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LE FOLGOET

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La commune de Le Folgoët (pucenoire.gif (870 octets) Ar Folgoad) fait partie du canton de Lesneven. Le Folgoët dépend de l'arrondissement de Brest, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE du FOLGOET

Le Folgoët vient du latin « folum » (feuillage) et du breton « coat » (bois). Une légende prétend qu'un homme appelé Salaün, surnommé familièrement "Fol ar Coat" (Fou du Bois), dévot de la Vierge Marie, décédé vers 1358 à l'âge de 48 ans et enterré au village de Lannuchen), aurait vécu près d'une fontaine dans la forêt de Lesneven (ravagée par un incendie en 1427).

Le Folgoët est un démembrement de la paroisse primitive de Plouevelleo (d'après Couffon) ou de la paroisse primitive de Plouider, et porte le nom d’ Elestrec.

Le Folgoët est en faite le nom de l'ancienne chapelle de la paroisse d'Elestrec, fondée en 1409 par le duc Jean V. Certains historiens prétendent même que la première pierre de l'édifice fut posée dès 1365 par Jean IV (décédé en 1399) et que les travaux de la chapelle furent repris par son fils Jean V à partir de 1404, après l'arrêt des travaux en 1370 à cause des guerres. La chapelle d'Elestrec, dédiée à saint Jacut (frère de saint Guénolé), est détruite par la foudre au début du XVIIIème siècle. Le service paroissial est alors transféré dans la chapelle privée du manoir de Guicquelleau, dédiée à saint Vellé. La paroisse prend alors le nom d'Elestrec-Guicquelleau (ou Guiquelleau).

Anne de Bretagne vient plusieurs fois à Folgoët pour implorer Notre-Dame : en 1491 (l'année même de son mariage avec le jeune roi de France Charles VIII), en 1494 (alors que Charles VIII guerroyait en Italie), en 1499 (à l'occasion de son mariage avec Louis XII), en 1505 (pour implorer le secours de Notre-Dame, le roi Louis XII étant gravement malade). En 1636, Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII dit le Juste (1610-1643), se recommande à Notre-Dame du Folgoët.

La paroisse de Folgoët est érigée en 1828, à la place de Guicquelleau (l'ordonnance royale porte la date du 23 août 1829) et dépend de l'ancien évêché de Léon. A noter que le service paroissial est transféré de Guicquelleau au Folgoat en 1826 ; mais ce n'est qu'à la date du 8 Septembre 1828, que, officiellement, le titre paroissial est lui-même changé, Elestrec, Guicquelleau, devient Le Folgoat. Son territoire est augmenté en 1879 d'une section de Ploudaniel. Le Folgoët cède en 1947 un village à la commune de Lesneven. Son histoire est surtout marquée par la légende de Salaün ou Folgoët (le Fou du Bois, pauvre hère qui aurait vécu en ce lieu jusqu'en 1358).

Voir aussi  Folgoat Le Folgoat (Folgoët), paroisse et chapelle

On rencontre les appellations suivantes : basilica seu capella Beatae Mariae de Folgoat (en 1420), chap. N.D. de Folgoet, par. d'Elestrec (en 1426), Bourg de Folgoet (en 1594), Guicquelleau (en 1775).

Ville du Folgoët (Bretagne)

Note : liste non exhaustive des Recteurs du Folgoët : - 1687-1689 : P. Pierre Le Fort. - 1689 : P. Joseph Rolland. - 1691 : P. Dobeil. - 1691 : P. Olivier Le Cam, supérieur du Séminaire au Folgoët ; Hervé Ségalen, employé au Folgoët sous les ordres des Pères. - 1695-1700 : P. Louis de la Farre. - 1696 : Procureur au Folgoët, P. Julien Chauve. - 1700 : P. Jean Van-Rhyn. - 1700-1707 : Procureur au Folgoët, P. Etienne Rossignol. - 1705 : P. Pierre de Belouan. - 1707-1710 : P. Olivier-Louis Ermar. - 1714 : Procureur de Brest et au Folgoët, Jean-Jacques Collin. - 1716 : Procureur de Brest et au Folgoët, Hyacinthe-Vincent de Kermorvan. - 1716 : Ancien chapelain du Folgoët, Coranlay. - 1720 : P. Charles-François Girard, recteur. - 1720 : P. Charles Guénonville, recteur. - 1724-1727 : P. Jean-François Malescot. - 1727 : P. Martin de Fontenelle ; P. Hyacinthe des Rivières, recteur ; très versé dans l'Histoire de la province. - 1732 : B. Prigent, abbé de la Villeneuve, chanoine. - 1736 : P. René de Saint-Mallou, procureur. - 1737 : Jean-Pierre de Champeaux, diacre, chanoine. - 1746 : P. Joseph d'Antoyer. - 1748-1753 : Guillaume de Planquoys. - 1753 : P. Joublet. - 1763 : P. Jacques Le Noir Duparc. Suppression de la Compagnie. Liste non exhaustive des Chapelains desservants : - 1766 : 16 Février, mort de Jean Mével, desservant ; était ancien recteur de Pestivien. - 1775-1780 : Paul-Gabriel Mesguen, prêtre au Folgoët, mort en 1780. - 1779 : Mort de Guillaume Calvez,, prêtre desservant. - 1782 : Mort de Alain Pouliquen. - 1789 : Jean Crenn, chapelain. - 1789 : Jean Le Hir, dernier chapelain. Liste non exhaustive des Recteurs d'Elestrec, de Guicquelleau puis du Folgoët : - 1426 : Yves Kerentel, recteur, intervient dans un concordat avec les chanoines nouvellement établis au Folgoët. - 1510 : Paul de Gouzillon, recteur, frère du doyen du Folgoët. - 1592, Septembre : Grégoire Nicolas, recteur, résigne. - 1592-1625, Mars : Yves Milbéo, recteur ; devint chanoine du Folgoët 1595 ; figure comme ancien recteur d'Elestrec en 1612-1615 ; demeurait en son petit manoir de Saint-Yves ou celui de Toulran ; ne fut cependant remplacé comme recteur d'Elestrec qu'à sa mort. - 1625-1634 : Henri Cloarec, recteur ; était maître ès-arts. - 1634-1644 : Christophe de l'Estang, nommé recteur le 5 Janvier 1734 ; remplacé en 1644. - 1644-1650 : Jean Huon, recteur. - 1650-1660 : René Keroullé ; Mars 1669. - 1660-1666 : Alain de Lestang, recteur, Sr. du Menec. - 1689-1729 : Yves Le Roy, recteur, nommé le 17 Février 1689 ; mort le 11 Juillet 1729, âgé de 69 ans. - 1729-1736 : Julien Le Quentrec, recteur ; mort le 1er Novembre 1736, à l'âge de 37 ans. - 1736-1749 : Mathias Stéphan, recteur. - 1670-1685, Mars : Jean Blonce ; répara l'église de Guicquelleau. - 1685-1689 : Tanguy Abjean, prêtre de Kernilis, recteur de Guicquelleau en 1685, qu'il quitta, en 1689, pour retourner à sa paroisse natale. - 1749-1773 : Denys Guimar, chanoine de Lesneven, devint recteur de Guicquelleau ; ecclésiastique de grand mérite, nommé en 1773 recteur de Guimilliau. - 1773-1785 : Goulven Le Melloc ; né avec tous les talents do la prédication, fut choisi en 1772 pour prêcher à la cathédrale de Léon, lors de l'installation de Mgr. de la Marche ; il fit un sermon si pathétique sur les devoirs épiscopaux, que celui6ci regretta d'avoir accepté cette charge ; mais, par un second sermon sur les bienfaits de cette dignité, il calma les craintes de l'Evêque, qui le nomma à Guicquelleau, le 18 Octobre 1773 ; il mourut le 5 Septembre 1785, à l'âge de 58 ans. - 1786-1792, 2 Janvier : René Tanguy, vicaire à Guissény, recteur, protesta ; son église fut fermée le 16 Juillet 1792 ; se réfugia en pays étranger, où il mourut. - 1802-1806 : Jean-Pierre Lharidon, reconnu recteur en 1802 ; mourut le 4 Juin 1806. - 1808-1818 : René-Corentin-Louis Marzin, de Lampaul-Plouarzel ; mourut recteur le 30 Avril 1818, âgé de 61 ans. - 1818-1821 : Jean-Marie Berthou, de Plouzévédé. - 1826-1837 : Alain Le Scornet, de Botsorhel. En Juillet 1827, le service paroissial commença dans l'église du Folgoët ; mais l'Ordonnance officielle l'érigeant en paroisse n'est que du 23 Août 1829. - 1837-1859 : Jacques Calvez, de Plounéour-Ménez. - 1859-1882 : Jean-Marie La Haye, de Saint-Thégonnec. - 1882-1892 : Alain-Christophe Couloigner, de Guimilliau. - 1892-1900 : Yves-Guillaume Cuillandre, de Cléden-Cap-Sizun. - 1900 : Jean-Marie Le Gall, ..... Liste non exhaustive des Vicaires du Folgoët : - 1887 : Jean-Louis Maguet. - 1905 : François-Joseph Paugam, ... (Archives de l'Evêché).

