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LAMPAUL-GUIMILIAU |
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La commune de Lampaul-Guimiliau ( Lambaol-Gwimilio) fait partie du canton de Landivisiau. Lampaul-Guimiliau dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LAMPAUL-GUIMILIAU
Lampaul-Guimiliau vient du breton « lan » (ermitage), de saint Paul Aurélien et de Guimiliau (VIème siècle).
Lampaul-Guimiliau, anciennement nommé Lampaul-Bodénès, est un démembrement de l'ancienne paroisse de Ploumiliau (aujourd'hui Guimiliau, qui englobait les territoires de Guimiliau et Lampaul-Bodénès).
Paroisse dépendant de l'évêché de Léon, les évêques y possédaient jadis une résidence champêtre à Coat-an-Escop (le bois de l'évêque). Le manoir a disparu, mais le moulin qui en dépendait subsiste et porte un écusson aux armes de Mgr Rolland de Neufville, évêque de Léon de 1568 à 1613 : " Les Evêques de Léon possédaient, à Lampaul, le village de Coat-an-Escop et le moulin du même nom, sur lequel on voit encore un écusson surmonté d'une crosse et portant un sautoir de vair. C'étaient les armes de Mgr. Rolland de Neufville, évêque de Léon, 1562-1613 : de gueules au sautoir de vair. Le 19 Mai 1585, Mgr. de Neufville résidait en son manoir de Coat-an-Escop, il y signe, à cette date, une nomination d'un recteur de Kerlouan (r. G. 83) ".
On trouve les appellations suivantes : Landa Pauli Botenes (1467), Lampaul Bodenes (1516).
Note 1 : liste non exhaustive des CURÉS OU VICAIRES DE LAMPAUL-GUIMILIAU AVANT LA RÉVOLUTION : - En 1652. Maurice Guillou, prêtre. - En 1669. Alain Rannou. - En 1676. C. Abgrall. - En 1684. Tanguy Guillou. - En 1715. Laurens Guéguen. Maurice Cren. - En 1773. Thomas Guillou. - En 1789. Maurice Breton. Liste non exhaustive des RECTEURS DE LAMPAUL-GUIMILIAU DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1805-1813. Maurice Le Breton. - En 1819-1832. Jean-Marie Cabon, de Morlaix. - En 1832-1836. Alain Donval, de Plounéventer. - En 1836-1844. François Péron, de Saint-Paul. - En 1844-1853. Yves Léran, de Guiclan. - En 1853-1879. Jean-Marie Tréguier, de Lambézellec. - En 1879-1892. Pierre-Marie Kerné, de Sainte-Sève. - En 1892-1903. Pierre-Marie Kerjean, de Guipavas. - En 1903-1909. Yves Pendu. - En 1909. Alain Le Bihan, de Plougoulm, ... Liste non exhaustive des VICAIRES DE LAMPAUL-GUIMILIAU : - En 1820. Puluhen. - En 1828. Hamon. - En 1830. Jean-Marie Le Bras. - En 1834. Guillaume Floc'h. - En 1839. Alain Hélies. - En 1841. Jean Favé. - En 1850. Marc Lojou. - En 1856. Grégoire-Pierre Jaouen. - En 1868. Louis-Émile Crozon. - En 1869. Marc-Louis Cévaër. - En 1873. Jean-Marie Le Roy. - En 1874. Jean-Pierre Jamet. - En 1875. Jean-Michel Poulhazan. - En 1883. Alain Troadec. - En 1883. Jean Féroc. - En 1890. Paul Mear. - En 1899. Jacques-Marie Calvarin. - En 1900. Georges Duigou. - En 1901. Pierre Kerouanton. - En 1906. François-Marie Le Treis. - En 1909. Alain-Jean Le Goff. - En 1911. Joseph Jacob, ... (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).
Voir " Lampaul-Guimiliau sous la Révolution ".
PATRIMOINE de LAMPAUL-GUIMILIAU
l'église Notre-Dame (1533-1679). Elle aurait été édifiée à lemplacement du monastère de saint Paul-Aurélien. L'édifice comprend une nef de sept travées avec bas-côtés et un choeur à pans coupés. Dans les deux dernières travées, les piliers ont leurs bases exhaussées et les clefs de voûte de leurs grandes arcades surélevées, montrant un agrandissement de l'édifice primitif. La porte triomphale du cimetière porte la date de 1669. Le clocher date de 1573 et s'ouvre sur trois arcades de style classique, formant un porche. La flèche cantonnée de quatre clochetons culminait à 70 mètres avant qu'en 1809 la foudre ne l'abattît. La cloche de 1715 est fondue par Jean Le Beurrier et Jean François Le Beurrier, fondeurs à Brest. Le porche sud date de 1533. Le porche ouest date de 1573. Une porte de la façade méridionale porte la date de 1622. La façade nord se contente d'un fronton et d'une inscription datée de mai 1609. Le chevet à noues multiples date de 1627 : en 1627, on prolonge la nef d'une travée vers l'est et on édifie le chevet à trois pans de type Beaumanoir. La sacristie est édifiée entre 1673 et 1679 : elle est du type rectangulaire avec chevet à trois pans et deux étages et au sommet de la porte de la sacristie existe un beau groupe de Notre-Dame de Pitié, ou de la Descente de Croix qui date du XVIème siècle. Le baptistère à baldaquin date de 1650 : la cuve octogonale de granit date de 1651. Lorgue date de 1650-1886 : le buffet d'ordonnance date de 1660. La chaire à prêcher, décorée des quatre évangélistes et des quatre docteurs d'Occident qui leur correspondent, date de 1759. Le confessionnal date du XVII-XIXème siècle. Les balustres du choeur du XVIIème siècle, sont dus sans doute à François Lorière, sculpteur à Guimilliau. La mise en tombeau de Notre-Seigneur (qui provient de l'ancien ossuaire), exécutée par Antoine Chavagnac (sculpteur de la Marine de Brest), date de 1676 (le linceul porte la signature "Anthoine fecit"). Les bénitiers sont du XVIème siècle et les six retables (sainte Marguerite, Grand Prêtre, la Passion, saint Jean-Baptiste, sainte Anne, saint Laurent) sont de la fin du XVIIème siècle : celui de saint Jean-Baptiste est attribué à Guillaume Lerrel et date de 1714, celui de la Passion est attribué à l'atelier de Robert Moreau (du moins la partie centrale) et semble daté du XVI-XVIIème siècle. La poutre de gloire qui sépare la nef et le choeur date du XVIème siècle : elle porte d'un côté la Passion, de l'autre l'Annonciation et les sibylles. L'autel sainte Marguerite et l'autel saint Laurent datent du XVIIème siècle. Le choeur est remanié en 1874-1875 : l'architecte Ernest Le Guerranic remplace la voûte de pierre du choeur par un lambris. La statue de saint Pol, à l'entrée du choeur, date du XVIIème siècle. Le maître-autel est moderne et date de 1876. Les vitraux du chevet datent de 1968. Les bannières dites de saint Pol et de Notre-Dame datent respectivement de 1634 et 1667. Outre les statues des retables, diverses autres statues datent du XVIIème siècle, entre autres, deux groupes de la Lamentation sur le Corps du Christ, une Vierge-Mère de l'atelier d'Anthoine, les apôtres du porche (XVIème siècle) et au-dessus du choeur, une clef pendante représentant la Sainte Trinité ;
