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DINARD

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La commune de Dinard (pucenoire.gif (96 octets) Dinarzh) est chef lieu de canton. Dinard dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d' Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de DINARD

Dinard vient du gaulois "dunum" (village fortifié) et de "art" (élevé).

La paroisse de Saint-Enogat, dédiée à saint Enogat, évêque d'Aleth vers le début du VIIème siècle, était jusqu'en 1858 le centre de la commune actuelle de Dinard. Saint-Enogat est un démembrement de la paroisse primitive de Pleurtuit et dépendait jadis de l'ancien évêché de Saint-Malo. Les Acta Sanctorum (Bollandistes) prétendent que "Saint Enogat était le cinquième successeur de saint Malo : il fut sacré au commencement de l'année 628, sous le règne d'Hoël III et le pontificat d'Honorius Ier, il mourut le 13 janvier 631. Il existe, près de Dinan, une paroisse qui porte son nom" et l'article qui lui est consacré se termine par cette phrase "Nihil de eo aliud comperimus" (Nous ne savons rien de plus à son sujet). La paroisse de Saint-Enogat, dit l'abbé Guillotin de Corson, "est l'une l'une des plus anciennes du diocèse de Saint-Malo, et elle devait exister déjà lorsque ce diocèse portait encore le nom d'Aleth (saint Jean de la Grille transféra le siège épiscopal d'Aleth à Saint-Malo en 1141) ....". Dans un aveu de Gervais de Goin, prieur commendataire de l'abbaye de Léhon, et daté de 1557, on trouve mentionné : « ...... Item en la parroisse de Sainct Enogat y a ung aultre fief et bailliaige appellé le bailliaige de Dynart ouquel sont hommes et teneurs de fief Jehan Thomas, Mathurin Rouault, Yves Clemens et plusieurs aultres et vault ledit bailliaige par chacun an, par deniers et par froment d'espèce, huict boisseaulx, et par poulles deux poulles et ung coq et par oeufs, trente oeufs.... ».

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Le territoire paroissial de Saint-Enogat, proprement dit, "était assez important et comprenait celui des deux paroisses actuelles, outre l'église paroissiale dédiée à saint Enogat, il renfermait la chapelle frairienne de saint Alexandre, la chapelle priorale de Dinard et plusieurs chapelles domestiques comme celles des manoirs de la Vicomté et de la Ville-ès-Mesniers" (Guillotin de Corson). Dinard a pris la place de l'ancienne paroisse de Saint-Enogat et n'était avant la Révolution qu'un simple village de pêcheurs dépendant du bourg de Saint-Enogat. Le village de Saint-Alexandre date d'avant le XVIème siècle. On y trouvait autrefois une chapelle, dédiée à saint Alexandre, détruite plus reconstruite en 1738.

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Avant 1789, la paroisse de Saint-Enogat était chef-lieu du doyenné de Poudouvre (du Breton Poudour = pagus aquarum, pays des eaux). Ce doyenné comprenait jadis tout "le pays renfermé entre la Rance et l'Arguenon, borné au Nord par la mer et au Sud par la forêt centrale de Bretagne Brécilen", c'est-à-dire 24 paroisses et trois trèves (Saint-Enogat chef-lieu du doyenné, Bourseul, Corseul et l'Abbaye, sa trève, Créhen, Lancieux, Langrolay, Plélan-le-Petit et Saint-Michel sa trève, Pleslin, Le Plessix-Balisson, Pleurtuit, Plorec et Le Lescouët sa trève, Ploubalay, Plouer, Quévert, Saint-Briac, Saint-Lunaire, Saint-Malo-de-Dinan, Saint-Mandé, Taden, Trégon, Trélivan, Trémereuc, Trigavou et Vildé-Guingalan). Poudouvre était non seulement un territoire ecclésiastique érigé en doyenné, mais aussi une circonscription féodale ou un fief portant le titre de Vicomté. Ce fief remontait au XIème siècle et s'est fondue au milieu du XIIIème siècle dans le comté de Penthièvre. Il semble que la Vicomté de Poudouvre ait été démembrée au XIIIème siècle. Il en sortit entre autres seigneuries, celles de la Bellière, du Plessix-Ballison et de Saint-Enogat. Cette dernière, formée de quelques paroisses dont Saint-Enogat, Corseul et Pleurtuit, est incorporée très vite dans la châtellenie de Plancoët, dont le château se trouvait sur le bord de l'Arguenon. Plancoët appartient au XIIIème siècle à Marguerite de Dinan qui épouse d'abord Guy, sir de l'Argentaye, puis veuve elle se remarie vers 1232 à Juhel de Montfort dont elle a deux fils, Geoffroy et Olivier de Montfort qui sont les fondateurs du prieuré de Dinard en Saint-Enogat.

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Le Pouillé de Rennes dit que Dinart (aujourd'hui Dinard) en Saint-Enogat est l'ancienne paroisse de Saint-Enogat, dont le chef-lieu a été transféré en 1858 de Saint-Enogat à Dinart, et de laquelle a été distrait en 1867 le territoire d'une nouvelle paroisse appelée simplement Saint-Enogat. Dinart, naguère petit village de la vieille paroisse de Saint-Enogat, est lui-même fort ancien. Le Roman d'Aquin, écrit au XIIème siècle, parle du château de Dinart placé à l'extrémité d'un promontoire et presque entouré par la mer : En Dinart est ô riche garnison, Fors d'une part assauldre n'y pot l'on (ne peut-on), Quar mer y enclot par tretout environ. Ce texte prouve seulement que dès cette époque reculée Dinart avait une importance relative, car l'existence d'une forteresse proprement dite en ce lieu n'est pas absolument certaine ; cependant, il ne faut pas oublier qu'en 1678 la châtellenie de Saint-Enogat renfermait encore « un emplacement de château, chef-lieu de ladite seigneurie, joignant par endroit la rivière de Rance ». Cette position ne semble-t-elle pas rappeler le château-fort de Dinart du romancier du XIIème siècle? Mais à la même époque le nom de Dinart nous apparaît dans deux chartes. Dans l'une le Chapitre de Saint-Malo, dans l'autre Pierre Giraud, évêque de cette ville (1184-1218), nous font connaître la donation suivante, qu'ils approuvent l'un et l'autre : Raoul de Moscon, chevalier d'Olivier de Tinténiac, ayant reçu de ce seigneur sa dîme de Dinart, « suam decimam de Dinart », rapportant. une mine de froment, la donna en aumône perpétuelle aux moines de l'abbaye de la Vieuville, vers l'an 1180, du consentement d'Olivier de Tinténiac et de Stéphanie, sa soeur (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 817). En 1682, l'abbé de la Vieuville levait encore un trait de dîme à Dinart. Nous avons précédemment parlé du passage de la Rance à Dinart, du port d'aumône qui s'y trouvait établi et de l'Hôpital-Béchet, remplacé en 1324 par le prieuré de Dinart. Mentionnons encore que le seigneur de Saint-Enogat avait à Dinart un droit de trépas ou de transit, et que tous les bateliers qui faisaient le service entre Saint-Malo et Dinart lui devaient chacun 60 sols par an. Quant à l'ancienne paroisse de Saint-Enogat, nous n'avons pas de documents sur son origine, mais elle devait remonter à une époque reculée. Dans les derniers siècles, le doyenné de Poudouvre était annexé à la cure de Saint-Enogat. Voici quel était l'état de cette paroisse au XVIIIème siècle, d'après le Pouillé ms. de Saint-Malo : Revenu de la cure : 1.000 livres ; — présentateur : l'ordinaire ; — seigneur : M. Ladvocat de la Crochais, à cause de sa châtellenie de Saint-Enogat ; — décimateurs : le recteur pour un tiers dans la moitié de la paroisse ; le reste des dîmes est partagé entre neuf ou dix personnes ; — église : belle et en bon état ; — fabrique : environ 40 livres de revenu fixe, toutes charges déduites ; — presbytère : pas mal, mais éloigné de l'église, étant situé au village de Saint-Alexandre ; — confréries du Saint-Sacrement et du Rosaire, sans aucun revenu fixe ; — fondations : un assez bon nombre ; elles sont en règle. De nos jours, Saint-Enogat fut érigé en cure de deuxième classe, le 14 avril 1853 ; peu de temps après, le curé, M. Le Graverend, voyant une jolie ville naître à Dinart au bord de ses admirables plages, y transféra le chef-lieu de sa paroisse et abandonna en 1858 le bourg de Saint-Enogat. L'ancienne église de Saint-Enogat fut alors abandonnée et vendue. Plus tard, les habitants de ce bourg demandèrent l'érection d'une chapelle vicariale au milieu d'eux, ce qu'ils ne purent obtenir ; ils sollicitèrent alors leur séparation de Dinart et l'érection d'une nouvelle paroisse, et réussirent cette fois selon leurs désirs. Un décret impérial, daté du 19 juin 1867, érigea en effet Saint-Enogat en succursale distincte de Dinart, et une ordonnance épiscopale, en date du 27 du même mois, créa la nouvelle paroisse (Pouillé de Rennes).

