainte-Marie-des-Sablons. On appelait les religieuses les nonnains : le village prit dès son origine le nom de Ville-ès-Nonnains.
Au début du XVIIIème siècle, la foi et la piété qui avaient animé les âges précédents perdirent un peu de leur ardeur : les vocations devinrent moins nombreuses. En 1729, les religieuses durent quitter leur prieuré de Sainte-Marie-des-Sablons et rentrer dans la clôture abbatiale de Saint-Sulpice !
L'histoire nous a légué la plupart des noms des dames prieures de Sainte-Marie-des-Sablons : Soeur Guillemette Génevel, nommée en 1397 ; Soeur Gervaise de La Chapelle, en 1411 ; Soeur Guyonne Rabault, en 1560 ; Soeur Françoise de Froulay, en 1581 ; Soeur Jeanne Bouan, en 1599 ; Sœur Margueritte Le Marchand, alliée à la famille Gruel, en 1615 ; Soeur Thérèse-Jeanne Freslon de Saint-Aubin, en 1708 ; Soeur Pélagie d'Espinaye de Vaucouleurs, en 1712.
En 1646, Jean de Taillefer, seigneur du Vaudoré, bachelier de Sorbonne, ancien recteur de Saint-Suliac, chanoine de Saint-Malo et archidiacre de Dinan, mourait à Vaubœuf. Par son testament, il fondait dans la chapelle du Prieuré, dans laquelle son père était inhumé, une chapellenie en l'honneur de Sainte Anne. « Pour ce, le dict chapelain ou desserviant quatéchissera le peuple de l'un et l'autre sexe après la messe ou autre heure du mesme jour ». Le testateur léguait au chapelain de Sainte-Anne « neuf journaux de terre au marais de Bellisle et cent cinquante livres une fois payée. Pour le service divin, son calice d'argent et ses ornements sacerdotaux ».
Au départ des religieuses, la prieure confia la bonne tenue de la maison de Dieu au seigneur de Vaubœuf, Jean-Baptiste de Taillefer, arrière-petit-neveu du fondateur de la chapellenie. Dès lors « la chapelle priorale fut considérée comme frairienne » et servit aux habitants. Bien que dédiée à Marie, depuis la fondation en l'honneur de Sainte Anne le peuple la regardait comme consacrée à l'aïeule de Jésus.
Les chapelains qui desservirent la chapellenie furent Gabriel Chouesmin, pourvu en 1646 et dont on ignore le nom du successeur ; Noël Guénard, en 1718, et présent lors du départ des religieuses ; Nicolas Ameline, en 1744, et qui essaya en vain d'en faire une paroisse ; Jacques Aubrée, en 1759, ancien chapelain du Port-Saint-Jean ; François Contin, en 1786, « mord le 11 novambre 1787 âgé de 62 en et anterré le mardy 13 dans le cymetière de Saint-Sulia » ; Pierre Pitel, en 1787 et jusqu'à la Révolution.
Guy Raoul, sieur de la Maison-Neuve, épousa Françoise Denoual, demoiselle de La Biliais, le 14 janvier 1681, dans la chapelle Sainte-Anne. Messire Alain-Malo de Saint-Meleuc y épousa Jeanne de La Motte le 25 novembre 1751.
La chapelle et les biens que possédait encore l'abbesse de Saint-Sulpice furent volés à la Révolution, et ensuite « cédés par la Nation, en 1793, à la citoyenne Fouqueux pour remboursement d'argent placé sur les biens du clergé ».
Mlle Fouqueux rendit la chapelle en 1807. Les autres biens passèrent à ses héritiers, les Moras, qui les vendirent en 1831 à Guillaume Adam et son épouse Yvonne Brindejonc. La seule partie qui subsiste, à présent propriété de M. Lesné, à l'angle ouest du lieu-dit la Grand'Cour, encore appelée dans les contrats la Métairie des Abbesses, est le seul vestige du prieuré de Sainte-Marie-des-Sablons.
(Abbé Auffret).
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