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VIE DE SAINT VINCENT FERRIER

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Cet apôtre extraordinaire, qui fut la gloire de l'Espagne et la lumière de la Sainte Eglise, naquit à Valence, en 1350 (23 janvier). Son père, Guillaume Ferrier et Constance Miguel, sa mère, vivaient ensemble dans la pratique des vertus chrétiennes, lorsque le ciel leur confia ce précieux dépôt, gage des mérites qu’ils s’étaient acquis par leurs aumônes et leurs prières. Dieu prit soin de leur en faire connaître par avance le prix et l’excellence. Un religieux, revêtu de l’habit de Saint-Dominique, apparut à Guillaume et lui dit : « Réjouissez-vous, car, bientôt, vous aurez un fils, qui sera du même Ordre que moi. Sa vie sera si sainte, sa doctrine si sublime, son zèle si ardent, que tous les peuples de l'Europe l’honoreront comme un apôtre ».

Quant à Constance, elle entendait parfois dans son sein comme les cris d’un petit chien. Effrayée d’abord d’un prodige si nouveau, elle en demanda l’explication à l’archevêque de Valence : « Ne craignez rien, lui fut-il répondu, car, assurément, vous donnerez le jour à un grand saint, dont la parole fera fuir les loups et ramènera au bercail les brebis égarées du Seigneur ».

Saint Vincent Ferrier

Quelque temps après, cet élu de Dieu venait au monde et toute la ville accourait pour le voir, comme un autre saint Jean-Baptiste.

PRÉDICATEUR A L'AGE DE DIX ANS.

De bonne heure, Vincent vérifia ce qui avait été prédit de lui. On ne pouvait trouver un enfant plus aimable et plus tranquille. Doux et affable envers tous, il avait pour les pauvres un amour de prédilection, et lorsque, plus tard, on lui donna sa part de l’héritage paternel, il ne mit que quatre jours pour la leur distribuer. A peine eut-il atteint l’âge de raison, que ses parents commencèrent à lui communiquer le goût de l’étude. Ses progrès furent rapides, et il n’eut pas de peine à surpasser tous ses condisciples, par son savoir comme par sa vertu.

Tout jeune qu’il était, le zèle des âmes embrasait déjà son coeur. Souvent, il réunissait autour de lui les petits enfants de son âge, et, après leur avoir imposé silence, imitant naïvement le ton et les gestes des prédicateurs qu’il avait entendus à Valence. il leur parlait du bon Dieu et de la Sainte Vierge avec tant d’onction et d’amour que tous s’en retournaient édifiés.

C’est ainsi que le futur apôtre se préparait, dès sa plus tendre enfance, aux immenses travaux qui devaient l’occuper plus tard.

PARENTS ADMIRABLES - VOCATION.

Lorsque Vincent eut atteint l’âge de dix-sept ans, son père lui demanda s’il se sentait attiré vers l’état religieux, ou bien s’il préférait vivre dans le monde ou aller à Rome pour y faire valoir les talents extraordinaires dont son esprit était doué. Le saint jeune homme ne délibéra pas un seul instant. « Depuis longtemps, répondit-il, j’ai renoncé aux plaisirs, aux honneurs et aux biens de la terre pour n’aimer que Jésus-Christ, et c’est dans la vie religieuse que je veux le servir ». A ces mots, les deux époux éclatèrent en transports d’allégresse. « Je vous rends grâces, Seigneur mon Dieu, trésor infini de bonté et de miséricorde », disait le saint vieillard, dans l’excès de la joie qui inondait son âme, tandis que Constance pressait tendrement sur son coeur le fruit béni de ses entrailles. Vincent s’inclina sous la bénédiction paternelle et, le lendemain, les Dominicains de Valence comptaient un saint parmi leurs novices.

Au couvent, comme à la maison de son père, Vincent excite l’admiration de tous. Fidèle imitateur de saint Dominique, il se prépare à la profession avec tant de ferveur que les religieux les plus zélés trouvent en lui un modèle.

Son noviciat terminé, Vincent s’appliqua sérieusement à l’étude de l'Ecriture Sainte et de la théologie. Après avoir enseigné quelque temps la philosophie aux religieux, ses frères, il fut envoyé à Barcelone et ensuite à l'Université de Lérida, où on l’honora du bonnet de docteur.