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Le premier château de Dinard cité dans le Roman d'Aquin (manuscrit qui provient du couvent des Récollets de Cèzembre, et qui est conservé à la Bibliothèque Nationale, fonds Français 2233) au XIIème siècle, semble avoir été édifié au lieu-dit le Moulinet : on voyait encore au XVIIème siècle son emplacement et un colombier. C'est aussi là qu'est construit à la fin du XVIIème siècle ou au commencement du XVIIIème siècle un fort plus moderne, abandonné et détruit par la suite. Ce château était, semble-t-il, le chef-lieu de la châtellenie de Saint-Enogat qui avait un droit de haute justice sur un certain nombre de fiefs et relevait directement du Roi "en sa cours de Rennes". Les seigneurs de Saint-Enogat avaient droits de "bouteillage, coustumes et trépas au port de Dinard".

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Vers 1180, Raoul de Moston, chevalier d'Olivier de Tinténiac reçoit de ce seigneur, sa dîme de Dinard "suam diciman de Dinard", et il la donne en aumône perpétuelle aux Cisterciens de l'Abbaye de la Vieuville, près de Dol, qui lèvent encore ce trait de dîme à Dinard en 1682. La seigneurie de Dinard passe par alliance vers 1232 de la famille de Dinan à la famille de Montfort, puis à la famille du Guesclin seigneur du Plessis-Bertrand, en 1346 (suite au mariage de Jeanne de Montfort avec Pierre du Guesclin), à la famille de Tournemine seigneurs de la Hunaudaye, vers 1389 (suite au mariage de Typhaine du Guesclin avec Pierre de Tournemine) qui vend en 1417 au duc Jean V "ville, chastel et mottes de Plancoët, de Saint-Enogat et de la Motte-aux-Montfortins (en Pleurtuit, motte féodale des sires de Montfort-Plancoët) ô leurs fonds, appartenances et dépendances". Ce dernier la cède le 24 octobre 1420 à Robert de Dinan baron de Châteaubriant. Sa nièce et héritière Françoise de Dinan, d'abord fiancée à Gilles de Bretagne et qui avait épousé Guy XIV, comte de Laval, donne ses terres à son fils François de Laval, sire de Montafilan. Marié à Françoise de Tournemine, il meurt en 1524 sans laisser d'enfants. La Châtellenie de Saint-Enogat est ensuite distraite de Plancoët et elle même divisée : le grand baillage noble de Saint-Enogat, sa cour de justice, ses douze fiefs sont vendus à la famille du Breil de Plumaugat et finit par être uni à la Châtellenie de Pontual en Saint-Lunaire. La Châtellenie de Saint-Enogat proprement dite, va demeurer indépendante de Pontual. Au début du XVIIème siècle, elle appartient à Jean d'Avaugour (époux de Marguerite d'Illiers), seigneur du Bois de la Motte et du Guildo. François Ladvocat, seigneur de la Crochaye et Françoise du Breil, son épouse, achètent la terre seigneuriale de Saint-Enogat le 2 juin 1634 et la famille va la posséder jusqu'en 1789 (date de la Révolution). François Ladvocat, fils des précédents épouse Peronnelle du Dresnay. De leur union va naître Jean Ladvocat, époux de Claudine du Breil, qui rend aveu au roi en 1678 pour la châtellenie de Saint-Enogat et meurt le 18 décembre 1714. René, son fils qui porte les titres de Vicomte de Dinan et de Chevalier de Saint-Lazare, rend aveu pour Saint-Enogat en 1715 et en 1729. Il décède à la Crochaye le 16 mai 1743 en laissant deux fils dont Jean (époux de Marie Durand), qui rend aveu pour Saint-Enogat en 1744 et décède sans postérité, et François Xavier (époux de Marie Rose Chrestien de Tréveneuc), qui rend aveu de Saint-Enogat en 1757. Claude Ladvocat, fils de ce dernier et époux d'Elisabeth Roussel, est le dernier seigneur de Saint-Enogat.

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Suite au changement du centre paroissial (du bourg de Saint-Enogat vers Dinard), la paroisse continue à s'appeler Saint-Enogat jusqu'en 1867, malgré les actes officiels, qui pour désigner la nouvelle église, parlent de l'église de Dinard bien que la commune n'ait pas changé de nom. En 1868, elle se nomme Dinard-en-Saint-Enogat. La paroisse de Saint-Enogat est recréée en 1867 (sous l'apostolat de l'abbé Péan, curé de la paroisse). En effet un décret impérial daté du 19 juin 1867 érige Saint-Enogat en succursale distincte de Dinard et l'ordonnance épiscopale du 27 juin 1867 crée la nouvelle paroisse. Celle-ci est alors composée du Bourg de Saint-Enogat et des villages suivant : les Corbières, la Croix-Jarret, le Verger, la Cour, le Moulin-de-Perdriel, la Haute-Vallée, le Rocher, Pival, le Villiou et la Ville-es-Mets. L'abbé Jean Henri Langevin est nommé premier recteur de la nouvelle paroisse le 27 juin 1867.

On rencontre l'appellation Dinart (au XIIème siècle).

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Note 1 : le village de Saint-Alexandre est incendié par les Anglais en septembre 1758, lors de leur descente à Saint-Briac.

Note 2 : liste non exhaustive des maires de Dinard : Jean-François Lechapt (1790-1794), Jean Piet (1794-1795), Robert Lotelier (1800-1801), Victor Poulain (1801), Robert Lotelier (1804-1813), Victor Poulain (1813-1815), Jean-Baptiste Guibourg (1815), Robert Lotelier (1815), Victor Poulain (1815-1828), Servan Gouyon (1828-1830), Josepht Lepetit (1830-1832), Jacques Cadet (1832-1837), Servan Hervichon (1837-1839), Jean Lecourt (1839-1844), Servan Hervichon (1844-1848), Jean Lecourt (1848-1850), Julien Lelandais (1850-1852), Servan Hervichon (1852-1857), Jean Bruzzo (1857-1861), Auguste Aubert (1861-1866), Joseph Boinard (1866-1870), Elie Pompon (1870-1871), Henry Merlin (1871), Jean-Marie Simon (1871-1876), Louis Lhôtelier (1876-1900), Jean-Marie Degas (1900-1908), Paul Crolard (1908-1919), Paul Thorel (1919-1927), Paul Crolard (1927-1930), René Kieffer (1930-1932), Lucien Kester (1932-1938), Emile Bara (1938-1941), Jeanne (1941-1944), Armand Doury (1944), Emile Bara (1944-1945), Louis Leouffre (1945-1953), Yves Verney (1953-1962), Yvon Bourges (1962-1967), André Masson (1967-1971), Yvon Bourges (1971-1989), Marius Mallet (1989-2010), Sylvie Mallet (2010-....), etc ...