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PATRIMOINE du FOLGOET

la basilique Notre-Dame (1423-1460-XIXème siècle), restaurée au XIXème siècle. L'édifice actuel est composé de deux bâtiments en équerre. Le premier comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés symétriques et un choeur avec bas-côtés de trois travées asymétriques. Le second accolé au sud, comporte une chapelle en aile de deux travées, précédée d'un porche dit des apôtres et d'une sacristie. La basilique qui, d'après certains historiens, aurait été commencée vers 1350 ou 1365 et terminée en 1418-1419, est incendiée en 1708. D'autres historiens prétendent qu'on y travaillait encore en 1445. L'église est inaugurée par l'évêque de Léon, Alain de la Rue, et consacrée par Jean V en 1423. Le 10 juillet 1423, Jean V érige l'église du Folgoët en Collégiale : entre 1420 et 1434, il y vint cinq fois. Le 28 avril 1426, Jean V lui accorde une rente de 80 livres auxquelles il ajoute 70 livres pour assurer l'entretien du doyenné. En 1427, à la demande de Jean V et de l'évêque de Léon, le Pape Martin V met Notre-Dame du Folgoët au rang des basiliques mineures. Des travaux importants de restauration sont faits en 1432 (avec début de la construction de la tour nord haute de 53 mètres). La tour Sud est édifiée bien plus tard. La flèche de la tour nord est construite vers 1500. La tour sud, restée inachevée, est coiffée au XVIIème siècle d'un étage à fortes colonnes ioniques. Anne de Bretagne y vient en 1491, 1494, 1499 et 1505. Le 20 septembre 1518, la duchesse Claude, fille d'Anne de Bretagne et époux de François Ier, se rend au Folgoët en compagnie de son royal époux. En 1553, le roi Henri II, fils de François Ier (époux de la Claude de France, fille de la duchesse Anne) donne à la collégiale une constitution et y établit une confrérie. En 1681, Louis XIV, fils d'Anne d'Autriche et de Louis XIII, supprime la Collégiale et lui substitue un séminaire destiné à la formation d'aumôniers de la Marine. L'église est endommagée par la foudre en 1633, puis incendiée dans la nuit du 24 au 25 mars 1708 à la suite de l'imprudence d'un ouvrier réparant les orgues. A signaler que l'église du Folgoët est l'une des premières du Finistère à posséder des orgues dès 1584 (ces orgues provenaient d'Anvers). L'église est restauré par Guillaume Le Minteur en 1716 (8 ans plus tard). Le buffet d'orgue que l'on voit aujourd'hui est vide : il a été réalisé en Inde sous la supervision du docteur Yves Bernard Broecke de Hambye (Manche). Avant l'incendie de 1708, la toiture de l'église comportait trois sections : un toit pour la nef et un toit pour chacun des bas-côtés. L'unique toiture actuelle fut refaite en 1716. Les cloches datent de 1560 et 1775 (fondeur N. Baret de Dinant). Le porche des Apôtres (XVème siècle) est une merveille de la Basilique : ses clefs de voûtes portent les armes de Jean IV et de son épouse, Jeanne de Navarre, ainsi que celles de Jean V et de Jeanne de France, fondateurs et bienfaiteurs de la collégiale. Ce porche est lui-même flanqué d'une sacristie dont l'étage abrite le trésor et peut servir d'oratoire lors des visites ducales. On y trouve un Jubé en granit de Kersanton du XVème siècle : haut de 5 mètres et large de 6,50 mètres, il est l'un des plus beaux de France. Le Jubé du Folgoët se compose de trois arcades en plein cintre abritant les statues de la Vierge, du Christ et de Saint Jean. On remarque deux petits autels sous le Jubé. On voyait autrefois à l'intérieure de l'église les enfeus des maison de Penmarch et de Coëtivy, ainsi qu'une rosace élevée par la famille Carman, détruite et murée en 1793. Les vitraux d'Alain Cap (1578-1644) de Lesneven, sont abîmés lors de l'incendie en 1708 et complètement anéantis en 1793. Les vitraux actuels (1860-1868) sont l'oeuvre de M. Hirsh. Le vitrail du Couronnement date de 1889. Le Maître-autel et les autels du Rosaire, des Anges, du Cardinal de Coetivy sont en pierre de Kersanton. L'autel en bois sculpté est plus récent. Sous la Révolution, l'église est saccagé (entre autre sa belle rose dite Rose de Carman) et vendue en 1791 à vil prix à un étranger, le citoyen Julien, pour la somme de 11 385 livres et 5 sols. L'acheteur revend l'édifice le 13 décembre 1794 à un fripier de Brest, nommé Anquetil (originaire de Rouen). La Basilique devient alors tour à tour : crèche, écurie, grange, caserne et Temple de la Déesse Raison. Le citoyen Anquetil allait démolir l'édifice en 1808 pour en vendre les matériaux, quand douze habitants, pauvres pour la plupart, se cotisèrent pour le racheter le 25 août 1829 au prix coûtant (12 000 francs) et en faire don à la commune de Guicquelleau. Voici leurs noms : François Uguen, Anne Le Gall et François Le Gall, Hervé Le Goff, Marie-Anne André, Guillaume Loaëc, Jean Arzur, Jean Toutous, Jean Gac, Yves Laot, Guillaume Kerbrat de Coatjunval et Gabriel Abjean, maire de Ploudaniel. L'édifice est complètement restauré (à l'exception du porche occidental) au XIXème siècle sous la direction de Vincent, architecte des Monuments historiques. Si beaucoup de statues ont été décapitées lors de la Révolution et le mobilier en bois détruit, la sculpture sur pierre demeure importante. Le tympan de la façade ouest représentant l'Adoration des mages, la sainte Marguerite, la sainte Catherine, la Vierge ornant la charmante fontaine du chevet et, surtout le jubé du XVème siècle séparant la nef du choeur et timbré des armes des du Chastel, méritent une attention particulière, ainsi que la statue du duc, et enfin, au pied du calvaire, la statue du cardinal de Coetivy présenté par saint Alain. Il subsiste également, un groupe de saint Yves du XVIème siècle, un saint François d'Assise, une Vierge-Mère du XVème siècle donnée par Olivier du Chastel, un saint Jean l'Evangéliste, un saint Michel, un Christ, les apôtres du porche et la statue de Notre-Dame couronnée le 8 septembre 1888 ;

Portail principal de Notre-Dame du Folgoët

Portail méridional de Notre-Dame du Folgoët

   

Calvaire de Notre-Dame du Folgoët

Prière à Notre-Dame du Folgoët

   

Nota 1 : En 1341, Jean III meurt sans héritier. La Bretagne s'enlise alors dans 23 années de guerre, opposant les Penthièvre et les Montfort à la succession du duché. En remportant la bataille d'Auray en 1364, Jean de Montfort met fin au conflit et devient duc de Bretagne sous le nom de Jean IV. Un an plus tard, pour célébrer sa victoire et se faire pardonner les exactions commises par ses alliés dans tout le Léon durant la guerre, il vient poser la première pierre de l'église du Folgoat, sur les lieux du "miracle de Salaün ar Foll". En 1370, la guerre qui éclate entre Charles VI, roi de France, et Jean IV, en interrompt la construction. Le chantier ne reprend qu'en 1404 sur ordre de Jean V. Ce dernier, fils de Jean IV mort en 1399, fait alors venir des ouvriers de toute la Bretagne. Jean V devient ainsi le grand bienfaiteur de l'église du Folgoat, aidé en cela par de nombreux donateurs qui apportent leur soutien financier. Son intérêt pour l'église du Folgoët ne s'est jamais démenti, il s'y rend à plusieurs reprises et publie six lettres et mandements visant à améliorer sans cesse la situation du sanctuaire. En 1423, il fonde une collégiale de chanoines dotée d'un doyen – Jean de Kergoal – pour y assurer un culte permanent. Sur sa demande, l'église fut élevée au rang de basilique mineure en 1427 par le pape Martin V. Dès son plus jeune âge, la duchesse Anne (1488-1514) fait preuve d'une fervente dévotion à Notre-Dame du Folgoët, dont elle visite le sanctuaire à plusieurs reprises : en 1491, après son mariage avec Charles VIII ; en 1494, pendant la première guerre d'Italie ; en 1499, après son mariage avec le roi de France Louis XII. En 1504, Louis XII tombe gravement malade ; elle fait alors vœu de se rendre en pèlerinage à Notre-Dame du Folgoët en cas de guérison de son mari. Ce dernier recouvrant la santé, la duchesse entame donc son pèlerinage en Bretagne et rend visite à ses sujets. Elle arrive au sanctuaire du Folgoët le 29 août 1505 et comble de dons l'une de ses églises de prédilection. Les tensions entre la Bretagne et la France reprennent à la fin du XVIème siècle. Le roi Henri IV doit faire face aux Ligueurs, partisans de l'indépendance de la Bretagne représentée par le gouverneur de Bretagne, le duc de Mercoeur. Ce dernier espère obtenir, à son profit, l'indépendance complète de la Bretagne. Pieux dévot à Notre-Dame du Folgoët, il prend, le 3 mars 1593, l'église et son doyen sous sa protection spéciale et fait placer ses armoiries aux portes et avenues des propriétés de la collégiale. Le lieu est ainsi protégé des exactions des pillards. En 1594, le roi Henri IV se convertit au catholicisme, les Ligueurs léonards jugent alors inopportun de poursuivre la lutte. Ils signent leur reddition et soumission au roi de France le 8 août dans la Basilique du Folgoat. En septembre 1682, Louis XIV supprime la collégiale et fait établir, près de la Basilique, un séminaire d'aumôniers de marine dont la direction est confiée à des prêtres. Ces derniers doivent assurer la gestion de l'église et célébrer les messes. Ils reçoivent en retour les revenus attachés au sanctuaire. La décadence de la Basilique commence et quelques années plus tard, la situation s'aggrave. Les Jésuites prennent la direction du séminaire des aumôniers, qu'ils font transférer à Brest, tout en continuant à percevoir les bénéfices liés à la Basilique, les messes étant assurées par quatre moines Récollets de Lesneven. Les Jésuites négligent ainsi les obligations attachées au sanctuaire. Pire, ils transfèrent à Brest une grande partie de l'argenterie et des vases sacrés. En 1708, lors de la réparation de l'orgue, la négligence d'un armurier occasionne un immense incendie. L'orgue, les toitures, les voûtes, les statues et le mobilier en bois disparaissent et les vitraux subissent des dommages. Aucune réparation ne sera faite par les Jésuites. Les messes célébrées dans une petite chapelle voûtée, épargnée par l'incendie, indignent les fidèles. Les plaintes se succèdent, d'autant que les Jésuites continuent à percevoir les revenus attachés à la Basilique jusqu'en 1763, date à laquelle ils sont chassés de France. Seule une simple couverture plate sera posée pour protéger l'édifice. La Révolution n’épargne pas la Basilique du Folgoët, bien au contraire ; le 16 novembre 1790, elle est fermée. Le 14 juillet 1791, les vases sacrés et l’argenterie sont saisis et expédiés à Nantes pour être fondus. Cette même année, l’hôtel des pèlerins et l’enclos de la collégiale sont vendus. En 1792, les six cloches sont brisées et le 10 août, l’église est vendue à un « étranger fanatique » qui fait briser les statues et marteler les écussons. Deux ans plus tard, un fripier de Brest, Anquetil, se porte acquéreur de l’église. Elle sert alors successivement de caserne, de grange, de magasin et d’écurie. Les révolutionnaires l’érigeront même en temple de la déesse Raison. L’église restera fermée jusqu’en 1808. En 1810, Anquetil annonce sa volonté de détruire la chapelle et d’en vendre les pierres. Douze particuliers se cotisent et apportent une somme suffisante pour l’achat de l’édifice. Le contrat est signé le 25 août. Les acquéreurs font alors donation de l’église à la commune de Guicquelleau, qui les dédommage. La vie religieuse reprend au sanctuaire. En 1829, le centre paroissial se déplace de Guicquelleau au hameau du Folgoët. Les réparations du monument peuvent commencer : restauration du plancher, des voûtes, des vitraux et du pavé. En 1835, Prosper Mérimée, en visite au Folgoët, décide de protéger la Basilique au titre des Monuments Historiques. Elle est ainsi l’un des premiers monuments classés de France.

Nota 2 : L'église du Folgoat (ou Folgoët) est appelée, et à bon droit, la Merveille du Léon. C'est un monument aux vastes proportions, présentant un magnifique développement extérieur. Les richesses artistiques s'y sont accumulées : profusion de fines sculptures, statuaire caractéristique, variété et correction des lignes, ensemble pittoresque et mouvementé. Si par un temps sombre et pluvieux ces murailles paraissent un peu noires et tristes, sous un beau rayon de soleil qui vient les colorer et les réchauffer, c'est une sorte de vision féerique, une réjouissance pour les yeux et le coeur. On ne pourra qu'indiquer brièvement chacun des détails ; ils sont en si grande abondance et d'une exécution si distinguée, qu'une monographie complète entraînerait trop loin.

