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Hôpitaux de Saint-Antoine |
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Hôpitaux de Saint-Antoine du comté et diocèse de Nantes.
Le mal de Saint-Antoine est connu de tout le monde, au moins de nom ; mais on ignore en général comment le patriarche des solitaires est devenu le patron d’une classe de lépreux fort nombreuse. Le corps de ce saint n’est en France que depuis le XIème siècle. Jocelin, seigneur de Dauphiné, le rapporta d'Orient vers 1050 et le déposa dans l’église de la Motte-Saint-Didier, au diocèse de Vienne (Histoire des ordres religieux du Père Helyot, et Notice sur la maladrerie de Voley, par M. Chevalier, P. 33). Il se présenta une telle affluence de pèlerins autour du tombeau de saint Antoine, que Jocelin se vit obligé d’élever une nouvelle église qui, en peu de temps, devint un sanctuaire célèbre. Les provinces du Midi étaient alors ravagées par une affreuse maladie assez semblable à la lèpre, plus aiguë pourtant, puisque les populations l’ont nommée, d’abord le mal des ardents, puis le feu de Saint-Antoine. Quand un membre en était attaqué, il devenait noir et sec comme s’il avait été brûlé ; d’autres fois, il tombait en putréfaction. La médecine étant incapable de procurer aucun remède contre ce fléau, les victimes abandonnées des hommes tournaient naturellement leurs yeux vers le ciel et allaient de chapelle en chapelle invoquer la protection des saints.
L’un des seigneurs de Dauphiné, nommé Gaston, dont le fils souffrait du mal des ardents, promit, en visitant le tombeau de Saint-Antoine, de se consacrer au soulagement des victimes de ce mal s’il obtenait sa guérison. La prière ayant été exaucée, le père et le fils, en reconnaissance de cette faveur, fondèrent près de l’église de la Motte-Saint-Didier un hôpital qui fut inauguré le 28 juin 1095, et où ils prirent la livrée des hospitaliers avec six autres personnes. Tels furent les commencements de l’ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois, dont les bienfaits se sont propagés en Bretagne comme dans toute la France.
Les hôpitaux affiliés à cet ordre se nommaient des commanderies, comme ceux de l’ordre de Saint-Jean. La commanderie de la Grande-Lande, en Poitou, voisine de notre frontière bretonne, semble avoir été la maison-mère des établissements qui furent fondés en Bretagne, car les archives attestent qu’elle étendait sa surintendance depuis Clisson jusqu’au fond du Finistère, sur la commanderie de Carhaix.
On croirait, d’après les fondations dont les titres ont survécu, que le diocèse de Nantes n’a été envahi par le mal des ardents qu’au XVème siècle. L’hôpital que Richard de Bretagne, comte d'Etampes et seigneur de Clisson, fonda dans sa ville de Clisson sous l’invocation de saint Antoine, n’est pas antérieur à 1433, et il n’y a pas de raison pour croire que les autres hôpitaux placés sous le même vocable dans le comté nantais soient d’une époque plus ancienne.
Dès que le fléau s’est manifesté dans le pays, les seigneurs ont dû s’empresser partout de prendre des mesures pour arrêter la contagion, en renfermant tous ceux de leurs vassaux qui en étaient frappés. Richard se montre préoccupé d’une double pensée dans les lettres que je cite plus loin : il veut d’abord satisfaire sa propre dévotion à saint Antoine en attirant à Clisson des religieux qui prieront pour lui, et ensuite soulager les malades atteints du mal des ardents. Le lieu qu’il consacre à cet établissement est une prairie de la paroisse de Gétigné, sise au confluent de la Moine et de la Sèvre, au bas des coteaux boisés de la Garenne, c’est-à-dire l’emplacement même de l’hôpital actuel. Le commandeur de l’hôpital de Saint-Antoine de la Lande, en Poitou, sera le gouverneur de la nouvelle maison, et pour toute redevance féodale il n’aura qu’un florin d’or à payer chaque année au châtelain de Clisson. Les malades, comme les religieux, seront sous sa juridiction pour tous les délits qu’ils commettront. Leurs domaines seront francs de toute servitude, sauf celle de garenne, et pourront s’étendre jusqu’à la valeur de 100 livres de rente.
L’exécution suivit de près le projet. Il ne reste rien des bâtiments construits au XVème siècle ; mais on peut supposer que Richard déploya , particulièrement dans la chapelle, toutes les magnificences du style gothique flamboyant, quand on sait qu’elle fut choisie pour la célébration du mariage de François II, duc de Bretagne, avec Marguerite de Foix (24 juin 1471).
