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Léproseries de Saint-Michel

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Léproseries de Saint-Michel du comté et diocèse de Nantes.

Le prince des anges a joui au moyen-âge d’une renommée au moins égale à celle du prince des apôtres dans tous les pays de la chrétienté. On sait que deux ordres de chevaleries furent fondés en son honneur : l’un au Portugal, vers 1167, par le roi Alphonse, après la victoire qu’il remporta sur le roi de Séville (Histoire des ordres religieux, du P. Helyot, t. VI, p. 70) ; l’autre en France par Louis XI. Nos rois avaient placé le royaume sous sa protection, et la Russie n’a pas cessé de l’honorer d’une façon particulière. Cet archange était regardé comme le bras vengeur du Tout-Puissant ; aussi, quand on l’avait choisi pour patron, on se croyait invincible. L'Eglise lui consacre deux jours par année : le 29 septembre, elle célèbre sa gloire avec celle de tous les esprits célestes, et le 8 mai, elle fait mémoire de son apparition sur le Mont-Gargan, en Italie, en 493. L’origine de son culte remonte la dédicace de la célèbre église qui fut construite à l’extrémité de la Péninsule italique pour marquer le lieu où il était apparu et en perpétuer le souvenir. Le bruit des miracles qui s’opéraient, par son intercession, en certains sanctuaires contribua aussi beaucoup à étendre sa popularité. Sozomène rapporte, entre autres cures merveilleuses obtenues par sa protection, celles du jurisconsulte Aquilin et du médecin Probien. Chez nous, il y avait un lieu vénéré où les populations se rendaient en foule pour l’invoquer en toute occasion. De même que l'Espagne se glorifiait de son pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, que l'Italie offrait le tombeau des saints apôtres, la France montrait avec orgueil la basilique élevée sur le Mont-Saint-Michel, entre Dol et Avranches, au milieu des flots, comme un rendez-vous universel. Les distances n’arrêtaient jamais l’élan des pèlerins au moyen-âge ; au contraire, elles excitaient leur imagination avide d’aventures, et promettaient à leurs yeux de nouveaux sites à contempler. Le département de la Mayenne est traversé dans toute sa longueur par une route nommée dans les anciens titres le grand chemin du Mont-Saint-Michel, témoignage évident que ce sanctuaire exerçait une attraction puissante sur de nombreuses populations bien loin de la Normandie.

Dans le diocèse de Nantes, l’archange saint Michel avait ses autels en beaucoup d’églises paroissiales ; mais les chapelles isolées que je trouve sous son invocation ne semblent avoir été toutes fondées pour les lépreux. C’est par exception que saint Michel a été honoré dans les villes ; sa place ordinaire est dans les faubourgs, comme pour la Madeleine. La chapelle Saint-Michel, qui fut donnée au XIIIème siècle aux Cordeliers de Nantes pour première église intra muros, est un cas rare. Je ne connais pas d’autre exemple dans notre région (Bulletin de la Société archéologique de Nantes, t. XVI, p. 140). Essai sur les Cordeliers de Nantes, de M. de la Nicollière).

Ce n’est pas un fait propre à la Bretagne ; il serait facile de produire de pareils exemples pour la Picardie, la Champagne, le Poitou, le Maine et d’autres provinces, si j’avais sous la main le catalogue des léproseries de Lomedé et celui des arrêts de la chambre de réformation des hôpitaux ; je citerai seulement Doullens, Thouars et Méry-sur-Seine [Note : A Méry, que je connais particulièrement, l’emplacement de la maladrie n’est plus marqué que par un arbre, le noyer de Saint-Michel], dont les maladreries bien constatées étaient sous le patronage de saint Michel. Parmi les concessions faites à la léproserie d'Etampes, en 1147, par le roi Louis VII, on cite celle d’une foire franche de huit jours qui devait se tenir le jour de la Saint-Michel.