Extérieur. C'est par la grande façade Ouest qu'il faut commencer la visite. Lorsqu'on se trouve en face de ce portail, au lieu d'une seule tour, comme on s'y attendait d'abord, en voyant l'édifice de loin, on en remarque deux, l'une très élevée, qui domine tout le pays environnant, l'autre basse et lourde, émergeant à peine de l'ensemble, et conçue dans un style absolument différent, puisqu'elle est ornée de colonnes ioniques. Laissons cet ajouté, bâti au XVIème siècle, pour ne nous occuper que du grand clocher gothique. Celui-ci, appuyé par ses contreforts puissants, percé de jours variés, décoré de découpures et d'ornementations flamboyantes, se termine par une flèche ajourée et hérissée de crossettes, entourée à sa base d'une riche galerie double et accostée de quatre clochetons qui font la garde autour d'elle. Cette façade est d'aspect majestueux, mais combien elle était gracieuse lorsque la double porte d'entrée était abritée sous son porche primitif, formant comme un vaste dais de pierre découpée, porté sur deux frêles colonnettes supportant les trois arcatures dentelées et feuillagées dont les débris ont été recueillis dans l'enclos du presbytère, et dont les amorces se retrouvent encore sur les faces des deux contreforts latéraux et des deux côtés de la porte. Le tympan de cette porte double contient un bas-relief représentant, avec une grande naïveté et en même temps une admirable habileté de ciseau, l'Adoration des Mages. La Sainte-Vierge est couchée dans un lit élégamment drapé et tient sur sa poitrine l'Enfant-Jésus, qui tourne les yeux vers les princes de l'Orient venus pour l'adorer. Saint Joseph est assis à terre, tenant un bâton de la main droite et saisissant de la gauche l'un des glands de l'oreiller de la Sainte-Vierge. Derrière lui, l'âne et le boeuf avancent la tête. Déjà, l'un des rois est prosterné devant l'Enfant divin. Le second, debout, portant en bandoulière une ceinture garnie de clochettes, tient d'une main une cassolette remplie d'encens, et de l'autre montre l'étoile qui les a guidés dans leur course lointaine. Plus loin, le troisième mage est à l'état fruste, par suite de dégradations provenant de la chute du porche ; et à l'extrémité, au-dessus d'un troupeau de moutons paissant sur la montagne, plane un ange tenant une banderole portant ces mots : Puer natus est, « Un Enfant est né ». Du côté gauche de la porte, se lit cette inscription en partie écroûtée : Joannes illustrissimus duc Britonum fundavit proesens. Collegium Anno Domini M. C.C.C.C. XXIII. « Jean V, très illustre Duc de Bretagne, a fondé cette collégiale en l'an 1423 ». Il s'agit là non de la fondation de l'église, déjà commencée plusieurs années auparavant, mais de son érection en collégiale et de la dotation nécessaire pour y assurer en permanence la célébration du service divin. Dans une niche du contrefort de droite, est une jolie statue de saint Yves, l'avocat des pauvres, tenant en main un parchemin déroulé, vêtu d'une cotte ou d'un surplis à larges manches, les épaules couvertes d'une sorte de camail dont le capuce recouvre la barrette ou sorte de bonnet carré dont il est coiffé. Cette statue n'est pas ici à sa place originale. Elle provient d'une chapelle de la paroisse où elle formait le groupe traditionnel avec le riche et le pauvre, et elle porte encore les traces de peinture et de dorure qu'on retrouve sur toutes les statues intérieures et extérieures de l'église. Est-il nécessaire de faire remarquer l'élégance, la finesse, le fouillé, l'habileté et l'originalité de tracé du cul-de-lampe et du dais de cette niche? C'est l'observation qu'on aura lieu de répéter en face de tous les détails et de toutes les ornementations de l'église du Folgoat. Contournons l'angle qui sépare ce portail de la façade du Midi, et nous nous trouverons devant d'autres merveilles : une série d'admirables contreforts agrémentés de niches et de pinacles élancés ; des fenêtres offrant des découpures uniques dans leur genre ; le portail de l'Evêque ALAIN, percé de deux portes en accolade, séparées par un trumeau portant dans une niche la statue du fondateur, Alain, évêque de Léon. Comment décrire l'admirable encadrement de ces portes, les guirlandes feuillagées, les fines colonnettes, l'arcade garnie de festons trilobés, le fronton élancé et découpé qui couronne cette ordonnance ? Ce fronton avait été déplorablement découronné lors de l'incendie de 1708 ; il a été, il y a quelques dizaines d'années, très heureusement restauré par les soins de M. Vincent, architecte des Monuments historiques, lequel a également rétabli la balustrade flamboyante qui couronne ce mur de bas-côté. Le porche des Apôtres et le pignon de la sacristie forment un retour imposant et de grand style. Après avoir admiré les guirlandes refouillées, qui encadrent l'entrée du porche, pénétrons dans l'intérieur et contemplons cette série de statues placides, nobles, majestueuses, rangées des deux côtés et présidées par saint Pierre, qui s'adosse au trumeau séparant les deux portes du fond. Toutes les draperies sont variées et cependant du même genre, un peu collées sur le corps et formant dans les retombées des plis d'une belle élégance et d'une abondance presque exagérée. Chaque statue porte son attribut traditionnel ou sa caractéristique et tient en main une banderole où était peint autrefois un article du Credo. Le soubassement, les dais de couronnement sont des chefs-d'oeuvre de sculpture, surpassés encore par les encadrements des portes du fond et de l'entablement de feuillages et d'hermines passantes qui se trouve au-dessus de la tête de saint Pierre. Comme toute œuvre qui frappe par le merveilleux, la légende s'est attachée à ce porche du Folgoat, et ce travail a été attribué au Bon Dieu lui-même, qui se serait un jour présenté sous la figure d'un simple ouvrier et qui aurait disparu, une fois son prodigieux ouvrage terminé. L'extrémité de la chapelle de croix nous offre une large rose, démolie autrefois, et heureusement rétablie après le couronnement de la statue miraculeuse de Notre-Dame du Folgoat, pour perpétuer dans un vitrail le souvenir de ce glorieux événement. Là encore, admirons les galeries rampantes et les balustrades si bien restaurées, les couronnements de contreforts et les pinacles élancés, les encadrements en accolade des anciens blasons, les corniches ornées de feuillages, les gargouilles impressionnistes et expressives, décelant l'habileté étrange et la verve satirique des sculpteurs du XVème siècle. L'abside droite se développe à l'Est d'une façon magistrale, avec ses contreforts saillants, ses fenêtres aux tympans prodigieux, ses arcs de décharge supportés par de petits moines en cariatides, ses corniches, ses galeries, ses gargouilles de toutes sortes. Dans la travée qui manque de fenêtre, nous trouvons une petite porte ; puis, sous la grande rose monumentale, la fontaine miraculeuse qui jaillit de dessous le maître-autel, la fontaine solitaire où autrefois le pauvre Salaün trempait son pain et se baignait au coeur de l'hiver, source maintenant emmurée dans un vaste bassin et surmontée comme d'un dais triomphal par une arcade d'une élégance sans pareille, qui abrite et encadre la statue assise de Notre-Dame portant l'Enfant-Jésus, vêtue de draperies ayant la souplesse des plus belles sculptures de la Grèce, et planant comme une reine sur ces eaux abondantes et limpides auxquelles elle communique leurs vertus miraculeuses. Au-dessus, s'élancent les légers meneaux de la maîtresse fenêtre et s'épanouissent en un réseau merveilleux les innombrables lobes de la grande rose qui n'a de rivale qu'à la cathédrale de Saint-Pol de Léon et à Notre-Dame des Carmes de Pont-l'Abbé. En passant au côté Nord de la basilique, nous remarquons que ce côté, moins en vue, est beaucoup plus sobre et plus simple, et cependant cette sobriété, avec les contreforts vigoureux, les fenêtres étroites, les jolies portes ornées, formerait encore une belle façade à une église de deuxième ordre. Nous nous sommes attardés, sans avoir tout vu, à faire le tour extérieur du monument ; hâtons-nous de pénétrer à l'intérieur.

Intérieur. C'est un ensemble de colonnes et de colonnettes bordant la nef des deux côtés et montant dans les voûtes en nervures déliées ; puis, vers le milieu de l'édifice, c'est une sorte de grande barrière en granit découpé ; et au fond, la grande, l'immense roue qui couronne la maîtresse-vitre, toute étincelante de perles et de diamants. Approchons de cette grande clôture en pierre toute ajourée qui nous ferme l'entrée du choeur : c'est le jubé, tribune suspendue sur trois arcades étranges, prodige de légèreté et d'équilibre, de finesse et d'élégance, frêles piliers couverts de nervures et de nichettes minuscules, arcs découpés et denticulés, grosses feuilles de choux et guirlandes microscopiques, petites pyramides en aiguilles et haute balustrade évidée sur laquelle étaient autrefois représenté le Christ en croix, accompagné de la Sainte Vierge et de son disciple saint Jean. Passons en revue les cinq autels posés en longue ligne droite sous les fenêtres du mur oriental : l'autel du Rosaire, taillé dans la fine pierre de Kersanton, et offrant en façade huit arcatures subdivisées en deux autres secondaires, et surmontées d'une guirlande feuillagée, refouillée dans la pierre qui forme table. Le maître-autel, composé d'après le même modèle, mais encore plus fini et plus grandiose, puisqu'il mesure 4 mètres de longueur. — L'autel moderne en bois sur lequel est posée la statue miraculeuse de Notre-Dame du Folgoat, la Sainte Patronne. — L'autel des Anges, présentant dans ses arcades une série de petits angelots vêtus de robes longues, portant alternativement des banderoles et des écussons, et dont les têtes sont ornées ou plutôt chargées d'une chevelure singulièrement ébouriffée. — Le dernier autel est celui dit du Cardinal de Coetivy, extraordinaire dans son dessin, composé de trois minces colonnettes isolées surmontées de gracieuses arcatures trilobées d'une grâce et d'une légèreté inconnues ailleurs. Jetons un rapide coup d'oeil sur les vieilles statues de saint Jean-Baptiste, de sainte Catherine et de sainte Marguerite, accompagnées d'une autre statue de saint qui n'a pas d'attribut et qui a cependant un faux air de saint Jean l'Evangéliste, peut-être celui qui se trouvait autrefois sur le jubé. Remarquons la finesse des sculptures prodiguées dans les bénitiers, les piscines, les enfeux ou arcades extérieures de la clôture du choeur, considérons les mille variétés des trames découpées dans les rosaces et les tympans des fenêtres ; enfin, admirons le merveilleux tableau retracé en couleurs étincelantes dans la royale verrière du maître-autel. Nous avons passé bien rapidement à travers tous ces chefs-d'oeuvres. Si l'on veut étudier en détail toute l'histoire de N.-D. du Folgoat, en connaître les différentes fondations, savoir les blasons qui ornaient autrefois les voûtes, les murailles et les vitraux ; suivre ce dévot pèlerinage dans ses jours de gloire et dans sa décadence ; le revoir tel qu'il est maintenant revenu à son ancienne splendeur, il faut lire les nombreuses notices qui ont été composées sur ce sujet : celles du Père Cyrille et de M. de Kerdanet, insérées dans la Vie des Saints de Bretagne, par Albert le Grand, édition de 1837 ; Dessins, histoire et description, par le marquis de Coëtlogon, 1851 ; Notice sur N.-D. du Folgoët, par Pol et Henri de Courcy, 1860 ; Notre-Dame du Folgoët, par l'abbé Corre ; Le Couronnement de N.-D. du Folgoët, le 8 Septembre 1888, Semaine religieuse de Quimper (MM. Peyron et Abgrall, 1909).