Au siècle suivant, nous retrouvons encore l’hôpital de Saint-Antoine de Clisson sous le gouvernement d’un religieux de Saint-Antoine, le frère Lefèvre. La déclaration de temporel qu’il rendit en 1548, en sa qualité de commandeur, contient le dénombrement suivant :
Une maison avec aumônerie entourée de trois boisselées de terre.
Une pièce de terre de 15 septerées en bois, coteaux et rochers, en Gétigné.
Un lieu appelé Pied-de-Maine, sujet à droit de garenne.
Une rente d’un setier de seigle.
Une rente de 3 sous.
Une rente de 25 sous, léguée par Catherine de Saint-Aignan.
Une rente de 50 sous.
Une rente de 4 livres.
Un quartier de vigne à la Brebionnière.
Un quartier et demi de vigne aux Boutinardières.
La moitié d’une maison.
La moitié de huit quartiers et demi de vigne, en Gétigné (Archives nationales, S, 4.857).
Les soins de la direction intérieure de la maison étaient confiés à une femme que le registre de visites de 1554 nomme Marguerite Guerif la Doucelle, de Saint-Florent (Archives départementales, série G).
Au XVIIème siècle, l’aumônerie de Saint-Antoine de Clisson fut absorbée par les chevaliers de Saint-Lazare, auxquels elle rapportait en 1677, suivant un bail à ferme, la somme de 120 livres (Archive nationales). Les fermiers de cet ordre n’avaient d’autres soucis que de faire valoir les domaines dont ils étaient adjudicataires, et négligeaient la plupart des édifices et des fondations pieuses. Dans son procès-verbal de visite de 1683 (Archives départementales, série G. Visites de 1683, f° 398), l’archidiacre se plaint que les chevaliers de Saint-Lazare ne font pas d’aumônes à Clisson et n’acquittent qu’une messe au lieu de deux par semaine. Quand il entra dans la chapelle, dans celle construite au temps de Richard, il la trouva « belle et grande, composée d’un choeur et d’une nef au bas de laquelle, dit-il, est un fort grand et vieil lutrin qui commence à tomber en ruine, et aurions remarqué qu’elle et ses autels sont consacrés, sans aucuns ornements qu’une vieille image en bosse d’un Saint-Antoine ; que la couverture menace de ruine entière, la charpente étant déjà beaucoup affaissée par le milieu et détachée des pignons de l’église, et partie d’icelle pourrie aussy bien que de la latte et du lambry, faute d’avoir esté et d’estre encore à présent entretenue d’ardoise, y ayant des trous en plusieurs endroits par lesquels il pleut en la dite chappelle. Avons aussi remarqué que la pluspart des vitres sont cassées par où il fait un tel vent qu’on ne sçaurait y dire la messe sans danger. Entrés en la maison et jardin de la dite aumosnerie qui joint la dite chappelle par le bas et costé du levant les avons treuvés en passable estat aussy bien que la maison qui servoit autrefois d’hopital qui est de l’autre costé de la dicte chappelle rue entre deux » (Archives départementales, série G. Visites de 1683, f° 413).
Les termes dont se sert l’archidiacre indiquent clairement que le mal des ardents avait disparu du pays, puisque l’aumônerie de Saint-Antoine était déserte depuis longtemps. La fondation de Richard de Bretagne ne fut pourtant pas perdue pour les malheureux de Clisson. Quand la ville eût montré qu’elle savait s’imposer des sacrifices pour fonder un hôpital général, Louis XIV reprit à l’ordre de Saint-Lazare la dotation de l’aumônerie de Saint-Antoine, pour augmenter les revenus de cet établissement. L’arrêt du Conseil qui consacre cette restitution est du mois de décembre 1695, et les lettres patentes conformes sont de juillet 1696 (Archives nationales. V6 1166. — Archives de la Loire-Inférieure, série H. Ancien inventaire de titres).
Dans la seigneurie de Clisson, je ne puis citer comme fondation analogue à la précédente que la chapellenie de la Ville-Ardent, en Saint-Lumine, dont le nom est resté à une métairie située à 3 kilomètres Ouest-Sud-Ouest du bourg. Le titulaire de ce bénéfice, en faisant la déclaration de son temporel, qui consistait dans ce seul et unique tenement de la Ville-aux-Ardents, affirme que, toutes charges déduites, il n’en retire que 10 livres de rente (Livre des déclarations du clergé de 1554, f°s 45 et 46. - Archives départementales, série B). Elle était à un carrefour, sur le bord d’un ruisseau.
