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BRANCHE DE LA RIVIERE DE PLESSIX ET DE HERUPEL

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XVb. — PIERRE, seigneur du Plessix, fils de Pierre, seigneur de Saint-Quihouët et de Julienne de Vaucouleurs (voir VIIIa " Branche de la Rivière de Saint-Quihouët "). L’an 1545 il fit un accord avec son frère aîné Guillaume, seigneur de Saint-Quihouët, au sujet de la succession de leurs père et mère suivant l’assise au comte Geoffroy. Guillaume lui donna par dilection fraternelle, la terre du Plessix et 60 livres de rente en la paroisse de Plaintel sans y comprendre les corvées, chapons et poules. Il lui rendit hommage, le baiser en la joue, pour tenir le tout en juveignerie d’aîné.

Il fit partie de l’armée qui combattit, en Navarre. Il assista au siège de Péronne en 1536. Il était à la prise des villes de Landrécies (1543) et de Hesdin (1553). Il était de l’armée envoyée au Luxembourg et assista à la prise de Maubeuge. Il était du nombre des chevaliers français qui mirent spontanément leur épée au service de Marie Stuart, veuve de François II, pour l’accompagner et la protéger lors de son retour en Ecosse (15 août 1561).

Il épousa Marguerite Boixel (ou Boissel), héritière du Plessix-Hérupel et du Chesnay, en Plaintel, fille de Jean et de Marguerite de Castello [Note : Castello, famille d’origine italienne, illustre au Piémont (Ogée, II-312].

Ses enfants furent :

1°. JEAN de La Rivière ;

2°. OLIVIER, qui a fondé la branche du Perray d’où sont sortis les La Rivière, seigneurs de Grenieux, en, Saint-Brandan [Note : Son fils, Jean de La Rivière, sieur de Grenieux, était alloué de Quintin (1634-1638) ; il avait épousé Catherine Le Mintier, dame de Beauchêne, le 15 juillet 1627] ;

3°. ANNE, femme de Nicolas du Pélinec, seigneur de la Ville-Chapron et Saint-Eloy, en Plaine-Haute ;

4°. JACQUETTE, mariée Pierre du Fresne, seigneur de Kerlau.

 

XVIb. — JEAN de La Rivière, seigneur du Plessix-Hérupel, de Fontaines et du Chesnay (Plaintel). Au service des rois de France il se distingua en Allemagne au temps de Henri II. Il était sous les ordres du duc François de Guise lorsque Charles-Quint voulut reprendre Metz, en 1552, Il assista à la prise de Calais en 1558. Il accompagna son père en Ecosse en 1561. Il fut honoré du commandement, d’une compagnie de 100 hommes d’armes au mois de mars 1559. Il se battit contre les « religionnaires » à Dreux en 1562, à Saint-Denis en 1567, à Jarnac et Moncontour en 1569. En récompense de ses services, le roi Charles IX le fit chevalier de son ordre en 1570 [Note : Ordre militaire de Saint-Michel fondé par Louis XI le 1er août 1469. Supprimé en 1789, rétabli par Louis XVIII, a cessé d’être conféré depuis 1830].

Il se maria deux fois :

1° à Françoise Ogier, dame de Catuellan (Hénon), de Beaurepaire et de Carnedy (Yffiniacj, de Château-Bily (Ploufragan), fille de Jacques et de Hélène Le Mintier ;

2° à Jeanne Gaultron, fille aînée de ... Gaultron, seigneur de Robien (Le Foeil) et de la Ville-Menguy en Plainte!, dont il n’eut pas d’enfants.

Du 1er mariage sont sortis :

1°. JEAN, marié, décédé sans postérité ;

2°. MATHURIN, qui suit ;

3°. GILONNE, femme de François Chemin, seigneur de la Villedoré, décédée sans enfants en 1638.

 

XVIIb. — MATHURIN de La Rivière, chevalier, seigneur du Plessix-Hérupel, du Pont-à-l'Asne, du Chesnay, de Catuellan, etc., était fils cadet de la maison du Plessix. La mort prématurée de Jean de La Rivière, son frère aîné, lui donna tous les droits d’héritier principal de ses père et mère. Il suivit l’exemple de ses pères dans leur fidélité aux rois de France ce qui lui fit rejeter toutes les propositions d’association de La Ligue. Il servit d’abord sous Henri III. Il assista aux batailles de Coutras et d'Auneau en 1587. Il était dans l’armée de Henri IV, à Arques en 1589 et à Yvry en 1590. Au mois de septembre 1591 il faisait partie de la garnison du château de Quintin sous les ordres du capitaine du Liscoët. L’an 1592, Henri IV le nomma capitaine et lui donna commission pour lever une compagnie de 50 chevaux-légers pour résister aux desseins des ennemis sur Brest. Par nouvelle commission du 17 février 1594 il obtint un commandement supplémentaire de 100 hommes d’infanterie, puis il fut nommé Lieutenant des Gens d'Armes à cheval du maréchal Jean d'Aumont [Note : Le maréchal d'Aumont était réputé comme l’un des premiers hommes de guerre de son temps. Il s’était signalé d’abord en Italie mais surtout à Yvry. Il succéda dans le commandement d'Henri de Bourbon, en Bretagne, le 20 août 1592], commandant des Armées royales en Bretagne. Il fut honoré du Collier de l'Ordre par lettres datées de 1600 et signées Henry.