Nota 3 : A la Révolution, l'église du Folgoat (ou Folgoët), mise en vente, fut acquise par un nommé Nicolas-François Anquetil, marchand au bourg du Folgoat (ou Folgoët). Le 23 Octobre 1803, il faisait écrire, probablement par M. de Kerdanet, la lettre suivante au Ministre des Cultes : « MONSEIGNEUR, Depuis plus de dix ans, je suis propriétaire de la ci-devant église collégiale du Folgoët dite de Notre-Dame, située en la commune de Guicquelleau, canton de Lesneven, département du Finistère. Cette église, fondée au commencement du XVème siècle, par le Duc Jean IV, est en vénération, non seulement aux fidèles de notre Département, mais encore à ceux de toute la ci-devant province de Bretagne, la Normandie, Le Mans, etc., etc. Des loix successivement rendues par les divers gouvernemens de France ayant ordonné la fermeture de plusieurs églises et chappelles-oratoires, celle-ci se trouve de ce nombre. Des entrepreneurs de batimens civils et des négotians de Brest, veulent acheter cet édifice pour en avoir les matériaux et m'ont, en conséquence, faits des offres. Mais ce serait avec peine, je ne vous le cache pas, Monseigneur, que je verrais abattre cette église, qui est une petite basilique d'une architecture gothique, décorée d'un superbe clocher en flèche qui attire l'attention des ingénieurs et des personnes de l'art. Comme catholique moi-même, et respectant ce que le public révère, il me répugne de consentir à la vente de cet objet, que j'ai, jusqu'ici, quoique sans fortune, tâché d'entretenir, en y faisant, à l'aide de quelques petites offrandes, les réparations les plus nécessaires, pour en empêcher l'écroulement total. Cependant, Monseigneur, je me vois, malgré moi, forcé de me défaire de cette propriété, si votre Excellence n'a pas la bonté d'intercéder auprès de Sa Majesté impériale, pour me permettre l'ouverture de cette église et la liberté aux âmes pieuses d'y faire célébrer le saint sacrifice. Je vous supplie, Monseigneur, d'envisager, et de prendre en grande considération, dans quelle consternation seront les fidèles, surtout, grande partie des marins de tous grades du fameux port de Brest (qui n'est distant que de 5 lieues), lorsqu'ils ne verront plus l'église dédiée à la Mère de leur Créateur, où ils venaient avant de se mettre en mer, lui demander la faveur d'un bon voyage, et où à leur retour ils revenaient lui rendre mille actions de grâces de les avoir préservés de la mort où les exposaient les horreurs des tempêtes. Je vous supplie encore, Monseigneur, de prendre aussi en considération, que c'est comme propriétaire de cette église, et pour la satisfaction entière du public que j'en sollicite l'ouverture. Ce sera là où les fidèles, pleins d'une sainte reconnaissance, ne cesseront de prier l'Eternel pour la conservation de leur auguste Empereur, et pour celle de vos précieux jours ». Aucune suite ne fut donnée à cette première démarche ; mais, l'année suivante, le Maire, poussé sans doute par le propriétaire de la chapelle, qui voulait attirer les pèlerins et provoquer des offrandes, fit transporter dans la chapelle l'ancienne statue de Notre-Dame du Folgoat. La translation se fit probablement avec une certaine pompe, quoique sans clergé, car le préfet Rudler en prit occasion pour faire fermer la chapelle. Le maire adressa alors à l'évêque, Mgr. André, la pétition suivante, signée d'une trentaine de notables de la paroisse et du recteur lui-même, qui était alors M. Y.-P. Lharidon : « Depuis des siècles, la sainte chapelle de Nôtre-Dame du Folgoat est en grande vénération chez tous les peuples de la ci-devant Bretagne, qui à l'année y viennent par voeu, soit pour maladies incurables et autres infirmités ; aussi des marins naufragés de tous les pais ; Monsieur le Préfet du Finistère ordonna au Maire de la commune de Guiquelleau de faire fermer les portes de cette chapelle, ce qu'il fit faire au reçu de la lettre, et sur un rapport peu exact fait à Monsieur le Préfet, d'une procession intérieure faite, le jour où cette Sainte Vierge fut de nouveau déposée dans sa très ancienne niche, après avoir été réparée par de bonnes âmes, des crises révolutionnaires de ces années de souvenirs. Il est vrai, Monsieur l'Evêque, que l'affluence des peuples circonvoisins y fut nombreux et, sans annonce, tous y furent de joie et de coeur, avec cette vénération que, tous, nous devons à ce saint temple, et tous y chantèrent à l'envie les cantiques mélodieux en l'honneur de cette sainte protectrice des fidelles ; Daigné, Monsieur l'Evêque, accorder à vos ouailles la libre entrée de ce lieu si révéré, où tous nous trouvons aux pieds de cette sainte Patrone, consolation et un calme à nos maux ; Le souvenir de cette grâce accordée à vos ouailles, sera portée par tous, au temple de cette puissante protectrice, pour la conservation de vos jours ». Cette pétition arriva à Quimper dans un mauvais moment. Mgr. André était à Paris, et ne devait pas tarder à donner sa démission. Mgr. Dombideau, qui lui succéda, n'arriva à Quimper qu'à la fin de l'année 1805, et pendant plusieurs mois de l'année 1806, la paroisse fut privée de recteur. Ce fut vers cette époque, que plusieurs membres du Conseil municipal de Lesneven songèrent à enlever la statue de Notre-Dame du Folgoat, puisqu'on ne pouvait plus la vénérer dans son sanctuaire ; ce dut être en ce moment que le sieur Rucard fit transporter la statue de Notre-Dame du Folgoat à l'église paroissiale de Guiquelleau, où elle fut placée sur l'autel de Notre-Dame du Rosaire. Cette statue avait été soustraite, avant la vente de la chapelle, par un brave homme du bourg, pour en éviter la profanation. Il l'avait cachée dans son grenier ; mais dès que les temps devinrent plus tranquilles, les pèlerins commencèrent à reprendre le chemin du Folgoat (ou Folgoët) et finirent par découvrir l'endroit où leur bonne Mère avait trouvé un asile. Le document suivant nous montre des personnes venant de Brest et s'en retournant dans la mêmo journée, à pied, pour satisfaire leur dévotion et sans doute accomplir un voeu. C'est une lettre non datée, ni signée, mais adressée à Mgr. l'Evêque vers cette époque (1806). Elle est écrite avec une orthographe qui en rend l'intelligence assez difficile, mais par un brave homme qui veut mettre sa conscience à l'aise, à raison des offrandes perçues dans la chapelle pendant la Révolution et dont il n'est pas aisé de rendre compte, car les registres ne se retrouvent plus. « Du quemencement de la République française, les membre du cor politique de Quelquellau ilz ont en serrée en tre'eux le produi que cette dite églize a vet re ceulye dans les anée presée dente, et soy disant, et partagée en tre eux à peut pres une somme de 4,500 livres ou plus dont les régistre étes dée pozée avec le font ché le nomée Noel Quergent (Kerjean) mambre du dit conseil qui est celui qui a dit aux autre qu'il ne savait ce quil letet devenue les registre. Ce premie est le mieu partagée il la vait tout dans les mains ; Pier Rucard, mère de Quelquellaux, un autre auxsie mambre quil a dit a un monsieur de Lesnevain quan sest mesieux Recteur sont rentrés en France, que Monsieur Tanguit recteur de la dit paroise avait demandée les font que l'églize avait produit en disant que que salui à partenet, qua fait le dit Rucard, sest consutée ; qua fait le monsieur de Lesnevain, lui a déefandue de lui maitre dans les mains è que cette somme étet sacrée et maime que si il il lus suivie les lois il devet les dé pozé aux distrit dans les tant dée nomée et que sil il lus fait il ne serait point inquiétée comme il le sont a present et maime ce deuzaime à til dit quil iliana quil vouderai aître dè barases de sessomme à cauze de la mord quil peut leur sur venir par ceque leur éritie dirait que sa leur à partien de droit, vue qui il nia aux cun titre, voyla un trois zieme qui est Falheun ; encore bien que le quatrieme qui est Francois le Galle est un autre aux si membre du dit conseil de sette paroise gérent à vans la revolusion dans les dit fontion du cor politique. Ce dernie ont dit que pandans qui lont hut lée glize de notre damme du Folgoat à ferme entre sest mains il lui reste une somme de 150 livres qui lui a restée da prets la défense de M. Rudler prefait du dée parlement de tenir cette chapelle fermée. Et à noutre il les en possesion de la coutrement qui borne la Saint Vierge, comme ridaux, chapelet et chande lie en cuivre ; la Sainte Vierge est ramacée dans un grenie de sont défeun frere et qui la vue sest un maitre du port de Brest à compagne dun maitre boulanger de re couvrance à compagnée dun nautre person idm. de plus un jan darme du préfaits maritime et sont née pouze quil sont venue en dée vosion exeprets, retourner le maime jour à pied ; la dit è pouze sest retires plus triste quel ni à vet entres la voyant dans un triste gallatat la pluis lui ton ban sur elle ». Voyant cette vénération pour la sainte image, le Maire avait donc cru bien faire en la transportant en l'église de Guiquelleau, puisque la chapelle du Folgoat était fermée ; mais Monseigneur en ayant eu connaissance, écrivit, le 5 Octobre 1806, au sieur Rucart, pour lui reprocher d'avoir fait cette translation de son autorité privée, et commanda de l'enlever de l'autel du Rosaire pour la déposer dans la sacristie de Guicquelleau ; que, d'ailleurs, il venait de nommer à cette paroisse un nouveau recteur, M. Roudaut, recteur de Laneuffret. Mais la chapelle du Folgoat (Folgoët) demeurait dans les mains de l'acquéreur, et, tenant peu compte de la première défense à lui faite d'ouvrir l'église, il ne se faisait pas faute de recevoir les offrandes que les fidèles y déposaient, et de se les approprier pour s'indemniser de son acquisition. Monseigneur, ne pouvant tolérer un pareil abus, écrivit la lettre suivante au Préfet, le 10 Septembre 1809 : « MONSIEUR LE PREFET, J'étais au moment de réclamer votre autorité contre la conduite du sieur Anquetil, propriétaire de l'église du Folgoat, lorsque je reçois votre lettre du 9 de ce mois. Ce particulier, sans votre autorisation et sans ma permission, s'est permis d'ouvrir cette église et d'y recevoir des offrandes qui ont aussi la destination de faire dire des messes ; il s'approprie toutes ces offrandes et trompe ainsi la piété des fidèles. Cette conduite est certainement très coupable, mais il répugne à mon caractère d'en provoquer la punition. Je me borne donc, Monsieur le Préfet, à vous prier de lui donner des ordres pour qu'il tienne cette église fermée et qu'il ne se permette plus d'y recevoir des offrandes. Une ordonnance approuvée par un décret impérial, que j'ai adressée dans toutes les paroisses de mon diocèse, règle l'emploi de ces offrandes et la manière de les percevoir. Mais ce n'est que dans les églises et chapelles où le culte s'exerce, que ces offrandes peuvent se percevoir et par les personnes désignées dans mon ordonnance. M. Anquetil est donc en contravention à une loi. Vous sentirez d'ailleurs, Monsieur le Préfet, qu'une église, où aucun ecclésiastique ne préside, peut être la source de très grands abus. Il est aussi intéressant pour l'ordre public que pour la religion de mettre un terme à un pareil scandale. Ce ne sera malheureusement pas le seul contre lequel j'aurai à réclamer votre autorité. Je m'occupe à recueillir des renseignements et, lorsqu'ils seront établis sur des preuves certaines, j'aurai l'honneur de vous en rendre compte ». La fermeture de l'église du Folgoat ayant été ordonnée par arrêté préfectoral, le sieur Anquetil voulut tenter une dernière démarche près du Préfet, pour se défaire de son immeuble, sous menace d'en vendre les matériaux à des entrepreneurs de Brest. Voici le texte de cette pétition, adressée dans le courant de Juillet 1810. Elle nous donne quelques détails sur le Folgoat, qui semblent dus à la plume de M. de Kerdanet. « Je suis propriétaire depuis l'an Trois de l'église du Folcoat et de partie des batimens qui l'avoisinent et en dépendaient. Cette église, par l'ancienneté et la beauté de sa construction, et par l'utilité publique dont elle peut être, me semble mériter votre attention. Deux