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CHELUN |
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La commune de Chelun ( Kelon) fait partie du canton de La Guerche-de-Bretagne. Chelun dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CHELUN
Chelun vient du latin "calumnium" (litige).
Située sur la frontière de la Bretagne, cette paroisse de Chelun a dû être jadis un objet de litige ; car dans la latinité du moyen-âge calumnia c'est une querelle, calumnium c'est l'objet d'un litige, et locus calumniacus c'est précisément un lieu litigieux (Semaine Religieuses de Rennes, III, 759). Mais nous n'avons pas de détails sur les contestations qui firent donner à la paroisse de Chelun le nom qu'elle porte encore. Il est pour la première fois question de cette paroisse vers la fin du XIème siècle. A cette époque, un certain chevalier nommé Auvé, « miles nomine Alveus », donna à l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers l'église de Chelun, un emplacement voisin de cette église pour y bâtir une maison, un champ que quatre boeufs pouvaient labourer en un jour et une prairie (« Ecclesiam que vocatur Calumpniacus et juxta ecclesiam, terram ad domum faciendum et terram ad quatuor boves et quoddam pratum » - Archives départementales de Maine-et-Loire). Ce don fut fait entre les mains de Girard, abbé de Saint-Aubin, et confirmé, en présence du B. Robert d'Arbrissel, par Sylvestre de la Guerche, évêque de Rennes, à la condition que ce prélat serait après sa mort inscrit au Nécrologe des religieux de Saint-Aubin d'Angers (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, XLV, 468). Cette charte n'est pas datée ; mais comme l'abbé Girard gouverna de 1082 à 1106, et l'évêque Sylvestre de 1076 à 1093, c'est évidemment entre 1082 et 1093 que Chelun fut donné à Saint-Aubin. Cette donation fut encore confirmée par Marbode, successeur de Sylvestre sur le siège de Rennes, et par les deux archidiacres de cet évêque. Il ne semble pas que les Bénédictins de Saint-Aubin aient profité de la générosité d'Auvé pour fonder un prieuré à Chelun ; nous ne les voyons point s'établir dans cette paroisse, leur nom y fut bientôt oublié, et jusqu'à la Révolution l'ordinaire en nomma le recteur (Pouillé de Rennes).
Le 17 avril 1712, sur la proposition du sieur Rouxel, recteur de la paroisse, le général « pour empêcher les procès qui causent la ruine de plusieurs familles, la haine entre les personnes de même sang, une multitude innombrable de péchés et de scandales publics dans les paroisses voisines » décide d'imposer « une amende de soixante livres à ceux qui voudront entamer un procès ou s'y défendre sans avoir, au préalable, pris l'avis de deux prud'hommes nommés à cet effet ou qui le feront malgré leurs avis. Cette amende sera versée à l'église, pour les pauvres de la paroisse. Celui qui sera condamné payera outre l'amende et les frais une nouvelle amende de soixante livres pour le même objet ». En 1742, en février et en décembre, « d'après l'ordonnance du roy, le général désigne 6 notables pour « faire la liste des jeunes gens propres à entrer dans la milice ». Semblable délibération à la date du 25 août 1743. Une délibération du 18 mai 1748 nous montre qu'à cette époque on cherchait déjà à se prémunir contre la propagation des maladies contagieuses. Cette délibération nous dit qu'une « maladie contagieuse régnant en Anjou le général désigne des jeunes gens pour garder et empêcher les bestiaux venant d'Anjou d'entrer en Bretaigne aux passages de fontaine Jean-Jean, du Lié et du Pazin ». Des délibérations de 1748-1750 nous apprennent que le tirage au sort existait pour les jeunes gens de vingt et un ans et au-dessus. Sans doute pour le recrutement de la milice (Mr. Louvel).