Au-delà de la Maine, les religieux de l’abbaye de Geneston avaient fondé une chapelle de Saint-Antoine au village des Hautes-Granges, situé à 4 kilomètres et demi du bourg, qui n’aurait pas de raison d’être, si l’on ne suppose à côté d’elle une aumônerie semblable à celle de Clisson.
Je passe à la seigneurie des ducs de Retz, et je rencontre quatre hôpitaux bien certainement fondés pour le mal des ardents : le premier, c’est le prieuré des Ardilliers, en Saint-Etienne-de-Corcoué, dont le nom est encore porté par une métairie de cette paroisse (Acte de vente du 30 décembre 1790. – Archives départementales, série Q), située sur le bord de la forêt de Roche-Servière et près du ruisseau du Vrignaud.
Le second, fondé dans le bourg de la Bénâte par les sires de Retz, qui avaient retenu la présentation du titulaire, se composait encore au XVIIème siècle d’une maison appelée l’aumônerie, d’une chapelle sous le vocable de saint Antoine, de deux planches de jardin, de deux prés, d’une rente de 45 boisseaux de blé et d’une autre de 50 sous, assises toutes deux sur la châtellenie de la Benâte (Livre de visites de 1689, climat de Retz, f° 123. – Archives départementale). Outre ce patrimoine, qui était celui des pauvres malades, il y avait la prébende des chapelains, que Catherine de Retz avait constituée et dont Jean Morisson, prêtre desservant, fournit le dénombrement en 1554. Quand l’aumônerie fut fermée, une partie de son temporel passa dans le patrimoine de la cure. Ce qui restait autour de la chapelle en ruines fut prisé 270 livres en 1791 (Archives départementales, Q).
Il est superflu de citer la déclaration fournie en 1463 à Anne de Sillé, dame de la Benâte, par Valentin Macé, chapelain de Saint-Antoine de la Benâte (Inventaire des titres de Retz, p. 10. - Archives départementales, Trésor des Chartes, V. B. 2). Le nom de Catherine de Retz, qui figure dans l’acte de 1554, est une indication qui nous permet de reporter plus haut l’origine de la fondation de la Benâte. Cette dame est la même que Catherine de Machecoul, fondatrice de l’aumônerie de Saint-Lazare du Loroux-Bottereau, dont Gilles de Retz rappelle les intentions pieuses dans ses lettres de confirmation de 1432. Catherine, épouse de Pierre de Craon, seigneur de la Suze et de la Benâte, vivait en 1360 et est morte vers 1410.
Le troisième hôpital de Saint-Antoine connu dans cette région était au bourg de Touvois. Son temporel, en 1790, se composait d’une maison avec jardin, d’un pré et d’un taillis de trois journaux (Acte de vente du 10 septembre 1792. - Archives départementale, série Q).
Le quatrième, situé au village de Passay, avait été fondé par les seigneurs de la Noë de Passay, présentateurs du bénéfice. La métairie de la Gaterie, qui en dépendait, fut aliénée par la nation, en 1792, pour 6.050 livres (Acte de vente du 10 septembre 1792. - Archives départementale, série Q).
A Bouin, l’aumônerie de Saint-Antoine possédait, en 1690, 246 aires de marais, 2 hommées, journaux de pré et une maison en ruines (Documents sur l’île de Bouin, par MM. Luneau et Gallet, p. 211).
Au Pellerin, on voyait encore, il y a quelques années, dans la maison Gendron, grande rue de cette commune, la chapelle de Saint-Antoine annexée à l’hôpital du même nom. (Acte de l’an VII).
Sur la rive droite de la Loire, je suis obligé de remonter au Nord jusqu’à Châteaubriant, pour citer un autre établissement de ce genre. L’hôpital Saint-Antoine de cette ville était situé au pied des murs du château, dans la rue de Rigale, où les vieilles constructions abondent. Le titulaire du bénéfice, qui se composait en 1790 d’une maison avec jardin, de deux champs et de deux prés, affermait le tout 213 livres (Soumission de la ville de Châteaubriant en 1790. - Archives départementale, série Q).