motifs : le désir de répondre à l'appel que vous avez fait à vos administrés par votre lettre du trois, insérée dans le courrier de Brest et du Finistère, du dix-huit de ce mois ; et mon intérêt particulier, me portent à vous transmettre les observations suivantes sur ce monument. Le Folcoet est situé dans la commune de Guiquelleau, à cinq lieues de Brest, et à un tiers de lieu de Lesneven, dans un petit bourg sur le grand chemin qui mène de cette dernière ville à Brest. L'église du Folcoet doit sa fondation à un pauvre insensé qui, vivait au treizième siècle ; il se nommait Salaun et faisait sa demeure au pied d'un arbre, dans un bois à l'extrémité de la paroisse de Guiquelleau. Il vécut pendant quarante ans dans l'exercice de la pénitence la plus rigoureuse et mourut sous son arbre, qu'il ne voulut jamais quitter, le 1er Novembre 1358. Après sa mort, le tombeau et l'hermitage de Salaun devinrent en telle vénération qu'on s'y portait en foule. Le Duc Jean cinq, étant venu à Lesneven, alla vers le bois et la fontaine où ce pauvre mendiant avait passé la plus grande partie de sa vie, et y fonda un collège de chanoines, qui fut nommé le Fol-Coët, c'est-à-dire, Coet-ar-Fol, le Bois du Fou. En 1365, le Duc y posa la première pierre de l'église, qui ne fut achevée qu'en 1419, époque à laquelle elle fut dédiée à la Vierge par le pape Martin V. Cette église était un des plus dévots pèlerinages de la Bretagne : elle serait encore fréquentée aujourd'hui, si l'on en permettait l'entrée aux fidèles. Louis Douze, la Duchesse Anne de Bretagne, son épouse, les Rois François Premier et Henry Deux et les plus grands seigneurs ont successivement visité Notre-Dame du Fol-Coet et y ont laissé de riches présens. Les richesses de cette église, qui existaient en mil sept cent quatre vingt dix, ont eu le sort de celles de tous les monuments de ce genre qui couvraient la France à cette époque. Je ne vous parlerai point, Monsieur le Préfet, des édifices assez vastes qui furent anciennement la demeure des chanoines du Fol-Coët et qui, étant assez bien conservés par les propriétaires actuels, peuvent être de quelqu'utilité ; je n'ai qu'une petite portion de ces édifices. C'est de l'église que je veux vous entretenir plus particulièrement : Elle est une des plus grandes et des plus belles du département. Sa longueur est de cent pieds sur quarante deux pieds de large, et quarante cinq de hauteur. Elle est revêtue en dedans de tous les ornemens gothiques les plus travaillés et les plus recherchés qui s'exécutaient au tems de sa construction. Elle est entièrement construite en granit du pays ou pierre de taille choisie, et tous les ornements intérieurs et extérieurs en sont en granit noir, dit pierre de Kersanton. Le portail et la tour sont ce qu'il y a de plus curieux et de plus digne d'être conservé, tant pour la beauté et la délicatesse, que pour la hardiesse du travail. Le clocher a cent vingt pieds de hauteur et la flèche en a soixante ; c'est, après celle de l'église de Créisquer à Saint Pol de Léon, la tour la plus haute de ce pays. Elle est travaillée à jours sur différens desseins et est embellie de divers ornemens d'architecture remarquables : Le portail a douze pieds de longueur sur dix de large. Il est revêtu intérieurement de granit noir, sculpté entièrement avec une délicatesse et une recherche extraordinaires. Ce monument, Monsieur, un des plus considérables de ce genre du département, s'il n'est même pas le plus considérable de tous, est actuellement fermé ; il est donc entièrement à charge à son propriétaire qui cependant l'entretient toujours et ne laisse pas que de payer des contributions qui deviennent onéreuses sur une propriété de nulle valeur. Cet état d'inutilité de l'église du Folcoët m'a fait souvent délibérer de la démolir pour en vendre les matériaux qui sont d'une valeur très importante, à cause de la grandeur et de la qualité des pierres qui ont servi à la construire. J'ai même trouvé plus d'une fois l'occasion de faire à cet égard des marchés très avantageux. Toujours j'ai été arrêté par la peine qu'on ressent à détruire un si beau monument, dont la construction coûterait aujourd'hui quatre ou cinq cent mille francs, ce serait bien certainement une perte publique. Cependant, c'est une charge pour moi qu'un tel édifice, Monsieur, si je ne puis le faire servir pour l'usage auquel il fut très anciennement consacré ou à tout autre usage d'utilité publique. Quelques intrigues de village ont fait provoquer, il y a deux ans, la fermeture de mon église. Si les autorités supérieures avaient été mieux éclairées, et n'avaient point été trompées par les rapports locaux qui leur ont été faits : je suis persuadé que l'ordre de fermer l'église de Folcoët ne m'eût point été donné : alors j'aurais trouvé soit dans la location du Folcoet, soit dans les offrandes que font ordinairement les fidèles pour servir à l'entretien des églises, de quoi réparer celle du Folcoët. Cette église devrait être l'église paroissiale de la commune de Guiquelleau qui n'en a point, qui n'a qu'une misérable chapelle de manoir pour l'exercice de son culte. L'église de la paroisse est ruinée ; et cette petite chapelle elle-même ne tardera guères à tomber. J'ai offert plusieurs fois à la commune de lui vendre ou de lui louer Le Folcoët ; mais d'un côté l'intrigue, qui s'oppose à ce que je réussisse dans tout ce que je pense entreprendre dans ce pays, de l'autre l'extrême vileté du prix qu'on se plait à m'offrir de ma propriété, ont toujours empêché aucun projet sérieux à cet égard. Tel serait cependant le premier point de vue d'utilité publique sous lequel on pourrait considérer le Folcoët. Si ce plan ne réussissait pas, si la commune de Guiquelleau ne voulait ni acheter ni louer le Folcoët à un prix raisonnable ; ou si l'Etat, ou quelqu'une des administrations « publiques » ne trouvaient point dans ce local et les bâtiments adjacents une convenance quelconque qui les portât, ou à prendre la location, ou à faire l'acquisition de ma propriété ; il faudrait bien que je prisse un parti sur un édifice aussi considérable que celui du Folcoët et qui m'est évidemment à charge par les grandes et nombreuses réparations qu'un tel bâtiment exige annuellement ; et ce parti ne pourrait être autre que celui de vendre les beaux matériaux qui composent ce monument. Le Folcoêt, avec les édifices qui jadis dépendaient de sa collégiale, est propre à toute espèce d'établissement public. En mil sept cent quatre-vingt il a servi avantageusement d'hopital pour la marine. Il peut être employé encore à ce même usage, ou à servir de caserne, de magasin, d'entrepôts. L'un des dépôts de mendicité qui doivent être établis dans ce département y trouverait tout ce qui peut convenir à un tel établissement ; et la salubrité reconnue du lieu ne serait pas le dernier des motifs qui pourrait déterminer à y placer l'un de ces dépôts. Telles sont, Monsieur, les observations que j'ai cru devoir vous présenter sur le Folcoet. Je désire que vous les accueilliez favorablement, et si quelques détails plus précis vous étaient utiles, je m'empresserai de vous les transmettre. Il me reste, Monsieur, à vous prier, en attendant votre réponse sur ces observations, de me permettre d'ouvrir provisoirement mon église et d'y laisser entrer les fidèles. C'est dans le courant du mois prochain, à la fin du mois d'Août, que se tient la foire que l'on appèle la foire du Folcoët, qui dure plusieurs jours ; et c'est au commencement du mois suivant, à la fin de la foire, que se trouve ce qu'on appèle le pardon du lieu ; c'est-à-dire la principale fête de la Patrone du Folcoët. Il y a dans ce moment un grand concours de peuple au bourg du Folcoët et ce serait une grande satisfaction pour ceux qui se rendent au pardon et à la foire de voir l'église ouverte. J'oserai même vous demander la permission de faire placer dans mon église la statue principale représentant la Vierge Notre-Dame du Folcoet, qui se trouve maintenant reléguée dans la sacristie de la paroisse de Guiquelleau. Pour ce qui regarde la vente ou la location de mon église du Folcoët, je vous supplie, Monsieur, de prendre en considération mes observations et d'être vous-même mon protecteur à cet égard ». Devant cette mise en demeure, un groupe de paroissiens s'entendit pour faire les avances de l'acquisition. Le prix en fut fixé à 12.640 francs, et le contrat, passé par devant Feillet, notaire à Lesneven, le 25 Août 1810, fut approuvé par le Gouvernement le 20 Janvier 1811 et par l'Evêque, le 26 Janvier 1812. Les acquéreurs étaient : Jean Gac, de Kerdu ; Yves Laot, de Kergolestrec ; Anne Le Gall ; Jean Toutous ; Hervé Goff ; Marie-Anne André, veuve de Guillaume Le Gall ; François Uguen ; Jean Arzur, et Guillaume Loaec, du bourg du Folgoat, tous de la commune, et Gabriel Abjean, de Kerlois, et Guillaume Kerbrat, du moulin de Coetjunval, en Ploudaniel. Sur la somme de 12.640 francs, 2.939 francs furent payés des offrandes de la chapelle, et 9.700 francs versés par les acquéreurs. M. le Recteur s'empressa d'annoncer cette bonne nouvelle à l'Evêque, le 30 Août 1810 : « MONSEIGNEUR, On vient de m'annoncer que les habitants du bourg du Folgoët, en Guicquelleau, viennent d'acquérir leur église sans la participation, m'a-t-on dit, du reste de la commune. Ils veulent, en conséquence, que la translation de l'image de Notre-Dame du Folgoët, que je fis dans mon église, avec votre permission, il y a un an, se fasse le jour de sa fête, le 8 Septembre prochain. Je trouve, Monseigneur, ce tems trop court eu égard aux réparations que demande cette église et à la nécessité d'une bénédiction, étant profanée plus d'une fois, bénédiction qui est de votre ressort. On m'a dit qu'ils ont déjà choisis des marguilliers de leur autorité. Je suis tout prêt, Monseigneur, à agir quand vous me l'ordonnerez et de la façon que vous aurez la complesance de m'ordonner sans quoi je ne ferai rien. Laissez vous en persuader ». L'ouverture de la chapelle fut autorisée par suite de l'acquisition, mais l'administration supérieure dut intervenir pour rappeler à l'ordre les acquéreurs, qui prétendaient régir sans contrôle les offrandes faites à la chapelle. M. Marzin, recteur, écrivait, le 15 Janvier 1812, au grand vicaire, M. de Poulpiquet : « MONSIEUR ET CHER ABBE, Dans la pensée que Monseigneur n'a accordé l'ouverture de l'église du Folgoët située en cette paroisse qu'autant que son administration fut dépendante du conseil de la fabrique, j'ai demandé séance tenante un compte de la recette et la dépense. Monsieur le Maire a répondu que lui ni ses collègues acquéreurs ne devaient de compte à personne jusqu'à ce qu'ils ne fussent remboursés. En les entendre même parler ils se croyent en droit de se nommer parmi eux des marguilliers à cette église indépendamment du dit conseil. En conséquence il me parait que l'église du Folgoët n'a fait que changer de maître sans remplir les vues des bienfaiteurs. Je laisse à Monseigneur à décider comment je dois me conduire dans cette fâcheuse rencontre. J'ai cru devoir vous faire cet exposé sur la situation de cette église pour la tranquilité de ma conscience, disposé à me conformer à tout ce que m'ordonnera Sa Grandeur... P. S. Une lettre de Monseigneur au Maire ne serait-elle pas utile pour le bien de l'église dans le cas présent ? Comment dois-je me comporter pour lui manifester votre réponse ? Crainte d'accident, je suis presque d'avis d'adresser la réponse à Monsieur le Recteur de Plouguerneau ». - A la suite de cette réclamation, le conseil de fabrique de Guicquelleau fut chargé de réclamer les .comptes des personnes qui recevaient des offrandes au Folgoat et qui, rendant compte de leur gestion en 1817, constataient que, sur les recettes, les acquéreurs avaient déjà reçu le remboursement d'une moitié de leur mise. Cet état de choses dura encore plusieurs années. En 1826, le service paroissial fut transféré de Guicquelleau au Folgoat ; mais ce ne fut qu'à la date du 8 Septembre 1828, que, officiellement, le titre paroissial fut lui-même changé, Elestrec, Guicquelleau, devint Le Folgoat.