Du dépouillement de ces registres et de ceux de l'état civil il résulte que les seigneurs du Bois du Liet (Boisdulier) étaient seigneurs fondateurs de l'église de Chelun, tout au moins depuis la ruine partielle de la maison de la Motte. Il résulte encore de ces registres que la misère était grande au pays de Chelun. En 1766 et 1767, le gouvernement décide de venir en aide aux pauvres de la paroisse de Chelun et leur alloue des sommes relativement importantes, mais « cependant insuffisantes pour soulager efficacement le nombre considérable des miséreux » [Note : En 1782-1783. une épidémie de fièvre putride désola la région de La Guerche (Arch. d'Ille-et-Vilaine. C 1340)]. Cette situation sera longtemps avant de s'améliorer et nous verrons souvent après la Révolution le maire de la localité se plaindre de la misère qui règne dans la commune.
En 1790, le recteur, alors M. Bodin, déclara que sa cure lui rapportait 668 livres de revenu net (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). La paroisse de Chelun dépendait jadis de l'ancien évêché de Rennes. En adressant le tableau de recensement de la population en 1831. M. Havard, maire, y joint la note suivante : « En 1790 il existait à Chelun plusieurs familles aisées dont les héritages ont été divisés et subdivisés en parcelles trop faibles pour élever une famille, de sorte que les descendants de plusieurs familles sont réduits à la condition de domestiques ou de mendiants ».
D'après la tradition, des combats sanglants ont eu lieu sur le territoire de Chelun en 1795-1796 (l'un au village de Lambaudière et l'autre au village de Lys).
La seigneurie du Boisduliers, qualifiée de châtellenie aux derniers siècles, avait une haute justice exercée à Chelun. Au grand fief du Boisduliers était alors uni le fief seigneurial de Chelun. Aussi le seigneur du Boisduliers était-il regardé comme fondateur et prééminencier de l'église de Chelun, autour de laquelle on voyait encore peinte naguère sa litre seigneuriale.
On rencontre les appellations suivantes : ecclesia de Calumpniaco (au XIème siècle), Chalunum (en 1506), Chalun (au XVIème siècle).
Voir aussi "Chelun à l'époque de la Révolution"
Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Chelun : Marin Levesque, natif de Chelun (en 1648), Guillaume Audouard (en 1658), G. Jaril (en 1663), Jean Douard (en 1669), Jacques Pillegrain (vers 1672 et jusqu'en 1678, inhumé dans l'église, au pied du maître-autel, du côté de l'évangile), René Lambierge (1678-1686, inhumé dans l'église), Pierre Rouxel (1687-1713, inhumé dans l'église), Rolland Masson (1714-1717, inhumé dans le choeur de l'église), Guillaume-Marie Le Coq (1717-1735), Yves Cabon (1735-1743, inhumé dans le choeur, du côté de l'évangile), Julien Levesque (1743-1760), Jean-Baptiste Minois de Vallière (1760-1770), Vincent-François Bodin (1771-1789), René-Golven Duclos (1803-1821), Jean Gernigon (1821-1834), Jean Jégu (1834-1850), Jean-Baptiste Guillard (1850-1859), Basile Deshayes (1859-1879), Jean-Baptiste Ménard (à partir de 1879), ....
Voir " Le cahier de doléances de Chelun en 1789 ".