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Note 3 : liste non exhaustive des recteurs de l'ancienne paroisse de Saint-Enogat (doyens de Poudouvre) : Jean Le Boursier (doyen de Poudouvre, en 1555), Jean Le Laboureur qui démissionne en 1584, Bertrand Even (le 27 mars 1584 et démissionne en 1585), Richard de La Motte (à partir du 6 juillet 1585), André Barbe (qui démissionne en 1586), Louis Béard (le 16 ou 18 juin 1586), Laurent Latruitte (de 1616 à 1637), Jacques Nouvel (en 1647, démissionne en 1675, inhumé le 13 décembre 1678), Yves Nouvel (neveu du précédent, 20 octobre 1675, meurt le 3 juin 1725), Jean Gratien, Larcher du Boisduloup (recteur de Combourg, nommé le 25 juin 1725, démissionne le 2 juillet et reste à Combourg), Gilles du Chesne, sieur des Noyers (le 3 juillet 1725, meurt le 22 mai 1771), Guillaume Joseph Le Moyne (le 5 novembre 1771, refuse le serment constitutionnel et meurt à Jersey le 24 juillet 1793), Charles Méquet ou Mecquet (d'août 1803 à octobre 1838), Paul Le Graverend (d'octobre 1838 au 27 janvier 1860), François Péan (d'avril 1860 au 23 décembre 1884). Les curés de la commune de Dinard sont : Isidor Beloin (de 1885 à 1900), Augustin Blanchet (de 1900 à 1914), Louis Lorin (de 1914 à 1920), François Cotel (de 1920 à 1944), Charles Le Peltier (de 1944 à 1957), Maurice Helbert (de 1957 à 1961), Fernand Rivet (de 1961 à 1965), Pierre Guillouet (à partir de 1965), .... Liste non exhaustive des recteurs de la nouvelle paroisse de Saint-Enogat : Jean Henri Langevin (à partir du 27 juin 1867 et jusqu'au 13 février 1892), Pierre Dupuy (de 1892 à 1907), Guillaume Dupuy (de 1907 à 1921), Pierre Richeux (de 1921 à 1924), Eugène Larcher (de 1924 à 1929), Carillet (de 1929 à 1933), Joseph Van Costenobel (de mars 1933 à octobre 1953, il est nommé chanoine le 22 novembre 1951), Auguste Lebrisse (à partir de 1953), ..... Il y a lieu de mentionné aussi les vicaires de la nouvelle paroisse de Saint-Enogat : Hativel, Saubost, Gueulé, Guesdon, Thébault, Hamelin, Besnier, Dagorn, Fauvel, Fontaine, Pinault, Jumel, Chenu, Robin, Poupart, Vezie, Berthelot, Juhel, Lecoq, Millet, Testard, .... La paroisse de Saint-Enogat est à diverses reprises visitée par l'Evêque du diocèse : le 5 septembre 1616, le 9 septembre 1620, le 22 septembre 1621, le 3 août 1623, le 15 juin 1629, le 29 juin 1633, ... et plus tard en 1721. Les autres visites ne sont pas consignées sur les registres, sauf celle du 30 juin 1778.

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Voir   Ville de Dinard (Bretagne) " Histoire de Dinard et Saint-Enogat à travers les âges ".

Voir   Ville de Dinard (Bretagne) " Quelques anciens faits divers de la paroisse de Saint-Enogat ".

Voir   Ville de Dinard (Bretagne) " Le conseil général de Saint-Enogat (1726-1778) ".

