|
Bienvenue ! |
L'attaque et incendie de Dinan en 1257 |
Retour page d'accueil Retour "Les différents sièges de Dinan" Retour Ville de Dinan
Pierre de Dreux, dit Mauclerc, duc de Bretagne qui régna de 1213 à 1237 voulut entreprendre des réformes d'ordre financier tantôt aux dépens des barons, tantôt aux dépens du clergé. Quand ses projets voulaient atteindre les barons, les évêques ne s'alarmaient point et inversement lorsque les évêques étaient visés, les barons applaudissaient.
Les impôts qui pèsent sur les autres ont toujours tendance à sembler justifiés.
Pierre Mauclerc prétendait notamment abolir des taxes dont bénéficiait le Clergé et en cela le duc avait l'appui des seigneurs bretons et, en général, de la population, ce qui s'explique fort bien.
L'une de ces taxes connue sous le nom de « Tierçage », consistait à donner au curé de la paroisse le tiers de la succession mobilière de chaque défunt. Une autre taxe dite « Past nuptial » équivalait au paiement d'une somme de 40 sols pour chaque mariage célébré. Le duc refusait, en outre, la restitution au Clergé de certaines dîmes accaparées depuis longtemps par les laïques.
Les entreprises de Pierre Mauclerc contre les ecclésiastiques n'avaient pas recu de solution quand son fils lui succéda en 1237. Celui-ci, Jean I le Roux, reprit la querelle, ce qui lui attira une excommunication. Enfin, pour régler cette longue affaire qui opposait ses sujets aux évêques bretons et obtenir la levée d'une excommunication durant depuis sept ans, Jean le Roux se rendit à Rome. Il obtint son pardon moyennant d'importantes concessions aux ecclésiatiques du duché.
Il s'était, par exemple, engagé à rétablir les taxes du « Tierçage » et du « Past nuptial ». La conséquence fut un soulèvement des barons. Cette guerre civile se traduisit par des ravages dont Dinan eut souffrir.
D. Morice nous dit « Quelque fierté que le duc eut fait paroitre jusqu'alors à l'égard du Clergé il fut cependant obligé d'aller à Rome pour se faire absoudre de l'excommunication sous laquelle il étoit depuis plusieurs années. Ce fut l'an 1256 qu'il prit cette résolution.
Le duc se soumit pour obtenir son pardon à de nombreuses obligations qui ne furent pas du goût de ses barons avec lesquels il se brouilla. Ils se soulevèrent contre lui et prirent les armes pour soutenir leurs prétentions. L'Histoire ne marque point ce qui se passa dans cette guerre ; elle nous apprend seulement que la ville de Dinan fut bruslée pendant le cours de ces divisions » [Note : « MCCLVII. Discordia. fuit inter Comitem Britanniae et Barones et villa Dinanni exusta fuit ex ea .. » (D. Morice, « Preuves » t. I, col. 6)].
La ville était alors pour moitié propriété ducale. Nous ne possédons que cette note laconique de D. Morice et une autre semblable de Pierre Le Baud sur ce raid qui aboutit à un saccage de Dinan.
La ville n'avait en ce temps que des fortifications très rudimentaires. Il n'y eut probablement aucun combat ou une faible résistance. Le terme : ville brûlée, est probablement, d'autre part, un peu exagéré.
Si nous connaisons bien les causes de la guerre nous savons peu de choses sur son déroulement comme le remarque D. Morice.
(M. E. Monier).
© Copyright - Tous droits réservés.