PATRIMOINE de CHELUN
l'église Saint-Pierre (1891-1893-1906). Dédiée à saint Pierre (29 juin), l'église primitive de Chelun remonte au temps de la donation faite aux moines de Saint-Aubin d'Angers, et peut-être fut-elle reconstruite par eux à la fin du XIème siècle. C'était simplement une nef terminée par une abside. La façade occidentale, accostée à chaque angle de deux contreforts larges et de faible saillie, présentait une porte en plein cintre, à double archivolte en retrait reçue par de simples tailloirs, dont le caractère roman était incontestable. Le mur septentrional de la nef avait encore ses longues, hautes et étroites fenêtres en meurtrières. Enfin, l'abside, de forme semi-circulaire, était intérieurement précédée d'un arc triomphal et ajourée d'une petite fenêtre romane ; extérieurement, elle était soutenue de contreforts plats semblables à ceux de la façade. A cet intéressant édifice de style roman on avait ajouté deux chapelles ou bras de croix à une époque relativement moderne. Celle du Nord, de style ogival, datait de la fin du XVIème siècle et pourrait bien avoir été primitivement la chapelle seigneuriale des seigneurs du Boisdulier ; celle du Midi semblait encore moins ancienne. Mais dans cette chapelle méridionale se trouvaient deux petits panneaux de verre peint, composés chacun d'un médaillon circulaire encadré dans d'élégantes arabesques d'un jaune vif avec une tête humaine à chaque angle. « L'un des médaillons représente la figure en pied de saint André, peinte à plusieurs couleurs, d'un bon style, mais d'un dessin un peu lâche. Dans l'autre, c'est Daniel jugeant les affreux vieillards qui avaient fait condamner la chaste Suzanne. L'enfant prophète siège sur le tribunal. Lié de cordes, poussé, traîné par deux gardes, se présente devant lui l'un des fourbes, qu'une foule émue et curieuse perce de ses regards. Tous les costumes sont du plus pur XVIème siècle, toutes les figures sont dessinées avec soin et très-bien traitées ; le sujet entier est peint en grisaille, sauf le coussin du siège de Daniel et les toques de quelques assistants, qui sont d'un beau jaune. Dans la bordure du médaillon est écrit en capitales romaines ce distique : A DANIEL DIST VNG TESMOIGN - SOVBZ LAVBESPIN LA PRINS AV POIGN. Ces deux vers expliquent la scène et rappellent l'ingénieux expédient au moyen duquel Daniel sut découvrir l'atroce perfidie des deux brigands. Ce second médaillon semblerait un peu plus ancien que l'autre, qui doit pourtant remonter lui-même à la fin du XVIème siècle, ou tout au moins au commencement du suivant » (M. de la Borderie, Semaine Religieuse de Rennes, III, 762). Signalons aussi, sous le chapitreau de l'Ouest, un élégant bénitier de pierre formant une coupe à douze lobes soutenue par une colonnette. Tout autour de l'ancienne église de Chelun régnaient encore les vestiges de l'ancienne litre seigneuriale. La seigneurie de Chelun, attachée à l'origine vraisemblablement au manoir de la Motte, fut, après la ruine de celui-ci, unie à celle du Boisdulier ; on sait que ce dernier manoir passa successivement entre les mains des maisons d'Espinay, du Boisadam, Le Roux et Gardin. Il est fait mention en 1686 d'une confrérie érigée en l'église de Chelun pour le repos des trépassés, et un peu plus tard de la confrérie du Rosaire, ayant environ 80 livres de rente (Pouillé de Rennes). La première pierre de l'église actuelle, construite par Monsieur l’Abbé Ménard, recteur de la paroisse de Chelun, fut bénite le mardi 8 mars 1892 par Mr l’Abbé J. M. Michel, vicaire général par délégation de son éminence le cardinal Place, archevêque de Rennes, Dol et St Malo. La bénédiction de la nouvelle église eut lieu le 17 août 1893 par le vicaire capitulaire Durussel. Le clocher de l'église actuelle date de 1906 et il est l'oeuvre de l'architecte Arthur Régnault. Le bénitier date du XVIème siècle. Le retable du maître-autel date du XVIIème siècle : la peinture centrale représentant la "Résurrection" est surmontée d'une statue de saint Pierre. Le retable du croisillon nord (1728-1729) et celui du croisillon sud (1733-1735) sont l'œuvre de l'architecte Guy Lorier, du sculpteur Jean Guérin et du statuaire Morillon. L’ancienne église datait du XIème siècle. On y avait ajouté au XVI-XVIIème siècle des chapelles au nord et au sud ;