Voici les ladreries qui se rencontraient dans le diocèse de Nantes sous la même invocation :

Un moulin à vent a remplacé Saint-Michel du bourg de Batz avec sa chapelle, sise au bout du chemin de Poulan, sur le rocher qui se dresse près du rivage de la mer, au-dessus du gouffre nommé le Trou du Diable. Le menhir qui reste debout à côté des ruines témoigne que les chrétiens ne renversaient pas toujours les monuments du paganisme, mais qu’ils se contentaient souvent de planter la croix du Christ près des signes de la superstition dans les lieux choisis par les générations primitives. On croit que la chapelle Saint-Laurent, dont il est question dans les anciens titres, est la même que celle de Saint-Michel [Note : « In capella S. Laurentii una capellania ». Livre des visites de 1573. (Archives départementales, série G). Voir aussi Acte de 1678 (E, 1492, ibid.), et Ogée, Dictionnaire de Bretagne].

La fontaine de Saint-Michel n’a pas perdu son renom dans la contrée.

La chapelle Saint-Michel de Bonnoeuvre est citée dans une bulle de 1186 parmi les églises desservies par les moines de l’abbaye de Saint-Florent [Note : « Ecclesia S. Martini de Bonovrio cum capella S. Michaelis », 1186. (Chartes nantaises de Saint-Florent)]. Elle était située à l’extrémité méridionale de la forêt d'Ancenis, non loin de l’étang du Vau, au village qui lui a emprunté le nom de la Chapelelle, sur le chemin de Pannecé.

Saint-Michel de Châteaubriant fut fondé en prieuré vers 1204 par le baron Geoffroy, dans le parc qui s’étendait à l'Est de la ville et doté de grands biens [Note : Il n’est pas certain que ce soit la fondation primitive. (Histoire de Châteaubriant, par l’abbé Goudé, p. 20, 431)]. Son temporel se composait de 85 journaux de terre, de jardins, de vergers et de prairies, dont le revenu était estimé 355 livres en 1790 [Note : Déclarations et soumissions. (Archives départementales, série Q). Déclaration de 1726. (Ibid., série G)]. Les dîmes que le prieur avait le droit de prélever sur plusieurs paroisses lui valaient 800 livres, en 1726.

Le chapelain de Saint6Michel de Clisson est cité dans un aveu du Temple de Clisson. Ses biens étaient dans la paroisse de Gorges (Aveux de la série B. - Archives départementales).

Saint-Michel de Donges était sur la terre de Martigné, au bord des marais. Cette chapelle était aussi celle de saint Sébastien, patron invoqué, comme on sait, dans les temps de peste (Titres de la paroisse de Donges. - Ibid., série G).

Saint-Michel de Campbon est à 2 kilomètres 500 mètres du bourg, dans la direction de l'Est. Ce village, centre de la frairie du Mont, a eu sa célébrité, puisqu’il est depuis des siècles le centre d’une foire importante le 29 septembre. Le chapelain qui la desservait jouissait du revenu de plusieurs pièces de terre [Note : Estimation des biens du clergé, Campbon. (Archives départementales, série Q). Terrier de 1680, vol. XVII, f° 14], comme celui de Saint-Victor. On allait en voyage et on va encore à la chapelle Sainte-Anne, à celles de Saint-Lomer et de Saint-Victor, pour la guérison de certaines maladies, et à Notre-Dame de Planté. J’ignore si les chapelles de Saint-Jacques, de Saint-Martin et de Sainte-Barbe avaient autant de renommée ; je les cite seulement comme une curiosité au point de vue des croyances populaires, et je me demande si chacun de ces sanctuaires n’avait pas pour annexe une aumônerie semblable à celle de Saint-Jean, établie au centre du bourg. Cette paroisse, si riche en fontaines bienfaisantes, en sanctuaires vénérés, n’a-t-elle pas reçu son nom de Campbon (campus bonus), en reconnaissance de l’hospitalité qu’elle offrait aux malades ? C’est une étymologie qu’il est permis de proposer aux chercheurs.