Eu 1595 une lettre du maréchal d'Aumont lui donne l’ordre de démanteler et ouvrir de tous côtés le manoir du Chesnay qui relevait de Saint-Quihouët. Il était la propriété d’un sieur du Vieux-Chastel, cadet de la Ville-Menguy. Ce gentilhomme, après avoir tenu le parti du Roi se rangea pour La Ligue au moment où le duc de Mercoeur faisait le siège de Moncontour [Note : Vraisemblablement le deuxième siège de Moncontour par Mercoeur en 1593]. Il avait fait fortifier sa maison qui entravait les communications entre Moncontour et Quintin. Il rançonnait les passants et n’épargnait personne, ni voisins, ni parents (Ropartz. — Annuaire des Côtes-du-Nord, 1859, in-18, Saint-Brieuc).

Mathurin de La Rivière fut attiré au Chesnay par son parent, le sieur du Vieux-Châtel. Celui-ci entreprit de le convertir à la Ligue. Ne pouvant y parvenir il le constitua prisonnier. Pour obtenir sa liberté, Mathurin de la Rivière donna son meilleur cheval mais il prit sa revanche à quelque temps de là en s’emparant du Chesnay et en tuant le sieur du Vieux-Châtel. Pour couvrir son acte de brigandage, il n’eut alors rien de plus pressé que de s’abriter derrière la signature du maréchal d'Aumont. A cet effet il lui écrivit la lettre suivante :

« A Monseigneur, Monseigneur d'Aumont, comte de Châteauroux, maréchal de France, gouverneur pour le Roy en Dauphiné et Lieutenant général pour sa Majesté en ses païs et armée de Bretaigne.

Vous remonstre très humblement Mathurin de la Rivière, sieur du Plessix-Hérupel, lieutenant du sieur de Gouezbriant, qu’il aurait pieu à Votre Grandeur luy donner un commandement verbal de se saisir et prendre la maison du Chesnay, appartenant au sieur du Vieux-Chastel, située en la paroisse de Plaintel, ensemble la personne dudit du Vieux-Chastel et de tous les gens de guerre estant en icelle comme tenant le party contraire au service du Roy ; ce qu’il aurait faict et exécuté suivant votre dict commandement verbal et en la prise qu’il aurait faict d’icelle maison aurait esté tué ledit sieur du Vieux-Chastel, avec trois ou quatre des gens de guerre estant en icelle.

Ce considéré, Monseigneur, et attendu que ce que le suppliant en ce faict a esté par le commandement verbal de Votre Grandeur et pour le service de Sa dicte Majesté, il vous plaise, pour sa descharge, et à ce que par cy après il n’en puisse aulcunement estre recherché luy en donner un adveu par escript de Votre Grandeur ; et vous ferez justice, et il sera tenu de prier Dieu pour votre prospérité et Grandeur... ».

Le maréchal se montra assez peu renseigné sur le commandement verbal qu’il aurait donné, et au lieu de l’aveu qu’on lui demandait il se contenta d’écrire au bas de la requête :

« Vériffiant le suppliant le contenu en la précédente requeste par devant les juges de Morlaix ou de Sainct-Brieuc, lui sera pourvu. Fait au conseil tenu à Morlaix le 3 de avril 1595. DAUMONT ».

Le sieur du Plessix-Hérupel prit cette réponse en habile homme et ne chercha à prouver qu’une seule chose : c’est que le sieur du Vieux-Chastel était l’ennemi du Roi. A sa requête, Messire Salomon Rufelet, sieur de la Ville-Beau, sénéchal royal de, Saint-Brieuc, se transporta à Guingamp, avec son greffier. Cinq hommes d’armes de la garnison de cette ville, les compagnons, amis et parent [Note : Jacques du Boisboissel, l’un des témoins, avait épousé, en 1587, Anne de La Rivière, fille de René et de Guillaume de Gaincru] du requérant vinrent raconter les méfaits de feu sieur du Vieux-Chastel.

Le premier, écuyer Guillaume Le Cardinal, sieur de Kernier, jeune gendarme de vingt-deux ans, témoigna « avoir cogneu le déffunct sieur du Vieux-Chastel, fils du sieur de la Villemenguy, lequel, pendant le siège de Moncontour, se rendit du party de la Ligue, après avoir fortifié la maison du Chesnay, en la parouesse de Plaintel, en laquelle il tenait nombre de gens de guerre du dict party de la Ligue, lesquels faisaient la guerre aux serviteurs du Roy et tenaient le peuple tellement en subjection qu’il estait difficile de passer près de la dicte maison du. Chesnay sans être pris prisonnier ».

Noble homme Louis Quérouart, sieur de la Motte, gendarme de la compagnie du seigneur de Kergommar, gouverneur de Guingamp, après avoir raconté la défection du sieur du Vieux-Chastel, et comment, de sa forteresse du Chesnay il avait « faict la guerre à tous les serviteurs du Roy, y aiant prins grand nombre de prisonniers, et commis les actes d’hostilité accoustumés estre faicts par lesdits ennemis », ajoute qu’il « se souvient que venant, il y a quelque temps, de la garnison de Bron (Broons) avecques quelques aultres gens de guerre, en ceste ville (de Guingamp), il eust avis à Moncontour de ne passer près la dicte maison, parce que ledit sieur du Vieux-Chastel avoit et entretenait en icelle nombre de gens de guerre pour le party de la Ligue, lesquels les eussent chargés ».

Le troisième témoin, écuyer Jacques de Chefdebois, sieur du Plessix, déposa « que au moys de febvrier dernier (1595), s’en allant de ceste ville de Guingamp avecq le seigneur baron de Mollac en l’armée du Roy, qui était pour lors en la parouesse de Quemperguézennec, rencontrèrent les sieurs du Mas, du Vieux-Chastel, cadet de la maison de la Villemenguy, et aultres du party de la Ligue, jusques au nombre de vingt-cinq ou trente, lesquels chargèrent ledict seigneur de Mollac et le blessèrent, et prindrent prisonnier ce thesmoing, et lors de la dicte prise, le dict Vieux-Chastel fort fâché qu’ils n’aimenaient le dict seigneur de Mollac prisonnier ».