Note : On trouve dans ces registres les comptes de la fabrique, les nominations annuelles des trésoriers avec leurs comptes de gestion ; les comptes des égailleurs et des receveurs des capitations et vingtièmes ; les baux d'affermages des dîmes et pourpris de Chelun dont le tiers seulement revenait à la fabrique et formait son revenu. En 1789, M. Bodin, recteur, avoue que sa charge lui procure un revenu net de 668 livres. Les deux autres tiers des dîmes et du pourpris appartenaient à la collégiale de Champeaux dont les chanoines avaient été pourvus de ce bénéfice par un sire de l'Espinay, l'un des premiers seigneurs de la maison du Boisdulier. La fabrique contribuait pour un tiers au paiement de la portion congrue du recteur et de son curé (vicaire), ainsi qu'à l'entretien du choeur et du chanceau de l'église, les chanoines de Champeaux devant supporter la charge des deux autres tiers. Mais, si les chanoines prenaient volontiers leur part des dîmes. Ils ne s'acquittaient pas toujours facilement des charges qui leur étaient imposées. A maintes reprises le général dut leur intenter des procès pour obtenir qu'ils contribuassent à des réparations urgentes, soit à l'intérieur « pour le maître autel en bois dont le tabernacle ne pouvait plus se fermer », soit à l'extérieur « les murs menaçaient ruine chacun à leur tour ». Il ne faut pas être surpris si au moment de la Révolution l'église est signalée comme étant en très mauvais état. Il arrivait aussi souvent que le général eût de sérieuses difficultés avec certains habitants de la paroisse. L'un de ces litiges fut particulièrement coûteux, car, de part et d'autre, on épuisa à peu près toutes les juridictions : Le pont de la Terrinière (sur le petit ruisseau qui sort de l'étang de Roche, dans la forêt de La Guerche), très ancien et vermoulu, menaçait ruine et il était très urgent de procéder à sa restauration, des accidents pouvant se produire d'un moment à l'autre. Le général prétendait que ces réparations devaient être faites aux frais des riverains et des usagers ; ceux-ci demandaient que le pont fût restauré aux frais de la communauté. Le procès dura de longues années. Par des réparations provisoires et forcément insuffisantes les usagers firent durer le pont. Il arriva cependant que pour pouvoir passer ils furent obligés de faire établir un nouveau tablier. Le procès n'était pas terminé (Mr. Louvel).
la chapelle Saint-Roch (XVII-XXème siècle), située à la Besnière. Cette chapelle qui est citée dès 1624 a été restaurée au XXème siècle (octobre 1970). Elle fut bénite le même jour que le maître-autel de l’église, le 28 mars 1970 par le cardinal Goujon. Dès 1624, Jean Jamin, prêtre demeurant en ce village, y fonda une messe pour tous les jeudis. Plus tard, cette fondation fut augmentée d'une autre messe dite tous les samedis. En 1708, elle avait 36 livres de rente et le chapelain en était présenté par le recteur de Chelun (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 79). A l’extérieur se trouve une fontaine ;
l'ancienne chapelle Saint-Julien, aujourd'hui disparue et signalée seulement dans le Pouillé ms. de Rennes (1713-1723) ;