A Frossay, le prieuré de Saint-Michel, richement doté, puisque son revenu était estimé 643 livres, était situé dans le quartier nommé le faubourg Saint-Michel, aujourd’hui la Gripperie. Le cimetière de sa léproserie est devenu le jardin du Paradis [Note : « La pièce du faubourg Saint-Michel, bornée au Nord par le grand cimetière » (Estimations des biens du clergé. Archives départementales, Q). Les terres furent vendues le 21 thermidor an III. (Ibid.)].

Le faubourg qu’on descend pour entrer à Guérande, en venant de Saint-Nazaire, est celui de Saint-Michel, patron de la vieille chapelle conservée devant la porte du séminaire. Suivant une tradition vivante dans ce quartier, l’hôpital qui en dépendait était voisin du puits et du presbytère [Note : M. l’abbé Gallard , ancien professeur au Séminaire, a recueilli cette tradition]. Quand les lépreux disparurent du pays, les chanoines de la collégiale de Saint-Aubin en firent une église paroissiale. On ne peut pas douter que ce faubourg soit très-ancien, en raison de sa situation topographique qu’il faut considérer du côté de la mer peur bien la juger. Le sommet de Saint-Michel était protégé par une fortification nommée le Château-Gargan, en souvenir évidemment de Saint-Michel du Mont-Gargan [Note : « La rue qui conduit du moulin du bout de la rue au Chasteau-Gargan et aux marais ». (Acte de 1643, E, 1500. Archives départementales)].

Il y a dans le bourg de Basse-Goulaine, près de la nouvelle église paroissiale dédiée à saint Brice, une chapelle de Saint-Michel édifiée au XVIème siècle qui pourrait bien être une reconstruction. Les habitants n’ont pas oublié qu’elle avait son cimetière particulier.

Depuis un temps immémorial, la Saint-Michel est fêtée à Guémené-Painfao (aujourd'hui Guémené-Penfao) par une grande foire. Sa chapelle, dédiée aussi à saint Marc, son acolyte ordinaire, était au village de Juzet, sur la route de Conquereuil, au milieu des bois.

Saint-Michel de Machecoul avait été fondé par les sires de Retz au Sud-Ouest de la ville, dans une île du marais qui a conservé son nom. Son église, érigée en prieuré, dépendait de l’abbaye de Redon (Visites du climat de Retz, f° 45). Le nom de Bremezen et de Bremefaing, qui est donné dans différents recueils à cette île, me paraît une altération de Bremezeu, bois des mezeux ou lépreux (Brolium mezellorum). Le do­maine de la Rainerie qui touche le prieuré, et dont le nom se rencontre fréquemment sous la forme de Rairie dans le voisinage des léproseries, peut aussi s’expliquer comme un lieu couvert de ruines.

J’ignore où se trouvait la chapelle Saint-Michel à Missillac, mais je puis attester qu’elle est mentionnée dans plusieurs documents comme englobée dans la Prairie de Notre-Dame (Terrier de la réformation des domaines de 1680, vol. XVII, f° 223).

Maumusson est une des paroisses dont on connaît l’érection ; elle n’est pas antérieure au XVème siècle [Note : « Capella S. Michaelis de Malo Mulcone que est etiam nunc ecclesia parrochialis » (Concordat de 1476. Archives départementales, série G, Evêché). Je ne sais comment expliquer un texte de 1276, où je lis infra fines parrochie de Maumocon Nannetensis diocesis (D. Morice, vol. I, col. 1041)]. Son territoire, au XIIème siècle, était compris dans l’immense paroisse de Saint-Herblon, desservie par les moines de Saint-Florent, et, ne possédait qu’une chapelle dédiée à Saint-Michel [Note : « Ecclesia S. Hermelandi cum capella de Malo Mulçone » 1104. (Chartes nantaises de Saint-Florent)], non pas au bourg actuel, mais au lieu dit la Chapellière, près d’un ruisseau. Les bois qui couvraient cette contrée en faisaient une retraite sauvage, d’où lui est venu le nom de Mau Musson. Elle était séparée de Freigné (en Anjou) par la voie d4Ingrandes à Saint-Mars-la-Jaille, que les paysans appellent le grand Chemin Bernard (Tableau des chemins ruraux de Maumusson).