Nota 4 : Familles nobles possédant des armoiries dans l'église du Folgoët : Le Borgne de Keruzoret, Beaumanoir, du Chastel, Coetivy, Coetmen, Coatjunval, Carné, Coatanscour, Chateaubriant, Coatmenec'h, Carman, Dinan, Estang du Rusquec, de la Foret, Forestic, Gouzillon, Goulaine, Juch, Kergo, Lescoet, Kermenguy, Kernao, Kerouartz, Keranguen, Kergournadec'h, Léon, Lannuzouarn, Leslen, Louet, Luxembourg, Laval, Mesléan, Marhec, Penmarc'h, Parcevaux, du Poirier, Penc'hoet, Ploeuc, du Pont, Pestivien, Poulmic, Quelen, Quintin, Roha, Rosnyvinen, Rosmadec, Rostrenen, Sourdis.

Nota 5 : liste des Chanoines du Folgoët : - 1422 : Jean de Kergoal, d'une famille distinguée de Guissény, chef des quatre chapelains établis au Folgoët, lors de son érection en église collégiale, par Jean V, le 10 Juillet 1422. - 1426 : Yves Michel, prêtre ; le 9 Juillet, fait donation au Folgoët. - 1428 : Yves Milbeo, chanoine, aumônier du duc Jean V, et envoyé par lui en ambassade vers Jeanne d'Arc. - 1433 : Geoffroy de Kerguen, doyen des chanoines. - 1435 : Alain Kerret, prêtre sacristain. - 1435 : Hamon Carneuc, chanoine trésorier. - 1441 : Jean Le Jeune, prêtre, gouverneur de la fabrique et administrateur. - 1472 : Guy de Lesquelen, doyen de la collégiale. - 1472 : Yves Le Grand, chapelain (d'azur à trois trèfles d'argent, deux en chef, une en pointe) ; devint en 1460 aumônier de François II, fut recteur de Plounéventer et Ploudaniel, chanoine et chancelier de Saint-Pol, fit des recherches sur les antiquités de Bretagne. - 1508-1519 : Gabriel Gouzillon, doyen, mourut en 1519. - 1528 : Prigent Kerlezroux, doyen. - 1531 : Gabriel Gouzillon, trésorier, chanoine doyen (r. G. 82). - 1535-1542. François du Fou, doyen. - 1544 : Jean de Gouzillon, doyen. - 1548-1564 : Jean Postel, pourvu en régale du doyenné, en 1548, aumônier d'Henri II. - 1570 : Yves Le Bars, chanoine, mourut le 5 Juillet 1570 ; vivait depuis longtemps au manoir de Kerydec, près de l'église de Locmélard. - 1575 : Yves Déniel, chanoine organiste, célèbre musicien. - 1575 : Grégoire Nicolas, doyen et recteur d'Elestrec. - 1575-1578 : Auffroy de Kermenguy, chanoine, vice-gérant. mourut le 5 Mars 1578. - 1584 : Guillaume Calvez, chanoine. - 1587 : Mort de Salomon Balaznan, remplacé par Maurice Borelly, « clerc de l'oratoire de notre cabinet » (Henri III). - 1584-1591 : Goulven Kerbrat. - 1587 : Alain Abyven, chanoine ; Guillaume Cabon ; Didier Abaziou, chanoine, organiste, célèbre musicien. - 1588-1591 : Yves Mazéas, chanoine, organiste. - 1588 : Mort de Jehan David ; remplacé par Prigent Le Ny, clerc de Léon, nommé par le Roi, demeurant à Paris, presbytère de Saint-Josse. - 1588 : Mort de Georges de Coureden ; remplacé par Guillaume Quéré. - 1591-1634 : Hervé Marchalant, chanoine, décédé le 19 Février 1634 ; prodige d'érudition, avait été aumônier, gouverneur de l'hospice de Lesneven, maître ès-arts. - 1591-1615 : Bernard Olifant, chanoine, résidait au village de Kergoziou. - 1591 : Guillaume Quéré, chanoine. - 1585-1615 : Goulven Symon, chanoine, sacristain, fonction qu'il remplissait aussi en l'église Saint-Michel, à Lesneven ; y figure comme parrain dans 45 baptêmes, 1585-1591 ; mourut en 1615, fut inhumé dans l'église Notre-Dame, à Lesneven ; occupait un canonicat fondé par M. de Poulpry. - 1591-1599 : Alain de Poulpry, Sgr. de Lanvengat, conseiller en la Cour du Parlement de ce pays, chanoine et grand archidiacre de Léon, doyen du doyenné de l'église collégiale du Folgoët ; le 8 Mars 1591, fonda deux nouveaux chanoines et un troisième en 1599, année de sa mort. - 1595 : Yves Grall, chanoine ; Yves Le Hir, chanoine. - 1599 : Isaac Foucquet, doyen. - 1599-1612 : Guillaume Broudin, chanoine, maître ès-arts. - 1606-1615 : Jean Ostis, prêtre de choeur et maître ès-arts, nommé chanoine en 1606 ; en 1615, se rendait à Saint-Yves des Anguilles. - 1600 : François Martin, chanoine. - 1600-1616 : Hervé Marchalan, chanoine, maître ès-arts. - 1600 : Prigent Rouyant, chanoine. - 1605 : Auffray Measgoff, nommé chanoine. - 1606 : Guillaume Omnès, nommé chanoine. - 1615 : François Keroullé, succède comme chanoine, en 1615, à Goulven Symon ; était prêtre, organiste de la chapelle, demeurait au village de Kerulaouen. - 1615 : Jean Le Roux, chanoine, résidait à Kerguen. - 1619-1634 : Paul Cadiou, chanoine, résidant à Feunteun-Névez. - 1619-1634 : Rolland, Henry, chanoine, oedilis et gubernator ; mort le 22 Février 1634. - 1619 : Olivier Le Bras, chanoine. - 1619 : Jean Urvouatz, chanoine. - 1619 : Maurice Tranouez, chanoine. - 1629-1650 : Robert Cupif, nommé doyen en 1629 ; on ne lui connaît d'autre défaut que de n'être pas né breton, mais il aimait la Bretagne comme sa patrie ; le 11 Juillet 1635, il fournit aveu au Roi de sa collégiale, y prenait les titres de prêtre grand archidiacre, chanoine official et vicaire général de Cornouaille, prieur commandataire de Lochrist, doyen et gouverneur du Folgoët ; en 1625, fut reçu avocat et substitut du procureur général et du Parlement de Rennes ; quitta le doyenné du Folgoët en 1650 ; mourut à Dol en 1660. - 1636 : N. Le Borgne, chanoine reçu. - 1640 : J. de Pentrez, théologal, chanoine. - 1642-1670 : François Coroller, chanoine, prieur de Brest, mort et enterré à Lesneven, en Mars 1690 ; donna durant sa vie des marques de grande piété. - 1642-1647 : René Haiglon, chanoine, fut assassiné, le 4 Mars 1647, près de la halle de Lesneven, sans qu'on en sache le motif. - 1642-1643 : Yves du Halgoët, sieur de Lamon, chanoine. - 1649-1670 : Gabriel Guézet, chanoine ; natif d'Avranches, mort le 19 Septembre 1670, inhumé en l'église de Notre-Dame de Lesneven. - 1653-1656 : Jean Le Goarant, sieur du Cosquer, docteur en théologie, chanoine ; mort le 1er Juillet 1656. - 1653 : Claude Henry, chanoine. - 1649 : Ferréol Galliot, originaire de Rennes, chanoine. - 1649-1665 : Sébastien Dottoux, chanoine ; admirable prêtre de Ploudaniel qui, du produit de ses petites épargnes, fonda l'école des enfants dans cette paroisse ; mourut en 1665. - 1649 : Noël Roudault, de Lesneven, chanoine. - 1650-1670 : Anthyme-Denis Cohon, ancien évêque de Dol, conseiller et prédicateur ordinaire du Roi ; remplaça Robert Cupif comme doyen du Folgoët , en 1650 ; nommé évêque de Nîmes, y mourut le 7 Novembre 1670. - 1653 : François Joseph, chanoine. - 1653 : Nicolas Kerangeven, chanoine. - 1653 : Pierre Le Saulx, chanoine. - 1662-1683 : Pierre Yven, chanoine ; mort en 1683. - 1667 : Hervé Danyel, mort chanoine, le 27 Septembre 1667. - 1670-1679 : Tudal Jousselin, né à Craon , dans l'Anjou, chanoine ; décédé le 28 Décembre 1679 ; inhumé en l'église Notre-Dame de Lesneven. - 1670 : Jean Macé, chanoine et vicaire perpétuel de Lesneven. - 1670-1675 : Jules-Paul Cohon, neveu d'Anthyme ; succéda à son oncle, en 1670, comme doyen. - 1674 : Abbé Pitoys, chanoine. - 1674 : Mathurin Roullé, chanoine, mourut à Lesneven le 28 Octobre 1674. - 1674 : Salomon Le Roux. - 1675-1682 : René Billès, sieur de Pratanlouet, chanoine. - 1675 : Claude Grall, résidant à Feunteun-Veaz, chanoine. - 1675 : Jean Gaoüyer, chanoine. - 1675-1687 : Claude Nauroy ou Norroy, prêtre, docteur en Sorbonne ; remplaça comme doyen Jules Cohon. - 1675 : Charles Porlouer, chanoine. - 1675 : Jean Chopin, recteur de Longuengar, chanoine, et en même temps chanoine de Sainte-Anne do Lesneven. - 1678 : Jean Soutré, chanoine. - 1678 : Claude Castel, chanoine. - 1678 : Guillaume du Drennec, chanoine. - 1682-1687 : de la Lande, chanoine. - 1687 : Billes, chanoine. La collégiale fut supprimée vers 1687 et unie au séminaire des aumôniers de la Marine, de Brest, dirigé par les Pères Jésuites.