Rappelé à Valence, Vincent fut chargé par l’archevêque d’annoncer au peuple la parole de Dieu. On accourut de toutes parts pour l’entendre. Les multitudes se pressaient autour de lui, et l’on ne sortait jamais de ses sermons sans éprouver le besoin de se réconcilier avec Dieu. C’est que notre Saint savait où se puise la véritable éloquence. Il n’ignorait pas que c’est dans les plaies sacrées de Notre-Seigneur qu’il faut aller chercher le secret d’embraser les coeurs, et c’est aux pieds du divin Crucifié qu’il se préparait à la prédication par l’oraison et la contemplation. Le trait suivant nous montrera que l’efficacité de ses paroles procédait bien plus des lumières qu’il recevait d’en haut que de son étude particulière.

Un jour qu’il devait prêcher devant un grand seigneur, il se prépara, contre sa coutume, par le travail et l’étude plutôt que par l’oraison et la contemplation. Son sermon fut très éloquent. Mais le lendemain, prêchant devant le même seigneur, suivant son style ordinaire et après s’être préparé aux pieds du crucifix, il parla avec beaucoup plus de chaleur et d’onction. Le prince, qui s’en aperçut, lui en demanda la raison. « Monseigneur, répondit le Saint, Vincent prêcha hier, et Jésus-Christ a prêché aujourd’hui ».

VINCENT AUX PRISES AVEC LE DIABLE.

Effrayé de la sainteté du serviteur de Dieu, et furieux de se voir enlever chaque jour des multitudes d’âmes dont il se croyait le maître, l’ennemi de tout bien chercha comment il pourrait perdre le jeune religieux. Nous allons voir comment il fut pris lui-même dans ses propres filets.

Une nuit que le Saint était en prières, il voit venir à lui un vieillard à l’aspect vénérable, son vêtement est celui d’un ermite. Sur ses traits amaigris sont gravées l’austérité et la mortification. « Je suis, dit-il, en s’adressant à Vincent, un de ces anciens Pères qui ont vécu avec tant de sainteté dans les déserts de l'Egypte. Pendant ma jeunesse, j’ai voulu jouir des plaisirs du monde. Comptant sur la miséricorde infinie de Dieu, je me réservais de faire pénitence plus tard. Mes péchés m’ont été pardonnés et les désordres de ma jeunesse ne m’ont pas empêché de devenir un grand saint. Maintenant, s’il faut en croire un vieillard expérimenté, je vous conseille de vous ménager un peu plus ; car les forces vous seront nécessaires pour la prédication. Laissez donc là les jeûnes et les veilles. Donnez sans crainte quelques satisfactions à votre corps : Dieu est toujours prêt à recevoir la pénitence des pécheurs ».

Saint Vincent Ferrier

En entendant ces paroles empoisonnées, Vincent reconnaît bien vite que ce n’est pas là le langage d’un saint.

« Va-t’en, serpent venimeux, s’écrie-t-il en armant son front du signe de la croix, tu n’es pas un ermite, mais un diable de l’enfer. Tu pensais prendre dans tes filets ce mauvais soldat ; mais il est armé de la grâce de Jésus-Christ son Maître, et, quoique nouveau dans cette milice, il ne craindra point de combattre contre toi ». Aussitôt, le démon, car c’était bien lui, disparut, comme une ombre devant le soleil.

Une autre nuit, comme le saint religieux priait la Vierge immaculée de le conserver toujours chaste et pur, il entendit une voix qui disait : « Dieu ne donne pas à tous la grâce de la virginité, et quant à toi, je ne permettrai pas que tu te glorifies plus longtemps d’une faveur qui n’est accordée qu’à quelques grands saints ». On conçoit quelle fut la douleur de Vincent, en entendant ces paroles. Mais la Mère de miséricorde vint au secours de son fidèle serviteur. « Tout ceci, lui dit-elle, n’est qu’une ruse de l’ennemi pour vous perdre. Ne craignez rien, car je vous ai pris sous ma protection, et je ne vous abandonnerai pas ».

Saint Vincent Ferrier

Le démon fut couvert d’une telle confusion qu’il n’osa plus se servir des mêmes armes pour attaquer son adversaire.

Satan eut recours à d’autres moyens ; mais il ne fut pas plus heureux. Vincent visitait les malades et leur prodiguait ses soins.