Nota 1 : L'église de Lampaul-Guimiliau, autrefois Lampaul-Bodénès, trêve de Guimiliau, dédiée à Notre Dame et à saint Pol, premier évêque de Léon, est bâtie sur l'emplacement d'un monastère fondé par ce Saint dans le cours de ses pérégrinations à travers le pays qu'il évangélisait. L'édifice actuel, qui a dû remplacer une église romane dont on ne trouve plus aucun vestige, a été construit par parties à des époques diverses, comme le constatent le style et les dates inscrites en différents endroits. C'est par le porche et l'angle Ouest du bas-côté Sud qu'on a commencé cette reconstruction, remontant à 1533. Là, l'ornementation et la structure sont encore absolument gothiques, avec quelques mélanges cependant de détails indiquant l'influence de la Renaissance. Ce porche, comme la plupart de ceux de la contrée datant de la même époque, semble avoir été préparé en carrière ou dans les ateliers d'un tailleur de pierre et imagier, du moins pour ce qui regarde toutes les parties sculptées en kersanton comme l'indiquent les marques d'appareilleurs gravées sur ces pierres, pour leur mise en place. La grande entrée consiste en une arcade composée de moulures prismatiques séparées par des gorges profondes, lesquelles gorges sont tapissées de feuilles découpées, chardons, choux frisés et pampres de vignes. Les tiges de ces plantes sortent, comme dans les autres oeuvres analogues, de la gueule de monstres variés : sourds lézards, dragons ailés. Deux contreforts, posés sur les angles, accostent cette arcade, et sur les faces intérieures de chacun sont deux petits anges tenant une banderole avec ces légendes et caractères gothiques : Bonnes gens qui yey passez priez Dieu pour les trépassés. Benedictus qui venit in nomine Domini. Le tympan porte un cadran solaire, au haut duquel deux anges gras et joufflus tiennent une tête de mort. Plus haut, est la date : A. D. m Vc XXXIII. Au-dessus, une sirène cornue, à queue contournée, forme cul-de-lampe pour une jolie statue de saint Michel terrassant le dragon. Ce saint Michel est couronné par un dais Renaissance sur lequel est portée la statue de saint Paul Aurélien, tenant en laisse un dragon ailé, au cou duquel il a passé son étole. Cette statue est abritée par une belle niche Renaissance, surmontée des statues de la Sainte Vierge et de saint Jean, qui accompagnaient autrefois un Christ en croix, maintenant disparu. A l'intérieur du porche, les niches des Apôtres sont très variées dans leurs sculptures et leurs découpures flamboyantes. Dans les clefs de voûte, deux anges tiennent, l'un les instruments de la Passion, l'autre cette légende : Bonum est sperare in Domino. Au fond, les deux portes séparées par un trumeau sont encadrées de fines moulures et couronnées d'accolades ornées de feuilles frisées. Un riche bénitier, avec torsades, modillons, perles et feuillages, est fixé dans le trumeau. Au-dessus, un personnage, tenant une légende PAX VOBIS, soutient la statue de Notre-Dame de Lampaul. Des deux côtés, sur des colonnettes prismatiques tournées en spirale, sont saint Fiacre tenant une bêche et un autre Saint tenant un livre. Un détail à noter c'est, auprès de la statue de saint Pierre, un petit brûle-cierges en fer, sur lequel il est d'usage d'allumer un flambeau quand un malade est à l'agonie, afin qu'il soit bien accueilli par le Portier du ciel. Les portes ont conservé leurs vantaux primitifs, et l'on ne peut trop admirer cette menuiserie si bien assemblée, solide et parfaitement raisonnée. En avançant vers l'abside, on trouve dans le bas-côté Sud une porte dont le pilastre et le couronnement présentent un curieux mélange de gothique et de Renaissance. Sur l'entablement se lit cette date : A : D : 1622. Le chevet de l'église offre à l'extérieur un coup d'oeil admirable, avec ses fenêtres, ses gables, ses riches contreforts, ses clochetons et ses lanternons si mouvementés et si diversement étagés. Soit qu'on l'examine du chemin creux sur lequel il semble surplomber, soit qu'on le voie du fond du vallon ou des hauteurs de Croas-Pol, on ne peut qu'être ravi en face de cette oeuvre dépassant de beaucoup ce qu'on a réalisé dans le même genre, les absides de Guimiliau, Gouesnou, de Ploaré et du Juch ; on pourrait se croire transporté devant des splendeurs de Chambord. Dans le pignon qui couronne la fenêtre Sud du chevet, une pierre encadrée porte cette inscription : BENE : FVNDATA : EST : DOMUS : DOMINI. Sur un contrefort du même côté on lit la date : 1627. De l'autre côté, au-dessus de la fenêtre Nord : O : QVAM : METVENDVS : EST : LOCVS : ISTE. La sacristie, bâtie plus tard et se rattachant très heureusement à l'édifice, a une inscription qui en consigne la date : A : ET : Y : POVLIQUEN : LORS : FABRIQVES : 1673. Elle est à pans coupés, et à chacun des angles monte un contrefort puissant et très orné, couronné aussi d'un clocheton. Autrefois, cette sacristie avait un aspect plus pittoresque et plus artistique, lorsqu'elle était couverte d'une toiture en pavillon avec deux beaux épis ou deux belles urnes en plomb au-dessus des poinçons des croupes. Le toit de la tourelle d'escalier était également surmonté d'un épi en métal. Le bas-côté Nord est beaucoup plus sobre, et cependant les contreforts y ont encore une certaine richesse et sont amortis par des volutes ou consoles renversées. La porte percée dans ce bas-côté est encadrée par deux colonnes cannelées, le cintre est formé de claveaux saillants et la frise est ornée de cette inscription : ANNO : DOMINI : 1609 : DIE : VLTIMA : MAII. Au-dessus est une niche qui abrite actuellement une statue de saint Jean l'Evangéliste. Au lieu de compléter le tour extérieur de l'édifice, pénétrons dans l'église par cette porte, et réservons pour plus tard l'examen du clocher, de la chapelle de la Trinité, de la croix du cimetière et de l'arc-de-triomphe.
Nota 2 : INTÉRIEUR. En entrant dans l'église par la porte Nord, nous trouvons un bénitier en granit dont la cuve assez simple est surmontée d'un dais orné de deux griffons et de palmettes.
