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LES LEPROSERIES DU PAYS NANTAIS

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Au XIIème siècle, le royaume de France se couvrit de petits asiles dénommées suivant les régions, léproseries, maladreries, ladreries ou mézelleries qui furent, autant que possible, situés sur les lieux élevés et aérés, près de ruisseaux, d'étangs ou de fontaines aux eaux claires, à peu de distance d'un bois, afin que les malades (les lépreux) pussent trouver réunies certaines conditions de bien-être, et non loin d'un centre habité, pour qu'on pût plus facile­ment subvenir à leurs besoins.

Si le métier de cordier leur fut imposé en Bretagne. c'est qu'il leur était jugé favorable du fait qu'il nécessitait le travail au grand air. Une humble réunion de masures, le tout entouré d'un mur : ainsi était constituée une léproserie. L'asile était sous l'administration d'un prêtre, le plus souvent d'un chanoine ; des frères et des soeurs converses étaient préposés aux soins rudimentaires alors en usage, car pendant tout le cours du moyen-âge, il ne fut, pour ainsi dire, pas question de traitement médicamenteux.

Par une cérémonie symbolique l'Eglise excluait le lépreux du monde. Le cérémonial ressemblait à l'office des morts : sur deux tréteaux, devant l'autel, était tendu un drap noir sous lequel le lépreux se tenait agenouillé et entendait la messe. Le prêtre jetait ensuite un peu de terre sur l'un des pieds du malade, puis le menait à la léproserie et là il prononçait les défenses : « Je te défends que tu ne voises hors de la maison sous ton habit de ladre. Reçois cet habit et vêts-le en signe d'humilité. Prends ces gants. Reçois cette cliquette en signe qu'il t'est défendu de parler d'autrui. Tu ne te fâcheras pas pour être ainsi séparé des hommes, et, quant à tes petites nécessités, les gens de bien y pourvoieront et Dieu ne te délaissera ».

On ne peut s'étonner des mesures d'exception prises jadis contre les lépreux puisque l'isolement était le seul moyen connu pour arrêter l'extension du mal. Les lépreux jouissaient d'ailleurs d'une liberté relative ; pendant un siècle on toléra leur présence au bas des églises, sous les cloches, l'eau bénite leur était tendue au bout d'un petit balai, puis on leur construisit des chapelles privées et on leur réserva des cimetières. Mais toujours ils furent autorisés à se promener jusqu'à l'entrée des bourgs, à condition d'agiter les cliquettes annonciatrices de leur dangereuse présence, dès qu'ils voyaient autrui.

A la longue cependant, un certain mépris succéda à la pitié première, le mariage des lépreux entre eux en fut certainement une des causes, car il sortit de ces unions une race dégénérée. Quand on consulte les registres de cette lointaine époque, on, constate que les actes de baptême des enfants des ladres sont inscrits à l'envers, à la fin des feuillets, avec les bâtards. Ils sont dits : enfant de cordier et de cordière. On ne saurait dire combien ce métier de cordier était considéré comme vil en Bretagne jusqu'au milieu du XIXème siècle.

Marie-Madeleine avait été choisie par les ladres comme protectrice et ils avaient placé leurs maisons de retraite sous son vocable [Note : Les Madeleine, en Loire-Inférieure. se trouvent dans les communes de Abbaretz. Blain, Bouvron, Carquefou, Clisson, Fay, Fégréac, Gavre, Guérande, Héric, Lavan, Machecoul, Nantes, Notre-Dame-des-Landes, Plessé, Pontchâteau, Rouans, Ste-Luce, St-Lyphard, St-Vincent-des-Landes, Touvois, Varades, Vigneux]. Lazare, son frère, fut aussi le protecteur des ladres. A Nantes, aux confins de la ville, sur les bords de la Loire, était une Madeleine dont l'église de ce nom rappelle l'existence ; à l'autre extrémité de la cité, au lieu dit les Hauts-Pavés était un autre établissement placé sous le vocable de Saint-Lazare.

Il serait facile de retrouver encore les emplacements de nombreuses maladreries qui nous sont révélées par la corruption de ce nom même. Toutes les « Maladrie » que nous trouvons au Cellier, à Herbignac, à Sion, à Vertou et aux Moutiers, sont de ce nombre ; il en est de même des « Maillardière » que nous rencontrons à Marsac et à la Planche, et des « Meilleraie » [Note : Le nom de Meilleraie ou Meilleray provient de Mezellorum locus, lieu des mézeaux, ancienne appellation des lépreux] qui relèvent, sans conteste, de ce chef et que nous notons au Cellier, à Remouillé, à Riaillé, à Saint-Viaud et à Varades.

Que penser du nombre incroyable de léproseries qui, sur le territoire actuel des départements de la Loire-Inférieure et du Morbihan devait s'élever à 150 environ, sinon que le mal sévit avec une terrible intensité et que l'effort charitable fut immense. Pendant toute la durée de cette interminable épidémie, ceux qui en étaient atteints, furent humainement traités, largement secourus, et lorsqu'ils étaient placés « hors du siècle » on ne manquait pas de pratiquer le conseil généreusement donné par le chirurgien Ambroise Paré : « Lorsqu'on doit les séparer, disait-il, qu'on le fasse le plus doucement et amiablement qu'il soit possible, ayant mémoire qu'ils sont semblables à nous » (Georges Halgan).

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