Ecuyer Jacques du Boesbouexel, sieur du Fossé-Raffray, gendarme de la compagnie du seigneur de Kergommar, gouverneur de Guingamp, ne fut pas le moins explicite des témoins. Il raconta « avoir cogneu le déffunct sieur du Vieux-Chastel, fils puisné de la maison de la Villemenguy, lequel ayant esté quelque temps de la troupe du sieur de Rostaigu, se retira en la maison du Chesnay, laquelle il fortiffia soubs prétexte d’estre serviteur du Roy, et l’ayant rendue en deffance, se rendit du party de la Ligue, et en la dicte maison fict tous actes d’hostilité et y voulut retenir prisonnier le dict sieur du Plessix-Héruppel, parce qu’il laissa le meilleur de ses chevaux au dict Vieux-Chastel pour acquérir la liberté. Dict aussi qu’il est chose commune et notoire que le dict Vieux-Chastel avait nombre de gens de guerre au dict lieu du Chesnay, avecques lesquels il faisoit la guerre aulx serviteurs du Roy ».

Le dernier témoin, noble et puissant Olivier du Gouray, sieur de la Coste, chevalier de l'Ordre du Roy, capitaine du ban et arrière-ban de l’évêché de Saint-Brieuc, confirma d’une manière générale les précédents témoignages.

Fort de ces dépositions, qui portent la daté du 6 avril 1595, Mathurin de La Rivière écrivit à nouveau au maréchal :

« Monseigneur, disait-il, sur requeste qu’il vous aurait cy-devant présentée, tendante à ce qu’il vous eut pleu luy donner attestation et aveu par escript du commandement verbal que Votre Grandeur lui aurait faict de se saisir de la maison du Chesnay, en Plaintel, possédée par le sieur du Vieux-Chastel pour le party des rebelles ; ensemble de tout ce qu’il auroit faict en la prise d’icelle maison, à ce que par cy apprès il n’en puisse estre aulcunement recherché ; vous auriez déclaré que, vériffiant le contenu en icelle requeste devant les juges de Morlaix et Saint-Brieuc, il luy serait pourveu. Suivant quoy il auroit deubment informé des faicts d’icelle requeste devant le sénéchal de Saint-Brieuc.

Ce considéré, supplie, Mondit Seigneur, qu’il plaise à Votre Grandeur faire voir l’information cy attachée faicte par le dit sénéchal de Saint-Brieuc et pourveoir au suppliant sur les faicts de sa première requeste, et il priera Dieu à toujours pour votre prospérité et grandeur ».

Au reçu de l’enquête relatant la déposition des témoins et de la seconde lettre de Mathurin de La Rivière, la mémoire revint comme par hasard au maréchal. Il se souvint alors de l’ordre verbal — qu’il n’avait sans doute jamais donné — et apostilla la requête en ces termes :

« Veu par nous l’information cy attachée faicte par Monsieur Salomon Ruffelet, sénéchal de Saint-Brieuc, et François Quémar, greffier d’office de la court du dit Saint-Brieuc, son adjoint, le sixième jour du présent moys, en vertu de notre ordonnance du troisième du dit moys, estant au bas d’aultre requeste à nous présentée par le suppliant et bien mémoratiff du commandement verbal que nous aurions faict au dit de La Rivière, sieur du Plessix-Hérupel, et en conséquence d’iceluy, avons advoué et advouons la prise par ledit sieur du Plessix-Hérupel faicte de ladite maison du Chesnay et tout ce qui s’en est ensuivy. Ordonnons qu’il en demeurera deschargé devers et contre tous, sans en pouvoir estre recherché en façon quelconque. Faict au conseil tenu à Morlaix le 16 avril 1595. DAUMONT ».

La paix ayant été signée à Vervins le 2 mai 1598, Mathurin de La Rivière épousa Jacquemine du Lis, fille de Jacques et de Catherine de Carmené.

Il laissa six enfants :

1°. OLIVIER, fils aîné ;

2°. GUILLAUME, mort au service du Roy ;

3°. RENÉ, seigneur de Catuellan, tué en duel ;

4°. CATHERINE, fille aînée, épouse de Pierre de Kerdaliou, comte du Reschau ;

5°. PERONNELLE, dame héritière de Catuellan, qui porta cette seigneurie à son mari, Charles (ou Georges) du Merdy ;

6°. JACQUEMINE, femme de François de Boquen, seigneur du Pont de Lanoë.

 

XVIII. — OLIVIER de La Rivière, comte du Plessix, seigneur de Hérupel, de La Fontaine, du Chesnay, de Beaurepaire (Yffiniac), de Boisarmel, de Carnedy (Yffiniac), du Pont-à-l'Ane, etc. Il fut blessé au siège de La Rochelle (1628) et devant Montauban (1629). Le duc de Montbazon, spécialement commis à cet effet, par sa Majesté Louis XIII, le fit chevalier de l'Ordre du Roy en 1629.

En 1628 il avait épousé Vincente Pavie, unique héritière de Olivier, seigneur de Kermartin [Note : Ce fut par cette alliance que la maison de La Rivière du Plessix devint propriétaire du fief de Kermartin, immortalisé par Saint-Yves], Kergoric, Kergrois, etc., gouverneur, par commission de Henri IV du 22 juin 1594, des villes de Tréguier, Guingamp et Lannion, du port, hâvre et forteresse de l'île de Bréhat, et de Marie Le Saint, dame de Kermartin.