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PATRIMOINE de DINARD

l'église Saint-Enogat (1761-1872-1874). Centre primitif de la commune actuelle, elle était autrefois en forme de croix latine, possédait trois autels et n'avait qu'une seule nef. L'abbé Mathurin nous donne la description suivante : "L'autel principal adossé au chevet était surmonté d'un rétable monumental. Six colonnes, aux chapiteaux corinthiens, soutenaient la frise sur laquelle était placées les statues du Christ crucifié, de Marie sa Mère et de saint Jean. Entre les colonnes, au-dessus du tabernacle, apparaissait un remarquable tableau de la Résurrection. Des anges décoraient le rétable. A droite et à gauche de l'autel, enfin on voyait les statues de saint Clément, patron des marins et de saint Enogat, patron de la paroisse". La statue de Saint-Enogat était, semble-t-il, plus ancienne que l'autel et avait été transportée solennellement le 8 janvier 1634 de l'église du Prieuré à l'église Saint-Enogat : elle avait été offerte par "honeste homme Jean Loguer, marchand, sieur de Boisouze". Sa chapelle nord, dédiée au Rosaire, était prohibitive au seigneur de la Crochais (ou Crochaye) en Ploubalay (Côtes-d'Armor). Cette chapelle seigneuriale de la Crochais est ornée en novembre 1727 d'un lambris exécuté "sous le bon plaisir et la charité de M. de la Crochais". Le 9 septembre 1789, le Général de paroisse "désirant faire placer un tableau à l'autel du Rosaire, représentant l'histoire du Rosaire, pour laquelle il doit y avoir quatre figures principalles, savoir la Vierge, l'enfant Jésus, saint Dominique et sainte Catherine, et ce qui sera nécessaire de chérubins, pour l'ornement du dit tableau, qui sera peint sur bonne toile à l'huile ; désirant aussi faire peindre les figures de saint Gilles et de saint Jean qui accompagnent le dit autel" confie le travail au sieur Marsiani, peintre, résidant à Saint-Malo. L'église reçoit au cours du XVIIIème siècle, divers remaniements : - en novembre 1727, on construit "une petite chapelle voustée pour les fonds baptismaux, placés dans la porte du costé nord" et au mois de décembre 1732, on y place une balustrade qui coûte 280 livres, - en même temps, on ouvre "dans la sacristie un grand vitrau de pierre de taille du costé nord et on l'arma d'une bonne grille de fer". On place aussi un lambris dans cette sacristie, et, dans l'église, une chaire à prêcher d'un prix de 150 livres, - le 27 décembre 1770, le Général vote "de faire redresser le pavé de l'église et de reblanchir le rededans d'icelle", - le 31 juillet 1774, a lieu l'adjudication d'une "orloge à plasser dans la tour de l'église pour l'utilité et le service des paroissiens" (Bertrand Ohier de la Maisonneuve accepte de faire ce travail pour 400 livres), - au mois de mai 1781, on répare et augmente la balustrade du choeur, on répare les lambris et les "vistrages des fenestres", on passe à l'huile et on peint les portes en couleur d'olive. Les seigneurs de Saint-Enogat avaient des droits de supériorité et de fondation dans l'église paroissiale de Saint-Enogat et ceux de fondation seulement, dans l'église priorale de Dinard. Ils avaient dans ces deux églises les prééminences avec bancs et enfeus et leur armes "d'azur à la bande dentelée d'argent, accostée de trois coquilles d'or, posées 2 et 1". La famille Ladvocat, seigneurs de Saint-Enogat au XVIIème siècle et au XVIIème siècle, y possédait un enfeu et leurs armes sculptées. Françoise du Breil est inhumée en 1653 dans l'église de Saint-Enogat. La translation de la statue de saint Enogat du prieuré de Dinard a lieu le 8 janvier 1637. Cette église renfermait trois retables construits par Jacques Le Bonhomme, architecte de Saint-Malo. Celui du maître-autel, qui avait coûté onze cents livres (don de 500 livres d'Yves Nouvel, recteur de 1675 à 1725, et don de 600 livres du recteur Gilles Duchesne des Noyers) datait de 1732 (bénédiction le 9 août 1732) et les deux autres dataient de 1733. Le maître-autel est restauré en 1781 pour la somme de 900 livres par Jean Le Roy de Prenelle, et le sieur Lebreton, menuisier à Saint-Malo, construit pour ce même autel un tabernacle "accosté de deux tours rondes, surmonté d'un couronnement potiche". L'église possédait aussi jadis une superbe bannière représentant le Christ en croix et Saint-Enogat. Des travaux qui coûtent 17 274 francs 75 (or) sont exécutés vers 1842 : on remplace les murs de la nef par des piliers et on construit des bas-côtés dans le prolongement des bras du transept. Le recteur de Saint-Enogat est nommé chanoine honoraire en 1843 par l'évêque Godefroy Brossays Saint-Marc. Dès 1848, l'église a de nouveau besoin de réparations. Le 3 avril 1848, la fabrique décide la construction d'une sacristie, sous la fenêtre du sanctuaire, sur l'emplacement de l'ancien cimetière, désaffecté et transformé en passage en 1824. En avril 1853, une violente tempête abat la toiture de l'église et la nef s'écroule. Dans sa séance du 9 août 1857, le conseil municipal décrète la démolition immédiate de la vieille église. Cette église est démolie en 1858, à l'exception de sa tour, et le culte paroissial est transféré à Dinard. Le clocher de la vieille église servira d'amer à la marine après son achat par les Ponts-et-Chaussées pour 3 500 francs. Les ruines de l'église sont mises en adjudications et M. Le Graverend, curé de Saint-Enogat, achète de ses deniers, le 2 mars 1858, les ruines de son église pour la somme de 6 000 francs. Toute acte de culte devait y cesser le 1er octobre 1858. Mais une nouvelle paroisse est fondée à Saint-Enogat en 1867, et on y édifie une nouvelle église de 1872 à 1874 en conservant l'ancienne tour qui porte la date de 1761. La première pierre est posée le 7 janvier 1872. Elle est bâtie par M. Motay, entrepreneur, sur les plans de M. Régnault. L'édifice est bénit une première fois le 14 juin 1874 puis solennellement le 23 février 1880 par Mgr Place. Le maître autel est édifié en 1866 par le sculpteur M. Valentin de Rennes. La chaire date de 1877. Le sanctuaire est bénit le 12 juillet 1867 par l'abbé Jean Henri Langevin, recteur. Malgré l'opposition de la municipalité, M. l'abbé Nicolas légataire de M. Le Graverend fait don à la paroisse des ruines de la vieille église (donation autorisée par un décret impérial du 12 mai 1868). Le chanoine Guillotin de Corson souligne que "cette église est un des plus remarquables édifices religieux modernes que possède notre diocèse, c'est une croix latine, à une seule nef, de style roman. Dans cette nef on distingue surtout la voûte, composée de trois travées faisant coupole par suite de leur surélévation à partir des arcs doubleaux jusqu'à la clef. L'arcade triomphale, composée de trois arcs concentriques à moulures différentes, repose sur des colonnes interceptées de chaque côté par deux belles statues. L'abside, éclairée de petites fenêtres romanes au jour pieux et mystique, attend son ciborium, nécessaire pour donner tout son éclat à cette partie de l'édifice. Les premières stalles, en pierre sculptée, forment comme deux ambons à l'entrée du choeur. Quant aux chapelles ou bras de croix, séparées chacune de la nef par deux jolies arcades reposant en partie sur une colonne centrale, elles renferment des absidioles et les autels de Notre-Dame et du Sacré-Coeur. Enfin une chaire en pierre et des bas-reliefs de chemin de croix, oeuvre, comme toutes les autres sculptures, de M. Resnays, complètent dignement l'ornementation de cette charmante église, dont saint Enogat est le patron" (abbé Guillotin de Corson, Pouillé de l'archevêché de Rennes, VI - 13). L'adjudication des travaux pour la construction du presbytère a lieu le 20 avril 1876 et M. Toussaint Lord est chargé de la construction de l'édifice pour la somme de 20 425 francs. Il faut y ajouter les honoraires de l'architecte : 1 375 francs, ce qui donne un total de 21 800 francs. Les associations pieuses ne manquaient pas jadis : en 1868, on dénombre une Confrérie du Scapulaire, une Confrérie du Sacré-Coeur de Jésus, une Association de l'Adoration Perpétuelle, une Archiconfrérie du Saint-Coeur de Marie pour la conversion des pécheurs et une Congrégation d'Enfants de Marie. Le 5 juillet 1873, Mgr Godefroy Saint-Marc vient pour la première fois donner le sacrement de confirmation dans la nouvelle paroisse. Le premier vicaire de la paroisse de Saint-Enogat, M. Hativel, est nommé par Mgr Place le 4 mars 1879. Le 27 juin 1880, la paroisse est consacrée au Sacré-Coeur de Jésus. La vieille chapelle, qui avait servi primitivement de lieu de culte, est vendue pour la somme de 1 000 francs à M. Stanislas Gefflot. En 1880, on fait placer dans l'église, l'autel du Sacré-Coeur et on meuble la sacristie pour 1 240 francs (dont 1 000 francs sont offerts par M. de Rodays). En 1882, le recteur fait l'acquisition d'une chape violette, d'une chape noire et d'une chape blanche. En 1883, un bel ostensoir est acheté grâce à la générosité des paroissiens. En 1884, l'église possède une chape en drap d'or et en 1887 "une personne charitable offre à la Fabrique six beaux chandeliers pour le grand autel". Un autel monumental est béni le 30 avril 1894. Le recteur Pierre Dupuy (1892 à 1907) fait placer vers 1905 les trois confessionnaux actuels, sculptés par M. Lainé entrepreneur à Dinard-Saint-Enogat pour une somme de 1 900 francs. En novembre 1929, le recteur Carillet commande deux nouvelles cloches, l'une pèse 1 127 kg, l'autre 790 kg. La bénédiction des cloches, présidée par le Chanoine Jourdan, a lieu le 3 août 1930. Les parrains des cloches sont le Chanoine Larcher, Goux, adjoint au maire, le Comte de Caqueray, Kester, Le Goff et Red-Lewis. Les marraines sont mesdames la Marquise de Bizien du Lézard, Thorel, Bailly, Herbert, Eve et Cartew. En 1931, le recteur Carillet fait construire une tribune au bas de la nef. Au début de 1932, on installe dans l'église 4 lustres qui vont compléter l'éclairage du retable de l'autel. Un orgue "Cavaillé Coll" est acheté le 26 octobre 1952. L'intérieur de l'église est restauré à partir de février 1959 et les travaux de restauration, confiés à M. Duval, se terminent le 22 avril de la même année. Le cimetière de Saint-Enogat, qui entourait l'église, est agrandi le 26 avril 1772 (la dépense s'élève à 142 livres) ;

l'église Notre-Dame (1858). Cette église a été édifiée suite au déplacement de l'église paroissiale du bourg de Saint-Enogat vers l'anse du Prieuré sur un terrain offert gratuitement par la famille Poulain du Reposoir. Les travaux sont mis en adjudication en juin 1855. La première messe y est célébrée le 10 janvier 1858 mais le gros oeuvre n'est terminé que le 1er octobre 1858 (la dépense totale s'élève à 86 635 fr. 11 centimes). On y transporte de la vieille église les trois autels avec leurs rétables. Le maître-autel sculpté du XVIIIème siècle, mal adapté à la nouvelle église, est par la suite ramené dans la nouvelle église de Saint-Enogat, puis échoue à la chapelle de l'Hôpital. L'église possède quelques statues anciennes et un tableau (le tableau de la Résurrection) provenant de l'église de Saint-Enogat ;

