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Léproseries de Saint-Jean

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Léproseries de Saint-Jean du comté et diocèse de Nantes.

Les Templiers et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ont reçu des ducs de Bretagne et des grands seigneurs bretons des domaines considérables, dont les revenus n’étaient pas tous absorbés par les frais de leur équipement et leurs expéditions contre les infidèles. Je dois avouer aujourd’hui que je me suis trompé en attribuant à ces deux ordres une mission exclusivement militaire. Leur rôle hospitalier à l’intérieur, comme dans les pays étrangers, me semble incontestable, bien que les chartes de donation ne leur imposent pas le devoir de la bienfaisance (Archives départementales, série H). Quand je considère la place de tous leurs établissements sur la carte, je suis frappé de les voir toujours situés sur les grandes routes, comme les léproseries et les hôpitaux destinés aux voyageurs. Je n’aperçois pas de différence entre la situation des Templeries de Clisson, de Grée, de Missillac, du Bignon, de Saint-Hilaire-de-Châléons, de Prinquiau, de Château-Thébaud, de Maupertuis, et celle des commanderies d'Assérac, de Saint-Père-en-Metz, de Malville, de Saint-Herblain, de Chantenay, de Montbert et de Bourgneuf.

Veut-on une autre démonstration ? Il y a de plus dans le terrier de la réformation des domaines un texte de 1680 qui nous permet d’assimiler, sans hésitation, les unes aux autres : l’aumônerie du Temple de Clisson est indiquée à deux reprises dans les débornements des héritiers du Pouet [Note : « Jean Braud et les hoirs M. du Pouet sur leur verger près l’aumônerie du Temple … et joignant à l’aumônerie dudit lieu » (Terrier de la sénéchaussée de Nantes, XII, f° 76)]. Ailleurs, les Frères de la léproserie de Tinteniac (Ille-et-Vilaine), disent : que les Hospitaliers avaient coutume d’habiter dans leur résidence [Note : « Hospitalarii qui solebant manere in loco in quo sita est domus nostra »].

Quant aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, on m’accordera bien sans peine qu’ils se faisaient les serviteurs des pèlerins et des malades. Quoique le sujet soit très-obscur, je me permettrai de ranger leurs maisons en deux classes : celles des villes et celles des campagnes. Les premières, qualifiées aumôneries, étaient ouvertes à tout venant ; les secondes, isolées loin des bourgs, devaient être pour les passants atteints de maladies contagieuses. Je ne m’occuperai ici que de ces dernières, à cause des apparences qui les relient aux maladreries.

Au-delà de la chaussée de Chézine, on trouvait l'Hopitau de Chantenay sur le bord du vieux chemin de Couëron, aussi dit Chemin Nantais, près d’un carrefour, dans les terrains sis entre le chemin de la Bigottière et celui de Chantenay. Les pièces de Lospitallerie [Note : Aveu de Chésines de 1575. (Archives départementales, B). — Aveu de la Hautière de 1608. (Ibid.) — Aveu de 1678, d'Isabelle Avril (Ibid., Chantenay)], citées dans un aveu de 1575, deviennent dans les actes du siècle suivant, les pièces de la Pitaudière et de la Pitallerie, nouvel exemple des étranges déformations que subissent les noms à travers les âges. Aussi, personne ne connaît aujourd’hui à Chantenay l'hôpital ou l'hôpitallerie.

A Orvault, l'Hôpital est devenu une maison noble. Ses anciens titres le placent près du « grant chemin nantoys » qui conduit de Nantes à Orvault, entre le ruisseau de la fontaine du Bignou, la Gobinière, la Faye et la lande de la Haie (Aveu de 1492. - Biens de mainmorte, B. Ibid.).

Le château de l’Hopitau, en la commune de la Chapelle-sur-Erdre, est aussi un ancien domaine de l’ordre de Saint-Jean, compris entre le ruisseau de l’Etang de la Verrière et le chemin du Port-Barbe. Les pièces de la Croix indiquent peut-être le cimetière des lépreux.

Malville avait une tenue de l’Hôpital au bourg même (Terrier de la sénéchaussée de Nantes de 1680, vol. V, f° 104).

Le lieu de l’Hôpital, en Saffré, était entre la Bouzenais, Marignac et la Durantais (Terrier de la sénéchaussée de Nantes de 1680, vol. V, f° 104).

L’Hopitau de Bourgneuf est sur la grande route de Machecoul à Pornic, à un carrefour sur le penchant des terres qui regardent la mer.

La ferme de l’Hopitau, en Saint-Herblain, est sur le chemin d'Orvault, près de la terre de l'Essongère [Note : Près de cet Hopitau, se trouve les pièces du Grand Chemin (Cadastre)].

L’Hopitau de Monthert est près du chemin du Bignon.

Enfin, dans la commune de Varades, il existe une ferme dite de l’Hopitau, dont les terres sont traversées par la vieille route de Nantes à Angers [Note : « Et est le grant chemin comme l’on vet de Nantes à Angiers par le meliou ». Bail de 1439 (Archives de la Vienne, commanderie de Nantes)].

A côté de la chapelle Saint-Jean du Pallet, dépendant de la commanderie de Saint-Jean de Jérusalem de Nantes, il existe une vieille maison qu’on nomme non plus l'Hopitau ou l'Aumônerie, comme les autres logis du même genre, mais la Maladrie [Note : Ce qu’il y a de singulier, c’est que le nom de Maladrie s’est perpétué dans le pays sans que le propriétaire en ait eu connaissance par ses titres. On a trouvé dans la chapelle de belles pierres tombales portant des croix de Malte]. Le carrefour de Saint-Jean est le point de rencontre des routes de Vallet, de Nantes à Clisson et de la Chapelle-Heulin [Note : Les grands chemins de Nantes à Clisson et du Pallet à la Chapelle-Heulin sont indiqués dans les titres de 1655 et de 1715 (Archives de M. Marion de Procé].

A côté de la commanderie de Saint-Nicolas des Biais, en Saint-Père-en-Retz, je vois une terre du même domaine, avec chapellenie de la Hardière, qui a toutes les apparences d’une ladrerie, malgré l’altération déjà ancienne de son nom. Outre les grands chemins qui se joignaient autour de ce point, je remarque un champ de foire, une fontaine et un ruisseau. Il serait surprenant que ce mot de Lardière ou Larderie, si souvent employé ailleurs pour marquer une léproserie, fût ici accolé par hasard à une résidence d’hospitaliers et à un bénéfice ecclésiastique (Terrier de la sénéchaussée de Nantes de 1683, V, 240, 243, et Archives de la Vienne, série H).

Le Port-aux-Loups, à Piriac, domaine des chevaliers de Saint-Jean, dépendant de la commanderie de Faugaret, en Assérac, est voisin de la maladrie dite la Noë aux Malades et des terres nommées Mezel land [Note : Archives départementales ; série O, Aliénations. – E. 1480. – B. Aveu de la bar. de Campzillon, f°s 14 et 40. – Terrier de la sénéchaussée de Guérande, II, 785. – Lovres signifie, en breton, lépreux. Le Port-aux-Loups est peut-être le Port-aux-Lovres]. Cette coïncidence ne peut pas être plus fortuite que la précédente. Là, venaient aboutir plusieurs chemins. Dans un dénombrement de la terre de Trégus figure un Gué-aux-Ladres, inconnu aujourd’hui, dont la mention, jointe à toutes les citations relatives à Piriac, confirme bien le pluriel employé pour désigner les maladreries de cette ville en 1695 (L. Maître).

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