De ce mariage sont issus :

1°. YVES-OLIVIER, gouverneur de Saint-Brieuc ;

2°. JACQUELINE, femme de Jean Gouyon, chevalier, seigneur de Beaucorps, capitaine et garde-côtes de l’évêché de Saint-Malo ;

3°. CHARLOTTE, décédée en bas-âge ;

4°. CATHERINE et ANNE, religieuses ursulines à Lannion ;

5°. BÉATRIX, dite Mlle du Plessix de La Rivière, sans alliance.

 

XIX. — YVES-OLIVIER de La Rivière, marquis du Plessix, baron de Plœuc, seigneur de La Corbière, de Hérupel, de La Fontaine, du Chesnay, de Beaurepaire, de Boisarmel, de Carnedy, du Pont-à-l'Asne, de Penguily (Plédran), de la Villeneuve-sur-Trieux, de Kermartin, de Kergoric, de Keriolet, de Kerangrois, capitaine de la Noblesse de l'Evêché de Saint-Brieuc.

Par lettres patentes, datées de Saint-Germain-en-Laye, le 25 avril 1667, il fut nommé gouverneur de la ville de Saint-Brieuc, tour et forteresse de Cesson. On lit dans ces lettres :

« La charge de capitaine de nostre ville de Saint-Brieuc et tour de Cesson étant vacante ... [Note : Claude d'Acigné, seigneur de Kernevenoy, avait donné sa démission en 1666] il est nécessaire pour le bien de nostre service et la seureté desd. ville et tour de la remplir... ». Le roi déclare en outre « ne pouvoir faire un meilleur choix que de Yves-Olivier de La Rivière, chevalier, baron du Plessix et capitaine de l’une des compagnies de cavalerie establies pour la garde de la côte de la Bretagne... ». Et le roi ajoute : « ... pour le favoriser davantage et l’engager de plus en plus à nostre service, avons voulu en même temps accorder la survivance à Charles de La Rivière, son fils... » (Archives Départementales Loire-Inférieure B. 1246).

Dans une autre pièce on peut lire : « ... il sera mis en possession dudit office pour en jouir et user pleinement et paisiblement sa vie durant... pourra commander aux habitants tout ce qui sera jugé nécessaire pour le bien de nostre service, sûreté et conservation de lad. ville en Notre obéissance, faire vivre lesdits habitants en bonne union et concorde les uns avec les autres, commander aux gens de guerre qui sont ou seront cy-après établis en garnison dans la ville, la tenir en bon ordre et police suivant Nos règlements et ordonnances militaires ... ».

Un édit de 1696 nous fait connaître les autres privilèges attachés à la charge :

« Voulons qu’il ait (le gouverneur) pour logement le château, quand il s’en trouvera dans la ville de leur établissement à Nous appartenant... Voulons qu’il ait le pas préférablement à toute sorte d'Officiers, excepté le Gouverneur et les Lieutenants de nos provinces et le seigneur particulier s’il y en a. Jouira ledit pourvu des droits honorifiques dont ont coutume de jouir les Gouverneurs des autres villes de Notre Royaume et pourra prendre telle place qu’il jugera à propos dans les assemblées publiques et particulières, soit à la tête des Officiers de justice ou du Corps de ville à son choix, commandera la Milice bourgeoise de la ville, donnera des ordres aux Colonel, Major et capitaine créés par notre édit du mois de mars 1694 même au Commandant et Officiers de nos troupes qui passeront dans leur ville, lesquelles troupes seront obligées pendant leur séjour de mettre une sentinelle à sa porte ; recevra le serment des Officiers de la Milice bourgeoise, allumera les feux de joie à la tête du Corps de Ville, assistera quand il lui plaira à la revue des troupes ».

Il n’y avait pas de « château » à Saint-Brieuc, la Communauté de Ville (Conseil municipal de l’époque) lui donna donc un vaste logement dans « l'Hôtel commun » (Hôtel de Ville) situé à l’emplacement actuel de la grille de la Préfecture. Charles Le Maoüt (Le Maoüt. — Annales armoricaines. Saint-Brieuc, 1846) nous apprend que cet hôtel commun se composait de plusieurs corps de logis achetés à différentes reprises. La première partie, vers la rue Pohel, consistait en deux corps de bâtiments, l’un devant sur la place du Pilori, l’autre au derrière avec un jardin, fut achetée en 1609 pour 7.800 livres. Le reste avait été acheté en 1687 : la partie du milieu pour 4.000 livres et celle qui regardait l’hôtel prébendal du Saint-Esprit pour 5.500 livres.

La Communauté n’eut pas toujours à se louer de ce personnage dont l’emploi, tout à fait inutile, était une gêne et une charge pour la Ville. Bien qu’elle le logeait elle lui versait, par ordre du Roi, 600 livres d’indemnité de logement (Lamarre. — Histoire de Saint-Brieuc ; Ruffelet. — Annales briochines). De plus « il entendait, disait-il, disposer des appartements, en son absence, en faveur de sa famille, ou gens de ses amis, à qui il sera bien aise de faire plaisir ».

Il jouissait d’un traitement de 6.000 livres et percevait en plus les intérêts de la finance de 10.000 livres qu’il avait versées lors de son entrée en charge [Note : Ses successeurs avaient un traitement de 1.000 livres seulement].