Pardon de Notre-Dame du Folgoët

Nota 6 : Commencée en 1365 par le duc Jean IV, aussitôt après la signature du traité de Guérande, l'église du Folgoët fut consacrée en 1419 par Alain de la Rue, évêque de Léon, et achevée par Jean V qui en 1422 l'érigea en collégiale. Au nombre des auteurs qui à des époques différentes ont parlé du Folgoët, le bon Père Cyrille Pennec, religieux carme, auteur du « Dévôt pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët suivi d'une notice sur la ville de Lesneven — Rennes 1825 », ne peut contenir son admiration, et en présence des merveilles de l'art renfermées dans ce sanctuaire vénéré, il s'écrie : « Cet édifice semble parlant comme le palais de Ménélaüs ; tout y est royal et magnifique et démontre la grande vénération des Princes de la Sérénissime Maison de Bretagne. Il est aisé de voir aussi — continue-t-il — que les maîtres architectes, sculpteurs et menuisiers savaient en ce temps-là manier l'esprit avec la main et le compas. Qui n'admire toutes ces merveilles ? les clochers, les portaux, les niches, les statues, le beau jubé, les autels, les écussons, les colonnes, assiettes, éloignements, et ces vignes, et ces fleurs, et ces guirlandes ! ... ». Tous les Princes de Bretagne jusqu'à la reine Anne voulurent honorer ce sanctuaire de leur présence et le combler de leurs libéralités. En 1422 Jean V fonda la collégiale et nomma 4 chanoines, leur donnant 80 livres de rente sur la chatellenie de Lesneven et sur les dîmes de Plounéour-Trez, de Plouider et d'Elestrec. Quatre ans après, il l'augmenta d'un doyen Jean Kergoal, de 3 choristes et d'un sacristain, leur assignant 40 livres sur la paroisse de Plestin, lesquelles lettres furent confirmées par lettre du Pape du 3 juin 1426 sur le décret de Jean Coëtgon, Jean Mionec, Hamon, Prigent de la Forêt, Jean Guemysac et Jean Saliou, chanoine de Léon. Ce magnifique prince voulait, lisons-nous dans le petit opuscule du P. Cyrille, que le service divin soit chanté dans cette « moult et vertueuse chapelle » ainsi qu'en l'église paroissiale de Léon. En 1442, François I de Bretagne confirma l'exemption de tous subsides et impôts accordée en 1432 par le duc Jean V aux chanoines, aubergistes et débitants du Folgoët. Pierre II par acte du 18 janvier 1443 n'étant encore que seigneur de Guingamp fit don à cette chapelle d'une rente de 10 écus d'or moyennant « une messe à note tous les samedis ». Puis vinrent Françoise d'Amboise, Arthur de Richement connétable de France et Jean son frère. En 1462, François II accompagné de la duchesse Marguerite sa première femme et d'un grand nombre de seigneurs et de gentilshommes. Ce prince affectionnait tellement cette église à laquelle il fit beaucoup de bien, qu'il y laissa des vêtements et parements de drap d'or. Anne de Bretagne y vint aussi, et comme duchesse et comme reine de France. C'est elle qui enrichit le plus ce sanctuaire et fit achever l'église et le dôme. Puis en 1518, ce fut encore François, duc d'Angoulême, qui devait y revenir une deuxième fois quatorze ans plus tard (1532) à l'issue des États de Vannes, où la Bretagne fut définitivement réunie à la France. Je ne citerai que pour mémoire en terminant, parmi cette suite nombreuse de seigneurs que l'on vit se succéder également pendant plusieurs siècles dans ce sanctuaire vénéré du Folgoët : Alain de Coëtivy, frère de Prigent de Coëtivy, amiral de France, et d'Olivier de Coëtivy, sénéchal de Guyenne ; les princes de Léon et de Rohan ; les seigneurs de Penhouët, parmi lesquels on remarque Jean de Penhouët, amiral de Bretagne, si rechanté dans nos chroniques ; Sébastien, marquis de Rosmadec ; de Tyvarlan, baron de Molac ; les seigneurs du Chastel, du Carman, de Penmarc'h, de Coëtjunval, de Mezléan, de Guiquelleau ; les Kergournadec'h, les Kergoff-Lescoët, Kerhors, Poulpry ; le sire de Rieux, marquis de Sourdéac et d'Ouessant, commandant pour S. M. dans la ville et le château de Brest en 1392, etc., etc. Nous voyons que tous, plus ou moins, ont laissé au sanctuaire du Folgoët des signes de leur libéralité et les noms et timbres de beaucoup d'entre eux s'y voient encore. Vint la Révolution brisant les trônes et jetant aux quatre vents du ciel avec les cendres de nos rois toutes les reliques augustes du passé. Le Folgoët fut cependant épargné. Vendue d'abord nationalement, l'église fut rachetée etn 1814 au nom de la commune par douze braves cultivateurs du pays qui firent pour cet objet l'avance, gratuite de dix mille francs. De nos jours, le Folgoët est redevenu le sanctuaire privilégié des foules, et naguère encore la Vierge y recevait les honneurs du couronnement solennel. (A. FERRY).

Pardon de Notre-Dame du Folgoët

 

Procession de Notre-Dame du Folgoët

Voir aussi Folgoët Histoire de l'église ou basilique du Folgoët

Voir aussi Folgoët Legs et Fondations à Notre-Dame du Folgoët

Voir aussi Folgoët Bienfaiteurs de Notre-Dame du Folgoët 

Voir aussi Folgoët Dévotion à Notre-Dame du Folgoët 

Voir aussi Folgoët Collégiale de Notre-Dame du Folgoët 

Voir aussi Folgoët La gestion des Jésuites (1686-1763) 

Voir aussi Folgoët Le Régime des Economats (1763-1790) 

Voir aussi Folgoët Le Folgoët durant la période révolutionnaire 

Voir aussi Folgoët Erection du Folgoët en paroisse 

Voir aussi Folgoët Couronnement de Notre-Dame du Folgoët 

Voir aussi Folgoët Les Cohon (oncle et neveu), deux doyens du Folgoët 

Voir aussi Basilique du Folgoët Photos de la Basilique Notre-Dame du Folgoët 

la chapelle Saint-Vellé ou de Guicquelleau (XVI-XVIIIème siècle), restaurée en 1834 et ancienne chapelle privative du manoir de Gicquelleau. Il s'agit d'un édifice rectangulaire avec clocher à deux chambres, amorti par un lanternon. La chapelle actuelle date, semble-t-il, de 1620. Saint Vellé est un ermite du Pays de Galles, au V-VIème siècle : il est invoqué contre les maux de tête. La chapelle a été relevée des ruines en 1986. On voit encore à l'intérieur de la chapelle un maître-autel Louis XV du XVIIIème siècle. On y voyait autrefois les statues de Saint Vellé, de Saint Jean, de Sainte Louise, le banc seigneurial de Guicquelleau (portant écusson écartelé de Lesguern, Kéroulas, Marc'hec et Kerscao) et la pierre tombale et l'écu sculpté d'Yvon Marc'hec (sieur de Guicquelleau), époux de Jeanne de Kerasquer. Ces derniers n'avait qu'un fils unique, Jean ou Jehan (le fameux criminel) ;

l'ancienne chapelle d'Elestrec, détruite au XVIIIème siècle et aujourd'hui disparue. L'ancienne église d'Elestrec était dédiée à saint Jagu ; mais ayant été abattue par la foudre, les paroissiens s'établirent, vers le milieu du XVIIème siècle, dans l'église de Saint-Vellé, à Guicquelleau, qui servit désormais d'église paroissiale, jusqu'au moment, où au commencement du XIXème siècle, la paroisse s'établit au Folgoët ;

la chapelle des Pardons (1922-1923) ;

la croix monolithe de Lannuchen (moyen âge) ;

la croix de Kerduff ou Croaz-Kerduff (XVème siècle) ;

le calvaire de la basilique (XVème siècle), édifié par le cardinal de Coëtivy ;

le calvaire de la Croix-Rouge (1630) ;

d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de Croachou-Ber (Haut Moyen Age), la croix de Feunteun-Meas (Moyen Age), la croix du cimetière de Folgoët (XVème siècle), la croix du presbytère de Folgoët (1543), la croix de Guicquelleau (Moyen Age), la croix de Kervadéza (1924), la croix de Pont-Glaz (XVIème siècle), la croix de Poull-ar-Goazi (Haut Moyen Age), la croix de Prat-ar-Feunteun ou Kerbriant (Moyen Age), la croix de Poull-ar-Goazi (Moyen Age) ;

la fontaine de la basilique (XVème siècle). Cette fontaine prend sa source sous le Maître-autel de l'église. Son arcade a été entièrement restaurée en 1999 et abrite la statue de la Vierge portant l'enfant Jésus dans ses bras (statue mutilée sous la Révolution et remise en place vers 1837) ;

Fontaine de Notre-Dame du Folgoët

le manoir ou doyenné (vers 1426), restauré au XIXème siècle. Ce manoir fut édifié après 1426 par Jean de Kergoal. La reine Anne de Bretagne y logea en 1505, lors d'un de ses pèlerinages. C'est, en fait, un ancien prieuré datant du XVème siècle, converti en presbytère et flanqué d'une tour et d'une tourelle. On y remarquera les portes sculptées, les fenêtres à meneaux et croisillons, les lucarnes aiguës, des corniches ornées de gargouilles, un joli pavillon d'angle et la grosse tour de l'escalier. Puis l'on finira en donnant un coup d'oeil au monument commémoratif de Mgr. Freppel, l'ancien vaillant député de cette contrée du Léon, l'éloquent panégyriste de Notre-Dame du Folgoat (ou Folgoët), au jour de son Couronnement. " Le Doyenné est l’ancien nom donné au presbytère. Il a encore été appelé l'hôtel de Notre-Dame, l'Hôtel de Charité, l'Hôtel des Pèlerins : ces deux dernières dénominations s'expliquent parce que, autrefois, les doyens devaient y tenir une hôtellerie où ils procuraient aux pèlerins le gîte et le couvert. C’est un vaste bâtiment gothique. Il fut construit, par le premier doyen, Dom Jehan de Kergoal, qui y a laissé en souvenir ses armoiries : d'azur à une fasce d'or, surmontée d'une main d'argent soutenant un oiseau de même. La reine Anne y logea lorsqu'elle fit son second pèlerinage, en 1505. La chambre qu’elle avait occupée a gardé le nom de « Chambre de la Reine », Cambr ar Rouanez. C'est aussi pour cette raison que l'habitude a été prise de désigner le bâtiment tout entier sous le nom d'Hôtel de la reine Anne. Les parties de l'édifice les plus dignes de retenir l'attention sont : les portes sculptées, les fenêtres à meneaux et croisillons, les lucarnes aiguës, un joli pavillon d’angle et la grosse tour de l'escalier " (L. Kerbiriou) ;

Ancien doyenné du Folgoet

le manoir de Guicquelleau (XVème siècle), propriété du bandit Jehan Marchec ou Marc'hec ou Marheuc, surnommé "dichentil dirol" (au XVIème siècle), décapité en 1527, sur la place de la Cohue, à Lesneven ;

le colombier de Guicquelleau (XVème siècle) ;

l’école Notre-Dame (1681) ;

