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Aumôneries de Saint-Jacques ou de Saint-James |
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Aumôneries de Saint-Jacques ou Saint-James du comté et diocèse de Nantes.
Il est superflu d’insérer ici une notice sur le culte dont l’apôtre saint Jacques a été l’objet pendant le cours du moyen-âge dans tous les pays de la chrétienté. On sait que l’église érigée en son honneur en Galice (Espagne) était le rendez-vous universel des pèlerins [Note : Pillage d'un navire chargé de pèlerins à destination de Saint-Jacques de Compostelle. Trésor des Chartes, E., 201]. Il était d’usage de se mettre sous sa protection quand on entreprenait un long voyage, et si l’on faisait un voeu au saint pour obtenir un heureux retour, il était, facile de le renouveler dans les innombrables sanctuaires qui lui étaient dédiés le long des routes et à la porte de toutes les grandes villes.
Les aumôneries de Saint-Jacques, ainsi que tous les hôpitaux destinés aux voyageurs, étaient placées dans la banlieue des villes et ont donné naissance partout à des faubourgs qui gardent encore leur nom. Dans les campagnes, on verra que leur situation est à peu près la même dans tous les lieux, c’est-à-dire à proximité des ponts et des gués. La légende de saint Christophe qui voulut gagner le ciel en passant les voyageurs sur ses épaules témoigne que ce mode d’assistance était hautement apprécié. Les hospitaliers de Saint-Jacques du Haut6Pas ou de Luques s’étaient constitués en corporation, comme les frères pontifes, pour établir des bacs de transport, aider les voyageurs au passage des rivières, affranchir les pauvres des exactions de péage, et loger ceux qui avaient besoin d’être secourus. Leur premier établissement se fit sur la rivière de l'Arno, au diocèse de Luques (Italie), en un endroit dangereux nommé le Haut-Pas. C’est de là qu’est venue l’habitude de les nommer les hospitaliers de Saint-Jacques du Haut-Pas (Histoire des ordres religieux et militaires, du P. Helyot, t. II, p. 280 et suivantes).
La commanderie ouverte par eux à Paris en 1286 étendit-elle ses rameaux jusqu’en Bretagne ? Je n’ai pu le savoir. Ogée, dans son Dictionnaire de Bretagne, cite une enquête de l’année 1206 dans laquelle le prieuré de Saint-Jacques de Pirmil, au bout des ponts de Nantes, est mentionné comme une dépendance de l’abbaye de Vertou (Dictionnaire de Bretagne, article sur Saint-Sébastien). L’abbé Travers, malgré ses recherches dans les titres, n’a rien pu découvrir sur son origine ; il pensait seulement que cette église avait été paroissiale, parce qu’on y voyait de son temps deux cimetières et des fonts baptismaux (Histoire de la ville et du comté de Nantes, II, 153). Je ne nie pas que les moines de Pirmil aient exercé les fonctions curiales, mais je crois qu’ils ont été appelés dans le principe pour assister les nombreux voyageurs qui, en tout temps, affluaient sur la rive gauche de la Loire.
Les ponts de Nantes ont été jusqu’à notre époque le passage le plus commode et le plus sûr pour se rendre de Vendée en Bretagne. Plusieurs routes venaient aboutir à chacune de leurs extrémités ; il n’est donc pas admissible que Pirmil ait été dépourvu d’une aumônerie. Cet endroit présente de si grands avantages et sa salubrité est telle, qu’on l’a choisi de nos jours, en 1836, pour y fonder un hôpital général.
L’île de Bouin, dont les sels étaient recherchés par les navires de toutes les nations, avait une aumônerie dite de Saint-Jacques des Burelles, annexée à l’abbaye de Blanche-Couronne. Son chapelain jouissait d’une rente de 36 sous, de plus du revenu de 3 journaux de pré et de 260 aires de marais (Archives départementales, G. Bénéfices).
Le bénéfice de Saint-Jacques de Boussay, qu’il faut sans doute placer près du passage de la Sèvre, se composait d’une maison avec jardin, d’un pré d’une rente de 5 livres, et de 5 setiers de seigle.
Je ne vois pas de cours d’eau près de Saint-James d'Erbrée, mais les quatre grands chemins qui se croisaient là sont très-reconnaissables, malgré les modifications de la voirie dans cette commune. La chapelle fut interdite en 1677 [Note : Livre des visites de 1677, climat de Châteaubriant. (Archives du chapitre). Dans le dénombrement, on cite le clos des Murailles et le cloteau de la Bonne-Vierge, près le grand chemin. (Archives départementales, Q. Estimations)]. Le délégué de l’évêché relate dans son procès-verbal que le temporel de ce bénéfice avait été vendu par des particuliers.
Fégréac possédait, en 1456, un pont à péage sur la Vilaine, qui lui attirait beaucoup de passants, et à côté une chapelle Saint-Jacques, avec cimetière, ruinée depuis plusieurs siècles (Archive départementales, E, 1240. — Romains et Venètes, de M. Nicolazo de Barmont. Br. in-8. Nantes, 1872). Les Trinitaires de Rieux en étaient les chapelains. La voie romaine qui aboutit là, les monnaies antiques et l’oppidum de Braud, les débris de construction accumulés sur la hutte Saint-Jacques, prouvent que ce passage remonte aux conquêtes de Jules-César.