Eglise de Dinard (Bretagne).

l'église anglicane Saint-Barthélemy (ou Saint-Bartholomew) ou le Temple Faber (1871), situé rue des Cèdres et rue Faber ;

Eglise de Dinard (Bretagne).

l'ancienne Chapelle Saint-Alexandre, située jadis au village de Saint-Alexandre et aujourd'hui disparue. Saint-Alexandre, située au village de ce nom et considérée comme frairienne, dépendait du presbytère construit au même village. En 1681, les trésoriers de Saint-Enogat rendirent aveu pour cette chapelle, alors « couverte de paille et sise au bout du jardin du presbytère ». Rebâtie en grande partie, elle fut bénite le 14 janvier 1738 par M. Hardy, recteur de Saint-Briac, en présence de M. Duchesne, recteur de Saint-Enogat. Elle a servi de maison d'école en 1833 (Pouillé de Rennes). Cette chapelle existait encore en 1898 puisqu'on y transporta les 5 statues de l'église. Au voisinage se trouvait jadis le presbytère qui fut restauré le 3 mars 1726 et en 1772. A noter que le presbytère fut saisi le 20 août 1729 car le curé et le Général de paroisse avaient omis de faire hommage au roi Louis XV ;

l'ancien Temple (1877) situé au n° 29, rue Jacques Cartier ;

la croix de la Belle-Issue (1715) ;

la croix de l'ancien cimetière de Saint-Enogat (1682). Cette croix fut donnée par Jan Plessis et P. Courtois ;

le prieuré des Trinitaires ou le prieuré de Dinard (1324), construit sur les ruines de l'ancien hôpital Bécher ou Béchet (1126) qui servait d'hôtellerie aux voyageurs. C'est Geoffroy et Olivier de Montfort, propriétaires du château de la Motte-aux-Montfortins en Pleurtuit (aujourd'hui en La Richardais) qui reconstruisent l'hôpital et y installent des Trinitaires. Le 3 août 1324, le lundi après la "Feste de Saint-Pierre-es-liens" est signé le contrat de fondation : "A tous ceux qui les préfentes voiront et entendront lire, Alain Gorthier, 54e évêque de Saint-Malo, falut éternel dans le Seigneur. Qu'on fache que furent préfents devant nous Robert Piftoris, administrateur de la maison de Saint-Mathurin, Père de l'ordre de la Sainte Trinité et des captifs d'une part : et Olivier et Gaudefroy de Montfortin portarmes ou chevalliers de notre Diocèfe de Saint-Malo, d'une autre part, on dit, fondés chafcun dans leurs droits, avoir éfté réglé et tombé d'accord par entr'eux de touttes chofes, qui f'enfuivent dans la même forme et teneur qu'il apparoist cy-après ; fçavoir les dits chevalliers pour le falut de leurs âmes, de leurs parents et amys, ont donné et fait bâtir une Chapelle au Bof et Guillemoays, proche Dinard à la rue de la ville de Saint-Malo, dont ils ont fait un hôpital, remply de vingt-cinq lits tous garnis chafcun d'une couëtte et de linceuls dont chafque fera de quatre aulnes et demie, et il n'y aura que quatre linceuls pour fervir à chaque lit ......le dit administrateur et fon fucceffeur ... f'oblige et f'obligera de mettre et d'inftituer dans le dit lieu, deux frères Preftres de la même maifon et du même ordre, lefquels y feront une continuelle réfidence et diront pour le moins une meffe par jour et davantage f'ils peuvent commodément pour le repos et le falut des âmes des fus dits Olliviers et Godfroy de Montfortin, de leurs parents et amys, et y garderont et tiendront l'hospitalité à tous les pauvres de l'un et l'autre fexe, pélerins et paffants... (le dit administrateur) a promis de tenir l'hôpital dans un bon et compétent état ... qu'ils y accomplyront tout de quoy on est convenu : les lits feront changés et rafrechys deux fois l'an, on les garnira de paille à la hauteur d'un pied et demi, et de cinq ans en cinq ans les linceuls et même des couëttes f'il en eft befoin... Et nous Alain ... nous confentons, ratifions, loüons et approuvons toutes ces choses ... Fait en préfence des dits adminiftrateurs et chevalilers, le lundy après le fefte de Saint Pierre-aux-liens, l'an du Seigneur mil trois cent vingt quatre. Scellé à Saint-Malo de deux fceaux en cire verte avec deux queues pendantes". L'évêque de Saint-Malo consacre l'église du prieuré dédié à saint Jacques et à saint Philippe et bénit la maison conventuelle en 1324. Selon leur désir, Olivier et Geoffroy sont inhumés dans l'église, près de l'autel : l'un du côté de l'Evangile, l'autre du côté de l'Epître. D'après l'abbé de Corson "ces deux tombeaux, formés d'arcades ouvertes dans les murailles du sanctuaire et se faisant face, ont été construits sur le même plan et par le même architecte. Leurs arcatures ogivales, intérieurement trilobées sont fort gracieuses sur leurs sarcophages, par malheur mutilés, s'étendent, couchées, les statues des Chevaliers". Le prieuré est saccagé durant la Révolution, suite à l'exil de ses moines : la Madone et les Chevaliers de granit sont mutilés, les arceaux des voûtes, les nervures et les trèfles des fenêtres et des tombeaux sont brisés, les cloches sont fondues. Considéré comme bien national, le prieuré est vendu à la famille Poulain du Reposoir. Il est aujourd'hui la propriété de la famille de la Clouë de la Mettrie qui l'a restauré. Le logis conventuel conserve quelques parties du XIVème siècle. La chapelle est en ruines : on y voyait jadis les effigies de Geoffroy et d'Olivier de Montfort (XIVème siècle). Ce prieuré est remanié au XXème siècle. A la fin du XVIIème siècle, le prieur fait enregistrer les armoiries du prieuré : "de sinople à la croix d'hermines". Ces armoiries sont devenues celles de la ville de Dinard ;