l'ancien prieuré Saint-Martin de la Forestrie, aujourd'hui disparu. En 1243, Jean Gicquel, évêque de Rennes, et Geffroy, évêque de Saint-Malo, confirmèrent « la constitution faite par noble personne Geffroy de Pouencé, seigneur de la Guerche, par laquelle il nomme un chanoine de Paimpont pour desservir l'église de Saint-Martin dans sa forêt de la Guerche » (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux).Telle fut l'origine du prieuré de la Forestrie, dont jouissait en 1498 frère Pierre du Plessix, religieux de Paimpont, demeurant en cette abbaye. Ce prieuré était situé dans la forêt de la Guerche, mais en la paroisse de Chelun, à côté du bel étang des Roches. Les chanoines de Paimpont le perdirent au XVIème siècle ; peut-être l'aliénèrent-ils à cette époque pour payer les décimes. L'église Saint-Martin tomba, par suite, bientôt en ruines, et ses revenus furent annexés en 1621 par Charles de Cossé, et en 1635 par François de Cossé, l'un et l'autre seigneurs de la Guerche, au Chapitre de Notre-Dame de la Guerche. Le 15 juin 1638, Pierre Cornulier, évêque de Rennes, approuva cette annexion, et depuis lors la Forestrie resta unie à la collégiale de la Guerche jusqu'au moment de la Révolution (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 8 G, 64, et 1 H, 3, 26). En 1771, les chanoines de la Guerche déclarèrent tenir du seigneur de la Guerche, « à devoir d'obéissance, prières et oraisons, au lieu de la Forestrie, paroisse de Chelun, les héritages cy-après, dépendant de la chapelle ou prieuré du même nom : une maison avec étable et cour, un jardin et le verger du Côteau ». Il n'est point fait mention dans cet aveu de la chapelle de la Forestrie, qui n'existait déjà plus, paraît-il, comme édifice religieux. A la fin du XIXème siècle, la Forestrie ou la Forterie (car on lui donne à Chelun ces deux noms) est une ferme nouvellement reconstruite, fort bien située dans la forêt au bord de l'étang des Roches, à côté d'anciennes forges abandonnées et non loin du château de la Forêt, dont elle dépend. On y voit encore à cette époque une petite maison de demeure qui passe pour être le dernier vestige de la chapelle Saint-Martin ; les murs en paraissent, en effet, très-anciens, quoique fort remaniés, mais ce n'est, en tout cas, qu'un fragment sans intérêt de l'antique église priorale. Toutefois, la tradition locale conserve toujours un vague souvenir des religieux qui fondèrent jadis au fond des bois ce petit monastère (abbé Guillotin de Corson) ;
le calvaire de Bignon et le calvaire de La Croix, oeuvres de Joseph Bellier (XXème siècle) ;
le calvaire de la Motte (XVII-XVIIIème siècle), situé à la sortie du bourg (à l'embranchement du chemin de la Vieille Motte avec la route de La Guerche) ;
l'oratoire Notre-Dame-des-Marches (1963-1993). Le trône a été solennellement inauguré le 28 juillet 1968. Il a été restauré en 1993 ;
A signaler aussi :
l'ancien menhir de la Pierre-Marie, au sud du village de la Baillerie ;
l'ancien manoir de la Motte. Il possédait autrefois une chapelle privative. Propriété de la famille Rohan en 1513 ;
l'ancien prieuré de la Forestrie. Il dépendait de l'Abbaye de Paimpont. Situé non loin de lui se trouvait un manoir qui appartenait en 1513 au duc d'Alençon ;
l'ancien manoir du Boisduliers ou du Bois-du-Liet ou Bois-du-Lié. Le manoir possédait autrefois une chapelle, un colombier et un droit de haute justice. Par acte du 24 mars 1512, Guy, seigneur d'Espinay et du Boisdulier, fonda au manoir de ce dernier nom une chapelle qui fut dédiée à la Sainte Vierge (Notre-Dame-de-Douleur). L'on y voyait au XVIIIème siècle un groupe de statues de grandeur naturelle, dit-on, représentant la descente de croix de Notre-Seigneur. Le 12 novembre 1680, Jean du Boisadam et Bonaventure de Coëtlogon, seigneur et dame du Boisdulier, fondèrent en cette chapelle une messe pour tous les jours de fêtes chômées (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Enfin, en 1729, Pierre Michault, vicaire à Chelun, était en même temps chapelain du Boisdulier (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles l'Espinay (en 1390), de Téhillac, seigneurs du Pordo (au XVIème siècle), le Breton, marquis de Villandry (vers 1609), Boisadam (en 1654 et 1687), Le Roux, sieur de Kerninon (avant 1725), Larlan de Kercado, comtes de Rochefort (avant 1740), Gardin du Boishamon, seigneurs de la Marchée (avant 1782) ;