Jetons immédiatement un regard sur l'ensemble de l'édifice ; il se compose de trois nefs égales, mesurant chacune 6m. 40 de largeur, divisées en sept travées donnant une longueur totale de 30m. 40, sans compter l'abside, qui ajoute 4 mètres de plus. Les colonnes cylindriques qui séparent ces nefs sont dépourvues de chapiteaux et surmontées d'arcades ogivales ornées de deux gorges de chaque côté. Remontons le bas-côté Nord, et sous la fenêtre qui précède l'autel de Sainte-Marguerite, nous trouvons une piscine avec la date de 1609.AUTELS : L'église compte sept autels, tous du XVIIème siècle, sauf le maître-autel, qui a été exécuté en 1876, mais autant que possible dans le genre des anciens. Les coffres en bois plus ou moins riches, qui les constituent maintenant recouvrent des massifs et des tables de pierre. Une seule de ces tables est visible, à l'autel de Sainte-Anne, du côté de l'Epître. Ce qui fait la beauté de ces autels, ce sont les retables sculptés qui les surmontent ; quelques-uns sont d'une richesse prodigieuse comme détails et comme travail artistique. 1° Autel de Sainte-Marguerite. Dans le retable, on remarque deux colonnes latérales couronnées de chapiteaux corinthiens, puis deux colonnes torses plus petites formant une niche qui abrite saint Marguerite foulant aux pieds un dragon ailé. L'entablement est surmonté de consoles renversées, d'urnes avec flammes et d'une niche à fronton. 2° Autel du Grand-Prêtre. Cet autel doit son nom au prêtre qui est représenté dans la niche centrale, revêtu de l'aube, de l'étole, du manipule et de la chasuble et tenant un livre ouvert dans les deux mains. Quelques-uns sont portés à croire que c'est là une représentation de saint Yves. Les colonnes latérales et les pilastres qui les séparent de la niche sont complètement évidés et découpés à jour. L'ornementation qui les couvre consiste en cartouches, têtes de chérubins, rubans entrelacés couverts de perle et de diamants, enroulements de vignes et enchevêtrements de branches de lauriers. Dans les petites niches du bas, se trouvent saint Laurent et un saint Evêque ; dans les trois du haut, saint Roch, la Sainte-Trinité et saint Sébastien. Au-dessus de la porte de la sacristie est un beau groupe de Notre-Dame de Pitié : le corps de Notre Seigneur étendu sur les genoux de sa Mère ; saint Jean et les trois Marie assistent la Sainte Vierge. Sur la porte de la sacristie, on lit cette inscription : PAVL. LE. GOFF. FLOCH. FAIT. FAIRE : P : POVLIQVEN : FABRIQVE. 1679. 3° Autel de la Passion. Ici, le retable, comme celui qui lui fait pendant de l'autre côté à l'autel de Saint-Jean, est accosté de quatre grandes colonnes torses, tout entourées d'enroulement de vignes où se jouent des oiseaux. Entre ces colonnes, se déploient différents tableaux en haut-relief ou même en ronde bosse : La dernière cène ; — le lavement des pieds ; Le baiser de Judas ; — la flagellation ; Le portement de croix ; — le crucifiement ; La descente de croix ; — la mise au tombeau. Au sommet, est le Christ ressuscité, entouré de deux anges qui jouent de la guitare et de deux autres qui l'adorent. Dans les deux grands panneaux qui forment comme les ailes de ce retable, sont les statues d'un saint Evêque et de saint Miliau, prince breton, patron de l'église de Guimiliau. Sous ces statues se trouvent deux bas-reliefs représentant : la Nativité de la Sainte Vierge et le martyre de saint Miliau, mis à mort par son frère Rivode, et portant sa tête dans ses mains de la même manière que saint Denis. Plus loin, dans le sanctuaire, du côté de l'Evangile, on trouve la statue de saint Paul, apôtre, accompagnée de deux bas-reliefs : Saint Paul renversé de cheval sur le chemin de Damas ; Saint Paul descendu dans une corbeille du haut des murailles de cette ville. Au fond de l'abside, statues récentes de saint Joseph et de saint Joachim. Au côté de l'Epître, statue de saint Pierre, avec un bas-relief représentant son crucifiement. Au-dessous de la statue sont les figures allégoriques de la Foi, de l'Espérance et de la Charité. 4° Maître-Autel. Le maître-autel est formé de cinq arcades renfermant des arabesques et des cartouches et séparées par des colonnes torses entourées d'enroulements de vigne, de chêne et de roses. Le retable, surmonté d'urnes avec bouquets de fleurs, contient en bas-reliefs : Melchisédech offrant le pain et le vin ; L'ange apportant au prophète Elie le pain et le vin, pour le réconforter. 5° Autel de Saint-Jean. Même disposition que dans l'autel de la Passion. Ici, les sujets traités dans le retable se rapportent à la vie et à la mort du Précurseur : 1. L'Entant-Jésus et le petit saint Jean aux pieds de sainte Elisabeth et de Zacharie. Trois anges assistent à cette scène ; l'un d'eux, d'une beauté remarquable, joue de la harpe ; les deux autres chantent. 2. Saint Jean dans le désert, entouré de quelques disciples, et de quelques pharisiens, montre au loin Notre Seigneur : ecce Agnus Dei. 3. Au haut, baptême de Notre Seigneur. Le Sauveur et saint Jean sont à genoux ; à l'arrière-plan, trois anges dont l'un porte respectueusement la Sainte-Robe. 4. Au milieu, Hérode sur son trône, et martyre de saint Jean. Au sommet, le Père Eternel, entouré d'anges, plane dans les nuages ; le Saint-Esprit est plus bas, descendant sur Notre Seigneur. Au côté droit de ce retable, est la statue de saint Jean-Baptiste, avec un bas-relief représentant la prédication sur les bords du Jourdain. Au côté gauche, une très belle statue de saint Michel et un très remarquable bas-relief représentant le combat des bons et des mauvais anges, et la chute des démons. Il est impossible de pousser plus loin la variété et la vigueur des mouvements. Ce bas-relief est une copie exacte d'un tableau de Boudt, de l'école allemande. (Voir, au Musé de Quimper, les albums des gravures, école allemande, volume Ier, 1ère série). Cette particularité nous fait voir combien loin poussaient leurs études les sculpteurs qui nous ont laissé de si beaux travaux, et qui n'ont pas même signé leur œuvre. 6° Autel de Sainte-Anne. Dans le retable, on trouve d'abord, en grandes statue le groupe de sainte Anne et de la Sainte Vierge portant l'Enfant-Jésus ; puis, dans les côtés, saint Joseph et saint Joachim. Au haut, un saint Evêque, sainte Barbe et sainte Marguerite. Dans les petites niches du bas, les statuettes de saint Hervé l'aveugle, avec son loup traditionnel et Guic'haran, son guide. Saint Yves assis, portant surplis, camail et bonnet carré. Le Riche de saint Yves, tenant sa bourse et son argent : le Pauvre de saint Yves manque. Enfin, saint Cadou, vêtu en moine, portant un livre et une cloche. 7° Autel de Saint-Laurent. Disposé absolument comme l'autel de Sainte-Marguerite, auquel il fait pendant. Le saint Diacre martyr tient son cœur enflammé de la main droite et son gril de la main gauche. En terminant l'examen de ces autels, ne convient-il, pas de faire observer combien ces oeuvres sont parfaites d'abord pour la correction du dessin général, ensuite pour l'agencement et la distribution des détails, et enfin pour la vigueur et le fini des sculptures ? Le siècle de Louis XIV nous a laissé dans le pays beaucoup de retables sculptés et à colonnes torses. On ne pourrait pas en trouver de plus beaux que ceux de Lampaul, et formant un ensemble plus harmonieux.
BÉNITIER DES DIABLES. Tout à côté de l'autel de Saint-Laurent, est un beau bénitier en kersanton sur les bords duquel se tordent deux démons dont les pieds plongent dans l'eau bénite et dont les queues frétillent au fond de la cuve, sous forme de couleuvres. Au-dessus est sculpté le Baptême de N. S.