Nota 1 : « De sinople, à une croix d'hermines » (Armorial général ms. de 1698). Dinart (aujourd'hui Dinard) est un très-ancien village de la paroisse de Saint-Enogat, mentionné dans une charte de 1180, et devenu de nos jours une petite ville admirablement posée au bord de la mer, à l'embouchure de la Rance. Le passage de cette rivière à Dinard donna de bonne heure une certaine importance au village ; au XIIIème siècle on y voyait un hospice, sorte d'hôtellerie religieuse, comme on en rencontre encore sur les hauteurs des Alpes ; il s'appelait l'hôpital Béchet, et les voyageurs pauvres y trouvaient gratuitement un repas, un coucher et, au besoin même, l'hospitalité pendant quelques jours. Vers la même époque vivaient deux seigneurs issus d'une branche cadette des sires de Montfort-la-Cane, Olivier et Geffroy de Montfort, descendants de Juhel de Montfort et de Marguerite de Plancoët. Dans leur jeunesse ils prirent part aux dernières Croisades, furent faits prisonniers chez les infidèles, et ne recouvrèrent leur liberté que par l'entremise des religieux trinitaires établis pour la rédemption des captifs. Pour témoigner leur reconnaissance à ces derniers, ils fondèrent à leur retour en Bretagne, au bord de la baie sablonneuse et fertile de Dinard, un nouveau prieuré pour remplacer l'hôpital Béchet, tombant vraisemblablement en ruines, et ils chargèrent ceux dont ils avaient éprouvé la vive charité de desservir eux-mêmes cet établissement. En 1324, Alain Gonthier, évêque de Saint-Malo, vint consacrer solennellement la nouvelle église des Trinitaires de Dinard, qu'il dédia aux apôtres saint Jacques et saint Philippe (Albert Le Grand, Catalogue des Evêques de Saint-Malo). Vers le même temps fut construit le logis conventuel, dont quelques parties ogivales existent encore à la fin du XIXème siècle ; enfin le sanctuaire ne tarda pas à recevoir la dépouille mortelle des deux nobles fondateurs, qui voulurent reposer de chaque côté du maître-autel élevé par leur piété. En 1527, frère Jehan de Laure rendit aveu au roi pour son prieuré de Dinard ; le 11 mai 1653 frère Claude Virot, et le 16 juin 1674 frère Chrisostôme Lambot, firent la même chose. Nous voyons qu'à cette dernière époque le prieuré de Dinard se composait de ce qui suit : l'église et la maison priorales avec leurs jardin et verger, le tout du pourpris, contenant 7 journaux ; — la métairie de la Mettrie ; — le trait de dîme de la Gauveraye, en Pleurtuit, et un autre trait de dîme en Saint-Enogat ; — le bailliage de la Gauveraye, en Pleurtuit ; — la chapelle de la Motte-aux-Montfortins, également en Pleurtuit, avec un dîmereau se levant sur la terre du même nom, et 6 livres de rente dues par les seigneurs du lieu ; — une rente de 15 mines d'orge et d'une mine de froment due sur la dîme de Léhen, en Ploubalay ; — enfin quelques autres petites rentes tant en blé qu'en argent. En revanche, le prieur de Dinard avait diverses charges, entre autres l'entretien des deux chapelles de Dinard et de la Motte, et l'obligation de faire au moins tous les trois ans le voyage assez long de Dinard à la maison-mère de son Ordre, l'abbaye de Cerfroid, au diocèse de Meaux (Archives départementales de la Loire-Inférieure). Au XVIIIème siècle, le prieuré de Dinard existait encore. En présentation du Père général de l'Ordre de la Rédemption des captifs, il était possédé par frère Antoine Vaillant, qui, par sa Déclaration du 4 septembre 1728, fit monter le total de ses revenus à la somme de 948 livres ; les charges, modifiées par le bureau diocésain, s'élevaient à 261 livres 18 sols ; partant, restait net pour la subsistance du prieur 686 livres 2 sols (Etat des bénéfices de l'évêché de Saint-Malo). D'après les intéressantes Grandes recherches de l'abbé Manet, les revenus du prieuré de Dinard avaient augmenté de valeur quand vint la Révolution. L'état de ses biens fourni en 1790 porte, dit cet auteur, un revenu net de 1.211 livres 3 sols 1 denier, tant en rentes sur les aides et gabelles qu'en produits fonciers dans les paroisses de Saint-Enogat, Ploubalay et Pleurtuit (nota : l'abbé Manet semble toutefois avoir exagéré un peu le revenu de Dinard, car nous avons une Déclaration faite par frère Horiot, en 1790, qui n'avoue que 983 livres - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). Antoine Vaillant eut successivement pour successeurs, frère Guillaume Jehannot en 1746, et frère Antoine Guillomet en 1752 ; puis vint le frère Claude Horiot, qui fut le dernier prieur de Dinard. Ce bon Trinitaire vivait seul dans son charmant ermitage, desservant toujours l'antique chapelle priorale, priant Dieu pour les sires de Montfort bienfaiteurs de son Ordre, et consacrant ses revenus en aumônes pour le rachat des captifs (Registres des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo). Après l'expulsion du frère Horiot, le prieuré de Dinard fut vendu nationalement le 31 mars 1791 ; c'est à la fin du XIXème siècle une propriété particulière, qui conserve de beaux vestiges de son ancienne destination. L'église, composée d'une seule nef ogivale, est encore debout à la fin du XIXème siècle, mais sa voûte et sa couverture sont tombées ; des crédences attestent qu'il s'y trouvait jadis trois autels. Le bas de l'édifice, communiquant directement avec l'ancien logis prioral, a été remanié en 1747 et renfermait une tribune ; au-dessus de ce gable occidental s'élevait un campanile ; un chevet droit, élégamment ajouré de hautes fenêtres en ogives, termine l'édifice à l'Orient. Dans cette partie de l'église, c'est-à-dire dans le sanctuaire même, de chaque côté du maître-autel aujourd'hui ruiné, se trouvent les intéressants tombeaux des deux frères fondateurs du prieuré, Olivier et Geffroy de Montfort. Ce sont deux tombeaux-arcades pratiqués dans les murailles du sanctuaire et se faisant face l'un à l'autre ; ils ont été construits sur le même plan et vraisemblablement par le même architecte ; leurs deux arcatures sont ogivales et trilobées de la façon la plus gracieuse ; sur les sarcophages malheureusement mutilés reposent les statues des deux chevaliers. Du côté de l'évangile, l'un d'eux est représenté la tête ornée d'un tortil de baron, les cheveux roulés, reposant sur un coussin ; il est revêtu d'un surcot, porte l'épée au côté et a près de lui ses gantelets ; malheureusement ses pieds sont brisés et leur support a disparu. Il porte au bras gauche un bouclier sur lequel on distingue encore fort bien une croix gringolée, constituant les armoiries des sires de Montfort, qui portaient : d'argent, à la croix gringolée d'or. Aux angles de la pierre tombale sont, agenouillés quatre petits anges semblant veiller sur le défunt et prier Dieu pour lui. Ce tombeau est probablement celui de l'aîné des deux frères, Olivier de Montfort. Vis-à-vis, sous la seconde arcade, gît l'autre chevalier ; son costume est, à peu de chose près, le même que celui de son frère, mais la statue, mieux conservée, laisse voir les pieds reposant sur un lévrier, emblème de la fidélité. Quatre anges prient également aux côtés de Geffroy de Montfort, dont l'écusson un peu différent de celui d'Olivier, — probablement parce qu'étant cadet il avait dû briser les armes paternelles, — porte la croix gringolée des Montfort brochant sur un lion. Aucune inscription n'accompagne ces deux belles statues. Au-dessus de ces tombeaux et s'enroulant dans les détails de leur architecture s'élèvent de grands jasmins blancs qui tapissent la muraille en ruine ; leurs longues branches fleuries retombent sur les rudes figures de ces guerriers du moyen-âge, se mêlent aux petits anges si pieux et si gracieux et couronnent bien ces sépultures antiques. Entre les deux tombes, au bord d'un parterre de fleurs qui remplit toute la nef, sur un bloc de pierre, dernier débris de l'autel principal, se dresse une vieille madone de granit contemporaine des religieux trinitaires : c'est la Vierge Marie assise sur son trône de reine et tenant entre ses bras maternels son adorable petit Jésus. Elle est là, souriant, semble-t-il, aux anges qui lui recommandent les âmes des sires de Montfort, et bénissant encore une fois ces vaillants soldats croisés, aux bras de fer mais au coeur charitable et à l'âme vraiment chrétienne ; elle est là, sanctifiant toujours les ruines de la maison qu'habitèrent ses enfants, les religieux de la Sainte-Trinité, et rappelant à la génération présente le dévouement des généreux chrétiens du moyen-âge (abbé Guillotin de Corson).