La chapelle Saint-Michel de Mauves possédait une maison avec jardin au bourg, douze nommées de vigne en divers endroits, dont deux au clos de Saint-Clément, onze journaux de prés et quelques terres au Cellier, qui lui avaient été données par le recteur P. Trébillard, en 1464 [Note : Déclarations du Clergé, de 1726. (Archives départementales, série G). Le clos de Saint-Clément, sis à côté de Vieille-Cour, indique sans doute un hôpital].

A Mésanger, où les chapelles dédiées aux saints hospitaliers abondaient comme au Loroux, aux Moûtiers, à Missillac, et dont le radical semble emprunté au nom de Mezeu, possédait une chapellenie de Saint-Michel, dont on place le siége à la maison Oubery, dans le bourg. Ses revenus sont portés à 20 livres, dans une déclaration de 1726 (Déclarations du Clergé. - Archives départementales, série G).

Sur les limites de Monnières et de la commune du Pallet, il y a une célèbre chapelle de Saint-Michel, avec fontaine vénérée et champ de foire [Note : « Un clos de vigne près la chapelle Saint-Michel, déborné par le grand chemin nantais » (Titres de M. Marion de Procé, de 1645)]. Son cimetière est parfaitement connu dans le pays. Les religieuses des Couëts s’en prétendaient dames fondatrices, au siècle dernier, comme propriétaires du fonds, et obtinrent un arrêt de confirmation, malgré l’opposition de M. Barrin de la Galissonnière (Titres des Barrin de la Galissonnière. - E, 637. Archives départementales). Leurs armes, qui étaient celles de Bretagne, se voyaient sur le vitrail de l’une des fenêtres. L’abbé de Saint-Jouin de Marnes avait le droit de collation sur le titulaire du bénéfice. Le grand chemin nantais se croisait devant la chapelle, avec le chemin de Monnières à la Chapelle-Heulin.

Avant l’ouverture des nouvelles routes, Nozay n’était qu’une petite bourgade. Cette ville a grandi sous la protection des seigneurs de la Touche, non pas autour de la mairie actuelle, mais à l’ombre du vieux prieuré de Saint-Saturnin, situé à l'Est, dans la partie qu’on nomme le bourg. La léproserie de Saint-Michel, de Nozay, se trouvait à 200 mètres de l’église prieurale, à l’endroit où le chemin d'Abbaretz à Nozay se croise avec l’ancien chemin de Nort à Saint-Saturnin. La belle prairie qui, à l'Ouest, borde le chemin, porte encore le nom de pré de la Maladrie, de même que le ruisseau qui l’arrose. Après la disparition de la lèpre, les fondateurs reprirent une partie du domaine et laissèrent l’autre pour augmenter le temporel du presbytère. On ne peut expliquer autrement la mention du pré de la Maladrie, qui figure tout à la fois en 1790, dans la déclaration du recteur et dans le partage de la famille de Cornulier [Note : « Le pré de la Maladrie, fermé de ses haies, borné par le pré de la cure, au Nord ; à l'Orient, le chemin qui conduit à Nort » (Archives départementales, série Q, Partages). « Le pré de Saint-Pierre, près le bourg, borné à l'Orient chemin de la Maladrie » (Ibid.). Le pré de la Maladrie, dépendant de la cure, fut vendu en l’an IV. (Ibid. Adjudications)].