FONTS BAPTISMAUX. Continuant à circuler autour de l'église, on descend jusqu'au bas de la nef du Midi et l'on trouve les fonts baptismaux. La cuve octogonale, sculptée dans le granit, a beaucoup de caractère et porte cette inscription : F : F : LAVRENS : ROPARTS : E : L : ABGRALL : LORS : FABRIQVES : LAN : 1651. Le baldaquin en chêne sculpté qui surmonte cette cuve n'a pas la valeur du baptistère de Guimiliau, auquel il est antérieur de vingt-cinq ans, mais il a cependant grand aspect et a le mérite d'avoir servi de modèle et d'inspiration pour ce travail, qui est le chef-d'oeuvre de la sculpture sur bois dans cette contrée. Le grand dôme est soutenu par huit colonnes dont quatre sont torses et tapissées de pampres de vigne, les quatre autres cylindriques, entourées d'enroulements de rubans et de branches de laurier. Plus haut, règne une petite arcature abritant le Baptême de N. S. et les statues des douze Apôtres. La frise courant au-dessus des premières colonnes porte cette inscription : F : F : P : MILLIO : ROPARTZ : E : HERVE : ABGRALL : LORS : FABRICQVE : LAN : 1650.
ORGUES. La tribune des orgues est encore un beau travail du XVIIème siècle, avec ses panneaux à grandes moulures, ses colonnettes, ses festons, ses cartouches et les quatre statues jouant de la trompette et d'autres instruments, près du petit buffet du positif. Le buffet des orgues a été un peu modifié vers 1890 ; mais tout en le diminuant comme grandeur, on lui a conservé sa forme générale, et toutes les sculptures sont anciennes. Les jeux anciens, devenus hors d'usage par la vétusté, ont été remplacés par des jeux dans le genre moderne ; mais plusieurs à Lampaul se souviennent encore d'avoir entendu dans les grands jours le vieil orgue, avec sa trompette criarde et ses innombrables petits tuyaux de fourniture dont le timbre et la sonorité nous reportaient de deux cents ans en arrière. Sur la frise du côté Nord, on lit : FAIT : PAR : G : BRAS : E : I : POVLIQVEN : FABRIQUE. Il est regrettable qu'il n'y ait pas de date inscrite ; et le nom de I : POVLIQVEN, que l'on trouve aussi sur la chaire à prêcher, avec millésime de 1759, n'est pas une indication assez fondée, car le travail de menuiserie et de sculpture est différent dans ces deux oeuvres. Une date aurait pu nous renseigner sur le nom du facteur d'orgues qui a construit l'orgue primitif. M. Le Men, dans la Monographie de la Cathédrale de Quimper, page 322 et suivante, en énumère un certain nombre qui ont travaillé dans quelques villes du Léon, notamment à Landerneau, Morlaix et Saint-Pol.
SÉPULCRE. Sur le linceul de N. S. sont gravés ces mots : ANTHOINE : FECIT. Et sur le tombeau : M : H : GVILLERM : R : M : C : ABGRALL : C. FAIT : F : PAR. J. LEGAT : H : POVLIQVEN : FABRIQVE. 1676. Lampaul, à cette époque, était trève de Guimiliau et gouvernée par un curé ou vicaire du nom de C. Abgrall, sous la dépendance du recteur de Guimiliau, M. H. Guillerm, qui a fait exécuter les plus beaux travaux de sculpture sur bois dans cette église, et qui avait succédé en cette place à un autre M. Guillerm, son oncle, devenu grand vicaire de Léon. Ce sépulcre, plus récent d'un an que le baptistère de Guimiliau, se trouvait précédemment dans une sorte de crypte, sous l'autel de la chapelle de la Trinité, où il était déjà détérioré par l'humidité et menacé d'une destruction complète. C'est un travail en pierre blanche et le plus remarquable dans ce genre qui existe dans le pays. Il fut exécuté d'après les dessins de Guillaume Kerlezroux, comme nous l'apprend une pièce des Archives départementales (E. 309), où il est dit : que le 14 Août 1667, François Abgrall, du corps politique, et Morice Guillou, sous-curé, veulent démolir « le reliquaire pour le croître et augmenter et y construire la représentation de la sépulture de N. S., conformément au dessin formé par Guillaume Kerlezroux, architecte », Marguerite Pinart, douairière du Quélennec, propriétaire de Lézérazien, veut s'opposer à cette démolition, mais les habitants déclarent qu'ils passeront outre. Ici, tous les personnages sont traités avec un art extraordinaire ; le corps de N. S. surtout et sa tête sont d'une beauté admirable. Le tombeau sur lequel il repose est orné d'une guirlande de feuilles de chêne vigoureusement sculptée, puis d'une tête de mort et de larges draperies. Derrière le tombeau, saint Jean soutient la Sainte Vierge, qui est entourée des trois Marie, toutes, les yeux fixés sur le visage inanimé de leur divin Maître. A la tête, se trouve Joseph d'Arimathie, portant la couronne d'épines ; aux pieds, Nicodème, tenant une des extrémités du Saint-Suaire ; et à côté de lui, un autre saint personnage, probablement Gamaliel, d'après une indication du vieux sépulcre de Sainte-Croix de Quimperlé, maintenant hors de l'église. En nous retournant dans le collatéral Nord, nous trouvons l'armoire des bannières, renfermant deux bannières vieilles de plus de deux siècles, chose assez rare désormais dans le pays. Sur un fond d'étoile très solide couvert de fleurons et de bouquets en broderie d'argent, sont brodés également les sujets suivants : saint Pol, patron de la paroisse, tenant son dragon en laisse au moyen de son étole ; — Assomption ; — Vierge-Mère ; — Saint-Sacrement adoré par deux anges.
CHAIRE A PRÊCHER. Quatre panneaux sculptés d'une très grande finesse et d'un excellent style représentent les quatre Evangélistes et les quatre grands Docteurs de l'Eglise d'Occident qui leur correspondent : Saint Mathieu et saint Augustin, tous deux avec un ange ; — saint Marc et saint Jérôme, avec un lion ; — saint Luc avec le boeuf, et saint Ambroise avec une ruche ; — saint Jean avec son aigle, et saint Grégoire sans sa colombe. I : POVLIQVEN & Y. COLONEIR. FABRIQVES. 1759.
TREF ET CALVAIRE. On donne le nom de tref aux poutres ornées qui, dans les anciennes églises, supportent la représentation de N. S. en croix. A Lampaul, au milieu de disparitions déplorables, on a eu du moins la bonne fortune de conserver ce calvaire, qui donne tant de caractère à la nef. Notre Seigneur en croix est d'une stature très élevée et est absolument décharné. La Sainte Vierge, plongée dans sa douleur, est tout enveloppée dans son manteau. Saint Jean, les mains élevées, regarde son Maître crucifié. Sous les pieds de N. S., deux petits anges recueillent son Précieux Sang. Aux extrémités du tref, deux gueules de monstres grandes ouvertes et sortant de la muraille semblent soutenir cette poutre sculptée. Sur la face principale, on a représenté une série de scènes de la Passion : l'Agonie au Jardin ; — la Flagellation ; — Le Couronnement d'épines ; — l'Ecce-Homo ; — le Portement de croix ; — N. S. dépouillé ; — le Crucifiement ; — la Descente de croix. Sur l'autre face, on voit, au milieu, une Annonciation. Des deux côtés, dans une suite d'arcatures, sont sculptées en bas-relief des femmes assises portant différents emblèmes : 1. Un livre et une corne ; 2. Un livre et un glaive ; 3. Un livre et une torche ; 4. Un livre et une croix ; 5. Un livre seulement ; 6. Un livre et un sablier ; 7. Un livre et un vase de parfums ; 8. Un livre et un rameau ; 9. Aucun attribut ; 10. Un sceptre ; 11. Une parure de perles ou collier ; 12. Un livre et un étendard. Ce sont les douze Sibylles, qui ont prédit la Naissance et la Passion du Rédempteur ; on trouve ces mêmes représentations dans quelques autres églises bretonnes.