Un jour donc, il fut appelé auprès d’une noble dame, atteinte d’une maladie inconnue aux médecins. C’était une autre femme de Putiphar, dont le démon voulait se servir pour faire tomber le Saint dans quelque crime. Mais ce fut en vain qu’elle déploya tous les artifices que lui suggérait sa passion. Le nouveau Joseph lui reprocha son effronterie en termes sévères, et prit la fuite. Aussitôt, la malheureuse, craignant d’être dénoncée, se met à crier de toutes ses forces pour accuser le serviteur de Dieu. On accourt... mais Notre-Seigneur prend soin de ses saints. Le démon s’était déjà emparé du corps de cette méchante femme, et il l’agitait avec fureur lorsqu’on arriva auprès d’elle. On employa tous les exorcismes, mais inutilement. « Celui-là seul pourra me chasser de ce corps, qui n’a point brûlé au milieu du feu », répondait le démon. Les assistants cherchaient à comprendre le sens de ces paroles, lorsque l’un d’entre eux s’écria : « Qu’on interroge le P. Vincent ; il a confessé cette femme, il saura ce que cela signifie ». On alla chercher le Saint, qui vint en la recommandant à Notre-Seigneur.

A peine a-t-il mis le pied sur le seuil de la porte que le diable fait entendre un effroyable rugissement. « Le voilà, s’écrie-t-il, cet homme qui n’a point brûlé au milieu du feu. Je ne saurais rester plus longtemps ici ». En disant ces mots, il s’enfuit, laissant cette femme à demi morte.

VINCENT ET L’ÉGLISE.

Un grand schisme divisait alors l'Eglise. La France et l'Espagne venaient de se soustraire à l’autorité légitime du pape Urbain VI, pour obéir à l’antipape d'Avignon Clément VII, et à son successeur, Benoît XIII.

Ce dernier, aussitôt après son élection, appela Vincent auprès de lui, dans l’espoir de l’attacher à sa cour et de s’aider de ses conseils. Mais ses prévisions furent trompées. Arrivé à Avignon, le saint religieux fut saisi d’une immense douleur à la vue des maux qui désolaient la Sainte Eglise de Jésus-Christ. Tout enflammé de zèle pour la maison de Dieu, il fit des efforts inouïs pour y rétablir l’unité et la paix. Il ne craignit pas de représenter à Benoît qu’il était dans l’obligation de mettre fin au schisme en abdiquant une autorité qui paraissait illégitime. « Vous devriez préférer, lui dit-il, de vivre le reste de vos jours dans l’indigence, plutôt que de voir régner la division et la discorde parmi, les brebis du Seigneur ». Cette proposition sembla trop dure au pape d'Avignon. Il aima mieux conserver sa dignité usurpée et laisser l'Eglise gémir sur sa déplorable situation.

La douleur de l’homme de Dieu s’accrut tellement, qu’il fut saisi d’une violente fièvre, qui le conduisit en quelques jours aux portes du tombeau.

Saint Vincent Ferrier

VINCENT ET NOTRE-SEIGNEUR.

Déjà, on avait perdu tout espoir de sauver le Saint, lorsque Notre-Seigneur lui apparut, entouré d’une multitude d’anges, et ayant à ses côtés saint Dominique et saint François.

« Console-toi, lui dit-il, la paix va être rendue à l'Eglise. Lève-toi promptement ; quitte la cour de Benoît, et va travailler à ma vigne ; car je t’ai choisi pour annoncer ma parole à tous les peuples de France et d'Espagne. Parcours ces contrées dans l’humilité et la pauvreté, en disant : le jour de la justice et de la vengeance est proche ; pécheurs, faites pénitence de vos crimes. Tu auras beaucoup à souffrir ; mais sois fort et courageux, car je serai toujours avec toi, et je te délivrerai de tes ennemis, comme je t’ai délivré des embûches du démon ».

En disant ces mots, Notre-Seigneur toucha particulièrement de sa main divine la joue de son serviteur, et disparut. Au même instant, Vincent se leva guéri. Il alla aussitôt trouver Benoît pour lui rendre compte de cette vision et prendre congé de lui. Celui-ci employa toutes les caresses imaginables pour le retenir à sa cour. Il lui proposa l’évêché de Lérida, l’archevêché de Valence, lui offrit le chapeau de cardinal. Mais Dieu avait parlé ; Vincent refusa et se disposa à suivre sa vocation.

VINCENT ET LES PÉCHEURS.

Vincent avait quarante ans, lorsqu’il commença les pénibles travaux qui devaient l’occuper jusqu’à sa mort. Un bâton à la main, un crucifix dans l’autre, il parcourut à pied presque toutes les provinces de l'Espagne, de la France et de l'Italie, instruisant, édifiant, convertissant les peuples. Il passa en Angleterre, traversa l'Ecosse et l'Irlande, répandant partout la semence divine.