l'ancien manoir des Prés. Il dépendait de la seigneurie du Boisduliers ;
l'ancienne chapelle de Pazeins, aujourd’hui disparue. Ce sanctuaire, situé sur la limite de l'Anjou, était, dit-on, une fondation des seigneurs du Boisdulier antérieure à la chapelle Notre-Dame-de-Douleur du Boisdulier ;
l'ancien manoir de la Marc. Propriété de la famille Rohan en 1513 ;
l'ancien manoir de la Tercouyère. Propriété de la famille Rohan en 1513 ;
ANCIENNE NOBLESSE de CHELUN
D'après M. de Courcy, le manoir du Boisduliers en la paroisse de Chelun donna son nom à une famille noble existant encore en 1513 et portant pour armes : de sable au chef d'argent denché de gueules, chargé de trois coquilles de même ; mais à cette époque il y avait longtemps déjà que la seigneurie du Boisduliers était sortie d'entre ses mains. Le premier seigneur du Boisduliers que nous connaissions est, en effet, Simon d'Espinay, seigneur dudit lieu, vivant en 1390. Celui-ci épousa Marie de la Frète, dont il eut plusieurs enfants ; le second de ses fils, Guy d'Espinay, reçut en partage la seigneurie du Boisduliers. Ce Guy d'Espinay fut un vaillant chevalier et devint grand écuyer du duc Jean V, qui reconnut publiquement ses services en 1431 ; mais il mourut sans postérité et le Boisduliers passa après sa mort à son neveu Robert II, sire d'Espinay, qui en dota un de ses fils, André d'Espinay. Ce dernier suivit d'abord le parti des armes, puis se fit d'église, dit du Paz, et devint scholastique de la cathédrale de Rennes. A son décès le Boisduliers revint à son neveu Guy, sire d'Espinay, époux d'Isabeau Gouyon, qui laissa cette terre à son fils unique Henri, sire d'Espinay, mari de Catherine d'Estouteville. Ceux-ci eurent, entre autres enfants, deux garçons, Guy, sire d'Espinay, et Jean, seigneur du Boisduliers ; ce fut Guy qui fonda le 24 mars 1512 la chapelle du manoir du Boisduliers. Jean d'Espinay, seigneur du Boisduliers, épousa Radegonde des Déserts, fille du seigneur de Bréquigny ; il mourut le 15 octobre 1537 et fut inhumé en l'église conventuelle des Cordeliers de Rennes. Sa veuve fut tutrice de leurs enfants, Claude et Louise d'Espinay. En 1541, cette dame se fit représenter à une montre par Christophe Thomasse, qui vint « bien monté et armé en estat d'homme d'armes, accompagné d'un coustilleur très bien armé et d'un page garny de lance » et déclara se présenter pour « damoiselle Radegonde des Déserts, tutrice de son fils, Claude d'Espinay, seigneur du Boisduliers » ; il montra aussi, au nom de cette dame, une déclaration de biens nobles montant à 1 500 livres de rente. Claude d'Espinay mourut sans postérité, après 1561, et laissa la seigneurie du Boisduliers à sa soeur, Louise d'Espinay, femme de René de Téhillac, seigneur dudit lieu et du Pordo, Le fils de ceux-ci, Jean de Téhillac, seigneur du Pordo et du Boisduliers, épousa Jacquemine de Bourgneuf de Cucé ; cette dame joua un assez grand rôle pendant la Ligue à Châteaubriant, où le seigneur du Boisduliers avait un hôtel. De ce mariage naquit Gabrielle de Téhillac, dame du Boisduliers, qui, s'unit en 1609 à Balthasard Le Breton, marquis de Villandry. Les enfants de ces derniers durent vendre la terre du Boisduliers, qui appartenait en 1654 à Jean du Boisadam, second fils de Jacques du Boisadam, chevalier des Ordres du roi, et de Marguerite Martin de la Balluère. Jean du Boisadam, seigneur du Boisduliers, épousa : - 1° en 1654 Bonaventure de Coëtlogon, veuve de Louis Le Roux, seigneur de Kerninon ; - 2° à Saint-Etienne de Rennes, le 9 avril 1687, Françoise Godart, fille du seigneur de la Jarsaye. En 1680, de concert avec sa première femme, il fonda une messe en la chapelle Boisduliers. Il paraît que Jean du Boisadam n'eut point de postérité et laissa la seigneurie du Boisduliers à un fils de sa première femme, Jean Le Roux, seigneur de Kerninon ; né le 28 juin 1653,. marié