3 moulins dont le moulin à eau du Folgoet (XVII-XIXème siècle), du Ménec, …

A signaler aussi :

le musée. Le Folgoët a la bonne fortune de posséder un recteur archéologue, qui a mis tout en oeuvre pour faire autour du monument, dont il est le gardien vigilant et éclairé, et autour de la dévotion à la Vierge, dont il est le propagateur attentif, une publicité méritée. L’âme du Folgoët vit aussi dans les trésors d’art. C’est pourquoi il a rassemblé, devant son manoir presbytéral, les vieux débris de statues, d’écussons et autres documents en pierre : il en est qui se trouvaient éparpillés aux quatre coins de la région, d’autres qui proviennent de l’église et qui restent comme les témoins du vandalisme de 1793. Essayez surtout de visiter ces vieilles pierres en compagnie du guide très averti qu’est M. le Recteur, comme je le fis moi-même, le carnet en main, pour noter ce qui suit : Vous commencerez par une petite leçon d’histoire héraldique en examinant l’écusson armorié de Marguerite de Rohan et un écusson d'Ecosse, très curieux. Le premier porte, mi-partie, les macles (petits losanges) des Rohan à dextre et le lion de Léon à senestre, (la dernière héritière de Léon ayant épousé un Rohan) ; le second, que déchiffra un archiviste anglais, de passage au Folgoët, porte le léopard couronné d'Ecosse, quatre fleurs de lys, quatre mouchetures d’hermine, qui étaient les armes d'Isabelle Stuart, fille de Jacques Ier d'Ecosse, la­quelle épousa, en 1442, François Ier Bretagne, fils de Jean V : nous aurions donc ici les trois belles-alliances d'Ecosse, de France et de Bretagne. Voici maintenant un animal, bas sur pattes : c’est une hermine passante ; elle a le corps entouré d’un phylactère portant la fameuse devise : — A ma vie. Il vous sera loisible d’observer de près d’autres pièces intéressantes : un heaume, casque du moyen âge avec son fermoir, la visière surélevée : il provient d’une statue de guerrier, dont les autres parties ont disparu ; une mesure à dîme, mobile sur un pivot, qui permet de faire basculer le récipient, afin d’en vider le contenu ; un groupe de gargouilles, représentant l’une, un phoque marin ; l’autre, un masque de théâtre ; une troisième, un personnage, sur les traits duquel s’est exercée, en ces temps où la presse n’existait pas, la verve satirique du sculpteur. Passons aux plus belles pièces : une pierre à quatre faces représente quatre personnages : sainte Catherine d'Alexandrie avec sa roue ; saint Eloi avec son marteau ; un évêque enfonçant le bout de sa crosse dans la gueule d’un dragon ; saint François d'Assise portant le livre de la règle et montrant son stigmate du côté droit, détail qui, au jugement de Johannès Joergensen, atteste l’antiquité de ce document de pierre. Une Vierge, encore enfant, dont la tête manque, est assise sur les genoux de sainte Anne, qui lui apprend à lire et tient devant elle un livre ouvert. Une autre sculpture représente la Vierge tenant l'Enfant Jésus ; la Madone porte le costume d’une noble dame ; elle est vêtue d’une robe longue aux plis profonds et savamment polis ; de l'Enfant, on ne voit que les genoux et une partie du buste ; il est vêtu d’une simple cotte à boutons ; autour du socle apparaissent des fleurs de lys provenant d’anciens écussons de familles nobles. Plus remarquable encore est le groupe de la Sainte Trinité. Dieu le Père, en haut, porte la tiare à triple couronne ; il tient dans la main gauche le globe du monde. De dessous le nuage stylisé qu’il domine, Dieu le Fils descend sous les traits d’un petit enfant ; il a sa croix sur l’épaule. Une colombe, qui passe du sein du Père au sein du Fils, figure le Saint-Esprit. Majesté et puissance du Père, filiation du Verbe, Incarnation et Rédemption, procession du Saint-Esprit, coéternité des trois personnes, c’est toute la théologie résumée à l’usage du peuple chrétien, qui lisait dans la pierre. La tiare à triple couronne permet d’attribuer cet ensemble au XIIIème ou au XIVème siècle. Il nous reste ensuite à voir le plus beau morceau de la collection : le Christ à la colonne. La tête est penchée sous la couronne d’épines, les joues sont amaigries ; la bouche est entr’ouverte ; les côtes se soulèvent sous les spasmes de l’agonie : tous les traits soulignent l’expression tendue de la souffrance. Malgré des mutilations regrettables, c’est tout un programme iconographique, au sens théologique profond que présentent ces vieilles pierres du musée. Franchissez maintenant la porte d’entrée du Doyenné. Vous apercevrez, à droite, dans le couloir, les tapisseries, toutes modernes celles-là, oeuvre d’une artiste parisienne : elles représentent des personnages et reproduisent les armoiries et les devises des grandes familles nobles qui furent associées aux origines du Folgoët. Dans la salle d’exposition, au fond de ce corridor, vous admirerez une série de vieilles statues en bois : sainte Catherine de Sienne, habillée en tertiaire dominicaine : robe blanche, manteau noir à capuchon ; saint Sébastien, avec les flèches dans le corps ; saint Jean-Baptiste, en robe d’or et en manteau rouge, tenant l'Agneau divin ; ailleurs, saint Jean baptisant Notre-Seigneur, accompagné de l’ange, qui tient la robe sans couture, dont il va revêtir le Sauveur ; une curieuse représentation de Dieu le Père, à la longue barbe blanche, avec, sur ses genoux Dieu le Fils, descendu de la croix, représentation très rare, car ordinairement c’est la Vierge, à la figure encadrée d’un voile, qui tient sur ses genoux le corps de son Fils. Vous remarquerez surtout la superbe Madone Renaissance, en bois colorié où dominent les bleus et les ors ; elle porte sur ses bras un Enfant. Jésus, très grassouillet et qui fait un geste charmant, de la main droite. C’est cette Madone qui, avant la Vierge Noire, polarisa autour d’elle les ferveurs des paroissiens et des pèlerins : « Elle est venue d'Italie », observait un jour Mgr. Duparc, « mais elle s’est fait naturaliser Bretonne, sûre qu’elle était d’obtenir, par ce moyen, les hommages de ses pieux fidèles ». Dans cette même salle, vous pourrez feuilleter avec curiosité le livre d’or des visiteurs et des pèlerins et y apposer votre signature. Les autographes d’humbles pèlerins y voisinent avec ceux de visiteurs de marque. La Bretagne est évidemment au premier rang, avec tous ses évêques et une multitude de ses prêtres ; ses bardes, ses élus du Parlement, du Conseil général, des municipalités ; avec des préfets maritimes, des officiers de marine, des élèves de l'Ecole Navale et de l'Ecole de Santé Navale. Toutes les provinces de France ont leurs représentants. Paris a délégué des académiciens (entre autres, le cardinal Baudrillart, Mgr. Grente, MM. André Chevrillon, Claude Farrère, Louis Gillet, …), des membres de l'Institut, des professeurs de Sorbonne ; les colonies, des missionnaires, un gouverneur général. Des étrangers des deux continents ont passé là : c’est tous les pays des cinq parties du monde, jusqu’aux insulaires de la lointaine Océanie, qu’il faudrait énumérer dans une liste complète. La terre entière, en raccourci, avec sa multiplicité de nations, de races et de religions, apporte un hommage à la Madone du sanctuaire breton. Les routiers y ont fait relâche. Le frère chansonnier des Compagnons de Saint-François a écrit cette pensée : « Après avoir cheminé sur les routes de Bretagne, après avoir vu s’envoler vers les cieux leur prière à chaque calvaire rencontré, les Compagnons de Saint-François, en cette vigile du 15 août 1929), saluent filialement Notre-Dame du Folgoët et demandent au bienheureux Salaün de leur accorder sa sainte folie de la Croix, sa simplicité de coeur et sa suprême clarté d’esprit ». (Joseph Folliet) (L. Kerbiriou) ;

l'abri des Pèlerins. « Non content de sauver les monuments anciens, M. l’abbé Guéguen en bâtit de nouveaux. Par ses soins, en effet, s’est édifié, dans le prolongement du Doyenné, un magnifique Abri des Pèlerins. Conçu dans le plus pur style gothique, par un architecte de grand talent, M. Lionel Heuzé, de Morlaix, l'Abri ajoute un nouveau et riche fleuron à la couronne d’art du Folgoët. Ses murs puissants, de dur granit armoricain, sa noble façade, toute en pierres de taille, défieront longtemps les siècles à venir ». Les pierres de ce monument, que Mgr. Duparc bénit le 2 mai 1929, ont leur histoire, et leur transfert en ces lieux ne manque pas de piquant. Elles émanent dépouillées seulement de leur luxuriante draperie de lierre, du donjon féodal de Morizur, en Plouider ; elles furent données à M. le Recteur par la châtelaine propriétaire, Madame la Comtesse de Gouzillon de Belizal, résidant au château des Granges, par Moncontour, de la famille des seigneurs de Kerno, qui comptent parmi les fondateurs du Folgoët. La dévotion du pasteur à sa Madone a opéré la translation désirée, avec l’aide désintéressée de ses paroissiens. Une fois qu’elles furent amenées à pied-d’oeuvre, l’architecte n’eut qu’à les utiliser, pour en tirer ce beau travail. Toutes ces pierres en ruines avaient été numérotées avec soin et placées là, comme elles l’étaient dans le site d’où on les avait sorties. Il se trouve, dans leur nombre, encastrée près de la grande porte gothique, une pierre d’une autre origine : elle provient de l’ancien ossuaire de Guiquelleau. On y peut lire l’inscription suivante : — An esqvern ma brvzvnet o devezo cals a ioa certen ni a ressvcito, — qui est une belle paraphrase de l'Exultabunt Domino ossa humiliata. Telle est, sommairement relatée, la genèse de ce joli bâtiment qui sert de patronage, de salle d’assemblées ou d’abri-hôtellerie suivant les occasions. Et voilà comment toutes les beautés d’alentour se rencontrent aux pieds de Notre-Dame du Folgoët, pour lui servir de parure (L. Kerbiriou) ;

le monument de Freppel (1902), évêque d'Angers, député du Finistère (né à Obernai en 1827 et décédé à Angers en 1891). Ce monument est l'oeuvre de M. Hernot, sculpteur à Lannion. A signaler que la cérémonie du Couronnement de Notre-Dame du Folgoët, en 1888, fut présidée par Monseigneur Freppel. " A droite du Doyenné, se dresse la statue, en Kersanton, de Mgr Freppel, debout, la tête redressée, portant la mitre, la main gauche appuyée sur la crosse, et la droite tendue vers le ciel. Sur le pourtour du monument, se lit cette inscription : A la gloire de Mgr Charles-Emile FREPPEL, évêque d'Angers, - Député du Finistère, - Au panégyriste de Notre-Dame du Folgoët, - Au noble patriote, - Au vaillant défenseur de la Sainte Eglise, - Mort à la peine le XXII décembre 1891. A l’arrière, sur une colonne, s’élève une statuette, toute semblable à celle de Notre-Dame du Folgoët, comme pour associer la cérémonie du couronnement à la mémoire du grand Evêque. Il est bien là, en vérité, à sa place, les jours de pèlerinages et de pardons, celui qui chanta si éloquemment les louanges de la Madone du Léon ; il est bien à sa place les jours de grandes manifestations religieuses, celui qui plaida la cause de nos libertés menacées, avec une maîtrise prestigieuse, distribuant le miel avec plaisir et les piqûres malgré lui, comme l’exprime, en termes si lapidaires, la formule gravée sur le socle : sponte favos, aegre spicula. Au cours d’une de ces manifestations inoubliables, pour ceux qui en furent les témoins, l’abbé Bergey, désignant la statue de l’intrépide prélat, s’écria : « Il y a là-bas quelqu’un qui n’avait pas peur de parler à César ». En écoutant ce discours, je voyais le lien qui, à quarante années de distance, unissait deux incomparables orateurs dans des situations aussi critiques pour l'Eglise de France : le prêtre-député, porté à la Chambre par la voix de tout un peuple, acclamé par les foules, qui ont eu l’avantage de l’entendre, et l'évêque-député, choisi par les Bretons du Finistère pour défendre leurs traditions et leur foi " (L. Kerbiriou) ;

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ANCIENNE NOBLESSE du FOLGOET

Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, une famille noble est mentionnée à Elestrec (aujourd'hui le Folgoët) :

Marc'hec, seigneur de Guicquelleau, paroisse d'Elestrec. D’azur à trois quintefeuilles d’or. Jean se trouve mentionné entre les nobles d'Elestrec.

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 2 nobles du Folgoët (Elestrec ou Elestreuc en 1481) :

Jehan MARHEUC (511 livres de revenu), malade, remplacé par son fils Yvon : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;

ledit Yvon MARHEUC (30 livres de revenu), remplacé par Yvon Martin : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

A la « montre » (réunion de tous les hommes d’armes) de l’évêché de Léon reçue à Saint-Renan le 24 août 1557, un noble d'Elestrec (aujourd'hui Le Folgoët) est mentionné :

Jehan Duboys.

(à compléter)

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