Sa parole eut un immense retentissement. Les églises ne suffirent bientôt plus à contenir les foules qui se pressaient autour de l’envoyé de Dieu : il prêcha alors dans les places publiques et en pleine campagne.

Ce divin prédicateur convertit plus de vingt-cinq mille juifs et autant de Maures. Il retira du vice jusqu’à cent mille pécheurs. Le démon essaya plusieurs fois de troubler sa prédication ; mais il ne réussit jamais qu’à se faire chasser honteusement.

Notre-Seigneur renouvela en faveur de son serviteur le miracle de la Pentecôte. Vincent ne parlait qu’en latin ou en espagnol, et cependant il était compris de tout le monde, Français, Italiens, Allemands, Grecs ou Barbares. Sa voix prenait un tel essor que, malgré la multitude innombrable de ses auditeurs, qui s’élevait quelquefois jusqu’à cent mille personnes, les plus éloignés l’entendaient très distinctement. Par un prodige merveilleux, des personnes l’ont même entendu à plusieurs lieues de distance.

La parole de l’homme de Dieu, comme un trait enflammé, pénétrait les plus endurcis, et les excitait tellement à la contrition, qu’on vit des pénitents mourir de douleur à ses pieds.

Un jour, un grand pécheur vint lui faire l’aveu de ses fautes. Le Saint lui ordonna de faire sept ans de pénitence. « 0 mon Père, s’écria-t-il en fondant en larmes, pensez-vous qu’une si légère satisfaction puisse m’obtenir le pardon de mes crimes ? - Oui, mon fils ; jeûnez seulement trois jours au pain et à l’eau, répondit Vincent ».

Le pécheur pleurait amèrement ; le Saint, voyant sa contrition, lui ordonna de dire seulement trois fois le Pater et l'Ave. A peine eut-il achevé le premier Pater qu’il mourait de douleur. Au même instant, il apparut au Bienheureux, tout rayonnant de gloire et de beauté. « Notre Sauveur Jésus, lui dit-il, est si bon, qu’il s’est contenté de ma contrition pour l’expiation de mes fautes et m’a ouvert les portes de son saint paradis ».

Les fatigues et les travaux de l’apostolat ne suffisaient pas au zèle du saint religieux. Il lui fallait de plus rudes austérités. Durant l’espace de quarante ans, sa nourriture ne fut qu’un jeûne presque continuel ; son lit, la terre nue ou quelque fagot de sarments. Dès sa jeunesse, il prenait toutes les nuits la discipline. S’il était malade et n’avait pas la force de se frapper, il priait un de ses compagnons de lui rendre ce service.

Notre-Seigneur avait ordonné à son envoyé fidèle d’annoncer aux peuples que le jugement dernier était proche. C’est avec un grand courage et un zèle infatigable que le saint missionnaire s’acquitta de ce divin ministère. Comme il lisait dans le fond des coeurs, il reprenait publiquement les péchés de la multitude, lui en montrant toute la laideur, et lui faisant craindre les jugements et les peines éternelles.

Un jour qu’il répétait les paroles de saint Jérôme : « Levez-vous, morts, et venez au jugement, » un frémissement de terreur parcourut son auditoire. Les cris et les gémissements éclatèrent de toutes parts. Des pécheurs se prosternèrent la face contre terre, avouant hautement leurs crimes, et en demandant pardon.

Saint Vincent Ferrier

Lorsqu’il prêchait en quelque endroit, des marchands venaient s’installer près de lui, qui ne vendaient que des disciplines, des haires, des cilices, des ceintures de fer, et d’autres instruments de mortification.

Ce divin prédicateur voulait que ceux qui le suivaient fissent des processions publiques, après le coucher du soleil, en se donnant la discipline sur les épaules nues. On vit jusqu’à dix mille personnes dans cette société de pénitents.

Le Dieu de miséricorde eut alors pitié de son peuple. Il se laissa toucher par les larmes de ses enfants, comme il l’avait fait pour les Ninivites à la prédication de Jonas. La paix fut rendue à l'Eglise, et la vengeance suspendue.

DON DE PROPHÉTIE - MIRACLE SANS PAREIL.