Yves-Olivier de La Rivière prit son titre au sérieux ; mais il n’était pas d’humeur facile. Les ordres mêmes du Gouverneur de Bretagne sur les étapes, les règlements de police étaient pour lui lettres mortes. Les logements militaires lui devinrent un moyen de vexation. Il en accablait les gens qu’il n’aimait pas. Dans les premières années de sa résidence à Saint-Brieuc il eut de vives discussions avec le sénéchal royal, Philipot de La Piguelaye, qui lui disputait la présidence de l’assemblée municipale ; mais il profita de la réorganisation de ce corps politique, par l’édit de 1681, pour en prendre la direction et s’y faire, pour lui et sa famille, une situation pleine d’abus et de privilèges. Les registres de la Communauté le montrent présidant l’assemblée de ville. Au pied des délibérations il étale une magistrale signature qui tient toute une ligne, notamment le 18 juin 1692, sans doute pour ne pas faire mentir sa devise : Undequâque inspiciendum : Doit être visible de partout (P. de Courcy. — Armorial de Bretagne).

Pour abus d’autorité il eut de graves démêlés avec Jean du Gouray, marquis de la Coste (Saint-Julien), nommé, en 1666, lieutenant du Roi aux quatre évêchés de Basse-Bretagne Tréguier, Saint-Pol, Cornouaille et Vannes, qui avait un commandement supérieur au sien. Le prétexte du conflit était de savoir si les écussons du Roi et du gouverneur de la province de Bretagne, que le gouverneur de Saint-Brieuc avait ordinairement à sa porte comme symboles de l’autorité, devaient être envoyés à M. de la Coste quand il habitait le manoir de Cardenoual à Saint-Brieuc. Cette discussion donna lieu à de curieuses révélations. Il fut établi, d’après les dépositions d’officiers municipaux, que le gouverneur empêchait la Communauté de communiquer avec le lieutenant du Roi, qu’il supprimait à son gré les ordres supérieurs et les arrêts du Conseil (Archives des Côtes-d’Armor, E. 2541). Des lettres patentes du 30 mars 1686, signées de Louis XIV en personne, lui permirent, ainsi qu’à M. de la Coste, d’arborer simultanément les écussons causes du litige.

Avant d’être gouverneur de Saint-Brieuc, Yves-Olivier de La Rivière habitait « son château du Plessix, parouesse de Plintel ». Il acheta le 22 février 1664 « le chasteau de la terre et seigneurie de Plœuc, appelé le chasteau de la Corbière, logements, estangcs, jardrins, vergers, droit de coulombier, métairies, moulins, bois de haulte fustaye et de décoration, nommé le bois de Putual, rabines, gallouëtz, prées et terres arrables et non arrables, rentes et chefsrentes, dismes, corvées sur les hommes et vassaux, fiefs et juridiction avecq droit de haulte, moyenne et basse justice et patibulaire à quatre pilliers de pierre [Note : Primitivement la seigneurie de Plœuc n’avait qu’un patibulaire à trois piliers mais des lettres patentes d'Anne de Bretagne, confirmées par Louis XII, accordèrent à Messire Vincent de Plœuc la faveur d’ériger un quatrième pôt dans sa juridiction (Archives des Côtes-d’Armor, E. 882)], droictz de prééminances et de patronage aux églises parochialles de Plœuc et trefve de Gausson en dépendante, de ladite église parochialle de Plœuc, lesdits seigneurs de ladite terre sont fondateurs et présentateurs et tout droit de lisière par dedans et dehors de ladite église et de prières nominales, armoiries, escussons et autres droits honorifiques, ensemble les autres droits qui dépendent de ladite terre aux chapelles de Sainte-Marguerite, le petit sainct Brieuc, sainct Jus, sainct Eloy, mesme saint Léon en Hennon, et, outre les droicts de halles, de quatre foires par an [Note : Crées par lettres patentes de Louis XIV en juin 1643, avec un marché tous les jeudis, en faveur de Sébastien de Plœuc, marquis du Timeur. Elles avaient lieu le 25 avril, jour de Saint-Marc, le 1er juin, le 10 août, jour de Saint-Laurent et le Jour des Morts. En 1737, la « coutume » rapportait annuellement 2.145 livres], de marchés ordinaires par chacun jeudi au bourg de lad. parouësse de Plœuc, péage, coustumes, four à ban dans led. bourg commencé à bastir et sans réservation généralement tout ce qui dépend de lad. terre et seigneurie, le tout situé tant en lad. parouësse de Plœuc, trèfve de Gausson et parouësse de Hennon ».

Cette seigneurie appartenait à Mauricette-Renée de Plœuc, marquise de Montgaillard. Elle avait été saisie en 1662 par Mlle Louise de Béthune, princesse de Richemont et dame de Sully, créancière pour 1906 livres. A la fin de 1663, le sieur de La Houssaye, à qui Mauricette devait aussi 20.000 livres, fit saisir à son tour. M. Charles de Perrien, marquis de Montgaillard, mari de Mauricette, ne voulant pas que cette terre fut vendue à vil prix (sic), fit des offres au futur gouverneur de Saint-Brieuc. L’acte fut passé au château de Saint-Quihouët, où habitait Charles de La Rivière, parent de Yves-Olivier. Il se porta caution pour 96.000 livres payables dans trois ans.

La seigneurie du Pont-à-l'Asne appartenait le 1er septembre 1583 à Ecuyer Jean Le Mintier, mari de Françoise de La Rivière (lui-même fils de Charles Le Mintier et de Olive de La Rivière). Elle passa ensuite aux La Rivière, sans doute par héritage.