Nota 2 : L'Ordre des Trinitaires fut fondé en 1198 par saint Jean de Matha, pour racheter les chrétiens qui se trouvaient captifs chez les infidèles ; ils s'établirent en Bretagne au milieu du XIIIème siècle, à la suite des Croisades. Les Trinitaires avaient une maison, située dans la jolie petite ville de Dinard ; en voici l'origine : En 1871, les Soeurs de la Charité de Bayeux, ayant obtenu de faire partie de l'Institut des Trinitaires de Valence, cédèrent à ces dernières leur maison nouvellement fondée à Dinard pour l'instruction des jeunes filles. Depuis lors les Trinitaires tiennent cet établissement, qui renferme un pensionnat, une école charitable et une chapelle provisoire. Par un hasard providentiel, cette maison des religieuses Trinitaires, admirablement située au fond de la baie du prieuré de Dinard, au milieu de grands arbres se plongeant littéralement dans la mer, avoisine les ruines si pittoresques de la chapelle et du vieux couvent des moines Trinitaires fondé en ce même lieu au XIIIème siècle (Pouillé de Rennes).

Voir  Ville de Dinard (Bretagne) "Les ruines du prieuré de Dinart ou Dinard"

la fontaine de Barbine ;

la fontaine aux chiens (vers 1900) ;

le gisant de la chapelle du prieuré (XIVème siècle) ;

la croix (XIV-XVème siècle), située sur le chemin du Prieuré ;

le château de la Goule-aux-Fées (1876-1879), édifié pour Philippe Hébert ;

Château de Dinard (Bretagne).

le château des Deux-Rives, situé au n° 4 rue Coppinger. Il est édifié en 1878 par le comte libanais Joseph Rochaïd Dahdah et transformé en 1925 par René Aillerie pour le comte de la Rochefoucaud ;

le château de Port-Breton (1923), situé au n° 9 avenue de Libération et construit pour Lady Meyer Sassoon, par René Aillerie ;

le château Coppinger (1858), situé au n° 9 rue Coppinger. Il est édifié pour James Erhart Coppinger puis racheté en 1927 par Robert Mond ;

le manoir du Prince-Noir (XV-XVIème siècle) ou le Château Noir, construit par un chevalier anglais ;

Château de Dinard (Bretagne).

le manoir de la Vicomté ou de Poudouvre (XVI-XVIIIème siècle). Encore surnommé "la Vicomté de la Motte" en 1513, il était la propriété de la famille Chauchart du Boisthomelin en 1541 et en 1678. Cette famille l'habitait encore en 1789. Il semble, qu'il ait été, à l'origine, la demeure des vicomtes de Poudouvre. Ce manoir sert aujourd'hui de maison familiale. L'ancien manoir comprenait un donjon, des douves, une motte, une chapelle privée dédiée à Notre-Dame des Bois et une fuie. Cette chapelle, dépendant de l'ancien manoir de ce nom, n'était pas fondée de messes, mais au XVIIIème siècle l'évêque de Saint-Malo permettait qu'on la desservît. La Vicomté, appelée en 1513 la Vicomté de la Motte, appartenait en 1541 à Pierre Chauchart, et en 1678 à Jean Chauchart, sieurs de la Vicomté. Le nom de cette terre rappelle les vicomtes de Poudouvre et était peut-être à l'origine leur demeure féodale (Pouillé de Rennes).Les Cordeliers de Césembre s'établirent durant quelques temps à la Vicomté en 1523 ;

Château de Dinard (Bretagne).

le fort Harbourg (1697), construit par Vauban et situé sur l'île Harbourg. Cette île est le rocher sur lequel l'ermite Aaron a accueilli saint Malo qui venait de Grande-Bretagne ;

la maison des Deux-Corsaires (1713) ;

le petit théâtre des Cognets (XVIIIème siècle), situé près du château des Cognets qui date de 1723 ;

le High-Life Casino (1866), situé au n° 4 boulevard du Président-Wilson. Initialement construit en bois, puis reconstruit en dur en 1877 et 1911 par l'architecte parisien L. Joubin ;

le Grand Casino et Grand hôtel Royal, situés boulevard Albert Ier et construits par l'architecte Blanchet ;

l'hôtel de Ville (1894) encore appelé "villa Montplaisir", ancienne propriété de Mrs Hugues Hallett (américaine) ;

l'hôtel ou villa "Reine Hortense" (1900), situé au n° 19 de la rue de la Malouine et édifié par Alphonse Conin pour le prince russe de Vlassov ;

le lotissement balnéaire de la Malouine. Edmé d'Audiffret-Pasquier vend en 1879 le parc de son château à Auguste Poussineau qui, dès 1880, y édifie un lotissement balnéaire ;

la villa Saint-Germain (il s'agit de l'ancien château du comte de Mortemart), située au n° 2 rue Coppinger. Edifiée par François de Rochechouart vers 1870. Transformée et agrandie au début du XXème siècle par la famille Darblay ;

les villas Rochebrune ou Roches-Brunes (1893, édifiée par Alexandre Angier), Garde (1898, édifiée pour la famille Hennessy), Albert Lacroix (1875), Port-Salut (1890, édifiée par Alexandre Angier pour la famille Poussineau), Bric-à-Brac (1860, édifiée pour Lyona Faber puis propriété de la famille Hamilton), Eugènie (1868, édifiée par Jean Pichot), Greystones (1938, propriété de la famille Roux-Spitz), Rubis, La Roche-Plate, Ker-Annick, Vélox, Belle-Assise, Kérozar, Ker-Willy ;

Manoir de Dinard (Bretagne).

le moulin à vent de Perdriel (XVIIIème siècle), de la Baronnais, du Rocher ;

A signaler aussi :

l'allée couverte de la Corbinais ;

la découverte de haches à douille (âge du bronze) ;

les vestiges de l'ancienne voie romaine Corseul-Alet ;

la grotte aux fées, surnommée la "Goule-es-Fées" ;

l'ancienne Auberge du Soleil Levant, située jadis au n° 38 de la Grande Rue ;

le manoir de la Belle-Issue, situé route de Ploubalay. Propriété au XVIIème siècle de la famille Gaillard, puis des familles Bossinot et Poulain du Reposoir ;

le manoir de la Baronnais (1647), situé route de Ploubalay. Il possédait jadis un colombier. Propriété de Berthelot Ladvocat (en 1513), de la famille Ladvocat en 1533, puis de la famille Collas (ou Colas) seigneurs de la Barre en 1757. A la Révolution, il était habité par René Colas, fils de François Colas et de dame Renée de Kergu ;

le manoir de la Belle-Entrée, situé route de Ploubalay ;

l'ancien manoir du Val-Porée, situé route de Ploubalay ;

l'ancien manoir de l'Ile-Célée, situé route de Ploubalay. Il possédait une chapelle privée au XVIIIème siècle. Propriété de Julien de la Cour en 1513 ;

l'ancien manoir de la Ville-es-Mesnier, situé route de Ploubalay. Sa chapelle privée, aujourd'hui disparue, datait du XVIIème siècle. En 1698, Marie Loret, femme de François Gaultier, sieur de la Palissade, demeurant à Saint-Malo, ayant fait construire dans la cour de son manoir de la Ville-es-Mesnier une chapelle en l'honneur de Notre-Dame, de saint Malo et de saint Guillaume, y fonda par acte du 17 juin quatre messes par semaine et un catéchisme pour les enfants tous les dimanches. L'évêque de Saint-Malo approuva cette fondation le 19 juin 1698 (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo). Jean Gardin en fut l'un des premiers chapelains et fut remplacé en 1707 par Pierre Le Breton, doyen de Dol (Pouillé de Rennes) ;

l'usine marée motrice de la Rance (1963 à 1966). Elle comprend une écluse qui maintient la communication avec la mer. L'usine proprement dite de 332 mètres de long abrite 24 groupes générateurs d'une puissance de 10 MW chacun, une digue morte de 163 mètres et un barrage mobile à six vannes ;