Le saint apôtre possédait à un très haut degré le don de prophétie. Partout on le regardait comme un homme inspiré de Dieu. Il prédit à Alphonse Borgia, encore enfant, qu’il serait pape et lui ferait un grand honneur. Alphonse monta, en effet, sur le siège de saint Pierre, et ce fut lui qui canonisa notre Bienheureux.

Il avertit deux religieux qui l’accompagnaient de se préparer à la mort. Ils le firent, et quelques heures après, ils paraissaient devant Dieu.

Prêchant un jour dans la province de Lombardie, il s’interrompit tout à coup et s’écria : « Mes frères, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Sachez que, parmi vous, il y a un jeune religieux de l'Ordre de Saint-François qui, par sa doctrine et sa sainteté, sera la gloire de toute l'Italie. Quoique je sois plus âgé que lui, l'Eglise l’honorera cependant avant moi ».

C’était Bernardin de Sienne. Il fut canonisé six ans avant notre Saint.

La vie du bienheureux apôtre ne fut qu’une suite de prodiges. Il nourrit plusieurs milliers de personnes avec quelques petits pains seulement, délivra une quantité de démoniaques, guérit un nombre incalculable de malades, ressuscita plusieurs morts.

Le miracle suivant mérite surtout d’être rapporté.

Un jour, une femme entra dans un tel accès de frénésie, pendant que son mari assistait à la prédication du Saint, qu’elle tua son propre enfant, le hacha en pièces, et en mit cuire une partie. A la sortie du sermon, le mari pria Vincent de venir dîner à sa maison. Le Saint accepta l’invitation. Mais quelle ne fut pas la douleur de cet homme, lorsqu’il apprit ce qui s’était passé pendant son absence. Ce ne fut qu’à grand'peine que le Bienheureux parvint à le rassurer. « Ne vous troublez pas, lui dit-il ; car Notre-Seigneur permis cela, pour montrer ses grandes merveilles à ceux qui le servent fidèlement ». Il se fit apporter tous les membres de l’enfant, les remit à leur place, et tombant à genoux, il fit cette prière : « Jésus, Fils de Marie, Maître et Sauveur du monde, qui avez créé de rien l’âme de cet enfant, renvoyez-la dans ce corps, à la louange et à la gloire de votre saint nom ». Il fit ensuite le signe de la croix sur le petit corps, qui fut aussitôt rendu à la vie.

Ce don des miracles fut si grand, qu’il ressuscita plusieurs fois des morts, et guérit un nombre incalculable de malades. Tous les jours après le sermon, il disait à son compagnon de « sonner les miracles » : c’était le signal pour qu’on amenât les malades.

On recourait à Vincent comme à un oracle divin. Les rois, les princes, les souverains pontifes le prirent pour arbitre.

Une nuit, que le Bienheureux se reposait un instant des fatigues de la journée, sa petite cellule fut tout à coup remplie d’une lumière éblouissante ; saint Dominique lui apparut pour l’encourager dans son zèle et lui promettre le ciel.

Saint Vincent Ferrier

SAINT VINCENT MEURT EN BRETAGNE.

Après avoir parcouru pour la seconde fois les diverses provinces de la France, le saint apôtre s’en alla à Vannes, en Bretagne, pour y continuer les travaux qu’il y avait commencés. Mais, sentant venir sa fin, il quitta la ville pendant la nuit, à la prière de ses compagnons, et se mit en route avec eux pour l'Espagne.

Ils marchèrent jusqu’au lendemain, et croyaient être déjà à quelques lieues de la ville. Mais, lorsque le jour parut, ils furent bien étonnés de ne se trouver encore qu’aux portes.

A la vue de ce prodige, Vincent se tourna vers ses compagnons : « Rentrons, mes frères, leur dit-il, Dieu veut que je meure ici, et jamais Valence n’aura mes os, parce qu’elle n’a pas voulu suivre les avis que je lui ai donnés ».

Ils rentrèrent donc dans la ville. Aussitôt, l’on courut aux églises pour y sonner les cloches, et le peuple se précipita au-devant du Saint pour lui baiser les mains.

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » criait-on de toutes parts.

Mais la joie fut de courte durée. Vincent tomba malade et, quelques jours après (5 avril 1419), sa belle âme émigrait de ce monde et, prenait son essor vers le ciel.

Commémoration de la mort de Vincent Ferrier en 1919.

Commémoration de la mort de Saint Vincent Ferrier, en 1919

 

Commémoration de la mort de Saint Vincent Ferrier, en 1919

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