Elle comprenait : « Le manoir du Pont-à-l'Asne avec ses belles jardrins, vergers, garaines, coulombier et refuge à pigeons et la maison et métairie de la porte dudit lieu du Pont-à-l'Asne ô ses ayres (avec ses aires), jardrin, vergers, yssues, pourprix, domaines et déports et les moulins dudit lieu tant à bled que froment avec leurs distraicts, estangs, biefs, retenues d’eau, avec chapelle du Pont-à-l'Asne, avec les boys anciens de haulte futaye et rabine le tout s’entre tenant, sur la parouësse de Plœuc contenant le tout 6 journaux de terre. — Item, ledit boys et taillis joignant à l’étang dudit lieu contenant 3 journaux de terre [Note : Une partie de ce taillis existe encore, le moulin a cessé de tourner, l’étang a fait place à une prairie, la chapelle a disparu, le manoir aussi. L’emplacement de celui-ci est indiqué par un puits et un grand chêne. En fouillant le sol on trouve ses fondations. La métairie de la porte du Pont-à-l'Ane est moderne]. — Item, une pièce de terre appelée les Bignons de 4 journaux de terre. — Item, le Clos de la Chapelle joignant à la Chapelle et d’autre part au chemin conduisant du village de Vaudelier à la Touche et d’autre part au chemin conduisant de Caribet au bourg de Plœuc 3 journaux » ... et ensuite 7 autres pièces de terre renfermant 18 journaux de superficie, « deux petits jardrins touchant le jardrin de la Ville Juguené » ayant une surface de 6 journées de « bescheur de terre » et enfin 4 prés « contenant ensemble 11 journées de faucheurs d’herbe » (Archives départementales des Côtes-d’Armor, E. 2542).

Yves-Olivier de La Rivière, bien qu’étant accusé de « supprimer à son gré les ordres supérieurs et les arrêts du Conseil », était tenu en haute estime à la cour de Versailles. C’est en sa faveur que les seigneuries, dont nous avons parlé, de Plœuc, La Corbière et du Pont-à-l'Ane, furent réunies et érigées en comté par lettres patentes de Louis XIV du 14 avril 1696.

Dans ces lettres on relève que « ladite bannière de Plœuc est érigée en comté en considération de l’illustre maison et de l’ancienne noblesse des seigneurs de La Rivière, issus des comtes de Cornouailles, juveigneurs des sieurs de Rohan... et en considération des services qu’ils ont rendus, comme l’histoire le rapporte, notamment ceux de Thibaud de La Rivière, fameux capitaine... » [Note : Ogée. — Dictionnaire de Bretagne, II. 312 (J.-B. Illio mentionne ce texte dans Plœuc autrefois et aujourd’hui, p. 22)].

Ainsi créé comte de Plœuc il s’autorisa désormais, mais indûment, à se faire appeler et à signer le Comte de La Rivière.

Par lettres patentes données à Paris le 20 janvier 1668 Louis XIV ordonna la Réformation de la noblesse de Bretagne. La chambre souveraine chargée de la vérification des titres de noblesse rendit son arrêt, pour la famille de La Rivière, le 26 mars 1669. M. de Lopriac, rapporteur :

« Charles de La Rivière, sieur de Saint-Quihouayt, Charles-François, sieur de l'Isle Aval, son fils aisné, demeurant paroisse de Plintel, évêché de Saint-Brieuc, Yves-Olivier de La Rivière, sieur du Plessix, baron, banneret de Plœuc, faisant pour Charles-Yves-Jacques de La Rivière, son fils aisné, demeurant à Saint-Brieuc, dont il est gouverneur, déclarés nobles d’ancienne extraction, 13 générations, et maintenus dans la qualité de Chevalier, employés au rolle de la Juridiction et ressort de Saint-Brieuc, portant d'Azur à la Croix engreslée d’or » [Note : Collationné et délivré par moy généalogiste des ordres du Roy en vertu des arrêts de nosseigneurs du Conseil d'Etat. A Paris, le 2 juin 1705. Signé : Clairambault].

Le 11 février 1659, Yves-Olivier de La Rivière avait épousé, dans la chapelle de Saint-Quihouët, sa parente Marguerite de La Rivière de la branche de Saint-Quihouët (N°19) — dame du Pont-Blanc, de l'Isle-Aval et du Vaucouronné, fille de Charles, marquis de La Rivière, seigneur de Saint-Quihouët, de Kerauffret, etc., et de Françoise Bernard, dame de l'Isle-Aval, des Villes-Doré, de Beaumanoir-Eder, etc.. Ce mariage lui apporta les avantages de la ligne directe avec des biens, terres et seigneuries considérables.

Il mourut en 1708 laissant un fils unique :

 

XX. — CHARLES-YVES-JACQUES de La Rivière, né à Plainte!, le 1er août 1662, décédé en 1729, chevalier, marquis du Plessix de La Rivière, comte de Plœuc, seigneur de Hérupel, de la Fontaine, de La Rivière, d'Auvernay, du Chesnay, de Beaurepaire, de Boisarmel, de Carnedy, du Pont-à-l'Ane, de Penguily, de la Villeneuve, de Kermartin, de Kergoric, de Kergrois, de Kéralet, de Kerangrois, de Montaubois, de Hautbois, du Pont-Blanc, de la Corbière, du Vaucouronné, etc. [Note : Il est à remarquer qu’à mesure que la filiation des seigneurs de La Rivière se continue à travers les siècles le nombre des seigneuries appartenant à chaque génération augmente. Ch.-Y.-Jacques s’en octroie ci-dessus 23, et etc... La raison en est simple. Les de La Rivière ont épousé à tour de rôle des héritières et uniques héritières qui leur ont apporté en dot des biens nombreux et importants. De plus ils ont reçu des grandes successions collatérales. Différentes alliances entre les branches de La Rivière ont fini par mettre toutes les propriétés à la branche du Plessix et enfin à La Fayette].