Bien que saint Jacques de Fresnay soit à l’église paroissiale, il y a tout lieu de croire que sa première place fut au village de l'Aumônerie, près de la route de Machecoul au Port-Saint-Père [Note : Le prieuré de Saint–Jacques de Fresnay est cité dans le Pouillé du diocèse].
Le pâtureau Saint-Jacques ou Dom Jacques, « borné par le chemin qui va du village de la Fontaine au bourg de Lavau », ne peut être qu’une dépendance du bénéfice de l’aumônerie indiqué dans la même paroisse en 1790 et estimé en revenu 407 livres (Archives départementales, Q. Estimations).
Le prieuré de Saint-Jacques de Prigny, compris aujourd’hui dans la commune des Moûtiers, se trouvait à l’entrée du petit port de cette châtellenie des sires de Retz, sur le sommet opposé au coteau qui portait le donjon. Il relevait de l’abbaye d'Angers. Tout a disparu, sauf la fontaine vénérée.
Saint-Jacques de Pannecé n’est plus connu que par le moulin à vent qui tourne sur la hauteur où s’élevait jadis la chapelle, cependant les anciens se souviennent que de nombreux pèlerins allaient visiter ce lieu. La fontaine a été détruite par une carrière et le bois a fait place à des champs cultivés. Cet établissement pouvait être une maladrie aussi bien qu’une aumônerie. Le bourg était à la Bourdinière au XIIIème siècle.
Les. titres signalent une aumônerie en Quilly avec des biens au village du Pont, sans indiquer le patron (Estimations. - Archives départementales, Q. Son revenu est porté à 30 livres en 1790).
D’après une déclaration faite à l’assemblée du clergé en 1726, la chapelle Saint-Jacques du Bourg-Chevreuil en Riaillé, abandonnée pendant 19 ans par ses patrons, avait été dépouillée de ses archives et d’une partie de son temporel, de sorte qu’elle avait plus de charges que de revenus. Le bail passé par le titulaire comprenait, en 1726, la maison de la chapellenie au Bourg-Chevreuil avec un jardin, deux pièces de terre aux Lionnières et un pré, le tout affermé 36 livres (Déclarations du Clergé. - Archives départementales, G). En dehors il restait au bailleur un journal de pré et un journal de terre valant 15 livres de rente. Les anciens lui avaient rapporté que la métairie voisine dépendait du même bénéfice, mais le défaut de titres l’empêchait de s’en assurer.
A Saint-Colombin, le village de Pont-James bâti sur les deux rives de la Logne, a pris son nom de l’aumônerie Saint-Jacques fondée près du pont, au lieu marqué par le moulin de la chapelle. Il est à présumer qu’elle dépendait de Geneston, puisque les moines de cette abbaye percevaient au Pont-James un droit de coutume sur toutes les marchandises [Note : Estimations. - Archives départementales, Q. Terrier de la sénéchaussée de Nantes. Aveu de l’abbé]. Le pré du Paradis dont jouissait le curé, en 1790 était le cimetière de l’hôpital.
Au village de Breca, en Saint-Lyphard, il y avait autrefois une chapelle dédiée à saint Jacques et à saint Philippe, près de laquelle se tenait une assemblée considérable le 1er mai et le 25 juin de chaque année. Les chanoines de Guérande en avaient la collation (Terrier de la sénéchaussée de Guérande, vol. X, f° 2407).
Saint-Jacques de Sucé, nommé Saint-Jacques de Bref-Chalan dans les anciens actes, appartenait au XIIIème siècle aux moines de Saint-Gildas (Histoire de Bretagne, D. Morice, I, 953). L’évêque en devint propriétaire par échange. Sa chapelle, convertie en cellier, se voit à la limite de Sucé et de Saint-Mars-du-Désert sur le grand chemin de Châteaubriant.
Au Nord du bourg des Touches, il y a une ancienne chapelle de Saint-Jacques, sur le bord du grand chemin de Joué [Note : Aveu de 1683, série B. — Déclarations de bénéfices de 1554, f° 211. — Livre des mandements royaux de 1638. On y lit une franchise d’hôtellerie]. Une aumônerie n’était pas superflue dans cette contrée, puisque la première hôtellerie des Touches est de 1638.
La chapelle de Saint-Jacques bâtie au village de la Grée-Saint-Jacques de Vritz, a été démolie en 1834. Elle était près de deux ruisseaux et d’un pont qui forment la limite de la Bretagne à l'Est, sur la route de Candé. « La foire qui se tient à Saint-Jacques, dit le maire en 1849, est la conséquence du voyage que beaucoup de personnes faisaient à la chapelle ». Les seigneurs de Challain (Anjou) l’avaient dotée d’un canton de dîmes valant 45 livres de rente. Le prieur de Vritz, qui en était le chapelain ordinaire, jouissait d’une maison affermée 12 livres et se plaignait, en 1755, que ses prédécesseurs avaient laissé périmer plusieurs rentes assises sur les terres voisines de Saint-Jacques [Note : Brevet de 1755. (Archives départementales, G). — Liasses des foires, série M. (Ibid.)] (L. Maître).
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