LES SAINTS PATRONS. Aux deux piliers de l'entrée du choeur, sont adossées les statuts des saints patrons de l'église : Notre-Dame de Lampaul et saint Pol Aurélien, premier évêque de Léon. Saint Pol foule aux pieds son dragon et est revêtu d'une chape à beaux orfrois où sont représentés six des Apôtres. Ces deux statues, sans être des chefs-d'oeuvre, ont beaucoup de style et de caractère [Note : Les comptes de 1684 (G. 239), portent qu'il a été payé à MM. Traoulen, Gélin et Morinville, maîtres peintres, 315 livres pour avoir doré l'image de saint Paul et de Notre-Dame, mis en marbre la voûte au-dessus du maître-autel et renouvelé le retable de saint Crépin].
TABLE DE COMMUNION, STALLES, BALUSTRADES. La table de communion est une oeuvre récente, qu'il a fallu exécuter par suite d'une modification dans les dispositions du choeur. Elle est composée de balustres en chêne, très épais et richement sculptés, surmontés d'une frise en feuilles d'acanthe et d'un tore à feuilles de chêne avec entrelacements de rubans. On a tenu à ce que ce travail fût riche et correct pour être en rapport avec les sculptures anciennes de l'église. Aux extrémités de la table de communion, on voit deux sortes de griffons ou chiens ailés, d'un style, et d'un mouvement extraordinaires. Ce sont deux pièces anciennes qu'on a essayé de reproduire dans quelques églises du voisinage, mais qu'on n'a pu imiter que très imparfaitement. Les stalles aussi sont nouvelles, pour ce qui est de la menuiserie ; mais toutes les parties sculptées sont anciennes ou imitées de l'ancien. Ainsi, les dragons qui forment les accoudoirs, les bouquets et festons, les têtes d'anges et les cariatides sont autant de détails pris dans les vieilles stalles qu'il a fallu remplacer. Les balustrades qui ferment le choeur devant les autels latéraux sont anciennes et n'ont subi qu'un simple remaniement pour être consolidées.
Nota 3 : VITRAUX ANCIENS. Autrefois, la plupart des fenêtres de l'église de Lampaul étaient garnies de vitraux peints dans le genre de ceux que l'on admire encore à La Roche, à La Martyre et dans quelques autres vieilles églises. La plus grande partie a disparu par suite de la vétusté et de quelques violentes tempêtes. Quelques panneaux isolés, qui se trouvaient dans les fenêtres du côté Nord, ont été remis en plomb et réunis dans la fenêtre qui domine l'autel de la Passion. Ce sont les seuls spécimens qui restent de ces vieilles verrières. Nous y trouvons les sujets suivants : 1° Dans le remplage, ou compartiments flamboyants du haut : un Christ en majesté, dans la pose du Jugement dernier, les mains étendues et levées, la poitrine nue, les épaules couvertes d'un manteau rouge. Autour de lui : deux anges tenant les instruments de la Passion, ou deux martyrs tenant les instruments de leur supplice, — un ange chantant, — trois anges jouant de la viole, de la cithare et du tambourin, — les deux évangélistes, saint Luc, avec le boeuf, et saint Marc, avec son lion. 2° Dans les quatre baies, partie supérieure : a) Nativité de la Sainte Vierge ; sainte Anne est couchée dans son lit à baldaquin, saint Joachim l'assiste, deux sages-femmes baignent l'Enfant ; b) Annonciation : Sainte Vierge agenouillée sur un prie-Dieu, robe rouge, manteau bleu, ange Gabriel agenouillé de même, le Saint-Esprit plane dans un nuage, un rayon de la gloire qui l'entoure descend sur la tête de la Vierge ; c) Présentation de l'Enfant-Jésus ; d) Saint Roch, accompagné de son chien et d'un petit ange. Au-dessous de ces scènes est tout un groupe de bienheureux, qui faisaient partie d'un tableau du Jugement dernier, au nombre de dix ou douze. Ils ont tous les yeux levés vers le Christ, leur souverain Juge. SCULPTURES ANCIENNES DISPARUES. Faut-il dire un mot des richesses qu'on voyait autrefois dans cette église et qui, maintenant, ont disparu pour toujours ? Lors de la réfection du lambris et de la charpente, en 1875, il a fallu remplacer les tirants ou poutres sculptées qui se trouvaient dans les trois nefs. Toutes étaient ouvrées et couvertes de torsades et de fleurons, et la plupart avaient à leurs extrémités les gueules de monstres qu'on voit à l'unique poutre qui a été conservée. Tout autour de l'église, régnait aussi une sablière ou corniche sculptée, et de cette corniche ressortaient par intervalles, en guise de corbels ou blochets, des anges portant les instruments de la Passion et disposés dans l'ordre suivant : 1. Croix ; 2. Echelle ; 3. Tenailles ; 4. Marteau ; 5. Clous ; 6. Fiole de fiel et de vinaigre ; 7. Lanterne ; 8. Bâton tors ; 9. Eponge ; 10. Main de N. S. avec la plaie du clou ; 11. Ecusson ; 12. Calice. Sur le lambris de la nef, étaient peintes en pied les images des douze Apôtres, séparées par une décoration d'arabesques qui leur formaient comme des niches. Enfin, au-dessus du sanctuaire, existait une voûte en pierre soutenue par de riches nervures et ayant à son milieu une remarquable clef pendante. Tout cet ouvrage poussait les murs au vide et menaçait de s'écrouler ; il a fallu le remplacer par une voûte en bois plus légère.