Château de Dinard (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de DINARD

La seigneurie de Saint-Enogat, dans la paroisse de ce nom, était un membre de la baronnie de Plancoët. Par suite du mariage, vers 1232, de Juhel de Montfort, fils puîné du sire de Montfort, avec Marguerite de Dinan, dame de Plancoët, cette dernière seigneurie appartint assez longtemps à la famille de Montfort. Ce furent Geoffroy et Olivier de Montfort qui fondèrent en Saint-Enogat, au commencement du XIVème siècle, le prieuré de Dinart (ou Dinard). Ils furent inhumés dans l'église de cette maison, et l'on y voit encore leurs belles statues tumulaires. Mais Pierre de Montfort, sire de Plancoët en 1346, ne laissa qu'une fille, Jeanne de Montfort, qui épousa Pierre du Guesclin, seigneur dit Plessix- Bertrand, et lui apporta la terre de Plancoët (De Barthélemy, Mélanges archéologiques sur la Bretagne). Plus tard, Typhaine du Guesclin, femme de Pierre Tournemine, sire de la Hunaudaye, vit son château de Plancoët pris et rasé par le duc Jean IV en 1389, mais elle vendit en 1417 à son successeur, le duc Jean V, la seigneurie de Plancoët, c'est-à-dire « les ville, chastel et mottes de Plancoët, de Sainct-Enogat et de la Motte-aux-Montfortins (terre noble en Pleurtuit, qui tirait son nom de sa motte féodale et de ses possesseurs, les sires de Montfort-Plancoët), ô leurs fonds, appartenances et dependances ». Le 24 octobre 1420, Jean V céda ces terres et seigneuries à Robert de Dinan, baron de Châteaubriant (Lettres de Jean V, III, 11 et 35). La nièce et héritière de celui-ci, Françoise de Dinan, femme de Guy XIV, comte de Laval, les donna à son fils, François de Laval, baron de Châteaubriant, père de Pierre de Laval, sire de Montafilant. Mais ce dernier mourut en 1524, sans laisser d'enfants de sa femme Françoise Tournemine. Vers cette époque la châtellenie de Saint-Enogat fut démembrée de Plancoët et fut elle-même divisée : le Grand bailliage de Saint-Enogat, ne comprenant pas moins de douze fiefs, fut vendu le premier. Les du Breil, sires de Plumaugat, l'achetèrent, et il finit par être uni à la châtellenie de Pontual. Quant au reste de la seigneurie de Saint-Enogat, comme l'ancien château de ce nom s'y trouvait, on lui conserva le titre de châtellenie. C'était au commencement du XVIIème siècle la propriété de Jean d'Avaugour et de Marguerite d'Illiers, seigneur et dame du Bois-de-la-Motte. Mais, le 2 juin 1634, ils vendirent cette terre seigneuriale de Saint-Enogat à François Ladvocat, seigneur de la Crochaye, et à Françoise du Breil, sa femme. Ceux-ci en rendirent aveu au roi le 15 avril 1638 (Archives de Loire-Inférieure). A partir de cette époque et jusqu'à la Révolution, la famille Ladvocat, qui ordinairement habitait en Ploubalay le manoir de la Crochaye, posséda Saint-Enogat. En 1653 fut inhumée en l'église de Saint-Enogat Françoise du Breil, dame de la paroisse (Abbé Paris-Jallobert, Registres paroissiaux de Saint-Enogat). François Ladvocat, seigneur de la Crochaye et fils des précédents, épousa Perronnelle du Dresnay. Il en eut Jean Ladvocat, également seigneur de la Crochaye, époux de Claudine du Breil, qui rendit aveu au roi en 1678 pour sa châtellenie de Saint-Enogat (Archives Nationales, P. 1710) et mourut le 18 décembre 1714. René Ladvocat, fils de Jean, seigneur de la Crochaye, rendit aveu pour Saint-Enogat en 1715 et en fit hommage au roi en 1729 (Archives de Loire-Inférieure, B. 1029). Il prenait les titres de vicomte de Dinan et de chevalier de Saint-Lazare et décéda à la Crochaye le 16 mai 1743. Deux jours après il fut inhumé dans le cimetière, à la porte de l'église de Saint-Enogat, suivant ses dernières volontés. Il laissait deux fils qui furent successivement après lui seigneurs de la Crochaye et de Saint-Enogat : Jean Ladvocat, qui fournit aveu pour Saint-Enogat en 1744, épousa Marie Durand et mourut sans postérité, — et François-Xavier Ladvocat, qui rendit aveu également pour Saint-Enogat en 1757 (Archives de Loire-Inférieure), et s'unit à Marie-Rose Chrestien de Trévéneuc. Claude Ladvocat, probablement fils de ces derniers, dut être le dernier seigneur de Saint-Enogat et en 1792, sa veuve, Elisabeth Rouxel, en qualité de tutrice des enfants qu'elle avait eus de lui, réclama contre sa prétendue émigration et le séquestre mis sur ses biens en Saint-Enogat. Cette dame habitait alors la Provôtaye en Corseul (Archives d'Ille-et-Vilaine, Directoire de Rennes). La châtellenie de Saint-Enogat n'avait en dernier lieu pour domaine proche que « l'emplacement du chasteau de ladite chastellenie, sis en la paroisse de Saint-Enogat et joignant la rivière de Rance, avec son colombier, ses garennes, nielles, vallons et deports, le tout contenant dix journaux de terre » (Aveu de la seigneurie de Saint-Enogat en 1638 et 1678). Saint-Enogat relevait directement du roi et jouissait d'une haute justice s'étendant sur quelques fiefs dans la paroisse. Le seigneur de Saint-Enogat avait des droits de « bouteillage, coustume et trespas au port de Dinart ». Tous les bateliers passant de Dinart à Saint-Malo devaient devant lui « comparoir pour recevoir police, et lui doibvent lesdits bateliers chacun 60 sols pour an pour ledit passage ». Enfin, les droits de supériorité et de fondation dans l'église de Saint-Enogat et ceux de fondation seulement dans l'église priorale de Dinart (Dinard) appartenaient au seigneur de Saint-Enogat (Aveu de la seigneurie de Saint-Enogat en 1638 et 1678). Aussi avait-il dans ces sanctuaires les prééminences, avec bancs et enfeus, et l'on y voyait au siècle dernier peintes et sculptées ses armes : d'azur à la bande dentelée d'argent, accostée de trois coquilles d'or, 2, 1, qui est Ladvocat. Ce château de la châtellenie de Saint-Enogat, dont il ne restait plus que l'emplacement au bord de la Rance, devait être le château de Dinart (Dinard) célébré dans le Roman d'Aquin : En Dinart est riche garnison ; - Fors d'une part assauldre n'y peut-on, - Car mer y enclot par tretout environ. Cette forteresse s'élevait, en effet, sur le promontoire de Dinard, à l'embouchure de la Rance et en face de la grande mer, à peu près là où fut créé, à la fin du XVIIIème siècle ou au commencement de celui-ci, un fort moderne aujourd'hui abandonné. Cette position est singulièrement forte, et l'on comprend bien qu'au moyen-âge on y ait construit un château pour surveiller l'entrée de la Rance (abbé Guillotin de Corson).

 

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 6 nobles de Saint-Enogat (aujourd'hui Dinard) :

Rolland BARBIN : défaillant ;

Olivier BLANCHART (2 livres de revenu), remplacé par son fils Colin : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Guillaume DE LA COURT (20 livres de revenu) : excusé comme gardant la ville de Saint-Malo ;

Jehan HOUSSAYE (3 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan LESTOCHE (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;

les héritiers Estienne SAUDRAYE (7 livres de revenu) : défaillant ;

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