Les chapelains de Saint-Michel, qui étaient à la nomination des seigneurs de la Touche, jouissaient d’une maison avec jardin, d’un pré, d’une pièce de terre labourable et de traits de dîmes à percevoir en Nozay et en Joué.

Saint-Michel d'Orvault était honoré à la chapelle des Anges, qu’on rencontre à une demi lieue au Nord du bourg, sur la route de Vigneu et de la Madeleine. On sait que la fête du 29 septembre est consacrée aussi bien à la mémoire des Esprits célestes qu’à celle de saint Michel.

La partie occidentale du bourg de Piriac, nommée le quartier Saint-Michel, possédait autrefois une grande chapelle, dont l’emplacement a été dévoré par la mer, de même que la croix destinée à perpétuer son souvenir. Son immense cimetière, autrefois distant du rivage de plusieurs centaines de mètres, est maintenant envahi par les hautes marées qui, fréquemment, mettent des ossements à découvert, en bouleversant les sables. Les tombes qui apparaissent sont des sarcophages en pierre brute assemblées sans ciment, preuve indubitable que ce cimetière est bien antérieur au XVIème siècle, quoi qu’il soit, appelé dans le pays le cimetière huguenot. Il est possible que la chapelle Saint-Michel ait été occupée par les protestants, qui étaient nombreux dans le pays : je n’ai rien pu découvrir sur leurs faits et gestes à Piriac ; un titre indique seulement qu’elle fut transformée en corps-de-garde au XVIIIème siècle (Archives départementales, E, 1387).

La chapelle Saint-Michel, de la Roche-Bernard, est sans doute celle de la léproserie, que le Pouillé signale en cet endroit (Terrier de 1680, f° 180. - Ibid., B).

A l'Ouest du bourg de Saint-Gildas-des-Bois et de l’abbaye fondée vers 1020 par Bernard de la Roche, au désert de Lampridic, on montre les champs, le ruisseau et le chemin de la Maladrie [Note : « Une pièce de terre en lande, au canton de la Maladrie, tenant du levant à chemin du village de Beaufromet au bourg de Saint-Gildas ». (Déclaration de défrichements de 1774, f° 34. Archives départementales, B)]. La chapelle de Saint-Michel devait être à la cornière du premier pré, où le propriétaire a trouvé quelques ruines en remuant le terrain. Là, comme aux léproseries précédentes, se croisaient plusieurs chemins dont la direction mériterait d’être étudiée, car on signale une voie romaine dans le voisinage. Il est certain qu’un grand chemin reliait Saint-Gildas à la chapelle de Grâces [Note : « Landes de Guenrouet, bornées au Midi par le grand chemin de Saint-Gildas, au passage de Grâce ». Déclarations de défrichements de 1774, f° 13. (Archives départementales, série B)]. Le village de Saint-Michel-des-Bois, situé à 5.200 mètres du bourg de Saint-Herblon, Nord-Ouest, s’est formé à la rencontre de plusieurs routes, autour d’une chapelle Saint-Michel, citée dès le XIIème siècle dans les possessions de l’abbaye de Saint-Florent [Note : « Ecclesia S. Hermelandi cum capella S. Michaelis de Hermiteria » 1104. (Chartes nantaises de Saint-Florent)], sous le nom de Saint-Michel de l'Ermitage.

La chapellenie de Saint-Michel, près le bourg de Saint-Julien-de-Concelles, se composait d’un logement avec jardin voisin du prieuré de Saint-Julien, et de 14 journaux de prés, qu’elle tenait de la munificence des seigneurs du Gué au Voyer et de la Sénéchallière, présentateurs du desservant (Archives départementales, E, 460). On ignore où la chapelle était placée.