Le lecteur a dû remarquer, dans cette énumération, que les aumôneries de Saint-Antoine étaient toujours à la proximité des bourgs et des villes, et non pas rejetées au loin comme la plupart des léproseries. N’est-ce pas une preuve que le mal des ardents inspirait moins de terreur que la lèpre ? A côté de la collégiale de Notre-Dame de Nantes, au coeur même de la ville, il existait une aumônerie de Saint-Julien pour huit pauvres qui, à une certaine époque, a porté le nom d'hôpital des ardents, indice certain d’une transformation sur laquelle les documents sont muets (Histoire de la collégiale de Nantes, par Stéph. de la Nicollière).
Pour ne rien omettre, je citerai aussi à Nantes une chapelle sous l’invocation de saint Antoine de Padoue, à l’entrée de Richebourg, celle qu’on nomme aujourd’hui l’église des Minimes, en souvenir du séjour des religieux de Saint-François de Paule, qui, suivant les historiens de Nantes, aurait été un hôpital pour les maladies d’yeux [Note : Cette chapelle est une fondation du duc François II. (Trésor des Chartes, E, 85). Les Minimes n’y sont venus qu’à la fin du XVIème siècle]. C’est une tradition que je consigne ici sans rien affirmer. Ce qui est seulement certain, c’est qu’en 1532 la chapelle de Saint-Antoine de Padoue était classée parmi les hôpitaux de la ville de Nantes, et que les malheureux y abondaient plus que partout ailleurs (Histoire de la ville de Nantes, Travers, t. II, p. 294).
Saint Antoine était honoré aussi à Escoublac. Le fondateur de la chapellenie qui portait son nom avait abandonné plusieurs terres qu’on trouve confondues avec celles de la Madeleine, dans les Déclarations de 1790 à 1792 [Note : Tableau de biens non vendus. (Archives départementales, série Q). Le service religieux a été transféré à Guérande, pour la commodité d’un titulaire sans doute].
La chapelle de Seul ou de Seurre, en Saint-Vincent-des-Landes, sur la route d'Issé, est sous l’invocation de saint Antoine.
FONDATION DE L'HOPITAL DE SAINT-ANTOINE DE CLISSON.
Richard fils du duc de Bretaigne, comte d'stampes et seigneur de Cliczon, à tous ceulx qui ces présentes lettres verront et orront, salut.
Sçavoir faisons que nous considérans ce qui des choses et facultez mondaynes est départy et distribué en l’honneur et révérence de N. S. Jesus-Christ, sa glorieuse mère et de ses saincts portet et impetret proffit et salut és âmes de ceulx qui ainxi le font et aussi pour la trés grande et spéciale dévotion et affection que avons au glorieux sainct, Monseigneur sainct Anthoine, désidérans nous et nos successeurs estre participans à tousjours mais ès bonnes prières, oraisons et aultres bienfaicts des frères de la religion de Monseigneur sainct Anthoine, voulant ladite religion augmenter, avons aujourduy donné, cédé, quitté, octroié et délaissé et transporté et par ces présentes délaissons et transportons pour nous, nos hoers et cause ayans scavoir est ; tout et tel droit et action que nous avons et à nous compete et appartient en la terre [appellée] vulgairement le pré de Maine sise et confrontée entre le pont de Maine ainxi que le chemyn va dudit pont à Gectigné jusques ès fossés et faulx de la Garaine devers le Temple de Cliczon se rend à la rivière de la Sayvre au bout de la chaussée des moulins Plassart en revenant joignant à ladite rivière de Sayvre audit pont de Maine exclusivement d’unes et aultres parties ; réservé le chemyn pour aler dudit pont ausdits moulins de Plassart.
Pour illèc estre faict et ediffié une chappelle et hospital en l’honneur et révérence dudit sainct glorieux, où le service divin puisse estre faict et célébré par les religieux d’icelle religion et les malades de la maladie dudit sainct glorieux y estre receuz, logez et herbergez à icelluy hospital et chapelle ; estre régis et gouvernez par nostre bien aymé et féal frère Guillaume de la Barre, à présent commandeur de la maison et hospital de saint Antoine de la Lande en Poictou et par ses successeurs, et icelluy lieu, comme dessus est déclairé et confronté, estre tenu de nous franchement et en franche aumosne soubz la souverainneté de nostre seigneurie dudit Cliczon, sans en fere à nous ne à nous successeurs auchun debvoir, servitude ou redevance fors seulement d’ung fleurin d’or de Bertaigne ou unce d’argent blanc à nous rendables et payables ou à nostre chastelain dudit Cliczon par mutation et changement de commandeur.