Nota 4 : CLOCHER. Le clocher de Lampaul jouit d'une grande réputation dans tout le pays environnant, et c'est une réputation méritée. En effet, avant qu'il fût découronné par la foudre, il était, après le Creisker, le roi des clochers du Léon, et sa hauteur devait approcher de 70 mètres. Maintenant, sa flèche, réduite de moitié, est tristement terminée par une calotte en plomb ; et pour lui rendre son ancienne hauteur et sa première élégance, il faudrait malheureusement abattre ce géant et le reprendre par la base, car la foudre ne s'est pas contentée de le décapiter ; elle a profondément labouré les flancs du colosse et compromis sa solidité qui semblait défier les siècles. Au pied de la tour, sont percées deux belles arcades qui livrent un large passage et donnent accès dans l'église par la porte du bas de la nef. Des deux côtés de l'arcade Sud, deux colonnes monolithes, surmontées de chapiteaux de kersanton, supportent une frise sur laquelle on lit la date du commencement de la construction : ANNO : DNI : 1573 : DIE 19 APRILIS : FVDATA : FUIT : HEC : TVRRIS. Plus haut, dans une niche, est placée la statue de Notre-Dame, patronne de la paroisse. Huit puissants contreforts appuient les angles du clocher et, coupés à différents intervalles par des corniches moulurées, montent jusqu'au deuxième rang de galeries. Ces galeries, disposées en deux étages, sont formées d'arcatures et de pilastres et portées sur des corniches saillantes soutenues par des modillons ou de forts encorbellements. A la deuxième galerie, prend naissance la flèche, accostée de quatre clochetons qui ne mesurent pas moins de 11 mètres de hauteur. Cette tour renferme deux cloches qui sont l'orgueil des Lampaulais : en effet, leur voix, d'une sonorité merveilleuse, se fait entendre aux quatre coins de la paroisse. La grande cloche pèse plus de 4.000 livres et mesure 1 m. 62 de diamètre. Donnons ici la belle inscription dont elle est entourée, et qui est un chef-d'oeuvre de style épigraphique. Les mots que je sépare ici par des points, sont séparés alternativement par des fleurs de lis de France et des hermines de Bretagne. JESVS. MARIA. ANNO. DNI. 1715. ILLVSTRISSIMO. ET. REVERENDISSIMO. D. IOANNE. LVDOVICO. DE. LA BOURDONNAYE. SEDEM. LEONLAE. EPISCOPALEM. OCCVPANTE. ET. M. IOANNE. LABOVCE. RECTORE. DE. GVIMILIAV. IMPENSIS. FABRICAE. DE. LAMPAVL. FUSA. — LAVDO. DEVM. VERVM. PLEBEM. VOCO. CONGREGO. CLERVM. TEMPESTATEM. FVGO. DEMONES. REPELLO. DEFVNCTOS. PLORO. FESTA. DECORO. — NOB. & POT. DOMINVM. IACOBVM. AEGIDIVM. DE KERSAVSON. EQUITEM. DICTI. LOCI. & COET. NEC. NON. SVPREMAE. RHEDONENSIS. CVRIAE. CONSILIARIVM. AGNOSCO. NOB. VERO. & POT. DOMINA. FRANCISCA. ANTONIA. DE MARNIERE. MARCHONISSA. DE. BRESAL. & COET. FRANCISCAE. IACOBEAE. ME. NOMINE. DONAVIT. — VE. ET. DIS. MI. LAVRENS. GVEGVEN. PBRE. CVRE. IOANNES. LARIVIERE. LE. BEVRIÉE. ET. I0ANNES. FRANCISCVS. LE BEVRIÉE. ME. FECERVNT. — IACQUES. ABGRALL. HERVE. POVLIQVEN. FABRIQVES. Voici la traduction en français : « Jésus, Marie. — L'an du Seigneur 1715, du temps de Illustrissime et Révérendissime Seigneur Jean-Louis de La Bourdonnaye, évêque de Léon, et de Missire Jean Labouce, recteur de Guimiliau, j'ai été fondue aux frais de la fabrique de Lampaul. J'ai pour mission de louer Dieu, d'appeler les fidèles, de réunir le clergé, de chasser la tempête, de repousser les démons, de pleurer les morts, d'embellir les fêtes. — J'ai pour parrain noble et puissant seigneur Jacques-Gilles de Kersauson, chevalier de Kersauson et autres lieux, conseiller de la haute cour de Rennes ; et pour marraine noble et puissante dame Françoise-Antoinette de Marnière, marquise de Brésal et autres lieux, qui m'a donné le nom de Françoise-Jacquette. Vénérable et discret Missire Laurens Guéguen, prêtre, Curé (vicaire). — Jean Larivière Le Beuriée et Jean-François Le Beuriée m'ont faite. — Jacques Abgrall et Hervé Pouliquen, fabriques ». La seconde cloche, qui doit peser près de trois mille livres et qui mesure 1 m. 30 de diamètre, a été refondue en 1872 et porte cette inscription : « J'ai été nommée Marie-Pauline par Mr Abgrall et Barbe Pape. Mgr Dom Anselme Nouvel, évêque de Quimper. Mr Tréguier, recteur de Lampaul, Vicaires MM. Jaouen et Cévaër. M. Y. Corre, maire. Membres de la Fab. Abhervé, Boucher, Abgrall, Maguet et Mathurin Corre. — Fondue à Ploërmel par Frère Fulbert, 1872 ».
Nota 5 : Dans l'église de Lampaul, se desservaient plusieurs chapellenies, dont nous voyons signaler les suivantes à la fin du XVIIIème siècle : - La chapellenie fondée par Jean Kerbrat, prêtre, avec rente de 48 livres ; - Chapellenie de Maurice Abgrall et d'Yvonne Pouliquen, dont furent d'abord présentateurs les « délibérateurs de la trêve », puis l'Ordinaire ; - Chapellenie de Maurice Guillou, prêtre ; revenu : 130 livres ; charges : deux messes par semaine, à l'autel de la Trinité ; - Chapellenie de Marguerite Coloigner, dame de Kerléan, dite de Guillec ; présentateur : le sgr. du Guillec ou de Kerfaven, puis le sgr. de Penhoadic ; 120 livres, à charge d'une messe, le mardi et le vendredi de chaque semaine. La confrérie du Saint-Rosaire fut établie à Lampaul en 1652, par Mgr. Henri de Laval de Boisdauphin, évêque de Léon, et Messire Morice Guillou, prêtre. La confrérie du Saint-Sacrement était également fondée vers cette époque, et des indulgences accordées en 1653 (voir la feuille imprimée servant de couverture à la liasse G. 118, Archives départementales). Nous relevons, dans les comptes de 1684 (G. 239), un travail de sculpture « proche le grand autel, côté de l'Epître », exécuté par M. François Serret, et pour lequel il reçoit 240 livres. « Payé pour collation, la veille et le lendemain, aux sonneurs pendant la nuit de la Toussaint, 5 livres. Payé au R. P. Jacques de Lesneven, capucin, pour ses droits de collation pendant les Avent et Carême, 6 livres. Payé à neuf prêtres, pour la procession de Saint Marc, 45 sous. A dix prêtres, pour chanter les prophéties et faire la bénédiction des fonts le Samedy Saint, 5 livres ». Ce fut en l'année 1684 que la sacristie fut reconstruite (M. Abgrall).
Voir " L'église et l'ossuaire de Lampaul-Guimiliau ".
Voir " L'enclos paroissial de Lampaul-Guimiliau ".
l'ossuaire ou chapelle reliquaire dédiée à la sainte Trinité (1667), édifiée par Guillaume Kerlezroux. Il s'agit d'un édifice rectangulaire avec chevet à noues multiples. Il porte les inscriptions "Memento Mori I. Goff. L. Guillou F. 1667" et "O. Kerbrat 1669". Le portail date de 1669. A l'intérieur, se trouve un retable polychromé de la fin du XVIIème siècle, à colonnes torses, dédié à la Sainte-Trinité : le Christ de Résurrection entre saint Sébastien et saint Roch. La chapelle abrite les statues de saint Pierre, saint Paul, la Vierge-Mère, saint Miliau, saint Hervé, saint Yves, saint Cado et saint Laurent ;
Nota 6 : CHAPELLE DE LA TRINITÉ, ANCIEN RELIQUAIRE. Dans le cimetière, comme auprès de la plupart des églises de cette contrée, on trouve une chapelle dont la destination devait être autrefois de recevoir le corps des morts avant leur inhumation et de servir de chapelle ardente ; c'est du moins ce qu'on peut conclure des inscriptions et des emblèmes qu'on y trouve. A Lampaul, cette chapelle est sous le vocable de la Sainte-Trinité. Le côté qui donne sur le cimetière est seul ornementé. Il se compose de deux rangs d'arcatures, le premier formé par des colonnettes détachées, avec fenestrage, le second faisant une suite de niches séparées par des pilastres. Dans la frise de la porte, on lit : MEMENTO. MORI. L'abside, à pans coupés, est surmontée de trois pignons élégants et de jolis clochetons, et percée de deux fenêtres élancées. Sous la fenêtre Sud-Est, se trouve cette inscription : I : GOFF : GVILLOV : F. 1667. A l'intérieur, on peut admirer un très joli autel à colonnes torses, dédié à la Sainte-Trinité. Au haut, on voit le Père-Eternel ; au bas, le Fils ressuscité, et entre les deux, le Saint-Esprit ; dans les niches latérales, les statues de saint Sébastien et de saint Roch. Dans une belle clef pendante, descendant de la voûte, est sculptée également une autre représentation de la Trinité. C'est sous le chœur de cette chapelle que se trouvait autrefois le sépulcre (M. Peyron).