Pour Sucé, les indications sont plus précises. La chapelle Saint-Michel était sur le tertre voisin du bourg, d’où la vue s’étend sur les riants aspects de l'Erdre, et le cimetière se voyait au bas du coteau. Cette fondation remonte si haut, que les habitants du pays désignent Saint-Michel comme la première église de la paroisse [Note : Cahier de visites de 1677. (Archives du Chapitre). — Histoire de Sucé, par l’abbé Grégoire., p. 37]. Comme les huguenots, autorisés à s’assembler à Sucé, tenaient une grange tout près de là, on croit qu’ils ont dû convertir à leur usage la chapelle et le champ mortuaire.

Vallet possédait, au XVIIème siècle, deux cimetières : l’un, autour de l’église, et un autre qu’on nommait le grand cimetière (c’est le cimetière actuel), au milieu duquel se trouvait une chapelle dédiée à saint Michel et dotée de 200 livres de rente par les seigneurs de la Charouillère et de la Bourlière [Note : Livre de Visites du climat de Clisson de 1686, f° 221. (Archives départementales, G.) — « Le chemin qui conduit de l’église parrochiale de Valiez au grand cymetière de Saint–Michel » (Déclarations de bénéfices de 1554, f° 80, série B)].

La chapelle de Saint-Michel de Vieillevigne, avec sa borderie, était au village de l'Ecottay, sur la route de la Rocheservière et de Legé [Note : La borderie de l'Ecottay était désignée sous le nom de chapellenie de Saint-Michel. (Archives départementales, Q. Estimations). Elle fut vendue en l’an VII]. Il est probable que le Malabry voisin est une altération de la Maladrie.

Saint-Michel-Chef-Chef, au bord de la mer, sur un sommet très-salubre, est un bourg qui a pris naissance autour d’un prieuré de Saint-Michel, relevant de l’abbaye de Pornic. Son nom de Chef-Chef lui vient du Chefcier de l’abbaye, qui en touchait les revenus comme annexe de son office. Il y a donc toute apparence qu’une léproserie a existé en cet endroit (Pouillé des bénéfices du diocèse).

La paroisse de Vigneu se divisait en plusieurs frairies, dont l’une était sous l’invocation de saint Michel, et avait pour centre le village de la Metrais ou Mitrais, lieu situé entre deux chemins. Bien que la chapelle soit en ruines, elle est encore le but du voyage de beaucoup de pèlerins affligés de diverses maladies.

Il y a des siècles que la chapelle Saint-Michel, en Saint-Nazaire, a disparu [Note : La croix a été déplacée ; elle était, avant 1835, aux quatre chemins. (Voir Archives départementales, E, 572)]. La croix qui fut érigée sur son emplacement, près de la ferme de Lérioux, sur le grand chemin de Saint-Sébastien [Note : Au village de la Ville-Hervé, joignant « le grand chemin qui conduit à la chapelle de Monsieur Sabastien » 1656. (Archives départementales, E, 1433)], entre le Grand-Gavy et Sirif, est citée dès le XVIIème siècle. Ce qui montre bien que cette croix a une signification plus importante que les autres, c’est qu’elle était le centre d’une frairie nommée la frairie de Saint-Michel-Ange. Or, on sait qu’il n’y avait pas de frairie sans chapelle. La route qui se rencontrait à angle droit avec celle de Saint-Sébastien, au même point, était aussi un grand chemin qui venait de la Brière et aboutissait à la chapelle Saint-Marc [Note : « Le grand chemin qui mène à la chapelle Saint-Marc ». Titre de 1543 (Cab. de M. le baron de Wismes). Sur les chemins de cette contrée, voir le Terrier de la sénéchaussée de Guérande, vol. VI, f° 1239. Il y avait une voie romaine qui suivait la côte et passait à la basse voie], compagnon ordinaire de Saint-Michel, près de laquelle se trouve une fontaine recherchée des fiévreux. On va encore en procession à la croix de Saint-Michel, pendant les Rogations. Enfin, pour indiquer qu’il y a là une contrée intéressante à observer au point de vue des anciennes habitations, je rappellerai qu’on a trouvé de l’époque gallo-romaine, au Grand-Gavy, des substructions d’arènes (L. Maître).

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