Il fut élevé à la cour de Louis XIV et reçu page en la Grande Ecurie en 1678. Il servit d’aide de camp au maréchal de Boufflers à la défense de Namur (1695). Lors du siège et de la prise de Luxembourg (1684), il donna des preuves de sa valeur. Le roi le mit alors dans la première compagnie de ses mousquetaires, puis dans son régiment d’infanterie. Au retour des sièges de Philisbourg (1688), Mannheim (1688), Frankental (1688), et de la conquête du Palatinat (1689), Louis XIV le nomma Guidon des Gens d'Armes de la Reine avec une pension de 3.000 livres.

En 1708 [Note : Gouverneur en 1708 et non en 1709 comme l’ont écrit le chanoine Ruffelet et M. Lamare. En effet il signe le registre de la Communauté le 20 septembre 1708], sa Majesté lui donna commission, comme survivancier de son père, de Gouverneur [Note : Il n’habitait pas l'Hôtel commun mais son Hôtel, paroisse Saint-Michel] de la ville et évêché de Saint-Brieuc, tour et forteresse de Cesson.

Il fut élu par la Noblesse pour présider aux Etats assemblés à Saint-Brieuc en 1709. Il eut l’agrément du Roi et du Dauphin, qui signèrent son contrat de mariage, pour épouser Marie-Françoise-Céleste Le Voyer de Paulmy, fille d’honneur de Louise, duchesse de Bourbon, unique héritière de Jean-Armand Le Voyer, gouverneur des pays, ville et château de Châtellerault, brigadier des armées du Roi, colonel de cavalerie tué à Senef, le 11 août 1674.

Il eut six enfants :

1°. CHARLES-YVES-THIBAUT qui suit ;

2°. JACQUES-CHARLES de La Rivière, dit comte de Mûr, capitaine de cavalerie, époux de Elisabeth de Séré, sans postérité ;

3°. FRANÇOISE-ANNE-AGATHE MARGUERITE, épouse de Etienne de Rivié, grand-maître des Eaux et Forêts de France ;

4°. MARIE-ANNE-LOUISE-CÉLESTE, décédée le 12 Juillet 1754, mariée deux fois : 1° à Claude-Adrien de La Fond, maître des requêtes ; 2° à Charles-Jean de La Rivière de Riffardeau (contrat du 29 août 1750) ;

5°. YVETTE-FRANÇOISE ;

6°. GABRIELLE-FÉLICITÉ, dite Mlle de Paulmy, mariée à Messire Charles-Thomas-Marie, marquis de Morant et de Bréquigny, à Saint-Michel de Saint-Brieuc, le 14 novembre 1726. (Elle était veuve en 1750). Elle eut un fils, le comte de Morant, colonel du régiment des Dragons de la Reine.

 

XXI. — CHARLES-YVES-THIBAULT, né en 1691, comte de La Rivière et de Plœuc, marquis de Paulmy, de Saint-Quihouët et autres lieux, baron de Boissay, vicomte de la Roche de Gennes, châtelain du Pont-Blanc, seigneur du Plessix, de La Rivière, de l'Isle-Aval, du Vaucouronné, de Kermartin, de Kergaric, du Pont-à-l'Ane et autres lieux.

En 1729, il succéda à son père comme gouverneur de Saint-Brieuc. Dès cette époque il prenait les titres de Mestre de Camp de cavalerie, premier enseigne de la seconde compagnie des Mousquetaires du Roy. En 1745, il devint, lieutenant-général. A sa mort, survenue le 20 avril 1781, il était en outre qualifié Grand Croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, gouverneur de Rocroy et de Saint-Brieuc. Il était gouverneur honorifique de Saint-Brieuc et non résident. Il « demeurait le plus ordinairement au Palais du Luxembourg à Paris, paroisse Saint-Sulpice ». Non seulement l'Assemblée de ville n’a pas lieu sous sa présidence mais on ne trouve qu’une fois sa signature sur le registre des délibérations, le 19 décembre 1729, au pied d’un mandement qu’il y avait fait enregistrer.

En 1774, il obtint des lettres patentes du Roy, enregistrées au Parlement de Bretagne, le 7 janvier 1775, autorisant « un établissement charitable » au bourg de Plœuc. Le 10 août 1777, il donna aux soeurs « de la maison charitable de Plérin », actuellement les soeurs blanches du Saint-Esprit, « une maison, du linge et médicaments pour les pauvres et les malades et 800 livres de revenu ». La première supérieure fut soeur Anne Le Louays, décédée le 29 juillet 1852.

En 1776, il fil construire au bourg de Plainte! une maison en bel appareil de pierres taillées, destinée à héberger « une maison d’école charitable ». Le 28 novembre 1777, il concéda cet établissement aux religieuses du même Ordre. Il leur légua également 800 livres de rente annuelle.

L’acte d’acceptation fut rédigé par M. Perrio, notaire à Plaintel, le 31 mars 1778, « en présence de J. Baron de la Villebaud, procureur spécial de Marie-Josep-Paul du Motier, marquis de La Fayette, émancipé par son mariage sous l’autorité de Charles-Thibault de La Rivière, et des soeurs Marie Quintin et Yvonne Clech, pharmacienne, députés de la maison charitable de Plérin ». Le 25 août 1778, Mgr. Caffarelli, évêque de Saint-Brieuc, approuva cette fondation.

Charles-Yves-Thibault de La Rivière avait épousé Julie Barberin de Reignac, dame du Palais de la Reine douairière d'Espagne, décédée à Versailles, le 20 avril 1754.