la chapelle Sainte-Anne (1654 ou 1664). Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine. On y trouve des sablières sculptées au choeur. Le retable date du XVIIème siècle. La chapelle abrite les statues du Christ (en robe rouge et portant une couronne royale), sainte Anne, saint Joseph, saint Pierre, saint Paul, saint Joachim et sainte Marguerite. " A quatre kilomètres au Sud du bourg, se trouve la chapelle de Sainte-Anne, datant de 1654, d'après une inscription gravée sur le linteau de la porte Ouest. Dans le maître-autel, quatre colonnes torses forment trois niches, dont celle du milieu abrite le groupe de sainte Anne portant l'Enfant-Jésus, avec la Sainte Vierge à ses côtés ; les deux niches latérales contiennent saint Joachim et saint Joseph. Sous ces statues sont deux petits bas-reliefs : 1° Sainte Anne tenant l'Enfant-Jésus sur ses genoux, et la Sainte Vierge l'adorant ; 2° L'Enfant-Jésus, semblant prêcher, entre la Sainte Vierge et saint Joseph. Au-dessus de l'autel latéral Nord, est un Christ en croix, vêtu d'une robe rouge et couronné d'une couronne royale, figurant ce que dit le verset de l'hymne Vexilla regis : REGNAVIT A LIGNO DEUS : Notre Dieu est roi sur la croix. A côté, une statue de sainte Marguerite, et un groupe moins correct de sainte Anne, la Sainte Vierge et l'Enfant-Jésus. Au-dessus de l'autel Midi, un tableau de 1 m. 50 sur 2 m. 20 : la Sainte Vierge présentant l'Enfant-Jésus à sainte Anne ; derrière, saint Joseph et saint Joachim ; au haut, le Père Eternel bénissant, entouré d'anges. A côté de ce tableau, est un petit groupe en pierre de 0 m. 60 de hauteur : sainte Anne, debout, avec la Saint Vierge, jeune et couronnée, lisant dans un livre posé sur un pupitre ou guéridon recouvert d'une draperie. Ce groupe est très élégant, correct, avec une touche gothique indiquant le commencement du XVIème siècle ; il aurait donc appartenu à une chapelle antérieure " (M. Abgrall) ;
la croix de Croas-Pol ou Croas-Paul (XVème siècle) ;
le calvaire de l'enclos paroissial (XV-XVIème siècle). " La croix du cimetière est une oeuvre de style qui semble être un peu postérieure au porche. Elle est montée sur une base formée de plusieurs degrés. La tige est toute couverte de bosses, comme le tronc d'un arbre. Au-dessus d'une première traverse ouvragée formant console, s'élèvent la croix de Notre Seigneur et celles des deux larrons. Deux anges recueillent le Précieux Sang de Notre Seigneur dans un calice. Au-dessous du bon larron, un ange tient un écusson sur la poitrine. Sous le mauvais larron, un démon tire sur une corde enroulée et noué autour de ses pieds. L'hiver, rigoureux de Janvier 1891 a fait éclater et tomber ce démon ; mais une restauration l'a remis en place. Sur l'arrière-façade est une descente de croix mutilée. Tout ce que nous venons de passer en revue forme une partie intéressante de nos richesses artistiques. Nous faisons des voeux pour que ces oeuvres si belles vivent encore de longs siècles " (M. Abgrall) ;
d'autres croix ou vestiges de croix : Bégavel (1912), Cosquer-Bihan ou Croaz-Kernévez (1621), La Garenne ou Croas-Bellevue (vers 1620), Ker-ar-Pont (XVIème siècle,1893), Kerjaffrès ou Croaz-Kerroc'h (1626), croix de l'enclos sur l'arc de triomphe (XVIIème siècle), la croix du cimetière (1871), Croas-ar-Go (1819), Croas-ar-Bourc'his (XVIème siècle), Croix-du-Villers (1884), Penn-a-Néac'h Haut Moyen Age), Roc'h-Aouren ou Croix-de-Pont-ar-Roudou (XVème siècle), Sainte-Anne (XVIIème siècle), Traon-ar-Vilin (XVème siècle). " La tradition dit que la Duchesse Anne fit ériger de belles croix de pierre à tous les carrefours qui se trouvaient sur la grande voie allant du Folgoët à Huelgoët ; en effet, au bord de ce chemin, les croix sont nombreuses, mais toutes ne sont pas du temps de la bonne Duchesse. Sur le terrain de Lampaul, ces croix sont très multipliées le long de différents chemins qui sillonnent la paroisse ; quelques-unes, d'un travail remarquable, semblent remonter aux premières années du XVIème siècle, et doivent provenir d'un atelier de sculpteur analogue à celui de Yan Larhantec qui aura fourni aussi, dans la seconde moitié du XIXème siècle, tant de croix artistiques à notre pays. Signalons-les par ordre, autant que possible : 1. Pérennou ; 2. Kernévez ; 3. Croas-Paul ; 4. autrefois à Pont-Croas ; 5. Traon-ar-Vilin ; 6. Pengoassiou ; 7. Croas-ar-Bourhis ; 8. Sainte-Anne ; 9. Ker-Roc'h ; 10. Roz-ar-Yar ; 11. Croas-ar-Brajen ; 12. Croas-ar-Go ; 13. Pont-ar-Roudour ; 14. Roc'h-Fily ; puis, les quatre croix du bourg : celles du Vilar, celle de l'Arc-de-Triomphe et les deux de l'ancien et du nouveau cimetière " (M. Peyron) ;
la fontaine Notre-Dame de Lampaul et le lavoir (XVII-XXème siècle), situés au bas du bourg, du côté Est ;
la fontaine Sainte-Anne, située près de la chapelle du même nom ;
la fontaine Saint-Paul ou Saint-Pol (1661). Sa niche abrite la statue du saint patron. On y voit les armes de la famille Le Seneschal ou Sénéchal, seigneurs de Lézérarien. " Feunteun-Bol, ou fontaine de Saint-Pol, près de Traon-ar-Vilin, à cent pas de la route suivie autrefois par le saint évêque. Dans l'édicule qui forme la niche abritant la statue du Saint, on trouve deux écussons en kersanton, l'un portant les armes de la famille Lesénéchal, qui habitait autrefois le manoir de Lézérasien, et qui est de sable à cinq fusées d'argent, accolées en bande, accostées de six besants de même, trois de chaque côté ; le second reproduit les mêmes armes parties d'un autre blason portant trois fasces. Au bas, se lit la date de 1661. Cette fontaine est très vénérée, et la statue de saint Pol y est honorée d'une manière toute spéciale le jour de sa fête, c'est-à-dire le 12 Mars. La veille de ce jour, les deux matrones les plus conséquentes du village, vêtues de leurs plus beaux habits, viennent orner l'image du saint patron, et lui mettent par-dessus sa mître en pierre une autre mître de soie et de satin. On prétend aussi que, cette nuit, pendant que l'horloge de Lampaul sonne les douze coup de minuit, l'eau se change en vin ; mais il ne s'est trouvé encore personne assez brave pour venir vérifier ce fait " (M. Peyron) ;