Et parce que à la religion de Monseigneur Sainct-Anthoine est bien chose convenable avoir pugnicion et correction sur les demourans oudit hospital, nous voulons et consentons, pour nous et nos successeurs, que ledit commandeur et les siens ayent seuls et pour le tout la pugnition et correction de leurs religieux, mallades et commansaulx et continuellement résidens et demourans oudit hospital et portans l’abit d’icelle religion et illèc délinquans ou faisent cas dont ils doybvent avoir pugnition et correction, laquelle pugnition et correction voulons estre faicte selon l’ordonnance de Saincte-Eglise et non aultrement.
Et réservé par exprès que si aultres que les religieux ou malades residens dessusdits vouloient édifier ou fere demourance és lieux cy devant déclairés et confrontez nous et noz successeurs en auront la cognoissance et joïrons de tous nos aultres droicts comme faisions de par advent ces heures.
Et seront tenus respondre et obéyr en tous cas à nous et nostre juridiction, comme noz aultres subjets et aussi avons reservé et réservons par exprès à nous et nos successeurs le droit de garenne que avons en yceuls lieux.
Et de plus ample grace, pour acroissement desdites chapelle et hospital avons vola et consenti, volons et consentons par ces présentes que yceulx commandeur et religieux puissent acquérir en noz fiefs et seigneuries dudict Cliczon jusques à la somme de 100 livres de rente et au-dessoubz dont dès maintenant pour lors leur avons quicté et donné, quictons et donnons les ventes et honneurs et icelles 100 livres baillées et transportées auxdits commandeur et religieux nous sommes tenuz et avons promis et promettons garir et deffendre envers tous et contre tous (Garentir).
En tesmoign de ce et affin que soit chose ferme et stable en perpetuel nous avons faict mettre nostre seel à ces présentes.
Donné en nostre chastel dudit Cliczon le XVIIIème jour de Febvrier l’an de grâce 1433. Ainsi signé Richard. Scellé en cire rouge (Archives nationales, S, 4857).
L’expédition qui est du temps est signée de Manteau et Fonteneau .
AUMONERIE DE LA BÉNATE.
A vous monseigneur le seneschal de Nantes commys par le roy nostre sire par ses lettres patentes, etc... le 6ème jour de juillet, l’an de grâce 1554... par lesquelles et par votre ordonnance, ainsi qu’est de nouveau venu à congnoissance à messire Jean Morisson prêtre chappellain d’une chappellenie fondée par deffuncte Catherine de Rays et déservie en la chappelle de Sainct-Anthoine de la Benaste, etc...
Tout premier remonstre et dict ledict Morisson audit nom comme MM. les gens du clergé de votre dit ressort... auroient par cy devant composé avecques ledit seigneur pour raison de ses dits francs fiefs, etc...
Et premier :
Six livres de rente tournois sur le village du Plessis Bauldry en la paroisse de Sainct-Columbain, quelle rente est tenue du seigneur de la Benaste.
Item plus cinq hommées de pré ou environ sises ou marays de la Roche, nommés les Prez-Bureau, tenues de la seigneurie de Machecoul et sur quoy est deu au seigneur du Boys 18 deniers tournois de rente et peuvent valloir de rente ou revenu annuel audit chappellain environ 100 solz.
Item 20 solz monnoye de rente sur une maison size en la ville de Machecoul près de la porte de Sainct-Nicollas, joignant la rue qui conduict des petitz bancs, audit Sainct-Nicolas de Machecoul et maison à Mre Laurent Morisson et sa femme.
Item 2 sestiers seigle de rente, mesure de Benaste, sur la recepte de la seigneurie dudit lieu de la Benaste payable par les mains du recepveur de lad. seigneurie et peuvent valloir environ 100 solz de rente ou revenu annuel.
Pour cause de laquelle chappellannie et desdictes choses baillées pour l’entretenement, fondation et dotation d’icelle et dudit chappellain il doyt et est tenu dire troys messes par chacune sepmayne de chacun an en la chapelle de Sainct-Antheine de la Benaste, l’une d’icelles messes de Saincte-Catherine, une aultre du Sainct-Esprit et l’aultre des Trépassez, etc... A Nantes le IVème jour de Decembre 1554, signé Morisson (Déclaration de 1554, Clergé, f° 88) (L. Maître).
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