en 1617 à Marie-Charlotte Lesparler, ce dernier décéda le 5 juin 1725 et fut inhumé en l'église de Ploulec'h. Son fils, Joseph Le Roux, qualifié comte de Kerninon et vicomte du Boisduliers, né en 1685, épousa en janvier 1714 Jeanne-Marie Pastour et décéda le 17 février 1715, ne laissant qu'un fils posthume, Jean-Baptiste Le Roux, comte de Kerninon, marié, en 1738 à Gillette de Saint-Pern, fille du seigneur du Lattay. Mais à cette dernière date, la terre du Boisduliers avait encore changé de mains ; elle appartenait à Jean-Vincent de Larlan de Kercado, comte de Rochefort, qui l'afferma, par bail du 26 juillet 1740, au prix de 1 800 livres, plus 100 livres au chapelain (Archives d'Ille-et-Vilaine, E. 125). Le seigneur de Rochefort, époux de Marie-Thérèse de Brancas, ne conserva pas longtemps la seigneurie du Boisduliers ; qu'acheta Jean-Guy. Gardin du Boishamon, seigneur de la Marchée, contrôleur général des domaines et bois du roi en Bretagne. Marié à Sainte-Marie-Louise du Boispéan, ce seigneur du Boisduliers mourut à Paris avant 1782 et fut inhumé en cette ville, dans l'église Saint-André-des-Arts ; sa veuve décéda à Martigné le 27 août 1785, et son corps y fut enterré dans la chapelle Saint-Thomas. Le dernier seigneur du Boisduliers fut Guy-René Gardin, président à la Chambre des Comptes de Bretagne, marié à Fercé, le 20 août 1776, à Elisabeth du Boispéan ; il émigra, et pendant son absence le Boisduliers fut vendu nationalement. Rentré en France, il mourut en 1808. La seigneurie du Boisduliers, qualifiée de châtellenie aux derniers siècles, avait une haute justice exercée à Chelun. Au grand fief du Boisduliers était alors uni le fief seigneurial de Chelun. Aussi le seigneur du Boisduliers était-il regardé comme fondateur et prééminencier de l'église de Chelun, autour de laquelle on voyait encore peinte naguère sa litre seigneuriale. En 1740 comme, en 1750 le domaine proche du Boisduliers se composait : du manoir du Boisduliers avec sa chapelle et son colombier, — de la retenue et des bois, — des métairies de la Marre, de la Tréhallière, des Prés, de la Trécouyère et de l'Epinerie (abbé Guillotin de Corson).
La
montre des gentilshommes de l'évêché de Rennes, de 1541, mentionne à
Challun (Chelun) les nobles suivants :
"
Françoys Martin se présente pour Françoys de Rohan seigneur de Challun. Et
remonstre comme celuy de Rohan estoit gentil homme de la chambre du Roy. Et en
offre informer présentement. De quoy luy a esté décerné acte.
Christofle Thommasse se présente bien monté et armé en estat d'homme d'armes acompaigné d'un coustilleux très bien armé et ung paige garny de lance. Et a déclaré [Note : Deux mots, certainement omis par le rapporteur, sont à ajouter ici : « le faire », (Et a déclaré le faire pour damoyselle...)] pour Damoyselle Ragonde des Désers [Note : Radegonde des Déserts, dame de Camors, de Moréac etc., fille de Louis des Déserts, seigneur desdits lieux, avait épousé Jean d'Espinay, seigneur du Boisduliers (en Chelun) et de la Jartière (en Martigné-Ferchaud), décédé le 15 octobre 1537. De cette union, elle avait eu un fils nommé Claude dont elle fut garde et tutrice. Elle vivait encore le 9 octobre 1547. (Du PAZ, « Histoire généalogique de plusieurs Maisons illustres de Bretagne », p. 297). L'abbé Guillotin de Corson, traitant de la seigneurie du Boisduliers (B.M.S.A.I.V, t. XXIII, 1894, p. 65 à 68), cite cet article du manuscrit de Missirien, mais de manière tout approximative. En particulier, contrairement à ce qu'il rapporte, le nom du jeune fils héritier du Boisduliers n'y est pas mentionné, comme on peut en juger ici] en son nom et tutrixe de son filz seigneur du Boaysduleix qui a aparu sa déclaracion montante en sommaire la somme de quinze cens livres de rente ou environ. Et a ledict Thommasse faict le serment. " (B. de Pleguen, E. Becdelièvre, et G. Sèvegrand).
(à compléter)
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