De ce mariage sont issues deux filles :

1°. LUCIE-LOUISE-BLANDINE, mariée le 17 février 1749, à Philippe-Louis-Hugues-Anne-Roland, marquis de Lusignan et de Lezay, maréchal de camp, dont un fils : Hugues-Thibault-Henri, colonel du régiment d'Orléans ;

2. JULIE-LOUISE-CELESTE, née en 1721, épouse de son cousin Joseph-Yves-Thibaud-Hyacinthe, chevalier, marquis de La Rivière, baron de Crapado, comte de Corlay, seigneur de la Chastellenie de Saint-Michel-lès-Guingamp, de la Villeneuve, de Kerauffret, Saint-Quihouët, le Plessix, Le Pellinec et autres lieux « demeurant le plus souvent en son château de Kerauffret, paroisse de Bourbriac » [Note : Le 26 août 1748, il donna procuration, devant Trutat et Roger, notaires du Châtelet de Paris, à Jacques Le Quellenoix, avocat en la cour, demeurant ville de Saint-Brieuc, rue Saint-François, paroisse Saint-Michel, pour acheter la terre et chastellenie du Vieux-Marché, les terres et seigneurie du Dresnay (Loguivy-Plougras) et de Traouennès (Lohuec) (ayant haute, moyenne et basse justice s’exerçant ensemble dans l’auditoire du Dresnay par suite de l’union de ces juridictions depuis 1300), à Yves-Joseph de Montigny et Anne-Marie-Jeanne de Langle, son épouse. L’acte fut passé devant Desaleurs et Lonnay, notaires royaux, à Vannes, le 3 septembre 1748. Il paya 125.000 livres mais il fut garanti 4.853 livres de revenu (Archives des Côtes-d’Armor, E. 1745)], fils de Charles-François, comte de Saint-Quihouët et de Françoise Gouyon, dame de Beaucorps. Elle mourut, à 32 ans, le 7 octobre 1753, laissant trois enfants :

1° YVES de La Rivière, né en 1741, cornette à la deuxième compagnie des Mousquetaires, commandée par son père, mort le 10 octobre 1761 ;

2° LOUIS-HENRI de La Rivière, né en 1751 ;

3° MARIE-LOUISE-JULIE de La Rivière, mariée le 22 mai 1754, en l’église Saint-Sulpice de Paris, à Michel-Louis-Christophe-Roch-Gilbert du Motier, marquis de La Fayette.

De cette union est sorti un fils unique, universellement connu : le général La Fayette.

Ch. Le Péchoux.

 

Note : Rédaction de l'inventaire. — Fonds des seigneuries possédées, en 1750, par le marquis de La Rivière dans les évêchés de Tréguier, Quimper, Saint-Brieuc et Vannes. Une déclaration de cette date, pour le paiement du vingtième, les énumère dans l'ordre suivant :

1° Terres de Kerauffret, Saint-Michel, La Villeneuve et La Rivière, s'étendant aux paroisses et trêves de Bourbriac, Ploumagoar, Coadout, Plésidy, Saint-Michel en Plouisy, Louargat, Kermoroch en Squiffiec, Saint-Sauveur de Guingamp, Saint-Laurent, Trégornan, Goudelin, Tréglamus en Pédernec, Le Haut-Corlay, Saint-Martin, Saint-Mayeux, Kerpert en Saint-Gilles-Pligeaux, Le Vieux-Bourg-Quintin, Canihuel en Botoha (Bothoa), Plussulien.

2° Terres du Vieux-Marché, du Dresnay et de Traouénès, en Plouaret, Lanvellec, Plounévez-Moëdec, Loguivy-Plougras et Lohuec.

3° Terre du Pontblanc, dans la paroisse de Plouaret.

4° Métairies de Quergaric, en Langoat et de Tronan en Trédarzec, avec quelques rentes à La Roche-Derrien, à Pommerit-Jaudy, et près de la ville de Tréguier.

5° Terre du Pellinec, dans les trois trêves de Canihuel, Sainte-Tréphine et Lanrivain.

6° Terre du Lun et Kerguillé, en Pleyben, Hanvec, Goësech et Loperhet.

7° Terre du Parc, en Braspartz.

8° Terre de La Touche et ses annexes, en Saint-Marcel, Malestroit et Pleucadeuc.

9° Terres du Plessix et de Saint-Quihouët, s'étendant aux paroisses de Plaintel, Plédran, Saint-Julien, Plaine-Haute et Saint-Carreuc.

10° La métairie de La Ville-Doré à Cesson avec le moulin Toupin en Saint-Michel-de-Saint-Brieuc ; les métairies de Bienlivien à Planguenoual, et de Malidor à Saint-Alban.

11° Terre de Saint-Eloy en Ploeuc et Hénon.

Le relevé général du produit de chacune de ces terres, après prélèvement du quart du prix des fermes des moulins pour les réparations et d'une somme de 500 livres payable annuellement à l'église tréviale de Saint-Adrien, en Bourbriac, forme un total de 33.706 livres. On relate au folio 65 de la déclaration que la mesure de la juridiction de Saint-Brieuc est la plus petite de la Bretagne, et qu'il y a peu d'années le boisseau de seigle n'y valait que 11 sous.

En 1771, ces terres appartenaient à Marie-Joseph-Paul-Yves-Roch-Gilbert du Mottier de La Fayette qui devait s'illustrer quelques années après, dans la guerre de l'indépendance américaine. Il était alors sous la tutelle de Marie-Catherine de Chavagnac, sa grand'mère, et l'unique héritier de sa mère Louise-Julie de La Rivière.

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