la fontaine Sainte-Anasthasie ou Sainte-Anastase (1803), située près de Traoun-Louarn. " La fontaine de Sainte-Anastase, près de Traon-Louarn est l'objet d'un grand concours de dévots pèlerins, surtout le dimanche pendant la belle saison. Dans la première moitié du XIXème siècle, ce concours était encore plus considérable, et c'est par centaines et par milliers qu'il fallait compter les foules qui y accouraient à certains jours. Sainte Anastase, qu'on y honore et qu'on y invoque, était la fille du seigneur de Coat-Meur et de sainte Bider [Note : Sainte Piter ou Pizher, que Dom Lobineau identifie avec sainte Pazanne], patronne du Tréhou. Elle se plaisait à venir prier et méditer auprès de cette source, loin du tumulte du château, et c'est là que son père la mit à mort, parce qu'elle refusait de se marier à un comte Arthur, qui demeurait au château du Penhoat, près de Penzé. Ces faits se trouvent relatés en détail dans un vieux Guerz qui a été réimprimé en 1879 " (M. Peyron) ;
la porte triomphale (1668-1669). La plateforme est surmontée du Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, entouré des larrons sur des croix séparées. Il porte l'inscription "A. Rannou C. K/Tangui F. 1669". Voici ce que disent MM. Peyron et Abgrall : " Au XVIème et au XVIIème siècle, les paroisses qui se piquaient d'une certaine importance, construisaient des arcs de triomphe, ou portes monumentales, pour servir d'entrée à leurs cimetières. On en trouve de remarquables à La Martyre, à Sizun, à Saint-Thégonnec et à la chapelle de Berven, en Plouzévédé. Celui de Lampaul, sans avoir de très grandes proportions, est d'une certaine noblesse. Il est accolé au fond de l'abside de la chapelle de la Trinité et présente l'aspect des vieux arcs de triomphe de Rome : une arcade creusée entre deux puissants massifs qui forment pieds-droits, les faces ornées de colonnes et d'un entablement, le tout couronné d'une belle balustrade qui contourne la plateforme, d'où émerge un calvaire : la croix de Notre Seigneur avec la Sainte Vierge et saint Jean, et de chaque côté les croix des deux larrons. Sur le côté qui regarde le cimetière, est sculptée cette inscription : : A. RANNOU ; C : KTANGUI ; F. 1669 (Alain Rannou, curé : Kertanguy, fabrique, 1669) " ;
la maison du patrimoine (1651-1810) ;
18 moulins (12 ou 13 tanneries) ;
A signaler aussi :
le tumulus de Pengoaziou ;
la voie romaine de Carhaix à Plouguerneau ;
En 1860, des monnaies romaines ont été recueillies, près du moulin de Pont-Croas ;
l'ancien manoir du Cosquer. Propriété du duc de Franquelot de Coigny, maréchal de camps, chevalier des Ordres et premier écuyer du Roi ;
l'ancien manoir des Salles. Propriété en 1635 de Jean de Partevau et Louise de Kerret, sa femme, sieur et dame de Porsposven ;
Nota 7 : MONUMENTS ANCIENS. Pour compléter la monographie de Lampaul, il est bon de signaler ce qui, dans cette paroisse, est remarquable au point de vue archéologique. Son territoire est traversé par trois voies romaines : - La première, allant de Carhaix au Folgoët et à Plouguerneau, est connue sous le nom de Hent Gallec ou plutôt Hent Callac (chemin Gaulois ou chemin de Callac). Elle passe par les villages du Pérennou, Croas-Pol, Coat-an-Escop, et prend ensuite sa direction par Pont-Croas et Can-ar-C'haro, pour se confondre avec la route de Landivisiau à Lesneven. Sur certains points, notamment près du Pérennou et au Vali-Névez, cette route conserve encore toute sa largeur ancienne. On prétend qu'autrefois la Duchesse Anne l'avait fait paver depuis Le Folgoët jusqu'à Huelgoët. - La seconde s'embranche sur cette grande voie à Créac'h-ar-Bleiz, en Guimiliau, et traverse Lampaul près de Beg-Avel, au Nord de Kergréven, à Lenn-Vihan, au Fozou, pour courir droit sur Landerneau et Brest, en passant par les territoires de Loc-Eguiner, Ploudiry, La Martyre. - La troisième voie, qui pourrait être plus contestable au jugement de quelques-uns, est à mon avis d'une parfaite authenticité, car elle est jalonnée sur différents points par des vestiges ou des débris romains, notamment pour ce qui regarde Lampaul, par des tuiles à rebord trouvées au bourg et à la croix de Traon-ar-Vilin. C'est l'ancien chemin qui conduisait directement du Faou à Saint-Pol de Léon en passant par Hanvec, Sizun, Loc-Mélar, Lampaul, et qui, sur le terrain de Guiclan et de Plouénan, suit le sommet d'un plateau, en prenant le nom de Bali-Castel (allée de Saint-Pol). C'est cet itinéraire que la tradition fait suivre à saint Pol lorsqu'il ramena du Faou le dragon qui ravageait ce pays, pour le conduire à l'Ile-de-Batz. A Lampaul, ce chemin passe à côté de Roch-Fily, à Lenn-Vihan, Roc'haouren, Pont-ar-Roudou, traverse le bourg et s'en va ensuite par Croas-Pol, Ty-Men, Croas-Traon-ar-Vilin. C'est à Croas-Pol, à l'endroit où cette route traverse la première voie que j'ai signalée, que s'arrêta saint Pol pour attendre son grand dragon auquel il avait donné ordre de retourner au Faou pour prendre son petit qui, en grandissant, menaçait de désoler aussi le pays à son tour. Un petit bois voisin porte toujours le nom de Coat-ar-Sarpant. Sur divers points de la commune, bancs de scories en fer de 10 à 40 centimètres d'épaisseur, dans un pays où le minerai de fer n'existe pas. Au bourg et près de la croix de Traon-ar-Vilin, tuiles à rebord (M. Peyron).
ANCIENNE NOBLESSE de LAMPAUL-GUIMILIAU
On trouve deux familles nobles : les Le Sénéchal, sieurs de Lézérazien, et les de Brézal.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence d'aucun noble de Lampaul-Guimiliau (Lampaul-Guimiliau dépendait alors de Guimiliau).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, plusieurs nobles de Lampaul-Guimiliau (Lampaul) sont mentionnés :
Jehan Maucazre, sieur du Carpont, représenté par Yvon son fils, en habillement. Enjoinct avoir aultre homme armé ;
Hervé Maucazre. Enjoinct se mettre en habillement ;
Jehan Chasteaumean. Default ;
François Ternen, en vougier ;
Jacob Rosnyvynen, en vougier.
(à compléter)
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